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Robert Malm : « On a rendu la Ligue 2 populaire ! »

Consultant pour beIN SPORTS depuis 10 ans, l’ancien avant-centre retrace en long et en large son riche parcours qui l’a amené là où il est aujourd’hui, au micro, commentateur reconnu de la Ligue 2 et expert attentif d’un championnat qu’il ne connaît que trop bien. Entretien (très) long format !

Sur le plateau de BeIN Sports, avec son compère Samuel Ollivier. Photo Philippe Le Brech.

Le jour où il a brûlé son jeans, son surnom de Goldorak, ses nombreux buts (près de 200), ses clubs encore plus nombreux, ou presque, comme aimait le taquiner Samuel Ollivier, ses montées en Ligue 1, son rôle de consultant et ses fous rires à l’antenne, ou encore sa rencontre avec Rai… Ah ça, il en a à raconter, Robert Malm, « Robbie », pour les intimes et les suiveurs assidus de la Ligue 2 sur beIN SPORTS.

Sans que le temps ne paraisse long, c’est au contraire le plaisir de raconter qui a ralenti les minutes, pendant près de deux heures (!), quand le natif de Dunkerque a balayé sa longue et riche carrière (plus de 500 matchs). 13heuresfoot vous propose cet entretien en deux temps, en miroir du parcours du goleador du Nord, de son après-carrière et son regard sur la deuxième division, à un « Tac au Tac » bondissant sur le joueur Robert Malm, à l’image de l’attaquant qu’il était sur le terrain !

Au centre, à Lens

Bon, Robert, on va commencer par une question cruciale : d’où vient ce surnom de Goldorak ?!
(Il explose de rire). C’est parce que je suis un fan depuis ma plus tendre enfance de Goldorak. J’ai passé un petit peu le virus à mes garçons.

Aujourd’hui, quasiment à 50 ans, je porte des t-shirts Goldorak, et on m’appelle comme ça. Depuis tout petit, je suis fan.

Si ça ne tenait qu’à moi, j’aurais plein de figurines, des nids à poussière, je suis un inconditionnel, je connais quasi tout par cœur. Quand j’arrive à la rédaction, on me dit ‘’tiens voilà Goldorak’’. On en rigole bien.

Le style Robert Malm, c’est aussi ce sourire jusqu’à l’antenne.
Je ne conçois pas une émission ou un match sans qu’on ne puisse sourire ou rigoler à un moment, mais bon, pas tout le temps, car il faut aussi être sérieux. Ça reste un jeu le football, et quand je prends du plaisir, et bien je rigole. Quand j’ai un fou-rire, je ne me retiens pas.

BeIN, c’est d’ailleurs et peut-être le choix le plus simple à lire dans votre longue carrière. Mais comment devient-on le consultant-phare Ligue 2 pour une chaîne ?
J’ai commencé avec Eurosport, où Christophe Jammot me prend pour la Coupe du Monde en Afrique du Sud. Moi, pendant ma carrière, j’ai voulu faire ça (pour l’après). Jean-Luc Arribart m’a donné envie de faire ça, avec d’autres, Christophe Josse qui commente mon premier but en Ligue 1, David Berger, Alexandre Ruiz, Jean-Charles Sabattier époque Canal… Quand j’étais joueur, on m’envoyait souvent faire les interviews, et j’étais curieux, j’ai discuté un peu, à droite à gauche, je disais « J’aimerais bien faire ça ».

« La Ligue 2 ? Quasiment une Ligue 1 bis ! »

Te souviens-tu du premier match que tu as commenté ?
C’était en Coupe du Monde, Algérie-Slovénie (2010). Avec Rémy Tissier à l’époque. Il me fait à un moment, « Mais t’as déjà commenté ? », et je lui ai répondu que non. C’est passé quoi, et on avait une quotidienne avec, justement, Jean-Luc Arribart, Total Coupe du Monde, tous les midis. Ce sont mes premiers pas dans le monde des médias. Et ensuite, j’ai arrêté, et Charles Biétry me dit d’être patient, qu’un projet se mettait en place, et qu’il allait me rappeler. Il m’a rappelé, et c’était beIN SPORTS. Le 31 janvier 2012, j’ai fait mes premiers pas sur beIN, et quasiment dix ans plus tard, j’y suis encore.

Sous le maillot du FC Lorient.

Quel est votre regard sur l’évolution de la Ligue 2, et sa médiatisation, après tout ce temps ?
La Ligue 2 a énormément évolué, on a quasiment une Ligue 1 bis. Je le dis, il y a des coaches qui l’ont dit, comme le coach Stéphane Moulin à Caen, et il n’a pas tort. Aujourd’hui, la Ligue 2 est plus qu’ouverte, plus que médiatisée, et avec beIN SPORTS, ça fait 10 ans qu’on la met en avant. On a tout ce qu’on a maintenant car la chaîne a décidé de la mettre éditorialement en avant. J’ai commencé avec Smaïl Bouabdellah, ensuite j’étais avec Samuel Ollivier. Avec Samuel, on a un peu dépoussiéré cette Ligue 2. On lui a donné de la gueule, on a lancé des rubriques, on a mis des caméras dans les vestiaires, des micros-cravates, on a fait des « inside ». On a rendu cette L2 populaire, avec Samuel Ollivier, François Rabiller, David Benarousse… Quand je dis populaire, c’est-à-dire qu’aujourd’hui tu allumes ta télé, tu te dis « punaise, j’espère qu’il va y avoir une caméra dans le vestiaire ou un micro-cravate », etc. Tu attends le samedi pour avoir les compos d’équipes avec les coaches, que ça parle de tactique. Le téléspectateur attend quelque chose. Pour te dire, Laurent Blanc et d’autres entraîneurs de Ligue 1 regardent la Ligue 2 et disent que c’est agréable d’avoir cette fraîcheur. Je me souviens même d’une fois où Ghislain Printant m’a dit que le match n’était pas terrible, mais qu’il était resté pour nous écouter. Dans le PAF, la Ligue 2 a sa place. Le match de 15h marque le vrai début du week-end foot. On propose des choses différentes, dans les vestiaires, c’est un contrat de confiance avec les clubs, ce sont des séquences que les gens aiment, l’échauffement, les derniers mots dits, l’avant-match. On a rendu le football moins sanctuarisé. Son taux de popularité est important en France maintenant, grâce aussi à des clubs comme Lens, et les gens ne comprendraient pas qu’elle ne soit pas diffusée. Les stades sont pleins, les partenaires sont là.

« Je veux faire passer des émotions, les retranscrire »

Comment on bosse, comment on évolue dans cette carrière-là ? Là aussi, comme en tant que joueur, il y a une évolution. C’est simple, si tu ne travailles pas un minimum tes matches, si tu ne travailles pas un minimum tes équipes, un minimum des choses qui ont l’air d’être simples, tu peux t’en sortir un certain moment, mais après tu butes. Pour moi, ce n’est pas du travail, c’est du plaisir, comme quand j’étais joueur. Je veux faire passer des émotions, les retranscrire. C’est pour ça que je tire un grand coup de chapeau aux mecs à la radio, car eux quand le match est mauvais, en plus ils n’ont pas les images.

On prend d’ailleurs autant de plaisir à commenter qu’à jouer ? Quel est le match où tu as pris le plus de plaisir ?
Le match qui nous reste en mémoire, et si tu poses la question à Samuel Ollivier, je connais sa réponse, on répondra la même chose, c’est Brest-Lorient, avec Jean-Marc Furlan et Mickaël Landreau à la tête des deux équipes. Brest gagne 3-2, on a eu un match, mais d’une intensité… On a tout eu cet après-midi-là. Une pelouse excellente, deux équipes qui ont joué au football, il faisait un temps magnifique à Brest, on a eu un scénario de match comme tu aimerais en avoir tout le temps, et puis des gestes techniques de fou, comme la roulette de Gaëtan Charbonnier pour un but de Gaëtan Belaud, pfff… Franchement, on s’est régalé. C’était un moment sublime. Mais il y en a eu plusieurs. Le barrage de Lens au Paris FC, la communion avec les supporters… C’est pour ça qu’on aime le foot.

« Samuel (Ollivier) ? Il va très bien  ! »

Sous le maillot du Stade Brestois.

Rien à voir, mais comment va Samuel Ollivier ?
Il va très bien ! Je l’ai eu au téléphone pas plus tard que tout à l’heure (entretien réalisé lundi soir) ! Notre duo a marqué une belle page de l’histoire de beIN, et aujourd’hui il a décidé de prendre un autre chemin, et je respecte tout à fait son choix. Il va très bien, il est heureux dans ce qu’il fait, c’est le principal !

Quel regard, toujours sur la Ligue 2, portes-tu sur cette « première partie » de saison ? L’œil de l’expert ! Equipes, joueurs, coups de cœur, déceptions…
Déjà, première partie de saison, non, je vais rectifier ! Il reste encore 5 matches avant la mi-saison, je crois. S’il y a un petit bilan à faire avec cette trêve Coupe du Monde… Il y a le collectif bordelais qui m’impressionne. J’avoue que je suis surpris. Une autre équipe qui me surprend, c’est Le Havre, avec sa constance. Est-ce que c’est enfin la bonne année pour les Havrais ? On verra en fin de saison. Après, en termes de déception, il y a d’abord Saint-Etienne. Malgré les points de pénalité, le contexte du début, aujourd’hui il faut reconnaître que c’est la grosse déception. Ensuite, ce n’est pas vraiment de la déception, mais il y a Caen et Guingamp, au vu de leurs débuts de saison, qui sont un peu rentrés dans le rang. Peut-être un petit peu Dijon aussi. Mais ça me fait mal au cœur pour Omar Daf. Il bosse, c’est un bosseur, mais il faut que les joueurs se réveillent, après un super début de saison. Ces équipes doivent se battre pour les premières places.

« Fier d’avoir donné de l’importance à la Ligue 2 »

Revenons à ce parcours de consultant. Quelle est ta plus grande fierté ?

Sous le maillot de l’AS Cannes.

C’est d’être encore là. Et surtout d’avoir donné de l’importance à la Ligue 2 dans le paysage du foot français, bon je n’étais pas tout seul, avec Smaïl puis Samuel. Tous les acteurs du foot la regardent aujourd’hui. Et ça, pour moi, c’est une fierté. On a un petit groupe WhatsApp avec certains joueurs Clermontois en L1, ils regardent la L2. Laurent Blanc qui dit qu’il regarde, Louis Nicollin, paix à son âme, disait qu’il préférait regarder certains matches en Ligue 2 plutôt que certaines purges en L1 ! Même Guy Stéphan ou Didier Deschamps nous regardent, tu ne peux pas savoir la fierté que c’est.

Juste avant de passer au Tac au Tac, pour faire la liaison, que pense le Robert Malm d’aujourd’hui de sa carrière de joueur ?
Là aussi, je suis fier de ma carrière, de ce que j’ai pu faire. Elle aurait pu être mieux, elle aurait pu être pire. Je suis heureux d’avoir pu vivre tout ça. Et j’ai eu la reconnaissance et le respect, même si j’ai fait la grosse partie de ma carrière en L2, de tous les footballeurs en France, de mes pairs. Quand Rolland Courbis vient te dire « J’ai encore vu ton nom dans les buteurs de L2 ce week-end », t’as un peu marqué les esprits. J’ai un petit regret de ne pas avoir joué une compétition européenne. Mais j’ai fait la Coupe du Monde avec le Togo, une compétition que j’ai failli ne pas jouer. Le ministre des Sports et le président de la fédération sont venus chez moi et m’ont dit « On ne part pas de chez vous tant qu’on n’a pas votre aval pour venir en sélection » ! Ca a créé quelques tensions, je ne voulais pas piquer la place d’autres, on avait eu une discussion avec Emmanuel Adebayor d’ailleurs. La Coupe du Monde n’a pas été facile, on était un petit pays, c’était un exploit d’être là déjà. Maintenant, le Togo doit grandir, être présent une CAN sur deux, se développer.

Robert Malm, du tac au tac

« Commenter la F1 ? J’y vais sur les mains si on me demande ! »

Sous le maillot du GF38.

Meilleur souvenir sportif ?
La toute première montée en D1 avec Lorient, en 1997-1998, la première du club. Il y a aussi celle avec Nîmes en Ligue 2 (2009). On était limite relégables, et on avait effectué une remontée, un final dont tout le monde rêvait. Ce sont deux moments forts, qui représentent beaucoup.

Pire souvenir sportif ?
La relégation avec Toulouse de Ligue 1 en Ligue 2. Ce n’est pas encore trop ça qui me fait mal, c’est l’intersaison, où un dirigeant, il se reconnaîtra, me dit que je n’ai pas le niveau pour jouer en Ligue 2… Alors que je sortais de la saison d’avant avec Lorient meilleur buteur, avec 16 buts. Me dire ça… Je préfèrerais effacer ça.

Ton plus beau but ?
Contre Fabien Barthez, avec le TFC contre Monaco justement. Il y a aussi celui qui entérine la montée en L2 avec Nîmes, face à Laval !

Le but le plus important de ta carrière, ce serait donc celui-ci ?
Il fait partie des buts qui ont compté, à un moment où le scénario était idéal. Mais il y en a eu d’autres, pour le maintien par exemple. Un vraiment important, c’était contre Amiens avec Grenoble. On gagne 1-0, je le marque à la 90e pour la victoire, on se maintient avec Dominique Cuperluy, l’entraîneur. Grenoble, c’est un passage de ma carrière que je n’oublierai jamais.

Ton plus beau loupé ?
Avec Nîmes, pour mon premier match, contre Vannes, et deux occases que je dois mettre tous les jours que je n’ai pas mises ! Mais j’ai fini par marquer.

Qualités et défauts sur un terrain, selon toi ?
Ma vitesse de course, un sens du but, et puis j’avais un bon jeu de tête même si je n’étais pas le plus grand. J’étais bon dans le combat aérien, ça surprenait les défenseurs. Mon principal défaut, c’était le jeu dos au but. Mais j’allais vite, je prenais bien la verticalité comme on dit !

Le club ou l’équipe où tu as pris le plus de plaisir ?!
J’ai pris du plaisir dans tous mes clubs. C’est le maître mot de ma carrière, aller au centre de formation, jouer contre d’autres équipes, dès chez les jeunes, il fallait que je m’amuse. Si je dois donner un petit bémol, sauf sur la fin avec Cannes (National), en 2010.

Cannes, c’est donc le club où tu n’aurais pas dû signer ? L’erreur de casting de ta carrière ?
Tu sens que tu arrives au bout, il y a certaines situations, tu sens que tu es désiré, mais pas par toutes les composantes du club. Je prends moins de plaisir. L’entraîneur ne me voulait pas forcément. Mais ce n’est pas une question de personnes, de sportif, je n’aurais pas dû signer.

Le club où tu as failli signer ?
Après ma saison de meilleur buteur en Ligue 2 avec Lorient, en 97-98, j’ai failli signer au PSG. Charles Biétry avait contacté mon agent. J’aurais dû signer, et à la place je vais à Toulouse. Ça restera un regret dans ma carrière, pour anticiper une autre question.

Le club où tu aurais rêvé de jouer, dans tes rêves les plus fous ?
Au PSG ! Lens, je l’ai réalisé en étant formé là-bas et en ayant joué à Bollaert. J’aurais aussi aimé joué en Allemagne, mon style aurait pu correspondre à ce championnat.

Un stade et un club mythique pour toi ? Un public qui t’a marqué ?
En Coupe du Monde contre la Suisse avec le Togo, on avait joué à Dortmund, un stade de 80 000 personnes, l’ambiance était fantastique. Après il y a d’autres stades, Bollaert, Les Costières, le Parc, où l’ambiance est incroyable.

Un coéquipier marquant ?
Je vais en citer deux, avec qui on formait un trio à Grenoble, Thierry Debès, l’actuel entraîneur des gardiens à Ajaccio, et Sergio Rojas. On est arrivés la même année, on est partis la même année. Je dois aussi citer Bernard Lama à Lens, et Stéphane Pédron. Stéphane Pédron dans le registre du passeur, et Sergio Rojas dans le jeu, ce sont les deux coéquipiers avec qui je me suis le mieux entendu sur le terrain, on se trouvait les yeux fermés.

Un coéquipier perdu de vue que tu aimerais revoir ?
Avec mes fonctions, j’ai de la chance, je revois du monde. Je dirais Sergio Rojas, qui est retourné en argentine. On échange sur les réseaux sociaux mais j’aimerais bien le revoir en vrai.

Le joueur adverse qui t’a le plus impressionné ?
Rai. Il a un tel charisme que je suis resté devant lui bouche bée. C’était en Coupe de France, il sortait du vestiaire, dans le couloir, je suis resté presque hypnotisé. Il y a aussi Marco Simone, qui était au-dessus.

Un président marquant ?
Il y en a eu plusieurs, mais Gervais Martel, le premier. Avec Louis Nicollin, un personnage, ce sont deux passionnés. Gervais Martel a contribué au joueur que j’ai pu être, il a fait des choses pour moi, je ne sais pas si les présidents actuels pourraient le faire. Je peux parler aussi de Jean-Louis Gazeau à Nîmes.

Une causerie de coach marquante ?

Son dernier club, comme joueur, à Cannes, en National.

Plus qu’une causerie, ce sont des mots lors de ma première avec les pros à Lens. Après un tournoi de jeunes où je finis meilleur buteur, où il y avait le Barça et où on bat le Dynamo Moscou en finale, je reçois une convocation chez les pros, et Arnaud Dos Santos me dit « Si je te fais débuter le match, comment tu le prends ? Je lui réponds que je veux prendre du plaisir. Je pars en stage, en mise au vert au centre de formation avant le match. Et lors de la causerie, il soulève la feuille, et je vois mon nom, alors qu’il n’avait pas beaucoup de remplaçants à l’époque, juste trois-quatre noms. Je revois encore Cyril Magnier qui se retourne vers moi, me fait un clin d’œil et me dit « bienvenue ». Voilà, ça c’est quelque chose qui m’a marqué.

Une consigne de coach jamais comprise ?
Au niveau pro, je n’en ai pas souvenir. Paix à son âme car il est décédé il n’y a pas longtemps, mais au centre de formation de Lens, une fois avant un match, Jean Dombrowski explique des trucs, et j’avoue que je n’ai rien compris je crois ce jour-là. Mais je me dis « fais ton match, marque, et on si je me fais engueuler je me fais engueuler ». Je marque et on gagne, Jean vient me voir, et il dit « Tu vois, t’as compris ce que je t’avais dit ! ».

Une anecdote de vestiaire jamais racontée, mais que tu vas raconter aujourd’hui !
(Rires, puis il réfléchit) … Il y en a beaucoup que je ne peux pas raconter et que les gens ne peuvent pas lire ! Mais à Montpellier, un jour je mets un jean craqué, aux deux cuisses. J’arrive dans le vestiaire et Bruno Carotti me chambre, « qui t’a accroché ? », comme Fred Mendy et les autres joueurs… Je ne l’ai plus jamais remis… Et je peux le dire aujourd’hui car il y a prescription, mais je l’ai brûlé ! Ils m’ont demandé plusieurs fois pourquoi je ne le mettais plus, mais ils n’ont jamais su que j’avais fait ça.

Un match de légende ?
France-RFA 82. Tu ne peux pas savoir, je vais être grossier, mais j’ai un putain de respect pour ces champions, Michel Platini, Alain Giresse… Pour d’autres aussi, Luis Fernandez, Omar Da Fonseca, Patrice Garande, Diego Maradona…

Quelles sont les passions de Robert Malm en dehors du foot ?
J’aime beaucoup le sport, j’ai commencé par le tennis. Mon autre grande passion, ce sont les voitures. Je suis un grand fan de Formule 1, je regarde les Grands Prix, et quand je dis je regarde, je regarde tout, les différentes qualifications, le GP, etc. Le souci de ma passion pour les voitures, c’est que ça coûte cher ! Si je n’avais pas été consultant, j’aurais aimé être éducateur pour les jeunes, comme je le suis au PSG pour les attaquants, ou j’aurais essayé de commenter la F1 avec Julien Fébreau ou Christophe Malbranque. J’aurais tout fait pour commenter avec eux, j’y vais demain sur les mains si on me demande !

Pour conclure ce Tac au Tac de Robert Malm joueur, peux-tu dire un mot ou deux sur les clubs dans lesquels tu as joué ?
– Lens (réserve et D1) : Lens, ça reste mon club. J’ai tout connu là-bas, la formation, les premiers pas professionnels, la Coupe Gambardella, j’ai commencé à découvrir le haut niveau.
– Fécamp (National) : C’est le moment de ma post-formation, avec Jacky Colinet, qui nous a quittés, c’étaient deux saisons extraordinaires.
– Saint-Brieuc (D2) : L’un des grands regrets de ma carrière, avec la liquidation judiciaire du club, alors qu’on avait un beau groupe.
– Lorient (D2) : Les rapports humains extraordinaires à tous les étages, avec Christian Gourcuff qui me fait venir. Et j’y suis revenu après mon passage à Valence !
– Toulouse (D1) : La découverte de la Ligue 1. Avec Alain Giresse, mais aussi une fin que j’aurais préféré éviter. Il y a un goût d’inachevé. Mais c’est comme ça, c’est la vie.
– Valence (D2) : J’y arrive après un départ un peu contraint et forcé du TFC. Mais je rencontre Bruno Metsu, un homme extraordinaire. J’aurais tellement voulu mieux faire pour lui.
– Gueugnon (D2) : C’est la relance. Georges Bernard (manager) me tend la main et me relance complètement, où j’ai le seul regret de n’avoir pas pu rester.
– Wasquehal (D2) : Je reviens dans ma région, dans le Nord, et ça s’est super bien passé. C’est une année où on obtient un maintien rapide, important pour l’histoire du club.
– Grenoble (D2) : Ce sont trois saisons où je vis des moments forts, le maintien avec Dominique Cuperly, mais aussi un départ amer quand même, et un transfert alors que j’aurais bien fini là-bas.
– Brest (D2) : Je rencontre des personnes extras. Philippe Goursat me fait venir, je rencontre Jacky Le Gall, pour deux saisons et d’excellents souvenirs.
– Montpellier (D2) : Le père Nicollin, ce personnage, me voulait depuis plusieurs saisons. J’ai tenu ma promesse de venir alors que plusieurs clubs me voulaient.
– Nîmes (D2) : Fantastique. Voilà. La montée est un souvenir qui restera à jamais gravé dans ma mémoire. On a fait quelque chose d’extraordinaire avec le groupe.
– Cannes (National) : C’était un projet très intéressant, mais peut-être que ça n’aurait pas dû se faire, non pas pour les personnes, car j’ai rencontré des gens extraordinaires.

Texte : Clément Maillard / Mail : contact@13heuresfoot.fr / Twitter @MaillardOZD

Photos : Philippe Le Brech et DR