Sans club depuis sa courte expérience au Mans en 2020, que la Covid a freinée, l’ancien coach du Paris FC et de Valenciennes découvre une autre facette du football, en plateau, où il commente le Multiplex de Ligue 2 pour Amazon Prime Video. Mais le terrain le démange et il compte bien retrouver un banc.

Sur le banc du Paris FC. Photo Philippe Le Brech

Son nom fleure bon la Division 2 des années 90. Avec 105 buts « plus de 180 au total en pros » précise-t-il, Réginald Ray (53 ans) a marqué ce championnat sous les maillots de neuf clubs : Montceau-les-Mines, Istres, Saint-Brieuc, Guingamp, Gueugnon, Le Mans, Châteauroux, Beauvais, Nîmes. Avec le Mans, il a remporté le titre de meilleur buteur en 1997-1998.
Après sa carrière, il a longtemps été un précieux adjoint à Boulogne-sur-Mer (réserve et attaquants), au SC Bastia avec Fréderic Hantz (2010-2014) puis à Aston Villa avec Rémi Garde (2015-2016).

Il est ensuite devenu numéro 1 au Paris FC en National a l’été 2016 (*) avant de passer deux saisons à Valenciennes en Ligue 2 (2017-2019). Sa dernière expérience en L2 n’a duré qu’un match au Mans, en mars 2020, avant que la saison ne soit stoppée par le Covid.

Depuis, Réginald Ray a souvent été dans les short-list de clubs sans être élu comme à Toulouse lors de l’arrivée des Américains de Red Bird (Patrice Garande lui avait été préféré) ou a lui-même décliné certaines propositions. « Je respecte ceux qui font ça mais je n’ai jamais voulu prendre un poste juste pour le contrat et dire, ça y est je travaille », explique-il.

En attendant de trouver un nouveau projet, Ray qui est resté vivre dans le nord à Lille et très attaché à la Corse où il possède une maison, intervient depuis juillet comme consultant lors du multiplex de L2 sur Amazon Prime video.

Que vous apporte cette première expérience comme consultant ?
Un regard différent. Je découvre un autre côté du métier, la vision des médias. C’est forcément très enrichissant. Je vis une très belle expérience. J’en profite pour remercier Laurent Jaoui (responsable éditorial) et Felix Rouah, le journaliste qui est avec moi en plateau. Il m’a beaucoup aiguillé et moi, je suis avide de conseils. C’est un vrai exercice, totalement différent de la posture que j’ai en tant qu’entraineur. Pour moi, c’était un vrai challenge. J’apprends à faire évoluer ma représentation. Au bord des terrains, vous ne me verrez pas beaucoup sourire… A la télé, on doit sourire (rires). C’est un multiplex, il faut que je sois court et concis quand j’interviens.

Comment préparez-vous vos multiplex ?
J’aborde mon rôle de consultant comme mon métier d’entraineur : en travaillant beaucoup et en regardant beaucoup de matchs. Lors du multiplex, on ne voit pas grand-chose. Donc après chaque journée, je regarde tous les matchs en intégralité. Ça me permet de connaître à fond tous les joueurs, les dispositifs tactiques de chaque club afin de pouvoir dégainer la petite info ou analyse en quelques secondes lors du multiplex. Après, cela me donne aussi du contenu qui me prépare si, le cas échéant, je dois rencontrer des dirigeants dans un club, comme ça, je pourrai m’appuyer sur cette connaissance complète, ma capacité à bien lire la saison de tous les clubs de L2. Je suis un passionné qui a toujours vécu H24 pour le foot. Être consultant m’offre un palliatif lors de cette période d’inactivité où le terrain, forcément, me manque. L’objectif, c’est de vite le retrouver.

« J’ai toujours été un grand travailleur »

Sur le banc du Paris FC, avec Mickaël Landreau. Photo Philippe Le Brech

Justement, certains entraineurs sans travail sont revenus dans le circuit grâce leur rôle de consultant à la télé. C’est notamment le cas de Régis Brouard qui intervenait sur le multiplex L2 de la Chaine l’Equipe avant de signer à Bastia il y a un an. Prime Video peut-il être un tremplin pour vous ?
Passer à la télé en a aidé certains, c’est indéniable. Mais ce n’est pas quelque chose d’automatique. Moi, je ne suis jamais resté inactif à la maison. Je continue à aller dans les stades voir des matchs. Mais je ne suis pas forcément un homme de réseaux. Être consultant m’offre donc un peu de visibilité. Après, je ne souhaite pas être cantonné à un rôle de spécialiste de la L2. Si demain, on me le demande, je peux aussi parler de L1, National ou des championnats étrangers.

Comment gérez-vous votre période d’inactivité ?
Il y a des périodes plus ou moins compliquées. Le plus dur, c’est quand les clubs reprennent l’entraînement puis quand les championnats commencent. On se dit qu’on a encore raté un train. On essaye de pas ne trop cogiter. Il y a l’inactivité qui est pesante, stressante, mais aussi l’aspect financier. On a quand même une famille à faire vivre.

Est-ce qu’être au chômage a des répercussions sur votre quotidien, votre vie privée ?
Il faut demander à ma femme (sourire)… Mais c’est certain que pour un hyper-actif comme moi, ce n’est pas évident. Entraîner, c’est d’abord un métier-passion. L’absence de terrain, la vie de groupe, la préparation, le match, le management… Pour tout ce qui a trait à la vie d’entraîneur, le manque est permanent. Au quotidien, le vide est énorme, l’envie de reprendre profonde. Moi, j’ai toujours été un grand travailleur. Peut-être trop d’ailleurs… Quand on est dans le jus, à la maison, on est là sans vraiment y être. Là, je suis un peu plus disponible pour ma famille. C’est le seul côté positif. Après, je ne reste pas sans rien à faire à me morfondre. J’essaye d’optimiser le temps que j’ai.

« Je sais que je passe pour quelqu’un d’austère »

De quelle manière ?
Cette période d’inactivité m’a servi à évoluer en tant qu’homme et m’a fait réfléchir sur mon métier et l’image que je renvoyais. J’ai beaucoup échangé avec un ami qui coache des chefs d’entreprise. Je sais que je passe pour quelqu’un d’austère. Je ne dégage pas vraiment l’image d’un fanfaron. Pourtant, quand on me connait, on sait que je suis complétement différent dans la vie. Il y a un gros décalage. Mais sur un banc, je suis d’abord très concentré. Mon rôle de consultant est en opposition avec ce que je dégageais au bord des terrains et dans les conférences de presse. Peut-être que depuis qu’ils me voient sur Prime Video, certains découvrent d’autres facettes de ma personnalité. J’ai aussi profité de cette période pour suivre une formation de perfectionnement en anglais. La saison dernière, j’ai aussi passé plusieurs jours à Metz avec Fred Antonetti et Benoit Tavenot.

Vous auriez par exemple pu rester au Paris FC en 2017 ou au Mans en 2020. Vous avez aussi décliné des propositions. Votre côté exigeant ne vous dessert pas dans votre recherche de club ?
C’est quoi être exigeant ? Si j’étais aussi exigeant que ça, il y a des endroits où je ne serais jamais allé. Mais vu l’engagement que j’y mets au quotidien, il faut que le projet qu’on me présente soit en adéquation avec les moyens mis à ma disposition. Je ne parle pas de l’aspect financier. Ce que je recherche , c’est vivre une histoire humaine et faire progresser un groupe. J’ai envie de pouvoir former, lancer des jeunes et surtout donner du spectacle aux spectateurs car ma philosophie sera toujours de mettre en place un football d’attaque. Quand je ne suis pas convaincu, je ne reste pas ou je n’y vais pas. Jusqu’à présent, je n’ai jamais signé dans un club pour avoir un contrat. Quand on s’engage dans un projet, il faut que ce soit pour les bonnes raisons. J’ai été plusieurs fois dans des short lists mais ce ne n’est pas moi qui ai été choisi au final. Parfois, c’est moi qui ai choisi de ne pas y aller. Après, je n’ai jamais été viré par un club. Les décisions de ne pas rester , c’est toujours moi qui les ai prises.

« A mon époque, il fallait réussir 2 ou 3 belles saisons de L2 pour espérer signer en L1 »

Vous avez longtemps été adjoint. Seriez-vous prêt à repartir dans un rôle de numéro 2 ?
J’ai refusé des postes d’adjoint ces derniers mois. Mais pourquoi pas ? Ce ne serait pas avec n’importe qui et pas n’importe où… Je veux garder un vrai rôle.

Quel regard portez-vous sur l’évolution de la L2 par rapport à votre époque ?
A mon époque, on était encore un peu amateurs. Les clubs sont beaucoup plus structurés, les staffs également. C’est plus complet, plus fort et ça va plus vite. Il y a eu l’arrêt Bosman qui a aussi tout changé. Pour un entraîneur, il y aussi maintenant une grosse partie « com » à gérer. La vitrine médiatique actuelle de la L2 est sans commune mesure par rapport à la période où je jouais.

Joueur, vous n’avez connu la Ligue 1 que lors d’une saison avec Guingamp. Avez-vous des regrets ?
Comme beaucoup, les Orts ou Monczuck, j’ai été catalogué comme un buteur de L2. Mais je n’ai pas de regrets, c’était mon chemin. J’ai quand même accompli de belles choses. Mais par rapport à maintenant, le facteur temps n’était pas le même. A mon époque, il fallait réussir 2 ou 3 bonnes saisons en L2 pour espérer signer en L1. Désormais, il faut aller vite. Souvent on fait signer des joueurs en développement ou à potentiel pour les garder en vitrine et ne pas les perdre. On mise sur leur valeur marchande. Mais parfois, il y a un décalage entre leur statut contractuel et leur réel niveau à l’instant T. Ils ne sont pas forcément prêts à jouer mais sont impatients, ce qui peut créer des déséquilibres.

(*) Après avoir terminé sa carrière de joueur à Rumilly, Réginal Ray a ensuite entraîné le club savoyard en 2006 en DH.

Réginald Ray, du Tac au Tac

« J’aimerais parler de foot avec Suaudeau et Denoueix »

Première fois dans un stade ?
La finale de la Coupe de France 1978, Nancy – Nice, au Parc des Princes, avec mon père. Nancy gagne 1-0 sur un but de Michel Platini. J’étais placé du côté où il marque.

Meilleur souvenir de joueur ?
Mon premier match en pro en 1988 avec Montceau à Gerland contre Lyon. Guy Stephan m’avait fait entrer à un quart d’heure de la fin.

Votre plus beau but ?
Une demi-volée de 25-30 mètres un peu décalée et croisée qui va se loger côté opposé du but. C’était lors d’un Guingamp – PSG en 8e où quart de finale de coupe de France.

Pire souvenir de joueur ?
C’était trois semaines après ce match à Lyon, j’étais titulaire pour la première fois en L2. Mais au bout d’un quart d’heure, j’ai eu une fracture du 5e métatarse.

L’entraîneur qui vous a marqué ?
Tout d’abord, Guy Stephan, car c’est lui qui m’a lancé en pro. Ensuite, Pierre Michelin, entraîneur à l’INF Vichy, pour son côté très dur, à l’ancienne. Il a contribué, inconsciemment, à me préparer mentalement à surmonter toutes les futures épreuves de ma carrière. Et enfin Gilbert Zoonekynd car il est à l’origine de ma venue à Montceau-les-Mines pour le début de ma carrière de joueur professionnel et ma venue à Boulogne-sur-Mer pour le début de la carrière d’entraîneur professionnel.

Le jour où vous avez pris la décision d’être coach ?
C’est en donnant un coup de main à Jean-Philippe Nallet, qui entraînait à l’époque les U18 d’Annecy. Durant ma carrière, je ne m’étais jamais dit que je deviendrais entraîneur. J’avais passé mes diplômes mais sans être vraiment convaincu.

Première sur banc de touche ?
En tant que numéro 1, c’était un Créteil – Paris FC en National en août 2016. On avait gagné 3-1.

Meilleurs souvenirs d’entraîneur ?
En tant qu’entraineur, deux matchs de la saison 2018-2019 avec Valenciennes. Un derby gagné 4-2 face à Lens et une victoire à Brest 5-2. Ces deux matchs symbolisaient le foot offensif qu’on voulait mettre en place. Il y a aussi mes quatre montées, une avec Boulogne-sur-Mer et deux avec Bastia en tant qu’adjoint, et celle avec le Paris FC en L2 en 2017. On avait certes perdu les barrages contre Orléans mais le club a été repêché. On avait réalisé une 2e partie de saison extraordinaire pour terminer 3e et se qualifier pour les barrages lors de la dernière journée. Derrière, cette montée a déclenché beaucoup de choses pour le Paris FC, les droits TV, la conservation du statut pro, la construction du centre d’entraînement et de formation.

Le pire souvenir d’entraineur ?
Le dépôt de bilan du Sporting Club de Bastia à l’été 2017. J’avais pris la suite de Rui Almeida mais je ne suis resté qu’un mois. On a vécu plusieurs semaines d’incertitudes. Au final, au lieu de repartir en L2, le club a été rétrogradé en N3. Je n’ai pas pu rester.

Le joueur qui vous a le plus marqué ?
Un joueur qu’on a entrainé à Bastia, Gaël Angoula. Du National à arbitre… en passant par la L2 et la L1. Il a eu un parcours de vie extraordinaire. Vu par où il est passé, personne n’aurait imaginé qu’il joue un jour en Ligue 1 et qu’il devienne ensuite arbitre.

Le meilleur joueur avec qui vous avez joué ?
Xavier Gravelaine à Guingamp.

Les joueurs les plus forts que vous avez entrainé et affronté ?
A Bastia, Sadio Diallo. Toute proportion gardée, c’est le seul joueur qui m’a fait penser à Zidane, par sa gestuelle. Vu ses qualités, sa carrière, c’est un peu du gâchis. Comme adversaire, Zlatan Ibrahimovic.

Sur le banc, vous êtes plutôt…
Bouillonnant intérieurement…

Un style de jeu ?
Un football offensif qui donne du spectacle. Après, comme tout entraîneur, on est souvent obligé de s’adapter aux joueurs qu’on a.

Une causerie mémorable ?
En décembre 2017, après un Paris FC – Boulogne perdu 2-1, une 17e place en National, un ultimatum des dirigeants qui me donnaient encore deux matchs et une refonte à 90% de l’effectif quatre mois plutôt, je dis aux joueurs qu’on est enfin prêts à jouer la montée… On va gagner à Belfort 2-0 sous la neige et avec un voyage de deux fois six heures dans un car privé de chauffage. Comme quoi parfois le confort… Le match suivant, juste avant Noël, on gagne 1-0 contre le CA Bastia après un petit match. Mais j’ai sauvé ma place et ensuite on est remonté au classement. Et on a joué la montée !

Un match inoubliable ?
Le match de la montée en L1 avec Bastia contre Châteauroux le 23 avril 2012. Ca validait deux ans de montée en puissance. En tant que joueur, un match de L2 avec le Mans contre Louhans-Cuiseaux en 1998. C’est celui qui m’a permis de remporter le titre de meilleur buteur de L2.

Une anecdote de vestiaire ?
A Saint-Brieuc, Yannick Le Saux était un vrai personnage. Il fumait des clopes à la porte du vestiaire, allait discuter avec les gens. Puis il rentrait s’habiller 5 minutes pour aller s’échauffer.

Un club ?
Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis). C’est là que j’ai pris ma première licence et que tout a commencé pour moi. J’en profite pour rendre hommage à Pepe Benichou qui nous a quitté l’année dernière. Un bénévole comme on n’en trouve plus, qui a entraîné tellement de gamins.

Un coach ?
Jean-Claude Suaudeau et Raynald Denoueix. Je ne les ai jamais rencontrés. Mais j’aurais aimé parler de jeu avec eux…

Un modèle ?
Un modèle, c’est beaucoup dire. Mais je dirais Guardiola, pour ses idées sur le jeu et sa capacité à les mettre en application avec des stars et des joueurs à fort égo.

Un stade ?
Armand-Cesari à Furiani.

Une ville ?
Paris

Une équipe de légende ?
Le Barça de Guardiola, Messi, Iniesta, Xavi…

Vos amis dans le milieu du foot ?
Jean-Phillipe Nallet, Didier Bouillot, Ferhat Khirat, Frédéric Hantz, Rémi Garde et quelques autres…

Activités pratiquées en dehors du foot ?
En activité, très peu malheureusement. Le footing, la lecture, ma famille…

Textes : Laurent Pruneta / Mail : lpruneta@13heuresfoot.fr / Twitter : @PrunetaLaurent

Photos : Philippe Le Brech

La belle histoire a commencé la saison dernière. Une quinzaine d’amis d’enfance, qui évoluaient dans différents clubs (du National  au Régional 3,) ont décidé, en raison d’un grave problème de santé ayant touché l’un d’entre eux, de rejoindre la même équipe, le CA Forestois, en 2e division de district dans le Sud-Finistère. Pour se retrouver et jouer ensemble. Et leur aventure continue.

Ils s’étaient donné rendez-vous dans dix ans. Quand, à l’approche de la trentaine, leur niveau de football et leurs ambitions sportives n’auraient plus trop d’importance… Moins, en tout cas, que leur envie de jouer ensemble. Mais, à 20 ans, ou guère un peu plus, ils ont devancé l’appel, durant l’été 2021, car leur copain, Enzo Millour, avait dû être opéré d’une tumeur au cerveau l’hiver précédent.

Retrouvailles à La Forêt-Fouesnant

Enzo Millour, le « rassembleur des copains », fut opéré d’une tumeur au cerveau. Photo Christian Rose Cornouaille

« Ce sont les problèmes de santé d’Enzo qui ont provoqué le déclic. On s’est dit que c’était le moment », rappelle Dylan Nicolas. Et qu’il était donc peut-être urgent de ne plus attendre. « On se connaît depuis qu’on est tout petit et on a tous joué un peu dans les mêmes clubs à un moment ou à un autre », précise Pierre Martinel.

Mais pourquoi avoir choisi le club de La Forêt-Fouesnant, le CA Forestois, « les Coucous » comme on les appelle dans le Sud-Finistère ?
« Parce que mon père y est coach et aussi par rapport aux infrastructures du club qui possède un terrain synthétique et des projecteurs. On voulait aussi le faire monter de D2 en D1 », indique Enzo Millour.
Le Départemental D1 : c’était leur objectif numéro 1 et il a été atteint dès la première année. Tous ensemble. Avec le père sur le banc et le fils pour relayer et insuffler le sain esprit des copains sur le terrain.

Champion sur le mode des copains

Bilan : 19 victoires, deux nuls et une défaite, 111 buts marqués, 11 encaissés. Mais l’affaire n’a pas été si simple car Loctudy, dans le Pays Bigouden, et l’équipe C des Paotred-Dispount d’Ergué-Gabéric, juste à côté de Quimper, n’ont terminé qu’un point derrière le CA Forestois qui s’est donc retrouvé champion sur le mode des copains d’abord.
« Avant d’être copains de foot, on est copains dans la vie de tous les jours. Et on est tombé dans un bon club où ça a bien pris entre les anciens et les nouveaux. Il le fallait car on n’avait droit qu’à six mutés par équipe », explique le grand rassembleur. Du coup, double, la B est montée en D3. « C’était aussi le projet, la première étape est franchie, il reste la deuxième. » La montée en Régional 3 ? Pour l’instant, Enzo Millour et ses copains sont co-leaders  avec deux victoires en deux matchs.

Qui sont-ils et d’où viennent-ils ?

Hugo Péron a connu le N3 et R1 à l’US Concarneau après avoir fréquenté le centre de formation du FC Lorient. Photo Fanch Hémery.

– Jason Fesquet (gardien) : centre de formation FC Lorient et Brest 29, R1 et N3 à Plouzané.

– Serwan Le Gall (latéral) : R3 à l’US Trégunc.
– Hugo Péron (latéral ou défenseur axial) : centre de formation du FC Lorient, N3 et R1 à l’US Concarneau.
– Tom Guillou (latéral ou ailier) : centre de formation de l’EA Guingamp et R1 à l’US Concarneau.
– Pol Le Duigou (défenseur axial): N3 et R1 à l’US Concarneau.
– Baptiste Héliès (latéral droit) : N3 et R1 à l’US Concarneau.

– Antoine Lannurien (milieu axial ou latéral) : N3 et R1 à l’US Trégunc.

Serwan Le Gall a évolué à l’US Trégunc en R3. Photo « Christian Rose Cornouaille Photo ».
– Enzo Millour (milieu défensif) : N3 et R1 à l’US Trégunc.

– Louis Luart (milieu défensif) : R1 à l’EA Saint-Renan et à l’US Concarneau.

– Floryan Sanchez (milieu offensif) : R3 à l’US Concarneau.
– Dylan Nicolas (milieu offensif) : R3 à l’Amicale d’Ergué-Gabéric.
– Alex Bernard (milieu offensif) : U19 DH à l’ US Concarneau.
– Pierre Martinel (ailier) : U17 nat à l’US Concarneau.
– Théo Lamare (attaquant) : N1, N3 et R1 à l’US Concarneau.

Les maillots de la Coupe de France

Eliminés, l’an dernier, dès le premier tour de la Coupe de France, Enzo Millour et ses copains ont atteint cette saison leur objectif en se qualifiant pour le 4e tour de la Coupe de France et en décrochant ainsi les fameux maillots après avoir battu le FC Combrit Sainte-Marine, une équipe de D2, au premier tour (0-12), l’US Pluguffan (D1) au deuxième tour (4-2), et l’AS Kernével (D2) au 3e tour (1-3).
Au 4e tour, contre une équipe de R2, les DC Carhaix, les « Coucous » du CA Forestois auraient même pu pousser l’aventure un peu plus loin, mais ils ont été éliminés aux tirs au but. Reversés en Coupe de Bretagne, ils ont perdu ce samedi (1-0), au 4e tour, contre le Quimper Ergué-Armel FC (R3).

Enzo Millour du tac au tac

« C’est chouette de jouer au foot avec ses meilleurs amis »

Enzo Millour (à droite), ici en coupe de Bretagne face au Quimper Ergué-Armel FC, club de R3(ici Hakiri en photo). Photo Fanch Hémery

Votre aventure du foot entre copains, tu la résumerais comment en quelques mots ?

C’est un beau symbole de la force de l’amitié.
Tes problèmes de santé auront au moins servi à ça ?
On voulait n’importe comment le faire mais ça nous a poussé à le faire plus vite.
Tes copains se sont mis d’accord entre eux avant de t’en parler ?
Non non, on en a discuté ensemble. Et c’était la saison qui s’est arrêtée tôt à cause du covid, donc on était tous un peu moins concernés par nos clubs respectifs.
Comment as-tu appris leur décision de vous retrouver ensemble sous le même maillot ?
C’est une discussion commune. Ils ne m’ont pas rejoint, on s’est tous rejoints ensemble à La Forêt.
Y-a-t-il un pacte d’amitié entre vous pour continuer à jouer ensemble ?
C’est déjà la deuxième année et le projet c’est de durer sur le long terme. Après, on ne sait pas de quoi demain sera fait, chacun est libre.
Dylan Nicolas a évolué en R3 à l’Amicale d’Ergué-Gabéric. Photo « Christian Rose Cornouille Photo »

Certains membres de votre équipe de copains pourraient-ils retourner jouer à un niveau plus élevé ?

On n’est pas à l’abri, ça peut arriver, on en parlerait alors tous ensemble mais ce n’est pas d’actualité.
Quel est votre objectif à court terme ?
Il y avait les maillots de la Coupe de France, on les a eus au 4e tour, maintenant c’est la montée en R3. On veut atteindre le niveau Ligue le plus vite possible.
A moyen terme ?
Le but c’est d’aller ensemble le plus haut possible.
A long terme ?
Développer le club. Il n’y a pas que l’équipe A au CA Forestois.
A 25 ans, regrettes-tu parfois de ne plus jouer en N3 ou en R1 comme tu l’as fait à l’US Trégunc ?
Non, jamais. Zéro regret. Jouer au foot avec ses meilleurs amis, c’est chouette, et peu importe le niveau.
Barça ou Real ?
Barça.
PSG ou OM ?
OM (pendant le match, ce samedi, il a profité d’un arrêt de jeu pour s’inquiéter de l’évolution du score de l’OM contre Ajaccio).
Lorient ou Brest (entretien réalisé la veille du derby breton de Ligue1) ?
Finistérien mais Lorient quand même. On va voir le derby demain.
L’US Concarneau ou l’US Trégunc ?
Trégunc.

Le mot du coach, Stéphane Millour :

« L’amitié avant tout »

Le banc de touche du CA Forestois, avec le coach, Stéphane Millour (à gauche), papa d’Enzo, Photo Fanch Hémery.

Stéphane Millour, est-ce compliqué de coacher l’équipe de copains de votre fils ?

Non. J’aurais pu penser ça au début mais ils sont à l’écoute, ils travaillent bien, et le fait qu’ils soient là pour Enzo, finalement, ça a facilité les choses.
Le mercato est plus simple à gérer ?
Oui, j’ai moins de coups de fil à passer, les gars viennent avec leurs relations, mais ça se fait avec mon aval.
Comment avez-vous vécu cette démarche des copains de votre fils de vouloir jouer ensemble ?
C’est une histoire merveilleuse et l’émotion a été grande. Même si Enzo m’en parlait depuis longtemps, je n’y croyais pas, mais ils ont tous dit oui en l’espace de deux secondes. C’est l’amitié avant tout.
Photos principale : Fanch Hémery
Photos : Fanch Hémery et Christian Rose Cornouaille Photo
Texte : Denis Vergos / Mail : dvergos@13heuresfoot.fr / Twitter : @2nivergos

Vous avez loupé un épisode de la série « 13heuresfoot » cette semaine ? Voici la séance de rattrapage !

  • Samedi 8 octobre 2022

Nicolas Usai (Nîmes Olympique) : « Le foot, c’est le reflet de la société »
https://13heuresfoot.fr/actualites/nicolas-usai-le-foot-est-le-reflet-de-notre-societe/
L’entraîneur de Nîmes Olympique (Ligue 2), en déplacement ce soir à Quevilly Rouen, évoque à la fois sa carrière de joueur, essentiellement  construite en National, et celle d’un entraîneur professionnel à Istres (adjoint en Nationale et en L2), Marseille-Consolat (Nat), Sedan (N2), Châteauroux (L2) et, depuis janvier dernier, chez les Crocodiles.

  • Vendredi 7 octobre 2022

Lilian Compan : « Toute ma carrière, ça a été à l’arrache ! »
https://13heuresfoot.fr/actualites/lilian-compan-toute-ma-carriere-ca-a-ete-a-larrache/
L’ancien buteur de Saint-Etienne, Caen et Montpellier ne fait plus partie du projet N2 du Hyères 83 FC : il vient d’être licencié de la SASP. Avant de se remettre sur le marché, il revient sur sa carrière sur et en dehors des terrains, durant laquelle il a « mis les mains dans le cambouis ! » Entretien.

  • Jeudi 6 octobre 2022

Racing Besançon (N2) : Oumar Sissoko a reculé pour mieux rebondir !

Racing Besançon (N2) : Oumar Sissoko a reculé pour mieux rebondir !


Le gardien international malien, formé à Metz, n’a pas hésité à quitter le monde pro pour filer en N3 à Besançon il y a 2 ans. Un choix sportif payant puisque le club du Doubs a accédé en N2 cette saison. Rencontre.

  • Mercredi 5 octobre 2022

Stephen Vincent : « Avec Le Mans FC, j’ai un lien très fort ! »
https://13heuresfoot.fr/actualites/stephen-vincent-avec-le-mans-fc-jai-un-lien-tres-fort/
A 36 ans, le capitaine de l’épopée qui a vu le club de la Sarthe passer du National 3 à la Ligue 2 en trois ans, entre 2016 et 2019, a réussi sa reconversion. Il dirige un cabinet de conseil en gestion de patrimoine. Et garde un oeil attentif sur son ancien club.

  • Mardi 4 octobre 2022

David Faderne : « Corte, c’est une vraie famille ! »
https://13heuresfoot.fr/actualites/david-faderne-corte-cest-une-vraie-famille/
Après avoir fait vibrer le stade François-Coty avec l’AC Ajaccio, où il a ensuite démarré sa carrière d’entraîneur chez les jeunes, le Messin a poursuivi sa carrière sur l’île de Beauté. Cet été, il a entamé sa 8e saison consécutive sur le banc du stade Santos Manfredi, à l’US Corte, en National 3.

  • Lundi 3 octobre 2022

Boris Mahon de Monaghan : « Mes premières émotions ? La Coupe de France ! »
https://13heuresfoot.fr/actualites/boris-mahon-de-monaghan-mes-premieres-emotions-la-coupe-de-france/
L’ex-latéral droit de l’US Créteil, passé aussi par Sedan, le Gazelec Ajaccio et Orléans, sa ville natale, prend toujours du plaisir sur les terrains. Il évolue aujourd’hui en N3, à Argelès, dans les Pyrénées-Orientales, où il est également coordinateur sportif du club. Et il a même monté son académie !

Vous souhaitez nous contacter ? Un mail : contact@13heuresfoot.fr

L’entraîneur de Nîmes Olympique (Ligue 2), en déplacement ce soir à Quevilly Rouen, évoque à la fois sa carrière de joueur, essentiellement  construite en National, et celle d’un entraîneur professionnel à Istres (adjoint en National et en L2), Marseille-Consolat (Nat), Sedan (N2), Châteauroux (L2) et, depuis janvier dernier, chez les Crocodiles.

C’est dans le bus menant du côté de Rouen que Nicolas Usaï, l’entraîneur du Nîmes Olympique, a accepté de se prêter au jeu du tac au tac hier pour 13heuresfoot.

A la veille de mener ses troupes contre Quevilly Rouen Métropole (11e journée de Ligue 2 BKT ce soir à 19h), le coach nous a fait le plaisir de revenir, à travers de nombreuses questions, sur sa carrière de joueur et aussi celle de coach.

Depuis 2018, Nicolas Usaï (48 ans) a troqué son étiquette d’entraîneur de National pour celle d’entraîneur de Ligue 2 : la Berrichonne de Châteauroux fut d’ailleurs le premier club a lui faire confiance au poste d’entraîneur principal dans le monde professionnel (il avait déjà été adjoint à Istres en Ligue 2). Depuis janvier 2022, il est à la tête du Nîmes Olympique (il avait remplacé Pascal Plancque).

Le natif de Marseille, formé à l’OM, où il a d’ailleurs côtoyé un certain Olivier Echouafni, qu’il retrouvera ce soir sur le banc adverse au stade Robert-Diochon, évoque ses débuts, sa relation au Sud, les hommes qui ont balisé son parcours, sa vision du National, qu’il a très longtemps côtoyé (il a joué à à cet échelon à Cherbourg, Angoulême, Alès, Istres ou encore Valenciennes), et parle de son métier.

Le genre d’échange toujours enrichissants, invariablement passionnant. Et avec le sourire en prime !

Nicolas Usaï, du tac au tac – partie I (le joueur)

« Le National, c’était mon niveau, tout simplement »

Quel est votre meilleur souvenir sportif en tant que joueur ?
Mes années de formation à l’OM. Quatre années qui sont vraiment un très bon souvenir. Mais aussi ma saison en National à Angoulême. J’étais allé au club en reculant, et j’y ai passé une super saison, que de bons souvenirs.

Votre pire souvenir sportif ?
La non-montée avec Istres en 1995-96. On joue la montée toute la saison, et on nous avait retiré quatre points sur tapis vert à quelques journées de la fin.

Le club ou l’équipe où vous avez pris le plus de plaisir ?!
Le FC Istres ! Car j’y ai joué cinq ans, et ensuite, j’y suis revenu pour entraîner.

Le club où tu n’aurais pas dû signer ?
Pas de regrets. J’arrive sur mes 50 ans donc il faut arrêter d’avoir des regrets ! Sincèrement chaque aventure a été enrichissante, tant sur le plan sportif que sur le plan personnel. Parce qu’en National, on ne gagne pas forcément bien sa vie, on part avec sa famille, il y a cet exode, c’est toujours enrichissant sur le plan humain.

Un stade et un club mythique qui vous a marqué pendant votre carrière ?
Le stade Bollaert à Lens.

Un public qui vous a marqué ?
Il y en a trois. Le public des Costières. Quand je suis venu aux Costières avec Istres, c’étaient toujours des matches bouillants. Les trois ambiances les plus chaudes que j’ai connues dans ma modeste carrière en National, c’est à Nîmes donc, c’est Furiani à Bastia, et c’est Mezzavia, face au Gazélec Ajaccio.

Un club où vous avez failli signer ?
J’ai failli signer dans plusieurs clubs. D’ailleurs au Gazélec Ajaccio, en tant que joueur puis comme entraîneur; ça, ça reste un regret. Et un autre club où j’ai failli signer, c’est à Louhans-Cuiseaux, avec à l’époque Philippe Hinschberger comme entraîneur. Et j’ai failli signer aussi à Dijon, ça ne s’est pas fait, je ne sais pas pourquoi ! Philippe Hinschberger, c’est quelqu’un avec qui on s’appelait pendant la période de confinement, une très bonne personne humainement.

Un coéquipier avec qui vous vous entendiez bien en dehors du terrain ?
Oui, il y a plusieurs personnes que j’ai rencontrées pendant ma carrière qui sont devenues des proches. Madjid Adjaoud, l’entraîneur adjoint de Sedan, Miguel D’Agostino, l’entraîneur adjoint de Mauricio Pochettino, avec qui j’ai a joué à Angoulême, que j’ai encore eu la semaine dernière au téléphone. Après j’ai eu des tas de partenaires avec qui j’ai passé des bons moments, comme David Romo à Cherbourg, qui est devenu un de mes meilleurs amis. Le football, c’est ça aussi, une aventure humaine.

Le coéquipier qui vous a le plus impressionné, qui était au-dessus de la mêlée ?
Julien Féret. A Cherbourg en National. Il était d’une finesse technique… Il était jeune, il sortait du Stade Rennais, il était venu à Cherbourg quand on était en National, c’était avec Patrice Garande comme entraîneur. J’adorais ce joueur. Il jouait couloir gauche, je jouais latéral gauche, c’était un vrai plaisir de jouer avec lui.

Qui est le joueur le plus connu de votre répertoire ?
Naby Keita (aujourd’hui à Liverpool, ndlr, passé par Leipzig, notamment). C’était à Istres. Il était arrivé à Istres à 16 ans, du Mans, sans papiers, un joueur de talent.

C’est sûr que quand vous dédoubliez, la balle arrivait dans les pieds lors des montées !
Ah oui, là c’était propre !

Passons du coup aux adversaires, celui qui vous a le plus impressionné ?
Sans hésitation, Franck Ribéry, contre Brest, en National. Je l’ai croisé, j’ai joué deux fois contre lui. Il était déjà au-dessus, le joueur qu’on connaît. Avec beaucoup de caractère.

Un coéquipier perdu de vue que vous aimeriez revoir ?
Il y en a quand même pas mal… Mais je dirais Patrice Scrimenti au VAFC. C’était un joueur qui jouait à Valenciennes depuis des années, mais c’était aussi un sudiste, qui avait été adorable pour m’accueillir moi et ma famille. Je n’oublie pas la gentillesse de Patrice.

Une causerie de coach marquante qui vous vient en tête ?
Je n’en ai pas une en tête précisément. Mais les causeries de René Le Lamer à Istres. Il avait un paper-board de 30 pages. C’était quelqu’un de très carré.

Une anecdote de vestiaire que vous n’avez jamais racontée ?
Ouh là, il y a des horreurs ! Donc il y a des choses que je ne pourrai jamais raconter ! J’ai le souvenir d’une anecdote dans le vestiaire, ma première année à Istres, avec Madjid Adjaoud, on avait un tout petit salaire, on habitait à Marseille, et on faisait les allers-retours. Et généralement, quand on jouait à l’extérieur et qu’on avait décrassage, on dormait dans le vestiaire ! Une fois on a été réveillés par le coach le lendemain qui arrivait… Il nous a dit « mais qu’est-ce que vous faites-là ?! » et on a été obligés d’avouer qu’on dormait tout le temps sur les bancs du vestiaires en déplacement.

Autre truc de vestiaire, est-ce que vous aviez des rituels, des tocs ?
Ouais, c’était même trop avec le recul, avec l’âge… Si j’en vois un faire autant que ce je faisais, je l’envoie chez un psy pour être suivi quoi ! Je faisais toujours pareil. C’étaient les mêmes choses, les veilles de matches, les repas, le coucher, l’heure du coucher, la préparation, le rituel des crampons, c’était même trop, j’en devenais esclave, je m’en suis aperçu avec le recul.

Quelles étaient vos qualités et vos défauts sur un terrain ? Quel joueur étiez-vous ?
Je n’avais pas de très grandes qualités sur le plan technique, par contre j’étais assez teigneux, assez méchant. J’avais le sentiment de me transformer, mais tout simplement parce que j’étais conscient que je n’avais pas des qualités supérieures aux autres. J’étais un besogneux quoi, un besogneux qui était conscient de la chance qu’il avait de vivre de sa passion. Il fallait en « mettre ». De temps en temps j’en « mettais » peut-être un peu trop. Et j’ai pris pas mal de cartons !

Qu’est-ce qui vous a manqué pour jouer en L2 (il a joué en National toute sa carrière, à Cherbourg, Angoulême, Alès, Istres ou encore Valenciennes) ?
J’aurais pu jouer en Ligue 2 à Toulon, par exemple. Mais sincèrement, le National, c’est un très bon championnat et je suis fier d’y avoir joué 10 ans, et si j’y ai joué autant, c’est que c’était mon niveau, tout simplement.

Un match de légende qui vous a donné la passion du football ?
La finale de la Ligue des Champions 1993, Marseille contre le Milan AC, à Munich !

Vos idoles de jeunesse ?
Diego Maradona, j’en suis fan. Et puis mon modèle absolu c’était Éric Di Meco, tout simplement car j’ai grandi à l’OM, avec la génération des minots, et que j’allais voir au stade.

Quelle est votre plus grande fierté en tant que joueur ?
Si j’ai pu être le coach que je suis aujourd’hui, c’est aussi grâce au National. Partir, l’aventure humaine, ne pas avoir de gros salaires… Par contre, on s’enrichit sur le plan humain. Je pense que l’entraîneur que je suis aujourd’hui s’est passionné à travers le championnat de National.
Ma plus grande fierté sincèrement, c’est je n’étais pas destiné à vivre du football comme joueur. J’ai été formé à Marseille, j’étais accroché à ce club, et je voulais simplement rester au club pour entraîner les jeunes de l’OM. Et donc, finalement, j’ai pu jouer en National. Ce dont je suis fier c’est l’abnégation que j’ai eue pour rester ne serait-ce qu’à ce niveau-là, ce qui m’a permis aussi de passer mes diplômes d’entraîneur, et devenir entraîneur. Le truc, c’est que je prends plus de plaisir dans ma vie d’entraîneur que de joueur. C’est plus important pour moi. Le sentiment que j’ai, c’est que ma vie de joueur, ça a été simplement une chrysalide pour devenir l’homme que je suis aujourd’hui.

Nicolas Usaï, du tac au tac – partie II (le coach)

« Consolat a été très important pour moi ! »

Avec Marseille-Consolat, il a terminé 4e en National en 2016, à 1 point de la Ligue 2. Photo Philippe Le Brech

Votre meilleur souvenir sportif en tant que coach ?
La montée avec Istres en Ligue 2. C’était ma deuxième ou troisième année comme coach, lors de la saison 2008-2009 ! Sur le plan humain, c’était un bon souvenir.

Votre pire souvenir ?
La non-montée en Ligue 2 avec Marseille Consolat (en 2015-2016, le club marseillais a terminé 4e après avoir longtemps figuré dans le trio de tête, à 1 point du 3e, Amiens, promu).

Un stade et un club mythique qui vous a marqué pendant votre carrière ?
Bollaert, quand j’y suis allé avec Châteauroux.

Le club où vous avez pris le plus de plaisir ?!
Eh bien c’est avec Consolat. Tout simplement car c’est un club qui a été très important pour moi dans ma trajectoire. On était dans le dur, dans le très très dur. Pareil, j’ai rencontré des gens importants pour moi, et même si la cicatrice de la non-montée ne partira jamais, ça reste une aventure magnifique. Consolat, ce n’est même pas un quartier, c’est une cité. C’est que des bons souvenirs. J’ai fait des rencontres magnifiques là-bas. Consolat, c’est un stade qui donnait mal à la tête aux adversaires, adossé à l’autoroute, avec un terrain pas terrible. C’est un club qui avait une grosse signification pour beaucoup de personnes.

Photo Nîmes Olympique

Le club que vous rêveriez d’entraîner ?
Sincèrement je suis très très bien à Nîmes. Mais le club que je rêverais d’entraîner, ce n’est pas difficile de le trouver… C’est Marseille !

Le club où vous n’auriez pas dû signer ?
Aucun !

Le club où vous avez failli signer ?
J’ai eu des entretiens avec Quevilly Rouen et Grenoble, l’année dernière, juste avant de signer à Nîmes.

Qui est votre modèle de coach ?
Comme beaucoup de monde, je suis admiratif des très grands coaches : Jurgen Klopp, Pep Guardiola… Après il y en a qui sont inspirants, je vais reparler de René Le Lamer à Istres qui m’a beaucoup marqué, José Pasqualetti, avec qui j’ai travaillé, mais le truc avec les entraîneurs c’est qu’on ne peut voir que la partie immergée de l’iceberg. La façon dont ils jouent. On n’est pas dans leur intimité. Quand je passais mes diplômes, j’ai beaucoup aimé Mauricio Pochettino à Tottenham, sa relation avec son staff, avec beaucoup de chaleur humaine. Et puis il y en a un que j’aime énormément, c’est Marcelo Bielsa.

Un président qui vous marqué ?
Bertrand Benoît à Istres, aujourd’hui décédé. Et à Consolat, Jean-Luc Mingallon.

Un coach perdu de vue que vous aimeriez revoir ? 
Hervé Goursat, à Angoulême.

Un coach que vous n’avez pas forcément envie de recroiser ?
Non… Au moment où j’ai été joueur, il y a un coach que je ne pouvais pas encadrer, mais avec le recul et maintenant que je connais le métier, je me rends compte que j’étais un petit con.

Le coach le plus connu de votre répertoire ?
Patrice Garande. Et mon tuteur au BEPF, Philippe Montanier. Je crois qu’on échange au moins une fois par semaine. Un coach capital pour moi, une personne très compétente, très humaine, qui est pour moi une source d’inspiration.

Vous êtes un coach plutôt… 
Responsabilisant. Je pars du principe qu’il faut faire confiance au groupe. Je suis aussi exigeant, bienveillant… Mais c’est difficile de parler de soi. Après, ce que je sais, c’est que j’ai une vraie passion pour ce métier-là, pour le métier d’entraîneur, le fait de manager un groupe de personnes aux ambitions diverses et variées.

Quelle est votre philosophie de jeu, votre style ?
De manière utopique, la possession. Mais il y a une chose importante, c’est le rapport de force, la confrontation avec l’adversaire. Chaque entraîneur fait également avec les moyens qu’il a.

Votre match référence avec vous sur le banc ?
Peut-être avec la Berrichonne, contre Lens. Malheureusement, quinze jours après, Philippe Montanier se fait débarquer. On gagne 3-2.

Pour conclure, le milieu du foot, en deux mots ?
C’est un reflet de la société. Avec du bon, du mauvais, des rencontres diverses et variées. C’est aussi un microcosme, où moi je me sens très bien. Certains critiquent ce milieu, car il paraît un peu opaque, mais on y rencontre des très belles personnes, d’autres moins.

Samedi 8 octobre 2022, Ligue 2 BKT (11e journée) : Quevilly Rouen Métropole – Nîmes Olympique, à 19 heures, au stade Robert-Diochon.

Texte : Clément Maillard / Mail : contact@13heuresfoot.fr / Twitter : @MaillardOZD

Photos de couverture : Philippe Le Brech

Photos : Philippe Le Brech, DR et Nîmes Olympique

 

 

L’ancien buteur de Saint-Etienne, Caen et Montpellier ne fait plus partie du projet N2 du Hyères 83 FC : il vient d’être licencié de la SASP. Avant de se remettre sur le marché, il revient sur sa carrière sur et en dehors des terrains, durant laquelle il a « mis les mains dans le cambouis ! » Entretien.

Pour connaître et comprendre Lilian Compan, rien de plus simple : tapez « Lilian Compan, que la fête commence » sur YouTube, et vous verrez ! Vous verrez que, dans cette vidéo de près de 4 minutes qui compile quelques-uns de ses buts (il n’y sont pas tous, il en a inscrits plus d’une centaine entre la L1 et la L2 !), il existe un style Compan. Une touche. Une marque de fabrique. Tellement révélatrice de son caractère.

« Je n’ai jamais rien lâché »

Photo Hyères 83 FC

C’est simple, tous ses buts se ressemblent plus ou moins. Aucun n’est facile. Et à chaque fois, on voit Lilian tomber, se relever, plonger, accélérer, sauter, courir, trébucher. En un mot, on le voit S’arracher. Et ça, c’est tellement révélateur ! « C’est tout moi, oui (rires), concède l’ancien attaquant des Verts; Mais c’est toute ma carrière qui est « à l’arrache », depuis le début ! Mes buts reflètent vraiment ma personnalité. Je n’ai jamais rien lâché ! »

Lilian Compan ne lâche jamais. Ce sont les autres qui le lâchent ! Ou plutôt plutôt la SASP du Hyères 83 FC. Vendredi dernier, l’ancien avant-centre de Saint-Etienne, Caen et Montpellier, clubs avec lesquels il a eu le bonheur de connaître trois accessions de Ligue 2 en Ligue 1, a reçu un courrier recommandé de son président, Mourad Boudjellal, qui lui a signifié son licenciement du poste de directeur sportif du National 2.

L’aventure hyéroise du Hyérois de naissance, commencée à l’été 2018, lorsque l’ancienne direction lui a donné les rênes de l’équipe de N2, est donc terminée. Ou presque. S’il n’a plus aucune fonction au sein de la SASP constituée et présidée par l’ancien boss du Rugby-club Toulonnais, Lilian conserve son poste de directeur technique de l’association, qu’il occupait déjà en parallèle.

Au club, les relations étaient inexistantes entre lui et Karim Masmoudi, le nouvel entraîneur arrivé cet été en remplacement de Hakim Malek, son successeur en septembre 2021. Vous suivez ? Non ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas les seuls.

Cannes, Cannes-la-Bocca, Saint-Etienne…

Sous le maillot de l’AS Cannes, en 2010. Photo S. H.

Aujourd’hui, Lilian est apaisé. Il va se consacrer à l’asso, attendre quelque temps avant, peut-être, de rebondir ailleurs. Dans quel rôle ? L’intéressé lui-même ne le sait pas. Il faut dire que depuis qu’il a mis un terme à sa carrière de joueur à l’AS Cannes en février 2012, dans le club qui l’a vu débuter en Division 1 la même que sa victoire en Gambardella, en 1995, il a multiplié les expériences : c’est bien simple, il a déjà touché à (presque) tout !

Son premier poste ? Entraîneur des U17 Nationaux de l’AS Cannes. Puis, en 2014, il dirige sa première équipe seniors, en DHR (Régional 2), à l’US Cannes-la-Bocca. « En fait, il fallait que je patiente avant de retourner à Saint-Etienne, alors j’ai accepté ce poste. Je voulais vivre quelque chose, une aventure. Attention, c’était dur mais ça m’a apporté plein de choses, c’était enrichissant. Je suis tombé dans l’affection avec certains même. C’était mieux de faire ça plutôt que de ne rien faire. A La Bocca, j’ai mis les mains dans le cambouis ! »

En 2015, c’est le début d’une nouvelle aventure à Saint-Etienne, « son » club, celui où il a vécu ses plus belles heures. D’abord dans un rôle de recruteur PACA pour le centre de formation, où il rédige des rapports pour Bernard David, le directeur, avant de devenir l’entraîneur des attaquants. « Au début, j’allais à Sainté’ trois jours par semaine, et puis je me suis à nouveau installé là-bas ».

Entraîneur puis directeur sportif à Hyères

Photo Hyères 83 FC / HDS

En 2016, il devient l’adjoint de Laurent Batlles avec l’équipe réserve de l’ASSE en N2 (2016) puis coach principal des U19 Nationaux en 2017. Et ce n’est pas tout : il anime même des « spécifiques » pour les attaquants avec la Ligue 1 sous l’ère Christophe Galtier. Formateur.

Mais l’appel du Var est plus fort que tout ! En juin 2018, il est nommé entraîneur de Hyères : « J’ai fini 7e, 9e puis à nouveau 7e en 2021. Honnêtement, avec peu de moyens, on a réussi trois maintiens, c’est une performance. Mais le club n’était pas attractif. Il n’avait pas d’autre ambition que le maintien. Je me suis mis à la recherche de partenaires et la piste Mourad Boudjellal est arrivée, indirectement, par mon biais. »

L’ex patron du RCT lui fait dans un premier temps confiance, avant de lui retirer la responsabilité de l’équipe après cinq matchs de championnat et une défaite à domicile contre Martigues (0-1), pour un bilan de 5 points sur 15 possibles. « J’ai proposé au président de devenir directeur sportif. Avec Hakim Malek, mon successeur, on a appris à se connaître, ça s’est bien passé, on remonte au classement, on a fait du bon boulot je pense. Je voulais rester dans la continuité avec lui. Mais l’été dernier, le président a décidé de tout changer. »

Treize mois plus tard, donc, c’est le licenciement : « Je suis très déçu de la la façon dont ça se termine, comme ça, par lettre recommandée, sans me l’annoncer directement. Mais je suis soulagé. Le coach, Karim Masmoudi, ne voulait pas travailler avec moi, que vouliez-vous que je fasse ? Pour l’heure, je reste à mon poste de directeur technique à l’association. J’y suis très bien et ça se passe bien. Mais je me donne jusqu’à janvier et après on verra si je me remets sur le marché. Je veux me laisser un peu de temps. »

Lilian Compan, du tac au tac

« J’aimerais bien revoir Guy Lacombe »

Meilleur souvenir sportif ?
La montée avec Saint-Etienne de Ligue 2 en Ligue 1.

Pire souvenir sportif ?
Ma fracture du tibia pendant le derby Lyon – Saint-Etienne. Avec Cris… Je l’ai retrouvé quand j’étais à la tête de Hyères en N2 et on a affronté son équipe, GOAL FC à l’époque, et ça s’est très bien passé, on en a parlé, c’est un super mec. On en avait déjà parlé au téléphone. C’est le foot.

Ton plus beau but ?
Euh… Mon plus beau but ? A L’arrache (rires) ? Saint-Etienne – Sochaux en demi-finale de la coupe de la Ligue. Celui-là je suis allé le chercher très très haut ! On avait 3-2 aux prolongations.

Ton plus beau loupé ?
C’est contre Saint-Etienne en plus, avec Caen, et on m’a déjà demandé si je n’avais pas fait exprès ! Centre d’Anthony Deroin, je suis à 50 cm devant la ligne, je la mets au-dessus. Voilà !

Ton geste technique préféré ?
J’adore la bicyclette pied gauche, et je suis droitier !

Le club ou l’équipe où tu as pris le plus de plaisir ?!
J’ai vraiment pris un pied énorme à Caen, ça attaquait tout le temps, cette saison-là, on a battu ou on n’a pas été loin d’égaler le record du nombre de buts marqués je crois. Dans les 70 buts. Avec Franck Dumas, on ne faisait qu’attaquer.

Le poste d’entraîneur où tu as pris le plus de plaisir à ce jour ?
C’est différent, forcément, du poste de joueur, en plus, j’ai fait les jeunes, des équipes premières, des réserves… Tout est très différent mais où j’ai pris le plus mon pied c’était quand même quand j’étais à la tête de Hyères en National 2, même si c’était très difficile et très stressant. La compétition m’a rappelé certains souvenirs.

Un stade et un club mythique ?
Geoffroy-Guichard, Saint-Etienne. Après, y’a d’autres stades qui résonnent énormément, Lens, le Parc des Princes, mais Marseille à mon époque ça ne résonnait pas trop.

Le club où tu as failli signer ?
Y’en au eu, notamment à l’étranger ! J’aurais bien voulu jouer à l’étranger ! A 17 ans, j’ai failli signer à la Juventus de Turin, quand j’étais à Cannes. J’ai failli signer à la Sampdoria de Gênes quand j’étais à Auxerre et quand j’étais à Caen, j’ai failli aller aux Queens Park Rangers.

Le club où tu aurais rêvé de jouer ?
Barcelone ! Mais je n’avais pas le niveau.

L’erreur de casting ?
Auxerre. J’étais jeune, international espoirs, on en a reparlé après avec Guy Roux, je ne lui en veux pas, même lui, il était content de voir la carrière que j’avais pu faire ensuite. J’ai su rebondir après Auxerre même s’il m’a mis des bâtons dans les roues mais je ne suis pas rancunier, je respecte l’homme.

Un coéquipier ?
C’est difficile. Celui que je connais depuis très très longtemps, avec qui on a fait nos gammes ensemble, à Cannes, c’est Romain Ferrier. On est toujours en contact. Je citerais aussi Benoît Costil.

Le joueur avec lequel le feeling est le mieux passé sur le terrain ?
Sans se regarder, avec Mickaël Marsiglia, on était capable de faire des choses très faciles, à Cannes, chez les jeunes. J’ai retrouvé ça ensuite avec Benjamin Nivet : j’ai eu la chance de jouer avec lui à Auxerre, Châteauroux et Caen. Pareil. Sans se regarder, on se trouvait !

Le joueur qui t’a le plus impressionné ?
Ronaldinho au PSG et sinon Patrick Vieira, dont j’ai été le coéquipier. Et beaucoup d’autres !

Le défenseur que tu n’aimais pas croiser ?
Cris en faisait partie, très agressif et très chiant sur l’homme. Mais je dirais Emir Spahic, de Montpellier, et je suis content de ne pas avoir joué contre lui puisque nous étions coéquipiers !! C’est un animal. Il ne te lâchait pas ! Je n’aurais pas aimé l’avoir sur le dos.

Un coéquipier perdu de vue que tu aimerais revoir ?
Yohan Eudeline, qui est à Caen aujourd’hui (il occupe le poste de directeur sportif).

Un coach perdu de vue que tu aimerais revoir ?
Antonetti, Courbis, même si je suis en contact de temps en temps, Dumas, aussi. Mais celui que j’aimerais bien revoir, c’est Guy Lacombe. C’est lui qui m’a lancé en D1.

Le coach que tu n’as pas envie de revoir ?
Jean-Marc Pilorget. C’était à la toute fin de ma carrière. Le club venait d’être rétrogradé en N2 et il était arrivé à Noël, en remplacement de David Guion. On n’a pas eu de relation. En fait, je me blessais souvent. J’allais sur mes 36 ans. Je lui avais demandé de gérer un peu ma semaine, pour répondre présent le week-end, mais il m’a dit qu’il voulait des mecs à fond toute la semaine. Bon. J’ai dit OK, sachant que je pouvais me blesser, et je me suis blessé… C’est juste ça en fait. ça n’a pas matché.

Le président qui t’a marqué ?
J’ai eu des présidents exceptionnels mais y’en a un qui est au-dessus, quand même, c’est Louis Nicollin.

Une causerie de coach marquante ?
Courbis. Dans l’envie, dans la motivation. Dans la prévision des événements, on aurait dit qu’il anticipait les choses. C’était pas forcément dans les choix tactiques mais plutôt dans la motivation et la détermination. C’était exceptionnel.

Une devise ?
Lâche rien. Comme on l’a déjà évoqué, ma vie ça a toujours été ça, ça a toujours été à l’arrache, je suis quelqu’un qui n’a jamais lâché. J’essaie de rester moi-même, humble. Il faut toujours croire en soi et aller au bout de ses idées.

Le joueur le plus connu de ton répertoire ?
Forcément, des internationaux de l’époque, Vieira, Zidane, Henry, Trézéguet… J’en ai côtoyé certains en équipe de France jeunes et espoirs.

Des rituels, des tocs ?
Oui, un attaquant recherche toujours quelque chose pour se mettre en confiance, moi je faisais des trucs bizarres, je touchais quelque chose, je mettais un truc dans la chaussure, et dès que ça marchait, je recommençais.

Qualités et défauts sur un terrain ?
Je n’avais pas les plus grosses qualités physiques et techniques sur le terrain par contre j’étais régulier dans tout. Je dirais ma grosse qualité de jeu de tête et mon timing. J’avais aussi une bonne finition, j’avais le feeling, je sentais le but, et j’ai réussi, tout seul, à développer cette envie de marquer, cette sensation de marquer un but qui est un grand manque aujourd’hui. J’étais impulsif aussi, avec le recul je me dis que j’étais gaga (!), mais mon principal défaut, c’était le manque de vitesse.

Tu étais un joueur plutôt …
C’est compliqué ton truc ! Euh.. finisseur.

Tu es un conseiller gestion en patrimoine plutôt…
Proche des joueurs.

Ta philosophie de jeu, c’est quoi ?
J’aime le jeu. Par contre, je veux bien attaquer, mais tactiquement, j’aime avoir des équipes en place sur le plan défensif. C’est dans les valeurs du club. Il faut garder cela. Je voulais apporter une touche offensive en arrivant mais je me suis aperçu qu’on n’avait pas les moyens de le faire alors je m’en suis remis à ce que l’on faisait avant, je pense que j’ai bien fait, sinon je me serais peut-être « viandé ». Par le jeu, on a quand même essayé de faire des belles choses, de créer, tout en gardant un gros bloc.

Ta plus grosse prime de match, tu t’en souviens ?
Montpellier, quand on est monté. Nicollin nous a gâtés.

Ton premier match en Division 1 ?
A Coubertin, avec Cannes, contre Bastia. J’ai dû rentrer dans le dernier quart-d’heure. En février 1995. On gagne 2 à 1. C’est Guy Lacombe qui me lance.

Mon dernier match en L1 ?
PSG-Montpellier au Parc, et je marque, et je pars après à Cannes en National (NDLR, le 15 mai 2010, 38e et dernière journée de Ligue 1, victoire 3-1 de Montpellier).

Ton premier but en Ligue 1 ?
Je ne m’en souviens pas. (NDLR : Martigues – Cannes, en décembre 1995).

Un match de légende ?
OM-Milan en 1991, en 1/4 de finale retour de la Ligue des Champions, avec le but de Waddle.

Un modèle de joueur quand tu étais gamin ?
Quand j’étais petit, Michel Platini, j’avais d’ailleurs effectué des stages à Saint-Cyprien, près de Perpignan, puis un peu plus tard, j’adorais Christian Vieri, à l’Inter Milan. Il lâchait rien, il me stimulait.

Une idole de jeunesse ?
Une idole non, mais j’admire Messi. J’allais souvent voir le Barça jouer. Je pense que c’est le meilleur joueur de l’histoire du football.

Ta plus grande fierté ?
D’être resté la personne que j’étais quand j’étais enfant. Quant à ma carrière, je suis fier de ce que j’ai fait, bien sûr j’aurais pu faire mieux, mais je suis resté moi-même, je suis droit et j’ai des valeurs.

Le milieu du foot…
Fermé et très compliqué.

Joueur, Lilian Compan a porté les maillots de l’ASPTT Hyères, Hyères FC, AS Cannes, AJ Auxerre, La Berrichonne de Châteauroux, US Créteil, AS Saint-Etienne, Stade Malherbe de Caen et Montpellier HSC.

Texte : Anthony BOYER / Mail : aboyer@13heuresfoot.fr / Twitter : @BOYERANTHONY06

Photos : Hyères 83 FC, HDS, SH et DR

Le gardien international malien, formé à Metz, n’a pas hésité à quitter le monde pro pour filer en N3 à Besançon il y a 2 ans. Un choix sportif payant puisque le club du Doubs a accédé en N2 cette saison.  Rencontre.

Oumar Sissoko n’a pas de limite. A 35 ans, le portier formé au FC Metz, passé notamment à l’AC Ajaccio, Orléans ou encore Le Havre, poursuit aujourd’hui sa route aujourd’hui Racing Besançon, club tout juste promu en National 2. Après une carrière riche qui l’a conduit en Ligue 1, en Ligue 2 et en sélection nationale avec le Mali, le natif de Montreuil (Seine-Saint-Denis) a pris, par la force des choses, la décision d’évoluer au niveau inférieur. Rien de déshonorant selon l’international malien. C’est juste que, parfois, il faut se rendre à l’évidence et ne pas hésiter à descendre d’un cran. Pour mieux rebondir ?

Rencontre pleine de franchise avec le gardien au CV bien garni, qui s’est résolu à quitter le monde professionnel il y a désormais 4 ans pour (re)découvrir le milieu amateur, d’abord à Fréjus/Saint-Raphaël, en National 2, et donc à Besançon depuis deux ans, en National 3 tout d’abord, et enfin en National 2 puisque le club de la préfecture du Doubs est monté en mai dernier, avant de décrocher son premier succès de la saison 2022-2023 samedi dernier, face à Sainte-Genviève-des-Bois (3-2). Il le fallait, car le départ des joueurs de David Le Frapper avait été poussif (trois défaites pour commencer puis deux nuls) !

Oumar, après deux saisons au Havre (Ligue 2), tu prends la décision, en 2019, de partir en National 2. Pourquoi ce choix ?
Après un passage difficile au Havre, avec ces deux années ou je n’ai pas joué, je devais trouver un nouveau projet, retrouver les terrains et surtout le plaisir. Olivier Frapolli, l’entraineur de Boulogne-sur-Mer, m’appelle à ce moment-là, on a discuté, mais sur le plan financier ce n’était pas possible à cause de mon expérience professionnelle, et ça ne s’est pas fait. Puis après deux ou trois mois sans club, Fréjus/Saint-Raphaël (N2) me contacte et me propose un projet de montée en National. On était déjà en contact la saison précédente, et j’ai signé.

Finalement, tu subis la première vague Covid-19 là-bas ?
Oui, c’est bien ça. Le plus important pour moi était de retrouver un club avec des ambitions et reprendre confiance après ces deux années sans jouer au Havre, hormis les quelques matchs avec la réserve. Je voulais juste retrouver mon niveau. Malheureusement, à Fréjus, la saison a été arrêtée à cause de la situation sanitaire, ça n’a pas été facile. Durant cette période, Jeremy Guyen, le directeur sportif de Besançon, m’a contacté, il m’a clairement dit qu’il tentait sa chance (rires). Il m’a dit aussi que j’étais sur ses tablettes, m’a présenté le projet sportif du club, qui évoluait alors en National 3. Je partais dans l’optique de retrouver les terrains, préparer aussi ma reconversion. Besançon avait tous les aspects positifs pour moi.

« Je voudrais me spécialiser dans la formation de gardiens de but »

Passer du monde pro au monde semi-pro/amateur, ça implique aussi des sacrifices financiers ?
Financièrement, tu es obligé de faire un sacrifice, c’est sûr. Le plus important pour moi était le côté sportif, de jouer la montée également avec le Racing. Le club a fait un sacré effort financier, moi aussi, mais on s’est entendu. Le but était de travailler sereinement aux entraînements, de jouer, sans me dire « comment je vais payer mon loyer ? » Je ne suis pas un dépensier, ça va (rires). Le sportif avant tout.

Quel est le projet du club actuellement ?
L’objectif de l’accession en National 2 a été atteint, maintenant le plus important sera le maintien. On vient de monter, on va construire petit à petit, on ne va pas avoir la prétention de dire qu’on peut monter en National, tout en sachant qu’il y a la nouvelle réforme des championnats, avec les nombreuses descentes. Il faudra être très prudent.

Tu es désormais en N2, gardien titulaire, comment vois-tu la suite de ta carrière ?
Je viens de souffler ma 35e bougie. Au poste de gardien, la carrière peut être un peu plus longue qu’un joueur de champ, je n’ai pas envie d’arrêter, je le ferai quand je ne serai plus performant ou sans club (rires). Je suis dans un club semi-pro, j’optimise mon temps libre en passant mes diplômes. J’ai obtenu mon BEF la saison dernière, je vise le CEGB (Certificat d’entraîneur des gardiens de but) car je voudrais me spécialiser dans la formation du gardien de but. Je n’ai pas pu être inscrit cette année mais je compte le passer la saison prochaine. Quand j’aurai pris la décision d’arrêter ma carrière, je pourrai transiter sans m’arrêter. J’ai aussi ma propre gamme de gants désormais.

Justement, parle nous de ta gamme. Comment est venue cette idée ?
Il y a quelques années, j’ai été contacté sur les réseaux sociaux afin que je puisse lancer ma gamme. J’étais réticent au début puis j’ai réfléchi à un concept. D’abord, j’ai commandé 20 paires de gants pour un usage personnel puis j’ai contacté quelques amis gardiens et coachs afin qu’ils puissent les tester. J’ai eu un super retour de leur part. Je voulais juste proposer de la qualité à un prix plus raisonnable car il faut savoir qu’une bonne paire de gants coûte plus de 100 €. Aujourd’hui, je suis plus que satisfait du produit, je joue avec depuis deux ans et c’est parfait.

Tu as une belle carrière professionnelle : quels sont tes plus beaux souvenirs ?
Quand je passe mes tests à Clairefontaine et que je suis pris, clairement, c’est là que tout commence pour moi. J’ai en tête ma première signature à Metz comme stagiaire professionnel puis dans la foulée, mon premier contrat lors de la saison 2006/2007, l’année où on monte en Ligue 1, c’était fou. Evidemment, il y a mes premières sélections en équipe de France de moins de 17 ans, puis avec l’équipe première du Mali lors de la Coupe d’Afrique des Nations en 2008. Il y a la montée en Ligue 2 avec Orléans aussi en 2016 et celle de Besançon dernièrement, tout ça, ce sont de très bons moments.

Comment as-tu vécu ces premières sélections nationales ?
C’est forcément un honneur. Je suis de la génération 1987, on a été champions d’Europe avec l’équipe de France U17, j’y ai croisé de belles personnes comme Rémi Riou, Benoit Costil, Atem Ben Arfa, Samir Nasri, Karim Benzema. Certains ont réussi, d’autres moins, c’est le jeu. Avec le Mali, j’ai connu la CAN, j’ai pu visiter à nouveau le pays que j’avais connu plus jeune, visiter d’autres terres africaines, c’est important et plaisant.

« On m’a déjà appelé « Pépito », j’ai pris ça au 4e degré ! »

Au cours de ta carrière, tu as dû croiser des joueurs avec un palmarès important. Ce sont de simples collègues ou il y a tout de suite une cohésion d’équipe ?
Dans toute carrière, on joue contre de grands joueurs, que ce soit en club ou en sélection nationale. J’ai eu la chance de côtoyer Seydou Keita, Mamadou Diarra, Mohamed Sissoko, Sadio Mané, Bouna Saar, Samir Nasri entre autres. Forcément, j’ai joué avec des grands noms, mais quand on est plus jeune, on est insouciant. Au début ce sont des collègues, et puis d’autres deviennent des frères même si on est amené à se quitter. On se voit, on passe du temps ensemble, ce sont des vrais amis. On garde contact, sur les réseaux ou par téléphone.

Le rôle de gardien est spécifique, au-delà du poste, tu es à quelques pas des supporters. Comment vis-tu les remarques que tu peux subir ?
C’est déjà arrivé de devoir régler des choses avec les supporters. Parfois on reçoit des propos sur la famille, des propos racistes, en fonction du match ou de l’évolution du score, tu peux parfois bien le prendre, des fois c’est beaucoup plus dur.

As-tu souvent été victime de propos racistes ?
Ça remonte surtout au début de ma carrière. On m’a déjà dit « Pepito », je l’ai pris au quatrième degré, ça m’a plus fait rire qu’autre chose à ce moment-là. En revanche, on entend également des « sale noir » « retourne dans ton pays », si tu fais un bon match ça te passe au-dessus, si tu perds au score ça te touche différemment. Une insulte sur ma mère ou autre c’est de la provocation, une insulte raciste c’est juste là pour te blesser.

Texte : Charlotte Gruszeczka / Mail : cgru@13heuresfoot.fr / Twitter : @chagru59

Photos : Maxime Dubois, Racing Besançon et DR

A 36 ans, le capitaine de l’épopée qui a vu le club de la Sarthe passer du National 3 à la Ligue 2 en trois ans, entre 2016 et 2019, a réussi sa reconversion. Il dirige un cabinet de conseil en gestion de patrimoine. Et garde un oeil attentif sur son ancien club.

Photo Le Mans FC

Au Mans, il n’y a pas de statue de Mamadou Soro, ce n’est pas prévu. Soro, vous savez, l’homme qui a inscrit le but libérateur sur la pelouse du Gazelec Ajaccio, le 2 juin 2019, lors du barrage retour d’accession en Ligue 2.

Ce soir-là, l’Ivoirien est entré dans la légende du Mans FC en propulsant son équipe en Ligue 2. L’avant-centre, qui évolue aujourd’hui au Koweit (à Qadsia SC) après avoir joué en Arabie Saoudite, à Al Shoulla, avait déjà contribué à la montée de N2 en National en 2018 (16 buts en 28 matches !). Pour l’ensemble de son oeuvre, il l’aurait bien méritée, sa statue !

Au Mans, il n’y a pas non plus de statue de Stephen Vincent. Ce n’est pas prévu. Pourtant, l’ex-capitaine a connu quatre saisons et autant de divisions au Mans FC, et il a participé aux trois montées consécutives, du National 3 jusqu’en Ligue 2 ! Le natif de Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis), recruté par Saint-Etienne à l’âge de 13 ans alors qu’il portait les couleurs de Villemomble Sports, était ravi de retrouver ce niveau, onze ans après l’avoir connu avec le FC Gueugnon (2008-2009). Pour l’ensemble de son oeuvre, Stephen, aujourd’hui âgé de 36 ans, l’aurait bien méritée, sa statue !

Sous le maillot du Paris FC (2010-11) / Photo Philippe Le Brech

Jamais de toute sa carrière Stephen n’était resté aussi longtemps dans un club. Auparavant, il a écumé les terrains de National à Raon-l’Etape, Cannes, Paris FC, Rouen et Boulogne-sur-Mer. Il est même redescendu d’un cran le temps d’une saison, en National 2, à Martigues (2013-14), courtisé par Jean-Luc Vannuchi.

« Au FC Rouen, Didier Ollé-Nicolle m’était « rentré dedans » et je lui étais « rentré dedans » aussi, raconte-t-il; ça m’avait fait du bien, car j’avais eu du des débuts difficiles avant de faire une très bonne fin de saison, au point que le club voulait me prolonger. Mais c’était les prémices des soucis financiers à Rouen. Amiens aussi était intéressé en National, c’était juste avant qu’il ne monte en L2. Et comme Jean-Luc Vannuchi me faisait un travail au corps depuis quelque temps en me vendant le projet de Martigues, qui était cohérent, j’y suis allé, surtout pour le projet familial. On s’est plu là-bas. On s’est ressourcé. Je sais bien que certains l’ont interprété comme un recul dans ma carrière, comme si ça n’allait pas sportivement, alors qu’en fait, pas du tout ! C’est même le contraire. Mais Jean-Luc Vannuchi est parti à Auxerre en cours de saison alors qu’on était premiers, ça nous a fait mal. Au niveau des statistiques, j’avais effectué une de mes meilleures saisons avec 8 buts et 14 passes décisives, ce qui m’a permis de rebondir en National, à Boulogne. »

« Maintenant, je parle du Mans FC comme un supporter ! »

Sous le maillot du FC Rouen FC (2011-13) / Photo Bernard Morvan

Pas de statue donc pour les hommes qui ont marqué l’histoire récente du club. Qui ont contribué au renouveau du Mans FC, passé de la Ligue 1 à la DH (Régional 1) en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire. Pour cette histoire de statue, Stephen a son idée sur le sujet. « C’est vrai que nous, les joueurs, on avait été surpris que Mamadou (Soro), même si sa saison avait été difficile, ne soit pas conservé après l’accession et son but qui nous a permis d’aller en Ligue 2, mais c’est le choix du club. »

Stephen ne cache pas « un lien très fort avec Le Mans FC », où il a gardé de nombreux contacts : « D’ailleurs, je vois le président, Thierry Gomez, aujourd’hui. On va parler de patrimoine ! ». Mais si, une fois les crampons rangés, il n’est pas resté au club dans un rôle à définir, la question s’est tout de même posée : « C’est un sujet qu’on avait évoqué avec le président, même lors de la saison en National. Après, peut-être que si on était resté en Ligue 2… Disons que cela aurait pu être dans les tuyaux. Maintenant, le fait d’avoir préparé ma reconversion en parallèle, et de m’épanouir grandement dans ce que je fais, ça a changé la donne. Mais j’ai pris mon abonnement « partenaire », j’essaie d’aller à tous les matchs à domicile. J’étais là vendredi dernier contre Avranches (3-0); ça fait deux ans que, sportivement, c’est un peu difficile, enfin, surtout la saison passée. Là, cette année, ce n’est pas le démarrage que l’on aurait souhaité mais on commence à se reprendre, c’est le supporter qui parle là ! J’ai envie que le club grandisse. Il y a tout ici pour l’installer en L2, c’est sa place. »

A la tête de VS Invests

Dans l’ancien club de Didier Drogba, Stephen Vincent a donc mis un terme à sa carrière en 2020, avant de rapidement tourner la page football. C’est que, durant son passage à Boulogne-sur-Mer (2014-2016), il avait repris ses études et préparé son avenir : « En fait, en 2016, j’ai hésité à rester à Boulogne, mais j’avais eu Richard Déziré, le coach du Mans, au téléphone, et son projet est tombé à une période où j’effectuais mes études en parallèle. A ce moment-là, j’étais déjà titulaire d’un BTS « professions immobilières » et aussi d’une licence en économie. J’avais 30 ans. Mon idée, c’était de préparer l’après-football. Comme je n’ai jamais jouer en Ligue 1, je savais que je ne serais pas rentier (rires) donc cette idée de travailler, de préparer mon Master de conseiller en gestion de patrimoine, je l’avais en tête depuis longtemps. Bien sûr, je descendais de deux divisions, mais je ne venais pas en National 3, je venais au Mans. Déjà, je pensais que le club allait monter. Et puis, il y a autre chose : cela faisait 10 ans que je jouais en National et je n’avais encore jamais connu d’accessions ! J’avais besoin d’un challenge collectif et je savais qu’avec Richard, qui sait fédérer autour d’un projet commun, on allait réaliser quelque chose sportivement. »

Sur ce coup-là, Stephen a eu du nez : avec son club, il connaît trois montées. Et deux ans après avoir dit stop, le voilà à la tête de sa propre entreprise, VS Invest’s (VS pour … Vincent Stephen), et qui est installée dans le quartier d’affaires Novaxis du Mans. « Je voulais être mon propre chef ! Ce n’est pas que j’avais un problème avec l’autorité, non, mais quand on a eu des coachs pendant autant d’années tout le temps sur le dos… Je ne voulais plus avoir quelqu’un au-dessus de moi pour ma vie professionnelle d’après. Mon épouse travaille avec moi et une alternante nous a rejoints en septembre. J’ai bon espoir de recruter un agent commercial assez rapidement. »

Optimiser, investir, prévoir

Sous le maillot de l’AS Cannes (2008-10) / Photo Philippe Le Brech

Aujourd’hui, l’ancien pensionnaire du centre de formation de Saint-Etienne n’est plus un joueur de football mais un homme d’argent. Bon, il n’aime pas que l’on dise cela. Il préfère que l’on rappelle le leitmotiv de sa boîte : optimiser, investir, prévoir. « Voilà, c’est exactement ça ! Je suis plutôt un homme de conseils ! C’est vrai que je rentre dans l’intimité financière des gens. Mon métier, ce n’est pas d’éluder les impôts, mais de les optimiser, puisqu’il faut bien en payer. En fait, mon moteur, ce n’est pas forcément l’argent, c’est tout ce que je vais « mettre dedans » qui va faire que derrière je vais avoir de l’argent. »

Si sa clientèle est, pour 50 %, composée de footballeurs, ce n’est pas un hasard, mais gagner la confiance des joueurs n’était pas gagné d’avance. Sauf que Stephen a fait la différence par la bonne image qu’il a toujours véhiculée partout où il est passé.

Sous le maillot du FC Rouen (2011-2013) / Photo Philippe Le Brech

« C’est vrai que j’ai un réseau dans le foot et que, forcément, c’est une porte d’entrée plus facile. Mais je suis quand même assez « select », car souvent, les footballeurs veulent tout, tout de suite. Je m’épanouis aussi avec les autres clients, ceux qui ne sont pas footballeurs. C’est vrai aussi que la réputation que j’ai laissée dans le milieu du foot, ça aide, et comme tout le monde se connaît, que tout le monde se parle… Quand des anciens coéquipiers souhaitent travailler avec moi, c’est une reconnaissance, ça fait plaisir, ça me valorise. J’en reviens au capitanat : quand je portais le brassard, je n’étais partisan ni des joueurs ni des coachs, j’essayais toujours de faire la part des choses, je ne voulais pas que mon message soit biaisé, que l’on pense que je fasse de la politique devant le coach ou le président. »

Un jour, Noah (14 ans) ou Louka (10 ans), ses deux fils, auront peut-être leur statue au Mans. Tous deux font du foot. Le grand évolue au Mans FC. « Noah se débrouille bien ! Il avait intégré le pole espoirs l’an passé à Saint-Sébastien-sur-Loire. Il est en avance athlétiquement pour son âge et il va plus vite que moi quand je jouais ! On verra ce que ça donnera ! Louka, lui, joue à Mulsanne, là où on habite. Il intégrera peut-être Le Mans FC, on verra. »

Stephen Vincent, du tac au tac

« J’aurais aimé jouer en pro à Saint-Etienne »

Meilleur souvenir sportif ?
La montée de National en Ligue 2 aux barrages avec Le Mans ! Surtout le barrage retour, avec le scénario de fou qu’il y a eu au Gazelec Ajaccio, c’était quand même assez exceptionnel. C’est la première fois de ma carrière que j’ai eu les larmes aux yeux !

Vidéo : revivez le court résumé des barrages aller-retour face au GFC Ajaccio et l’exploit du Mans FC !

Pire souvenir sportif ?
La descente de National en CFA avec Raon-l’Etape, parce que, humainement, j’ai sans doute passé l’une de mes meilleurs saisons là-bas. Raon, c’était mon « premier club » entre guillemets, j’étais prêté par Saint-Etienne, et pour l’anecdote, je ne voulais pas y aller, je devais être prêté à Angers, qui était en National à ce moment-là : tout était ficelé avec le président du SCO, Olivier Pickeu, et Jean-Louis Garcia le coach, mais le 29 août au soir, Omar Da Fonseca, le directeur sportif de l’ASSE de l’époque, me dit « Stephen tu pars à Raon-l’Etape », et à 1h30 du matin, je signe là-bas, et je pars en voiture le lendemain matin, avec Samy Houri ! Ca s’est fait comme ça, c’était un peu compliqué. Au final, ça reste un super souvenir sur le plan humain et même sportivement, à titre individuel, j’avais plutôt fait une bonne saison.

C’était déjà Richard Déziré, ton père spirituel, le coach de Raon ?
(rires) Non, non, le fils spirituel de Richard, c’est Vincent Créhin !! Même s’il m’a mis capitaine très tôt au Mans ! C’était Farid Touileb le coach de Raon à mon arrivée : il s’était fait limoger en cours de saison et avait été remplacé par Richard (Déziré).

Tu savais placer Raon-l’Etape sur la carte de France ?
Sincèrement, pas du tout !!! Je me souviens, j’étais avec Samy Houri, qui était avec moi en voiture ce premier matin-là, et qui était aussi prêté par l’ASSE, je voyais les paysages, je me demandais « Je suis où ?? » Sur le moment, ça ne faisait pas rêver !

Mon plus beau but ?
Une frappe contre Boulogne avec Le Mans, en National (voir son but ci-dessous).

Ton but le plus important ?
Cela aurait pu être lors du barrage retour avec Le Mans au Gazelec Ajaccio, je marque, mais mon but a été annulé ! En coupe de France, avec le Paris FC contre Toulouse, je marque, on gagne 2-1, c’était une belle émotion, contre une Ligue 1.

Ton plus beau loupé ?
Avec le FC Rouen, mais je ne me souviens plus contre qui : j’avais eu une occasion incroyable, j’étais seul devant le but, j’avais tiré au-dessus !

Ton geste technique préféré ?
Je n’en avais pas énormément ! J’avais quand même un geste phare, ma marque de fabrique, comme on dit, l’inter-exter, et passement de jambes puis je poussais le ballon extérieur du gauche !

Le club ou l’équipe où tu as pris le plus de plaisir ?!
J’ai quand même fait quelques clubs mais on ne va pas se le cacher, je vais dire Le Mans, avec ces trois accessions d’affilée, puis le fait d’être resté dans cette ville après ma carrière.

Un stade et un club mythique ?
Saint-Etienne et Geoffroy-Guichard

Un public ?
Geoffroy-Guichard aussi, même si je n’y ai jamais joué en pro, sinon, le stade Diochon, à Rouen, m’a particulièrement marqué. Et Le Mans aussi, quand le stade était plein !

Le club où tu as failli signer ?
Je ne veux pas le dire mais plus jeune, quand j’étais dans les équipes de France, j’ai eu des contacts avec des clubs anglais…

Le club où tu aurais aimé jouer ?
J’aurais aimé jouer en pro à Saint-Etienne. J’y ai juste disputé quelques matchs amicaux et un banc de touche en pro. En fait, je devais d’abord aller à Clairefontaine mais comme mon frère, qui a 2 ans de plus que moi, partait à Saint-Etienne, alors j’y suis allé avec lui. J’avais 13 ans.

L’erreur de casting ?
Alors je n’ai pas de regret sur mes choix de carrière, même si je ne voulais pas aller à Raon-l’Etape après le centre de formation de Saint-Etienne, mais à l’arrivée ça s’était très bien passé, et ça m’avait appris la vie, alors qu’à Saint-Etienne, on s’occupait de tout à notre place, le linge, la carte vitale, etc.

Un coéquipier ?
Je peux en citer plusieurs ?? Je vais faire du tac au tac ! Paul Maisonneuve, que j’ai connu à Martigues, je l’ai encore eu hier, on joue ensemble à la Play (!), Antoine Ponroy aussi et Samy Houri.

Le joueur avec lequel le feeling est le mieux passé sur le terrain ?
Et bien Samy Houri justement, j’aimais bien faire des appels en profondeur et lui, avec sa technique, il arrivait facilement à me trouver.

Le joueur qui t’a le plus impressionné ?
Quand j’étais à Gueugnon en Ligue 2, on avait affronté Le Havre et ce jour-là, Hoarau m’avait vraiment impressionné. Il survolait le championnat.

Un coéquipier perdu de vue que tu aimerais revoir ?
J’ai vu l’article que tu as consacré à Cyril Arbaud, et j’avais un vrai feeling avec lui ! J’aimerais bien le revoir, même si je l’ai vu y’a quand on a joué à Marignane en National avec le Mans en 2019. C’est un coéquipier qui marques les esprits !

Un coach perdu de vue que tu aimerais revoir ?
Quand j’étais à Villemomble, j’ai eu un coach, Arnaud Lacourt, qui m’a marqué, et sinon, à Cannes, j’avais beaucoup aimé humainement Albert Emon, même si à la fin c’était un peu plus compliqué, j’avais beaucoup aimé son aspect humain. Sinon j’ai toujours des contacts avec Richard Déziré et Alain Ravera, qui m’a lancé en pro, et que je revois de temps en temps.

Une causerie de coach marquante ?
La causerie de Richard Déziré avant le match retour des barrages, il avait montré des vidéos de « remontadas ».

Une anecdote de vestiaire que tu n’as jamais racontée ?
Avec Hamza Hafidi, au Mans, en N2, on faisait des tennis-ballons, on faisait des paris, et puis Thibault Ferrand, le 2e gardien, en perd un et lui donne un jeu à gratter, un « black jack » : Hamza gratte une très très très belle somme, il fait l’avion dans le vestiaire !!!

Une devise ?
J’ai des principes. Et j’aime les conserver. J’ai toujours voulu me regarder dans une glace à la fin de ma carrière. Alors je dirais, « rester fidèle à soi-même ».

Le joueur le plus connu de ton répertoire ?
Bafé Gomis, ou Loïc Perrin.

Des rituels, des tocs ?
Le caleçon, forcément, et même si je ne suis pas très croyant, je me faisais mon petit signe de croix en entrant sur le terrain.

Qualités et défauts sur un terrain ?
Ma capacité de provocation. J’étais passeur. Mais peut-être pas assez porté vers le but.

Et dans la vie de tous les jours ?
Loyal mais pas adepte du contrôle (rires).

Que t’as-t-il manqué pour t’inscrire durablement en Ligue 2 ?
Un peu de continuité dans les clubs. J’ai souvent choisi des clubs de National qui voulaient monter en Ligue 2, Cannes, Rouen, Boulogne, Paris FC, même Martigues en N2 qui voulait monter en National. Mais aucun n’est monté ! Peut-être un manque de pot aussi : je me suis fait une double fracture de la mâchoire à Gueugnon en D2 en fin de saison, j’ai pris un ballon dans la « gueule » de Jean-Jacques Pierre, et j’ai raté les douze derniers matchs de la saison. Après, quand on reste trop longtemps dans un championnat comme le National, on est vite catalogué. Mon idée, ça a toujours été de monter avec un club, et finalement, j’y suis parvenu, mais tard, avec Le Mans !

Tu étais un joueur plutôt …
Généreux.

Tu es un conseiller gestion en patrimoine plutôt…
Compétent !

Ta plus grosse prime de match, tu t’en souviens ?
Oui, c’était avec Le Mans quand on est monté en Ligue 2.

Un match de légende ?
La finale de la Ligue des Champions entre le Bayern de Munich et Manchester United en 1999 (avec les deux buts dans le temps additionnel de Solskjaer pour Manchester alors que son équipe était menée 1 à 0).

Un modèle de joueur quand tu étais gamin ?
Sylvain Wiltord. Pourquoi tu ries ?? Tu imaginais que j’allais te dire Zizou ou Thierry Henry (rires) ?

Texte : Anthony BOYER / Mail : aboyer@13heuresfoot.fr / Twitter : @BOYERANTHONY06

Photo principale : Philippe Le Brech

Photos : Philippe Le Brech, Bernard Morvan, Le Mans FC et DR

Après avoir fait vibrer le stade François-Coty avec l’AC Ajaccio, où il a ensuite démarré sa carrière d’entraîneur chez les jeunes, le Messin a poursuivi sa carrière sur l’île de Beauté. Cet été, il a entamé sa 8e saison consécutive sur le banc du stade Santos Manfredi, à l’US Corte, en National 3.

L’AC Ajaccio, lors de la saison 1999-2000, année de l’accession en Ligue 1. David Faderne est 4e en haut en partant de la gauche.

Le culte de la gagne. Voilà ce qui anime David Faderne. Le natif de Metz (52 ans) fait partie du cercle très fermé des joueurs ayant connu quatre montées au sein d’un même club. De N3 en N2, de N2 en National, puis en Ligue 2 (67 matchs et 28 buts en deux saisons !) et enfin en Ligue 1, l’ex-attaquant de l’ACA a souvent fait exploser le stade François-Coty.
L’actuel coach Cortenais a démarré sa carrière de joueur dans sa ville natale, à Metz. Non pas chez les Grenats mais du côté de l’ASPTT Metz, qui a formé un certain Sylvain Kastendeuch ou encore Eric Bertrand, qui ont par la suite tous les deux évolué au FC Metz.
Si le corse d’adoption n’a pas foulé la pelouse du stade Saint-Symphorien, chez lui, dans sa ville, avec les pros, l’attaquant fan des « Papinades » a trouvé un autre club, Blénod, en Division 4, à 30 kilomètres de chez lui, pour voir sa carrière décoller en 1989. Aujourd’hui, il parle ce passage comme « le meilleur choix » de sa carrière. Dans le club qui a connu une saison en Division 2 (1982-83) et disputé deux 8es de finale de coupe de France en 1996 (alors en N3, le club fut éliminé par l’Olympique de Marseille) et en 1986, David Faderne dispute deux saisons pleines et inscrit la bagatelle de 33 buts ! Des « stats » qui lui permettent de tomber dans la marmite du monde professionnel, d’abord à Gueugnon en D2 en 1992, puis à Amiens en 1993. La suite, on la connaît !

« Je suis arrivé en Division 1 trop tard, à 30 ans »

Pourquoi n’as-tu jamais joué en pro au FC Metz, dans ta ville ?
J’ai y ai joué lorsque j’étais jeune, en cadets Nationaux. Je n’y suis pas resté car je voulais entrer au centre de formation mais toutes les places étaient prises par des joueurs de l’extérieur. La politique de l’époque m’a beaucoup déplu. J’étais attaquant, je marquais pas mal de buts et j’estimais que je devais intégrer le centre pour progresser. Le problème, c’était vraiment cette politique de Metz à l’époque, qui était de faire venir des joueurs d’un peu partout, ce qui change d’aujourd’hui.

Tu as fait un passage au SC Bastia pendant une saison avec très peu de temps de jeu. Que s’est-il passé ?
Quand je suis arrivé à Bastia, je n’ai pas pu effectuer la préparation. Je sortais de deux saisons pleines avec l’ACA où j’avais mis 13 puis 15 buts. Pas mal de clubs me voulaient et je ne voulais pas me tromper. Je suis parti faire des essais en Angleterre, en Italie et en Ecosse et j’ai choisi Bastia fin septembre alors que le championnat avait déjà démarré et que l’équipe marchait super bien. En plus de ça, j’étais en concurrence avec des attaquants comme Pierre-Yves André ou Pierre Laurent, ce n’était pas n’importe qui.

Tu as une grosse expérience en D2, assez peu en D1. Qu’est-ce qui t’a manqué selon toi pour t’installer au plus haut niveau ?
Il aurait fallu que j’y joue plus tôt. Je suis arrivé en première division avec Bastia lorsque j’avais 30 ans. J’ai débarqué dans une équipe qui tournait super bien, avec de grands attaquants, c’était compliqué de jouer. Après, quand je suis retourné à l’AC Ajaccio, le club était certes en première division, mais j’avais 32 ans et j’étais plutôt sur la fin. Ce qu’il m’a manqué, c’est vraiment de jouer plus jeune, peut-être entre mes 22 et 28 ans où j’étais nettement mieux physiquement. Pour un attaquant, c’est plus difficile que pour un défenseur ou un milieu de terrain car le championnat était très relevé, il y avait très peu d’espaces.

« Corte n’a pas les épaules pour jouer la montée »

Devenir entraîneur, c’était une suite logique pour toi ?
A la fin de ma carrière professionnelle à l’AC Ajaccio, Michel Moretti, président à l’époque, m’a proposé de donner un coup de main au centre de formation et j’ai commencé par faire des entraînements spécifiques pour les attaquants. Par la suite, un éducateur chez les débutants est parti et j’ai pris la relève. L’année suivante, j’ai pris en charge les U15, puis les U19 Nationaux et, de fil en aiguille, je me suis rendu compte que c’était quelque chose qui me plaisait ! Je suis resté 10 ans à l’ACA, avec la formation. J’avais envie de transmettre, de voir si mes idées pouvaient coller, de faire progresser des joueurs. Finalement, ce sont les événements qui ont fait que je suis devenu entraîneur. Je n’avais pas envie de tourner le dos à mon sport non plus, je suis un passionné et avant d’être pro, j’étais un gamin acharné de football. Cette passion reste intacte et on n’a pas envie de faire autre chose lorsqu’on a vécu dans ce milieu-là toute sa vie.

Tu es inscrit dans le projet de l’US Corte depuis un moment maintenant. On en est où ?
C’est ma 8e saison à Corte. On a construit un projet qui s’est mis en place tout doucement. On était en Régional 1 avec une équipe moyenne la première année. Cette équipe est devenue meilleure en travaillant chaque jour sur des principes de jeu. Néanmoins, on savait que l’un des axes les plus importants était le recrutement. On savait que si on voulait monter dans un championnat national (N3), il fallait passer d’une équipe moyenne de R1 à une équipe forte, ce qui a pris quelques saisons. Tout ce travail fait qu’on a été champion de Corse deux années d’affilée. Après les années Covid, on a de nouveau attaqué ce championnat de N3 l’année dernière avec le même groupe. On avait fait un bon début de championnat avant de souffrir d’une succession de blessures, ce qui a eu des conséquences sur l’effectif, décimé. A ce moment-là, on avait seulement dix joueurs de champ à notre disposition. A la trêve, on était relégable, tout le monde nous voyait condamnés. Lors de la deuxième partie de saison, on s’est maintenu à trois journées de la fin, en réalisant notamment une série de 6 victoires en 7 matchs.

L’objectif de Corte, cette saison ?
L’objectif reste le maintien. On est à Corte, on n’a pas les moyens dont disposent certains clubs et il y a des grosses écuries dans notre championnat. Il y a encore Cannes, le GFC Ajaccio ou Istres et tant qu’il y aura des clubs comme ça, il sera compliqué de voir nos ambitions à la hausse. Néanmoins, Furiani a prouvé l’année dernière qu’il était possible de finir en tête du championnat et monter en National 2, avec des moyens bien moins importants. L’objectif est d’être de plus en plus costauds, pour peut-être avoir des ambitions dans les prochaines années. A l’heure actuelle, on n’a pas les épaules pour jouer la montée.

« On s’est fait voler un titre et une accession en N3 »

En 2019, Corte avait gagné son billet pour le National 3 avant que la FFF n’annule votre accession. Après coup, quel sentiment t’anime ?
On s’est fait voler un titre. Fin de saison 2018-2019, nous sommes champions de R1. Trois jours après la fin du championnat, la FFF nous retire notre titre et l’attribue au second, le FC Balagne (Île Rousse), qui avait fait porté des réclamations sur des joueurs, sur un match qu’ils avaient perdu. La Ligue Corse confirme leur défaite par deux fois mais la Fédération donne victoire à la Balagne. On nous a donc volés le titre. On a choisi d’aller devant le tribunal administratif et il s’avère qu’il nous a donnés raison. On est réintégré en N3 mais trois jours avant le début du championnat, la Fédé nous a ressortis du groupe N3 pour remettre Balagne ! La FFF est allée à l’encontre d’une décision du tribunal administratif. On n’a pas lâché, on a refait appel, le tribunal administratif nous a encore une fois donnés raison. Malheureusement, le championnat avait déjà commencé et il a été estimé qu’il n’y avait pas d’urgence. Nous voilà repartis en Régional 1. C’était très dur pour nous psychologiquement en sachant qu’on devait recevoir Mandelieu le samedi en National 3 et que le président vient nous voir à l’entraînement le mercredi pour nous dire qu’on va rester en R1. Après tout ça, on est quand même resté debout en finissant la saison invaincue et en montant en National 3. La morale de l’histoire, c’est que l’on est montés l’année ou le FC Balagne est redescendu en Régional 1.

« En coupe de France, il y a un problème d’inégalité sportive pour les clubs corses »

Entraîner sur le continent, ça fait partie de tes projets ?
Je suis arrivé en Corse en 1995 en signant à l’AC Ajaccio. Je pensais que ça n’allait durer qu’un an et je suis encore sur l’île de beauté 27 ans plus tard ! J’ai acheté un appartement à Ajaccio, ma femme est ajaccienne, mon frère a fait sa vie ici aussi. Je ne peux pas vous dire que je n’irai jamais entraîner sur le continent mais je serais étonné si je devais quitter la Corse et encore plus Corte. J’ai trouvé un club et des gens qui m’ont accueilli comme si j’étais des leurs, c’est une famille et je le vis réellement, ce ne sont pas que des paroles. Beaucoup de clubs s’identifient comme « club familial » mais assez peu le sont vraiment finalement.

Récemment, tu as fustigé le règlement de la coupe de France qui, selon toi, défavorise les clubs corses…
En Corse, on est désavantagé. Là, à ce stade, au 5e tour, on a une demi-finale régionale avec Furiani, qui est en National 2, et qui affronte Borgo, qui évolue en National. Par exemple, j’ai comparé avec la Ligue du Grand-Est, où il y a des R3, des R4, des clubs de district alors que chez nous, on n’a que des équipes du championnat de France amateurs (National, N2 et N3) et de Régional 1. Les équipes corses « basculent » sur le continent au 6e tour or je pense que l’on devrait être « rebasculé » plus tôt avec la Méditerranée pour une meilleure équité sportive. Le FC Balagne (N3) est déjà éliminée, nous aussi, et là, avec le choc Furiani-Borgo, il va encore y avoir un « gros » qui va être éliminé. Si on regarde au niveau sportif, on est désavantagé. Il y a deux ans, pour passer, on avait le GFCA, Furiani, Bastia Borgo et le SC Bastia. Ce qui veut dire que si vous tombez contre Bastia Borgo en demi-finale régionale et que vous faites un exploit en l’emportant, vous pouvez prendre le SC Bastia au tour d’après et il faudra refaire un exploit avant d’aller au 6e tour sur le continent pour jouer contre des R2, des R3, etc. Si on récapitule, seulement 4 clubs peuvent représenter la Corse sur le continent : deux clubs à partir du niveau National et 2 clubs pro, le SC Bastia (qui rentre au 7e tour) et l’AC Ajaccio (qui rentre au 8e tour). Le problème c’est qu’on ne peut pas en avoir plus, c’est 4 maximum. C’est forcément frustrant. Pour ma part, la Coupe de France ne m’intéresse pas du tout, c’est un support de travail, rien de plus. Je sais pertinemment qu’il faut faire deux voire trois exploits pour passer, c’est pratiquement mission impossible. C’est un débat qui mérite d’être posé. Pour avoir vécu la Coupe de France sur le continent, on a envie de flamber et on se dit que c’est possible sans être obligé de multiplier les exploits. En Corse, des clubs ne s’inscrivent pas alors qu’ils sont en Régional 1, car ils savent que c’est impossible. Il y a un vrai problème de fond qui n’est pas soulevé.

David Faderne, du tac au tac

Meilleur souvenir sportif ?
La montée en Ligue 2 avec l’AC Ajaccio

Ton plus beau but ?
Un ciseau retourné avec Blénod dans un derby

Le club où tu as failli signer, où tu aurais pu signer ?
A l’AS Nancy Lorraine, par deux fois.

Le meilleur joueur avec lequel tu as évolué ?
Xavier Gravelaine, mais il y en a beaucoup d’autres.

Une causerie de coach marquante ?
Celle de Rolland Courbis, à Lucciana, à l’hôtel « Chez Walter », avant un derby à Bastia !

Une anecdote de vestiaire que tu n’as jamais racontée ?
Ce qu’il se passe au vestiaire reste au vestiaire !

Texte : Melvin Brun / Mail : mbrun@13heuresfoot.fr / Twitter : @melv1br1

L’ex-latéral droit de l’US Créteil, passé aussi par Sedan, le Gazelec Ajaccio et Orléans, sa ville natale, prend toujours du plaisir sur les terrains. Il évolue aujourd’hui en N3, à Argelès, dans les Pyrénées-Orientales, où il est également coordinateur sportif du club. Et il a même monté son académie !

Comme pour le bon vin, le temps n’a pas d’emprise sur Boris Mahon de Monaghan. Bien au contraire. À 36 ans bien tassés, « Bobo » pour les intimes continue de traîner ses guêtres sur les terrains de football. Champion de France en National avec Créteil en 2013, le latéral droit/milieu offensif/défenseur central – mais jamais buteur ! – de formation prend aujourd’hui du plaisir du côté du FC Albères*/Argelès en National 3 (Ligue Occitanie), mais aussi dans une Coupe de France chère à son coeur, sous la direction d’un ex-pro Raphaël Girardot (Louhans-Cuiseaux, Pau, Besançon). Ce dernier est de retour à la tête de l’équipe (il avait déjà entraîné l’équipe fanion) en remplacement d’un autre ex-pro, le « régional » de l’étape, Guillaume Boronad, reparti quant à lui entraîner la réserve du Canet-en-Roussilon. Entre deux biberons, des séances d’entraînements, une formation « technico-commercial », un poste de responsable de la section sportive (des jeunes de la 6e à la 4e) et coordinateur sportif au FCAA, Boris Mahon de Monaghan, dont la carrière est riche de plus de 450 matchs de la N3 à la Ligue 2, a pris le temps de revenir sur une vie de passion.

Comment as-tu attrapé le virus du ballon rond ?
Je l’ai eu tout petit. Mes parents étaient au stade tous les week-ends du côté de Jargeau, tout près d’Orléans. À 5 ans, j’avais ma première licence et j’ai commencé à jouer au foot. Et comme je me débrouillais bien, on m’a très vite donné l’opportunité de jouer à tous les postes. À droite, à gauche, défenseur central, numéro 10 !

Après le centre de formation de Châteauroux, tu fais un passage à Sedan où l’on peut dire que tes cheveux t’on coûté ta place !
(Rires) Alors on ne va pas polémiquer ou remuer le couteau dans la plaie, mais oui. J’avais les cheveux longs et bouclés et ça ne plaisait pas à tout le monde. À un dirigeant plus particulièrement. C’était devenu plus un problème qu’autre chose. Il fallait que je me fasse couper les cheveux pour espérer un contrat. À 17/18 ans, je trouvais ça quand même limite. J’étais même un peu dégouté du monde pro (Sedan évoluait en Ligue 2). D’autant que l’entraîneur de l’époque, Serge Romano, voulait me faire signer. Et c’est sur internet que j’ai appris que je n’étais pas conservé ! Comme j’étais parti de la maison à l’âge de 13 ans, j’ai pensé qu’il était temps de rentrer chez moi, à Orléans.

« J’ai beaucoup appris aux côtés de Duhamel, Esteves, Outrebon, Trivino… »

C’est alors un retour aux sources avec en 2006 des vrais débuts pour toi à Orléans, ta ville natale. C’était un rêve de porter ce maillot ?
À ce moment là non, parce que je me retrouvais en CFA en descendant du coup de deux échelons, moi qui rêvais de national ou de Ligue 2… La signature s’est faite rapidement avec Pascal Moulin et cela a été un vrai plaisir de porter le maillot de l’USO. Je n’ai hélas jamais eu le bonheur de jouer en Ligue 2 avec Orléans. C’était une équipe qui comptait beaucoup pour moi lors de mon passage dans la région. Au même titre que Jargeau.

Photo USCL

Ta plus longue histoire d’amour, tu vas la vivre avec l’US Créteil avec qui tu disputes plus de 200 matchs.
Absolument, et ce n’était pas prévu que j’aille là-bas puisque j’étais encore sous contrat. A Orléans, Yann Lachuer devait reprendre l’équipe en remplacement de Pascal Moulin et je sentais que ça allait être compliqué pour moi. Cet été-là, je suis à la plage avec des copains et je vois que Bruno Germain, le directeur sportif d’Orléans, n’arrête pas de m’appeler. Je finis par décrocher et il me dit que son pote « Lolo » Fournier veut me faire signer à Créteil ! Mais, par contre, pas en numéro 10, mais en latéral droit. À la fin du premier match amical, Fournier m’attrape, comprend que ce n’est pas mon poste de formation et me « drive » pour m’aider à progresser. Dès le match suivant, il me dit que je ferais un très bon latéral droit. On termine cette première saison à la 4e place en National derrière Troyes, Reims et Évian-Thonon-Gaillard. À 23 ans, j’étais le petit jeune de l’équipe et j’ai beaucoup appris aux côtés de Mathieu Duhamel, Helder Esteves, Julien Outrebon, Michel Rodriguez, Johann Paul, Richard Trivino, Sébastien Gondouin, et j’en passe. Laurent Fournier part alors à Strasbourg avec deux joueurs de l’effectif. Je devais être le troisième, mais le président cristolien a dit « stop » ! Je ne l’ai pas regretté car la saison suivante, la saison 2012-2013, fut incroyable. Sur le plan collectif, c’était impressionnant, même de l’intérieur. Rien ne pouvait nous arriver. Lorsque nous encaissions le premier but, nous savions que nous allions revenir sans problème. On nous a appelé le rouleau compresseur. On avait des joueurs de « ouf » avec Ndoye, Seck, Diedhiou, Kerboriou… Jean-Luc Vasseur, le coach, nous disait souvent d’en profiter car ce genre de saison arrive rarement dans une carrière. Dès février ou mars, la montée était déjà quasi actée.

« Au bout d’une semaine, je signe à Albères/Argelès »

Sous le maillot de l’US Créteil (photo Philippe Le Brech)

A 32 ans, tu fais un passage éclair d’une saison au GFC Ajaccio en L2, puis un retour express à l’US Créteil (2017-2018), puis tu descends en National 3 à Canet-en-Roussillon. Comment atterris-tu là-bas ?
J’étais en fin de contrat à Créteil et je devais partir. J’avais fait le tour. Alors que je suis à l’époque au Gazelec (2016-2017), je reçois un appel de William Prunier qui est alors à Toulon. Le club termine 2e et Prunier part pour Canet-en-Roussillon qui recherche un latéral droit. William me propose de venir. Je suis hésitant après deux saisons difficiles, mais j’ai encore faim de foot. Son discours me plaît, les déplacements ne sont pas longs en National 3, alors je me lance dans l’aventure. La première saison, nous finissons 3es derrière Montpellier et Alès, puis la deuxième, nous décrochons la montée en National 2 ! Derrière, le coach change, mais nous vivons notre épopée en Coupe de France contre Marseille et Montpellier. Je passe mon BEF en même temps ce qui rend la tache plus compliquée pour être dans le groupe. Le plaisir commence à disparaître.

Aujourd’hui, tu portes les couleurs d’Albères/Argelès en N3 : tu y retrouves l’esprit pote et plaisir que tu avais pu perdre ?
J’aurais pu rester au Canet qui voulait que je m’occupe de l’ensemble des sections féminines. C’était intéressant, mais je ne m’y retrouvais pas car je devais faire une croix sur la N2. Je n’étais pas loin de rebondir à Fréjus en N2 avec Jean-Guy Wallemme. Pour être en forme, je demande à m’entraîner avec Albères/Argelès. Au bout d’une semaine, on m’a proposé de signer avec le club. J’ai vite accepté et je ne le regrette pas. Je fais une saison pleine en loupant seulement deux matchs au moment de la naissance de mon fils en janvier dernier.

Footballeur, papa à temps plein de trois enfants, tu as trouvé le temps de lancer ton académie de foot. Quels sont les objectifs et comment t’es venue cette idée ?
Je veux avant tout partager mon expérience de pro tant sur le plan humain que sur le plan sportif. L’idée, c’est d’accompagner les joueurs dans leur quotidien, mais aussi de les aider à préparer l’après football. La tête est aussi importante que le corps. Je suis également sur du baby-foot avec les 3/5 ans pour aider à la motricité des enfants avec le ballon. C’est ma 3e année et je m’éclate au quotidien. Et comme mes journées ne sont pas assez longues, je suis le coordinateur sportif du club des U7 au U20. J’accompagne notamment les éducateurs pour l’organisation des plannings, ce qui n’est pas simple avec un seul terrain à notre disposition pour le moment.

Boris Mahon de Monaghan, du tac au tac

Avec le FC Albères/Argelès (Photo FCAA)

Premier match en pro ?
En 2004 à Dieppe en Coupe de France où l’on passe aux tirs-au-but. Je rentre à 20 minutes de la fin (il avait remplacé Liri, qualification de Sedan aux tirs au but, 3-3 à l’issue du temps réglementaire). Je fais une grosse entrée et la semaine suivante, je suis dans le groupe pour jouer contre Troyes en championnat. On gagne 2-1 chez nous, mais, surtout, le match est diffusé sur Eurosport. Pour l’occasion, mes parents avaient pris un rétroprojecteur pour que toute la famille puisse en profiter. J’ai joué une petite demi-heure.

Le joueur le plus fort avec qui tu as joué ?
Je ne l’ai pas cité tout à l’heure lors de mon passage à Créteil, mais Jean-Michel Lesage, c’était quand même très très fort. Il avait un sacré pied. C’était vraiment le métronome de l’équipe à Créteil avec son pied gauche incroyable. Il régulait le jeu de l’équipe. J’ai aussi joué avec Flo Mollet (aujourd’hui à Schalke 04, en Bundesliga) et Cheikh Ndoye (au Red Star), mais « Jean-Mi », c’était quelque chose.

Boris (en bas au milieu) avec l’US Orléans où il a passé trois saisons en CFA de 2006 à 2009. Photo Philippe Le Brech

Le joueur le plus fort contre qui tu as joué ?
C’était au début de la saison 2013 lors d’un match à Auxerre et je ne peux pas dire que Jean-Luc Vasseur ne m’avait pas prévenu ! Je devais m’occuper de Paul-Georges N’tep et il m’avait tué ce soir-là. Fanéva (Andriatsima) était venu m’aider avant de vite me dire « démerde toi » (rires). Il me mettait toujours dans le vent. Un coup à droite, un coup à gauche. Je n’étais pas loin d’avoir des crampes au bout de 20 minutes. Quelque temps plus tard, en décembre 2014, je l’ai retrouvé à Rennes en Coupe de la Ligue. On perd 1-0 et Sylvain Armand, le buteur du soir, avait été surpris que je « gère » N’tep aussi bien.

Ta plus grande joie ?
Mes premières émotions viennent de la Coupe de France. C’est par là que j’ai fait mes débuts avec Sedan à Dieppe. En 2006, je me souviens d’un déplacement avec Orléans sur le terrain de l’AC Ajaccio. On va là-bas et on se qualifie facilement (3-0) et en plus je marque le 2e but. J’ai souvent vécu de belles émotions grâce à la Coupe de France. Quand tu es le petit et que tu bats le gros, tu ne peux pas faire mieux. C’était toujours un moment fort. La montée avec Créteil, c’est autre chose, car le championnat, c’est la continuité de toute une saison.

Ta plus grande déception ?
C’est l’année de la descente de L2 en National avec Créteil en 2016. Là encore, nous avions une belle équipe et nous ne devions pas descendre. D’ailleurs, souvent les adversaires nous disaient qu’ils n’étaient pas inquiets pour nous, que ça allait le faire. Et puis finalement… La descente est officielle lors d’un déplacement à Niort que l’on perd 4-2. On fait une bonne entame et derrière, on prend un rouge avec Yann Kerboriou, notre gardien. On en prend un autre en fin de match. On était quasiment tous touchés et en larmes à la fin du match. C’est un souvenir d’autant plus mauvais que quelques jours plus tard, les médias ont parlé d’un match arrangé, ce qui n’était pas le cas.

*Albères est le nom de la chaîne montagneuse qui domine la plage et la commune d’Argelès.

Texte : Julien Leduc. Mail : jleduc@13heuresfoot.fr / Twitter : @JulienLeduc37

Photos : Philippe Le Brech, FC Albères/Argelès, USCL et DR

Vous avez loupé un épisode de la série « 13heuresfoot » cette semaine ? Voici la séance de rattrapage !

Samedi 24 septembre

Ludovic Genest : « Arbitre, c’est un vrai travail au quotidien »

Le lien : https://13heuresfoot.fr/actualites/ludovic-genest-arbitre-cest-un-vrai-travail-au-quotidien/

A 35 ans, l’ancien milieu offensif professionnel (Auxerre, Bastia, Laval, Clermont, Istres, Créteil) a entamé une nouvelle carrière d’arbitre. En parallèle, il est… pompier volontaire dans la caserne de Saint-Florent, en Corse. Une passion qui lui procure les mêmes émotions qu’au football.

Lundi 26 septembre

Xavier Collin (US Orléans) : « Il faut faire preuve d’humilité »

Le lien : https://13heuresfoot.fr/actualites/xavier-collin-us-orleans-il-faut-faire-preuve-dhumilite/

L’ancien joueur d’Ajaccio et Montpellier, vainqueur de la coupe de la Ligue avec Gueugnon en 2000, espère conduire l’USO en Ligue 2. Il est conscient que la concurrence est rude dans ce championnat National homogène, qu’il voit hyper-serré.

Mardi 27 septembre

Coupe de France : des buts, des occasions et du suspense à Douarnenez

Le lien : https://13heuresfoot.fr/actualites/un-dimanche-de-coupe-dans-le-sud-finistere/

Des buts (un peu, trois), des occasions (beaucoup, une bonne quinzaine), de la passion et du suspense (passionnément) pour les acteurs et les 600 spectateurs qui ont vécu un joli 4e tour de Coupe de France dimanche à Douarnenez, entre la Stella-Maris et l’US Trégunc de Stéphane Guivarc’h. C’était le derby du jour dans le Finistère entre deux équipes de R1 !

Mercredi 28 septembre

Frédéric Pereira (Paris 13 Atletico) : « Je suis là par passion, pas pour faire du business »

Le lien : https://13heuresfoot.fr/actualites/frederic-pereira-paris-13-atletico-je-suis-la-par-passion-pas-pour-faire-du-business/

En dix ans, Le président des « Gobelins » a connu un développement exponentiel, que ce soit avec son club qui a réussi sept montées pour atteindre le National pour la première fois de son histoire cette année qu’avec sa société Skita qui équipe aujourd’hui 400 clubs. Son histoire, c’est celle d’une réussite et d’une certaine philosophie basée sur l’humain. Portrait.

Jeudi 29 septembre

Cyril Arbaud : « J’ai préféré rester grand chez les petits »

Le lien : https://13heuresfoot.fr/actualites/cyril-arbaud-jai-prefere-rester-grand-chez-les-petits/

Après avoir raccroché les crampons en 2014, le 2e meilleur buteur de l’histoire du National s’est lancé dans le métier d’entraîneur. L’actuel coach de Salon Bel Air (Régional 2) revient sur sa carrière, ses choix, et évoque son caractère, qui lui a peut-être fermé les portes de la Ligue 2. Portrait.

Vendredi 30 septembre

Albert Cartier (Nancy) : « On se devait de retrouver de la crédibilité » – Volet 1

Le lien : https://13heuresfoot.fr/actualites/nancy-volet-i/

L’entraîneur de l’AS Nancy Lorraine revient sur la préparation de la saison après l’épisode douloureux de la descente en National. Il évoque beaucoup le lien avec les supporters, la communication, le recrutement, les méthodes de travail. Il parle aussi de la formation et de ce championnat exigeant qu’il connaît bien, du début de saison, de la performance de résultats et des objectifs. Avec, en ligne de mire, un retour en Ligue 2.

Samedi 1er octobre

Suite du dossier sur l’AS Nancy Lorraine / Albert Cartier (volet II) : « J’ai toujours dit que je reviendrais à Nancy ! »

Le lien : https://13heuresfoot.fr/actualites/albert-cartier-volet-ii-jai-toujours-dit-que-je-reviendrais-a-nancy/

Suite et fin de notre long entretien avec Albert Cartier, l’entraîneur de l’ASLN, qui s’est livré comme rarement et a passé en revue de nombreux sujets : le nul face à Cholet, son image, le championnat National, Arsène Wenger, son parcours et ce qui le préoccupe aujourd’hui : son club.