Dans le derby du Finistère, le Stade Plabennécois (N3) a fait respecter la hiérarchie et peut rêver d’une grosse affiche en 32e de finale. Les « gars sans peur » d’Ergué-Gabéric (R1), battus 2-1, sortent grandis de l’épreuve.

L’entrée des joueurs. Photo Fanch Hémery.

« 13 heures foot » était à l’ouest ce week-end. Plus précisément dans le Finistère où les nordistes du Stade Plabennécois (N3) ont gagné sur le terrain des sudistes des Paotred-Dispount d’Ergué-Gabéric (R1) qui avaient pourtant ouvert le score avant de se faire renverser sur la route des 32es de finale de la Coupe de France (1-2). Plabennec en profite pour renouer, huit ans après, avec une vieille tradition de la Coupe dont le capitaine Jérémy Pinvidic (35 ans) est le seul rescapé.

Franchement, c’était formidable : plus de 2000 spectateurs, un samedi soir, dans un petit stade de Régional 1, pour un 8e tour finistérien de Coupe de France à guichets fermés entre le nord (Plabennec) et le sud (Ergué-Gabéric). En plus, il ne faisait pas froid et, pour ceux qui lisent ça, au chaud, dans le sud de la France, il ne pleuvait pas non plus en Bretagne ce jour-là (hé non…) !

Tout était donc réuni pour que le derby nord-sud du 29 défraye la chronique et on n’a pas été déçu du scénario même s’il n’a pas souri au plus petit.

Nicolas Cloarec : « Du 50/50 »

Jérémy Pinvidic, le capitaine de Plabennec (à droite). Photo Fanch Hémery.

Les Paotred-Dispount (« les gars sans peur » en français) évoluent en R1 alors que le Stade Plabennécois vient de descendre de N2 en N3. « Mais c’est du 50/50 », avait prévenu Nicolas Cloarec. L’entraîneur plabennécois savait très bien où il mettait les pieds. A la tête de l’US Montagne (56) la saison dernière, il avait disputé la montée en N3 aux Gabéricois qui avaient dû se contenter de la deuxième place. « Mais c’est quand même une équipe de N3 que l’on rencontre chez elle », avait précisé celui qui vient d’ajouter un cinquième 32es de finale aux quatre (2014, 2015, 2016 et 2018) qu’il avait décrochés à l’époque de son coaching à l’US Concarneau.

Les Plabennécois, tombeurs de Cholet (National, 1-0) au 7e tour, étaient donc sur leurs gardes mais ça ne les a pas empêché d’être menés au score lorsque le capitaine Pierre Le Reste a confirmé qu’il ne ratait jamais les pénaltys depuis plus d’une saison qu’il les tire aux Paotred-Dispount (1-0, 27′).

Le petit stade de Lestonan était en transe mais les 2000 spectateurs ont vite été refroidis lorsque Yahyan Kubaji a sauté plus haut que tout le monde pour égaliser de la tête sur un corner de Loann Guégan (1-1, 35′).

Plabennec rêve du PSG à Le Blé !

Photo Fanch Hémery.

Au retour des vestiaires, le match aurait pu basculer pour les Gabéricois mais, dans un temps fort de Plab’, Nathan Madec a profité d’une belle ouverture de Simon Bourhis pour lober Carl Guellec d’une belle frappe enroulée (1-2, 78′).
C’était gagné pour Plabennec et pour son capitaine Jérémy Pinvindic qui en a connu d’autres sous ce maillot qu’il porte depuis… 14 ans. « Je ne sais pas combien de 32es j’ai connus à Plabennec car quand on a été plus loin en Coupe, on ne retient pas les tours précédents. »

A 35 ans, il se souvient donc très bien des exploits de son équipe, alors en National ou en CFA, et qui avait éliminé des pointures de Ligue 1 : Nice (1/32es) et Nancy (1/16es) en 2009-10, puis Reims (1/32es) en 2012-13. Mais le plus beau souvenir de Jérémy Pinvidic en Coupe de France date du jeudi 24 janvier 2013 et d’un 1/16e de finale pourtant perdu contre Lille (1-3) au stade Francis Le Blé à Brest : « Devant notre famille et nos amis, remplir un stade comme Le Blé (9753 spectateurs), pour nous Brestois, c’est quand même mythique… Certes on avait perdu, mais c’est vraiment un beau souvenir. » Un souvenir en forme de clin d’oeil vers le tirage des 32es, ce soir (ce lundi soir) : « Le coach nous parle depuis le début de la saison du PSG à Le Blé. »

La « coupe à la grimace »

Dans le vestiaire d’à côté, c’était plutôt la « coupe à la grimace » pour les Paotred-Dispount, et notamment pour l’un d’entre eux, William Guéguen-Grall, qui est passé de Plabennec à Ergué-Gabéric l’été dernier, quatre ans après avoir connu un quart de finale de la Coupe Gambardella sous le maillot de l’US Concarneau : « J’avais dit qu’un 32e de finale de la Coupe de France serait plus fort qu’un quart de finale de la Coupe Gambardella mais il aurait fallu passer. » Fin de l’aventure gabéricoise. Celle de Plabennec recommence.

La fiche technique

La joie des Plabennécois. Photo Fanch Hémery.

Arbitre : M. Leprodhomme.

Spectateurs : 2000 (guichets fermés).

Buts. Paotred-Dispount Ergué-Gabéric : Le Reste (27′ sp); Stade Plabennec : Kujabi (35′), Madec (78′).

Avertissements.

– Paotred-Dispount Ergué-Gabéric : Sébilleau (55′), Bolloré (90’+5); – Stade Plabennec : Fontaine (26′), C. Le Roux (56′).

Exclusion. Stade Plabennec : Guillou (90′ +3).

Photo Fanch Hémery.

Paotred-Dispount Ergué-Gabéric : Guellec – Thomas (Gloanec, 86′), Sébilleau, Le Reste, Herry (Lucas, 46′) – Guéguen-Grall (Diop, 82′), Prat – Le Noc, Bourglan (Guillamot, 56′), Bolloré – M. Le Roux (Le Gall, 82′).

Entraîneur : Mikaël Caoudal.

Stade Plabennec : Fontaine – C. Le Roux, Carneivero, Pinvidic, Le Goff – Guégan (Madec, 51′), Bourhis, Guillou – Pellen, Mourdi (Le Saos, 75′), Kujabi (Elin, 69′).

Entraîneur : Nicolas Cloarec.

Paroles de coachs

  • Nicolas Cloarec (Plabennec) : « C’est top ! »
Nicolas Cloarec. Photo Fanch Hémery.

« C’était un vrai match de coupe contre un adversaire de qualité. Après les renseignements pris, on savait que c’était encore plus fort que l’an dernier. On a su ne pas s’énerver après une première mi-temps ratée de notre part. On a demandé à la pause aux gars d’aller chercher ce petit supplément d’âme qu’il faut pour passer et ça nous a souri. Je suis très très heureux pour les joueurs, d’abord, et pour le club évidemment car ça va au-delà du simple vestiaire et de la joie d’un entraîneur avec ses joueurs. Aujourd’hui, beaucoup de gens sont récompensés de leurs efforts à travers ce 32e car l’inter-saison a été compliquée à Plabennec où il y a eu beaucoup de « tangage ». On est conscient des rentrées exceptionnelles que la coupe peut permettre d’engranger, on est donc aussi content d’être là pour ça, c’est important pour le club. Et, comme vous l’avez entendu dans les vestiaires, on avait en effet parlé du PSG à Le Blé car il faut trouver des sources de motivation. On l’avait mis dans la tête des joueurs, ça suit, c’est top. »

  • Mikaël Caoudal (Ergué-Gabéric): « On ne peut qu’être frustré »
Photo Fanch Hémery.

« C’était bien parti, dommage que l’on ne mette pas notre première occasion après 41 secondes de jeu. Après, les Plabennécois avaient la possession du ballon en première mi-temps mais on l’a accepté, il fallait faire attention à ne pas trop se découvrir car ils ont de beaux atouts offensifs avec Mourdi, Kujabi, Pellen, plus Guégan et Guillou (et Madec, le deuxième buteur en seconde période). On jouait bien nos transitions offensives et c’est comme ça qu’on ouvre le score en provoquant le pénalty. On savait aussi qu’ils pouvaient être dangereux sur coups de pied arrêtés, et c’est aussi comme ça qu’ils égalisent. En seconde période, on était dans un temps fort quand on prend le deuxième but, ça s’est joué sur un détail, on ne peut qu’être frustré. Mais on a montré encore une belle image, les joueurs ont montré leur capacité à hausser leur niveau, à prétendre éventuellement à aller en National 3. Et le club a montré aussi sa capacité à organiser une belle fête. Ce sont des choses importantes. Le tirage, lundi, je ne vais pas le suivre, mais on va le regarder quand il sortira et on va maintenant se concentrer sur notre championnat. » 

Texte : Denis Vergos / Mail : dvergos@13heuresfoot.fr / Twitter : @2nivergos

Photos : Fanch Hémery

Les réponses au quiz sur le National

Vous avez été nombreux à répondre au quiz ! Personne n’a trouvé les 20 bonnes réponses (il faut dire que le questionnaire était difficile) mais plusieurs d’entre vous ont obtenu 19 réponses : après départage, c’est Aurélien Coquille, 26 ans, de Vouziers, dans les Ardennes, et fan du CS Sedan Ardennes, qui remporte un maillot de son choix. Le gagnant a déjà choisi ! ce sera un maillot des … Sangliers !!!

Connaissez-vous bien le championnat National ?

1. En quelle année le championnat National, alors à deux poules, a-t-il été créé ?
A. 1992
B. 1993
C. 1994
D. 1995

Réponse B : il a été crée en 1993 suite au passage de la Division 2 de deux poules à une poule unique; du même coup, la Division 3 à six poule, avec les réserves professionnelles, est devenue le National 2 (puis CFA) à quatre poules, toujours avec les réserves professionnelles.

2. A la création du championnat, une finale entre les deux premiers de chaque poule était organisée pour attribuer le titre de champion de France de National. Le premier titre a été remporté par :
A. Guingamp
B. Châteauroux
C. Amiens
D. Perpignan

Réponse B : c’est Châteauroux qui a remporté le premier titre de champion de National en battant Guingamp en finale.

3. Quel est le club recordman du nombre de participations en National ?
A. Paris FC
B. Pau
C. Créteil
D. Gazelec Ajaccio

Réponses A et C ! Ils sont deux clubs à se partager le nombre de participations en National, Paris FC et Créteil, avec 17 saisons. Vient ensuite le Pau FC avec 16 saisons, puis le Gazelec Ajaccio avec 14 saisons.

4. Depuis la saison 2012-2013, il est possible de voir les matchs de National gratuitement sur FFF TV : quelle fut la première rencontre à être diffusée simultanément sur la plateforme de la Fédération et sur DailyMotion ?
A. Metz – Boulogne
B. Créteil – CA Bastia
C. Amiens – Colmar
D. Quevilly – Orléans

Réponse C : Amiens-Colmar.

5. Depuis la création du National, combien de clubs ont participé au moins une fois au championnat ?
A. Plus de 120 clubs
B. Entre 101 et 120 clubs
C. Entre 80 et 100 clubs
D. Moins de 80 clubs

Réponse A : 126 clubs en tout ont au moins une fois participé au championnat National depuis sa création en 1993.

6. La fin de saison 2008-2009 en National fut particulière avec de nombreuses décisions administratives à l’issue du championnat. Du coup, la saison suivante, dans la poule 2009-2010, il y a eu :
A. Six clubs de CFA (ex-National 2) promus en National
B. Sept clubs de CFA (ex-National 2) promus en National
C. Huit clubs de CFA (ex-National 2) promus en National
D. Neuf clubs de CFA (ex-National 2) promus en National

Réponse A : 6 clubs. Cette saison-là, en plus des trois descentes de Ligue 2 (Reims, Troyes et Amiens), six clubs de National 2 sont montés : Plabennec, Fréjus/Saint-Raphaël et Moulins ont été repêchés, profitant de décisions administratives, tandis que Luzenac, Hyères et Rouen accèdent en National grâce à leur place de premier amateur dans leurs poules respectives (Besançon, également promu sur le terrain, fut interdit d’accession par la DNCG).

7. Lequel de ces internationaux français n’a jamais joué en National ?
A. Olivier Giroud
B. Mathieu Valbuena
C. Ulrich Ramé
D. Corentin Martins

Réponse D : Corentin Martins. Ramé a joué en National à Angers (1996-1997), Valbuena à Libourne-Saint-Seurin (2004-2006) et Giroud à Istres (2007-2008).

8. A l’issue de saison 2001-2002, le nombre d’accessions de National en Ligue 2 fut de :
A. 3 clubs promus en Ligue 2
B. 4 clubs promus en Ligue 2
C. 5 clubs promus en Ligue 2
D. 6 clubs promus en Ligue 2

Réponse 4 : il y a bien eu quatre accessions en Ligue 2 cette saison-là (Clermont, Reims, Valence et Toulouse), suite au passage de la Ligue 1 de 18 à 20 clubs.

9. De nombreux ex ou futurs internationaux ont évolué en National, dont un certain Franck Ribéry, qui a joué dans trois clubs de cette division. Mais lesquels ?
A. Boulogne, Alès et Brest
B. Boulogne, Uzès et Brest
C. Boulogne, Beaucaire et Brest
D. Boulogne, Arles et Brest

Réponse A : Franck Ribéry, né à Boulogne, a joué en National à Boulogne, Alès et Brest.

10. Lequel de ces clubs n’a jamais évolué en National ?
A. Nevers
B. Charleville
C. Mont-de-Marsan
D. Pontivy

Réponse 10 : Pontivy.

11. Quel est le record du nombre de points marqués sur une saison par un club ?
A. 87 points
B. 91 points
C. 95 points
D. 101 points

Réponse B : c’est Bastia qui détient le record, avec 91 points marqués lors de la saison 2010-2011.

12. Quel est le record du plus petit nombre de points inscrits sur une saison par un club ?
A. 10 points
B. 14 points
C. 18 points
D. 22 points

Réponse 12 : 10 points (AC Arles, saison 1993-1994).

13. Depuis sa création, combien de clubs ont réussi l’exploit d’enchaîner deux montées consécutives de National en L2 puis de L2 en L1 dans la foulée ?
A. 10 clubs
B. 11 clubs
C. 12 clubs
D. 13 clubs

Réponse B : 11 clubs ont réussi cette performance (Guingamp, Bastia, Valenciennes, Sedan, Toulouse, Arles-Avignon, Evian-Thonon-Gaillard, Metz, Gazelec Ajaccio, Strasbourg et Amiens).

14. Un club peut, cette saison, en cas de maintien, égaler le record du nombre de présence d’affilée en National (à ne pas confondre avec le nombre de saisons au total) : lequel ?
A. Dunkerque
B. Cholet
C. Concarneau
D. Avranches

Réponse D : l’US Avranches Mont-Saint-Michel dispute cette saison sa 9e d’affilée en National et peut donc égaler le record de 10 saisons d’affilée en cas de maintien. Ce sont Cannes, Pau et Boulogne qui détiennent le record du nombre de saisons d’affilée en National, sans interruption (10).

15. Depuis la création du National, plusieurs clubs ont réussi à remporter deux titres de champion, mais combien de clubs exactement ?
A. 5 clubs
B. 6 clubs
C. 7 clubs
D. 8 clubs

Réponse A : 5 clubs. Depuis 1993, seuls le Nîmes Olympique, en 1997 et 2012 ; Clermont Foot en 2002 et 2007 ; LB Châteauroux, en 1994 et 2017 ; Red Star FC en 2015 et 2018 et le SC Bastia en 2011 et 2021 ont remporté deux titres de champion.

16. Lors de la saison 1996-1997, un club de National a parallèlement disputé une coupe d’Europe; il s’agit de :
A. SCO Angers
B. Nîmes Olympique
C. Paris FC
D. CS Sedan Ardennes

Réponse B : en 1996, le Nîmes Olympique atteint la finale de la Coupe de France, perdue contre l’AJ Auxerre. Ce parcours exceptionnel couplé au doublé coupe-championnat de l’AJA qualifie Nîmes Olympique pour la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe la saison suivante, en 1996-1997. Le club gardois atteint les huitièmes de finale, où il est éliminé en match aller-retour par l’AIK Fotboll, un club suédois.

17. Quel est le record du nombre de buts marqués par un joueur sur une saison ?
A. 29 buts
B. 31 buts
C. 33 buts
D. 35 buts

Réponse B : Greg Thil (Boulogne) avec 31 buts détient le record du nombre de buts inscrits sur une saison (2006-2007). Il devance Dominique Corroyer (30 buts, saison 1994-1995, avec le FC Rouen).

18. Quel est le record du nombre de spectateurs pour un match de National ?
A. 37 820 spectateurs
B. 32 820 spectateurs
C. 27 820 spectateurs
D. 22 820 spectateurs

Réponse C : le match de la J34 (saison 2014-2015) entre Strasbourg et Colomiers, disputé à La Meinau, avec 27 820 spectateurs, est celui qui a regroupé le plus de spectateurs en National.

19. Quel club détient le plus grand nombre de points sur une saison ?
A. SC Bastia
B. Clermont Foot
C. Evian Thonon Gaillard
D. Istres

Réponse A : Bastia (voir question 11).

20. Avec 79 buts encaissés, cette équipe détient le triste record de plus mauvaise défense de l’histoire du championnat. Il s’agit de :
A. Calais
B. Beaucaire
C. Arles
D. Epinal

Réponse B : Beaucaire fut l’équipe à avoir encaissé le plus de buts (79) sous la forme du championnat à 20 clubs, lors de la saison 2002-2003. Depuis le passage de 20 à 18 clubs en 2013, c’est Epinal qui a encaissé le plus de buts lors de la saison 2014-2015 (73 buts en 34 matchs).

Le récapitulatif de la semaine

  • Samedi 19 novembre 2022

Vincent Boutillier : « J’ai envie de reconstruire une histoire à Boulogne »

https://13heuresfoot.fr/actualites/vincent-boutillier-jai-envie-de-reconstruire-une-histoire-a-boulogne/

Des idées, du dynamisme, des convictions, une vision, une fibre entrepreneuriale, une expertise financière : le nouveau président de l’USBCO (National 2) casse les codes et sait ce qu’il veut. Mais il est déjà dans l’urgence car la situation sportive est très inquiétante…

  • Vendredi 18 novembre 2022

Alexy Bosetti (FC Annecy) : « La mentalité de notre équipe est exceptionnelle ! »

https://13heuresfoot.fr/actualites/alexy-bosetti-fc-annecy-la-mentalite-de-notre-equipe-est-exceptionnelle/

Le Niçois marqué au fer rouge (et noir) de l’OGC Nice, s’était quelque peu égaré après des débuts prometteurs en Ligue 1, il y a 10 ans déjà. Le voilà de retour en Ligue 2, et, à 29 ans, c’est un peu le début d’une deuxième carrière !

 

  • Jeudi 17 novembre 2022

Robert Malm : « On a rendu la Ligue 2 populaire ! »

https://13heuresfoot.fr/actualites/robert-malm-on-a-rendu-la-ligue-2-populaire/

Consultant pour beIN SPORTS depuis 10 ans, l’ancien avant-centre retrace en long et en large son riche parcours qui l’a amené là où il est aujourd’hui, au micro, commentateur reconnu de la Ligue 2 et expert attentif d’un championnat qu’il ne connaît que trop bien. Entretien (très) long format !

  • Mercredi 16 novembre 2022

National 2 : Ibrahima Seck, le Lion de Duvauchelle

https://13heuresfoot.fr/actualites/national-2-ibrahima-seck-le-lion-de-duvauchelle/

A 33 ans, le Sénégalais, qui s’était révélé à Epinal avec ses deux « frères » Christophe Diedhiou et Cheikh Ndoye, est de retour à Créteil, où il a fait le choix du coeur et entend bien contribuer au retour de son club en National. Pour l’instant, c’est plutôt bien parti !

  • Mardi 15 novembre 2022

Rachid Youcef : « Aubervilliers, c’est une vraie famille ! »

https://13heuresfoot.fr/actualites/rachid-youcef-aubervilliers-cest-une-vraie-famille/

Enfant de la ville et du club où il a joué pendant 13 ans, de la DH au CFA (R1 au N2), Rachid Youcef (42 ans) est l’entraîneur d’Aubervilliers (National 3) depuis 2014. Après avoir éliminé Quevilly Rouen (L2), il affronte le club réunionnais du Tampon dimanche au 8e tour de la Coupe de France. Rencontre.

  • Lundi 14 novembre 2022

Uniquement au stade Bauer, et nulle part ailleurs !

https://13heuresfoot.fr/actualites/au-stade-bauer-et-nulle-part-ailleurs/

En immersion avec les supporters du Red Star, dans un stade mythique et en chantier ! Une expérience unique en National, que nous avons vécue en « live » lors de la venue de Dunkerque. Récit.

Des idées, du dynamisme, des convictions, une vision, une fibre entrepreneuriale, une expertise financière : le nouveau président de l’USBCO (National 2) casse les codes et sait ce qu’il veut. Mais il est déjà dans l’urgence car la situation sportive est très inquiétante…

Vincent Boutillier (à gauche), ici en compagnie du président démissionnaire, Reinold Delattre.

Vincent Boutillier, le nouveau président de l’US Boulogne Côte d’Opale, n’est pas très friand des réseaux sociaux. Du moins, de ce qui peut bien se raconter dessus. Encore que ses enfants sont toujours là pour lui glisser un commentaire lu ou entendu sur Facebook, comme après sa nomination, jeudi dernier, en remplacement de Reinold Delattre, où certains l’ont déjà jugé avant d’être passé à l’action ! « Je ne veux pas être pollué par ça, ce sont mes enfants qui me donnent des retours… Si je n’ai pas de conviction, il ne faut pas que j’y aille. Les commentaires sur les réseaux ? C’est la situation du club qui veut ça. »

La situation ? Elle n’est franchement pas terrible : après dix journées de championnat, l’USBCO est en queue de peloton dans sa poule (1 victoire, 3 nuls et 6 défaites). Très loin des ambitions de début de saison.

A la tête du club depuis 2018, Reinold Delattre n’aura finalement pas fait un quinquennat : le moral en berne compte tenu de la situation sportive de l’équipe fanion, il a choisi de présenter sa démission lors d’un conseil d’administration extraordinaire. Laquelle a été acceptée à l’unanimité. Ses raisons ? Le successeur de Jacques Wattez les a déjà expliquées dans les médias : « Ma décision était prise depuis plusieurs jours. J’attendais une victoire pour passer la main, mais tout ne s’est pas passé comme prévu en Corse (défaite 1-0 de l’USBCO à Furiani) (…) Il faut beaucoup d’énergie pour être à la tête d’un club, et je n’ai pas envie de mettre l’USBCO en danger. On savait que cette année pouvait être dure. On n’a jamais parlé de remonter directement en National, mais je ne m’attendais pas à être dernier de N2. Je ne trouve plus les solutions. Je ne suis plus l’homme de la situation. »

Un aveu de faiblesse qui fait dire à son jeune successeur (44 ans) que Reinold Delattre a pris une décision très courageuse : « Il a eu l’intelligence de savoir dire stop ». Présent au bureau depuis 4 ans à ses côtés, Vincent Boutillier connaît déjà les rouages du club qu’il suit vraiment depuis 7 ans, depuis que sa fille y joue. Mais le natif de Hardelot, pas très loin de Boulogne, a l’USBCO dans le sang. Il a suivi son évolution jusqu’à l’accession en Ligue 1 en 2009. Et il a vu la suite, moins glorieuse, moins chanceuse aussi, comme en 2020, lorsque la FFF a annulé les barrages d’accession en Ligue 2. Une désillusion dont ne se sont pas remis les joueurs, à en croire le nouvel homme fort, qui détaille ici ses missions, dont celle, prioritaire, de redresser la situation sportive.

« Laissez-moi un peu de temps quand même ! »

Président, vous êtes issu de la finance : pouvez-vous, en quelques mots, présenter votre activité ?
C’est vrai, je suis un produit de la finance. J’ai fait une école de commerce et j’ai toujours eu la fibre entrepreneuriale. Je bossais chez Sony, et vers 26 ou 27 ans, j’ai voulu monter ma boîte dans le commerce en ligne. J’ai été un des premiers à vendre du meuble en ligne ! Ensuite, j’ai eu une équipe de design et j’ai désigné des meubles; j’ai aussi racheté la licence Mecano, c’etait super intéressant. On a ouvert des grosses boutiques, à Paris, Bruxelles, Lille. J’ai donc eu deux sociétés, dont « achatdesign », que j’ai revendue après des levées de fonds. Puis mon conseil de l’époque recherchait un associé avec la double casquette finance – entrepreneur, et je me suis associé avec lui. On a développé des cabinets de fusion-acquisition, ça s appelle Capstone. On a une équipe de banquiers d’affaires.

Que fait-on dans un cabinet de fusion-acquisition ?
On orchestre tout. On vend des grosses boîtes, qui valorisent de 200 à 300 millions d’euros à l’achat, et on ne conseille que des boîtes de plus de 500 millions. Mon rôle est d’orchestrer toute l’opération, la stratégie de vente, l’analyse financière. On dispose d’un gros réseau qui est vraiment notre valeur ajoutée. Ensuite on mène les négociations financières, on reçoit les lettres d’offres, on fait jouer les concurrences, on ouvre et gère les audits jusqu’à obtenir une offre ferme, et là, ça devient engageant : c’est à ce moment-là que l’on travaille avec les avocats d’affaires spécialisés en fusion-acquisition, jusqu’au moment du closing.

« Je veux maîtriser au maximum l’irrationnel »

Du coup, à côté de cela, c’est beaucoup plus simple de gérer les finances d’un club de National 2…
Gérer des équipes, gérer la finance, c’est vrai que je sais faire, j’ai les codes. La seule différence, c’est que dans ma boîte, il n’y a pas d’irrationnel, sauf peut-être le marché, que je ne maîtrise pas. Dans mon métier, quand les entreprises ne vont pas bien, y’a de la cession, quand elles sont florissantes, y’a de l’acquisition. Dans un club de foot, je l’ai bien vu avec Reinold (Delattre), qui est un ami, que je connais bien, qui est un super chef d’entreprise, on est confronté à l’irrationnel : le président, malheureusement, ne peut rien contre un attaquant qui a dix occasions de but et qui ne marque pas !

Vous n’entendez tout de même pas maîtriser ce qui ne l’est pas ?
Mon rôle, ce sera de maîtriser au maximum l’irrationnel. C’est pour ça que j’ai repris le club, pour apporter un truc. Je ne suis pas là pour prendre des « purges » (sic) par la presse à chaque défaite, ça, ca me lasse vite. Le rôle du président a un peu changé et demande une énergie de dingue. Il n’y a qu’un seul patron. J’ai vu Reinold : à la fin il n’en pouvait plus. Pour moi, ce poste, c’était maintenant, par rapport à l intensité et l’énergie qu’il réclame.

Quel était précisément votre rôle pendant 4 ans aux côtés de Reinold Delattre ?
J’avais deux rôles. D’abord, superviser les finances; bon, ça a tangué un peu, on a quand même eu deux descentes dont une, en 2021, épargnée par la Covid, et avec un bateau comme Boulogne, qui est un club vraiment structuré, il faut être vigilant. Ensuite, c’était surtout au niveau des nouveaux leviers de développement, avec un rôle économique : comment le club évolue, comment on se positionne pour que demain, si ça s’accélère sportivement, on puisse être prêt. Le club est structuré, il manque juste la performance sportive. C’est vraiment dommage que l’on n’ait pas eu la chance de monter en Ligue 2 y’a 2 ans, surtout que cela s’est passé de manière injuste. Personne n’a encore jamais compris pourquoi la FFF a annulé les barrages.

« Un recrutement doit être maîtrisé par un club et non pas par une seule personne »

Christophe Raymond, l’entraîneur de l’équipe de N2.

On a l’impression, de l’extérieur, que l’USBCO ne s’est jamais remise de cette histoire ?
Non, le club ne s’en est jamais remis, du moins sportivement. Avec Reinold, on a fait toutes les analyses. On n’a pas pu jouer notre finale d’accession en L2 contre Niort, en barrages, alors qu’on avait Randal Kolo Muani dans nos rangs, qu’on marchait sur l’eau en championnat lors de la phase retour. Les joueurs ne se sont jamais remis de ça, on l’a vu la saison suivante, on ne les a pas reconnus, ils étaient « cassés ». Nous, on pensait qu’on avait encore la bonne mayonnaise, qu’avec ces gars là on allait encore réussir, mais non. Ensuite, on a pensé que c’était un effet d’essoufflement mais on n’a pas réussi à recréer une dynamique, la faute à notre recrutement, un secteur que l’on a sous-estimé. Comme on avait « chopé » quelques « joueurs de dingue », dont Kolo Muani, ça a caché une faille du club, ça a eu un effet « écran de fumée ». Et cette faille, elle n’a pas été corrigée. Car ensuite, on a « subi » des recrutements sans bien comprendre qui on prenait. En fait, il y avait un problème de confiance parce que nous, les dirigeants, soit-disant on ne pouvait pas mesurer la qualité du joueur recruté. Or je pense qu’un recrutement doit être maitrisé par le club, et non pas par une seule personne. Et c’est clairement mon projet.

« Avant, c’était un enfer pour gagner au stade de la Libération »

Le stade de la Libération. Photo Ville de Boulogne

Comment fonctionniez-vous dans ce domaine et que comptez-vous changer ?
On avait quatre cellules de recrutement et une personne, Aurélien Capoue, qui avait le rôle de directeur sportif / recruteur, qui était assez « puissant » : je ne le critique pas, c’est juste que cela n’a pas fonctionné, mais je pense qu’on l’a laissé seul, sans cahier des charges, qu’on ne l’a pas mis dans une bonne situation. Vous savez, ici, à Boulogne, on n’est pas à Nice, même si on aimerait bien ! De novembre à mars, il faut des guerriers sur le terrain. Quand Boulogne cartonnait à l’époque, la pelouse était difficile à jouer, on avait une équipe peut-être moins technique, mais on avait onze guerriers. C’était un enfer pour venir gagner à la Libération, mais ça, on l’a un peu perdu. Nous, on a une pelouse synthétique magnifique, on a eu des bons joueurs, techniques, mais il manquait ce supplément d’âme, qui est hyper-présent à Lens. On n’a pas besoin d’être lensois pour partager des valeurs lensoises. Mais ici, je le répète, les dirigeants n’avaient aucun contrôle sur le recrutement : c’est pour ça qu’aujourd’hui, il faut comprendre pourquoi on recrute tel ou tel profil, l’analyser, le décortiquer, échanger avec l’entraîneur, le recruteur, se servir de la Data. C’est ça la limite du chef d’entreprise qui a sa danseuse, le club de foot : il se dit que comme il est bon dans son travail, il peut laisser faire, mais aujourd’hui, ça ne peut plus fonctionner comme ça. Il faut être un métronome dans l’organisation, il faut être des « top gun » dans la recherche de ces joueurs, avec nos moyens certes. On a la compétence sportive mais souvent, ça s’arrête là : on a des scouts qui font du bon boulot, ok, mais qui lit leurs rapports ? Je suis incapable de répondre. Il faut structurer tout ça.

Vous avez cité Lens en exemple, mais Boulogne n’est pas Lens…
J’adore l’USBCO, parce que je suis boulonnais, c’est évident, et parce qu’il y a une vraie âme. J’ai vu Joseph Oughourlian, le président du RC Lens, qui a passé un film sur son club, et j’ai eu la chair de poule. Y’a énormément d’émotion qui se dégage quand on voit l’histoire de Lens. Nous, à notre niveau, on a aussi la ferveur populaire. Eux, les valeurs, c’est la mine; nous c’est le port, le premier port de pêche en France et la première zone de transformation des produits de la mer en Europe, donc y’a quelque chose à Boulogne. On a une ambiance de dingue à la Libération quand on joue le haut de tableau. On a tout pour faire comme Lens. Vous vous rendez-compte, on a failli être le seul club de France avec deux ballons d’or ! On a eu Papin, qui est boulonnais, et Ribéry n’est pas passé loin ! On a aussi eu Ngolo-Kanté, et Kolo Muani.

« On va prendre un préparateur mental »

J’ai lu également que vous comptiez vous pencher sur l’aspect mental des joueurs…
Oui, on va prendre un préparateur mental, ce sera un geste fort. On doit l’officialiser sous peu. On l’avait déjà fait quand le club était en Ligue 2. Je reprends simplement ce qui a déjà fonctionné. Je me suis aperçu que notre équipe n’a jamais perdu avec plus d’un but d’écart et qu’elle encaisse des buts soit au début soit à la fin… Et elle n’a pas encore gagné à domicile. Y’a un vrai sujet de gestion des émotions, là. Les joueurs sont ultra-engagés, je ne peux rien leur reprocher sur ce plan-là, mais quand je vois certains avec les jambes en coton… On est impuissant dans les tribunes donc je cherche le détail. Un préparateur mental, ça ne peut pas être négatif de toute façon.

Qu’est-ce qu’il a de si particulier, votre club ?
Cette identité. Boulogne n’est pas une ville très riche même si elle située au centre de Côte d’Opale, entre Le Touquet et Calais, où l’on sent une ferveur grandissante, qui tire vers le haut, avec l’arrivée de capitaux belges. J’ai commencé à connaître le club de l’intérieur en suivant ma fille, le samedi, et j’ai vu qu’il n’était pas juste un club de foot. J’ai vu de l’insertion sociale, des éducateurs qui jouent un rôle énorme auprès des gamins. L’USBCO, ce n’est pas seulement une équipe fanion qui joue le samedi, c’est aussi 40 éducateurs, du don de soi, de l’insertion sociale… Quand on regarde le parcours de Franck Ribéry…

« J’aimerais rencontrer Franck Ribéry et avoir un vrai échange avec lui »

Ribéry, justement, vous n’avez pas dans l’idée de le concerner au club ?
Son père vient à tous les matchs, même en National 2. Quand Franck Ribéry est parti de Boulogne (en 2002), je ne crois pas que la fin se soit passée comme il l’aurait souhaité. J’aimerais bien le rencontrer et avoir un vrai échange. J’ai envie de reconstruire une histoire à Boulogne. J’insiste sur le mot histoire : il ne s’agit pas de recréer un club, car le club, il existe déjà, avec plein de belles choses que les présidents précédents ont effectuées. Mais qui mieux que Franck Ribéry peut représenter cette histoire ?

Revenons à un sujet plus terre à terre : l’actualité sportive. Savez-vous depuis quand Boulogne n’a plus joué en National 3 ?
Non mais je vois à votre sourire que vous le savez…

Depuis la saison 1990-1991, le club était alors en Division 4 (l’équivalent du N3) et accédait en Division 3 (N2), c’était peu avant la création du National…
On me demande souvent quelle est la place de Boulogne sur l’échiquier français. Quand on regarde les projets, les budgets, raisonnablement, c’est plutôt la future Ligue 3, si elle se construit. Je vous avoue que, cette saison, je suis très étonné de la qualité des équipes en National 2. Le club lui aussi s’est fait surprendre par rapport à ça, je pense.

« J’aurais préféré ne pas être dans l’urgence »

Aujourd’hui, l’urgence, c’est de gagner des matchs…
Oui, c’est « Comment gagner le samedi ? », c’est ma seule question actuellement. On va changer des choses pour stopper cette spirale négative. J’aurais préféré ne pas être dans l’urgence, car je risque d’être jugé sur mes actions en deuxième partie de saison, or on sait tous que le retour sur investissement sera limité, c’est comme ça, mais je suis obligé de préparer le club pour la suite, c’est mon rôle. Je ne perds pas de vue le fait que l’on doit s’ouvrir, car c’est bien boulonnais ça, de vouloir travailler entre soi. Mais ce n’est plus possible. Si on veut être compétitifs, il faut des moyens, il faut taper dans une économie un peu plus « successful » que le simple boulonnais, même si l’un n’empêche pas l’autre, car on a besoin de nos partenaires locaux, qui font vivre le club.

Le mot de la fin ?
J’ai envie de dire « Laissez-moi un tout petit peu de temps quand même » ! Si on perd encore, je ne veux pas que l’on dise, « Tu vois, Boutillier, il n’y arrive pas. » Je ne veux pas que les résultats, positifs ou négatifs, influent ma feuille de route. Même s’ils sont positifs, il faut poursuivre dans notre optique de recréer cette histoire.

Texte : Anthony BOYER / Mail : aboyer@13heuresfoot.fr / Twitter : @BOYERANTHONY06

Photos : USBCO

Le Niçois marqué au fer rouge (et noir) de l’OGC Nice, s’était quelque peu égaré après des débuts prometteurs en Ligue 1, il y a 10 ans déjà. Le voilà de retour en Ligue 2, et, à 29 ans, c’est un peu le début d’une deuxième carrière !

Photo FCA

C’est une statistique qui est un peu passée inaperçue la saison dernière en National, mais elle vaut son pesant d’or. Elle vaut surtout au FC Annecy d’évoluer cette saison en Ligue 2. Car dans le sprint final, au printemps, lorsque Laval, Villefranche, Concarneau, Châteauroux ou encore Bourg-en-Bresse, ferraillaient dans le haut du tableau en compagnie du club haut-savoyard, Alexy Bosetti a enlevé une grosse épine du pied à son équipe. Plusieurs épines même ! Six en tout ! Six banderilles. Six buts d’affilée s’il vous plaît !

Oui, le Niçois a marqué les six derniers buts de son équipe (Annecy-Sedan 2-0 à la J34 et doublé, Annecy-Sète 3-0 à la J32 et triplé, Châteauroux-Annecy 0-1 à la J31 et unique buteur).

« Pour un attaquant, marquer 6 buts de suite pour son équipe… c’est unique ! »

Sous le maillot d’Annecy, la saison passée, à Laval. Photo Philippe Le Brech.

Au total, la saison passée, il a « planté » onze fois et délivré quelques passes décisives (4), le tout en quinze titularisations. Ne calculez pas, le ratio temps « passé sur le terrain / buts marqués », est impressionnant.

Autant dire qu’il fut l’un des grands artisans du retour des Reds en deuxième division, près de 30 ans après, puisque le dernier match du FC Annecy en Division 2 remontait au 15 mai 1993 (défaite à Cannes 1 à 0), c’est à dire un mois après sa naissance (il fêtera ses 30 ans le 23 avril prochain) !

« Ces six buts d’affilée, c’est vraiment un fait marquant de ma carrière, raconte l’attaquant formé à l’OGC Nice, passé également par la JSO Villefranche-sur-Mer pendant une saison et surtout le Cavigal Nice, où tant de joueurs ont éclos. Je pense que c’est quelque chose qui n’arrive jamais dans une carrière avec une équipe qui monte. Pour un attaquant, marquer 6 buts de suite pour son équipe… C’est compliqué de faire ça, même à n’importe quel moment de la saison. En plus, là, c’était dans les quatre dernières journées. Je pense que c’est unique ! »

Unique, Alexy Bosetti l’est un peu dans son genre. Déroutant. Surprenant. Sa carrière ? Elle avait démarré très fort : victoire en coupe Gambardella avec l’OGC Nice en 2012, l’année de son premier match en Ligue 1 à Lyon (75 matchs, 10 buts), victoire en coupe du Monde des moins de 20 ans en 2013 aux côtés des Areola, Zouma, Digne, Pogba, Thauvin, Veretout, Sanogo, Kondogbia, pour ne citer qu’eux ! Bref, les voyants étaient au vert.

Des hauts et « débats »

Photo FCA

Et puis, l’Azuréen s’est un peu égaré. « Je n’ai pas fait les bons choix » concède-t-il dans l’entretien « du tac au tac » qu’il nous accordés. Un entretien où l’attaquant, revenu à un niveau plus en rapport avec ses qualités, a beaucoup ri. Le questionnaire l’a amusé, de la même manière que le football l’amuse : sur le terrain, l’adroit Alexy reste un formidable compétiteur et garde son côté « joueur ». Parfois trop même.

Son CV est à l’image de son style : atypique ! Tours, la Norvège, Laval, les Etats-Unis et même Le Puy-en-Velay il y a 2 ans où il s’est relancé, en National 2, malgré la Covid-19, avec 8 buts en seulement 9 matchs. De quoi attirer l’oeil à nouveau. Notamment celui d’Annecy.

Parce qu’il n’est pas un joueur comme les autres, son cas a parfois fait débat, pendant que sa carrière, elle, a connu des hauts et des bas. « Super attaquant mais trop petit », « Gâchette mais trop vedette », on a tout lu et entendu au sujet de ce joueur attachant, dont l’image renvoyée est à des années lumières de celle, par exemple, qu’il peut dégager sur les réseaux sociaux, où ses détracteurs ne ratent jamais une occasion de le reprendre de volée, où dans ses interviews, où il ne calcule pas et dit toujours ce qu’il pense. Ce qui, forcément, dans ce milieu « langue de bois », ne lui sert pas.

« Annecy est l’équipe qui court le plus de notre championnat ! »

Avec Annecy, la saison passée, au Red Star. Photo Philippe Le Brech.

Qu’importe, l’homme aux multiples tatouages reste naturel, s’amuse et s’en amuse. Au fait, pour le prochain tatouage, il reste de la place ? Sur le visage ??!! « Non !!! Parce qu’on ne sait jamais, si veux faire de la politique après ma carrière, à la mairie de Nice (rires !). Je continue, bien sûr, mais je ne peux pas les compter, j’en ai partout ! »

A 29 ans, Alexy Bosetti n’est donc pas fini ! Loin de là. Il est d’ailleurs en train de démontrer tout le contraire en Haute-Savoie où, mine de rien, après avoir beaucoup bougé, il semble enfin posé. Et prêt à relever le défi du maintien en Ligue 2 avec le club qu’il fréquente depuis maintenant 18 mois : « On a l’équipe qui court le plus du championnat, qui fait le plus de sprint, lâche-t-il; après on est solidaire, on se donne, on a du coeur, on est préparé à ce que ce soit dur. La mentalité de notre équipe est exceptionnelle. »

Vidéo : le doublé d’Alexy Bosetti qui a propulsé Annecy en Ligue 2 la saison dernière :

Alexy Bosetti, du tac au tac
« Mon rêve absolu, c’était de jouer à l’OGC Nice ! »

La montée avec Annecy, son plus beau souvenir !

Meilleur souvenir sportif ?
L’accession avec Annecy la saison dernière.

Pire souvenir sportif ?
La période décembre 2015 / janvier 2016, j’étais à Tours, j’étais en dépression, pas facile.

Ton plus beau but ?
Nice-Bordeaux (août 2014).

Le but le plus important de ta carrière ?
Celui de Sedan en mai dernier, avec Annecy, qui nous permet d’assurer la montée.

Ton plus beau loupé ?
J’en ai un qui me vient en tête, avec Nice, à Saint-Etienne, je suis à un mètre, et je tape sur Stéphane Ruffier !

Premier match en L1 ?
Lyon-Nice, en mai 2012, c’était pour la dernière de Hugo Lloris à Lyon, et la dernière journée de championnat; on a gagné 4 à 3.

Premier but en L1 ?
Contre Valenciennes, lors de l’inauguration de l’Allianz Riviera à Nice, en septembre 2013. Mais le tout premier en pro, c’était en coupe de la Ligue à Montpellier, j’ai la date tatouée sur mon pied, 28 novembre 2012.

Pourquoi as-tu choisi d’être attaquant ?
Je n’ai pas eu le choix, on m’a mis devant !

Première fois dans un stade ?
Mon premier souvenir, c’est Nice-Istres en Ligue 2, le match de la montée, l’année du retour de Nice en Ligue 1, en 2002, j’avais 9 ans. Mais j’allais déjà au stade avant, sauf que là, c’est vraiment LE souvenir marquant de mon enfance, avec l’envahissement du terrain à la fin.

Ton geste technique préféré ?
Le piqué, le petit lob.

Lors de la saison 2020-2021, Alexy a inscrit un quadruplé en N2, inscrivant notamment deux lobs !

Au Puy, il n’a joué qu’une saison, et encore, tronquée par la Covid, mais il avait noué des liens forts. Photo S. Ricou

Qualités et défauts sur un terrain, selon toi ?
Qualité, buteur, et défaut, il me manque du physique, de la puissance, de la taille.

Le club ou l’équipe où tu as pris le plus de plaisir ?!
(Il hésite) Annecy la saison passée.

Le club où tu n’aurais pas dû signer ? L’erreur de casting de ta carrière ?
Tours.

Le club où tu aurais rêvé de jouer, dans tes rêves les plus fous ?
Mon rêve absolu, c’était de jouer à Nice, alors… A part Nice, y’a pas de club qui me fait rêver, sauf en Italie. Allez, un club italien.

Le club où tu ne pourrais pas jouer…. ?
Y’en a plein (rires). Il doit y avoir au moins les 3/4 des clubs français (rires).

Un stade et un club mythique pour toi ?
Boca Juniors, la Bombonera, à Buenos Aires (Argentine). J’attends que Dario Cvitanich m’invite !

Un public qui t’a marqué ?
Constantine, en Algérie, où on avait joué en match amical de préparation avec l’OGC Nice. L’ambiance… J’avais halluciné.

Sous le maillot du Puy Foot 43. Photo Sébastien Ricou.

Un coéquipier marquant ?
Mario (Balotelli), c’était une star, et sinon Didier Digard, capitaine à Nice, il m’impressionnait par son charisme. Et comme pote, je dirais « Bauthé » (Eric Bauthéac).

Le coéquipier avec lequel tu avais le meilleur feeling dans le jeu ?
Je m’entendais super bien avec « Baho » (Stéphan Bahoken). On se trouvait les yeux fermés. Il a toutes les qualités que je n’ai pas. Le truc, c’est que je ne suis pas resté longtemps dans les clubs où je suis passé, je suis en train de battre mon record, là, à Annecy, un an et demi (rires) ! Allez, je me lance, Lolo Dufau (rires). Avec Lolo ça se passait pas mal franchement !

Le joueur adverse qui t’a le plus impressionné ?
Kurt Zouma. J’ai joué contre lui et avec lui.

Un coéquipier perdu de vue que tu aimerais revoir ?
J’aimerais bien rejouer avec Kevin Perrot (Laval), je l’ai eu au téléphone hier, il a un souci à la cheville le pauvre. C’est celui avec lequel je suis le plus proche dans le foot.

Photo S. Ricou

Un président marquant ?
Jean-Pierre Rivère (OGC Nice).

Un président à oublier ?
Vu ma carrière, je dirais Jean-Marc Ettori (Tours).

Une causerie de coach marquante ?
A Toulouse, on ne jouait plus rien avec Nice et le président a sextuplé la prime, on était 17e et si on gagnait on pouvait passer 13e. On menait 3 à 0 à la 50e et on a gagné 3-2 !

Une consigne de coach que tu n’as jamais comprise ?
Aux Etats-Unis j’avais un coach qui ne voulait pas qu’on presse, à Oklahoma.

Sous le maillot du Stade Lavallois, en 2017. Photo Philippe Le Brech.

Une anecdote de vestiaire que tu n’as jamais racontée ?
Je me suis pris un rouge à Toulouse, on était à 3-3, je rentre aux vestiaires, puis les joueurs rentrent après le match, je voyais tous les joueurs contents, je n’ai pas compris pourquoi, car j’étais dégoûté, en fait, je n’avais pas compris qu’on avait gagné 4-3, c’est Kevin Anin qui avait marqué le 4e.

Le joueur le plus connu de ton répertoire ?
Lucas Digne.

Combien de véritables amis dans le foot ?
Six ou sept.

Combien de cartons rouges ?
Un seul. Celui de Toulouse justement, et je n’avais même pas touché le mec !

Avec Le Puy Foot 43 (ici à Angers), en National 2. Photo Philippe Le Brech

Peux-tu dire une phrase ou deux, pas plus, sur les clubs dans lesquels tu as joués :

  • OGC Nice : Mon rêve qui est devenu réalité.
  • Tours : Mon premier départ de Nice. C’était très compliqué.
  • Sarpsborg (Norvège) : Pfff… Une expérience… par défaut. Voilà. Je voulais revenir à Nice mais cela n’a pas pu se faire. J’ai rencontré Malaury Martin là-bas, qui jouait également en Norvège, c’est un des seuls trucs positifs que je retiens (rires).
  • Laval : Je me relance avec Manu Pirès notamment. C’est dommage, ça ne s’est pas fini comme je l’aurais voulu mais bon… J’ai aimé Laval.
  • Oklahoma : Une opportunité d’aller aux Etats-Unis, mais l’adaptation a été compliquée, puis j’ai été échangé à El Paso.
  • El Paso : Le rêve américain mais grosse frustration avec l’arrivée de la Covid.
  • Le Puy : Humainement fantastique, avec les dirigeants, le président, le groupe, même si, là encore, ça s’est mal fini avec cette défaite 4 à 0 à Rumilly en 8e de finale de la coupe de France. Je me suis fait des bons potes là-bas.
  • Annecy : Honnêtement, comme je le disais l’an passé, c’est le miracle permanent. 66 points, c’est une saison exceptionnelle. La montée était inespérée. Et puis, le fait que je marque les six derniers buts pour mon équipe. C’est unique.

Un joueur de l’OGC Nice ?
Jean-Philippe Mattio et Fred Gioria.

Un coach de l’OGC Nice ?
Gernot Rohr, c’est les premiers souvenirs pour moi.

Photo FCA

Une devise ?
Je n’en ai pas. Mais je pense que plus tu travailles, plus tu es récompensé.

Un chiffre ?
le 23. c’est pour ma date de naissance, 23 avril 1993.

Un plat, une boisson ?
Je mange toujours la même chose ! Un plat ? Allez, comme je suis en Haute-Savoie, une raclette !! Une boisson ? Je ne bois pas d’alcool… Allez, une Despé !

Un endroit à Annecy ?
Mon village, où j’habite, ça s’appelle Chapeiry, c’est à 10-15 minutes d’Annecy.

Un endroit à Nice ?
Le Kiosque, chez Alex, sur la Prom’. Et oui !

Avec Laval. Photo Philippe Le Brech.

Que t-a-t-il manqué pour jouer durablement en Ligue 1 ?
De faire le bon choix. A un moment donné, j’ai fait les mauvais choix.

Termine la phrase en un mot ou deux : tu es un attaquant plutôt …
Adroit et intelligent.

Un match de légende pour toi ?
La victoire 4 à 3 de Nice à Monaco alors que Nice était mené 3 à 0 à Louis-II (saison 2003-2004).

Un modèle d’attaquant ?
Pipo Inzaghi.

Photo Philippe Le Brech.

Une idole de jeunesse ?
Poussin Meslin.

Tes passions en dehors du foot ?
J’aime bien les sports d’hiver mais avec le foot ce n’est pas possible, alors je dirais voyager.

Si tu n’avais pas été footballeur…. qu’aurais-tu aimé faire ?
J’aurais été dans la merde.

J’avais de mauvais résultats à l’école. En 6e, je disais à mes profs que j’allais être joueur de foot, c’était chaud.

Le milieu du foot, en deux mots ?
Magnifique quand tout va bien et terrible quand tout va mal.

Quelques-uns des plus beaux buts d’Alexy en pro :

Ce soir (vendredi 18 nov.), le FC Annecy disputera le 8e tour de la coupe de France à Lyon-Duchère (N2) à 19 h. Une rencontre à suivre sur FFF TV, la chaîne TV de la Fédération (lien ci-dessous):

https://ffftv.fff.fr/video/6313724395112/8e-tour-i-lyon-la-duchere-fc-annecy-en-direct-18h50


Texte : Anthony BOYER / Mail : aboyer@13heuresfoot.fr / Twitter : @BOYERANTHONY06

Photos : Philippe Le Brech, FC Annecy et Sébastien Ricou

Consultant pour beIN SPORTS depuis 10 ans, l’ancien avant-centre retrace en long et en large son riche parcours qui l’a amené là où il est aujourd’hui, au micro, commentateur reconnu de la Ligue 2 et expert attentif d’un championnat qu’il ne connaît que trop bien. Entretien (très) long format !

Sur le plateau de BeIN Sports, avec son compère Samuel Ollivier. Photo Philippe Le Brech.

Le jour où il a brûlé son jeans, son surnom de Goldorak, ses nombreux buts (près de 200), ses clubs encore plus nombreux, ou presque, comme aimait le taquiner Samuel Ollivier, ses montées en Ligue 1, son rôle de consultant et ses fous rires à l’antenne, ou encore sa rencontre avec Rai… Ah ça, il en a à raconter, Robert Malm, « Robbie », pour les intimes et les suiveurs assidus de la Ligue 2 sur beIN SPORTS.

Sans que le temps ne paraisse long, c’est au contraire le plaisir de raconter qui a ralenti les minutes, pendant près de deux heures (!), quand le natif de Dunkerque a balayé sa longue et riche carrière (plus de 500 matchs). 13heuresfoot vous propose cet entretien en deux temps, en miroir du parcours du goleador du Nord, de son après-carrière et son regard sur la deuxième division, à un « Tac au Tac » bondissant sur le joueur Robert Malm, à l’image de l’attaquant qu’il était sur le terrain !

Au centre, à Lens

Bon, Robert, on va commencer par une question cruciale : d’où vient ce surnom de Goldorak ?!
(Il explose de rire). C’est parce que je suis un fan depuis ma plus tendre enfance de Goldorak. J’ai passé un petit peu le virus à mes garçons.

Aujourd’hui, quasiment à 50 ans, je porte des t-shirts Goldorak, et on m’appelle comme ça. Depuis tout petit, je suis fan.

Si ça ne tenait qu’à moi, j’aurais plein de figurines, des nids à poussière, je suis un inconditionnel, je connais quasi tout par cœur. Quand j’arrive à la rédaction, on me dit ‘’tiens voilà Goldorak’’. On en rigole bien.

Le style Robert Malm, c’est aussi ce sourire jusqu’à l’antenne.
Je ne conçois pas une émission ou un match sans qu’on ne puisse sourire ou rigoler à un moment, mais bon, pas tout le temps, car il faut aussi être sérieux. Ça reste un jeu le football, et quand je prends du plaisir, et bien je rigole. Quand j’ai un fou-rire, je ne me retiens pas.

BeIN, c’est d’ailleurs et peut-être le choix le plus simple à lire dans votre longue carrière. Mais comment devient-on le consultant-phare Ligue 2 pour une chaîne ?
J’ai commencé avec Eurosport, où Christophe Jammot me prend pour la Coupe du Monde en Afrique du Sud. Moi, pendant ma carrière, j’ai voulu faire ça (pour l’après). Jean-Luc Arribart m’a donné envie de faire ça, avec d’autres, Christophe Josse qui commente mon premier but en Ligue 1, David Berger, Alexandre Ruiz, Jean-Charles Sabattier époque Canal… Quand j’étais joueur, on m’envoyait souvent faire les interviews, et j’étais curieux, j’ai discuté un peu, à droite à gauche, je disais « J’aimerais bien faire ça ».

« La Ligue 2 ? Quasiment une Ligue 1 bis ! »

Te souviens-tu du premier match que tu as commenté ?
C’était en Coupe du Monde, Algérie-Slovénie (2010). Avec Rémy Tissier à l’époque. Il me fait à un moment, « Mais t’as déjà commenté ? », et je lui ai répondu que non. C’est passé quoi, et on avait une quotidienne avec, justement, Jean-Luc Arribart, Total Coupe du Monde, tous les midis. Ce sont mes premiers pas dans le monde des médias. Et ensuite, j’ai arrêté, et Charles Biétry me dit d’être patient, qu’un projet se mettait en place, et qu’il allait me rappeler. Il m’a rappelé, et c’était beIN SPORTS. Le 31 janvier 2012, j’ai fait mes premiers pas sur beIN, et quasiment dix ans plus tard, j’y suis encore.

Sous le maillot du FC Lorient.

Quel est votre regard sur l’évolution de la Ligue 2, et sa médiatisation, après tout ce temps ?
La Ligue 2 a énormément évolué, on a quasiment une Ligue 1 bis. Je le dis, il y a des coaches qui l’ont dit, comme le coach Stéphane Moulin à Caen, et il n’a pas tort. Aujourd’hui, la Ligue 2 est plus qu’ouverte, plus que médiatisée, et avec beIN SPORTS, ça fait 10 ans qu’on la met en avant. On a tout ce qu’on a maintenant car la chaîne a décidé de la mettre éditorialement en avant. J’ai commencé avec Smaïl Bouabdellah, ensuite j’étais avec Samuel Ollivier. Avec Samuel, on a un peu dépoussiéré cette Ligue 2. On lui a donné de la gueule, on a lancé des rubriques, on a mis des caméras dans les vestiaires, des micros-cravates, on a fait des « inside ». On a rendu cette L2 populaire, avec Samuel Ollivier, François Rabiller, David Benarousse… Quand je dis populaire, c’est-à-dire qu’aujourd’hui tu allumes ta télé, tu te dis « punaise, j’espère qu’il va y avoir une caméra dans le vestiaire ou un micro-cravate », etc. Tu attends le samedi pour avoir les compos d’équipes avec les coaches, que ça parle de tactique. Le téléspectateur attend quelque chose. Pour te dire, Laurent Blanc et d’autres entraîneurs de Ligue 1 regardent la Ligue 2 et disent que c’est agréable d’avoir cette fraîcheur. Je me souviens même d’une fois où Ghislain Printant m’a dit que le match n’était pas terrible, mais qu’il était resté pour nous écouter. Dans le PAF, la Ligue 2 a sa place. Le match de 15h marque le vrai début du week-end foot. On propose des choses différentes, dans les vestiaires, c’est un contrat de confiance avec les clubs, ce sont des séquences que les gens aiment, l’échauffement, les derniers mots dits, l’avant-match. On a rendu le football moins sanctuarisé. Son taux de popularité est important en France maintenant, grâce aussi à des clubs comme Lens, et les gens ne comprendraient pas qu’elle ne soit pas diffusée. Les stades sont pleins, les partenaires sont là.

« Je veux faire passer des émotions, les retranscrire »

Comment on bosse, comment on évolue dans cette carrière-là ? Là aussi, comme en tant que joueur, il y a une évolution. C’est simple, si tu ne travailles pas un minimum tes matches, si tu ne travailles pas un minimum tes équipes, un minimum des choses qui ont l’air d’être simples, tu peux t’en sortir un certain moment, mais après tu butes. Pour moi, ce n’est pas du travail, c’est du plaisir, comme quand j’étais joueur. Je veux faire passer des émotions, les retranscrire. C’est pour ça que je tire un grand coup de chapeau aux mecs à la radio, car eux quand le match est mauvais, en plus ils n’ont pas les images.

On prend d’ailleurs autant de plaisir à commenter qu’à jouer ? Quel est le match où tu as pris le plus de plaisir ?
Le match qui nous reste en mémoire, et si tu poses la question à Samuel Ollivier, je connais sa réponse, on répondra la même chose, c’est Brest-Lorient, avec Jean-Marc Furlan et Mickaël Landreau à la tête des deux équipes. Brest gagne 3-2, on a eu un match, mais d’une intensité… On a tout eu cet après-midi-là. Une pelouse excellente, deux équipes qui ont joué au football, il faisait un temps magnifique à Brest, on a eu un scénario de match comme tu aimerais en avoir tout le temps, et puis des gestes techniques de fou, comme la roulette de Gaëtan Charbonnier pour un but de Gaëtan Belaud, pfff… Franchement, on s’est régalé. C’était un moment sublime. Mais il y en a eu plusieurs. Le barrage de Lens au Paris FC, la communion avec les supporters… C’est pour ça qu’on aime le foot.

« Samuel (Ollivier) ? Il va très bien  ! »

Sous le maillot du Stade Brestois.

Rien à voir, mais comment va Samuel Ollivier ?
Il va très bien ! Je l’ai eu au téléphone pas plus tard que tout à l’heure (entretien réalisé lundi soir) ! Notre duo a marqué une belle page de l’histoire de beIN, et aujourd’hui il a décidé de prendre un autre chemin, et je respecte tout à fait son choix. Il va très bien, il est heureux dans ce qu’il fait, c’est le principal !

Quel regard, toujours sur la Ligue 2, portes-tu sur cette « première partie » de saison ? L’œil de l’expert ! Equipes, joueurs, coups de cœur, déceptions…
Déjà, première partie de saison, non, je vais rectifier ! Il reste encore 5 matches avant la mi-saison, je crois. S’il y a un petit bilan à faire avec cette trêve Coupe du Monde… Il y a le collectif bordelais qui m’impressionne. J’avoue que je suis surpris. Une autre équipe qui me surprend, c’est Le Havre, avec sa constance. Est-ce que c’est enfin la bonne année pour les Havrais ? On verra en fin de saison. Après, en termes de déception, il y a d’abord Saint-Etienne. Malgré les points de pénalité, le contexte du début, aujourd’hui il faut reconnaître que c’est la grosse déception. Ensuite, ce n’est pas vraiment de la déception, mais il y a Caen et Guingamp, au vu de leurs débuts de saison, qui sont un peu rentrés dans le rang. Peut-être un petit peu Dijon aussi. Mais ça me fait mal au cœur pour Omar Daf. Il bosse, c’est un bosseur, mais il faut que les joueurs se réveillent, après un super début de saison. Ces équipes doivent se battre pour les premières places.

« Fier d’avoir donné de l’importance à la Ligue 2 »

Revenons à ce parcours de consultant. Quelle est ta plus grande fierté ?

Sous le maillot de l’AS Cannes.

C’est d’être encore là. Et surtout d’avoir donné de l’importance à la Ligue 2 dans le paysage du foot français, bon je n’étais pas tout seul, avec Smaïl puis Samuel. Tous les acteurs du foot la regardent aujourd’hui. Et ça, pour moi, c’est une fierté. On a un petit groupe WhatsApp avec certains joueurs Clermontois en L1, ils regardent la L2. Laurent Blanc qui dit qu’il regarde, Louis Nicollin, paix à son âme, disait qu’il préférait regarder certains matches en Ligue 2 plutôt que certaines purges en L1 ! Même Guy Stéphan ou Didier Deschamps nous regardent, tu ne peux pas savoir la fierté que c’est.

Juste avant de passer au Tac au Tac, pour faire la liaison, que pense le Robert Malm d’aujourd’hui de sa carrière de joueur ?
Là aussi, je suis fier de ma carrière, de ce que j’ai pu faire. Elle aurait pu être mieux, elle aurait pu être pire. Je suis heureux d’avoir pu vivre tout ça. Et j’ai eu la reconnaissance et le respect, même si j’ai fait la grosse partie de ma carrière en L2, de tous les footballeurs en France, de mes pairs. Quand Rolland Courbis vient te dire « J’ai encore vu ton nom dans les buteurs de L2 ce week-end », t’as un peu marqué les esprits. J’ai un petit regret de ne pas avoir joué une compétition européenne. Mais j’ai fait la Coupe du Monde avec le Togo, une compétition que j’ai failli ne pas jouer. Le ministre des Sports et le président de la fédération sont venus chez moi et m’ont dit « On ne part pas de chez vous tant qu’on n’a pas votre aval pour venir en sélection » ! Ca a créé quelques tensions, je ne voulais pas piquer la place d’autres, on avait eu une discussion avec Emmanuel Adebayor d’ailleurs. La Coupe du Monde n’a pas été facile, on était un petit pays, c’était un exploit d’être là déjà. Maintenant, le Togo doit grandir, être présent une CAN sur deux, se développer.

Robert Malm, du tac au tac

« Commenter la F1 ? J’y vais sur les mains si on me demande ! »

Sous le maillot du GF38.

Meilleur souvenir sportif ?
La toute première montée en D1 avec Lorient, en 1997-1998, la première du club. Il y a aussi celle avec Nîmes en Ligue 2 (2009). On était limite relégables, et on avait effectué une remontée, un final dont tout le monde rêvait. Ce sont deux moments forts, qui représentent beaucoup.

Pire souvenir sportif ?
La relégation avec Toulouse de Ligue 1 en Ligue 2. Ce n’est pas encore trop ça qui me fait mal, c’est l’intersaison, où un dirigeant, il se reconnaîtra, me dit que je n’ai pas le niveau pour jouer en Ligue 2… Alors que je sortais de la saison d’avant avec Lorient meilleur buteur, avec 16 buts. Me dire ça… Je préfèrerais effacer ça.

Ton plus beau but ?
Contre Fabien Barthez, avec le TFC contre Monaco justement. Il y a aussi celui qui entérine la montée en L2 avec Nîmes, face à Laval !

Le but le plus important de ta carrière, ce serait donc celui-ci ?
Il fait partie des buts qui ont compté, à un moment où le scénario était idéal. Mais il y en a eu d’autres, pour le maintien par exemple. Un vraiment important, c’était contre Amiens avec Grenoble. On gagne 1-0, je le marque à la 90e pour la victoire, on se maintient avec Dominique Cuperluy, l’entraîneur. Grenoble, c’est un passage de ma carrière que je n’oublierai jamais.

Ton plus beau loupé ?
Avec Nîmes, pour mon premier match, contre Vannes, et deux occases que je dois mettre tous les jours que je n’ai pas mises ! Mais j’ai fini par marquer.

Qualités et défauts sur un terrain, selon toi ?
Ma vitesse de course, un sens du but, et puis j’avais un bon jeu de tête même si je n’étais pas le plus grand. J’étais bon dans le combat aérien, ça surprenait les défenseurs. Mon principal défaut, c’était le jeu dos au but. Mais j’allais vite, je prenais bien la verticalité comme on dit !

Le club ou l’équipe où tu as pris le plus de plaisir ?!
J’ai pris du plaisir dans tous mes clubs. C’est le maître mot de ma carrière, aller au centre de formation, jouer contre d’autres équipes, dès chez les jeunes, il fallait que je m’amuse. Si je dois donner un petit bémol, sauf sur la fin avec Cannes (National), en 2010.

Cannes, c’est donc le club où tu n’aurais pas dû signer ? L’erreur de casting de ta carrière ?
Tu sens que tu arrives au bout, il y a certaines situations, tu sens que tu es désiré, mais pas par toutes les composantes du club. Je prends moins de plaisir. L’entraîneur ne me voulait pas forcément. Mais ce n’est pas une question de personnes, de sportif, je n’aurais pas dû signer.

Le club où tu as failli signer ?
Après ma saison de meilleur buteur en Ligue 2 avec Lorient, en 97-98, j’ai failli signer au PSG. Charles Biétry avait contacté mon agent. J’aurais dû signer, et à la place je vais à Toulouse. Ça restera un regret dans ma carrière, pour anticiper une autre question.

Le club où tu aurais rêvé de jouer, dans tes rêves les plus fous ?
Au PSG ! Lens, je l’ai réalisé en étant formé là-bas et en ayant joué à Bollaert. J’aurais aussi aimé joué en Allemagne, mon style aurait pu correspondre à ce championnat.

Un stade et un club mythique pour toi ? Un public qui t’a marqué ?
En Coupe du Monde contre la Suisse avec le Togo, on avait joué à Dortmund, un stade de 80 000 personnes, l’ambiance était fantastique. Après il y a d’autres stades, Bollaert, Les Costières, le Parc, où l’ambiance est incroyable.

Un coéquipier marquant ?
Je vais en citer deux, avec qui on formait un trio à Grenoble, Thierry Debès, l’actuel entraîneur des gardiens à Ajaccio, et Sergio Rojas. On est arrivés la même année, on est partis la même année. Je dois aussi citer Bernard Lama à Lens, et Stéphane Pédron. Stéphane Pédron dans le registre du passeur, et Sergio Rojas dans le jeu, ce sont les deux coéquipiers avec qui je me suis le mieux entendu sur le terrain, on se trouvait les yeux fermés.

Un coéquipier perdu de vue que tu aimerais revoir ?
Avec mes fonctions, j’ai de la chance, je revois du monde. Je dirais Sergio Rojas, qui est retourné en argentine. On échange sur les réseaux sociaux mais j’aimerais bien le revoir en vrai.

Le joueur adverse qui t’a le plus impressionné ?
Rai. Il a un tel charisme que je suis resté devant lui bouche bée. C’était en Coupe de France, il sortait du vestiaire, dans le couloir, je suis resté presque hypnotisé. Il y a aussi Marco Simone, qui était au-dessus.

Un président marquant ?
Il y en a eu plusieurs, mais Gervais Martel, le premier. Avec Louis Nicollin, un personnage, ce sont deux passionnés. Gervais Martel a contribué au joueur que j’ai pu être, il a fait des choses pour moi, je ne sais pas si les présidents actuels pourraient le faire. Je peux parler aussi de Jean-Louis Gazeau à Nîmes.

Une causerie de coach marquante ?

Son dernier club, comme joueur, à Cannes, en National.

Plus qu’une causerie, ce sont des mots lors de ma première avec les pros à Lens. Après un tournoi de jeunes où je finis meilleur buteur, où il y avait le Barça et où on bat le Dynamo Moscou en finale, je reçois une convocation chez les pros, et Arnaud Dos Santos me dit « Si je te fais débuter le match, comment tu le prends ? Je lui réponds que je veux prendre du plaisir. Je pars en stage, en mise au vert au centre de formation avant le match. Et lors de la causerie, il soulève la feuille, et je vois mon nom, alors qu’il n’avait pas beaucoup de remplaçants à l’époque, juste trois-quatre noms. Je revois encore Cyril Magnier qui se retourne vers moi, me fait un clin d’œil et me dit « bienvenue ». Voilà, ça c’est quelque chose qui m’a marqué.

Une consigne de coach jamais comprise ?
Au niveau pro, je n’en ai pas souvenir. Paix à son âme car il est décédé il n’y a pas longtemps, mais au centre de formation de Lens, une fois avant un match, Jean Dombrowski explique des trucs, et j’avoue que je n’ai rien compris je crois ce jour-là. Mais je me dis « fais ton match, marque, et on si je me fais engueuler je me fais engueuler ». Je marque et on gagne, Jean vient me voir, et il dit « Tu vois, t’as compris ce que je t’avais dit ! ».

Une anecdote de vestiaire jamais racontée, mais que tu vas raconter aujourd’hui !
(Rires, puis il réfléchit) … Il y en a beaucoup que je ne peux pas raconter et que les gens ne peuvent pas lire ! Mais à Montpellier, un jour je mets un jean craqué, aux deux cuisses. J’arrive dans le vestiaire et Bruno Carotti me chambre, « qui t’a accroché ? », comme Fred Mendy et les autres joueurs… Je ne l’ai plus jamais remis… Et je peux le dire aujourd’hui car il y a prescription, mais je l’ai brûlé ! Ils m’ont demandé plusieurs fois pourquoi je ne le mettais plus, mais ils n’ont jamais su que j’avais fait ça.

Un match de légende ?
France-RFA 82. Tu ne peux pas savoir, je vais être grossier, mais j’ai un putain de respect pour ces champions, Michel Platini, Alain Giresse… Pour d’autres aussi, Luis Fernandez, Omar Da Fonseca, Patrice Garande, Diego Maradona…

Quelles sont les passions de Robert Malm en dehors du foot ?
J’aime beaucoup le sport, j’ai commencé par le tennis. Mon autre grande passion, ce sont les voitures. Je suis un grand fan de Formule 1, je regarde les Grands Prix, et quand je dis je regarde, je regarde tout, les différentes qualifications, le GP, etc. Le souci de ma passion pour les voitures, c’est que ça coûte cher ! Si je n’avais pas été consultant, j’aurais aimé être éducateur pour les jeunes, comme je le suis au PSG pour les attaquants, ou j’aurais essayé de commenter la F1 avec Julien Fébreau ou Christophe Malbranque. J’aurais tout fait pour commenter avec eux, j’y vais demain sur les mains si on me demande !

Pour conclure ce Tac au Tac de Robert Malm joueur, peux-tu dire un mot ou deux sur les clubs dans lesquels tu as joué ?
– Lens (réserve et D1) : Lens, ça reste mon club. J’ai tout connu là-bas, la formation, les premiers pas professionnels, la Coupe Gambardella, j’ai commencé à découvrir le haut niveau.
– Fécamp (National) : C’est le moment de ma post-formation, avec Jacky Colinet, qui nous a quittés, c’étaient deux saisons extraordinaires.
– Saint-Brieuc (D2) : L’un des grands regrets de ma carrière, avec la liquidation judiciaire du club, alors qu’on avait un beau groupe.
– Lorient (D2) : Les rapports humains extraordinaires à tous les étages, avec Christian Gourcuff qui me fait venir. Et j’y suis revenu après mon passage à Valence !
– Toulouse (D1) : La découverte de la Ligue 1. Avec Alain Giresse, mais aussi une fin que j’aurais préféré éviter. Il y a un goût d’inachevé. Mais c’est comme ça, c’est la vie.
– Valence (D2) : J’y arrive après un départ un peu contraint et forcé du TFC. Mais je rencontre Bruno Metsu, un homme extraordinaire. J’aurais tellement voulu mieux faire pour lui.
– Gueugnon (D2) : C’est la relance. Georges Bernard (manager) me tend la main et me relance complètement, où j’ai le seul regret de n’avoir pas pu rester.
– Wasquehal (D2) : Je reviens dans ma région, dans le Nord, et ça s’est super bien passé. C’est une année où on obtient un maintien rapide, important pour l’histoire du club.
– Grenoble (D2) : Ce sont trois saisons où je vis des moments forts, le maintien avec Dominique Cuperly, mais aussi un départ amer quand même, et un transfert alors que j’aurais bien fini là-bas.
– Brest (D2) : Je rencontre des personnes extras. Philippe Goursat me fait venir, je rencontre Jacky Le Gall, pour deux saisons et d’excellents souvenirs.
– Montpellier (D2) : Le père Nicollin, ce personnage, me voulait depuis plusieurs saisons. J’ai tenu ma promesse de venir alors que plusieurs clubs me voulaient.
– Nîmes (D2) : Fantastique. Voilà. La montée est un souvenir qui restera à jamais gravé dans ma mémoire. On a fait quelque chose d’extraordinaire avec le groupe.
– Cannes (National) : C’était un projet très intéressant, mais peut-être que ça n’aurait pas dû se faire, non pas pour les personnes, car j’ai rencontré des gens extraordinaires.

Texte : Clément Maillard / Mail : contact@13heuresfoot.fr / Twitter @MaillardOZD

Photos : Philippe Le Brech et DR

 

A 33 ans, le Sénégalais, qui s’était révélé à Epinal avec ses deux « frères » Christophe Diedhiou et Cheikh Ndoye, est de retour à Créteil, où il a fait le choix du coeur et entend bien contribuer au retour de son club en National. Pour l’instant, c’est plutôt bien parti !

Maillon essentiel de l’US Créteil lors de son passage en Ligue 2 (2013-2015), Ibrahima Seck est ensuite parti voir si l’herbe était plus verte ailleurs. Une saison à Auxerre (2015-2016), puis six en Belgique (2016-2022) avec à la clé un titre de champion de Belgique avec le KRC Genk.

Sans club à l’entame des différents championnats nationaux, ce milieu défensif imposant (1,93m) a reposé ses valises à Créteil en National 2. Une surprise pour beaucoup de suiveurs et de supporters qui pensaient voir l’international sénégalais continuer en Ligue 2.

Pas loin de rejoindre son ami, son frère de toujours, Christopher Diedhiou du côté de Quevilly Rouen (L2), Ibrahima préféré raisonner à long terme et laisse parler son cœur. Important dans le jeu cristolien depuis son arrivée, il a été un heureux buteur samedi dernier lors de la victoire à Duvauchelle contre Colmar (4-1).

Leader de son groupe B après dix journées – mais avec un match de plus que Fleury et Belfort – l’US Créteil mène grand train et compte bien retrouver le troisième échelon du foot français, un an après l’avoir quitté. C’est en tout cas l’ambition de « Ibou », qui rêve de ramener les Béliers à la place qui est la leur, l’antichambre de la Ligue 1. Jeudi dernier, 48 heures avant de prendre le dessus sur les Colmariens, Ibrahima Seck a pris le temps de revenir sur son parcours et son arrivée quelque peu compliquée en France.

Formé au Sénégal, tu débarques à Épinal en CFA (National 2) d’abord avec un climat bien différent. Comment tu te retrouves là-bas ?
Déjà, on ne savait même pas situer Epinal sur la carte. C’est un endroit que les gens ne connaissent même pas au Sénégal. C’est grâce à Salif Diao que nous avons pu signer là-bas. Je dis « nous » car l’aventure a commencé à Epinal avec Christophe Diedhiou et Cheikh Ndoye. Et plus que sur le plan du jeu, c’est pour le climat que nous avons eu beaucoup de mal à nous acclimater. Nous sommes arrivés fin septembre à une époque où il fait 25°C ou 30°C au Sénégal. Et en cette année 2009, il faisait déjà froid à Epinal. Deux ou trois semaines plus tard, on voyait la neige sur la ville. Je pense que c’est le pire hiver que nous ayons eu tous les trois à vivre en Europe. Sur le plan du jeu, cela n’a pas été facile non plus car le foot africain est basé sur la spontanéité et l’instinct, pas sur la tactique. C’était notre plus gros problème. On a su le comprendre au fil du temps.

Trois saisons plus tard, et après une saison en National dans les Vosges, vous débarquez tous les trois à Créteil. Qu’est-ce qui t’a attiré dans le projet cristolien ?
C’est Samir Amirèche qui fait venir dans un premier temps Chris’ (Diedhiou) et Cheikh (Ndoye).

Le club visait la montée en Ligue 2 et se disait que nous pouvions être trois atouts pour jouer le haut de tableau.

J’étais en sélection olympique au JO de Londres avec le Sénégal (ndlr : défaite 4-2 ap contre le Mexique, futur vainqueur) et je suis arrivé après à Créteil. J’ai fait un mois d’entraînement en étant super bien accueilli par les joueurs, le staff et les dirigeants et j’ai décidé de rester car je trouvais le projet ambitieux.

Et puis ça me permettait de rester auprès des gars. Nous n’étions pas prêts à la séparation avec Chris’ et Cheikh.

Comme à Epinal, nous vivions tous les trois ensemble. On a vécu 6 ans en colocation.

« Avant de signer en Belgique, je ne connaissais pas le pays »

Avec Créteil, en 2013. Photo Philippe Le Brech

Après un titre de champion de National (2012-13), tu découvres la Ligue 2 avec Créteil. Quelles sont les principales différences que tu as noté entre ces deux championnats ?
Je n’ai pas été choqué par la différence de niveau. On commence bien le championnat, mais c’était dans la lignée de notre saison 2012-2013 exceptionnelle en National. Je pense que nous avions déjà une équipe prête et faite pour la Ligue 2. L’année du titre de National, les quelques matchs que nous perdons c’est parce que nous faisons n’importe quoi, pas parce que les autres sont meilleurs. Il y a eu certes quelques retouches dans l’effectif, mais en National notre niveau était déjà très bon et c’est ce qui explique notre entame en Ligue 2. On a ensuite un coup de moins bien, on est avant dernier je crois, mais on finit par se ressaisir pour se maintenir.

Tout n’est pas toujours rose, mais tu fais deux belles saisons avec l’US Créteil avant de partir pour Auxerre. Tu sentais que tu avais fais le tour de la question ?
Avec Chris’ et Cheikh, nous savions que nous allions chacun prendre des chemins différents, donc nous ne vivions plus tous les trois depuis quelques mois. J’avais fait le tour de la question à Créteil et en Ligue 2, mais la proposition d’Auxerre arrive pour signer une saison en Ligue 2, plus une autre en cas de montée en Ligue 1. Malheureusement, nous passons à côté de l’objectif et je décide de partir.

Le mois dernier, Ibrahima Seck a disputé son 100e match sous le maillot des Béliers de l’US Créteil. Visuel USCL

Tu pars alors en Belgique, un choix surprenant puisqu’avec ton gabarit, on aurait pu penser te voir partir en Angleterre.
J’avais des options pour jouer en Ligue 1 avant de partir en vacances à l’été 2016, mais il n’y avait rien de vraiment concret. Ça tardait à se finaliser en tout cas. Et alors que je suis au Sénégal, je reçois un appel pour me dire que Beveren est intéressé pour me faire signer. À l’invitation du président, je pars deux jours là-bas pour visiter le stade, les installations, écouter le projet du club. Je ne suis pas forcément dans l’optique de signer. Je ne connaissais pas le pays, ni le championnat. Mais ça ne me faisait pas peur. Quand tu quittes le Sénégal très jeune pour aller en France pendant 5 ou 6 ans, tu connais déjà la mentalité, le football européen. Finalement le président et l’entraîneur m’ont fait une proposition concrète, m’ont montré qu’ils voulaient vraiment que je signe. Et rapidement, je prends le brassard de capitaine.

Au cours de ces années, la saison 2018-2019 est peut-être la plus particulière puisque tu partages ton temps entre Genk et Zulte-Waregem que tu rejoins au mercato hivernal. On peut dire tu es à moitié champion de Belgique ?
Je suis même champion à 100% ! Cette saison-là, je me blesse pendant la préparation et l’équipe commence à tourner sans moi. C’est donc compliqué de bouleverser la hiérarchie. Pour autant, je suis toujours dans le groupe, j’ai du temps de jeu, mais je ne suis pas titulaire. Je décide donc de partir alors que nous sommes au-dessus et que nous allons être champions. Mais cela ne m’intéresse pas. Ce que je veux, c’est jouer tous les matchs. Mon choix de partir à Zulte-Waregem, qui joue le maintien, peut surprendre, mais c’est ma décision. Et en plus on se sauve très rapidement. Je ne regrette pas ce choix.

« Quand tu es à Créteil, c’est une chance ! »

Au vu de tes dernières saisons, revenir à Créteil, en National 2, a surpris suiveurs et supporters. Qu’est ce qui t’a décidé de revenir ?
À la base, ce n’était pas dans mes projets. Et si on m’avait dit que j’allais rejouer avec Créteil, j’aurais dis qu’il n’y avait pas 1% de chance. Je suis revenu en région parisienne parce que la famille est ici et je voulais juste m’entraîner avec un groupe.

J’ai demandé à venir et très vite j’ai trouvé l’effectif sympa avec des objectifs élevés. J’ai eu des propositions dans d’autres pays. Créteil est un endroit ou j’ai fait quelque chose déjà. Je me suis dis « pourquoi pas les aider à nouveau ». On ne sait jamais, ça peut se répéter avec un retour en National dans un premier temps.

Le club a beaucoup changé en 8 ans, il y a beaucoup de nouveaux qui ne connaissent pas forcément le club et son identité. À moi de faire au mieux pour aider les jeunes à comprendre la chance qu’ils ont. Parce que je pense que quand tu es à Créteil, c’est une chance. Je ne me vois pas comme un leader, mais plus comme un grand frère.

Aujourd’hui, vous êtes leader de la poule B. Qui sont les plus sérieux candidats pour vous disputer la montée en National ?
C’est un championnat homogène, difficile et beaucoup d’équipes peuvent prétendre à la montée. Il y a de très bons joueurs. C’est un niveau nettement au-dessus de la CFA que j’ai connu en 2009 avec Epinal. Cela s’explique par la qualité des effectifs avec beaucoup de joueurs qui ont déjà joué en Ligue 2 ou en National. Je ne connais pas trop les équipes de N2, mais sur ce que j’ai entendu, il faudra se méfier de Fleury ou Epinal. Ce sera incertain au moins jusqu’en mars tant que personne ne survole la poule.

Ibrahima Seck, du tac au tac

Avec Epinal. Photo Philippe Le Brech

Ton premier match de National ?
Avec Epinal à domicile en 2011/2012 avec Chris (Diedhiou) et Cheikh (Ndoye). On reçoit Colmar et on fait 0-0 à l’issue d’un premier match difficile.

Ton premier match de ligue 2 ?
À Nîmes aux Costières en 2013 et on gagne 3-2. Fané (Andriatsima) marque le premier but, Jean-Mi (Lesage) d’un coup franc lointain égalise pour nous et Marcel (Essombé) nous donne le but de la victoire. Et de mémoire, je crois que je n’ai jamais perdu à Nîmes. On a souvent affronté cette équipe et ça nous a souvent réussi de les jouer.

Ton premier but en pro ?
En Ligue 2, c’était contre Arles-Avignon à domicile. On fait 1-1 et j’ouvre le score. Sinon, le tout premier, c’était en Coupe de la Ligue à Lens dans un match dingue. On mène 3-1, puis 4-2 et on gagne finalement 4-3. Je marque le deuxième but au retour des vestiaires. C’est Jean-Mi (Lesage) qui ouvre le score et met le 4e et Marcel (Essombé) le 3e.

Ta plus grande émotion ?
La montée en Ligue 2 avec Créteil. Il y avait beaucoup de pression sur Chris (Diedhiou), Cheikh (Ndoye) et moi, car on entendait partout que le club avait pris les trois sénégalais pour monter. Donc c’était une grande fierté de répondre aux attentes des supporters et des dirigeants. C’était une saison incroyable car nous avons été sereins du début à la fin. Les matchs que nous avons perdu ce n’est pas parce que les autres étaient plus forts mais parce que nous n’étions pas dedans ou moins concernés ce jour-là. Quand on était mené à la mi-temps, dans le vestiaire nous savions que nous allions inverser la tendance et gagner.

Ta plus grande déception ?
La défaite à Bruxelles en finale de la Coupe de Belgique en 2018 avec Genk. On fait un match très solide contre le Standard de Liège et on finit par s’incliner 1-0 en prolongation. Je crois qu’ils marquent dès le début de la prolongation.

Le coéquipier le plus impressionnant ?
J’ai joué avec beaucoup de grands joueurs durant ma carrière. J’en ai deux ou trois en tête, mais si je dois en mettre un en avant, c’est Jean-Michel Lesage. Il était impressionnant et encore plus par rapport à son âge. Sa qualité de passe, de vision du jeu. C’était très fort.

L’adversaire le plus impressionnant ?
Là aussi c’est difficile de répondre, mais si je dois en citer un, je dirais Youri Tielemans. L’année avant d’aller à Monaco, il avait été impressionnant en Belgique. Tu sentais qu’il était au-dessus des autres.

L’entraîneur qui t’a le plus apporté ?
Philippe Clément aujourd’hui à Monaco. Je l’ai eu comme coach à Beveren et à Genk et il m’a permis de comprendre la mentalité belge. En arrivant, je ne connaissais pas le foot en Belgique. Le coach m’a expliqué la psychologie des arbitres et la manière dont je devais aborder les discussions en match. Ce n’est pas comme en France ou ailleurs, c’est assez particulier.

Texte : Julien Leduc / Mail : jleduc@13heuresfoot.fr / Twitter : @JulienLeduc37

Photos : US Créteil

Enfant de la ville et du club où il a joué pendant 13 ans, de la DH au CFA (R1 au N2), Rachid Youcef (42 ans) est l’entraîneur d’Aubervilliers (National 3) depuis 2014. Après avoir éliminé Quevilly Rouen (L2), il affronte le club réunionnais du Tampon dimanche au 8e tour de la Coupe de France. Rencontre.

Photo Philippe Le Brech

Depuis lundi matin, le club d’Aubervilliers (National 3) est à la Réunion où il affrontera la Tamponnaise dimanche au 8e tour de la Coupe de France.

Longtemps en National 2 (2010 à 2016) et même en National (1993 à 1997), ce club de la Seine-Saint-Denis a toujours fait partie des places fortes du football francilien depuis les années 80.

La ville est une terre de passion, le stade Karman un petit chaudron prêt à vibrer comme on l’a vu lors de l’élimination de Quevilly Rouen Métropole au 7e tour de la Coupe de France (1-1, 4-1 Tab).

Contrairement à d’autres clubs, Auber mise sur la stabilité en interne autour de la famille Belkebla, Karim, Youssef et Kamel. Le comique Booder est là, presque à tous les matchs, selon son planning. Il est très proche de Rachid Youcef, 42 ans, ancien joueur de l’équipe et entraîneur depuis 2014. Une longévité rare. Interview découverte

Treize ans en équipe première d’Aubervilliers, entraîneur depuis 2014… Votre nom est étroitement attaché au club et à la ville. Comment expliquez-vous une telle fidélité ?
Déjà, Aubervilliers, c’est ma ville de résidence. J’y suis très attaché. J’ai joué en jeunes à l’Esperance Paris 19e et au Paris FC puis à l’ES Colombienne en seniors. Mais je suis revenu à Aubervilliers. J’ai trouvé au club des valeurs qui me correspondaient : la loyauté, la solidarité, la fidélité et une ambiance familiale. C’est aussi un club dirigé par des footballeurs à tous les postes. Cela devient de plus en plus rare. Karim (Belkebla), notre manager a joué à « Auber » puis a longtemps été l’entraîneur; Youssef, le directeur administratif, pareil. Toufik (Belkhous), le président délégué aux jeunes est aussi un ancien joueur. Moi, j’entraîne l’équipe première avec des adjoints qui ont aussi joué à « Auber » : Kamel Belkebla et Ousmane Sidibé. Il y aussi Nassim Dulorme chez les jeunes et Farid Messani avec la réserve. Ici, il y a une politique de promotion interne. On joue et on devient éducateur. On peut se projeter. Bientôt ce sera le tour de Nouha Camara, notre capitaine en National 3. Il habite à Aubervilliers, il travaille pour la ville. La suite logique, c’est qu’il prenne des responsabilités au club quand il arrêtera de jouer.

Quand avez-vous décidé de devenir entraîneur ?
C’est Youssef Belkebla qui est venu me voir un jour quand j’avais 25-26 ans. Il avait décelé chez moi le profil pour devenir entraineur. Moi j’étais à un âge où je pensais encore à jouer, où j’avais encore des ambitions. Mais Youssef avait un coup d’avance. Il m’a dit : « investis toi avec les jeunes, passes des diplômes. » J’ai continué à jouer et quand Abdel (Mourine) a décidé d’arrêter, le club m’a dit que j’allais lui succéder. J’étais encore joueur donc la dernière année, je suis resté à ma place. Je suis resté loyal avec Abdel. C’est ce que j’évoquais. Au club, il y a toujours eu une grande loyauté entre nous. Aubervilliers, c’est une vraie famille.

Vous avez d’ailleurs longtemps joué avec votre frère Aissa…
C’est une chance magnifique de pouvoir jouer avec son frère. Les liens du sang font que sur le terrain, tu te trouves plus facilement. C’est difficile à expliquer. Mais tous les deux, on pouvait jouer les yeux fermés. Souvent, j’étais à la passe et lui à la finition. Je lui en ai fait des diagonales (sourire)… Aissa a le sens du but. Il attirait l’œil.

« Je n’ai jamais cherché à savoir si l’herbe était plus verte ailleurs »

Photo Philippe Le Brech

Contrairement à vous, il a tenté de quitter Aubervilliers pour jouer plus haut ?
Oui, en 2006, on était en DH (ex-R1) avec « Auber » et il est parti à Levallois alors en CFA (ex-N2) qui était entrainé par Pierre Mbappé (l’oncle de Kylian). Le premier match de la saison, c’était à Vesoul. On était parti là-bas le voir jouer avec Toufik (Belkous). Premier match en CFA et premier but ! On était vraiment content pour lui. Mais il n’est resté que trois mois à Levallois. Il est revenu avec nous en DH à Aubervilliers. L’ambiance lui manquait. C’est là qu’on voit que ce club est unique. Moi aussi j’avais eu des possibilités, à Noisy-le-Sec et UJ Alfortville en National. J’aurais pu ne faire que du foot alors qu’à l’époque, je bossais comme surveillant. Mais atteindre ces niveaux, le National, le CFA, je voulais y arriver avec mon club. On a longtemps galéré en DH mais on a fini par monter en CFA2 (2009), où on avait une équipe extraordinaire avec Stéphane Boulila, Steve Marlet, puis tout de suite en CFA (2010). Moi, j’étais tellement bien ici que je n’ai jamais cherché à aller voir si l’herbe était plus verte ailleurs.

Vous souvenez-vous comment un journaliste du Parisien vous avait surnommé à l’époque ?
Bien sûr (sourire) ! Le Roberto Carlos de la DH ! J’ai aussi eu droit plus tard au Juninho du CFA. Tout a commencé lors d’un match de DH contre la réserve du Paris FC, entraînée par Nordine Kourichi. J’étais remplaçant, on est mené 1-0, je rentre et je mets un coup-franc en lucarne. J’avais un bon pied gauche et j’exploitais cette qualité sur les coups de pied arrêtés. Certaines saisons, j’en ai mis 6 ou 7. Cela m’a permis d’être connu et reconnu dans la région parisienne. J’avais ma petite réputation. Ce qui fait plaisir, c’est d’avoir laissé une trace dans la mémoire des gens. Quand je croise certains entraineurs, comme Robert Mendy ou Philippe Lemaître, ils m’en reparlent encore.

Robert Mendy n’a en effet pas dû oublier le match Aubervilliers – Mantes de la dernière journée de CFA le 28 mai 2011…
Mantes, c’était des potes. Mais nous, on s’était écroulé en fin de saison. Ce match, c’était comme une finale de maintien. Le perdant risquait de descendre. On gagne 2-1 et je marque un doublé, deux coups-francs… On s’est maintenu. Un grand souvenir.

« A Auber, on laisse le temps aux entraîneurs d’apprendre. On leur fait confiance »

A 33 ans, vous avez donc arrêté de jouer pour entraîner l’équipe ?
J’avais zéro expérience, pas encore les diplômes mais on m’a confié une équipe de CFA pour succéder à Abdel (Mourine) qui lui aussi avait arrêté tôt sa carrière de joueur en 2005 pour devenir entraîneur de l’équipe. Il est resté 9 ans. Moi aussi, c’est ma 9e saison à ce poste. A Aubervilliers, on laisse le temps aux entraîneurs d’apprendre, de progresser et on leur fait confiance sur la durée. C’est rare quand on voit ce qui se passe ailleurs. Mais ça aussi, ça symbolise bien l’esprit d’Auber. Enfant du club, habitant de la ville et maintenant entraîneur… Je suis peut-être un modèle de réussite. Mais c’est grâce au club. Peu de clubs ont cette politique. Je savais que j’étais attendu au tournant, que je pouvais être critiqué ou que certains pensaient qu’on m’avait mis à ce poste par copinage. Mais tout ça ne me faisait pas peur.

Lors de votre deuxième saison comme entraîneur, le club est relégué en CFA 2 en 2015-2016 . Comment l’avez-vous vécu ?
Ça a été très dur à vivre sur le coup. Heureusement que mes dirigeants m’ont aidé à me relever. Karim (Belkebla) connaît tous les rouages. Il a toujours été d’une aide précieuse pour moi. J’ai bien conscience que si c’était un autre club qu’Auber, j’aurais eu de grandes chances de sauter. Mais ici, on m’a accompagné, soutenu et accordé une deuxième chance. Je le répète : « Auber », c’est une grande famille. Je serai toujours reconnaissant envers mes dirigeants. Avec le recul, cette saison de folie a été finalement enrichissante.

Vous avez aussi mis du temps à obtenir vos diplômes. Que s’est-il passé ?
C’est la grande hypocrisie des diplômes… Oui, j’ai perdu beaucoup de temps, plus de 4 ans. On m’a mis des bâtons dans les roues. Le club a dû prendre des prête-noms, je n’avais plus le droit de m’exprimer officiellement dans la presse sinon on risquait des amendes. C’était compliqué. Mais une fois de plus, j’ai été soutenu et accompagné par mon club. Quand j’ai enfin eu mon DES en 2020, ça a été un soulagement. Bien sûr, depuis 2014, j’ai beaucoup progressé. Je me sens plus serein.

« Après un match, j’ai du mal à dormir »

Avec le staff, Kamel Belkebla et Ousmane Sidibé. Photo Philippe Le Brech.

A vos débuts, vous avez souvent été épinglé par les arbitres…
J’ai été beaucoup sanctionné en effet. Le problème, c’est qu’il y a souvent un peu de folklore… Certains viennent ou arbitrent Aubervilliers avec des à-priori. Mais bon, avec le temps, j’ai appris à prendre du recul. Je gère mieux mes émotions. Mon approche avec les arbitres et les adversaires est différente. Quand on engrange de l’expérience, on gagne en sérénité. Maintenant, je prends moins les choses à coeur. Mais la défaite reste toujours aussi compliquée à accepter. Après un match, j’ai du mal à dormir.

Est-ce facile d’entraîner chez soi ?
Aubervilliers est une vraie ville de foot. Et en ayant vécu ici aussi longtemps, on a beaucoup de potes, de voisins… Tout le monde a son avis sur le match du week-end, la composition. Tu es obligé de te mettre une pression intérieure, d’élever ton niveau d’exigence. Il faut être encore plus exemplaire. Tu sais que tu n’as pas le droit à l’erreur, encore moins qu’un autre. Selon moi, c’est plus dur de durer dans un club où on est installé que si on est de passage. Chaque saison il faut prouver, se remettre en question pour prouver que si tu es à ce poste-là, ce n’est pas seulement parce que tu es un enfant du club et de la ville. On dure aussi parce qu’on a certaines compétences et une envie d’être toujours compétitif.

« Je suis content de voir un Kapit Djoco briller en National »

Depuis lundi, les joueurs et le staff sont à Aubervilliers où ils affronteront dimanche la Tamponnaise au 8e tour de la coupe de France. Photo DR

C’est votre 7e saison en National 3 sans parvenir à remonter. Le temps ne vous paraît pas long ?
On n’a jamais été très loin. J’espère que cette saison, où j’ai un bon mélange d’anciens qui ont connu le niveau supérieur (Kerboriou, Nomenjanahary, Etshimi), d’anciens du club et de bons jeunes, sera enfin la bonne. J’ai un bon groupe. Après, par rapport à nos premières années en CFA, on a des moyens beaucoup plus réduits. On doit souvent faire des paris. Je suis content de voir aujourd’hui un Kapit Djoco briller en National. Quand je l’ai récupéré à Aubervilliers, il pesait 90 kg, il avait arrêté le foot et était dégouté. Il avait la tête ailleurs. Mais il avait besoin d’un environnement familial comme Auber pour se remettre sur pied. J’ai aussi l’exemple de Hakim Naïm, qu’on vient de rencontrer à Montrouge. Chez nous, il a marqué beaucoup de buts mais il n’a jamais plus retrouvé la même efficacité dans les autres clubs où il est ensuite passé. A Auber, on sait y faire pour donner de la confiance aux joueurs. C’est pour ça que beaucoup de joueurs reviennent chez nous.

Le 29 octobre dernier, Aubervilliers a réussi un exploit en éliminant QRM (L2) au 7e tour de la Coupe de France…
Par le passé, Auber a souvent joué contre des équipes pros en Coupe, Montpellier, Lille, Le Mans, le PSG… Mais c’est la première fois qu’on arrive à passer contre un club pro. Le noyau dur de l’équipe est originaire de la ville, ça amène encore plus d’engouement. Contre Quevilly Rouen, il y avait beaucoup d’anciens qui sont revenus. C’était beau de voir qu’on a réussi à les rendre fier. Tout était réuni, l’organisation chez nous, le scénario du match, l’émotion de la qualification : ça donne envie de revivre de tels moments. On sent que la ville est prête à bouillir. Je sais que beaucoup de gens aimeraient nous voir retrouver le National 2 pour avoir d’autres affiches.

Comment se présente ce match dimanche à La Tamponnaise à la Réunion ?
On a réussi à gagner samedi chez la réserve du Paris FC (4-3) après avoir été menés trois fois au score ! C’était un match que je craignais juste avant le voyage à la Réunion. Ils ont su mettre le dernier coup de collier à la fin pour arracher une victoire méritée à mon goût. Je vais enfin pouvoir me consacrer à 100% à ce match de coupe face à la Tamponnaise. On sent l’engouement des Réunionnais pour ce match, ça les intéresse vraiment. Ils se disent qu’on est une équipe de N3 donc ils sont en confiance. J’ai déjà prévenu les joueurs. On ne part pas au club Med et moi je ne suis pas un moniteur de colo : il va falloir avoir un minimum de discipline. Ça sera un match difficile. Mais il peut nous ouvrir les portes d’une belle affiche en 32e de finale.

Rachid Youcef, du tac au tac – Le joueur

Lors de la saison 2004-2005 avec Auber ! Le reconnaissez-vous ? Photo Philippe Le Brech

Première fois dans un stade ?
A 8 ans, je prends ma première licence à L’Espérance Paris 19e. Donc le Stade Ladoumègue, Paris 19e.

Meilleur souvenir de joueur ?
Le maintien en CFA à la dernière journée, Auber-Mantes. On gagne 2-1, je marque 2 coups francs.

Pire souvenir de joueur ?
Le 32e de finale de coupe de France PSG – Auber au Parc des Princes (10 janvier 2010). On perd 5-0 et je sors à la 25e…

Le geste technique préféré ?
Le coup franc direct bien sûr.

Qualités et défauts sur un terrain ?
Compétiteur mais irrégulier dans mes performances

Saison 2010-2011. Photo Philippe Le Brech

Le plus beau but ?
Paris FC – Auber en DH à l’époque. Je rentre à la 90e je mets un coup franc de 30 mètres pleine lucarne à la 93e minute qui nous donne la victoire.

Le joueur le plus fort affronté ?
Christophe Jallet.

Le joueur le plus fort avec qui vous avez joué ?
Stéphane Boulila et Steve Marlet.

L’ entraîneur qui vous a marqué ?
Armand Bouzaglou a la Colombienne, bon pédagogue et gaucher comme moi.

Un joueur préféré ?
Diego Maradona

Un stade mythique ?
Stade du 5 juillet à Alger

Rachid Youcef – L’entraîneur

Meilleur souvenir ?
La victoire contre Quevilly Rouen devant notre public il y a trois semaines.

Pire souvenir ?
La descente en N3 en 2015.

Le meilleur joueur entraîné ?
Kapit Djoco et Lalaina Nomenjanahary

Un modèle d’entraîneur ?
Zidane et Klopp.

Votre style de jeu préférentiel ?
Transition offensive rapide.

Activités pratiquées en dehors du foot ?
Encore du foot… (sourires).

Textes : Laurent Pruneta / Mail : lpruneta@13heuresfoot.fr / Twitter : @PrunetaLaurent

Photos de couverture : Philippe Le Brech

Photos : Philippe Le Brech

En immersion avec les supporters du Red Star, dans un stade mythique et en chantier ! Une expérience unique en National, que nous avons vécue en « live » lors de la venue de Dunkerque. Récit.

On ne va pas à un match du Red Star comme si on allait faire ses courses au supermarché du coin.

On ne va pas à Bauer comme si on allait boire un café sur les Champs Elysées à Paris ou sur le cours Saleya à Nice.

On ne va pas non plus supporter l’Etoile Rouge comme on irait supporter Paris FC, Créteil, Versailles ou Paris 13 Atletico.

On ne va pas voir l’équipe de Habib Beye, entraîneur la semaine et consultant le week-end, comme si elle jouait vraiment en National. Elle joue en National, vraiment ? En tout cas, dans les tribunes, côté supporters, ça joue niveau Ligue 2 voire Ligue 1.

A Bauer, plus de souci pendant deux heures !

Au fond, la fameuse « Planète Z », du nom du HLM qui surplombe Bauer.

Bauer, on y va pour le spectacle. Pour vivre le match. Pour une expérience unique et inoubliable. Ne riez pas, c’est vrai ! Car quand vous êtes au milieu des supporters, debout, pendant 90 minutes, comme nous lundi dernier contre Dunkerque, ça marque. C’est comme dans la chanson des années 80, « Vacances, j’oublie tout », sauf que là, c’est « Red Star, j’oublie tout » ! Plus de souci pendant deux heures, on est à Bauer, et nulle part ailleurs !

A Bauer, on y va comme on va au cinéma pour un film à grand spectacle, ou comme on va à un concert d’un grand groupe de rock. Pour admirer une oeuvre artistique et créative, un peu comme les photos flashys, décalées et innovantes signées du « Red Star Lab » au travers de son projet original, fou et moderne, qui inonde ses réseaux sociaux.

Sauf qu’à Bauer, rien n’est virtuel. On est dans la réalité vraie. Bauer, c’est la vie ! Non mais quelle ambiance ! Non mais quel pied ! Non mais quel stade !

Tout le monde debout !

Pourtant, depuis mon dernier passage en 2019 (Red Star – Le Puy, en National déjà !), beaucoup de choses ont changé dans cette enceinte des plus vétustes mais qui ne vieillit pas. Beaucoup de choses ont changé, sauf un truc : les supporters.

Se fondre au milieu d’eux nécessite un peu d’exercice : l’historique tribune Ouest, vieille de 113 ans (elle date de la construction du stade, en 1909) n’offre aucun confort. Dans l’espace réservé aux supporters, il n’y a pas de siège, tout le monde est debout, c’est une volonté ! Peu importe, ses murs en brique, son toit en tôle et sa charpente en métal lui confèrent un charme fou, une odeur particulière et un aspect unique.

A Bauer, ça résonne, c’est sombre, c’est rustique, ça ne sent pas très bon. Forcément, il y a des drapeaux, des fumigènes, de la bière et des chants. Beaucoup de bières et beaucoup de chants. Et si par bonheur, l’équipe marque un but sur sa nouvelle pelouse hybride, il suffit de lever les yeux au ciel et d’ouvrir la bouche pour avaler gratos les litres de bières que la foule en liesse s’est amusée à balancer devant, derrière, à gauche, à droite. En guise de célébration.

Un conseil : si vous n’aimez pas la bière, du moins, si vous n’aimez pas en recevoir sur la tête et sur les vêtements, choisissez le dernier rang, c’est à dire le premier lorsque vous arrivez dans la tribune, tout en haut !

Un autre conseil, choisissez un match de merde, sans but : aucun risque d’être aspergé. Manque de bol, Red Star – Dunkerque, l’affiche vedette de cette 11e journée de championnat National, a accouché de 6 buts, dont 4 pour les joueurs de l’Etoile Rouge. Garçons, vous reprendrez bien une tournée !

« C’est la fierté de nos couleurs »

Le nombre de litres de bière déversés est inversement proportionnel au nombre de quolibets habituellement entendus dans un stade : mais là, le public sait se tenir. Dire que l’on n’a quasiment pas entendu un seul nom d’oiseau voler est la stricte vérité.

A Bauer, les supporters encouragent leur équipe, chantent tous les tubes de leur répertoire, dont les fameux « C’est la fierté de nos couleurs » et « Il n’y a que Bauer », qui sont un peu ce que « Bohemian Rhapsody » et « We are the champions » sont au groupe Queen.

Un jour, Wilfrid, l’un des supporters emblématiques du Red Star, a eu cette phrase mythique pour son équipe : « Quand vous marquez un but, on chante, et quand vous encaissez un but, on chante encore plus fort ». Difficile de mieux résumer le comportement de ce millier de fans qui a fait de cette tribune, de sa tribune, un lieu respectueux, cosmopolite, tolérant et antiraciste, où tous les gens et tous les genres se mélangent, sans discrimination sociale ni raciale donc. Une tribune libre, en quelque sorte, que l’on s’est même parfois amusé à trouver un brin … bobo ! Y aurait-il une nouvelle population de supporters à Bauer ? A l’évidence, oui.

« Le football, c’est le week-end ! »

Ces valeurs de tolérance, de respect, ce sont celles que prônaient Rino Della Negra, ancien joueur du Red Star en 1942-43, résistant pendant la Seconde guerre, condamné à mort puis fusillé au fort du Mont-Valérien, le 21 février 1944.

C’est ce même Rino Della Negra qui a donné son nom à la tribune où sont parqués les « Ultras », ou plutôt les « fans » du Red Star, regroupés au sein du « Collectif Red Star Bauer ». Une tribune animée par Vincent, le président du Collectif, et où tout le monde connaît les paroles par coeur. Effectivement, la phrase de Wilfrid se vérifie : à 1-0 et 2-1 pour Dunkerque, la tribune ne s’est jamais arrêtée d’encourager, de chanter, de sauter, d’applaudir, de pousser, de donner ce supplément d’âme au deuxième plus ancien club de l’Hexagone, fondé en 1897 par Jules Rimet, l’homme qui a créé la Coupe du monde.

De là à dire que le spectacle était dans les tribunes, ce serait très osé, surtout après un match remporté 4 à 2 qui fut des plus plaisants et qui a servi la promotion du championnat National, quand bien même il fut disputé un lundi soir à 21h, diffusion télé sur Canal + sport oblige. C’est, du reste, l’une des revendications du « Collectif Red Star Bauer » qui a encore fait passer son message – « Le football, c’est le week-end » – et réclamé au passage la démission de Patrice Haddad, toujours président même si, en mai dernier, celui-ci a vendu le club au fonds d’investissement 777 Partners, déjà propriétaire du Genoa et du Standard de Liège.

Et comme pour mieux montrer sa désapprobation quant à la programmation TV, un supporter habillé en tortue ninja n’a eu de cesse de perturber la retransmission en pointant la caméra centrale à l’aide d’un laser vert ! Ce qui a eu le don d’irriter le duo de commentateurs.

La révolution est en marche !

Voilà à quoi ressemblera le stade Bauer en 2024. Photo DR

Dans ce stade Bauer unique de par son emplacement, en plein centre ville de Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, la magie a une fois encore opéré. Mais il faut bien l’avouer, on a été décontenancé par l’immense chantier et les travaux de démolition de la « grande » tribune tribune Nord, derrière les cages, côté rue du Docteur Bauer. Celle-là même qui abritait un véritable musée, avec ses murs étroits et ses photos d’époque jaunies, ses bureaux où trônaient les trophées sur les étagères et les aussi les vestiaires. Celle-là même qui sera remplacée par la future tribune Rino Della Negra.

En face de la tribune Ouest, c’est le grand chantier aussi : la tribune Sud, fermée de longue date, n’existe plus et a laissé place, là encore, à un vaste amas de gravats. Idem au pied de Planète Z, ovni architectural posé derrière les buts, célèbre pour sa forme pyramidale, indissociable du décor et véritable carte postale du site.

Là encore, au pied du HLM, les pelleteuses ont fait leur oeuvre. La rénovation, engagée par le promoteur « Réalités », qui a racheté le stade à la commune, a commencé. La révolution est en marche ! Bauer pourra accueillir 9 700 personnes dans un stade flambant neuf à l’horizon 2024. Ce projet sera accompagné de la construction, d’ici 2026, d’une « Bauer Box », immense projet immobilier de huit étages et 30 000 m2 accolé au stade, avec des restaurants et commerces, un rooftop, des espaces de coliving, des bureaux, une école, des activités de loisirs et des bâtiments végétalisés. Coût total de l’opération : 250 millions d’Euros, dont 45 rien que pour le stade.

A Bauer, on ne fait pas les choses comme ailleurs. Il est 21h30. Le Red Star s’est imposé 4 à 2 face au dauphin du leader, Dunkerque. Les lumières s’éteignent. Les joueurs viennent communier devant le kop. Dans le noir.

A Bauer, les équipes passent, le stade évolue mais l’âme demeure.

Texte : Anthony BOYER / Mail : aboyer@13heuresfoot.fr / Twitter : @BOYERANTHONY06

Photos : AB

Vous avez loupé un épisode de la série « 13heuresfoot » cette semaine ? Voici la séance de rattrapage !

  • Samedi 12 novembre 2022

Quiz National : remportez un maillot de votre choix !
https://13heuresfoot.fr/actualites/quiz-national-remportez-un-maillot-de-votre-choix/
Répondez aux 20 questions du quiz et tenter de remporter un maillot de votre choix ! Mais pour cela, vous devrez vous montrer incollable sur le championnat National !

  • Vendredi 11 novembre 2022

Patrick Bel Abbes (District des Alpes) : « Ce qui m’intéresse, c’est le dialogue ! »
https://13heuresfoot.fr/actualites/patrick-bel-abbes/
A la tête du District qui regroupe les Alpes-de-Haute-Provence et les Hautes-Alpes, le président entend répondre aux nombreuses problématiques des clubs dans une région où les spécificités sont multiples.

  • Jeudi 10 novembre 2022

Yann Kerboriou : « Le National 3, c’est 5 % de plaisir et 95 % de combat ! »
https://13heuresfoot.fr/actualites/yann-kerboriou-le-national-3-cest-5-de-plaisir-et-95-de-combat/
L’ex-gardien de Créteil en Ligue 2 et en National est retourné à Aubervilliers, en N3, où son club a signé un exploit retentissant au 7e tour de la coupe de France en éliminant QRM, un club de Ligue 2. Une performance qui a rappelé la saison 2009-2010, lorsque le club du 9-3 avait affronté le PSG au Parc des Princes en 32es !

  • Mercredi 9 novembre 2022

Adama Camara, profession buteur et pronostiqueur !
https://13heuresfoot.fr/actualites/adama-camara-profession-buteur-et-pronostiqueur/
L’attaquant passé par Calais, Beauvais, Saint-Quentin, Dunkerque ou encore Chasselay, de retour à Creil (R3) depuis la saison passée, a lancé « MaraPronostic », son entreprise de paris sportifs en ligne. Et ça marche !

  • Mardi 8 novembre 2022

Valentin Lavigne (Fleury) : « Je prends autant de plaisir en N2 qu’en L1 ! »
https://13heuresfoot.fr/actualites/valentin-lavigne-fleury-je-prends-autant-de-plaisir-en-n2-quen-en-l1/
De la Ligue 1 avec Lorient au National 2 avec Fleury en passant par la L2 et le National, Valentin Lavigne (28 ans) a tout connu. Ses blessures auraient pu le pousser à stopper sa carrière. Mais l’attaquant a continué par « passion du foot ». Entretien riche avec un homme épanoui et un joueur accompli.

  • Lundi 7 novembre 2022

Julien Cordonnier (Châteauroux) : « Le National, c’est le championnat de l’humilité »
https://13heuresfoot.fr/actualites/julien-cordonnier-chateauroux-le-national-cest-le-championnat-de-lhumilite/
Le coordinateur sportif de La Berrichonne, son club de cœur, revient sur ses passages à Saint-Etienne et à Orléans, où il a occupé les postes de scout et de directeur sportif. Deux expériences dont il se sert aujourd’hui au sein du groupe United World, propriétaire de La Berrichonne depuis mars 2021. Rencontre avec un garçon multi-fonctions.

  • Samedi 5 novembre 2022

Guillaume Norbert, le chef de chantiers
https://13heuresfoot.fr/actualites/guillaume-norbert-le-chef-de-chantiers/
L’ancien joueur pro de Nantes, Angers et Lorient, a rejoint son père-président au Racing-club de France en 2019, qu’il a fait grimper de N3 en N2. Chef d’entreprise à la vie dans le secteur du bâtiment, il revient sur ses nombreuses expériences et explique comment il gère sa double-casquette.

Répondez aux 20 questions du quiz et tenter de remporter un maillot du club de votre choix ! Mais pour cela, vous devrez vous montrer incollable sur le championnat National !

Connaissez-vous bien le championnat National ? Pour le savoir, et pour tenter de remporter un maillot du club de votre choix, répondez aux 20 questions de notre quiz et renvoyez vos réponses par mail à l’adresse mail suivante : contact@13heuresfoot.fr (n’oubliez pas de préciser vos noms, prénoms, âge et adresse postale).

  • Date limite de participation au quiz : jeudi 17 novembre 2022 à minuit.
  • Un seul lot à gagner (un maillot de votre choix) : en cas d’égalité entre plusieurs participants, la question subsidiaire numéro 1 puis la question subsidiaire numéro 2 permettront le cas échéant de les départager. En cas de nouvelle égalité, il sera procédé à un tirage au sort.
  • Attention : dans l’une des questions, deux réponses sont possibles !

Connaissez-vous bien le championnat National ?

1. En quelle année le championnat National, alors à deux poules, a-t-il été créé ?
A. 1992
B. 1993
C. 1994
D. 1995

2. A la création du championnat, une finale entre les deux premiers de chaque poule était organisée pour attribuer le titre de champion de France de National. Le premier titre a été remporté par :
A. Guingamp
B. Châteauroux
C. Amiens
D. Perpignan

3. Quel est le club recordman du nombre de participations en National ?
A. Paris FC
B. Pau
C. Créteil
D. Gazelec Ajaccio

4. Depuis la saison 2012-2013, il est possible de voir les matchs de National gratuitement sur FFF TV : quelle fut la première rencontre à être diffusée simultanément sur la plateforme de la Fédération et sur DailyMotion ?
A. Metz – Boulogne
B. Créteil – CA Bastia
C. Amiens – Colmar
D. Quevilly – Orléans

5. Depuis la création du National, combien de clubs ont participé au moins une fois au championnat ?
A. Plus de 120 clubs
B. Entre 101 et 120 clubs
C. Entre 80 et 100 clubs
D. Moins de 80 clubs

6. La fin de saison 2008-2009 en National fut particulière avec de nombreuses décisions administratives à l’issue du championnat. Du coup, la saison suivante, dans la poule 2009-2010, il y a eu :
A. Six clubs de CFA (ex-National 2) promus en National
B. Sept clubs de CFA (ex-National 2) promus en National
C. Huit clubs de CFA (ex-National 2) promus en National
D. Neuf clubs de CFA (ex-National 2) promus en National

7. Lequel de ces internationaux français n’a jamais joué en National ?
A. Olivier Giroud
B. Mathieu Valbuena
C. Ulrich Ramé
D. Corentin Martins

8. A l’issue de saison 2001-2002, le nombre d’accessions de National en Ligue 2 fut de :
A. 3 clubs promus en Ligue 2
B. 4 clubs promus en Ligue 2
C. 5 clubs promus en Ligue 2
D. 6 clubs promus en Ligue 2

9. De nombreux ex ou futurs internationaux ont évolué en National, dont un certain Franck Ribéry, qui a joué dans trois clubs de cette division. Mais lesquels ?
A. Boulogne, Alès et Brest
B. Boulogne, Uzès et Brest
C. Boulogne, Beaucaire et Brest
D. Boulogne, Arles et Brest

10. Lequel de ces clubs n’a jamais évolué en National ?
A. Nevers
B. Charleville
C. Mont-de-Marsan
D. Pontivy

11. Quel est le record du nombre de points marqués sur une saison par un club ?
A. 87 points
B. 91 points
C. 95 points
D. 101 points

12. Quel est le record du plus petit nombre de points inscrits sur une saison par un club ?
A. 10 points
B. 14 points
C. 18 points
D. 22 points

13. Depuis sa création, combien de clubs ont réussi l’exploit d’enchaîner deux montées consécutives de National en L2 puis de L2 en L1 dans la foulée ?
A. 10 clubs
B. 11 clubs
C. 12 clubs
D. 13 clubs

14. Un club peut, cette saison, en cas de maintien, égaler le record du nombre de présence d’affilée en National (à ne pas confondre avec le nombre de saisons au total) : lequel ?
A. Dunkerque
B. Cholet
C. Concarneau
D. Avranches

15. Depuis la création du National, plusieurs clubs ont réussi à remporter deux titres de champion, mais combien de clubs exactement ?
A. 5 clubs
B. 6 clubs
C. 7 clubs
D. 8 clubs

16. Lors de la saison 1996-1997, un club de National a parallèlement disputé une coupe d’Europe; il s’agit de :
A. SCO Angers
B. Nîmes Olympique
C. Paris FC
D. CS Sedan Ardennes

17. Quel est le record du nombre de buts marqués par un joueur sur une saison ?
A. 29 buts
B. 31 buts
C. 33 buts
D. 35 buts

18. Quel est le record du nombre de spectateurs pour un match de National ?
A. 37 820 spectateurs
B. 32 820 spectateurs
C. 27 820 spectateurs
D. 22 820 spectateurs

19. Quel club détient le plus grand nombre de points sur une saison ?
A. SC Bastia
B. Clermont Foot
C. Evian Thonon Gaillard
D. Istres

20. Avec 79 buts encaissés, cette équipe détient le triste record de plus mauvaise défense de l’histoire du championnat. Il s’agit de :
A. Calais
B. Beaucaire
C. Arles
D. Epinal

  • Attention : dans l’une des 20 questions précédentes, deux réponses étaient possibles !
  • Question subsidiaire numéro 1 : combien de personnes, au total, vont répondre au quiz ?
  • Question subsidiaire numéro 2 : combien de personnes trouveront les 20 bonnes réponses au quiz ?

Bonne chance !