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Malgré une saison très aboutie à Concarneau, Faïssal Mannaï n’a pas été conservé. Pour se rapprocher de l’équipe nationale de Tunisie, le milieu offensif de 27 ans au parcours atypique, a choisi de signer à l’US Monastir avec qui il va disputer la Coupe Arabe des clubs champions.

Ce vendredi 28 juillet, Faïssal Mannaï, l’un des grands artisans de la montée en Ligue 2 de l’US Concarneau, va découvrir un autre monde. Avec l’US Monastir (Tunisie), le milieu offensif de 27 ans va débuter la phase de poule de la Coupe Arabe des clubs champions par un déplacement au Zamalek, le mythique club égyptien.

Ensuite, le lundi 31 juillet, Monastir recevra les Saoudiens de Al-Nassr où évolue le quintuple Ballon d’Or, Cristiano Ronaldo… Une confrontation que n’aurait jamais pu imaginer Faïssal, qui évoluait encore en Régional 1 il y 4 ans au JSC Bellevue Nantes tout en travaillant à côté du foot.
Pour lui, rien n’a jamais été facile. Son parcours, qui l’a mené en Division 5 Italienne, et aussi à Kairouan en Tunisie et à Montceau-les-Mines (N2) avant qu’il ne parvienne à « éclater » en National en 2020 à Cholet (puis Sète et Concarneau), a été semé d’embûches. Pour 13HeuresFoot, celui qui rêve de la sélection de Tunisie, est longuement revenu sur son itinéraire très atypique.

« Le plus court chemin pour atteindre l’équipe nationale, c’était de signer en Tunisie »

Avec Concarneau (Photo Philippe Le Brech)

Le 12 juillet dernier, Faïssal Mannaï a donc signé un contrat de deux ans avec l’US Monastir, 4e du dernier championnat de Division 1 Tunisienne. Au départ, son choix numéro 1 était pourtant de découvrir la Ligue 2 avec Concarneau. « Le coach Stéphane Mignan m’avait dit dans un premier temps que je devrais prolonger, puis qu’il hésitait puis enfin que c’était fini, raconte-t-il. Ça m’a super mal venant de lui car je le considère comme l’un des meilleurs entraîneurs français. Mais je ne lui en veux pas. Concarneau, c’était comme ma famille et ça m’a fait mal au cœur de devoir les quitter. Mais je serai leur premier supporter, je vais regarder tous leurs matchs en L2 .»

L’aventure de Concarneau terminée, le milieu offensif a eu l’embarras du choix. « J’ai eu beaucoup de propositions, y compris en L2. Mais j’ai expliqué aux clubs qui me voulaient, que la Ligue 2, c’était seulement avec Concarneau… » Originaire de Kairouan, le Franco-Tunisien a choisi de retrouver ses racines à Monastir.

« J’ai envie d’être appelé par la sélection tunisienne et je pense que le chemin le plus court pour y arriver, c’est de jouer en Tunisie. Il y a la CAN en 2024, je veux me faire remarquer. Ce serait un rêve d’enfant. Je suis venu ici en mission, pour aider mon club et mon pays. J’aurais pu gagner plus d’argent ailleurs, même dans d’autres clubs tunisiens qui m’avaient contacté, mais j’ai trouvé le cadre idéal à Monastir. C’est un club familial, qui a de bonnes installations et qui a sorti de bons joueurs. En plus, je vais pouvoir jouer la Coupe Arabe des clubs. Vu d’où je viens, c’est fabuleux… J’ai commencé en seniors en 2e division de district, il y a 4 ans je jouais en Régional 1 et je vais me retrouver à affronter Cristiano Ronaldo, l’un des meilleurs footballeurs du monde ! Mon parcours montre qu’il ne faut jamais abandonner, toujours y croire et ne pas écouter ceux qui te disent que c’est impossible. »

« Un jour en Italie, j’ai pleuré à l’entraînement »

Photo Philippe Le Brech

Faïssal Mannaï a grandi à Nantes, dans le quartier des Dervallières. Très tôt, il a intégré le grand FC Nantes. « Mais à 13 ans, il ne m’ont pas gardé à cause de problèmes de comportement », explique celui qui a ensuite évolué dans plusieurs clubs de la ville ou de la périphérie, Metallo Sport Chantenay Nantes, USSA Vertou, La Mellinet. « Sur le terrain, ça me paraissait presque trop facile, j’avais un temps d’avance, j’arrivais à voir plus loin. Mais je n’avais pas toujours le bon comportement. Tout le monde me disait aussi que j’étais le meilleur mais je ne jouais pas ou alors qu’avec l’équipe B. Mais dans ma tête, je voulais être pro. »

Il a 17 ans quand il débute en seniors avec La Mellinet. « C’était en réserve, en 2e division de district. Je jouais limite avec des « papys » ! Après, je suis monté en Régional 2. » Alors âgé de 19 ans, il part en 5e division italienne à A.S.D San Sisto Calcio, dans la région de Pérouse. « L’adaptation a été galère car j’étais tout seul et je ne parlais que le français. Un jour, j’ai pleuré à l’entraînement tellement je me trouvais nul et que je ne comprenais pas ce que l’on me demandait. Mais au bout d’un mois, ça allait quand même mieux. Ça a été une bonne expérience au final. »
Il signe ensuite en 2015 un contrat de 5 ans à la JS Kairouan, la ville dont est issue sa famille en Tunisie. « J’ai essayé mais je n’ai pas aimé mon année là-bas même si j’ai joué en Division 1 (13 matchs). J’ai cassé mon contrat et je suis rentré en France. »

« En Régional 1, je travaillais à l’aéroport de Nantes et comme livreur »

Photo Philippe Le Brech

Par l’intermédiaire du défenseur Jean-Charles Belhow, issu du même quartier que lui à Nantes, Faïssal effectue un essai à Montceau. Il parvient à convaincre le staff mais il doit attendre le 11 novembre 2016 pour pouvoir enfin débuter en National 2 face à la réserve d’Auxerre. Au total, il ne dispute que 13 matchs puis 5 lors de ses deux saisons en Saône-et-Loire. « J’ai fait des très belles rencontres mais je n’ai pas beaucoup joué. J’ai aussi été freiné par plusieurs fractures du métatarse. »

A l’été 2018, il décide de retourner chez lui à Nantes et signe à la JSC Bellevue, en Régional 1. Pour la première fois de sa vie, il travaille en parallèle du foot. « J’étais agent de piste à l’aéroport et je faisais aussi livreur pour Uber Eats. Ça ne me dérangeait pas de travailler. Dans ma tête, j’étais toujours autant déterminé à réussir, même si j’étais descendu en R1. Ma famille continuait à croire en moi et à me pousser pour que je m’accroche. Chez nous, on est très proche, il y a beaucoup d’amour. Ça m’a donné de la force. »

Sur le terrain, il a aussi retrouvé le plaisir. « L’entraîneur Loutfi Zebidi m’a dit de jouer mon foot à moi, de ne plus me poser de questions. Dans ma tête, ça m’a libéré et j’ai réalisé une grosse saison. »

« A Cholet, je voulais être fixé sur ma capacité à jouer en National »

Photo Philippe Le Brech

Malgré tout, les propositions se font rares. « J’avais Challans en N3 et Cholet, contre qui j’avais joué en R1, pour la réserve, c’est tout, se souvient-il. J’aurais gagné plus d’argent à Challans. A Cholet, j’y allais sans contrat. Mais comme l’équipe première jouait en National, j’ai voulu tenter le coup. J’ai dit à mon entourage : « Comme ça, on sera fixé. Si je suis bon, je jouerai en National, sinon je resterai un joueur de N3 ou R1…»

Auteur de bonnes prestations en réserve avec Cholet, il va bénéficier d’un petit coup du destin. « Il y a eu 4 blessés en National, puis un autre qui était avec moi en réserve qui devait monter en National. Du coup, c’est moi que l’entraîneur de l’équipe fanion, Erol Malkoç, m’a remarqué et m’a fait monter. »

Le 4 octobre 2019, il effectue ses grands débuts en National en rentrant à la 70e minute face au Gazélec Ajaccio (1-1) au stade de Mezzavia. « J’ai alterné ensuite entre la réserve et le National. Cholet m’a aussi fait signer un contrat au bout de 5 mois. »

Il effectue 7 apparitions durant la première saison (stoppée par le Covid), puis 12 la suivante. Malgré ce temps de jeu assez limité, il est remarqué par Sète, une autre équipe de National. « Sète m’a fait confiance. On a dit beaucoup de choses sur les anciens dirigeants. Mais ils ont toujours été corrects avec moi. C’est l’environnement autour du club qui était néfaste. Mais moi, je me sentais vraiment bien là-bas. En cinq mois, j’ai pu m’exprimer et montrer ce que je valais sur la durée. »
Dans l’Hérault, il enchaîne les titularisations et inscrit trois buts lors de la première partie de saison 2021-2022. Et en décembre, Concarneau vient le chercher ! « Au départ, je ne voulais pas abandonner mes potes à Sète. Mais on jouait le maintien et Concarneau la montée…»

« A Concarneau, je suis tombé au bon endroit et au bon moment »

Avec Sète. Photo Philippe Le Brech

En Bretagne, depuis son arrivée en janvier 2022, Faïssal Mannaï n’a raté que trois matchs de championnat avec Concarneau. Il en a disputé 50 pour 3 buts et 10 passes décisives.

« Je suis vraiment tombé au bon endroit et au bon moment pour évoluer. Cette saison a été la meilleure et la plus aboutie de ma carrière. Cette montée en L2 a été magnifique. Je suis content d’avoir vécu ça. Même si cela ne s’est pas terminé comme je l’aurais voulu, je ne veux garder que le bon. J’ai trouvé une famille à Concarneau et dans 10 ou 20 ans, on parlera encore de cette montée en L2 entre nous. »

Quand il se retourne sur ces années où il a connu beaucoup de bas, il se dit « fier » de lui. « Rien n’a été facile pour moi. Il s’est passé énormément de choses dans ma vie et dans ma carrière. Mais je n’ai jamais lâché. Dans le foot, ce ne sont pas toujours les meilleurs qui réussissent. A ma place, beaucoup auraient arrêté. Mais ma détermination et mon endurance m’ont permis d’arriver là où j’en suis aujourd’hui. »

Faissal Mannaï, du tac au tac

Photo Philippe Le Brech

Première fois dans un stade ?
La Beaujoire à Nantes. Je devais avoir 6 ans. Comme j’étais licencié au FC Nantes, on avait des « pass » pour rentrer !

Votre plus beau souvenir de joueur ?
La montée en L2 avec Concarneau. Juste magnifique. Une émotion forte partagée avec des personnes avec qui on formait une vraie famille.

Votre pire souvenir de joueur ?
Mon départ de Concarneau. Après tout ce qu’on venait de vivre, que mon coach, qui a fait tellement pour moi, me dise « Non on ne continue pas », ça m’a fait très mal…

Votre plus beau but ?
Dans ma carrière, j’en ai marqué des très beaux notamment à Bellevue en R1. Mais je vais ressortir celui qui m’a procuré la plus grosse émotion. C’était avec Concarneau contre Laval (18 avril 2022). Je marque le but du 2-1, du gauche, sur une passe de Fahd El Khoumisti. Il y avait 6 000 personnes au stade, c’était en direct sur Canal +. J’ai vraiment kiffé ce moment. Malheureusement, on s’est fait rejoindre ensuite à 2-2.

Avec Cholet. Photo Philippe Le Brech

Votre geste technique préféré ?
J’aime bien les crochets. Mais ce que je préfère avant tout, c’est de faire de belles passes pour mes coéquipiers. Une passe réussie, c’est aussi un geste technique.

Vos qualités et défauts sur un terrain ?
La vision du jeu, la créativité. Le fait d’arriver à créer une occasion à partir de rien. Après, mes entraîneurs m’ont souvent dit que j’étais trop généreux sur un terrain et qu’il fallait que j’arrête de défendre autant car en tant qu’ailier, on attendait plus de moi, on attendait que je sois décisif offensivement. Mais c’est dans ma nature. Je pense d’abord au collectif. J’aime faire les efforts pour mon équipe et mes coéquipiers. J’ai un gros coffre donc je peux répéter les efforts mais j’ai compris aussi que je devais moins me disperser pour garder ma lucidité.

Le joueur le plus fort que vous avez affronté ?
J’en citerais trois : Randal Kolo Muani qui était vraiment au-dessus quand il jouait à Boulogne-sur-Mer en National, Julien Maggiotti avec qui j’ai joué à Cholet puis que j’ai affronté quand il était à Laval et Mehdi Boussaïd, à Avranches, qui vient de signer au Mans.

Le joueur le plus fort avec qui vous avez joué ?
Il y en quelques-uns. J’ai déjà parlé de Julien Maggiotti avec Cholet. A Concarneau, j’ai évolué avec beaucoup de joueurs exceptionnels, Amine Boutrah, le talent qui a parlé avec ses pieds, Fahd El Khoumisti, bien sûr, Mamadou Sylla, un grand défenseur que la Ligue 2 va apprendre à connaître, Alex Georgen, Gaoussou Traoré… A Montceau, il y avait aussi Amir Nouri, qui était très fort.

Photo Philippe Le Brech

L’entraîneur ou les entraîneurs qui vous ont marqué ?
Stéphane Le Mignan. Il est au-dessus. Je me souviens qu’avant le match de Nancy, un délégué avait dit de lui que c’était une bibliothèque du foot. Il a tout résumé. Je dois beaucoup à Stéphane Le Mignan. Et même si sa décision de ne pas conserver a été un peu incompréhensible, que personne ne l’a compris même des joueurs adverses qui m’ont envoyé des messages, je ne lui en veux pas. Je lui ai pardonné. Vous ne me verrez jamais dire du mal de quelqu’un ou critiquer. Je n’ai pas été éduqué comme ça.

Le président qui vous a marqué ?
Benjamin Erisoglu à Cholet. C’est avec lui que j’ai été le plus proche et avec qui j’ai bien parlé.

Le club où vous avez pris le plus de plaisir ?
Concarneau, forcément. Je vais continuer à suivre tous leurs matchs, en tant que spectateur maintenant.

Photo Philippe Le Brech

Le club qui vous fait rêver ?
Le FC Nantes car c’est le club de ma ville.

Vos joueurs préférés ou modèles ?
Je n’ai pas de modèles. Mais j’admire Karim Benzema pour sa justesse. Il a vraiment un QI foot très élevé. Après, celui qui m’a procuré le plus de plaisir à voir jouer, c’est Hatem Ben Arfa. Ca me fait mal de voir qu’il n’a pas fait la carrière qu’il méritait par rapport à son talent. Mais je ne connais pas sa vie donc je ne me permettrais pas de juger.

Un stade mythique ?
Mes plus belles émotions, je les ai connues à Guy-Piriou à Concarneau.

Vos amis dans le foot ?
J’en ai beaucoup, avec qui je parle tous les jours. A Concarneau, on était une famille et beaucoup sont devenus comme des frères pour moi : Amine Boutrah, Gaoussou Traoré, Axel Urie, Mamadou Sylla… Il y a aussi Amir Nouri, Kadia Mendy, Moussa Niakaté. J’ai aussi une histoire particulière avec Armand Gnanduillet (ex-Le Mans, aujourd’hui à Dunkerque en L2). Je ne le connaissais pas et un jour, on s’est retrouvé avec des amis communs à faire un five à Nantes. A l’époque, je jouais en R1 à Bellevue et lui à Blackpool en League One (3e division anglaise). Deux mondes différents… Mais grâce à lui, j’ai pu aller faire un essai à Blackpool. J’y ai passé une semaine. Le coach a changé quand j’y étais et je n’ai pas été gardé. Mais ce qu’a fait Armand Gnanduillet pour moi, c’était très fort. Je lui en serai toujours reconnaissant. Je sais qu’il a tendu la main à d’autres joueurs. C’est vraiment une très bonne personne.

Photo Philippe Le Brech

Vos occupations en dehors du foot ?
Après les entraînements, c’est sieste, puis séries ou PlayStation. Je suis très casanier et très famille. J’aime bien me balader avec ma femme. J’ai une vie très tranquille.

Si vous n’aviez pas été footballeur pro ?
J’aurais été dans la restauration avec mes frères qui ont des restaurants.

Le milieu du foot en deux mots ?
On sait que c’est un milieu spécial avec des mauvaises personnes qui gravitent autour… Mais moi, je préfère ne retenir que les bonnes rencontres que j’ai faites grâce au foot. Ce que je recherche, c’est avant tout l’aspect humain. Pour moi, la vie passe avant le foot… Par exemple à Concarneau, j’étais en concurrence avec Axel Urie. Mais ça ne nous empêchait pas d’être des supers potes. D’ailleurs, on nous appelait les jumeaux ! Quand je me regarde dans une glace, je suis content. On peut tout dire de moi, que je ne suis pas bon, que j’ai raté un match. Mais je pense que personne ne vous dira « Faissal, c’est une mauvaise personne… » C’est ça le plus important pour moi. Je veux toujours rester le même. Le foot, c’est un monde égoïste, mais, moi je n’ai jamais pensé qu’à ma gueule.

Texte : Laurent Pruneta / Mail : lpruneta@13heuresfoot.fr / Twitter : @PrunetaLaurent

Photos : Philippe Le Brech

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Après quatre saisons pleines en National dans le Beaujolais, l’ex-joueur du PSG et de QRM a rejoint la Bourgogne et signé à l’UF Mâcon, promue en National 2. Pas encore une retraite même s’il sait déjà ce qu’il fera après sa carrière de joueur : il sera arbitre !

Timothée Taufflieb a changé de club durant l’intersaison mais n’a pas déménagé pour autant. Le Parisien – il est né à Colombes (Hauts-de-Seine) -, âgé de 30 ans, a acheté une maison dans l’Ain. Comme ça, il est à 25 minutes de son nouveau club, l’UF Mâconnais, et à 25 minutes de Villefranche, où travaille Marina, son épouse, et où il a porté, quatre saisons durant, le maillot bleu du FC Villefranche-Beaujolais, en National. « On n’a pas eu à déménager, non ! On est pile entre Mâcon et Villefranche, à la campagne ! On savait qu’on allait rester dans la région donc en achetant ici, on n’a pas pris de risque. On est attaché à la région, on n’est pas trop loin du Sud, pas loin des montagnes, pas loin de la famille de Paris, mon épouse est épanouie dans son travail donc c’est à moi de faire des concessions et de ne pas tout le temps la faire déménager ! »

« Tout le monde voyait Villefranche descendre »

A Villefranche, le milieu de terrain, qui a disputé 115 matchs de championnat (10 buts) et 11 en coupe de France (2 buts) au FCVB, et délivré de nombreuses avant-dernières passes ou passes décisives, était un des cadres de l’équipe qui a échoué deux années de suite au barrage d’accession en Ligue 2 : la première fois contre Niort (2021) et la seconde fois contre son ancien club, Quevilly Rouen Métropole (2022).

Il était l’un des piliers de cette formation qui a terminé deux fois 3e, une fois 7e et, c’est un exploit, 6e la saison passée ! Pourquoi un exploit ? Parce que le FCVB a passé 80 % de la saison dans la zone rouge avant de terminer en trombe, remportant 5 de ses 7 derniers matchs (16 points engrangés sur 21) ! Ce qui a permis aux joueurs de Hervé Della Maggiore de terminer à cette inespérée 6e place !

« Oui, c’est vrai, on peut dire que c’est un exploit car on était dans la zone rouge toute l’année, poursuit Timothée; On prenait beaucoup de buts. On a eu beaucoup de blessés, notamment des cadres de l’équipe, et des grosses suspensions aussi. Sur la fin de saison, on a eu quasiment l’équipe au complet et les scénarios ont tourné en notre faveur. Mais de toute façon, on savait qu’avec une victoire ou deux, on pouvait recoller ou sortir de la charrette tellement le classement était serré. On n’a rien lâché, on a bien bossé, après, on avait une belle équipe, un beau onze, on avait aussi beaucoup de jeunes qui ont découvert le National. Le coach a fait beaucoup de paris. Il a fallu qu’ils se mettent au niveau, qu’ils prennent le rythme. Tout le monde nous voyait descendre, parce que devant nous il y avait Châteauroux, Nancy ou Bourg-en-Bresse, des équipes mieux armées que nous. Finalement, on finit 6e, c’est une des plus belles saisons et un des plus beaux souvenirs pour le club ! »

« Je n’avais pas une masse de solutions »

Sous le maillot de Villefranche. (Photo FCVB)

Pourtant, malgré un certain statut et une belle cote de popularité dans le Beaujolais, Timothée a, un peu à la surprise générale, migré au Nord, à Mâcon, en National 2. Un choix mûrement réfléchi : « J’ai expliqué à mes agents que je ne voulais pas trop bouger. Je suis bien dans cette région. Je savais aussi que Hervé Della Maggiore voulait que je le suive à Bourg-en-Bresse, mais bon, la situation du club là-bas est un peu compliquée, avec un encadrement de la masse salariale. Je n’avais pas une masse de solutions. Dans mon esprit, les choses étaient claires : je savais que c’était soit Villefranche soit Mâcon. »

Ce qui a surpris aussi, c’est la rapidité avec laquelle s’est opérée le transfert et le départ de ce club où il se sentait bien, où il était très apprécié. Il faut dire que « Timo » est typiquement le genre de joueurs que n’importe quel coach aimerait entraîner : pro, sérieux, fiable, sympa, jamais un mot déplacé. La classe. « En fait, ce n’est pas que j’avais fait le tour à Villefranche, où je me plaisais énormément et où j’avais envie de continuer, ni que l’équipe était en fin de cycle ou quoi, non, pas du tout, simplement, le club de Mâcon est entré dans la danse et il y a eu des contacts; ils m’ont expliqué que s’ils accédaient en National 2 (le club a terminé 1er de la poule E de National 3 devant Pontarlier), ils seraient très intéressés par mon profil. J’ai beaucoup échangé avec le président (Alain Griezman, le papa de qui vous savez !) et le coach, Romain Paturel, et voilà ! Le président a fait un effort pour me faire venir et le coach a insisté pour que je rejoigne son équipe, et comme les discussions avec Villefranche n’ont pas abouti, j’ai signé à Mâcon. »

L’appel du pied de Maxime Jasse

Photo UF Mâcon

S’il s’est engagé dans le club qui a vu passer le champion du monde Antoine Griezman, c’est aussi parce qu’il y a eu un travail d’approche effectué en amont par un certain Maxime Jasse, son ancien coéquipier au FCVB : « Maxime jouait depuis 2 ans à Mâcon et là il vient d’intégrer le staff technique. C’est vrai que comme on se voyait en dehors du foot, il m’a parlé du projet du club en premier, des ambitions, à plusieurs reprises. Et puis ça s’est fait naturellement. »

Après sept saisons passées essentiellement en National, à l’exception de 2017-2018 en Ligue 2 avec Quevilly Rouen, « Timo » va redescendre d’un cran, en National 2, échelon qu’il n’a plus fréquenté depuis ses deux belles saisons passées de 2014 à 2016 au sein de la réserve du Paris Saint-Germain (44 matchs, 12 buts). Une progression qui lui avait d’ailleurs valu à l’époque de signer son premier contrat professionnel – d’un an – en 2015 avant d’être convoqué une première fois le 9 avril 2016 en Ligue 1 pour un déplacement à Guingamp. Et la semaine suivante, c’est le Graal : le 16 avril 2016, à nouveau convoqué dans le groupe à Caen, il remplace Gregory van der Wiel à la fin du match, ce qui lui permet d’inscrire le titre de champion de France à son palmarès avec le PSG !

Le National 2 ? « Je ne connais pas le niveau aujourd’hui, parce que ça fait déjà 7 ans que je n’y ai plus joué. Je vais redécouvir un nouveau championnat, dans un club qui a beaucoup d’ambition, qui a conservé l’ossature qui faisait sa force depuis 2 ans (deux accessions en deux saisons !) et qui a fait le nécessaire pour se renforcer au mercato. Je sais que le foot évolue tout le temps donc je m’attends à affronter de belles équipes et de bons joueurs. Il y aura peut-être des moins beaux stades qu’en National et de moins belles pelouses mais bon, cela fait partie du foot. »

« Mâcon va devenir très ambitieux »

Photo UF Mâcon

Côté ambition, là encore, le joueur, qui a effectué toutes ses classes dans sa jeunesse à Franconville, dans le Val d’Oise, là où, justement, le PSG l’avait repéré et enrôlé pour évoluer en équipe III alors qu’il avait 20 ans et faisait la misère aux défenses de Division d’Honneur Régionale (10 buts lors des 3 premières journées), ne sera pas en reste : l’UF Mâcon n’entend pas faire de la figuration en National 2, même si le club est conscient de la difficulté « sportive » qui l’attend, avec toujours 5 descentes, voire 6, dans une poule de seulement 14 équipes ! « Le staff peut s’appuyer sur le coach, Romain Paturel, qui est jeune, et qui reste sur deux montées consécutives, et aussi sur l’ancien gardien du RC Lens, Guillaume Warmuz (entraîneur des gardiens), qui amène son savoir faire et sa connaissance du foot professionnel pour faire avancer et progresser le club. L’objectif, on ne va pas le cacher, c’est d’abord de se maintenir bien sûr et ensuite terminer à la meilleure place possible. »

En débarquant à Mâcon, « Timo » connaissait déjà quelques joueurs, ce qui l’a aidé dans son intégration : « Mâcon est un club qui se structure petit à petit. Je retrouve un peu ce que j’ai connu quand je suis arrivé à Villefranche la première année en 2019, les vestiaires ont été refaits, un carré VIP a été aménagé, des travaux ont été effectués dans la tribune. On sent que le club essaie de progresser, de se professionnaliser petit à petit, de mettre les joueurs dans les meilleures conditions, de se structurer, de se moderniser. Il va devenir très ambitieux je pense. »

« Je veux devenir arbitre »

Sous le maillot de QRM. (Photo QRM)

A Mâcon, il n’est pas non plus tombé en terrain totalement inconnu : « Dans l’équipe, je connaissais Florent Perradin (ex-Bourg-en-Bresse), Kevin Collin (ex-Sedan, GOAL FC, Avranches, Béziers), Arnaud Faras (ex-GOAL FC, Luçon, Nice), Yann Benedick (ex-Villefranche, Reims, Strasbourg), Lucas Caruso (ex-Villefranche), ça c’est la patte Maxime Jasse ! »

En s’inscrivant dans le projet de Mâcon, Timothée Taufflieb a aussi, comme il le reconnaît, pris « zéro risque ». Ou plutôt, il a pris un risque mesuré. Il sait, à 31 ans au mois de décembre, qu’il est plus près de la fin que du début, et a une idée bien précise de sa reconversion : « Ce que j’aimerais faire ensuite, c’est devenir arbitre ! Mais il y a une deadline pour l’âge donc il ne me reste pas beaucoup d’années. D’autres anciens joueurs pros, comme « Jaco » (Jacques Salze, ancien coéquipier à QRM), que j’ai eu au téléphone avec avec qui on a échangé sur le sujet, Ludovic Genest, Gaëtan Deneuve, sont devenus arbitres aussi. Je vais commencer les démarches petit à petit. Je n’ai pas ce penchant pour devenir entraîneur, j’ai vraiment ce truc de l’arbitrage qui me parle depuis 5 ou 6 ans. Cela a mûri dans mon esprit quand j’étais à QRM. Par contre, comme je n’ai été pro que 3 ans dans ma carrière, je n’aurai peut-être pas le même cursus que les autres, ça c’est un peu embêtant, mais les règlements pourraient évoluer en faveur des joueurs qui ont fait une carrière en National, parce qu’on n’est pas loin des joueurs qui ont joué en Ligue 2, qui sont notés « plus facilement », qui « montent plus facilement » de division. »

Timothée Taufflieb, du tac au tac

« Je n’ai jamais croulé sous les propositions »

Meilleur souvenir sportif ?

Photo QRM

La montée avec QRM en Ligue 2, ça reste un « putain » de souvenir ! On était promu en National et le club avait fait une double montée de N2 en ligue 2, même si je n’étais pas là la saison précédente en N2… On avait une belle bande de potes. On est resté en lien bien sûr, avec Stan (Oliveira), Medhy (Guezoui), Anto (Rogie), Romain (Basque)… J’ai des contacts avec tout le monde.

Pire souvenir sportif ?
L’échec aux barrages d’accession en Ligue 2 avec Villefranche contre Niort en 2021. On avait gagné 3 à 1 à l’aller, on avait fait le plus dur, et on perd 2 à 0 au retour. On a craqué dans les dernières minutes.

Pour en revenir à ce premier barrage face à Niort, à l’issue du match aller remporté 3-1, le FCVB a donné l’impression, avec des grandes scènes de liesse, que l’accession était acquise…
C’est ce que tout le monde nous a dit après coup… C’est peut-être ce que l’on a laissé paraître, mais on sortait d’une deuxième partie de saison exceptionnelle, on gagne ce match 3-1, il y avait beaucoup d’euphorie, cela faisait 20 matchs de suite que l’on marquait donc on s’est dit qu’on marquerait à Niort. Mais le coach (Hervé Della Maggiore) nous avait mis en garde, on le savait, et on a craqué au retour à dix minutes de la fin. Il y avait beaucoup de crispation chez nous, on voulait bien faire, bien finir, je ne pense pas qu’on était monté avant ce match même si on était confiant et euphorique. On a mal géré ce match retour.

Photo FCVB

Moins de regrets donc que pour le 2e barrage face à QRM ?
Face à QRM, on était supérieur à eux techniquement et dans la conservation du ballon, mais on n’a pas réussi à les faire douter alors qu’on menait 1 à 0 à l’aller (défaite 1-2), parce que physiquement, on sentait qu’ils étaient bien plus costauds que nous, bien plus athlétiques. J’en ai d’ailleurs discuté après le match retour avec Will (Louiron, adjoint de Fabien Mercadal à l’époque et adjoint d’Olivier Echouafni aujourd’hui à QRM), ils voulaient tomber sur nous et pas sur Annecy qui avait un jeu direct et efficace. J ‘ai moins de regrets sur ce deuxième barrage car on n’a pas espéré… Même si on était forcément déçu.

Combien de buts marqués ?
Alors depuis le CFA (il compte à voix haute), 7 et 5 avec PSG, 5 à QRM en National la première année, 2 en Ligue 2 et encore 3 la dernière année de QRM, 4 la première année à Villefranche, 5 la deuxième et 2 et 2 ! Je connais par coeur, en même temps, je ne marque pas des masses ! Après, ce n’est pas pour me trouver une excuse, mais j’ai reculé sur le terrain. Je suis plus à la création du jeu. Et je n’ai jamais été un avant-centre. Donc ça doit faire une vingtaine de buts.

Photo UF Mâcon

Pourquoi as-tu choisi de faire du football ?
J’ai suivi mon deuxième frère et tout de suite, j’ai commencé dans l’équipe III, à Franconville, où j’ai effectué toutes mes classes, et l’entraîneur de l’équipe Une m’a dit « tu vas monter avec moi » et voilà… J’avais quelques dispositions, j’aimais ça, et la passion est vite venue.

Plus beau but marqué ?
En 13 ans Excellence, j’ai marqué du milieu de terrain ! Sinon, avec le PSG en CFA j’en ai mis des beaux aussi !

Sous le maillot du PSG.

Ton meilleur match ?
C’était à Châteauroux, la première saison à QRM (2016-17), lors de la 2e journée, on gagne 3 à 0 là-bas : je mets un but et je fais deux passes décisives. On avait fait notre meilleur match de la saison. Le coach, Manu Da Costa, nous avait dit de nous lâcher, il voulait nous voir tirer au but, centrer, couper les trajectoires, faire les efforts, parce qu’on venait de perdre chez nous contre Chambly lors de l’ouverture du championnat.

Pire match ?
Quand j’arrive à Villefranche, la première saison, c’était lors du dernier match avant la Covid, on va à Toulon, on perd 3 à 0, le coach m’avait mis en pointe, et j’étais sorti à la mi-temps. C’est un de mes plus mauvais matchs.

Qualités et défauts selon toi sur un terrain ?
Qualités : mon volume de jeu et ma qualité technique, les contrôles, les passes, les remises. Mes défauts : mon jeu aérien. Je me suis amélioré dans l’impact physique je pense.

La saison où tu as pris le plus de plaisir sur le terrain ?
Je pense ma deuxième saison avec Villefranche, l’année où on va aux barrages contre Niort. On était dernier à la trêve et pourtant on jouait bien, mais les résultats n’étaient pas là. Le nouveau coach est arrivé en février (Hervé Della Maggiore avait remplacé Alain Pochat), on avait fini 3e finalement. Avec QRM, la saison de la montée en Ligue 2, on avait aussi une vraie identité de jeu. Donc je dirais ces deux saisons-là.

Photo UF Mâcon.

Le club où tu n’aurais pas dû signer ?
Franchement, sur ce coup-là, je me félicite, car je n’ai fait que des bons choix. Quand je suis allé à QRM en venant du PSG, on m’a dit « Mais tu vas où, c’est quoi ça Quevilly ? » et en fait, j’ai fait un super choix car on est monté en Ligue 2 et j’ai rencontré des supers mecs, avec qui je suis encore copain. Quand je suis allé à Villefranche, idem, j’ai quitté le monde pro et on m’a dit « Mais tu vas faire quoi à Villefranche ? » J’ai fait un super choix là encore car on a fait quatre belles saisons et j’ai rencontré de super belles personnes. Donc aucun regret et aucun mauvais choix.

Photo FCVB

Le club où tu as failli signer ?
Les seules fois où j’ai eu des opportunités, ce sont avec les clubs dans lesquels j’ai signé. Je n’ai pas eu de pourparlers avec des clubs où je ne suis pas allé. Je n’ai jamais croulé sous les propositions.

Le club où tu aurais rêvé de jouer, dans tes rêves les plus fous ?
Je suis un Titi parisien, né à Paris, mon rêve, je l’ai réalisé, je suis rentré au Parc des Princes, c’est quand même incroyable ce qui m’est arrivé. Après, un rêve démesuré, je dirais jouer à Anfield Road ou à Old Trafford, en Angleterre.

Un stade et un club mythique pour toi ?
Old Trafford (Manchester United). J’aime bien le foot anglais. Quand j’étais petit, je regardais le foot anglais sur Canal plus car la chaîne en diffusait beaucoup.

Un public qui t’a marqué en National ?
Celui du Red Star, y’a toujours du monde au stade Bauer, c’est toujours sympa de jouer là-bas. Sinon, je n’ai pas trouvé de passionnés comme là-bas… sauf peut-être à Nancy aussi cette saison, où ils avaient fait entrée gratuite contre nous, à Marcel-Picot, il y avait 17 000 personnes et une ambiance de folie.

Un coéquipier marquant ?
Rémi Sergio.

Le coéquipier avec lequel tu avais ou tu as le meilleur feeling sur le terrain ?
Medhy Guezoui, Rémi Sergio… J’ai aussi adoré jouer avec Stan Oliveira et Anthony Rogie à QRM, et Maxime Blanc à Villefranche, avec qui on avait la même idée du football.

Le joueur adverse qui t’a le plus impressionné ?
Fahd El Khoumisti (Concarneau) m’a impressionné. Il répète les saisons et il met toujours autant de buts ! Et ça ce n’est pas rien. C’est un joueur intelligent, qui se déplace bien. Je trouve qu’il a beaucoup de qualités. Je ne le connais pas personnellement mais je sais qu’il m’a remplacé au PSG quand je suis parti à QRM et apparemment c’est un super mec.

Un coéquipier perdu de vue que tu aimerais revoir ?
Je suis toujours en contact avec les copains de Franconville… Mais un joueur avec qui … Je dirais Cédric Jean-Etienne ! On se parle de temps en temps mais j’aimerais bien le revoir. J’avais bien accroché avec lui à QRM.

Un coach perdu de vue que tu aimerais revoir ?
David Bechkoura, au PSG (il est aujourd’hui dans le staff de Michel Der Zakarian à Montpellier).

Un coach que tu n’as pas forcément envie de revoir ?
Aucun en particulier, ça s’est toujours très bien passé.

Un président ou un dirigeant marquant ?
Je n’ai eu que deux « vrais » présidents, Michel Mallet et Philippe Terrier, ça s’est très bien passé avec tous les deux. Je dirais Philippe Terrier, avec qui j’ai bien accroché.

Une causerie de coach marquante ?
Celle de Manu Da Costa avant le match de la montée en Ligue 2, on avait fait une mise au vert à Forges-les-Eaux, il avait fait une causerie intense, ça nous avait mis dans de bonnes dispositions.

Le joueur le plus connu de ton répertoire ?
(Il réfléchit) Jonathan Clauss.

Le stade qui t’a procuré le plus d’émotion (en dehors des clubs où tu as joués) ?
Le Parc des Princes.

Des rituels, des tocs, des manies ?
Je bois toujours mon petit Petrova (vitamine C) avant les matchs.

Que t-a-t-il manqué pour jouer durablement en Ligue 2 ?
Probablement des statistiques, parce qu’aujourd’hui c’est ce que l’on recherche, on ne regarde plus les avant dernières passes, les décalages, c’est comme ça…

Termine la phrase en un adjectif ou deux : tu étais un joueur plutôt …
Généreux.

Un numéro ?
Mon fétiche, c’est le 8. Pour le mois d’août de mes deux enfants, et quand le 8 n’est pas disponible, je prends le 13, le jour de naissance de mon premier enfant, qui est né le 13 août. Le second est né le 5 août, il va avoir 3 ans, c’est un Caladois. Le premier est Rouennais, il va avoir 5 ans ! Cette année, à Mâcon, j’ai le numéro 13.

Un modèle de joueur ?
J’aimais beaucoup Iniesta.

Une idole de jeunesse ?
Zinédine Zidane.

Le match de légende, c’est lequel pour toi ?
La finale de Ligue des Champions Milan AC – Liverpool, quand Milan menait 3 à 0 en 2005 (3-3, Liverpool vainqueur aux tirs au but).

Ta plus grande fierté ?
D’avoir fondé un belle famille et d’être heureux dans ce que je fais.

Plat préféré, boisson préféré ?
Les lasagnes de mon épouse et un petit verre de vin rouge de temps en temps.

Loisirs ?
Je les passe avec mes enfants.

Passions en dehors du foot ?
Le foot prend énormément de place, sinon de temps en temps je joue à la console ou je regarde des séries.

Dernier match vu à la télé ?
France – Ukraine lors de l’Euro Espoirs (entretien réalisé mercredi 11 juillet).

Le milieu du foot, en deux mots ?
Un milieu où l’on fait des rencontres et … Je n’ai pas envie de dire un milieu de requins, car j’ai eu la chance de connaître des vestiaires plutôt sains. Des rencontres et du plaisir !

Texte : Anthony BOYER / Mail : aboyer@13heuresfoot.fr

Photos : FCVB, QRM et UF Mâcon

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Quand nous avons lancé le site www.13heuresfoot.fr, en août 2022, nos seules interrogations étaient les suivantes : serons-nous lus ? serons-nous vus ? Et par qui ? Par combien d’entre vous ? Parce que, il faut bien le dire, la longueur de nos articles (jusqu’à 15 ou 20 minutes de lecture parfois pour certains sujets !!!) pouvait être un frein. Finalement, il n’en est rien. Et aux sujets « froids », « intemporels », nous y avons, au fil du temps, rajouté quelques sujets plus « chauds », plus dans l’actu.

Mais 13heuresfoot ne changera pas sa ligne directrice : des articles longs formats, préparés, réfléchis, chiadés, qui vont plus en profondeur. Des articles qui mettront en avant des dirigeants, des joueurs, des clubs, des bénévoles, des acteurs du football dont on parle moins. Des articles qui raconteront des histoires.

Quand nous avons lancé le site, nous nous étions dit que, si nous étions lus par 500 personnes, ce serait déjà pas si mal ! Mais finalement, c’est beaucoup plus ! Notre premier sujet, consacré au parrain du site, Fabien Mercadal, le 10 août 2022, a fait plusieurs milliers de clics et a été vu plus de 100 000 fois ! Au-delà de nos espérances !

Depuis, près de 200 articles ont été rédigés par notre « team 13 heures foot  » !

Dorénavant, chacun de nos sujets est « vu » des dizaines de milliers de fois sur nos réseaux sociaux et « lu » par plusieurs milliers de passionnés. C’est une vraie satisfaction.

L’autre satisfaction, c’est de voir que l’on commence à être « reconnu » pour ne pas dire « connu » ! C’est la preuve, aussi, que le format plaît. Que les sujets plaisent. Et cela suffit à notre bonheur.

Mercredi 26 juillet 2023, à 13 heures, nous reviendrons avec un premier sujet qui, en même temps, lancera la nouvelle saison sportive 2023-2024 ! Notre équipe sera peut-être, elle aussi, renforcée : après tout, c’est la période du mercato !

Surtout, nous continuerons de travailler sérieusement et toujours avec le même leitmotiv : la passion n’a pas de division ! Merci de votre fidélité !Et surtout… bonnes vacances !

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Le défenseur de 38 ans, qui vient de rempiler pour une saison avec le TEGG, en National 2, retrace son parcours et évoque sa longévité, son poste, son côté compétiteur qui peut « fatiguer et user », son caractère franc et son ton direct. « Parfois, j’aurais peut-être dû arrondir les angles », explique celui qui a toujours privilégié le collectif.

L’histoire d’Anthony Scaramozzino, elle est quand même à peine croyable. Dingue même. Parce que, quand il avait 13 ans, à son arrivée à l’OGC Nice, ou même 8 ans plus tard, quand il fut prêté à l’AS Cannes en National, pas grand monde aurait misé sur lui ni même pensé qu’il serait toujours dans le circuit à 38 ans et, surtout, qu’il embrasserait une carrière professionnelle de près de 20 ans !

Pas grand monde, sauf peut-être lui… et encore, même pas sûr !

Parce que son parcours fut loin d’être classique, notamment à ses débuts : une première licence à 5 ans à l’USONAC Nice, puis un passage de six saisons au Cavigal, dans le club formateur de Nice, avant une arrivée sur la pointe des crampons à l’OGC Nice, à l’âge de 13 ans : « L’USONAC, c’est le souvenir de ma grand-mère, qui m’emmenait au foot le mercredi après midi, et après, quand je suis allé au Cavigal Nice, c’était le club référence de la région en matière de formation. Mais comme j’étais « costaud » à l’époque, je jouais en équipe II ou III, en Honneur ou Pré-Honneur, même pas en Excellence ou Pré-Excellence ! Même à l’OGC Nice, au début, je jouais en équipe IV ! »

Et puis, le destin a fait le reste. Un jour, pour suivre les copains du collège, il participe au tournoi du Vieux-Nice. « Antho » brille avec le « Cavi » et tape dans l’oeil du coach de l’équipe 13 ans Honneur du Gym : « Il s’appelait Pierre. Il m’a dit « On te prend » ! Je n’ai pas été repéré, je n’ai pas fait d’essai, mais c’était pour jouer avec la 4e équipe de la catégorie ! »

Champion de France « 18 ans »

Et puis, pour le tournoi mondial pupilles de Plomelin, dans le Finistère, en Bretagne, Joseph Flachi, le coach des 13 ans Ligue, décide de convoquer tout le monde, « tous les joueurs nés en 1985, même ceux de l’équipe IV ! Et j’ai fait un excellent tournoi, ce qui m’a permis de rester en moins de 13 ans 2e année, sinon je n’aurais pas été conservé. Et tout est parti de là… »

L’histoire avec l’OGC Nice dure 10 ans ! Une finale de Gambardella perdue en 2002 au SDF contre Nantes en lever de rideau de la finale Bastia-Lorient en coupe de France, un titre de champion de France 18 ans (U19) avec l ‘OGC Nice en 2003 (face à l’OL, aux tirs au but), son premier match de Ligue 1 en mai 2004 (lancé par Gernot Rohr, il remplace José Cobos à la 68e à Montpellier / 2-2, journée 35), trois prêts (Lorient en L2, Gillingham en D3 anglaise et l’AS Cannes en National), la carrière du Niçois est lancée ! Mais les débuts ne sont pas évidents.

« Lorient, ce fut ma première expérience en Ligue 2, avec Christian Gourcuff. J’ai eu pas mal de bons coachs quand même ! Bon, Gillingham, ce fut une catastrophe : je n’ai pas été payé pendant un an. Je ne savais pas que si je ne jouais pas, je ne serais pas payé. Disons que ça m’a appris à connaître la valeur des choses. Après, à Cannes, je revenais d’une saison blanche, cela a été compliqué sportivement, en plus, je me suis « pris la tête » avec les supporters parce que sous mon maillot, j’avais le T-shirt de la Brigade Sud Nice (BSN) ! Donc bon, forcément… Mais cette saison fut une année d’apprentissage et ça m’a permis de refaire une préparation avec l’OGC Nice l’année d’après, avec le groupe de Frédéric Antonetti : « Il m’a dit, « tu fais la prépa et on voit ce que ça donne » et c’est comme ça que je suis sur le banc dès le premier match de championnat ».

« C’était le moment de prendre mon envol »

Le club lui fait une offre avant la fin de son contrat, « Mais je la repousse, parce que je pense qu’ils m’auraient encore prêté. Là, à 23 ans, c’est le bon moment de dire stop et d’aller voir ailleurs, de prendre mon envol. »

Le défenseur central de formation, repositionné latéral gauche par Gernot Rohr à Nice – « Il trouvait que j’étais trop petit pour jouer défenseur central » – s’engage à Sedan, en Ligue 2. « J’habitais à Charleville, j’étais déjà avec mon épouse, donc pour me concentrer sur le football, c’était top, et il y a eu la naissance de ma fille, Noémie, et après, je suis allé à Châteauroux, où on est né mon fils, Louka. A Châteauroux, je me suis régalé avec Didier Tholot, que j’ai retrouvé il y a 2 ans à Pau, en Ligue 2 ! »

L’Europa League avec l’Omonia Nicosie

Avec le coach de Thonon Evian Grand Genève, Bryan Bergougnoux.

C’est avec cette étiquette de joueur de Ligue 2 que le défenseur file à l’étranger, à l’Omonia Nicosie, en D1 chypriote, où il dispute la Ligue Europa, et joue dans les plus grands stades : « Pouvoir faire des matchs de coupe d’Europe au Dynamo Moscou ou au Maracana face à l’Etoile Rouge de Belgrade, franchement, c’était exceptionnel ! »

A Nicosie, il côtoie d’autres compatriotes, dont Bryan Bergougnoux, prêté par Lecce, et déjà croisé à Châteauroux – les deux hommes sont aujourd’hui liés d’amitié, et le premier entraîne le second à Thonon Evian Grand Genève en National 2 – et Sofiane Cherfa.

Mais le club a des problèmes financiers et prête « Antho » en Grèce, au Panetolikós FC, dans la ville d’Agrínio. « Là encore, j’ai joué à l’Olympiakos Le Pirée, au Panathinaikos Athènes, au Paok Salonique, des grands matchs dans des grandes ambiances ! C’était extraordinaire ! Il me restait un an de contrat, Nicosie voulait que je baisse mon salaire, mais j’ai refusé et j’ai résilié mon mon contrat. Car le RC Lens est arrivé… J’avais 31 ans, c’est fou ! Tout le monde m’avait dit que si je partais à l’étranger, je tomberais aux oubliettes. Bon, déjà, à l’étranger, financièrement, c’est beaucoup plus intéressant qu’en Ligue 2. Mais là, je signe à Lens ! »

Son arrivée à Lens, un concours de circonstances

Son arrivée en Artois ? Encore une histoire de dingue. Presque un conte de fées. « C’est fou, raconte celui que l’on surnomme « Scara »; en fait, quand j’arrive en Grèce, je dispute mon premier match à domicile, titulaire, contre Atromitos je crois, et il y a un agent français qui est au match : il est venu voir un de ses joueurs. Et lors de ce match-là, je marque et je fais une passe décisive. On gagne 4-1 chez nous. Quelque temps après, cet agent me contacte sur Facebook et me dit « Si t’es libre cet été, on peut voir ce qu’on peut faire, j’ai des contacts à Lens ». Bon, moi, je n’avais pas d’agent officiel, je lui ai dit « On verra. Si ça arrive, tant mieux, si ça n’arrive pas, ce n’est pas grave ». Je ne me prends pas la tête, et finalement, c’est arrivé ! L’agent est revenu vers moi, il a eu Antoine Kombouaré, le coach, et mon profil lui a plu. J’ai pu résilier avec Nicosie et arriver libre à Lens, qui descendait de Ligue 1, et dont la masse salariale était encadrée. Le club ne pouvait pas recruter ou payer de transfert. Cela a vraiment été un concours de circonstances ! Cela s’est fait comme ça ! C’est dingue ! Parce qu’avant ça, j’avais déjà eu plein de messages d’autres agents qui n’avaient jamais abouti et avec lui, ça a marché ! C’est pour vivre ça que je suis rentré en France, sinon, j’aurais baissé mon salaire et je serais resté à Chypre. »

Retour en National à Laval et Boulogne

Après deux saisons à Lens et un petit passage à l’UNFP, direction Laval, en National, avec Jean-Marc Nobilo et aussi Manu Pires, qu’il a connu à la formation à Nice, et François Ciccolini. Il termine meilleur latéral gauche de National lors de sa 2e saison en Mayenne avant de signer à Boulogne, toujours en National, où Laurent Guyot arrive, alors qu’Olivier Frapolli, qui l’a fait venir quelques jours plus tôt, s’en va à … Laval ! « Quand Laurent Guyot est arrivé, j’avais déjà signé à Boulogne ! Je suis toujours en contact avec le coach, on s’envoie des messages, et quand je vais voir « Bosette » (Alexy Bosetti) à Annecy, je passe voir le coach. » C’est aussi à Laval qu’il passe un diplôme universitaire, le DUGOS (Gestion des organisations sportives).

A Boulogne-sur-Mer, Antho repasse dans l’axe. Sportivement, la saison est excellente, même si la Covid stoppe tout à 9 journées de la fin : l’USBCO reste bloquée à la 3e place, à un point de la montée ! « On devait recevoir les deux premiers, Pau et Dunkerque… Et en plus, on ne joue même pas les barrages d’accession ! Il y avait de l’engouement, d’ailleurs, il y en a toujours, on l’a vu cette saison en N2 quand le club a disputé le match du maintien. »

Il retrouve la Ligue 2 à 35 ans !

A 35 ans, la fin approche. Du moins le croit-on. Car Didier Tholot et Pau lui offrent l’occasion de retrouver la Ligue 2 ! « Il voulait de l’expérience et du leadership dans l’axe, même si parfois j’ai aussi rejoué à gauche à Pau ! Il me restait 2 ans de contrat à Boulogne mais Laurent Guyot et Aurélien Capoue ont été classes, ils m’ont libéré et permis de retrouver la Ligue 2, à 35 ans. »

La fin de carrière approche. A Bourg-en-Bresse, en National, la saison 2021-2022 est bonne. C’est l’été suivant que ça se complique. « Cela s’est mal terminé avec le coach, Alain Pochat, et avec le président, David Venditelli. En fait, en fin de saison, on avait eu une discussion avec le coach et les dirigeants. Moi, je leur ai dit ce qui n’allait pas, je leur ai dit ce que je pensais, et là, je suis passé de vice-capitaine à un joueur mis à pied pendant un mois sans salaire ! Si c’était pour leur dire ce qu’ils avaient envie d’entendre, moi ça ne m’intéressait pas ! Ils n ont pas aimé ce que je leur ai dit, mais à l’arrivée, j’avais peut-être raison. Regardez cette saison… ils sont descendus sportivement. Si on est 25 joueurs à tenir le même discours, ils ne vont pas virer 25 joueurs, mais si on est 2 ou 3, c’est plus facile. Et à Laval aussi, ils ne m’ont pas gardé alors que je suis capitaine la 2e année et que je termine la saison dans l’équipe type de National, mais comme je ne m’entendais pas avec le directeur sportif (Jean Costa)… »

« Parfois, j’aurais peut-être dû arrondir les angles »

Alors, trop franc Antho, qui s’épanche plus sur les réseaux sociaux que dans les interviews ? « En fait, si je ne donne pas beaucoup d’interviews, c’est parce qu’on ne m’en demande pas ! Sinon, je ne suis pas fermé aux interviews. »

Il n’est pas fermé tout court, et ça peut lui jouer des tours : « Quand les dirigeants du club de Bourg ou le coach me posent des questions, je réponds ! Parfois ça ne fait pas plaisir, mais c’est comme ça. C’est sûr, j’aurais peut-être dû apprendre à arrondir les angles, même mon épouse me l’a dit, car elle en avait marre de déménager tous les 2 ans, ce que je comprends, car pour les enfants, ça devient compliqué. Je suis franc, direct, je n’ai pas de filtre. Je ne résonne pas de manière individuelle, je défends le groupe, je pense collectif, intérêt général. A 20 ans, j’aurais fermé ma gueule, je n’aurais pas eu le choix de toute façon. Je n’aurais rien au à dire. Mais là, à 35 ans, à Laval, à Bourg, ma carrière est faite, je n’ai aucun intérêt personnel. Et ça ne m’a pas empêché de continuer à trouver des clubs. Donc même si y’a des coachs qui ont des a priori sur moi, d’autres continuent de me faire confiance. »

Comme Bryan Bergougnoux à Thonon Evian Grand Genève (National 2). « En fait, après Bourg, je suis redescendu à Nice et je suis repassé au Centre (de formation) du Gym, j’ai vu Manu Pires (le directeur), car je comptais rentrer sur Nice avec mon épouse et mes enfants, donc je voulais me renseigner pour savoir s’ils intégraient les anciens, pour voir comment cela se passait intégrer la pré-formation ou la formation. J’ai failli signer à Saint-Jean/Beaulieu, à côté de Nice, en National 3, mais Bryan (Bergougnoux) m’a dit « On monte en N2 avec Thonon Evian, viens donner un coup de main »… »

« Avec Evian Thonon, on fera le point dans six mois »

Et le voilà qui repart, à 37 ans, en National 2, un niveau qu’il n’avait plus fréquenté depuis sa jeune époque niçoise, avec la réserve. « Au début, c’était dur, la poule Sud est compliquée… On a eu des matchs chauds, comme à Toulon, à trois journées de la fin, qui jouait sa survie. Après, pour les jeunes, c’est bien, ils apprennent, parce que, parfois, c’est le folklore ! Encore que, maintenant, ce n’est pas comme avant. Tout est filmé. Je me souviens, quand j’étais jeune, avec Gérard Buscher, en CFA (National 2), quand on allait à Vénissieux, aux Minguettes, on se prenait des gifles nous les p’tits jeunes ! Aujourd’hui, c’est plus cadré, plus pro. Les matchs de N2 étaient diffusés sur Fuchs TV même si ça s’est arrêté en fin de saison. »

Aujourd’hui, à 38 ans, Anthony a décidé de rempiler une saison avec le « TEGG ». Sa dernière tournée ? « Je ne sais pas ! J’avais signé un an la saison passée, parce que j’étais arrivé tardivement, et au final, ça s’est bien passé sportivement. Là, j’ai prolongé d’une saison, on fera le point dans six mois, je ne me prends plus la tête. Surtout après l’épisode de Bourg qui a été compliqué à vivre pour ma famille et moi. Le plus important, c’est de retrouver du plaisir sur le terrain. Retrouver une vie de groupe, ça m’a fait du bien. Je serai toujours là pour mettre de l’intensité aux entraînements, pour faire évoluer les jeunes qui vont jouer. Et puis je veux passer mes diplômes, le BEF pour commencer : c’est vrai que, maintenant, en suivant mes enfants au foot, ça m’intéresse. Quant à mon âge, il ne me pose pas de problème, du moment que je ne suis pas ridicule sur un terrain. Maintenant, attention, je serai obligé d’être performant pour jouer, je n’ai pas le choix. Mon poste ? Latéral ou défenseur ? Je sais qu’avec mon expérience et mon vécu,  je suis plus utile aujourd’hui dans l’axe qu’à gauche, par la parole, la communication. Et puis, je suis au coeur du jeu ! »

Anthony Scaramozzino, du tac au tac

« Pour un coach, je suis usant »

Meilleur souvenir sportif ?
Ma première titulaire au stade du Ray. C’était contre Auxerre, c’est Gernot (Rohr) qui m’avait lancé.

Pire souvenir sportif ?
La finale de Gambardella perdue en 2003.

Combien de buts marqués ?
Je dois pas être loin des 10… Non, je dois être pas loin de 15 si on compte le National. A Boulogne, j’ai mis 5 buts, mais 5 penaltys ! ça compte hein ! Demande à « Bosette » (Alexy Bosetti) si ça compte pas, il les prend lui (rires) !

As-tu déjà marqué contre ton camp ?
Non !

Plus belle boulette ?
Ce n’est pas vraiment une boulette, mais un penalty loupé en finale du championnat de France U19, lors de la séance des tirs au but. J ‘en ai pleuré. Heureusement, Hugo (Lloris) a tout arrêté ! Et on a gagné la finale contre Lyon !

Plus beau but marqué ?
Un coup franc contre Dunkerque avec Laval en National.

Pourquoi as-tu choisi d’être footballeur ?
Je n’ai pas choisi… Dans ma famille, j’ai deux soeurs, je suis entre les deux, et mon père ne jouait pas spécialement au foot, juste avec le Crédit Municipal, en foot entreprises; en fait, j’ai suivi les copains du collège, j ai franchi les étapes sans, au départ, penser à devenir pro.

Ton geste technique préféré ?
La spéciale ! C’est quand je reviens vers mon but, je m’emmène le ballon avec un râteau et je talonne dans le sens contraire… Mais ça c’était quand je jouais latéral ! Maintenant que je suis défenseur central, je ne la fais plus, c’est risqué !

Qualités et défauts sur un terrain, selon toi ?
Ce sont les mêmes, c’est d’être un compétiteur. C’est ce qui fait que je dure encore aujourd’hui, même si c’est en N2, mais pas question de dénigrer ce championnat, parce que c’est un beau championnat, on voit même des joueurs passés par cet échelon qui deviennent professionnels; être compétiteur au quotidien, je pense que pour les coachs, c’est usant, et c’est ça mon plus gros défaut. C’est chiant pour eux. Je suis exigeant, avec moi-même, avec les autres, je râle auprès des arbitres.

Le club ou l’équipe où tu as pris le plus de plaisir sur le terrain ?
J’en ai beaucoup ! Nice, parce que c’était mes débuts, c’était exceptionnel, et j’ai eu des joueurs qui m’ont pris sous leur aile, je pense à Pancho Abardonado, Sammy Traoré et Cyril Rool, c’était extraordinaire de vivre au quotidien avec eux même si je n’ai pas beaucoup joué mais j’ai beaucoup appris avec eux. Après, j’ai eu la période à Sedan avec un groupe de jeunes extraordinaires, l’ambiance était top. Lens aussi, avec le challenge de la montée en Ligue 1, et aussi l’Omonia Nicosie, où j’ai joué l’Europa League. Franchement, j’ai eu beaucoup de saisons enrichissantes.

Une erreur de casting ?
(catégorique) Non, aucune.

Le club où tu aurais rêvé de jouer, dans tes rêves les plus fous ?
Le Milan AC. Mon idole quand j’étais jeune, c’était Paolo Maldini, donc…

Un stade et un club mythique pour toi ?
San Siro, Milan AC. Je n’y suis jamais allé ! Parce que je ne « mange » pas football en fait, je coupe quand je rentre à la maison ! Ma famille n’a jamais été branché foot, donc ça ne m’a jamais passionné plus que ça. Mais j’aimerais y aller avec mes enfants.

Un public qui t’a marqué ? 
Omonia Nicosie et Lens.

Un coéquipier marquant ?
Pancho (Abardonado) et Cyril (Rool).

Le coéquipier avec lequel tu avais ou tu as le meilleur feeling dans le jeu ?
Bryan Bergougnoux, à Châteauroux.

Le joueur adverse qui t’a le plus impressionné ?
C’était en Ligue 2, j’étais à Sedan, et ce jour-là, Romain Hamouma, qui jouait à Laval, bah… Je n’arrivais pas à l’attraper en fait ! J’ai dû sortir à la mi-temps.

Un coéquipier perdu de vue que tu aimerais revoir ?
Karim Ziani. On a joué à Lorient ensemble. J’avais été prêté par Nice.

Un coach perdu de vue que tu aimerais revoir ?
J’ai de temps en temps Alain Wathelet par message, qui m’a formé à Nice, peut-être Gernot (Rohr)… Ou Fred Antonetti, même si je n’ai pas beaucoup joué avec lui, mais j’adorais le coach et l’homme.

Un coach que tu n’as pas forcément envie de revoir ?
Alain Pochat.

Un président marquant ?
Gervais Martel.

Une causerie de coach marquante ?
Une causerie de Didier Tholot, quand j’étais à Pau, y ‘a deux ans, on jouait le maintien en Ligue 2, on avait 12 ou 13 points à la trêve (14, Ndlr), on a fait une superbe deuxième partie de saison, on s’est sauvé. C’était une causerie en janvier, il avait établi tous les matchs qu’il nous restaient, il avait bien emmené la chose, comment on allait faire pour se maintenir, ils nous disaient qu’on avait des jokers, ils nous avait parlé des barrages, ils nous avaient bien conditionnés pour les 5 derniers mois qui restaient. On avait fini 14es.

Une consigne de coach que tu n’as jamais comprise ?
A Chypre, quand je suis arrivé, je ne parlais pas anglais… Compliqué au début.

Une anecdote de vestiaire que tu n’as jamais racontée ?
Avec l’OGC Nice, on était en stage à Saint-Martin-Vésubie, et nous, les jeunes, on ramassait les ballons à la fin de la séance, et en fait, je mets une « praline » pour en renvoyer un mais il atterrit sur la tête de Gernot (Rohr), je me retourne vite et je fais semblant de faire mes lacets, et c’est là que Pancho (Abardonado), Cyril (Rool) et Sammy (Traoré) se retournent, mais en fait, j’étais tout seul sur le terrain, et ils me disent « Arrête ton cinéma », donc je me suis retrouvé comme un con ! J’étais gêné !

Si tu avais joué défenseur central toute ta carrière ?
Euh… Je ne sais pas ce que cela aurait donné…

Le joueur le plus connu de ton répertoire ?
Hugo Lloris.

Le stade qui t’a procuré le plus d’émotion ?
Le stade du Ray à Nice. Bollaert à Lens aussi.

Une devise, un dicton ?
Tout donner. Parce que je sais que même si je ne suis pas bon, on ne pourra pas me reprocher de ne pas avoir mouillé le maillot. Cela a toujours été une de mes qualités.

Que t-a-t-il manqué pour jouer en Ligue 1 ?
De prendre conscience que c’était un métier. Comme je ne pensais pas être footballeur professionnel, je n’y étais pas préparé, surtout quand j’étais à Nice, j’avais les amis, je ne dormais pas au centre, je sortais, je profitais parce que je commençais à gagner un petit peu d’argent, même si ce n’était pas des gros contrats à l’époque, mais ça nous permettait de profiter un peu, de sortir en soirée.

Termine la phrase en un adjectif ou deux : tu es un défenseur plutôt ?
Rugueux.

Un modèle de joueur ?
Cyril Rool. J’ai énormément appris à ses côtés. Il était accessible. Et je l’avais sous la main, façon de parler !

Une idole de jeunesse ?
Paolo Maldini.

Un plat, une boisson ?
Le coca, malheureusement, et les lasagnes de mon épouse.

Tes loisirs ?
Dès que l’on peut, c’est de profiter en famille, de se faire des balades, des randonnées, maintenant que l’on est proche de la montagne. Des choses simples. On passe des bons moments. Je ne connaissais pas du tout la Haute-Savoie, c’est carrément top, le cadre de vie est top. On a le lac Léman, Annecy à côté, Genève, il fait vraiment bon vivre dans cette région. A Chypre, le cadre de vie était exceptionnel aussi, et si cela n’avait pas été pour signer à Lens, je pense que je serais resté là-bas. Bon, je n’oublie pas Nice aussi, mais je ne descends pas souvent, et cette année, je ne suis pas venu, ma fille avait le brevet.

Un film culte ?
Scarface.

Dernier match regardé à la télé ?
Le dernier match de l’équipe de France, je l’ai survolé.

Dernier match auquel tu as assisté en tant que spectateur ?
C’était Thonon Evian, justement, parce que j’étais suspendu, c’était l’avant dernière journée de championnat.

Le club de Thonon Evian Grand Genève, en deux mots ?
Beau projet.

Le milieu du foot, en deux mots ?
Un milieu extraordinaire mais qui peut briser des rêves.

Vidéo :

A lire aussi, article sur Bryan Bergougnoux :

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Texte : Anthony Boyer / Mail : aboyer@13heuresfoot.fr et contact@13heuresfoot.fr / Twitter : @BOYERANTHONY06 et @13heuresfoot

Photos : Thonon Evian Grand Genève FC