L’ancien joueur professionnel de l’AS Monaco et de l’AS Nancy Lorraine ne tarit pas d’éloges sur son club actuel, le RC Pays de Grasse, qualifié en 32e de finale de la Coupe de France. A 35 ans, il vise l’accession en National, sans doute son dernier challenge.
Du Chardon lorrain au XI de la rose. Visiblement Vincent Muratori aime bien les clubs qui piquent. Quand, le défenseur latéral gauche a senti que les épines lorraines commençaient à faner à la sortie du Covid, il a préféré partir avant de connaitre la redoutée descente en National, tant celle avec Monaco (de L1 à L2) dix ans plus tôt le marquait encore.
C’est au RC Pays de Grasse, dans les Alpes-Maritimes, qu’il s’est entretenu physiquement, fin 2020. Mais le parfum de la compétition manquait trop au trentenaire alors c’est dans la commune où Chanel et Lancôme se sont installés qu’il a rechaussé officiellement les crampons en compétition. Ne lui parlez pas de pré-retraite pour autant, même après ses 231 matches en pro. C’est plein d’ambition que le joueur formé sur le Rocher retrouve le championnat de National 2 après ses années de formation. Pour le moins longtemps possible, il l’espère. Mais cette fois, après une montée.
Vous connaissez désormais votre tirage au sort en 32e de finale de Coupe de France : La Tamponnaise, un club de R1 de la Réunion. Abordable, non ?
C’est vrai. On aurait pu tirer un adversaire au-dessus de nous, ce n’est pas le cas. Après, chaque match à sa vérité et il ne faudra pas faire partie des surprises.
Vous en avez joué des matches à la reprise, juste après les fêtes. Les craignez-vous ?
Déjà, il n’y aura pas de neige et de terrain gelé comme cela a pu m’arriver avec Nancy à l’époque. C’est déjà ça. On va garder les mêmes exigences qu’un groupe professionnel avec un programme pendant les fêtes. Je fais confiance au coach (Loïc Chabas) pour ça (rires). On a un groupe sérieux, je n’ai pas de doute là-dessus.
Est-ce que ça faisait partie des objectifs de début de saison ?
Non. C’était et ça reste la montée car ces dernières saisons le club a trop souvent terminé 2e. Ce n’est pas dans les discussions. Evidemment, enchaîner les qualifications fait qu’on se prend au jeu, ça reste la Coupe de France.
Avant un déplacement à Fréjus-Saint-Raphaël samedi, vous êtes 5e : comment jugez-vous ce début de saison par rapport à vos ambitions ?
Il est bon dans l’ensemble. Le jeu fourni est cohérent. Il n’y pas de match où l’on est complètement passé à travers. La première mi-temps à Marignane a été délicate mais on avait bien corrigé. C’est encore perfectible parce que 5e, ça ne suffira pas pour monter mais c’est encourageant.
Plusieurs années à échouer dans la course à la montée. Est-ce que dans l’approche de cette saison, notamment cet été, des correctifs ont été apportés pour apprendre de ces erreurs et se dire que cette fois, c’est enfin la bonne ?
On a un effectif plus jeune. C’est un plus techniquement pour répondre aux demandes du coach. Cela favorise le feu au sol et la grinta. Cela nous aidera peut-être à débloquer certaines rencontres décisives.
Mais aussi de l’expérience avec vous et Paulin Puel (fils de Claude), deux joueurs qui ont réellement connu le football professionnel. Qu’apportez-vous ?
La rigueur du monde professionnel. Les joueurs sont tous passionnés, vivent du football mais il y a des détails du quotidien qu’on ne connaît que dans un vestiaire professionnel. Après, on ne se prend pas pour des autres, on aide juste le groupe auquel on appartient.
Comment vous êtes vous retrouvé à Grasse (N2) alors que votre dernier contrat c’était à l’AS Nancy Lorraine, encore en Ligue 2 ?
Cela faisait huit ans que j’étais à Nancy. A l’été 2020, après le Covid, le club avait besoin de liquidités et commençait à vendre ses meilleurs éléments comme Amine Bassi. Je sentais que ça allait mal tourner. Je ne voulais pas descendre avec ce club donc j’ai préféré partir.
Et donc Grasse ?
Je cherchais à m’entretenir dans le sud de la France vu que mes parents habitent dans le Vaucluse (il est né à Orange). Un ami m’a donné le numéro du coach. Je me suis entraîné avec eux. A l’hiver 2021, je souhaitais rebondir ailleurs, mais les touches ne se sont pas concrétisées. Alors, vu que ça se passait bien en séance, on a commencé réellement à discuter du projet avec Grasse. Il m’a plu, j’ai trouvé qu’il y avait un bon état d’esprit dans un club sain et structuré donc j’ai signé.
A 35 ans, c’est votre troisième et dernier club ?
Oui oui, je pense.
Donc pour rejouer à un niveau supérieur, il faudra monter…
Tout à fait (rires).
Vous parliez de club structuré, est-ce que cela vous a étonné ?
Je ne connaissais pas le club, donc on va dire que j’ai été agréablement surpris. Je ne compare pas avec l’AS Nancy Lorraine car c’est une autre dimension et qu’il y avait plus de cent salariés. A Grasse, c’est d’une taille moindre mais tout est bien structuré et les rôles sont bien définis. Le président accompagne l’équipe, Thomas Dersy, le directeur général, gère le club au quotidien et le sportif s’articule également bien. Il n’y a pas de doublons. Ce n’est pas donné à tout le monde, même en L2, il y a parfois des personnes dont on ne connaît pas leur fonction au club.
Et le championnat de N2 ?
Je le connaissais depuis quelques années déjà car j’avais joué en réserve avec Monaco. La poule du Sud-Est a toujours été très relevée. C’était bon pour notre formation à l’époque. Ça se confirme encore aujourd’hui, car les équipes qui parviennent à monter ne sont pas ridicules une fois en National. On le voit avec Martigues et Annecy qui se portent bien aujourd’hui par exemple.
Bon, le club de l’Ouest des Alpes-Maritimes, c’est Cannes (N3) ou Grasse (N2) ?
(Rires.) Bonne question. C’est vrai que la rivalité, que j’ai découverte une fois ici, je la ressens plus avec les joueurs qui sont là depuis longtemps. Elle existe réellement. En prenant un peu de recul, cela parait dingue qu’en si peu de kilomètres (12 kilomètres entre les deux stades), il y ait deux clubs de cette ampleur qui annonce rêver de la même chose : jouer en Ligue 2.
Mais économiquement, démographiquement, sportivement, est-ce possible ?
Je ne sais pas, il y a plein de critères qui entrent en jeu et qui nous passent au-dessus à nous, joueurs. Chacun a son histoire, a ses envies, ses pistes de développement mais en regardant bien et en voyant comment se passe le monde professionnel, que ce soit pour les sponsors, les subventions, les jeunes et leur formation… Tu pourrais faire un club énorme finalement.
Un peu comme Evian-Thonon-Gaillard ou Arles-Avignon par le passé ?
Un peu oui. Après, je souhaite aux deux clubs d’y arriver. Et encore plus si c’est Grasse qui y parvient en premier.
Vincent Muratori, du tac au tac
Ton meilleur souvenir sportif ?
La montée en L1 avec Nancy en 2016.
Le pire souvenir sportif ?
La descente en L2 avec Monaco en 2011.
Pourquoi as-tu choisi d’être défenseur ?
Parce que j’aime bien défendre. Je prends plaisir à ça, même jeune ce n’était pas du tout un problème.
Première fois dans un stade en tant que spectateur ?
Euh… au Vélodrome je pense.
Ton geste technique préféré ?
Le tacle.
Tes qualités et défauts sur un terrain, selon toi ?
J’aimerais aller plus vite et en qualité : l’abnégation.
Le club ou l’équipe où tu as pris le plus de plaisir ?
A Monaco, la première année (2007-2008).
Le club où tu as failli signer ?
A Troyes, quand j’étais à Nancy. Tout est OK le dernier jour du mercato mais finalement le président Rousselot a refusé que je parte.
Le club où tu aurais rêvé de jouer, dans tes rêves les plus fous ?
Monaco, donc c’est fait.
Un stade et un club mythique pour toi ?
Je suis né dans le Vaucluse donc évidemment le Vélodrome. Toute ma famille est pour Marseille.
Un public qui t’a marqué ?
Le Vélodrome surtout, mais aussi Geoffroy-Guichard et Bollaert. Quand tu joues pour ces clubs, tu reçois un soutien du public qui doit être dingue.
Le coéquipier avec lequel tu avais le meilleur feeling (entente dans le jeu) ?
Romain Grange quand il rentrait sur son pied droit et que je pouvais passer dans son dos à Nancy.
Le joueur adverse qui t’a le plus impressionné ?
Bonne question… Bernardo Silva à Monaco.
Un coach perdu de vue que tu aimerais revoir ?
Guy Lacombe.
Un président marquant ?
Le président Rousselot à Nancy.
Un président à oublier ?
Joker
Une causerie de coach marquante ?
Pablo Correa. Il te faisait des causeries et t’avais qu’une envie c’était de jouer. Pas forcément la bagarre ou le combat mais d’aller sur le terrain pour jouer.
Une consigne de coach que tu n’as jamais comprise ?
Jean Fernandez (à Nancy). Plusieurs fois, il a demandé aux latéraux de ne pas dépasser le milieu de terrain et aux milieux, en 6, de toucher le moins de ballon possible. Ne me demande pas pourquoi…
Une anecdote de vestiaire que tu n’as jamais racontée ?
Joker.
Une racontable ?
Lucas Bernardi trouvait que j’avais un sac à dos trop moche pour les déplacements donc il m’a acheté un bagage de luxe. Bon ok, j’avais un pauvre sac à dos mais quand même (rires).
Le joueur le plus connu de ton répertoire ?
Clement Lenglet.
Le plus charismatique ?
Lucas Bernardi (Monaco). Il dirigeait tout sur un terrain.
Tes passions en dehors du foot ?
Le VTT …
C’est conseillé pour un sportif de haut-niveau ?
Aujourd’hui et à mon âge oui. Et puis j’ai un électrique.
Le milieu du foot, en deux mots ?
Intense et plaisir.
A 14 ans, le recruteur de l’AJ Auxerre, Daniel Rolland, lui a mis une pression sur les épaules en évoquant un contrat pro. Finalement, le défenseur central y est parvenu quinze ans plus tard, avec Laval, champion de National en mai dernier et actuel 10e de Ligue 2. La route fut longue mais la patience et le travail ont payé.
C’est une phrase qui a dû résonner dans sa tête au moment de signer, à 29 ans, son premier contrat professionnel, l’été dernier, après l’accession du Stade Lavallois en Ligue 2.
Et s’il en parle pour la première fois aujourd’hui, c’est que, forcément, elle trottait dans son esprit depuis ce jour de 2007, quand Daniel Rolland, alors chargé de la détection des jeunes talents à l’AJ Auxerre après y avoir dirigé le centre de formation (4 coupes Gambardella à son actif) et aussi l’équipe de Division 1 pendant une saison (2000-2001), s’est rendu chez sa maman, au Luc, dans le Var, pour l’enrôler.
« Quand Daniel Rolland est venu chez moi, au Luc, il m’a dit : « Maintenant, tu as la pression sur les épaules car à chaque fois que je suis allé chez quelqu’un, il a signé professionnel ». J’avais 14 ans et je jouais en jeunes à l’Etoile Sportive Fréjusienne, c’était avant la fusion avec Saint-Raphaël. La première personne de l’AJ Auxerre avec laquelle j’ai été en contact, c’est monsieur (Raymond) Andrieu, recruteur dans le Sud, et c’est lui qui m’a mis en relation avec le club. A l’AJA, j’ai commencé en 14 ans fédéraux avec Raphaël Guerreiro jusqu’en réserve, en N2, avec Johan Radet ».
Au début, il jouait numéro 6…
L’adage de Daniel Rolland s’est donc vérifié, mais pour Yasser, cela a mis du temps. Un peu plus que prévu. Mais il y est parvenu. A force de travail et de patience, deux mots qui sonnent comme un refrain chez lui : « Je n’ai pas signé pro à Auxerre, mais j’ai signé pro à Laval (rires) ! »
De l’AJ Auxerre, où il a côtoyé de grands joueurs et « appris » les rudiments du poste de défenseur, lui qui avait commencé au poste de numéro 6, « Yass », comme l’appellent ses amis, ne garde que des supers souvenirs, même si la fin ne s’est pas déroulée comme il l’aurait souhaité : « Ne pas avoir signé pro à l’AJA, c’est ma plus grosse déception. »
Après ses six saisons dans l’Yonne, retour dans le Var, à la case départ pour Yasser, qui, dans un premier temps, reste de nombreux mois sans jouer, sans club, avant d’intégrer l’équipe réserve de Fréjus/Saint-Raphaël.
Il élimine Auxerre, son club formateur, en coupe !
Quelque temps après, il effectue ses premiers pas en National en janvier 2016, face à Marseille Consolat, lancé par Charly Paquillé. A 23 ans. Malgré la descente en National 2 au terme de la saison 2015-16, il continue l’aventure varoise pendant deux saisons.
Lors de la saison 2016-17, il est de la campagne de coupe de France qui mènera Fréjus/Saint-Raphaël jusqu’en 1/4 de finale (élimination face à Guingamp) après un superbe parcours, dont un succès 2 à 0 en 8e de finale à Louis-Hon, à Saint-Raphaël, face à son club formateur, l’AJ Auxerre, sous les yeux de Guy Roux !
« Fréjus… comment dire… Je ne veux pas cracher dans la soupe car je sais ce que le club m’a apporté et donné, même si je voulais plus, mais je n’ai pas senti une réelle envie chez eux de m’apporter ce que je voulais. C’est dommage … Mais je n’ai pas de rancune. J’en garde des bons souvenirs car j’y ai encore des collègues, d’ailleurs, je suis allé les voir récemment à l’entraînement, j’ai croisé Akim Orinel, Mohamed Ouchmid, Moyadh Ousseni, Julien Mouillon, Raphaël Delvigne, Belony Dumas, etc. c’était top ! Je suis déçu de ne pas avoir revu Stéphane Marignale, qui a arrêté, dommage ! »
A Marseille-Endoume comme chez lui !
Il a fallu que Yasser s’exile à Marseille, « son » autre ville, celle où son papa habite, pour repartir, à 25 ans, sur un autre projet, à Endoume, en National 2, dans un club qui l’a beaucoup marqué : « Endoume ? C’était exceptionnel ! »
Son visage s’illumine et devient radieux lorsqu’il en parle et évoque sa saison dans ce club réputé de la cité phocéenne : « Endoume, Marseille, c’est chez moi, y’a mes collègues, mais en fait, ce qui a été difficile, c’est de partir d’un club « riche », entre guillemets, comme Fréjus/Saint-Raphaël, et d’arriver à Endoume qui découvrait le niveau N2 et où on bricolait sans cesse. Mais on a vécu des moments exceptionnels, malgré la descente, avec des supers joueurs comme Achille Anani, Oualid Orinel, Reda Fawzi et les autres ! »
Marseille, ce sont aussi des racines : « Je suis né à Brignoles, dans le Var, mais je me considère comme Lucois car ma maman habite au Luc et j’ai commencé le foot à l’US Le Luc, où j’ai pris énormément de plaisir, car à cet âge-là, on ne pensait qu’à jouer au foot, malheureusement, je n’ai plus de réel contact avec le club, sauf parfois sur les réseaux, car les personnes ont changé. Quant à Marseille, c’est chez moi ! J’y ai mes neveux, mon père, mes cousins, mes oncles ! En fait, il n’y a que ma maman dans le Var, donc on va dire que je suis sudiste ! Après Le Luc, c’est ma maman aussi qui a préféré que j’aille à l’ES Fréjus plutôt qu’à Toulon, elle a pensé que c’était mieux pour moi, et moins loin aussi. J’avais 12 ans.
Sedan, Cholet en enfin Laval
C’est véritablement à Sedan, lors de la fameuse saison 2019-20 qui a tant fait jaser, covid oblige, en National 2, que le natif de Brignoles (Var) va prendre son envol. Dans un club qui l’a marqué, avec des supporters qui l’ont marqué. « Sedan, c’était magnifique. Et c’est exceptionnel de les revoir aujourd’hui en National. C’est un club qui mérite la Ligue 2 ! Je les suis toujours, bien sûr ! Sur les réseaux sociaux, des supporters m’écrivent encore ! »
L’expérience sedanaise est écourtée en mars 2020 à cause de la Covid-19, qui stoppe l’élan du club dans sa quête d’accession en National. La suite le conduit à Cholet, une saison, où il retrouve le National, 5 ans après sa première expérience à Fréjus : « Cholet, c’était contrasté. Le bilan est correct. J’ai vécu une bonne saison, on avait un staff exceptionnel mais je n’aimais pas trop ce qui se passait à côté… c’était bizarre… » Yasser n’en dire pas plus.
Enfin, en juin 2021, à 28 ans, c’est l’arrivée en Mayenne, à Laval, toujours en National, avec le bonheur et la consécration au bout : un titre de champion et une accession en Ligue 2. « Laval ? Je n’ai que des superlatifs qui me viennent à l’esprit quand je parle du club ! »
« Descendu » chez lui, dans le Sud, à Marseille et au Luc, le temps de quelques jours, « Pour que mon père et ma mère voient un peu ma fille de 3 mois », « Yass » est rentré à Laval pour s’entraîner et garder le rythme pendant cette trêve « coupe du Monde ».
Le 12 novembre, les Tangos d’Olivier Frapolli ont battu Valenciennes et ont quitté le championnat à une 10e place, vraiment pas mal pour un promu ! Ils le retrouveront après le Mondial, le 26 décembre, à Dijon.
Yasser Baldé, du tac au tac
« Le foot peut être fantastique et horrible à la fois »
Meilleur souvenir sportif ?
Le titre de champion de National et l’accession en Ligue 2 avec Laval la saison passée.
Pire souvenir sportif ?
De ne pas avoir signé pro à Auxerre. J’ai passé 7 ans au Centre de formation, j’étais stagiaire-pro. J’ai fait quelques entraînements avec les pros. Mais c’était exceptionnel. J’en garde de nombreux et bons souvenirs, en plus, le centre était un des plus réputés, j’ai eu des coachs formidables, je n’en garde que du positif, même si je n’ai pas signé pro. Ils m’ont repéré quand je jouais à l’ES Fréjus, à l’époque j’avais des clubs qui s’intéressaient à moi, Montpellier, Lens, Rennes, mais j’ai choisi Auxerre car c’est eux qui, en premier, m’ont mis le papier sous les yeux sur la table ! Et puis bon, Auxerre, c’était Guy Roux, la pub cristalline, Djibril Cissé, ça me parlait ! Je suis allé deux fois là-bas à l’essai avant qu’ils ne me proposent un contrat. »
Tu as déjà marqué des buts ?
Quand même… (rires) En seniors, j’ai dû en mettre une petite dizaine. Le plus beau ? Avec Sedan, de la tête, contre Schiltigheim, en N2.
Pourquoi as-tu choisi d’être défenseur ?
(Rires) Déjà, ce sont les gens qui ont choisi pour moi car j ai commencé en numéro 6 devant la défense mais on m’a fait reculer, en me disant que cela serait plus simple pour moi compte tenu de mon agressivité et du fait que j’avais un peu de « pied », une relance assez correcte, pour passer un cap. C’est pour ça qu’on m’a mis derrière, et ça m’a plu, car au quotidien, je suis quelqu’un qui a beaucoup d’empathie pour les autres, je suis protecteur, je me rapproche facilement des collègues, je prends de leurs nouvelles, et tout ça, en fait, ça se retrouve un peu la notion de défenseur.
Première fois dans un stade ?
A l’OM, au Vélodrome, en tribune Ganay. Je devais avoir 10 ou 11 ans.
Ton geste technique préféré ?
Le contrôle-semelle (rires) !
Qualités et défauts sur un terrain, selon toi ?
Je suis trop dur, trop exigeant envers moi même et mes coéquipiers. C’est un défaut, il faudrait que je sois plus souple par moments, et mes qualités, bah c’est justement mes défauts.
Le club ou l’équipe où tu as pris le plus de plaisir ?
A Sedan. On est resté invaincu pendant des mois (première et unique défaite en mars à Saint-Geneviève), on avait la meilleure défense du monde, oui, du monde (0 but encaissé pendant les 13 premières journées, 1 but encaissé en 19 journées !!), ça a été exceptionnel même si on n’est pas monté à cause de la Covid.
Le club où tu n’aurais pas dû signer ? L’erreur de casting de ta carrière ?
Aucun. Chaque club m a appris et apporté quelque chose.
Le club où tu as failli signer ?
Annecy.
Le club où tu aurais rêvé de jouer, dans tes rêves les plus fous ?
Arsenal, sans hésitation.
Le club où tu ne pourrais pas jouer ?
Paris Saint-Germain. Impossible.
Un stade et un club mythique pour toi ?
Le Vélodrome.
Un public qui t’a marqué ?
Celui du stade Vélodrome.
Un coéquipier marquant (tu as le droit d’en citer plusieurs) ?
Akim Orinel (Fréjus/Saint-Raphaël) et Bissenty Mendy, le défenseur d’Annecy, avec qui j’ai joué à Sedan. Et aussi, Thierry N’joh Eboa qui joue à Saint-Maur (N2), que j’ai côtoyé à Sedan, et Aziz Dahchour, de Sedan, qui a été exceptionnel et fantastique avec moi.
Le coéquipier avec lequel tu avais (ou tu as) le meilleur feeling dans le jeu ?
Bissenty Mendy.
Le joueur adverse qui t’a le plus impressionné ?
J’aime pas trop répondre à cette question mais il y en a un qui me vient en tête, Doumbia, de Sochaux.
Un coéquipier perdu de vue que tu aimerais revoir ?
Non, aucun, je suis pratiquement en contact avec tout le monde !
Un coach perdu de vue que tu aimerais revoir ?
Eric Aymard au Luc, et aussi Christian Henna, mon entraîneur chez les jeunes à Auxerre.
Un président marquant ?
Marc Dubois, de Sedan. J’ai rarement vu un président aussi calme et confiant envers ses employés, j’ai beaucoup de respect pour lui.
Un président à oublier ?
Franchement, aucun, et je ne mets pas de pincettes, tu me connais !
Une causerie de coach marquante ?
Une causerie de Stéphane Rossi à Cholet, on devait jouer au Mans en fin de saison et ça lui tenait à coeur de gagner ce match, on a senti qu’il parlait avec les tripes, ça m’avait marqué. Et on avait gagné.
Une anecdote de vestiaire que tu n’as jamais racontée ?
A Auxerre, en 16 ans nationaux, le directeur de la formation de l’époque, Francis de Taddeo, est entré dans le vestiaire, a demandé au coach de sortir, et là, il nous a très très mal parlés, à chacun de nous, il nous a pris un par un, il avait utilisé des noms d’oiseaux… J’en rigole aujourd’hui.
Le joueur le plus connu de ton répertoire ?
Yaya Sanogo.
Pas Bobo Baldé ?
Ah ah lui c’est mon frère, c’est le plus connu des Baldé !
Combien de véritables amis dans le foot ?
Six je pense.
As-u des rituels, des tocs avant un match ?
Oui, déjà quand je rentre sur la pelouse, je m’arrête, je ne rentre pas complètement, je touche la pelouse, puis après j’y vais, et aussi, je ne sors jamais mes protèges tibias de mon sac, je le fais juste à la fin, quand l’arbitre arrive. Et je mets un petite musique.
Une devise ?
Je dis souvent « le patient et le travailleur sont toujours récompensés ».
Un chiffre (signification) ?
Le 12. Car je suis né le 12 janvier.
Pourquoi y a-t-il un 6 à ton adresse mail alors ?
Parce qu’à l’époque, mon frère jouait au Celtic Glasgow et portait le 6, et comme je voulais suivre son exemple…
Un plat, une boisson ?
Le couscous de ma maman et le bissap (boisson traditionnelle sénégalaise).
Termine la phrase en un mot ou deux : tu es un défenseur plutôt …
Costaud.
Un match de légende pour toi ?
Milan AC – Liverpool, finale de Ligue des Champions 2005 à Istanbul.
Un modèle de défenseur ? Virgil van Dijk (Liverpool).
Une idole de jeunesse ?
Thierry Henry.
Ta plus grande fierté ?
Ma fille.
Tes passions en dehors du foot ?
Cinéma, la play-station, j’aime bien les jeux de société, partager des choses en famille.
Si tu n’avais pas été footballeur, qu’aurais-tu aimé faire ?
Footballeur !
Le milieu du foot, en deux mots ?
Il peut être fantastique et horrible à la fois.
Texte : Anthony BOYER / Mail : aboyer@13heuresfoot.fr / Twitter : @BOYERANTHONY06
Photos : Nicolas Geslin – Philippe Le Brech – et DR
Vous avez loupé un épisode de la série « 13heuresfoot » cette semaine ? Voici la séance de rattrapage !
🚨 Aurélien Coquille, 26 ans, habitant de Vouziers, dans les Ardennes, a répondu à 19 questions (sur 20) et il a fallu les questions subsidiaires pour le départager ! Aurélien s’est rendu à la boutique du CS Sedan Ardennes hier soir, à l’occasion du match de championnat national face à Borgo, pour récupérer son maillot (le blanc, celui des matchs à l’extérieur), floqué au nom de son joueur préféré, Benjamin Gomel (numéro 28). Bravo à lui ! Et allez les Sangliers des Ardennes !
Le président des Thoniers, leaders du championnat après 12 journées, effectue un large tour d’horizon de l’actualité de son club, sans langue de bois.
Jacques Piriou, pense-t-il à la Ligue 2, le matin, en se rasant ? « Les jours où je ne me rase pas, je ne pense pas, » rigole-t-il ! Le président de l’US Concarneau pense surtout à bien s’entourer pour continuer à faire avancer son club, en tête du championnat National avec 6 points d’avance sur le 2e et le 3e. Cet été, il a prolongé – jusqu’en 2025 – son entraîneur très convoité, Stéphane Le Mignan, et il vient de recruter un directeur général (Kévin Le Brusq). Et sans vouloir tout… raser, Jacques Piriou pense aussi et surtout aux gros travaux nécessaires pour mettre le stade Guy-Piriou (du nom de son père) aux normes de la Ligue 2. Entretien.
Le rendez-vous pour « 13 heures foot » avait été pris à la bonne franquette. « A la Concarnoise », comme on dit ici, du côté de la ville bleue… Au hasard d’une interview de l’attaquant Ambroise Gboho (déjà 5 buts en National sous le maillot des « Thoniers ») pour « Le Télégramme », Jacques Piriou passant par là, l’occasion a fait le larron, sans qu’il ne soit nécessaire d’insister.
Il faut dire que le président de l’US Concarneau savait où il mettait les pieds en donnant son accord puisque son grand copain et complice, Gilbert Guérin, le président de l’US Avranches, et son entraîneur, Stéphane Le Mignan, ont déjà eu les honneurs du « 13 heures » (l’attaquant Amine Boutrah aussi) !
« Né avec des chaussettes bleues »
Il n’y a donc pas eu d’agenda (pourtant chargé) à consulter. Tout était dans la tête. « On fait ça la semaine prochaine ? Le mardi 15 je suis à la DNCG (budget accepté en l’état), donc le 16, ça va ? 11h ? » C’était calé en deux minutes.
Et le mercredi 16 novembre à 11h, Jacques Piriou était fidèle au rendez-vous. Bon pied (chaussettes bleues de rigueur puisqu’il est « né avec », dit-il), bon oeil : également aux couleurs de la mer par beau temps.
Et le temps est au beau fixe actuellement à l’US Concarneau. Mis à part le nuage de l’élimination prématurée au 7e tour de la Coupe de France sur le terrain du Vannes OC (N2) aux tirs au but (6-5), et les deux points perdus sur tapis vert contre Orléans, les Thoniers surfent sur une vague très porteuse en National (six victoires et deux nuls sur les huit derniers matchs).
« Porteuse » jusqu’où ? Jusqu’en Ligue 2 ? Leurs six points d’avance (un double joker de deux défaites) sur trois dauphins, Versailles et Martigues (deux promus de N2), ainsi que Dunkerque (un relégué de L2), les autorisent en tout cas à « rêver plus grand ».
Président de père en fils
A « rêver plus bleu » pour Jacques Piriou, 64 ans aux dernières vendanges, 57 licences à l’US Concarneau, qui se partage entre le club qu’il préside depuis 2003 (une interruption en 2008-09), son domaine viticole et ses restaurants à Banyuls et à Collioure, et le conseil d’administration des Chantiers Piriou, l’entreprise de construction et de réparation navales créée en 1965 à Concarneau par son père, Guy (le stade municipal où joue l’US Concarneau porte son nom car il a longtemps dirigé et présidé le club), et Michel, son oncle. Une double affaire de famille ? Pas que… Mais « Les Chantiers » et l’US Concarneau sont tellement indissociables que depuis maintenant des décennies, chez les Piriou, on est président de père en fils à bord des Thoniers.
« L’objectif a toujours été clair »
L’objectif a toujours été clair, c’est d’essayer de se maintenir pendant ces deux années qui vont être extrêmement compliquées avec ces six relégations. Pour l’instant, on s’en tient là et on verra au fur et à mesure de l’avancement de la situation s’il y a lieu de réfléchir à d’autres perspectives.
« Jusqu’au tribunal administratif » pour les deux points en moins
Si on a décidé d’aller jusqu’au bout dans cette affaire de joueur paraît-il suspendu, c’est qu’on a l’intention de récupérer quelque chose. A partir du moment où Il y a deux clubs (Concarneau et aussi Avranches, qui a perdu 4 points dans les mêmes conditions) qui ont une lecture identique sur un règlement, si on nous donne tort, ça veut dire que ce règlement n’est pas bien écrit.
A ce moment-là, il faut peut-être revoir le problème pour que ce soit plus clair pour tout le monde. La logique veut aujourd’hui que ces points soient récupérés. A Avranches comme à Concarneau, on estime qu’on était légitime à faire jouer notre joueur (Tom Lebeau à Concarneau et Victor Daguin à Avranches), qu’ils n’étaient pas suspendus. Si ça coince, on aura fait le maximum pour essayer de récupérer ces points et s’il faut aller jusqu’au tribunal administratif, on ira jusqu’au tribunal administratif.
La Coupe de France : « Quatre éliminations de suite aux tab »
Quatre éliminations de suite aux tirs au but (SC Bastia en 32es, US Montagne au 5e tour, Stade Briochin au 6e tour et le Vannes OC au 7e tour), ça commence à faire beaucoup. Cette fois, à Vannes, c’était une nouvelle grosse déception car la Coupe de France fait partie de l’ADN du club. On aurait voulu vivre encore des belles soirées de coupe, comme contre le Red Star (0-0), car ce soir là (11/11) c’était un peu un match de coupe. Mais c’est la loi du sport et il n’y a pas grand-chose à rajouter.
Le Mignan et Le Brusq : « Faire avancer le club »
Pour Stéphane Le Mignan, ma priorité à la fin de la saison dernière c’était de le faire re-signer, ce qui a été fait, et ensuite, pour Kévin Le Brusq, j’avais affiché depuis quelques temps que je cherchais un directeur général pour me seconder et orchestrer un peu mieux l’organisationnel du club et amener une certaine expérience. On y va par petites touches pour faire avancer le club.
Avranches et Gilbert Guérin : « On s’est connu en s’engueulant »
Gilbert, c’est quelqu’un qui m’a tendu la main quand on est monté en National et qui m’a ouvert ses portes à Avranches, à tous points de vue, sportif et financier, pour savoir comment fonctionnait une équipe de National. Cela crée des liens d’amitié et en plus le personnage est assez atypique dans le système, on s’est créé une belle amitié à travers tout ça. Avant, on avait dû s’engueuler une fois, et c’est comme ça que l’on s’est mieux connu.
On avait eu un parcours parallèle mais Avranches est monté avant nous en National. Sur mes conseils, Gilbert a même aussi acheté une parcelle de vignes du côté de Collioure et on vinifie sa production. Là, c’est moi qui lui ait tendu la main !
La Ligue 3 : « Cette refondation est terrible pour les petits »
Pour la Ligue 3, on n’en est nulle part compte-tenu de la refondation des groupes mais on espère que ce troisième niveau professionnel va devenir naturel à partir du moment où les groupes seront à 18 équipes. Mais pour nous, les petits clubs, cette refondation est terrible car l’approche sportive de tout ça, c’est de garder les professionnels et évincer les clubs amateurs qui se retrouvent en National 2. D’où l’importance de faire les travaux pour que le stade soit au niveau des infra-structures qui seront demandées, pas loin de ce qui existe aujourd’hui en Ligue 2.
Les travaux au stade : « Ma préoccupation principale »
Que l’on monte ou pas, les travaux vont être engagés, les budgets sont décidés, avec l’état, la ville, le département et la région, donc aujourd’hui plus vite ça démarrera, mieux je me porterai et moins j’aurai d’angoisse de savoir quand ce sera terminé. Il faut reculer la petite tribune qui se trouve en face de la grande, sur les côtés ça va, et déplacer le terrain tout en gardant cet esprit du stade qui fait sa particularité et son charme. Il y a aussi différents agencements et le parking visiteur à prévoir, la vidéo-surveillance… C’est maintenant une question de planification. En cas de bonne surprise avec une montée en Ligue 2, ce serait un désastre de ne pas avoir un outil de travail opérationnel en tout début de saison prochaine ! C’est actuellement ma préoccupation principale.
L’affaire de la rumeur d’un retour de Fahd El Khoumisti : « On s’est expliqué avec Thierry Gomez (Le Mans) »
Je ne veux pas remettre une couche là-dessus mais j’ai eu Thierry Gomez, le président du Mans, au téléphone et on s’est expliqué. Le problème est réglé. Je lui ai dit que depuis que Fahd El Khoumisti est au Mans, je ne l’ai jamais eu au téléphone ou en texto, et que le coach et moi, on n’avait fait que répondre aux questions des journalistes qui se renseignaient de façon légitime en raison de la rumeur qui faisait revenir Fahd à Concarneau.
Mais j’ai précisé que le jour où il ne serait plus sous contrat au Mans, je l’accueillerai avec grand plaisir s’il le souhaite à Concarneau.
Didier Deschamps : « Tout notre soutien »
Je l’ai eu la semaine dernière (il y a maintenant deux semaines) au téléphone pour lui dire que j’étais très déçu de ne pas être dans sa liste de sélectionnés au poste de latéral gauche (ndlr : Jacques Piriou a joué jusqu’en D4 à l’USC et dans l’équipe des « Cadets de l’Ouest » avec Yvon Le Roux). Plus sérieusement, je lui ai souhaité bon courage pour la suite et assuré tout notre soutien, celui du club et de la ville (Didier Deschamps a un pied-à-terre à Concarneau).
Le match à Paris 13 ce soir : « Seul Avranches a gagné à Paris 13 »
Tous les matchs sont difficiles et notamment les déplacements, ça le sera évidemment aussi quand on ira en février-mars au Mans, à Nancy, à Versailles et à Châteauroux, ou plus tard au Red Star et ailleurs, mais là, en plus, c’est sur un synthétique et dans un environnement compliqué où FFF TV peut à peine filmer. Il n’y a que l’US Avranches de mon copain Gilbert Guérin qui a gagné à Paris 13 (0-1, le 23 septembre).
Ce soir, à 19h30, championnat National (journée 13) : Paris XIII Atletico – US Concarneau.
« Quand il y a 4500 spectateurs à Guy-Piriou, il faut voir ça ! »
La plus grande émotion ?
Le quart de finale de la Coupe de France contre Guingamp à Lorient en 2015.
La pire émotion ?
Quand on avait dû attendre trois quarts d’heure, lors de la dernière journée, pour savoir si on se maintenait en CFA 2 ou si on descendait en DH (saison 2007-08)… Nous, on avait gagné contre Lorient B (3-1), mais ça dépendait d’un autre match qui se jouait à Brest (Brest B – Châteaubriant: 1-1) et qui avait commencé avec du retard.
Le plus beau stade au monde ?
Le plus mythique: le Maracana devant lequel je suis passé et le Camp Nou, c’est plus près, et là j’y suis allé plusieurs fois.
Le plus beau stade en National ?
J’aime beaucoup celui d’Orléans car il est resté à taille humaine et il est bien foutu.
Le meilleur entraîneur de l’US Concarneau ?
Stéphane Le Mignan.
L’entraîneur que tu ne reprendrais pas ?
Je sais qui mais je ne le dirai pas. Il n’avait pas le diplôme pour entraîner à notre niveau et on ne le savait pas.
La plus belle causerie d’avant-match ?
Notre ancien entraîneur, Nicolas Cloarec, est très très fort pour ça. Je me souviens notamment de sa causerie en 1/8e de finale de la Coupe de France, à Croix (2015), quand on s’était qualifiés aux tirs au but (0-0, 4-1).
Une anecdote ?
En DH, l’équipe s’était déplacée à Léhon (Côtes d’Armor) pour jouer le samedi alors que le match était programmé le dimanche. Les gars étaient surpris qu’il n’y ait personne au stade et c’est le gardien qui les avait renseignés. On y est retourné le lendemain et on a pris 4-0.
Le meilleur joueur de l’US Concarneau ?
Dominique Le Gall, un avant-centre qui était pharmacien. Avec lui, on serait peut-être monté en 2e division à la place de Guingamp s’il avait fini la saison. Mais il avait été blessé en Coupe de France à Douarnenez (triple fracture de la mâchoire).
Le joueur que tu ne reprendrais pas ?
Je préfère ne pas répondre mais il y en a plusieurs à égalité.
La dernière plus grosse prime accordée ?
Une double prime pour la victoire contre Villefranche (4-1 le 21 octobre). C’était après notre qualification en Coupe de France contre Saint-Brieuc et comme on avait fait un public intéressant et que ça avait bien marché, ça me permettait de faire un petit geste commercial.
La plus grosse colère dans les vestiaires ?
Il y en a eu quelques unes et des mémorables mais ça date un peu. Il faudrait demander aux joueurs, certains s’en souviennent sûrement.
La plus grande troisième mi-temps ?
Après la victoire en Coupe de France (7e tour) contre le FC Nantes en 2009 (3-0). Je revenais d’Australie le matin donc ça a dû me faire 48h sans dormir.
Le top à l’US Concarneau ?
La communauté qui tourne autour du club : les bénévoles, les dirigeants, les accompagnateurs et le public. Il faut voir ça quand il y a 4500 spectateurs à Guy-Piriou !
Le flop à l’US Concarneau ?
Le décalage complet par rapport aux subventions attribuées par les collectivités. On est sur un global de 120 000 € contre une moyenne de 490 000 en National.
Le contact le plus connu dans ton répertoire téléphonique ?
Didier Deschamps.
Le dernier texto envoyé ?
Il regarde : A Jean-Guillaume Gloaguen, notre responsable de l’école de foot. Je lui demande si c’est vrai qu’il y a un arrêté municipal interdisant tous les terrains de Concarneau en raison de la météo.
Le dernier texto reçu ?
Il me répond que oui. Pour deux jours.
Le rêve de Jacques Piriou ?
Laisser le club le plus haut possible et dans les meilleures conditions le jour où j’arrêterai. Ce serait la satisfaction du travail accompli.
Le cauchemar de Jacques Piriou ?
Que les travaux au stade ne suivent pas suffisamment en cas d’accession en Ligue 2.
A 37 ans, le défenseur est rentré chez lui, à Beauvais (National 2), là où tout a commencé. La boucle est bouclée après une carrière longue, riche et souvent mouvementée !
« C’est en allant voir mon grand frère jouer au foot que ma passion est née » confie Romain Elie au moment d’évoquer ses premiers souvenirs liés au ballon rond.
C’est ainsi qu’il se retrouve, à 4 ans, à porter les couleurs de l’AS Beauvais Oise. « Avec Amiens, c’était le club phare de la région, le club de ma ville, et c’était surtout celui où tout le monde voulait évoluer. »
Il effectue toute sa formation chez les sang et neige, et commence comme attaquant – « J’étais vraiment pas mal, je marquais beaucoup de buts, mais dès qu’on est passé au foot à 11, je n’y arrivais plus » – avant de finir arrière gauche. « Je n’ai pas arrêté de reculer, heureusement je n’ai pas fini gardien » rigole-t-il !
Débuts pros au FC Rouen
Romain doit toutefois quitter les sang et neige lors de sa dernière saison en moins de 18 ans car les Beauvaisiens ne lui propose pas de contrat professionnel. « J’étais un joueur moyen de l’équipe, pas le meilleur ça c’est sûr. Toutefois, dans tout ce que je faisais, que ce soit aux matchs, aux entraînements, j’étais toujours à 100-110%. C’est ce que j’essaie de faire comprendre aux plus jeunes, le talent ne suffit pas. Il n’y a qu’à voir, on connaît tous un joueur qui était au-dessus des autres et qui n’a jamais fait carrière. De mon côté, je pense que c’est cet état d’esprit et le fait d’avoir su tirer le maximum de mes capacités qui m’a permis de faire ma carrière. »
Une carrière qui commence à une petite centaine de kilomètres de chez lui, à Rouen. « Je venais d’avoir mon bac, et mes parents m’ont proposé un deal : ils me laissaient un an pour réussir dans le foot et m’aider en me payant l’appartement pendant cette période. Et si je n’y arrivais pas, je devais reprendre mes études. J’ai passé un essai concluant au FC Rouen pour rejoindre leurs moins de 18 ans qui venaient d’accéder au championnat National, et à la mi- saison j’ai intégré l’équipe fanion qui évoluait en Division 2. »
Une ascension express mêlée à un petit coup de pouce du destin. « J’étais venu pour être arrière gauche, et comme il y a eu une pénurie d’arrières centraux, le coach Yves Brecheteau m’y avait installé. Dès les premiers matchs j’étais sorti du lot et, honnêtement, si j’avais fais mes matchs à gauche, je ne pense pas que j’aurais percé. Comme quoi, une carrière se joue sur des détails… Il faut aussi de la réussite, même si tu ne peux pas baser une carrière uniquement sur cela. »
S’il termine la saison avec 5 apparitions en D2, il reprendra la saison d’après en National, avec Jean-Guy Wallemme, après la descente des Diables rouges. « J’ai voulu rester car je venais de découvrir le monde professionnel, c’était le club qui m’avait lancé, et j’avais besoin de temps de jeu. »
La plus belle saison de Raon-l’Etape
S’il acquiert de l’expérience en disputant une dizaine de rencontres, Romain Elie ne peut éviter la nouvelle relégation des siens en CFA. « Les premiers pas en pros furent difficiles avec deux descentes d’affilée. J’aurais pu être le chat noir » rigole-t-il encore, des années plus tard.
A l’été 2005, il s’envole pour Raon l’Etape en National. « Je voulais rester en National et découvrir autre chose. Je me suis donc mis à chercher un club, non pas pour l’argent, mais où je pourrais jouer toute la saison. »
Titulaire dans les Vosges, il vit une saison pleine ( 35 matchs). « Je suis retourné au poste d’arrière gauche, et comme j’ai une grosse VMA, j’ai pris le couloir toute l’année et je me suis éclaté. Cela reste une des très belles saisons que je garde en mémoire, ce fut l’une des meilleures saisons du club (8e), et on a même flirté à un moment avec la Ligue 2. A côté, je me suis aussi fait des amis que je côtoie toujours. »
Révélé aux yeux de nombreux observateurs, « Nancy, alors en L1, était intéressé mais cela ne s’est pas fait », le Beauvaisien de naissance rejoint Boulogne (2006). « Même si je restais en National, c’était une étape de plus dans ma carrière car l’USBCO jouait la montée. Le fait qu’Hubert Fournier soit l’adjoint de Philippe Montanier a aussi eu un impact. Quand j’ai intégré la D2 à Rouen, lui finissait sa carrière. Il avait vu le petit jeune qui arrivait, il a sans doute dû me suivre par la suite, et c’est lui qui m’a dit de venir. »
Accession en Ligue 2 avec Boulogne
Quelques mois plus tard, son choix s’avère payant : les Nordistes accèdent à la L2, et lui décroche le titre de « meilleur arrière gauche de National ». « C’était top, Greg Thil mettait but sur but (31) et moi les passes décisives. »
La suite est un peu moins drôle. « On m’a fait comprendre que malgré ma belle année, le club allait recruter un numéro 1 à mon poste et que je devriendrais le 1 bis. Je me revois partir dans le bureau du coach, regarder Montanier et Fournier et leur dire qu’il pouvait faire venir qui ils voulaient, que c’est moi qui jouerai, et c’est ce qu’il s’est passé. Rabuel a signé, il a commencé, j’ai pris sa place et nous avons fini la saison ensemble car il a fini milieu gauche. »
Malgré un maintien (16e) et 20 apparitions, l’intersaison 2008 est encore mouvementée. « On me dit qu’on ne va pas me renouveler car je n’ai pas assez progressé. Honnêtement, je l’ai mal pris car ce n’était pas cohérent avec la saison qui venait de se passer. En plus, je regardais ce qui se faisait à cette époque en Ligué 2, et j’étais le plus jeune arrière gauche (23 ans) à jouer. »
Contraint de partir avec « peu de contacts car, malgré ma vingtaine de matchs en D2, je manquais d’expérience, alors qu’aujourd’hui, dans pareille situation des clubs de L1 seraient intéressés », Romain prend finalement la direction de Gueugnon en National. « Hubert ( Fournier) voulait devenir entraîneur principal, donc il a rejoint Gueugnon qui venait d’être relégué de Ligue 2. De mon côté, je n’ai pas trop réfléchi, surtout que le club était encore professionnel, ce qui voulait dire contrat et statut professionnel. En plus de cela c’est un club un peu mythique, style Beauvais, et j’espérais remonter l’année suivante en Ligue 2 pour y refaire une saison pleine. Finalement, ça s’est mal passé, collectivement, ça s’est mal goupillé et on a joué le maintien. En plus, Hubert a été viré au bout de quelques mois. »
Malgré ce naufrage, il tire son épingle du jeu et est encore élu meilleur arrière gauche de National, avant de retrouver la Ligue 2 l’année suivante avec Arles. « J’avais réussi mon pari, même si je souhaitais le faire avec Gueugnon. »
Arles-Avignon : la magie puis le cauchemar
La suite appartient à la magie. Arles Avignon décroche son billet pour la Ligue 1. « Il y a des choses qui ne s’expliquent pas. Tout le monde nous voyait finir derniers de chez derniers ; et on peut faire 10 saisons avec le même effectif, sans doute qu’on descendrait 7 fois. Après, nous étions un mix entre des jeunes qui ont explosé comme Benjamin Psaume ou André Ayew, et des anciens revanchards comme Sébastien Piocelle ou Kaba Diawara, qui malgré leurs superbes carrières, étaient de supers mecs. Pareil, c’est la première et seule fois de ma carrière où nous nous retrouvions pour manger et partager des trucs dans la semaine, ça forge un groupe. »
Alors qu’il s’apprête, enfin, à goûter à la Ligue 1, à 25 ans, Romain déchante. « C’est simple, à l’été 2010, il y a eu l’épisode du bus de Knysna avec l’équipe de France et nous ! L’intersaison fut du grand n’importe quoi entre notre coach (Michel Estevan) qui se fait virer à la reprise, puis qui est rappelé ; nous qui attaquons la reprise avec seulement 8 joueurs présents… Pour nous qui venions du monde amateur et qui n’avions jamais connu ce niveau, qui plus est dans un club comme Arles Avignon où c’était à la bonne franquette, nous nous disions que c’était n’importe quoi, mais sans plus. Pour moi, la grosse erreur a été de tout vouloir changer. Le nouveau président (Marcel Salerno) a voulu empiler les noms, alors qu’en conservant notre ossature et en rajoutant 1 ou 2 joueurs par ligne, on aurait pu se sauver comme l’ont fait les autres promus cette année-là. »
Romain n’est pas de cette triste aventure : il rejoint Charleroi en prêt avant la fin du mercato estival. « Lors des 4 premières journées, l’équipe ne faisait que de perdre, et je ne jouais pas, il n’y avait pas de changements… Je ne prétendais pas à une place de titulaire, mais j’étais quand même dans l’équipe type la saison d’avant et j’avais été élu meilleur latéral gauche de L2. Mais ce qui m’a poussé à partir, c’est lors d’une semaine de match où je sentais que j’allais jouer, un article de presse allait même en ce sens, et au final, je n’ai pas joué. Le coach était venu me voir en me disant que c’était mieux ainsi, car lui allait partir dans quelques jours et que je devais en faire autant car je ne jouerais pas. Sur l’instant, j’ai bien fait, même si je suis convaincu que si j’étais resté, quelques semaines après j’aurais pu découvrir la L1. En tout cas, Charleroi est venu me chercher, et j’ai tout de suite accepté. C’était côté français, j’évoluais en Division 1, et dans ma stratégie de carrière, je m’étais dit que si je faisais une bonne saison, j’aurais pu attirer l’œil des gros clubs autour, d’autant plus que les Belges sont friands des transferts entre eux. »
La malédiction des « backs gauches »
Si les débuts se passent bien – « J’ai fait partie de l’équipe type de la première journée, et j’ai réussi à tirer mon épingle du jeu par la suite » -, la malchance arrive. « Je me suis fait les croisés, et même si je suis revenu vite ( 5 mois et demi après), cela a coupé l’élan de ma carrière, d’autant plus qu’ils sont descendus en L2 et que j’ai dû retourner à Arles Avignon. Le plus drôle dans tout cela, c’est qu’ils m’ont dit qu’il y avait une vraie malédiction avec les « backs gauches », qu’ils se faisaient tous les croisés. Il y avait même un article qui dressait le listing, et j’y ai rajouté mon nom. »
De retour dans les Bouches-du-Rhône, Romain Elie vit « encore » une drôle de mésaventure. « La préparation se passe bien, je suis titulaire et le président, toujours le même (Salerno), vient me voir et me dit qu’il y a un problème, car avec la relégation, les joueurs ont perdu 20-30% sur leur salaire, alors que moi j’avais une augmentation de 30%. J’ai beau lui avoir expliqué que quand nous étions monté en L1, c’est lui qui m’avait prolongé avec un salaire sur 2 ans sans clause, il n’a rien voulu savoir et m’a dit que tant que ce n’était pas réglé, je n’aurais ni le droit de jouer, ni le droit de m’entraîner. Heureusement, l’un de mes coéquipiers, Bobo Baldé, avait connu la même chose en Ecosse, au Celtic, et il a dit que si je ne m’entraînais pas, personne ne s’entraînerait. Les gars ont été solidaires et ont suivi. Nous avons rediscuté avec le président, et je lui ai dit que je voulais bien baisser mon salaire, à condition qu’il me donne trois ans de contrat pour que je m’inscrive dans le club. Au final nous ne nous sommes pas entendus, et comme la date des transferts était passée, je n’avais plus de possibilité de partir. Alors il m’a dit « Si le coach veut te faire jouer, tu joues. Et j’ai tout joué sans rien toucher à mon salaire » rigole-t-il. Après, je pense surtout que le président était très mal conseillé, car dans le fond il n’était pas méchant. »
Levski Sofia, le « Marseille bulgare »
Malgré 27 nouvelles apparitions en L2, Romain Elie est, « à ma grande surprise, pas conservé l’année suivante. » Arrive alors une proposition pour le moins surprenante. « J’ai été contacté via Facebook par un agent qui me disait que le Levski Sofia (Bulgarie) cherchait un défenseur, que leurs dirigeants s’étaient un peu renseigné sur moi et qu’ils m’avaient fait une proposition. Je me souviens avoir dit à ma femme de ne pas s’inquiéter, que j’allais juste voir les installations et que je revenais. Sauf que sur place, l’agent me dit qu’il y a un quiproquo, car les dirigeants étaient persuadés que j’allais signer. Alors oui les termes du contrat m’allaient, mais il fallait quand même que j’en discute avec mes proches car c’était un changement de vie. Je n’en ai pas eu l’occasion, car je me suis retrouvé devant le fait accompli à devoir signer, rester sur place, m’entraîner et partir en stage dans la foulée. »
En Bulgarie, au sein « du Marseille bulgare », Romain Elie confie avoir « l’impression de jouer au foot. Autant en France c’est très physique, que là-bas, c’est essentiellement basé sur la technique et le contrôle-passe. Pour l’anecdote, lors de notre premier amical, je vois notre attaquant partir et je tente un jeu long. Je me suis fait incendier car ils ne veulent que du jeu court. Il y a pas mal de talents là-bas et on ne s’en rend pas compte, car quand vous jouez dans des pays qui ne sont pas collés à la France, on a l’impression que vous venez de D5, alors que ce sont ces mêmes clubs qui tapent les L1 en Coupe d’Europe. Quant aux supporters, cela dépasse l’entendement. Autant quand vous êtes dans la rue, vous êtes tranquille car il n’y a pas de délinquance ; mais alors dans les stade,s c’est chaud, il n’y a pas de limites. Je me souviens d’un match où nous avions fait un nul contre une petite équipe. Sur le chemin du retour, les supporters avaient fait un barrage, le bus s’est arrêté, les supporters sont rentrés et voulaient nous faire sortir. L’adjoint s’est pris des claques et la police est arrivée. Pareil après une autre contre performance, nous avons mis 3 heures avant de pouvoir sortir du stade. Par contre, quand ça gagne, c’est génial. Ici ce n’est pas un public, c’est des supporters. En plein match, j’ai vu un feu d’artifice autour du stade. Aller en Bulgarie m’a permis de relativiser et de me dire que la France, c’est très bien. Quand vous voyez les banques, les centres commerciaux, c’est beau, mais j’ai vu des maisons sans fenêtre. »
La saison suivante, « Le président a voulu faire du ménage en se débarrassant des étrangers qui avaient les plus gros salaires. J’ai alors reçu une offre d’Azerbaïdjan, sans doute le plus beau contrat de ma carrière, mais j’ai dit non pour ne pas partir tout seul, d’autant plus que ma femme était enceinte de notre deuxième enfant et que, avec les matchs et les mises au vert, je n’avais été là que 2-3 jours par semaine à la maison lors de notre période en Bulgarie. J’ai donc privilégié la famille. »
Première recrue à Nîmes mais contrat non homologué !
Et un retour vers la France à l’été 2013. Un retour qui ne pouvait qu’être marqué par un nouvel épisode à rebondissement. « Je souhaitais retrouver un salaire similaire à celui que j’avais avant de partir, mais j’ai vite vu que je n’étais plus en phase avec le marché, car les salaires de L2 commençaient à se dégrader. J’ai attendu jusqu’au dernier moment avec mon agent, mais au final je n’ai rien eu. Je me suis donc retrouvé au chômage, mais mon ancien président à Arles (Jean-Marc Conrad, le prédécesseur de Marcel Salerrno) me dit qu’il va racheter Nîmes et qu’il veut me faire signer là-bas. Septembre, Octobre, Novembre passent et le rachat ne se fait pas. En Janvier, il me fait venir à Nîmes, à l’hôtel, car l’officialisation va se faire et qu’il faut que je signe dans la foulée. Sauf qu’encore une fois, rien ne se fait. Je signe donc en urgence, le 31 Janvier, au Pontet ( CFA). Il me promet que je serai sa première recrue, mais je n’y crois plus. Finalement le rachat se fait en Mars-Avril et je signe derrière avant la reprise de la saison… pour un montant qui était divisé par deux. »
S’arrêter à ce simple détail serait trop facile. « Le club enregistre une dizaine d’autres recrues, et alors que la saison s’apprête à commencer, le directeur sportif, qui était mon agent, vient me voir à quelques jours du match d’ouverture pour me dire que mon contrat n’est pas homologué. C’est-à-dire que j’ étais la première recrue, mais qu’ils ont fait passer tout le monde avant moi. Il y avait quand même mon agent et mon ex-président ; à la base ils doivent tout faire pour moi. Là ils m’ont tué psychologiquement, et la veille j’apprends que mon contrat est finalement homologué et que je suis titulaire. Inconsciemment un truc s’est cassé, et même si nous avons gagné, j’ai commis une énorme boulette à domicile, aux Costières. J’ai mis 6-7 mois à sortir la tête de l’eau, car durant cette période je jouais avec des doutes et je n’étais plus le même. Finalement je finis bien, et je récupère même le brassard en début de saison suivante. »
Sauf que le destin et la malchance viennent une nouvelle fois à sa rencontre. « Je me pète le pectiné et suis absent un gros mois. Sauf qu’un nouveau coach arrive (Bernard Blaquart) et me dit qu’il veut réduire le groupe et qu’il ne veut plus de moi. J’ai fini les 6 derniers mois avec la réserve. »
Quatre ans au Puy, son plus long bail !
Parti sur un sentiment d’inachevé – « Nîmes était le club que je voulais le plus et c’est celui où j’ai le moins réussi » -, Romain Elie rebondira en CFA au Puy-en-Velay. « J’étais un peu dégoûté de ce que je venais de vivre, et je recherchais une ambiance plus conviviale, tranquille. C’est alors que Le Puy m’a contacté en me proposant un contrat de 3 ans alors que j’avais 31 ans. Mon pote Benjamin Psaume, que j’avais connu à Boulogne et à Arles, a fini de me convaincre avec un projet où l’idée était de rejoindre le National sur 3 ans. Au final ce fut une super aventure, c’est là où je suis resté le plus longtemps (4 ans) et nous avons connu cette fameuse montée. Humainement, c’était top, il n’y avait pas de pression, peu de public, et que des gens adorables à l’image du président (Christophe Gauthier), qui même lorsque nous perdions, nous faisait des câlins alors qu’il aurait dû nous taper sur les doigts. »
Toujours aussi performant, Romain Elie quitte l’Auvergne au printemps 2020 pour revenir boucler la boucle, à 35 ans, du côté de l’AS Beauvais Oise. « Quand nous sommes montés en National avec Le Puy, le club m’a offert une prolongation de contrat de 3 ans, ce qui était exceptionnel étant donné que j’étais âgé de 34 ans. Malheureusement avec la Covid, le club a été relégué administrativement, et mes années de contrat n’étaient valables qu’en cas de maintien. Le club voulait alors renouveler son effectif, et même si nous étions un peu dans le flou avec la crise sanitaire, je n’ai pas senti qu’ils voulaient me verrouiller. J’ai donc pris les devants et lors d’un rendez-vous avec le directeur sportif et le coach, je leur ai dit que j’allais partir à Beauvais, quand bien même je divisais mon salaire par deux. C’était un choix de vie, qui me permettait à la fois de conjuguer ma vie professionnelle, car c’était pour moi l’occasion de boucler la boucle en jouant enfin en seniors à Beauvais, tout en pouvant gérer à côté mes investissements immobiliers sur Amiens. De l’autre côté, j’ai ma belle famille qui est sur Beauvais, les enfants n’ont jamais eu papy-mamie à côté ; donc honnêtement rien ne pouvait rivaliser avec. »
Romain Elie du tac au tac
« En Bulgarie, c’était un peu le folklore ! »
Meilleur souvenir ?
La montée en L1 avec Arles Avignon.
Plus grande émotion ?
Pour être honnête, ce n’est pas la montée en L1 avec Arles justement… Mais c’est quand nous nous sommes maintenus en L2 avec Boulogne lors de la dernière minute de la dernière journée face à Niort (victoire 1-0, but de Perrinelle à la 90e), l’ascenseur émotionnel fut intense. On n’y croyait plus du tout, et au final il y a eu ce miracle à la fin qui nous a fait passer de la peur à la joie.
Pire souvenir ?
Il y a celui de ne pas avoir eu ma chance en L1 alors que je pensais la mériter et aussi la perte des 2 titres avec le Levski Sofia ( Coupe de Bulgarie et Championnat), car cela aurait tout simplement pu m’ouvrir les portes de la Ligue des Champions.
Le coach le plus marquant ?
Hubert Fournier car c’est un peu mon père, dans le sens où il m’a pris à Boulogne, à Gueugnon et qu’il me voulait même à Reims ; mais vu que le président avait déjà fait un deal avec un autre joueur cela ne s’était pas fait. Il m’a aussi appris pas mal de trucs défensivement.
La causerie plus marquante ?
Avec Michel Estevan, nous rentrions sur le terrain avec la bave. Sinon je me souviens de celle Roland Vieira avec Le Puy lors du match de la montée en National en 2019. Il s’était inspiré de celle de Pascal Dupraz avec les vidéos des proches ; c’était marquant et quelques larmes ont coulé avant la rencontre.
Le coéquipier le plus fort ?
Benjamin Psaume était énorme, André Ayew, qui même s’il était encore jeune était un très bon joueur chez qui nous sentions de suite quelque chose. Greg Thil à son apogée lorsqu’il mettait but sur but, c’était quelque chose. Enfin même si je ne l’ai connu qu’à sa fin de carrière, Sébastien Piocelle c’était très fort techniquement.
Ton adversaire le plus fort ?
Je me souviens qu’Olivier Giroud nous avait mis un quadruplé. Côté « grands noms », j’ai eu Pavlyuchenko au marquage mais il ne m’avait pas tant marqué que ça. Je galérais pas mal face à Langil (ex-Auxerre, Caen, Valenciennes…) car il allait très vite. Enfin Kévin Anin ( ex Le Havre, Sochaux, Nice) était puissant. Je me souviens avoir goûté à son épaule, il m’avait fait valser.
Une dernière anecdote ?
Je venais d’arriver au Levski et nous nous étions fait éliminer des qualifications pour l’Europa League. Le lundi, le président arrive dans les vestiaires et nous dit que si nous ne gagnons pas nos 6 prochains matchs, nous aurons 50% en moins sur nos salaires jusqu’à la fin d’année. Je regarde autour de moi, et je vois que personne ne dit rien et que tout le monde acquiesce. En France, ça n’existe pas ; et au final je ne sais pas s’il l’aurait fait car nous avons gagné nos 6 matchs ; mais voilà cela fait partie du folklore bulgare !
Texte : Thibault Hannicq / Mail : contact@13heuresfoot.fr
Photos : T. H., L’observateur de Beauvais, Sébastien Ricou et AS Beauvais Oise
Dans le derby du Finistère, le Stade Plabennécois (N3) a fait respecter la hiérarchie et peut rêver d’une grosse affiche en 32e de finale. Les « gars sans peur » d’Ergué-Gabéric (R1), battus 2-1, sortent grandis de l’épreuve.
« 13 heures foot » était à l’ouest ce week-end. Plus précisément dans le Finistère où les nordistes du Stade Plabennécois (N3) ont gagné sur le terrain des sudistes des Paotred-Dispount d’Ergué-Gabéric (R1) qui avaient pourtant ouvert le score avant de se faire renverser sur la route des 32es de finale de la Coupe de France (1-2). Plabennec en profite pour renouer, huit ans après, avec une vieille tradition de la Coupe dont le capitaine Jérémy Pinvidic (35 ans) est le seul rescapé.
Franchement, c’était formidable : plus de 2000 spectateurs, un samedi soir, dans un petit stade de Régional 1, pour un 8e tour finistérien de Coupe de France à guichets fermés entre le nord (Plabennec) et le sud (Ergué-Gabéric). En plus, il ne faisait pas froid et, pour ceux qui lisent ça, au chaud, dans le sud de la France, il ne pleuvait pas non plus en Bretagne ce jour-là (hé non…) !
Tout était donc réuni pour que le derby nord-sud du 29 défraye la chronique et on n’a pas été déçu du scénario même s’il n’a pas souri au plus petit.
Nicolas Cloarec : « Du 50/50 »
Les Paotred-Dispount (« les gars sans peur » en français) évoluent en R1 alors que le Stade Plabennécois vient de descendre de N2 en N3. « Mais c’est du 50/50 », avait prévenu Nicolas Cloarec. L’entraîneur plabennécois savait très bien où il mettait les pieds. A la tête de l’US Montagne (56) la saison dernière, il avait disputé la montée en N3 aux Gabéricois qui avaient dû se contenter de la deuxième place. « Mais c’est quand même une équipe de N3 que l’on rencontre chez elle », avait précisé celui qui vient d’ajouter un cinquième 32es de finale aux quatre (2014, 2015, 2016 et 2018) qu’il avait décrochés à l’époque de son coaching à l’US Concarneau.
Les Plabennécois, tombeurs de Cholet (National, 1-0) au 7e tour, étaient donc sur leurs gardes mais ça ne les a pas empêché d’être menés au score lorsque le capitaine Pierre Le Reste a confirmé qu’il ne ratait jamais les pénaltys depuis plus d’une saison qu’il les tire aux Paotred-Dispount (1-0, 27′).
Le petit stade de Lestonan était en transe mais les 2000 spectateurs ont vite été refroidis lorsque Yahyan Kubaji a sauté plus haut que tout le monde pour égaliser de la tête sur un corner de Loann Guégan (1-1, 35′).
Plabennec rêve du PSG à Le Blé !
Au retour des vestiaires, le match aurait pu basculer pour les Gabéricois mais, dans un temps fort de Plab’, Nathan Madec a profité d’une belle ouverture de Simon Bourhis pour lober Carl Guellec d’une belle frappe enroulée (1-2, 78′).
C’était gagné pour Plabennec et pour son capitaine Jérémy Pinvindic qui en a connu d’autres sous ce maillot qu’il porte depuis… 14 ans. « Je ne sais pas combien de 32es j’ai connus à Plabennec car quand on a été plus loin en Coupe, on ne retient pas les tours précédents. »
A 35 ans, il se souvient donc très bien des exploits de son équipe, alors en National ou en CFA, et qui avait éliminé des pointures de Ligue 1 : Nice (1/32es) et Nancy (1/16es) en 2009-10, puis Reims (1/32es) en 2012-13. Mais le plus beau souvenir de Jérémy Pinvidic en Coupe de France date du jeudi 24 janvier 2013 et d’un 1/16e de finale pourtant perdu contre Lille (1-3) au stade Francis Le Blé à Brest : « Devant notre famille et nos amis, remplir un stade comme Le Blé (9753 spectateurs), pour nous Brestois, c’est quand même mythique… Certes on avait perdu, mais c’est vraiment un beau souvenir. » Un souvenir en forme de clin d’oeil vers le tirage des 32es, ce soir (ce lundi soir) : « Le coach nous parle depuis le début de la saison du PSG à Le Blé. »
La « coupe à la grimace »
Dans le vestiaire d’à côté, c’était plutôt la « coupe à la grimace » pour les Paotred-Dispount, et notamment pour l’un d’entre eux, William Guéguen-Grall, qui est passé de Plabennec à Ergué-Gabéric l’été dernier, quatre ans après avoir connu un quart de finale de la Coupe Gambardella sous le maillot de l’US Concarneau : « J’avais dit qu’un 32e de finale de la Coupe de France serait plus fort qu’un quart de finale de la Coupe Gambardella mais il aurait fallu passer. » Fin de l’aventure gabéricoise. Celle de Plabennec recommence.
La fiche technique
Arbitre : M. Leprodhomme.
Spectateurs : 2000 (guichets fermés).
Buts. Paotred-Dispount Ergué-Gabéric : Le Reste (27′ sp); Stade Plabennec : Kujabi (35′), Madec (78′).
Avertissements.
– Paotred-Dispount Ergué-Gabéric : Sébilleau (55′), Bolloré (90’+5); – Stade Plabennec : Fontaine (26′), C. Le Roux (56′).
Exclusion. Stade Plabennec : Guillou (90′ +3).
Paotred-Dispount Ergué-Gabéric : Guellec – Thomas (Gloanec, 86′), Sébilleau, Le Reste, Herry (Lucas, 46′) – Guéguen-Grall (Diop, 82′), Prat – Le Noc, Bourglan (Guillamot, 56′), Bolloré – M. Le Roux (Le Gall, 82′).
Entraîneur : Mikaël Caoudal.
Stade Plabennec : Fontaine – C. Le Roux, Carneivero, Pinvidic, Le Goff – Guégan (Madec, 51′), Bourhis, Guillou – Pellen, Mourdi (Le Saos, 75′), Kujabi (Elin, 69′).
Entraîneur : Nicolas Cloarec.
Paroles de coachs
Nicolas Cloarec (Plabennec) : « C’est top ! »
« C’était un vrai match de coupe contre un adversaire de qualité. Après les renseignements pris, on savait que c’était encore plus fort que l’an dernier. On a su ne pas s’énerver après une première mi-temps ratée de notre part. On a demandé à la pause aux gars d’aller chercher ce petit supplément d’âme qu’il faut pour passer et ça nous a souri. Je suis très très heureux pour les joueurs, d’abord, et pour le club évidemment car ça va au-delà du simple vestiaire et de la joie d’un entraîneur avec ses joueurs. Aujourd’hui, beaucoup de gens sont récompensés de leurs efforts à travers ce 32e car l’inter-saison a été compliquée à Plabennec où il y a eu beaucoup de « tangage ». On est conscient des rentrées exceptionnelles que la coupe peut permettre d’engranger, on est donc aussi content d’être là pour ça, c’est important pour le club. Et, comme vous l’avez entendu dans les vestiaires, on avait en effet parlé du PSG à Le Blé car il faut trouver des sources de motivation. On l’avait mis dans la tête des joueurs, ça suit, c’est top. »
Mikaël Caoudal (Ergué-Gabéric): « On ne peut qu’être frustré »
« C’était bien parti, dommage que l’on ne mette pas notre première occasion après 41 secondes de jeu. Après, les Plabennécois avaient la possession du ballon en première mi-temps mais on l’a accepté, il fallait faire attention à ne pas trop se découvrir car ils ont de beaux atouts offensifs avec Mourdi, Kujabi, Pellen, plus Guégan et Guillou (et Madec, le deuxième buteur en seconde période). On jouait bien nos transitions offensives et c’est comme ça qu’on ouvre le score en provoquant le pénalty. On savait aussi qu’ils pouvaient être dangereux sur coups de pied arrêtés, et c’est aussi comme ça qu’ils égalisent. En seconde période, on était dans un temps fort quand on prend le deuxième but, ça s’est joué sur un détail, on ne peut qu’être frustré. Mais on a montré encore une belle image, les joueurs ont montré leur capacité à hausser leur niveau, à prétendre éventuellement à aller en National 3. Et le club a montré aussi sa capacité à organiser une belle fête. Ce sont des choses importantes. Le tirage, lundi, je ne vais pas le suivre, mais on va le regarder quand il sortira et on va maintenant se concentrer sur notre championnat. »
Vous avez été nombreux à répondre au quiz ! Personne n’a trouvé les 20 bonnes réponses (il faut dire que le questionnaire était difficile) mais plusieurs d’entre vous ont obtenu 19 réponses : après départage, c’est Aurélien Coquille, 26 ans, de Vouziers, dans les Ardennes, et fan du CS Sedan Ardennes, qui remporte un maillot de son choix. Le gagnant a déjà choisi ! ce sera un maillot des … Sangliers !!!
Connaissez-vous bien le championnat National ?
1. En quelle année le championnat National, alors à deux poules, a-t-il été créé ?
A. 1992
B. 1993
C. 1994
D. 1995
Réponse B : il a été crée en 1993 suite au passage de la Division 2 de deux poules à une poule unique; du même coup, la Division 3 à six poule, avec les réserves professionnelles, est devenue le National 2 (puis CFA) à quatre poules, toujours avec les réserves professionnelles.
2. A la création du championnat, une finale entre les deux premiers de chaque poule était organisée pour attribuer le titre de champion de France de National. Le premier titre a été remporté par :
A. Guingamp
B. Châteauroux
C. Amiens
D. Perpignan
Réponse B : c’est Châteauroux qui a remporté le premier titre de champion de National en battant Guingamp en finale.
3. Quel est le club recordman du nombre de participations en National ?
A. Paris FC
B. Pau
C. Créteil
D. Gazelec Ajaccio
Réponses A et C ! Ils sont deux clubs à se partager le nombre de participations en National, Paris FC et Créteil, avec 17 saisons. Vient ensuite le Pau FC avec 16 saisons, puis le Gazelec Ajaccio avec 14 saisons.
4. Depuis la saison 2012-2013, il est possible de voir les matchs de National gratuitement sur FFF TV : quelle fut la première rencontre à être diffusée simultanément sur la plateforme de la Fédération et sur DailyMotion ?
A. Metz – Boulogne
B. Créteil – CA Bastia
C. Amiens – Colmar
D. Quevilly – Orléans
Réponse C : Amiens-Colmar.
5. Depuis la création du National, combien de clubs ont participé au moins une fois au championnat ?
A. Plus de 120 clubs
B. Entre 101 et 120 clubs
C. Entre 80 et 100 clubs
D. Moins de 80 clubs
Réponse A : 126 clubs en tout ont au moins une fois participé au championnat National depuis sa création en 1993.
6. La fin de saison 2008-2009 en National fut particulière avec de nombreuses décisions administratives à l’issue du championnat. Du coup, la saison suivante, dans la poule 2009-2010, il y a eu :
A. Six clubs de CFA (ex-National 2) promus en National
B. Sept clubs de CFA (ex-National 2) promus en National
C. Huit clubs de CFA (ex-National 2) promus en National
D. Neuf clubs de CFA (ex-National 2) promus en National
Réponse A : 6 clubs. Cette saison-là, en plus des trois descentes de Ligue 2 (Reims, Troyes et Amiens), six clubs de National 2 sont montés : Plabennec, Fréjus/Saint-Raphaël et Moulins ont été repêchés, profitant de décisions administratives, tandis que Luzenac, Hyères et Rouen accèdent en National grâce à leur place de premier amateur dans leurs poules respectives (Besançon, également promu sur le terrain, fut interdit d’accession par la DNCG).
7. Lequel de ces internationaux français n’a jamais joué en National ?
A. Olivier Giroud
B. Mathieu Valbuena
C. Ulrich Ramé
D. Corentin Martins
Réponse D : Corentin Martins. Ramé a joué en National à Angers (1996-1997), Valbuena à Libourne-Saint-Seurin (2004-2006) et Giroud à Istres (2007-2008).
8. A l’issue de saison 2001-2002, le nombre d’accessions de National en Ligue 2 fut de :
A. 3 clubs promus en Ligue 2
B. 4 clubs promus en Ligue 2
C. 5 clubs promus en Ligue 2
D. 6 clubs promus en Ligue 2
Réponse 4 : il y a bien eu quatre accessions en Ligue 2 cette saison-là (Clermont, Reims, Valence et Toulouse), suite au passage de la Ligue 1 de 18 à 20 clubs.
9. De nombreux ex ou futurs internationaux ont évolué en National, dont un certain Franck Ribéry, qui a joué dans trois clubs de cette division. Mais lesquels ?
A. Boulogne, Alès et Brest
B. Boulogne, Uzès et Brest
C. Boulogne, Beaucaire et Brest
D. Boulogne, Arles et Brest
Réponse A : Franck Ribéry, né à Boulogne, a joué en National à Boulogne, Alès et Brest.
10. Lequel de ces clubs n’a jamais évolué en National ?
A. Nevers
B. Charleville
C. Mont-de-Marsan
D. Pontivy
Réponse 10 : Pontivy.
11. Quel est le record du nombre de points marqués sur une saison par un club ?
A. 87 points
B. 91 points
C. 95 points
D. 101 points
Réponse B : c’est Bastia qui détient le record, avec 91 points marqués lors de la saison 2010-2011.
12. Quel est le record du plus petit nombre de points inscrits sur une saison par un club ?
A. 10 points
B. 14 points
C. 18 points
D. 22 points
Réponse 12 : 10 points (AC Arles, saison 1993-1994).
13. Depuis sa création, combien de clubs ont réussi l’exploit d’enchaîner deux montées consécutives de National en L2 puis de L2 en L1 dans la foulée ?
A. 10 clubs
B. 11 clubs
C. 12 clubs
D. 13 clubs
Réponse B : 11 clubs ont réussi cette performance (Guingamp, Bastia, Valenciennes, Sedan, Toulouse, Arles-Avignon, Evian-Thonon-Gaillard, Metz, Gazelec Ajaccio, Strasbourg et Amiens).
14. Un club peut, cette saison, en cas de maintien, égaler le record du nombre de présence d’affilée en National (à ne pas confondre avec le nombre de saisons au total) : lequel ?
A. Dunkerque
B. Cholet
C. Concarneau
D. Avranches
Réponse D : l’US Avranches Mont-Saint-Michel dispute cette saison sa 9e d’affilée en National et peut donc égaler le record de 10 saisons d’affilée en cas de maintien. Ce sont Cannes, Pau et Boulogne qui détiennent le record du nombre de saisons d’affilée en National, sans interruption (10).
15. Depuis la création du National, plusieurs clubs ont réussi à remporter deux titres de champion, mais combien de clubs exactement ?
A. 5 clubs
B. 6 clubs
C. 7 clubs
D. 8 clubs
Réponse A : 5 clubs. Depuis 1993, seuls le Nîmes Olympique, en 1997 et 2012 ; Clermont Foot en 2002 et 2007 ; LB Châteauroux, en 1994 et 2017 ; Red Star FC en 2015 et 2018 et le SC Bastia en 2011 et 2021 ont remporté deux titres de champion.
16. Lors de la saison 1996-1997, un club de National a parallèlement disputé une coupe d’Europe; il s’agit de :
A. SCO Angers
B. Nîmes Olympique
C. Paris FC
D. CS Sedan Ardennes
Réponse B : en 1996, le Nîmes Olympique atteint la finale de la Coupe de France, perdue contre l’AJ Auxerre. Ce parcours exceptionnel couplé au doublé coupe-championnat de l’AJA qualifie Nîmes Olympique pour la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe la saison suivante, en 1996-1997. Le club gardois atteint les huitièmes de finale, où il est éliminé en match aller-retour par l’AIK Fotboll, un club suédois.
17. Quel est le record du nombre de buts marqués par un joueur sur une saison ?
A. 29 buts
B. 31 buts
C. 33 buts
D. 35 buts
Réponse B : Greg Thil (Boulogne) avec 31 buts détient le record du nombre de buts inscrits sur une saison (2006-2007). Il devance Dominique Corroyer (30 buts, saison 1994-1995, avec le FC Rouen).
18. Quel est le record du nombre de spectateurs pour un match de National ?
A. 37 820 spectateurs
B. 32 820 spectateurs
C. 27 820 spectateurs
D. 22 820 spectateurs
Réponse C : le match de la J34 (saison 2014-2015) entre Strasbourg et Colomiers, disputé à La Meinau, avec 27 820 spectateurs, est celui qui a regroupé le plus de spectateurs en National.
19. Quel club détient le plus grand nombre de points sur une saison ?
A. SC Bastia
B. Clermont Foot
C. Evian Thonon Gaillard
D. Istres
Réponse A : Bastia (voir question 11).
20. Avec 79 buts encaissés, cette équipe détient le triste record de plus mauvaise défense de l’histoire du championnat. Il s’agit de :
A. Calais
B. Beaucaire
C. Arles
D. Epinal
Réponse B : Beaucaire fut l’équipe à avoir encaissé le plus de buts (79) sous la forme du championnat à 20 clubs, lors de la saison 2002-2003. Depuis le passage de 20 à 18 clubs en 2013, c’est Epinal qui a encaissé le plus de buts lors de la saison 2014-2015 (73 buts en 34 matchs).
Le récapitulatif de la semaine
Samedi 19 novembre 2022
Vincent Boutillier : « J’ai envie de reconstruire une histoire à Boulogne »
Des idées, du dynamisme, des convictions, une vision, une fibre entrepreneuriale, une expertise financière : le nouveau président de l’USBCO (National 2) casse les codes et sait ce qu’il veut. Mais il est déjà dans l’urgence car la situation sportive est très inquiétante…
Vendredi 18 novembre 2022
Alexy Bosetti (FC Annecy) : « La mentalité de notre équipe est exceptionnelle ! »
Le Niçois marqué au fer rouge (et noir) de l’OGC Nice, s’était quelque peu égaré après des débuts prometteurs en Ligue 1, il y a 10 ans déjà. Le voilà de retour en Ligue 2, et, à 29 ans, c’est un peu le début d’une deuxième carrière !
Jeudi 17 novembre 2022
Robert Malm : « On a rendu la Ligue 2 populaire ! »
Consultant pour beIN SPORTS depuis 10 ans, l’ancien avant-centre retrace en long et en large son riche parcours qui l’a amené là où il est aujourd’hui, au micro, commentateur reconnu de la Ligue 2 et expert attentif d’un championnat qu’il ne connaît que trop bien. Entretien (très) long format !
Mercredi 16 novembre 2022
National 2 : Ibrahima Seck, le Lion de Duvauchelle
A 33 ans, le Sénégalais, qui s’était révélé à Epinal avec ses deux « frères » Christophe Diedhiou et Cheikh Ndoye, est de retour à Créteil, où il a fait le choix du coeur et entend bien contribuer au retour de son club en National. Pour l’instant, c’est plutôt bien parti !
Mardi 15 novembre 2022
Rachid Youcef : « Aubervilliers, c’est une vraie famille ! »
Enfant de la ville et du club où il a joué pendant 13 ans, de la DH au CFA (R1 au N2), Rachid Youcef (42 ans) est l’entraîneur d’Aubervilliers (National 3) depuis 2014. Après avoir éliminé Quevilly Rouen (L2), il affronte le club réunionnais du Tampon dimanche au 8e tour de la Coupe de France. Rencontre.
Lundi 14 novembre 2022
Uniquement au stade Bauer, et nulle part ailleurs !
En immersion avec les supporters du Red Star, dans un stade mythique et en chantier ! Une expérience unique en National, que nous avons vécue en « live » lors de la venue de Dunkerque. Récit.
Des idées, du dynamisme, des convictions, une vision, une fibre entrepreneuriale, une expertise financière : le nouveau président de l’USBCO (National 2) casse les codes et sait ce qu’il veut. Mais il est déjà dans l’urgence car la situation sportive est très inquiétante…
Vincent Boutillier, le nouveau président de l’US Boulogne Côte d’Opale, n’est pas très friand des réseaux sociaux. Du moins, de ce qui peut bien se raconter dessus. Encore que ses enfants sont toujours là pour lui glisser un commentaire lu ou entendu sur Facebook, comme après sa nomination, jeudi dernier, en remplacement de Reinold Delattre, où certains l’ont déjà jugé avant d’être passé à l’action ! « Je ne veux pas être pollué par ça, ce sont mes enfants qui me donnent des retours… Si je n’ai pas de conviction, il ne faut pas que j’y aille. Les commentaires sur les réseaux ? C’est la situation du club qui veut ça. »
La situation ? Elle n’est franchement pas terrible : après dix journées de championnat, l’USBCO est en queue de peloton dans sa poule (1 victoire, 3 nuls et 6 défaites). Très loin des ambitions de début de saison.
A la tête du club depuis 2018, Reinold Delattre n’aura finalement pas fait un quinquennat : le moral en berne compte tenu de la situation sportive de l’équipe fanion, il a choisi de présenter sa démission lors d’un conseil d’administration extraordinaire. Laquelle a été acceptée à l’unanimité. Ses raisons ? Le successeur de Jacques Wattez les a déjà expliquées dans les médias : « Ma décision était prise depuis plusieurs jours. J’attendais une victoire pour passer la main, mais tout ne s’est pas passé comme prévu en Corse (défaite 1-0 de l’USBCO à Furiani) (…) Il faut beaucoup d’énergie pour être à la tête d’un club, et je n’ai pas envie de mettre l’USBCO en danger. On savait que cette année pouvait être dure. On n’a jamais parlé de remonter directement en National, mais je ne m’attendais pas à être dernier de N2. Je ne trouve plus les solutions. Je ne suis plus l’homme de la situation. »
Un aveu de faiblesse qui fait dire à son jeune successeur (44 ans) que Reinold Delattre a pris une décision très courageuse : « Il a eu l’intelligence de savoir dire stop ». Présent au bureau depuis 4 ans à ses côtés, Vincent Boutillier connaît déjà les rouages du club qu’il suit vraiment depuis 7 ans, depuis que sa fille y joue. Mais le natif de Hardelot, pas très loin de Boulogne, a l’USBCO dans le sang. Il a suivi son évolution jusqu’à l’accession en Ligue 1 en 2009. Et il a vu la suite, moins glorieuse, moins chanceuse aussi, comme en 2020, lorsque la FFF a annulé les barrages d’accession en Ligue 2. Une désillusion dont ne se sont pas remis les joueurs, à en croire le nouvel homme fort, qui détaille ici ses missions, dont celle, prioritaire, de redresser la situation sportive.
« Laissez-moi un peu de temps quand même ! »
Président, vous êtes issu de la finance : pouvez-vous, en quelques mots, présenter votre activité ?
C’est vrai, je suis un produit de la finance. J’ai fait une école de commerce et j’ai toujours eu la fibre entrepreneuriale. Je bossais chez Sony, et vers 26 ou 27 ans, j’ai voulu monter ma boîte dans le commerce en ligne. J’ai été un des premiers à vendre du meuble en ligne ! Ensuite, j’ai eu une équipe de design et j’ai désigné des meubles; j’ai aussi racheté la licence Mecano, c’etait super intéressant. On a ouvert des grosses boutiques, à Paris, Bruxelles, Lille. J’ai donc eu deux sociétés, dont « achatdesign », que j’ai revendue après des levées de fonds. Puis mon conseil de l’époque recherchait un associé avec la double casquette finance – entrepreneur, et je me suis associé avec lui. On a développé des cabinets de fusion-acquisition, ça s appelle Capstone. On a une équipe de banquiers d’affaires.
Que fait-on dans un cabinet de fusion-acquisition ?
On orchestre tout. On vend des grosses boîtes, qui valorisent de 200 à 300 millions d’euros à l’achat, et on ne conseille que des boîtes de plus de 500 millions. Mon rôle est d’orchestrer toute l’opération, la stratégie de vente, l’analyse financière. On dispose d’un gros réseau qui est vraiment notre valeur ajoutée. Ensuite on mène les négociations financières, on reçoit les lettres d’offres, on fait jouer les concurrences, on ouvre et gère les audits jusqu’à obtenir une offre ferme, et là, ça devient engageant : c’est à ce moment-là que l’on travaille avec les avocats d’affaires spécialisés en fusion-acquisition, jusqu’au moment du closing.
« Je veux maîtriser au maximum l’irrationnel »
Du coup, à côté de cela, c’est beaucoup plus simple de gérer les finances d’un club de National 2…
Gérer des équipes, gérer la finance, c’est vrai que je sais faire, j’ai les codes. La seule différence, c’est que dans ma boîte, il n’y a pas d’irrationnel, sauf peut-être le marché, que je ne maîtrise pas. Dans mon métier, quand les entreprises ne vont pas bien, y’a de la cession, quand elles sont florissantes, y’a de l’acquisition. Dans un club de foot, je l’ai bien vu avec Reinold (Delattre), qui est un ami, que je connais bien, qui est un super chef d’entreprise, on est confronté à l’irrationnel : le président, malheureusement, ne peut rien contre un attaquant qui a dix occasions de but et qui ne marque pas !
Vous n’entendez tout de même pas maîtriser ce qui ne l’est pas ?
Mon rôle, ce sera de maîtriser au maximum l’irrationnel. C’est pour ça que j’ai repris le club, pour apporter un truc. Je ne suis pas là pour prendre des « purges » (sic) par la presse à chaque défaite, ça, ca me lasse vite. Le rôle du président a un peu changé et demande une énergie de dingue. Il n’y a qu’un seul patron. J’ai vu Reinold : à la fin il n’en pouvait plus. Pour moi, ce poste, c’était maintenant, par rapport à l intensité et l’énergie qu’il réclame.
Quel était précisément votre rôle pendant 4 ans aux côtés de Reinold Delattre ?
J’avais deux rôles. D’abord, superviser les finances; bon, ça a tangué un peu, on a quand même eu deux descentes dont une, en 2021, épargnée par la Covid, et avec un bateau comme Boulogne, qui est un club vraiment structuré, il faut être vigilant. Ensuite, c’était surtout au niveau des nouveaux leviers de développement, avec un rôle économique : comment le club évolue, comment on se positionne pour que demain, si ça s’accélère sportivement, on puisse être prêt. Le club est structuré, il manque juste la performance sportive. C’est vraiment dommage que l’on n’ait pas eu la chance de monter en Ligue 2 y’a 2 ans, surtout que cela s’est passé de manière injuste. Personne n’a encore jamais compris pourquoi la FFF a annulé les barrages.
« Un recrutement doit être maîtrisé par un club et non pas par une seule personne »
On a l’impression, de l’extérieur, que l’USBCO ne s’est jamais remise de cette histoire ?
Non, le club ne s’en est jamais remis, du moins sportivement. Avec Reinold, on a fait toutes les analyses. On n’a pas pu jouer notre finale d’accession en L2 contre Niort, en barrages, alors qu’on avait Randal Kolo Muani dans nos rangs, qu’on marchait sur l’eau en championnat lors de la phase retour. Les joueurs ne se sont jamais remis de ça, on l’a vu la saison suivante, on ne les a pas reconnus, ils étaient « cassés ». Nous, on pensait qu’on avait encore la bonne mayonnaise, qu’avec ces gars là on allait encore réussir, mais non. Ensuite, on a pensé que c’était un effet d’essoufflement mais on n’a pas réussi à recréer une dynamique, la faute à notre recrutement, un secteur que l’on a sous-estimé. Comme on avait « chopé » quelques « joueurs de dingue », dont Kolo Muani, ça a caché une faille du club, ça a eu un effet « écran de fumée ». Et cette faille, elle n’a pas été corrigée. Car ensuite, on a « subi » des recrutements sans bien comprendre qui on prenait. En fait, il y avait un problème de confiance parce que nous, les dirigeants, soit-disant on ne pouvait pas mesurer la qualité du joueur recruté. Or je pense qu’un recrutement doit être maitrisé par le club, et non pas par une seule personne. Et c’est clairement mon projet.
« Avant, c’était un enfer pour gagner au stade de la Libération »
Comment fonctionniez-vous dans ce domaine et que comptez-vous changer ?
On avait quatre cellules de recrutement et une personne, Aurélien Capoue, qui avait le rôle de directeur sportif / recruteur, qui était assez « puissant » : je ne le critique pas, c’est juste que cela n’a pas fonctionné, mais je pense qu’on l’a laissé seul, sans cahier des charges, qu’on ne l’a pas mis dans une bonne situation. Vous savez, ici, à Boulogne, on n’est pas à Nice, même si on aimerait bien ! De novembre à mars, il faut des guerriers sur le terrain. Quand Boulogne cartonnait à l’époque, la pelouse était difficile à jouer, on avait une équipe peut-être moins technique, mais on avait onze guerriers. C’était un enfer pour venir gagner à la Libération, mais ça, on l’a un peu perdu. Nous, on a une pelouse synthétique magnifique, on a eu des bons joueurs, techniques, mais il manquait ce supplément d’âme, qui est hyper-présent à Lens. On n’a pas besoin d’être lensois pour partager des valeurs lensoises. Mais ici, je le répète, les dirigeants n’avaient aucun contrôle sur le recrutement : c’est pour ça qu’aujourd’hui, il faut comprendre pourquoi on recrute tel ou tel profil, l’analyser, le décortiquer, échanger avec l’entraîneur, le recruteur, se servir de la Data. C’est ça la limite du chef d’entreprise qui a sa danseuse, le club de foot : il se dit que comme il est bon dans son travail, il peut laisser faire, mais aujourd’hui, ça ne peut plus fonctionner comme ça. Il faut être un métronome dans l’organisation, il faut être des « top gun » dans la recherche de ces joueurs, avec nos moyens certes. On a la compétence sportive mais souvent, ça s’arrête là : on a des scouts qui font du bon boulot, ok, mais qui lit leurs rapports ? Je suis incapable de répondre. Il faut structurer tout ça.
Vous avez cité Lens en exemple, mais Boulogne n’est pas Lens…
J’adore l’USBCO, parce que je suis boulonnais, c’est évident, et parce qu’il y a une vraie âme. J’ai vu Joseph Oughourlian, le président du RC Lens, qui a passé un film sur son club, et j’ai eu la chair de poule. Y’a énormément d’émotion qui se dégage quand on voit l’histoire de Lens. Nous, à notre niveau, on a aussi la ferveur populaire. Eux, les valeurs, c’est la mine; nous c’est le port, le premier port de pêche en France et la première zone de transformation des produits de la mer en Europe, donc y’a quelque chose à Boulogne. On a une ambiance de dingue à la Libération quand on joue le haut de tableau. On a tout pour faire comme Lens. Vous vous rendez-compte, on a failli être le seul club de France avec deux ballons d’or ! On a eu Papin, qui est boulonnais, et Ribéry n’est pas passé loin ! On a aussi eu Ngolo-Kanté, et Kolo Muani.
« On va prendre un préparateur mental »
J’ai lu également que vous comptiez vous pencher sur l’aspect mental des joueurs…
Oui, on va prendre un préparateur mental, ce sera un geste fort. On doit l’officialiser sous peu. On l’avait déjà fait quand le club était en Ligue 2. Je reprends simplement ce qui a déjà fonctionné. Je me suis aperçu que notre équipe n’a jamais perdu avec plus d’un but d’écart et qu’elle encaisse des buts soit au début soit à la fin… Et elle n’a pas encore gagné à domicile. Y’a un vrai sujet de gestion des émotions, là. Les joueurs sont ultra-engagés, je ne peux rien leur reprocher sur ce plan-là, mais quand je vois certains avec les jambes en coton… On est impuissant dans les tribunes donc je cherche le détail. Un préparateur mental, ça ne peut pas être négatif de toute façon.
Qu’est-ce qu’il a de si particulier, votre club ?
Cette identité. Boulogne n’est pas une ville très riche même si elle située au centre de Côte d’Opale, entre Le Touquet et Calais, où l’on sent une ferveur grandissante, qui tire vers le haut, avec l’arrivée de capitaux belges. J’ai commencé à connaître le club de l’intérieur en suivant ma fille, le samedi, et j’ai vu qu’il n’était pas juste un club de foot. J’ai vu de l’insertion sociale, des éducateurs qui jouent un rôle énorme auprès des gamins. L’USBCO, ce n’est pas seulement une équipe fanion qui joue le samedi, c’est aussi 40 éducateurs, du don de soi, de l’insertion sociale… Quand on regarde le parcours de Franck Ribéry…
« J’aimerais rencontrer Franck Ribéry et avoir un vrai échange avec lui »
Ribéry, justement, vous n’avez pas dans l’idée de le concerner au club ?
Son père vient à tous les matchs, même en National 2. Quand Franck Ribéry est parti de Boulogne (en 2002), je ne crois pas que la fin se soit passée comme il l’aurait souhaité. J’aimerais bien le rencontrer et avoir un vrai échange. J’ai envie de reconstruire une histoire à Boulogne. J’insiste sur le mot histoire : il ne s’agit pas de recréer un club, car le club, il existe déjà, avec plein de belles choses que les présidents précédents ont effectuées. Mais qui mieux que Franck Ribéry peut représenter cette histoire ?
Revenons à un sujet plus terre à terre : l’actualité sportive. Savez-vous depuis quand Boulogne n’a plus joué en National 3 ?
Non mais je vois à votre sourire que vous le savez…
Depuis la saison 1990-1991, le club était alors en Division 4 (l’équivalent du N3) et accédait en Division 3 (N2), c’était peu avant la création du National…
On me demande souvent quelle est la place de Boulogne sur l’échiquier français. Quand on regarde les projets, les budgets, raisonnablement, c’est plutôt la future Ligue 3, si elle se construit. Je vous avoue que, cette saison, je suis très étonné de la qualité des équipes en National 2. Le club lui aussi s’est fait surprendre par rapport à ça, je pense.
« J’aurais préféré ne pas être dans l’urgence »
Aujourd’hui, l’urgence, c’est de gagner des matchs…
Oui, c’est « Comment gagner le samedi ? », c’est ma seule question actuellement. On va changer des choses pour stopper cette spirale négative. J’aurais préféré ne pas être dans l’urgence, car je risque d’être jugé sur mes actions en deuxième partie de saison, or on sait tous que le retour sur investissement sera limité, c’est comme ça, mais je suis obligé de préparer le club pour la suite, c’est mon rôle. Je ne perds pas de vue le fait que l’on doit s’ouvrir, car c’est bien boulonnais ça, de vouloir travailler entre soi. Mais ce n’est plus possible. Si on veut être compétitifs, il faut des moyens, il faut taper dans une économie un peu plus « successful » que le simple boulonnais, même si l’un n’empêche pas l’autre, car on a besoin de nos partenaires locaux, qui font vivre le club.
Le mot de la fin ?
J’ai envie de dire « Laissez-moi un tout petit peu de temps quand même » ! Si on perd encore, je ne veux pas que l’on dise, « Tu vois, Boutillier, il n’y arrive pas. » Je ne veux pas que les résultats, positifs ou négatifs, influent ma feuille de route. Même s’ils sont positifs, il faut poursuivre dans notre optique de recréer cette histoire.
Texte : Anthony BOYER / Mail : aboyer@13heuresfoot.fr / Twitter : @BOYERANTHONY06
Photos : USBCO
Le Niçois marqué au fer rouge (et noir) de l’OGC Nice, s’était quelque peu égaré après des débuts prometteurs en Ligue 1, il y a 10 ans déjà. Le voilà de retour en Ligue 2, et, à 29 ans, c’est un peu le début d’une deuxième carrière !
C’est une statistique qui est un peu passée inaperçue la saison dernière en National, mais elle vaut son pesant d’or. Elle vaut surtout au FC Annecy d’évoluer cette saison en Ligue 2. Car dans le sprint final, au printemps, lorsque Laval, Villefranche, Concarneau, Châteauroux ou encore Bourg-en-Bresse, ferraillaient dans le haut du tableau en compagnie du club haut-savoyard, Alexy Bosetti a enlevé une grosse épine du pied à son équipe. Plusieurs épines même ! Six en tout ! Six banderilles. Six buts d’affilée s’il vous plaît !
Oui, le Niçois a marqué les six derniers buts de son équipe (Annecy-Sedan 2-0 à la J34 et doublé, Annecy-Sète 3-0 à la J32 et triplé, Châteauroux-Annecy 0-1 à la J31 et unique buteur).
« Pour un attaquant, marquer 6 buts de suite pour son équipe… c’est unique ! »
Au total, la saison passée, il a « planté » onze fois et délivré quelques passes décisives (4), le tout en quinze titularisations. Ne calculez pas, le ratio temps « passé sur le terrain / buts marqués », est impressionnant.
Autant dire qu’il fut l’un des grands artisans du retour des Reds en deuxième division, près de 30 ans après, puisque le dernier match du FC Annecy en Division 2 remontait au 15 mai 1993 (défaite à Cannes 1 à 0), c’est à dire un mois après sa naissance (il fêtera ses 30 ans le 23 avril prochain) !
« Ces six buts d’affilée, c’est vraiment un fait marquant de ma carrière, raconte l’attaquant formé à l’OGC Nice, passé également par la JSO Villefranche-sur-Mer pendant une saison et surtout le Cavigal Nice, où tant de joueurs ont éclos. Je pense que c’est quelque chose qui n’arrive jamais dans une carrière avec une équipe qui monte. Pour un attaquant, marquer 6 buts de suite pour son équipe… C’est compliqué de faire ça, même à n’importe quel moment de la saison. En plus, là, c’était dans les quatre dernières journées. Je pense que c’est unique ! »
Unique, Alexy Bosetti l’est un peu dans son genre. Déroutant. Surprenant. Sa carrière ? Elle avait démarré très fort : victoire en coupe Gambardella avec l’OGC Nice en 2012, l’année de son premier match en Ligue 1 à Lyon (75 matchs, 10 buts), victoire en coupe du Monde des moins de 20 ans en 2013 aux côtés des Areola, Zouma, Digne, Pogba, Thauvin, Veretout, Sanogo, Kondogbia, pour ne citer qu’eux ! Bref, les voyants étaient au vert.
Des hauts et « débats »
Et puis, l’Azuréen s’est un peu égaré. « Je n’ai pas fait les bons choix » concède-t-il dans l’entretien « du tac au tac » qu’il nous accordés. Un entretien où l’attaquant, revenu à un niveau plus en rapport avec ses qualités, a beaucoup ri. Le questionnaire l’a amusé, de la même manière que le football l’amuse : sur le terrain, l’adroit Alexy reste un formidable compétiteur et garde son côté « joueur ». Parfois trop même.
Son CV est à l’image de son style : atypique ! Tours, la Norvège, Laval, les Etats-Unis et même Le Puy-en-Velay il y a 2 ans où il s’est relancé, en National 2, malgré la Covid-19, avec 8 buts en seulement 9 matchs. De quoi attirer l’oeil à nouveau. Notamment celui d’Annecy.
Parce qu’il n’est pas un joueur comme les autres, son cas a parfois fait débat, pendant que sa carrière, elle, a connu des hauts et des bas. « Super attaquant mais trop petit », « Gâchette mais trop vedette », on a tout lu et entendu au sujet de ce joueur attachant, dont l’image renvoyée est à des années lumières de celle, par exemple, qu’il peut dégager sur les réseaux sociaux, où ses détracteurs ne ratent jamais une occasion de le reprendre de volée, où dans ses interviews, où il ne calcule pas et dit toujours ce qu’il pense. Ce qui, forcément, dans ce milieu « langue de bois », ne lui sert pas.
« Annecy est l’équipe qui court le plus de notre championnat ! »
Qu’importe, l’homme aux multiples tatouages reste naturel, s’amuse et s’en amuse. Au fait, pour le prochain tatouage, il reste de la place ? Sur le visage ??!! « Non !!! Parce qu’on ne sait jamais, si veux faire de la politique après ma carrière, à la mairie de Nice (rires !). Je continue, bien sûr, mais je ne peux pas les compter, j’en ai partout ! »
A 29 ans, Alexy Bosetti n’est donc pas fini ! Loin de là. Il est d’ailleurs en train de démontrer tout le contraire en Haute-Savoie où, mine de rien, après avoir beaucoup bougé, il semble enfin posé. Et prêt à relever le défi du maintien en Ligue 2 avec le club qu’il fréquente depuis maintenant 18 mois : « On a l’équipe qui court le plus du championnat, qui fait le plus de sprint, lâche-t-il; après on est solidaire, on se donne, on a du coeur, on est préparé à ce que ce soit dur. La mentalité de notre équipe est exceptionnelle. »
Vidéo : le doublé d’Alexy Bosetti qui a propulsé Annecy en Ligue 2 la saison dernière :
Alexy Bosetti, du tac au tac
« Mon rêve absolu, c’était de jouer à l’OGC Nice ! »
Meilleur souvenir sportif ?
L’accession avec Annecy la saison dernière.
Pire souvenir sportif ?
La période décembre 2015 / janvier 2016, j’étais à Tours, j’étais en dépression, pas facile.
Ton plus beau but ?
Nice-Bordeaux (août 2014).
Le but le plus important de ta carrière ?
Celui de Sedan en mai dernier, avec Annecy, qui nous permet d’assurer la montée.
Ton plus beau loupé ?
J’en ai un qui me vient en tête, avec Nice, à Saint-Etienne, je suis à un mètre, et je tape sur Stéphane Ruffier !
Premier match en L1 ?
Lyon-Nice, en mai 2012, c’était pour la dernière de Hugo Lloris à Lyon, et la dernière journée de championnat; on a gagné 4 à 3.
Premier but en L1 ?
Contre Valenciennes, lors de l’inauguration de l’Allianz Riviera à Nice, en septembre 2013. Mais le tout premier en pro, c’était en coupe de la Ligue à Montpellier, j’ai la date tatouée sur mon pied, 28 novembre 2012.
Pourquoi as-tu choisi d’être attaquant ?
Je n’ai pas eu le choix, on m’a mis devant !
Première fois dans un stade ?
Mon premier souvenir, c’est Nice-Istres en Ligue 2, le match de la montée, l’année du retour de Nice en Ligue 1, en 2002, j’avais 9 ans. Mais j’allais déjà au stade avant, sauf que là, c’est vraiment LE souvenir marquant de mon enfance, avec l’envahissement du terrain à la fin.
Ton geste technique préféré ?
Le piqué, le petit lob.
Lors de la saison 2020-2021, Alexy a inscrit un quadruplé en N2, inscrivant notamment deux lobs !
Qualités et défauts sur un terrain, selon toi ?
Qualité, buteur, et défaut, il me manque du physique, de la puissance, de la taille.
Le club ou l’équipe où tu as pris le plus de plaisir ?!
(Il hésite) Annecy la saison passée.
Le club où tu n’aurais pas dû signer ? L’erreur de casting de ta carrière ?
Tours.
Le club où tu aurais rêvé de jouer, dans tes rêves les plus fous ?
Mon rêve absolu, c’était de jouer à Nice, alors… A part Nice, y’a pas de club qui me fait rêver, sauf en Italie. Allez, un club italien.
Le club où tu ne pourrais pas jouer…. ?
Y’en a plein (rires). Il doit y avoir au moins les 3/4 des clubs français (rires).
Un stade et un club mythique pour toi ?
Boca Juniors, la Bombonera, à Buenos Aires (Argentine). J’attends que Dario Cvitanich m’invite !
Un public qui t’a marqué ?
Constantine, en Algérie, où on avait joué en match amical de préparation avec l’OGC Nice. L’ambiance… J’avais halluciné.
Un coéquipier marquant ?
Mario (Balotelli), c’était une star, et sinon Didier Digard, capitaine à Nice, il m’impressionnait par son charisme. Et comme pote, je dirais « Bauthé » (Eric Bauthéac).
Le coéquipier avec lequel tu avais le meilleur feeling dans le jeu ?
Je m’entendais super bien avec « Baho » (Stéphan Bahoken). On se trouvait les yeux fermés. Il a toutes les qualités que je n’ai pas. Le truc, c’est que je ne suis pas resté longtemps dans les clubs où je suis passé, je suis en train de battre mon record, là, à Annecy, un an et demi (rires) ! Allez, je me lance, Lolo Dufau (rires). Avec Lolo ça se passait pas mal franchement !
Le joueur adverse qui t’a le plus impressionné ?
Kurt Zouma. J’ai joué contre lui et avec lui.
Un coéquipier perdu de vue que tu aimerais revoir ?
J’aimerais bien rejouer avec Kevin Perrot (Laval), je l’ai eu au téléphone hier, il a un souci à la cheville le pauvre. C’est celui avec lequel je suis le plus proche dans le foot.
Un président marquant ?
Jean-Pierre Rivère (OGC Nice).
Un président à oublier ?
Vu ma carrière, je dirais Jean-Marc Ettori (Tours).
Une causerie de coach marquante ?
A Toulouse, on ne jouait plus rien avec Nice et le président a sextuplé la prime, on était 17e et si on gagnait on pouvait passer 13e. On menait 3 à 0 à la 50e et on a gagné 3-2 !
Une consigne de coach que tu n’as jamais comprise ?
Aux Etats-Unis j’avais un coach qui ne voulait pas qu’on presse, à Oklahoma.
Une anecdote de vestiaire que tu n’as jamais racontée ?
Je me suis pris un rouge à Toulouse, on était à 3-3, je rentre aux vestiaires, puis les joueurs rentrent après le match, je voyais tous les joueurs contents, je n’ai pas compris pourquoi, car j’étais dégoûté, en fait, je n’avais pas compris qu’on avait gagné 4-3, c’est Kevin Anin qui avait marqué le 4e.
Le joueur le plus connu de ton répertoire ?
Lucas Digne.
Combien de véritables amis dans le foot ?
Six ou sept.
Combien de cartons rouges ?
Un seul. Celui de Toulouse justement, et je n’avais même pas touché le mec !
Peux-tu dire une phrase ou deux, pas plus, sur les clubs dans lesquels tu as joués :
OGC Nice : Mon rêve qui est devenu réalité.
Tours : Mon premier départ de Nice. C’était très compliqué.
Sarpsborg (Norvège) : Pfff… Une expérience… par défaut. Voilà. Je voulais revenir à Nice mais cela n’a pas pu se faire. J’ai rencontré Malaury Martin là-bas, qui jouait également en Norvège, c’est un des seuls trucs positifs que je retiens (rires).
Laval : Je me relance avec Manu Pirès notamment. C’est dommage, ça ne s’est pas fini comme je l’aurais voulu mais bon… J’ai aimé Laval.
Oklahoma : Une opportunité d’aller aux Etats-Unis, mais l’adaptation a été compliquée, puis j’ai été échangé à El Paso.
El Paso : Le rêve américain mais grosse frustration avec l’arrivée de la Covid.
Le Puy : Humainement fantastique, avec les dirigeants, le président, le groupe, même si, là encore, ça s’est mal fini avec cette défaite 4 à 0 à Rumilly en 8e de finale de la coupe de France. Je me suis fait des bons potes là-bas.
Annecy : Honnêtement, comme je le disais l’an passé, c’est le miracle permanent. 66 points, c’est une saison exceptionnelle. La montée était inespérée. Et puis, le fait que je marque les six derniers buts pour mon équipe. C’est unique.
Un joueur de l’OGC Nice ?
Jean-Philippe Mattio et Fred Gioria.
Un coach de l’OGC Nice ?
Gernot Rohr, c’est les premiers souvenirs pour moi.
Une devise ?
Je n’en ai pas. Mais je pense que plus tu travailles, plus tu es récompensé.
Un chiffre ?
le 23. c’est pour ma date de naissance, 23 avril 1993.
Un plat, une boisson ?
Je mange toujours la même chose ! Un plat ? Allez, comme je suis en Haute-Savoie, une raclette !! Une boisson ? Je ne bois pas d’alcool… Allez, une Despé !
Un endroit à Annecy ?
Mon village, où j’habite, ça s’appelle Chapeiry, c’est à 10-15 minutes d’Annecy.
Un endroit à Nice ?
Le Kiosque, chez Alex, sur la Prom’. Et oui !
Que t-a-t-il manqué pour jouer durablement en Ligue 1 ?
De faire le bon choix. A un moment donné, j’ai fait les mauvais choix.
Termine la phrase en un mot ou deux : tu es un attaquant plutôt …
Adroit et intelligent.
Un match de légende pour toi ?
La victoire 4 à 3 de Nice à Monaco alors que Nice était mené 3 à 0 à Louis-II (saison 2003-2004).
Un modèle d’attaquant ?
Pipo Inzaghi.
Une idole de jeunesse ?
Poussin Meslin.
Tes passions en dehors du foot ?
J’aime bien les sports d’hiver mais avec le foot ce n’est pas possible, alors je dirais voyager.
Si tu n’avais pas été footballeur…. qu’aurais-tu aimé faire ?
J’aurais été dans la merde.
J’avais de mauvais résultats à l’école. En 6e, je disais à mes profs que j’allais être joueur de foot, c’était chaud.
Le milieu du foot, en deux mots ?
Magnifique quand tout va bien et terrible quand tout va mal.
Quelques-uns des plus beaux buts d’Alexy en pro :
Ce soir (vendredi 18 nov.), le FC Annecy disputera le 8e tour de la coupe de France à Lyon-Duchère (N2) à 19 h. Une rencontre à suivre sur FFF TV, la chaîne TV de la Fédération (lien ci-dessous):