Le parcours du meneur de jeu, champion de D2 Belge avec le Cercle Bruges en 2018, cadre de Louvain en Jupiler Pro League et aujourd’hui à Molenbeek, en banlieue de Bruxelles, raconte un autre football. L’histoire d’un garçon qui n’a jamais cessé de croire en son rêve. Même si le chemin pour devenir pro ne fut pas de tout repos.

Il aurait pu tout arrêter il y a quelques années déjà. Ne pas passer le cap du monde pro, au fil d’interrogations sur la finalité et la récompense de ses efforts, d’une formation à Nîmes et Montpellier aux terrains écumés en CFA2 à Lesquin, du côté de Beauvais en CFA, ou encore en National, à Boulogne-sur-Mer.
Si Xavier Mercier, 34 ans, compte aujourd’hui près de 400 matches disputés dans le monde du football, son arrivée au plus haut niveau et son épanouissement ont été le fruit d’un travail acharné. Une carrière que le Cévenol (il est né à Alès, dans le Gard), aujourd’hui au Racing White Daring de Molenbeek, relate dans un entretien pour 13heuresfoot, où il évoque le long chemin qui l’a mené de la 5e division française à la Ligue 2 avec Guingamp (7 matchs) jusqu’à une aventure hongroise teintée d’Europe. Une linéarité bien différente de celle de bon nombre de footballeurs pour ce numéro 10 à l’ancienne décidément déroutant, sur les terrains comme en-dehors. Entretien.
« Je voulais juste m’amuser »

Comment peux-tu nous raconter tes débuts ?
Je suis préformé à Nîmes, et je suis parti au centre de formation de Montpellier de mes 14 à mes 20 ans. J’ai fait tout mon cursus là-bas, ça s’est plutôt bien passé, jusqu’à mes deux dernières années stagiaire, où ça a été un peu plus compliqué pour différentes raisons. Et notamment, parce que derrière moi, il y avait la génération 90, avec Rémy Cabella, Younes Belhanda, Benjamin Stambouli, qui a gagné la Coupe Gambardella. Ces joueurs-là m’ont un peu relégué en CFA. J’avais beaucoup moins de temps de jeu, et on va dire que j’ai plus profité de la vie que de jouer au foot quoi !
Numéro 10 à l’ancienne

Qu’est-ce qui t’a manqué, à tes débuts, pour passer ce cap en France ? Après le centre, tu as joué en CFA 2, à Lesquin…
Mon parcours en France est également dû au fait, je pense, que j’étais dans la génération où il y avait beaucoup de joueurs de grande taille et peu de petite taille, comme la mienne. L’effet Valbuena a un peu changé ça, mais on cherchait beaucoup de joueurs avec des qualités physiques élevées, des grands gabarits. Je ne rentrais pas dans ces cases-là, j’étais petit, je n’avais pas un gros coffre, avec un style de numéro 10 à l’ancienne. Je ne suis pas tombé dans la bonne période, je pense.
Quand tu as démarré, à Nîmes et au MHSC, tu te voyais réussir ?
Non, je ne me projetais pas forcément. Pour moi, le niveau professionnel, c’était tellement loin… Quand on allait voir les matchs pros de Montpellier à domicile, je ne me prenais jamais à rêver d’être sur le terrain, je prenais les choses petit à petit, sans pression, je voulais juste m’amuser.
Un des derniers romantiques

Ton profil, c’est justement cela, aussi ; un joueur qui prend du plaisir. Tu es peut-être un des derniers romantiques du football moderne. Quelle est ton approche du football ?
Le football a beaucoup changé. Maintenant, on est beaucoup dans les data, les stats physiques, l’intensité, et moi je ne rentre pas forcément dans ces cases-là. Un certain nombre d’entraîneurs se basent peut-être plus sur tout cela que sur la technique.
En Belgique, le foot est peut-être plus « pur », plus à l’ancienne, justement. Cela peut expliquer ton arrivée et ta réussite là-bas ?
Quand je suis arrivé là-bas à 27 ans, je ne connaissais pas le championnat pour tout dire. J’y suis allé car je voulais tenter un dernier coup de poker pour enfin réussir une carrière professionnelle. Maintenant, pourquoi j’y ai réussi, c’est parce que je suis tombé sur des entraîneurs qui m’ont fait confiance, qui ont d’abord compris l’homme que j’étais et qui ont su me mettre en situation sur le terrain, me donner les clefs du jeu. C’est ce qui m’a manqué en début de carrière, et c’est peut-être ce qui me manque encore parfois en fin de carrière (rires) !

Pour revenir en arrière, tu t’es quand même éclaté, pendant deux saisons, à chaque fois à Beauvais (2012-2014 en CFA ) puis Boulogne (2014-2016 en National) ?
Oui, les deux saisons à Beauvais, je me suis vraiment amusé par exemple. On avait une vraie bande de potes, et 10 ans après ce sont toujours mes amis. On a créé des liens forts. On se retrouvait toujours après les matches à la maison, on était tous un peu dans une galère et on se serrait les coudes. Après, à Boulogne, je suis monté d’un cran, ça s’est bien passé, j’ai fait une grosse saison et demie en termes de niveau. Mais les clubs en France ne venaient pas me chercher, c’était compliqué. J’avais envie de connaître le monde pro, mais ce n’était pas facile. On avait pris une décision avec ma femme, à ce moment-là, de disputer encore une saison puis d’arrêter le foot si ça ne marchait pas. Je ne gagnais pas assez d’argent pour faire vivre ma famille en National, et puis il y a les déplacements, on vit loin des siens, tu fais des voyages de 10 heures de bus… Je ne voyais pas l’intérêt de continuer à ce niveau-là juste pour dire « Je jouer au foot ». Mais Courtrai est arrivé à cette période.
« En Belgique, on m’a fait confiance »

Par la suite, tu as trouvé un équilibre en Belgique. Tu peux un peu nous raconter cette arrivée au plat pays et cette seconde partie de carrière ?
Je suis devenu le joueur que j’aurais pu ou dû être en Belgique. On m’a fait un peu plus confiance, il faut dire aussi ce qui est, c’est que je gagnais déjà un peu plus d’argent, cela me permettait de faire des activités à côté, des vacances, on vivait mieux. La chose principale, c’est qu’on m’a fait confiance, et à partir de ce moment-là, je me suis mis dans le foot à fond.
Jusqu’au titre en deuxième division avec le Cercle de Bruges, après une saison et demie à Courtrai…
La Belgique, ça n’a pas été de tout repos non plus. On ne voulait plus de moi à Courtrai. Mais je suis tombé dans un groupe exceptionnel au Cercle, qui me fait penser à Beauvais, où on a vraiment créé des liens forts. On a réussi à être champions à la dernière minute, un moment exceptionnel ! Cela a été un petit peu… Après ça, cela m’a apaisé, tous les sacrifices faits avant ont été balayés d’un coup, je me suis dit « je n’ai pas fait tout ça pour rien ».
« J’aurais peut-être pu faire mieux »

Ces sacrifices, cette carrière en deux temps… Quel est ton regard sur ça, avec le recul ?
Déjà, je suis fier de ce que j’ai fait. Quand j’avais 20 ans, j’étais en CF2, et je finis à 33 ans en Ligue Europa. Le chemin a été long, dur, mais je n’ai jamais rien lâché. Je n’avais pas d’objectif précis, je voulais juste prendre du plaisir, et ce le plus haut possible. J’aurais peut-être pu faire mieux avec le talent que j’avais, mais je ne regrette rien.
Pour parler de ton talent, revenons sur une de tes plus belles saisons : en 2020-2021, tu marques 10 buts et délivres 16 passes décisives avec l’OHL. Là encore, tu as dû kiffer ?
C’est l’apothéose de ma carrière, là où je me sentais le plus fort, où j’avais le plus de responsabilités dans l’équipe. On s’entendait très bien, c’était facile avec Thomas Henry devant, on se trouvait les yeux fermés, c’était un sentiment incroyable.
Avec ton expérience, comment te comportes-tu désormais dans tes clubs ? Est-ce que la transmission est quelque chose qui t’habite ?
Je l’avais déjà un peu quand j’étais au Cercle. Le problème aujourd’hui, c’est que les jeunes et les générations ont changé, c’est plus compliqué de leur donner des avis ou de les aider, car ils entendent moins que ce que nous on pouvait écouter, mais c’est quelque chose que j’aime bien faire.
« J’ai envie de rester dans le foot »

Dans ta fin de carrière, il y a aussi la Ligue Europa comme tu disais, à 33 ans… Tu as disputé les qualifications avec Ferencvàros, un club hongrois. Incroyable, non ?
J’y suis allé spécialement pour ça, pour découvrir la Coupe d’Europe. Après, ça ne s’est pas passé comme je l’aurais souhaité, mais j’ai découvert l’exigence d’une équipe européenne, qui joue tous les trois jours, avec des stades et des supers ambiances, je suis content d’avoir vécu cela. Ça reste positif, étant compétiteur ça me faisait ch*** de ne pas jouer autant que j’aurais voulu, mais avec le recul ça reste exceptionnel.
Cette saison, tu es revenu en Belgique, à Molenbeek. Un exercice compliqué, car vous jouez le maintien, et où tu as encore un rôle d’ancien et de leader de vestiaire…
Je suis venu ici car je voulais revenir en Belgique. Je ne m’attendais pas à ce que la saison allait être difficile, personnellement ou collectivement, mais il nous reste six matches pour éviter que le club ne descende.
Pour finir, est-ce que tu t’attendais à ce qu’un gars du sud réussisse dans le nord, de Lesquin à Boulogne et en Belgique ? Quoi de prévu pour ton après-carrière ?
En fait, à la base, je suis monté à Lesquin pour rejoindre ma femme, pas pour jouer au foot. On a trouvé le club de Lesquin dans l’espoir que je fasse quelque chose là-haut. Et puis tout s’est enchaîné. Je suis reparti à Guingamp, avant de revenir dans le nord. Ma carrière, plusieurs fois, n’a pas tenu à grand-chose, finalement. On verra les opportunités. J’ai envie de rester et de travailler dans le football.
Xavier Mercier, du tac au tac
« Never give up »

Quel est le meilleur souvenir de ta carrière ?
Le titre en deuxième division belge avec le Cercle Brugge.
Le pire souvenir ?
Pour le moment, je n’en ai pas forcément, mais j’espère ne pas le connaître cette saison avec la descente.
Quel est le joueur le plus fort que tu aies affronté ?
Victor Valdes, quand il jouait pour le Standard de Liège.
Le coéquipier le plus fort avec qui tu as joué ?
Samuel Gigot (il a évolué avec lui à Courtrai en 2016-2017). C’est une machine.
As-tu un joueur de légende ou un modèle ?
Mon joueur de légende c’est bien évidemment Zinedine Zidane.

Le coéquipier le plus fou que tu aies côtoyé ?
Il y en a beaucoup, mais je vais dire Anthony Knockaert, qui joue actuellement à Valenciennes.
Le coéquipier perdu de vue que tu aimerais revoir ?
Elohim Rolland avec qui j’ai joué à Courtrai.
Le club, l’équipe ou la saison où tu as pris le plus de plaisir sur le terrain ?
La saison où j’ai pris le plus de plaisir au niveau football c’est en 2020-2021 avec Louvain.
Si tu n’avais pas été footballeur, tu aurais fait quoi ?
Honnêtement, j’ai toujours été dans le foot, donc je n’ai jamais réfléchi à autre chose.
L’anecdote la plus folle vécue dans ta carrière que tu n’as pas encore racontée, mais que tu vas raconter ici ?
L’anecdote la marquante ? Un jour, j’étais en réunion, et d’un coup un coéquipier s’est mis à flatuler. C’était « incroyable » (rires). Mais bien sûr je tairais son nom.
Quel est le coach ou les entraîneurs qui t’ont marqué ?
J’ai eu trois coachs qui m’ont vraiment fait passer des caps, et avec qui j’ai été très performant. C’est Frank Vercauteren (au Cercle Brugge), Vincent Euvrard (Bruges puis Louvain) et Marc Brys (Louvain).

Un président marquant ?
Je vais dire Noël Le Graët à Guingamp. Il avait énormément de charisme.
Le stade qui t’a le plus impressionné ?
Le stade de Ferencvàros était vraiment impressionnant les soirs de Coupe d’Europe.
Une équipe, adverse ou pas, qui t’a bluffé ?
La France en 2018. C’était incroyable.
Un match où tu t’es senti intouchable ?
Un 8eme de finale de coupe de France contre Sarre-Union avec Boulogne où je marque 4 buts dans le match.

Le club où tu aurais rêvé de jouer, dans tes rêves les plus fous ?
Le RC Lens. Ca a failli se faire en 2016, mais au dernier moment ça ne s’est pas fait et je suis allé à Courtrai.
Une causerie de coach marquante ?
Avant la finale de D1B avec Louvain où le coach nous a montré des vidéos de soutien de nos familles.
Le joueur le plus connu de ton répertoire ?
Samuel Gigot, je pense.
Pour finir, une devise, un dicton ?
« Never give up. »
Xavier Mercier en dates

2006-2009 : Montpellier B (CFA)
2009-2010 : US Lesquin (CFA2)
2010-2012 : EA Guingamp (National, Ligue 2)
2012-2014 : AS Beauvais Oise (CFA)
2014- Janv. 2016 : US Boulogne Côte d’Opale (National)
Janv. 2016-2017 : KV Courtrai (D1 Belge)
2017-2019 : Cercle Bruges KSV (champion de D2 en 2018 puis D1 Belge)
2019-2022 : OH Louvain (D2 Belge puis D1 Belge)
2022-2023 : Ferencváros TC (D1 Hongrie)
Depuis 2023 : Racing White Daring de Molenbeek (D1 Belge)
Texte : Clément MAILLARD – Twitter : @MaillardOZD
Photos : RWD Molenbeek
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En quatre ans, Florent Balmont a déjà porté la casquette d’entraîneur de presque autant de clubs que tout au long de sa carrière de joueur qui l’a vu disputer, en 19 saisons, 513 matches de Ligue 1 (11e meilleur score de l’histoire !).


Et si cela peut surprendre aujourd’hui de ne plus voir le nom de Balmont dans l’organigramme de la Groupama OL Academy, l’ex-pro a son explication : « Déjà, ce n’est pas un regret si je n’y figure plus, parce que c’est mon choix. C’est moi qui suis parti en 2022, après la saison en U17. Mais si je suis parti, c’est aussi parce que je n’avais pas non plus de projection quant à mon avenir à l’OL. Je n’avais pas de perspective. Et puis, j’ai eu cette opportunité du Puy avec Roland (Vieira). »

(Surpris) Oui ! On s’est souvent affronté, c’est un milieu de terrain, un bon joueur !
J’ai eu des matchs où je me sentais bien et c’est vrai que ce match contre Nice quand je marque, me revient en mémoire, même si on fait 4 à 4 au final.


















Thomas Vincensini est un véritable Bastiais où il né. Il a grandi à Furiani et intégré le Sporting-club de Bastia dès l’âge de 6 ans. Il y a gravi tous les échelons jusqu’à son premier match en pro à 18 ans, le 18 mai 2012, à Istres (défaite 1-0) lors de la dernière journée de Ligue 2.












« Croire en nos rêves ». C’est la devise du FC Gueugnon. Une devise érigée en 2011 lorsque Bernard Canard, partenaire historique d’un club qui l’est encore plus, a pris la présidence de ce monument du football français. Bien entendu, l’on connaît mieux le proverbe « C’est en forgeant que l’on devient forgerons », mais finalement, ce n’est pas aussi simple que cela, encore moins en football où l’irrationalité est reine. Le FC Gueugnon est bien placé pour le savoir.
Ce souvenir de 2011, il est toujours aussi difficile de s’en défaire. Et il porte un nom : Tony Vairelles. Mais l’ancien attaquant international n’est pas le seul responsable de cette faillite selon Bernard Canard, qui cite aussi le nom d’un ancien président, Jean-Philippe Demaël (2005 à 2008), dirigeant du groupe Arcelor Metal. Pour le natif de Paray-le-Monial, ce sont eux les fautifs. Les responsables de la chute des jaune et bleu, embourbés depuis la saison 2013-14 en National 3, sans avoir la certitude d’enchaîner la saison prochaine une douzième année consécutive à cet échelon.
Je suis partenaire depuis 2002-2003 et au moment de la liquidation du club en 2011, il ne restait qu’une petite dizaine de partenaires qui soutenaient encore le club. J’étais un des derniers fidèles. Les différentes décisions, les très mauvaises décisions de l’époque Vairelles, et des différents présidents qui m’ont précédé, ont été la cause de cette liquidation. Sans cela, le club pourrait toujours être en Ligue 2 mais il y a eu certains choix faits à l’époque qui ont conduit à la chute. Certaines anciennes gloires du club souhaitaient que le club reparte et j’ai alors été sollicité pour prendre la présidence : mes multiples activités, dont celle de chef d’entreprise, m’empêchaient d’accepter mais finalement je l’ai fait, et je n’ai pas de regret aujourd’hui parce que je suis bien entouré. Voilà, ce sont les anciens du club qui m’ont poussé à occuper la présidence.
Je pense que tout est parti de l’époque où le club était encore en Ligue 2. Il y a eu un licenciement en 2007, tout est parti de là, quand le président Jean-Philippe Demaël n’a pas conservé l’entraîneur Victor Zvunka, qui nous avait maintenus deux ans de suite. Le président Demaël gérait le club à distance (depuis le Brésil), on était encore dans une époque où les Forges nous soutenaient, et il a fait confiance à des gens en interne qui l’ont mal conseillé. C’est ça qui a entraîné le licenciement de Victor Zvunka. Je faisais partie des partenaires qui ne souhaitaient pas la révolution, je n’ai pas soutenu cette décision, mais, comme d’autres, on aurait dû monter au créneau, certainement, mais voilà, ce sont des très mauvais choix… Après, Tony Vairelles a récupéré le club et a « fini le travail » pour en arriver à la liquidation. Personnellement, je n’ai pas participé au choix de la venue de Tony Vairelles, qui est arrivé avec un projet qui n’a pas pu aboutir et a entraîné le club à la liquidation.
Oui, incontestablement, parce qu’on sait maintenant comme c’est difficile de remonter après être descendu. A l’époque, les droits TV représentaient les 3/4 du budget du FC Gueugnon, un club qui vivait bien, qui était bien géré, qui avait un passé et qui avait trouvé sa place en Ligue 2 depuis très longtemps. Malgré les réserves financières du club, on s’est aperçu qu’une descente en National, pour un club comme Gueugnon, où le vivier économique est plus compliqué qu’ailleurs, avec la perte des droits TV, ne permettaient pas de remonter dans les deux ans. On voit bien encore aujourd’hui, pour un club qui descend en National, que c’est extrêmement compliqué de remonter. Les grands clubs s’en sortent, mais pour les petits clubs comme nous, et je dis ça sans que cela ne soit péjoratif, il fallait remonter tout de suite. Et aujourd’hui, on est en National 3. On n’arrivera jamais à retrouver la Ligue 2 seul dans notre coin, sans le soutien très fort de partenaires nationaux.
On a régulièrement des sollicitations d’investisseurs, mais que je ne trouve pas très sérieux. On en a encore eu un il n’y a pas très longtemps, à qui on a donné une fin de non recevoir car on a considéré que cela n’entrait pas dans l’objectif du club. On ne veut pas une deuxième époque Vairelles. Si des investisseurs veulent venir, je suis, bien sûr, prêt à laisser la présidence du jour au lendemain si ce sont vraiment des gens extrêmement sérieux et qui apportent des moyens pour que le FC Gueugnon puisse grandir. C’est sans état d’âme que je laisserai ma place mais à ce jour, les différents projets proposés ne correspondent pas du tout à nos attentes.
Non, ça ne m’agace absolument pas. Ce qui m’agacerait, ce serait d’entendre dire « Nous, c’était comme ça, on faisait comme ça, il faudrait faire comme ça, parce qu’on faisait comme ça… » J’ai la chance d’être entouré d’anciens qui font justement partie de ce passé et je peux vous dire que c’est du plaisir et du bonheur de les avoir avec nous. Ils représentent un fort soutien et quand ils nous parlent de ce passé, on ne peut pas l’occulter. Bien sûr qu’on vit dans le présent et non pas dans le passé, mais le passé du FC Gueugnon, c’est une vraie histoire. Mais tout le monde a pris conscience, même les anciens, qu’aujourd’hui, le passé était le passé, qu’on doit s’en servir, ne pas l’oublier, mais que malheureusement aujourd’hui, on est dans une autre époque. Les difficultés auxquelles nous sommes confrontés ne sont pas les mêmes que lorsque Gueugnon était en Ligue 2, parce qu’on ne parle pas de la même chose. Mais ce sont des gens raisonnés et raisonnables, qui sont d’un grand soutien pour moi.
Ce serait une mauvaise chose mais on va tout faire pour que l’on ne descende pas. La période Covid nous a fait mal. Elle est tombée à un moment où nous étions très ambitieux, et alors que l’on était sur des bonnes positions, 2e et 3e, les championnats ne se sont pas terminés à deux reprises en 2020 et en 2021… On avait de quoi être ambitieux sportivement, mais là, depuis 2 ans, on s’est aperçu d’une chose : on a mésestimé cette refonte des championnats. Déjà, l’an passé, ça avait été compliqué déjà (le club a terminé 9e sur 14). La refonte a durci très sérieusement la compétition et augmenté le niveau, selon le souhait de nos dirigeants à la FFF, ce qui va laisser sur le carreau plein de clubs, et ce à tous les échelons. Je pense que des clubs de National et de N2 qui vont descendre ne repartiront pas, des clubs de N3 seront aussi en difficulté s’ils descendent… Il faut bien avoir conscience que le National 3 de l’an prochain sera le National 2 d’il y a 2 ou 3 ans en arrière. Que l’on est sur un championnat différent, avec des clubs comme Rumilly, dans notre poule, qui ont d’autres moyens. Il y a une logique financière de plus en plus pesante. On a quand même des clubs qui sont en moins bonnes positions que nous dans ce championnat. C’est une obligation de se maintenir parce qu’en cas de descente, remonter serait encore plus compliqué. J’ai confiance au groupe actuel pour atteindre cet objectif. Il nous reste 8 matchs pour éviter la descente en Régional 1, niveau où évolue notre équipe Espoirs (équipe B), et où il y a un vrai vivier.
Oui, cela a déjà été évoqué. J’ai essayé de le faire il y a 6 ou 7 ans, et je sais qu’avant, il y a eu plusieurs tentatives avec Montceau, distant de 30 kilomètres. Sous ma présidence, je souhaitais créer un club Charollais autour de Paray-le-Monial, Digoin, Charolles et Gueugnon, mais ça ne s’est pas fait pour des histoires de clocher… Je souhaitais commencer avec par des équipes de jeunes mais ça a capoté, pour différentes raisons. Ensuite j’ai voulu le faire avec Montceau : les maires étaient pour, certains partenaires étaient contre, des Ultras étaient opposés… En fait, il n’y avait pas suffisamment l’unanimité pour le faire et je n’avais pas envie de « me prendre la tête » : ça doit se faire naturellement ou pas; ça se fera peut-être un jour, je le souhaite, mais je ne serai plus président, car je ne veux pas dépenser mon énergie là-dedans. Je le regrette parce que s’il y a certainement du potentiel, il n’y a pas la volonté ni l’unanimité, alors qu’il y a le soutien. Les discussions se sont malheureusement arrêtées assez vite.
Grace à nos infrastructures, on serait un petit Auxerre… Le club de Gueugnon aurait sa place en Ligue 2 aujourd’hui de par ses structures, avec un stade en capacité de recevoir des matches de Ligue 2. Le passé étant ce qu’il est, si certaines décisions n’avaient pas été prises à un moment donné, peut-être, je dis bien peut-être, que le club serait toujours en Ligue 2, même si depuis 15 ans, le football a beaucoup évolué. Mais Gueugnon a quand même 40 ans d’histoire, essentiellement en D2 et en Ligue 2 : sa place, sportivement, pourrait être là mais on est aussi conscient qu’en l’état actuel des choses, on est incapable de revenir à ce niveau-là.










































Sain, bienveillant et historique.
« Sur tous les terrains, pour donner la parole à tous les acteurs ». Voilà ce que l’on peut lire sur la page d’accueil Facebook de « Foot Multiple », le réseau social qui prend une ampleur folle dans le milieu du foot amateur et pro. Ce slogan, 13heuresfoot pourrait le revendiquer tant il résume également sa philosophie.
A 28 ans, Arthur est devenu, en l’espace de 4 ans, une référence des réseaux sociaux avec son concept, spécialisé dans la création de contenus, et exclusivement consacré au ballon rond, ou plutôt à tous les ballons ronds, aussi bien ceux du niveau départemental que national, aussi bien ceux de District que de Ligue 1 ! Un concept mûrement réfléchi, né d’une réflexion simple : « J’en avais marre que les médias ne parlent que de l’OM, du PSG et de Lyon, raconte le natif de Rouen, en Seine-Maritime, qui n’hésite pas à faire le lien avec 13heuresfoot, et pour qui, à l’instar de notre site, « la passion n’a pas (non plus) de division ! »; clairement, de ce point de vue là, on se rejoint avec 13heuresfoot ! Ma page, elle, parle plus de Sochaux que du PSG. J’avais en tête de lancer un projet sur le foot amateur parce que, hormis deux ou trois médias, personne n’en parle, ça manque de visibilité. Surtout, je voulais parler de tout, aborder les multiples facettes du foot, d’où le nom « Foot Multiple ».
En résumé, du lundi au vendredi, Arthur bosse, et le week-end, Arthur… bosse ! C’est juste le terrain de jeu qui diffère : il passe des prisons aux prés verts. Parce que son boulot, qu’il assure aimer, adorer, il va pourtant le quitter et se lancer à fond dans « Foot Multiple ». « Je bosse pour une boîte qui, elle même, bosse pour le Tribunal de Paris. Je mène des enquêtes de personnalité pour des affaires criminelles. Je dis souvent, « la semaine je fais le tour des prisons et le week-end je fais le tour des stades ! » Un métier qui allie une autre de ses passions : l’écriture. « Il y a beaucoup de rédaction, poursuit-il; on se rend en prison, on retrace le parcours de vie d’une personne en rétention ou accusée d’un meurtre ou d’un viol, par exemple, et cela participe à l’enquête criminelle. On retrace vraiment le parcours de vie, l’enfance, la scolarité, la vie familiale, sociale, sentimentale, professionnelle, amicale, etc. Ensuite, on vérifie ce qu’elle nous a dit. Et après, on passe aux assises. Le criminologue est là pour individualiser la peine mais il est neutre. J’adore mon métier. C’est très intéressant intellectuellement. On est dans l’humain, même si ça touche au juridique. On est là pour servir la personne, on parle de tout avec elle, sauf des raisons pour lesquelles elle est poursuivie. On est là pour individualiser la peine aussi, mais on est neutre. »
Arthur, qui a joué au foot « à pas mal de postes ! » au niveau départemental de l’âge de 5 à 17 ans (principalement à Bois-Guillaume et Mont-Saint-Aignan), avant de pratiquer le tennis de table pendant 8 ans à l’échelle régionale (Franqueville-Saint-Pierre, Bois-Guillaume, Saint-Maur-des-Fossés), rêvait d’être avocat.
La première étape, c’est la création d’un site internet, mais, rapidement, Arthur le ferme, car il s’aperçoit que Foot Multiple fonctionne beaucoup mieux sur Twitter et Facebook où, un an et demi après le lancement, il compte rapidement des dizaines de milliers de followers. « Je ne fais pas beaucoup de montages or sur « Insta », il faudrait que les vidéos soient plus travaillées pour que cela prenne un peu plus, mais pour ce que je fais, je pense que Facebook est mieux adapté. »
Son premier reportage ? « J’étais allé à Saint-Martin-de-Boscherville, dans la campagne rouennaise, suivre un club de district, quand j’avais 100 abonnés. Ils m’avaient ouvert les portes de leur vestiaire pour un match de coupe de France. J’y suis retourné l’été dernier, trois ans après, pour faire le même reportage, mais cette fois avec ma grosse communauté ! Ils avaient été surpris de me revoir ! C’est typiquement le genre de reportage qui marche beaucoup mieux que si je vais au Parc des Princes. C’est cette idée de « multiple » que je défend, il n’y a pas de hiérarchie, on en revient toujours à ça. Il faut dire aussi que sur les rencontres pros, il y a plein de problématiques : en novembre dernier, à Nantes, ma page Facebook avait été suspendue parce j’avais filmé les joueurs avec le public et un prestataire de la LFP (Ligue de football professionnel) s’était plaint du contenu. L’histoire a pris une ampleur folle sur Twitter ! C’est là aussi que j’ai vu à quel point les gens aimaient ce que je faisais, avaient accroché, et aussi le pouvoir de Twitter, dont les nombreux messages ont permis que je récupère ma page Facebook. Bon, ça s’est arrangé, même si cela a pris 10 jours… »
Présent sur les réseaux, Arthur l’est aussi sur les stades, dans les vestiaires pour des causeries de coachs ou des moments intimes, en tribunes avec les supporters, histoire de faire découvrir d’autres facettes du milieu. « Généralement, les clubs sont fermés et n’aiment pas divulguer ce genre d’images. Chez les pros, ce n’est même pas possible du tout en raison de la télé et des droits. C’est dommage. »
Quatre ans pile après s’être lancé, Arthur va passer un cap. C’est décidé, il va consacrer tout son temps à Foot Multiple et abandonner son travail. « C’est une question de semaines. J’ai prévenu mon employeur et ma famille. Ce que j’ai créé, je souhaite que ça devienne un vrai truc, le faire sérieusement. Oui, j’aime mon job mais là, je vis mon rêve, alors à choisir, je fais le choix du rêve ! J’aurai enfin du temps pour faire tout ce que je n’ai pas le temps de faire, parce c’est la course tout le temps, et puis j’ai étoffé mes contacts. »
Grâce à des partenariats d’influence marketing, il a pu, l’an passé, lancer son projet de « Tour de France des clubs de Ligue 1 », une étape importante dans le développement de FM. « Je fais de la publicité pour des partenaires et en échange, ils m’aident financièrement. J’ai pu me rendre sur tous les stades de L1 et la plupart de L2 même si je ne suis pas encore allé à Annecy, Grenoble ou Dunkerque. »
Mais le revers de la médaille existe. C’est la perception des médias. Plus ou moins positive. Arthur n’est pas toujours le bienvenu ni même bien vu par la corporation des journalistes. « Mais pour qui il se prend celui-là ? Il n’a pas de carte de presse », « Comment il a pu obtenir une accréditation ? », telles sont les remarques que l’on entend régulièrement. « Il y a même eu des débats qui se sont organisés sur Twitter autour de l’utilité qu’avait Foot Multiple ! J’ai mal vécu certains événements, avec des « haters », mais on va dire que c’est le jeu des réseaux. Un gars a écrit « Je suis journaliste, j’ai une carte de presse, je n’ai pas pu être accrédité… et je trouve ça « ouf » que Arthur de Foot multiple soit allé dans les vestiaires de Dieppe, alors que moi, on m’a refusé l’accès au stade ». Ce tweet a crée un immense débat. Les journalistes se sont immiscés dans la conversation et s’en sont pris à Stadito (Stadito Football est un youtubeur) et à moi. Mais Dieppe, je les suivais depuis plusieurs tours et j’étais là quand il n’y avait personne, au 5e tour de la coupe, sous la pluie. Et y’a 10 jours, je suis allé voir des féminines et des U18, donc bon… Et puis avant d’avoir les vestiaires ouverts, j’ai « douillé ». J’ai « bouffé » beaucoup de refus ! Je n’avais le droit d’aller nulle part. Alors bien sûr, je comprends le débat, mais les gens ne voient pas le travail en amont. »
Heureusement pour Arthur, de plus en plus de clubs « s’ouvrent » et permettent à des créateurs de contenus comme lui de partager leur activité sur les réseaux sociaux : « Globalement, je suis très bien accueilli. Les chargés de communication gardent un oeil sur ce que je fais. En fait, mon activité peut s’ajouter à leur travail, dans la mesure où cela donne une autre visibilité, où cela touche d’autres personnes et élargit leur champ de communication. C’est un peu par intérêt. »
Du coup, l’ambition d’Arthur serait-elle de devenir un média à part entière ? « J’aime écrire, parce que c’est 80 % de mon métier actuel. C’est ce qui fait la différence avec d’autres créateurs de contenus qui sont plus axés vidéos ou photos. Je suis un peu entre les deux, parce que sur Facebook, où je suis très présent, j’écris énormément, je fais des grands débriefs, du coup, certains font l’amalgame. Mais je ne suis pas journaliste, parce qu’il y a beaucoup de codes. Par exemple, quand il y a eu le problème du prix des places au stade Diochon pour Rouen – Toulouse en coupe de France, j’ai écrit fait un texte pour dénoncer les tarifs aberrants et ça a pris une ampleur considérable, qui m’a même dépassé. J’ai dit « Je n’irai pas au match » par respect pour les supporters. Je suis allé à l’entraînement du FCR, j’ai filmé le discours du capitaine Clément Bassin qui a été repris partout… Je ne suis pas journaliste, j’ai cette liberté là, même si je ne me suis pas fait que des amis au club de Rouen. »
Technique, rapide et explosif sont les premiers mots qui viennent lorsqu’on voit Davy Ngoma jouer. C’est lors d’un match de Gambardella en U19 avec le CS Brétigny que le Mantois de 28 ans se fait repérer par son adversaire du jour, l’Amiens SC. « Ils ont pris contact avec mon club pour que j’aille faire un essai chez eux. »
Entre 2016 et 2021, le franco-congolais effectue un mini-tour de France : Epinal (National), Tarbes (N2), Bourges 18 (N3), Avoine-Chinon (N3), Canet-en-Roussillon (N3), il ne parvient pas à se stabiliser ni à vraiment s’imposer dans un club. « Je ne trouvais pas ce que je voulais. Ce n’était pas un plaisir pour moi de changer de club chaque année mais je pense qu’on ne se stabilise que quelque part quand on est à l’aise sur et en dehors du terrain. À Canet-en-Roussillon (15 matchs, 1 but) ça s’est bien passé. La première saison, le championnat a été arrêté par la Covid mais on a été champions de N3. La deuxième saison, il y a eu un changement de coach et c’est la que j’ai cassé mon contrat. »
Une mauvaise rencontre et le jeune attaquant se retrouve sans club à 25 ans. Cinq mois après l’euphorie de la signature de son premier contrat professionnel, il doit faire face à la dure sévérité du monde du football. « Psychologiquement, cette période était très dure. C’est la pire que j’ai vécue jusqu’à aujourd’hui. J’ai fait ma première dépression. Je ne dormais plus. Manger était compliqué. J’étais perdu dans mes pensées. Plus de football, plus d’argent, plus rien. C’était le retour à cette réalité que j’avais quittée. Malgré tout, tu t’entraînes, ça m’a fait du bien d’être accompagné psychologiquement par mes préparateurs physiques. J’essayais d’être la meilleure version de moi-même. Je ne le faisais pas pour quelqu’un d’autre, je le faisais pour moi. »
Vainqueur de la Coupe du Luxembourg cette saison-là, (blessé, il n’a pas disputé la finale face à Dudelange), le Racing Luxembourg se qualifie pour les barrages de la Conférence League. Mais il est éliminé par le FK Cukaricki (Serbie). « La coupe d’Europe était une expérience exceptionnelle. C’était une grosse victoire pour moi. Quand j’arrive au Luxembourg, je n’ai pas joué depuis 6 mois, c’était compliqué. Du coup, je joue, mais je me blesse, je me fais une entorse du genou. Ce n’était pas facile. C’est arrivé juste avant la fin de saison et je sais qu’on va jouer la coupe d’Europe… Je suis en vacances à Punta Cana, je m’entraîne trois fois par jour à la salle, je voulais à tout prix revenir en forme et jouer donc je m’en suis donné les moyens. C’était une belle revanche pour moi. L’atmosphère de la coupe d’Europe est magique. »
Au Luxembourg, l’attaquant enchaine les matchs et réussit la meilleure saison de sa carrière sur le plan statistique (28 matchs, 7 buts en 2022-2023). Davy n’a alors qu’un seul objectif en tête : retrouver le monde professionnel qu’il avait quitté 2 ans plus tôt.
Quand j’ai signé mon premier contrat professionnel au FK Blansko (République Tchèque).
C’est ce qui me procure le plus de plaisir.
Mon premier match en professionnel, en République Tchèque.
Tanguy Ndombélé.
Alloco Pondu Crevette.