Le promu haut-rhinois place l’humain au centre de tout. Emmené depuis deux saisons par Vincent Rychen, il fait beaucoup mieux que de la figuration dans son championnat, au point d’enquiquiner les « cadors » de la poule en haut de tableau et de se mêler à la lutte pour la montée en National.
Par Anthony Boyer – Photos Jorge de Carvalho

C’est un peu le tube de l’année en National 2. Depuis juin 2022 et l’arrivée sur le banc de Vincent Rychen, l’ASC Biesheim – prononcez « Bissaïme » – ne cesse d’étonner. Après avoir survolé sa poule en National 3 la saison passée (16 victoires, 7 nuls et seulement 3 défaites), le promu alsacien poursuit sur sa lancée à l’étage supérieur, où, de manière totalement inattendue il faut l’avouer, il est venu se mêler à la lutte pour l’accession en National, quand bien même son dernier revers, samedi, face à Saint-Quentin (2-3), l’a un petit peu éloigné de la première place.
Pourtant, à cinq journées de la fin, l’association sportive et culturelle de Biesheim ne pointe qu’à quatre longueurs de l’actuel leader, Bourg-en-Bresse/Péronnas, et à trois longueurs du dauphin, l’AS Furiani Agliani. Et peut donc, toujours, légitimement rêver de tutoyer les sommets. Mais où s’arrêtera-t-il ? Et si Biesheim coiffait Bourg, Furiani, Fleury ou Bobigny sur le poteau ? Vous avez dit utopie ?
La réussite de Saint-Louis / Neuweg

Ces questions, forcément, nous les avons posé à deux des principaux intéressés. Le coach donc, Vincent Rychen, 48 ans, originaire de Saint-Louis, dans le Haut-Rhin, où il a d’ailleurs quasiment effectué toute sa carrière footballistique, à la fois comme joueur et entraîneur.
C’est là-bas, dans le triangle des trois frontières, comme on dit dans le coin (Saint-Louis jouxte à la fois la frontière suisse et la frontière allemande), qu’il est resté assis le plus longtemps sur un banc, d’abord dans le rôle d’adjoint, ensuite dans celui d’entraîneur principal, avec une certaine réussite puisqu’il a conduit Saint-Louis / Neuweg en CFA (N2) en 2015, à l’issue de sa troisième saison.
Mais c’est aussi dans ce même club qu’il a connus deux évictions : en effet, Vincent Rychen, éducateur sportif à la ville de Saint-Louis dans la vie civile, où il réside encore (à Saint-Louis La Chaussée), y a effectué deux passages. « Mais la première fois, en 2017, c’est plutôt moi qui ai démissionné » rectifie-t-il.
Le National, sujet tabou ?

On a aussi posé « la question qui tue » – « L’accession en National, sujet tabou ? » – au président Vincent Schmitt, à la tête de l’ASC Biesheim depuis 5 ans, et présent à l’ASCB depuis 7 ans, quand il siégeait aux côtés de l’ancien président (de 2010 à 2019), Marc Nagor, aujourd’hui président du club voisin et distant de 15 kilomètres, Colmar, adversaire en championnat !
« Le National ? Vous me lancez la patate chaude là » répond avec humour le chef d’entreprise – il est gérant de la société de transport SAFE -, et ancien coéquipier de Vincent Rychen du temps de leur jeunesse, à Colmar. Déjà, cette saison, on s’attendait à souffrir davantage. Après, franchement, il reste 5 matchs, et cette fin de saison appartient aux joueurs, à l’entraîneur et au staff ».

Schmitt, dont l’une des particularités est d’avoir participé l’été dernier au sauvetage du FC Sochaux, dont il est l’unique alsacien parmi les 40 actionnaires, ne s’avance pas trop. Mais consent toutefois : « C’est vrai que, depuis quelques semaines, on m’en parle un peu (du National). Maintenant, je vais vous dire, on a anticipé deux budgets : l’un pour le National 2 (il est actuellement de 1,1 million d’euros, dont 70 % dont consacrés à l’équipe première masculine) et l’autre pour le National si jamais on était amené à monter. Mais il est évident qu’en cas d’accession, on ne pourra pas fonctionner avec le budget actuel. Il faut être réaliste et lucide. Il faudra avoir des idées et trouver de l’argent, mais on n’aura pas 2 millions non plus. »
Le président n’est pas un rêveur mais est bien obligé de prévoir. Surtout, il met avant ce qui fait, selon lui, la force de son club : « Chez nous, l’humain est au centre de tout. L’ASC Biesheim est un club convivial, familial, avec une vraie identité locale. Il y a beaucoup d’Alsaciens en équipe première et seulement trois ou quatre de l’extérieur. »
Rychen : « On va se jauger »

Et le coach, il en dit quoi ? Là, on a droit à une réponse de Normand. Pour un Alsacien, ça la fout vraiment mal ! « Il faut continuer. On a des matchs intéressants à jouer qui arrivent, à Furiani (samedi 13 avril), qui nous avait largement dominés chez nous à l’aller (0-3) et contre Bourg à domicile (samedi 20 avril). On va se jauger. On verra si on peut rivaliser et en tout cas être meilleurs que sur les deux confrontations qu’on a eues à l’aller. Et après ça, il y aura le derby à Colmar. »
Bon. Et la montée en National alors ? Vincent Rychen, gêné, n’en parle pas. Du moins pas devant nous, pas à micro ouvert. Mais il laisse apparaître un léger rictus, qui trahit une envie d’aller plus haut, et, surtout, une âme de compétiteur. Une envie de jouer le coup à fond.
Maintenant, ne nous faites pas écrire ce que nous n’avons pas écrit ! « Vincent, le National, vous y pensez ? » « Notre credo a toujours été d’être focus sur le maintien. Bon, mathématiquement, 34 points c’est bien mais derrière ça gagne aussi (Biesheim compte 10 points d’avance sur le 9e, la réserve d’Auxerre, Ndlr). Après, on est des compétiteurs, on a aussi cette ambition de bien faire, de rivaliser avec les équipes qui sont avec nous. Récemment, on a gagné à Auxerre B (1-0), face à leur réserve, mais c’était un match très serré, ils méritaient d’ouvrir le score en première mi-temps, on voit bien que les matchs ne se jouent à pas grand-chose ».
A Biesheim, comme ailleurs, chacun est dans son rôle. L’entraîneur entraîne. Tire le meilleur de son groupe. Insuffle son esprit compétiteur. Et ne parle pas à tort et à travers. Le président, lui, préside, anticipe. Gère. Les problèmes. Les crises. Comme celle, récente de l’automne dernier, lorsqu’il avait présenté sa démission après une sombre affaire de propos racistes tenus par deux de ses dirigeants. Depuis, tout est rentré dans l’ordre. Schmitt a été réélu. Rychen-Schmitt. Les deux hommes sont liés. Font preuve d’humilité. Ne se lancent pas dans de grands discours. Rien ne les empêche cependant de rêver. Après tout, et même si le National semble encore loin, pourquoi se priver d’aller encore plus haut quand on tutoie les sommets d’aussi prêt ?
Interview
Vincent Rychen : « J’aime l’école nantaise »
Vincent, on ne savait pas trop comment prononcer Biesheim… On doit souvent vous poser la question, non ?
On me le demande souvent, oui. Nos adversaires aussi nous le demandent parfois ! Biesheim est une petite ville de 2600 habitants, on est proche de Colmar (15 kilomètres environ), proche du Rhin, proche de Fribourg en Allemagne (35 kilomètres environ)…
Avec Colmar, y-a-t-il une rivalité ?
Une rivalité saine. C’est le genre de match qui attire du monde.
Avec Colmar, aucun rapprochement en vue non plus ?
Non, mais ça, c’est plutôt au président de répondre. Vincent Schmitt : « Non, ce n’est ni dans les cartons, ni dans les tuyaux. »
Le club référence, pour vous, c’est Strasbourg ?
Oui. Ici, on aime le Racing-club de Strasbourg ! On est à moins d’une heure, ça reste notre référence, même en Sud-Alsace, alors que, pourtant, on n’est qu’à une heure de Sochaux aussi, mais le Racing, c’est culturel.

Votre parcours de joueur ?
Il est loin d’être linéaire, un peu cabossé (rire) ! J’ai commencé à Saint-Louis, où j’ai grandi à côté d’une cité. J’ai appris le foot dans la rue. J’adorais ça ! On jouait tous les jours, et vers l’âge de 15 ans, j’ai pris ma première licence à Saint-Louis. Je ne suis pas passé par une école de foot : ma préformation, je l’ai effectuée dans la rue. Après ma saison en U16 (juniors première année), j’ai intégré les seniors 1 de Saint-Louis, en Excellence, l’équivalent du Régional 2 aujourd’hui. Ensuite, j’ai joué à Colmar en CFA2 et à Schiltigheim (CFA2), où on a manqué plusieurs fois la montée en CFA. Parallèlement, je faisais des études à Strasbourg.
A quel poste étiez-vous ?
Je jouais essentiellement latéral mais j’ai fait plusieurs postes, notamment sur mes dernières années, où je jouais plus central ou milieu défensif.

Comment avez-vous basculé de joueur à entraîneur ?
Très tôt, j’ai bien aimé ce côté éducateur. Quand je suis arrivé dans le foot, sur le tard, j’ai tout de suite été encadré par des anciens pros, des anciens du FC Mulhouse, qui avaient un vécu, comme Serge Duvernois, (ex-Mulhouse et ex-entraîneur/joueur de Saint-Louis-Neuweg), Philippe Tschiember (ex-Mulhouse) et ils ont su me transmettre ça. Damien Ott (ex-coach de Colmar, Bourg, Troyes et Avranches, passé aussi par Saint-Louis) et Nicolas Frischherz m’ont aussi accompagné dans mes débuts.
Je voulais savoir comment gagner des matchs et ce qu’il fallait faire pour y parvenir. En fait, c’est un cheminement. Et puis j’aime beaucoup la compétition. J’ai commencé par coacher des jeunes, des débutants jusqu’aux U19, et ensuite j’ai été adjoint de 2008 à 2012 de Cédric Decker, en CFA (N2) à Saint-Louis (Decker entraîne aujourd’hui l’ASL Koetzingue en Régional 2), alors que je jouais encore, et c’est là que j’ai pris vraiment conscience que je voulais devenir entraîneur.
En 2012, j’ai pris la succession de Cédric, qui est un ami et avec qui j’ai grandi. Ensemble, on a fait de belles années à Saint-Louis. J’ai fait 3 ans en CFA2 (N3) et 2 ans et demi en CFA (N2) sur le banc de Saint-Louis puis ça n’allait plus trop et en février 2018, avec le club, on s’est séparé. Là, j’ai entraîné un autre club, Hegenheim, en Régional 1, à côté de Saint-Louis. Il y a eu la Covid, cela a été compliqué. Ensuite, Saint-Louis m’a recontacté. Ce n’était plus les mêmes dirigeants. J’avais envie de revenir mais l’expérience n’a pas duré. Il y a eu beaucoup de changement. Et il faut du temps pour réussir, or là, on n’en a pas eu beaucoup pour atteindre nos objectifs.

En fait, vous avez été viré deux fois du même club ?
Oui, enfin, la première fois, je suis parti de moi-même, je n’étais plus en phase avec la direction de l’époque, j’ai préféré m’arrêter. La deuxième fois, l’idée, en revenant, c’était d’aider la nouvelle équipe dirigeante, mais il y avait eu 17 ou 18 départs pour autant d’arrivées, ça fait beaucoup, ce fut assez compliqué. Cela n’a pas fonctionné, c’est comme ça… Mais ce sont des épreuves qui forgent le caractère, qui sont tout de même enrichissantes.
Votre arrivée à Biesheim en 2022?
Le président, Vincent Schmitt, avec qui j’ai joué à Colmar, m’a contacté. J’avais envie de continuer à coacher, repartir sur un autre projet. Les contacts ont commencé vers février ou mars 2022. Cela faisait neuf ans que Biesheim était en N3 (depuis 2013). L’objectif, en venant, était de maintenir le club à ce niveau et puis on a fait une saison au delà-de nos espérances : on est monté en N2 !
Les résultats de Biesheim depuis votre arrivée sont-ils en quelque sorte une revanche personnelle ?
Une revanche ? Non. Mais une fierté, ça c’est sur. Dans le foot, vous savez, parfois on fait des bons choix et parfois des mauvais choix… Je suis quelqu’un d’entier : quand je m’engage quelque part, c’est à 200 %. Mais si je vois que certaines choses ne me conviennent pas, alors cela devient compliqué.
Parlez-nous de votre club, que l’on connaît très peu…
Je ne le connaissais pas plus que ça avant d’arriver ici, si ce n’est comme adversaire. J’ai découvert un club de près de 400 licenciés, familial, avec des gens simples, des valeurs de bon sens et je m’y retrouve. Le président a joué ici, il est très investi et il veut pérenniser le club en N2, c’est le premier objectif.

Comment se déroule une semaine-type ?
On s’entraîne 4 fois par semaine en début de soirée, du mardi au vendredi, et le lundi, les joueurs ont un programme de musculation et d’entretien à suivre. On s’entraîne sur un terrain en herbe. Le club dispose de trois terrains en herbe. On a de bonnes infrastructures même si on galère un peu en hiver à cause du froid ou du gel, ce qui nous oblige à trouver un terrain en synthétique, mais la commune soutient bien le club, d’ailleurs, son maire (Gérard Hug) vient régulièrement au match. On a beaucoup de contrats fédéraux mais ce sont des contrats à mi-temps, car beaucoup de joueurs travaillent à côté. Pour ma part, je suis éducateur sportif à la Ville de Saint-Louis, où je dispense des cours d’EPS dans les écoles. Je suis à temps partiel cette année : 60 % à la ville et à 40 % au club.
Votre effectif est peu expérimenté également…
C’est vrai, même si on a beaucoup de joueurs qui ont été formés au RC Strasbourg. On a beaucoup de Haut-Rhinois ou de joueurs de la région mulhousienne, de la banlieue de Strasbourg, et seulement deux ou trois de l’extérieur. Anthony Lamonge, notre deuxième gardien, a été pro à Lorient (ex-Avranches, Vannes), Mouhameth Sané, notre capitaine, a été formé à Dijon et Auxerre et a connu la Ligue 2. Reda Bellahcene a aussi un vécu, en première division algérienne, avant de revenir à Schiltigheim.
Ces bons résultats, comment les expliquez-vous ?
(Il sourit). Honnêtement, même nous on est un peu surpris (entretien réalisé avant la défaite face à Saint-Quentin, Ndlr). On voulait absolument ce maintien parce qu’avec cette réforme fédérale… J’ai un groupe travailleur et réceptif, qui a envie de progresser ensemble…

Oui mais tous les coachs disent ça, qu’ils ont un groupe travailleur, réceptif… Il doit bien y a avoir autre chose, non ?
(Rire) Oui, je pense que les relations que mes joueurs ont entre eux sont fortes : c’est une des raisons de cette réussite. Mais c’est vrai que j’ai été élevé comme ça, avec des valeurs de travail, et là, on récolte les fruits de notre travail. On a beaucoup de joueurs formés à Strasbourg, Mulhouse, Dijon ou Auxerre, qui n’ont pas passé le cap pour devenir pro, qui ont envie de montrer qu’ils ont un certain niveau et qu’ils sont aussi devenus plus matures. J’ai un groupe qui sait se remettre en cause et a envie de progresser ensemble. J’ai un super staff aussi, c’est important : on a plaisir à se retrouver avec Guillaume Muller (adjoint), Maxime Gelardin (préparateur athlétique), Michel Wurker (entraîneur des gardiens), Quentin Fichter-Zoelle (analyste vidéo) et Yvan Giroir (logistique). Les relations avec le président sont bonnes aussi, pour moi c’est vraiment important, on est sur la même longueur d’onde. Tout ça fait que cela se passe bien.

Peut-on parler d’identité de jeu à Biesheim ?
Bien sûr, on veut avoir une identité de jeu, qu’on essaie de développer, on travaille ça à l’entraînement, mais on a aussi pris des claques aussi cette saison, à Bobigny, contre Furiani chez nous à l’aller, à Feignies où on a fait un non match. On essaie toujours de jouer au foot.
Votre ligne directrice ?
On aime bien avoir la possession et jouer aussi dans les transitions. Pour moi, une équipe performante doit être capable de faire les deux, de s’adapter, parce que c’est comme cela aujourd’hui dans le foot moderne. C’est un rapport de force : si l’adversaire nous prive de ballons, il faut être capable de bien défendre et de se projeter vite. Si on a le ballon, à nous de poser des problèmes à l’adversaire, de le déséquilibrer avec des principes de jeu bien clairs.
Vos modèles de coach ?
J’aime l’école nantaise de Jean-Claude Suaudeau et Reynald Denoueix, des précurseurs. J’aime bien m’inspirer d’eux. J’aime Lens aussi et le travail qu’effectue Franck Haise : je me retrouve dans sa façon de voir le foot.
Dix points d’avance sur le maintien, c’est bon ?
Il faut continuer. On a des matchs intéressants à jouer qui arrivent. On va se jauger car on avait perdu en décembre contre Furiani et Bourg, on verra si on peut rivaliser et en tout cas être meilleurs que sur les deux confrontations qu’on a déjà eues.
Vous aviez déjà entraîné en N2 par le passé avec Saint-Louis/Neuweg : le championnat a-t-il changé ?
Peut-être que les équipes étaient un peu plus joueuses avant, or là, comme il y a beaucoup de descentes, chaque match est un véritable combat. Il n’y a pas de ventre mou : soit on est en haut, soit on est en bas. Donc les adversaires se livrent un peu moins mais il y en a quand même qui jouent au foot.
Le club pourrait-il supporter une accession en National ?
(Embêté) Le président ne mettrait pas de frein… Dans son esprit, il doit anticiper un plan A et un plan B.
Et au niveau du public, vous êtes comment ?
On a un peu plus de monde cette saison, ça aussi, c’est une fierté. Quand Colmar est à l’extérieur, les gens viennent à Biesheim. On est 300 spectateurs en général sauf en cas de derby, où peut monter à 1000 ou 1500, comme ça va être le cas contre Colmar. Il y a même encore plus de monde quand on joue contre Haguenau. Mais contre Wasquehal, récemment, on était 300.
Allez, pour terminer, on remet une couche : le National, vous y pensez ?
On a envie d’aller le plus loin possible, avec nos moyens. Je ne peux pas freiner ça, mais il y a des gros matchs à venir, à Furiani, contre Bourg et à Colmar. Après, si une fenêtre de tir se présente, bien sûr !
Texte : Anthony BOYER – aboyer@13heuresfoot.fr – Twitter @BOYERANTHONY06
Photo de couverture : Jorge de Carvalho
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Sa carrière de joueur l’a mené de La Rochelle (N3), sa ville natale, à Amiens (L2) en passant par Vergèze (N3), Arles (N3 à National) et Nîmes (L2). « C’est une fierté d’avoir été pro car je partais de loin. Mais ça a été au prix d’un gros mental et d’exigences car j’ai dû changer dans mon quotidien pour basculer dans le monde pro. » Quand il évoluait encore en N3 et N2, Grégory Poirier effectuait des études de management du sport à Montpellier. « Au final, j’ai eu une modeste carrière pro qui n’a duré que cinq ans (14 matchs de L2, 88 de National). Mais j’ai pu voir les deux mondes et les deux milieux. D’abord les amateurs puis les pros. Ça me sert aujourd’hui dans ma carrière d’entraîneur. »
Mais à son retour, il se rend bien compte qu’il n’est plus le même joueur. « Je n’ai jamais été un milieu très rapide. Mais j’avais perdu dans certains aspects athlétiques, au niveau de la vivacité, de la gestuelle. Avant ma double opération, je gagnais beaucoup de duels ariens. Je me souviens que lors d’un match de Coupe de la Ligue en 2011 contre Montpellier, Olivier Giroud m’avait dit « J’ai rarement vu un adversaire aussi bon de la tête. » Mais quand je suis revenu, je ne gagnais plus un duel… »
S’il est cruel, l’arrêt de sa carrière sonne pourtant comme un soulagement. « J’ai toujours dit qu’après la naissance de mes enfants, les plus beaux jours de ma vie, c’était quand j’ai signé mon premier contrat pro à Nîmes et quand j’ai accepté d’arrêter de jouer. Ça a été une libération. J’ai accepté ma blessure car je savais que j’allais maintenant faire ce qui serait le mieux pour moi. »
C’est dans l’un de ses anciens clubs, à Arles, qu’il a débuté sa reconversion. « Je pense que je méritais d’avoir un contrat pro à Arles. Mais quand on est monté en Ligue 2, les nouveaux dirigeants m’ont annoncé qu’ils ne me conserveraient pas. Le président historique du club, Patrick Chauvin, n’était pas d’accord avec cette décision. Il m’a dit, « Si un jour tu veux revenir, il y aura toujours une place pour toi ». »
Quand il arrive dans le club des quartiers ouest de Marseille, l’équipe est 6e. « Je faisais la route Nîmes – Marseille (240 km aller-retour) tous les jours. On m’avait dit, « C’est un club historique, tu n’es pas de la région, ça risque d’être difficile pour toi… » Mais en trois mois, on gagne 8 matchs sur 10 et on termine 2e derrière Cannes. On est promu en National 3. En toute humilité, je suis donc monté deux fois en un an. »
En juillet 2019, il met le cap sur la Bretagne avec un contrat de deux ans à Saint-Malo (N2). « Honnêtement, je m’attendais à avoir davantage de propositions. Il y a eu quelques approches mais pas tant que ça au final. Mais j’étais content d’arriver à Saint-Malo qui est un bon club à ce niveau. C’était une nouvelle expérience à tenter. »
Malgré l’année de contrat qui lui restait, Poirier choisit de répondre favorablement à la proposition de Sedan qui venait de rater la montée en National au profit du SC Bastia. « Ma famille était très bien à Saint-Malo et j’étais dans un club très sain. Avec le recul ça a été une erreur de partir à Sedan. Mais cette erreur, tout le monde l’aurait certainement fait… J’ai toujours été dans l’idée d’être ambitieux, de faire monter mes équipes et j’ai bien vu que ce serait compliqué avec Saint-Malo. Quand on a une proposition de trois ans de contrat dans un club historique comme Sedan avec des moyens pour monter, c’est difficile de refuser. C’est humain, on a tous envie de grandir. Mais ça m’a servi de leçon. Aujourd’hui, même avec une proposition comme ça, j’y réfléchirais à deux fois, notamment par rapport au cadre qui te permet de bien travailler. »
À Sedan, il a été écarté après sept matchs (1 V, 5 N, 1 D) alors que les championnats s’étaient de nouveau arrêtés. « Quand je suis arrivé, j’ai senti un club encore sous le choc d’avoir raté la montée après avoir été 1er presque toute l’année. Il y a beaucoup de supporters. Je sentais cette passion mais aussi une forme d’impatience. Je remplaçais aussi un entraîneur ardennais, ce n’est jamais évident. Sur les matchs, ça ne s’est pas joué à grand-chose, on a eu des poteaux. Après, j’étais en désaccord avec une personne décisionnaire au club. »
Après six mois de chômage, il est choisi pour succéder à Éric Chelle, parti à Boulogne-sur-Mer (National), sur le banc de Martigues (N2). Il ne signe que pour un an. « Djamal Mohamed, le directeur sportif, me connaissait par rapport à mes parcours avec Arles et Endoume. Je lui suis très reconnaissant de m’avoir choisi ainsi que le président Alain Nersessian, malgré les bons profils qui se sont présentés car Martigues est un club attractif. Prendre un jeune entraîneur qui sortait d’une expérience difficile à Sedan, cela aurait pourtant pu les refroidir. »
« On est un peu isolé géographiquement et les déplacements ont vraiment été énergivores. On n’avait pas un effectif très large. En plus, sur la 2e partie de saison, on a beaucoup joué le lundi sur Canal +. Ce qui fait qu’on a souvent enchaîné le lundi et le vendredi. Pour un club amateur, ce fut compliqué à gérer. On avait joué Dunkerque et Concarneau en prenant 4 points sur 6. Ensuite, on est resté 18 jours sans jouer. C’est là qu’on perd la montée. On avait 3 points à prendre contre Nancy et Borgo mais on n’en prend qu’un seul… »
Un mois après cette terrible déception, la reprise de l’entraînement est entourée d’interrogations. « Je me demandais si on allait rebondir, comment le groupe, le staff, le club allait réagir ? Les gens me disaient « Tu as raté un truc exceptionnel, si tu arrives à te maintenir, ça serait déjà bien ». Mais on avait quand même réussi à garder 3/4 des joueurs. Le 1er juillet lors de la reprise, j’ai vu qu’on était tous contents de se retrouver. Cette journée m’a réconforté. J’ai senti qu’on était tous prêt à repartir, à se battre et à reprendre du plaisir. Je mets le jeu au centre de tout. Dans ces conditions, c’est forcément plus facile pour le coach et les joueurs de repartir. »
Au-delà des bons résultats avec Martigues, Grégory Poirier s’est aussi fait remarquer par la qualité du jeu pratiqué par son équipe, qui fait l’unanimité chez les adversaires et observateurs du National. « C’est une fierté que ce collectif soit réputé et remarqué. À Arles et Endoume, j’avais construit mes équipes dans l’intensité et le résultat. Depuis Saint-Malo, j’ai changé de philosophie. Il faut prendre du plaisir à jouer, créer un collectif à travers des valeurs et du jeu. On est dans un football nouvelle génération avec un nouveau management. Avec mon staff, on essaye de se réinventer et de se renouveler. Avec les joueurs, on construit une relation exigeante en termes de performances mais en leur offrant un cadre de travail, un cadre humain où ils se sentent bien. Ils sentent les moyens à mettre dans le jeu et en même temps, ils apprécient notre compréhension sur le plan humain. Moi, j’essaye de mettre mes joueurs dans les meilleures conditions mentales. »
Sous contrat jusqu’en 2025 avec Martigues, Poirier, qui avec son BEPF pourra prétendre entraîner en L1 et L2, ne cache pas ses ambitions. « J’ai un profil d’avenir, je sais que je vais entraîner au plus haut niveau. Je suis plus fort depuis mes expériences à Sedan et à Saint-Malo. Mais je ne veux pas faire n’importe quoi comme quand j’ai quitté Saint-Malo. Ce que j’ai fait avec Martigues me réconforte dans ce que je mets en place. Je n’ai jamais changé. Bien sûr que je me remets en question. Je connais mes valeurs, je donne un sens à ce que je fais. Il y a la compétition que j’adore, mais aussi la relation avec le groupe, les gens avec qui tu travailles. Au quotidien, c’est extraordinaire. C’est de l’humain. Comme beaucoup d’entraîneurs, j’y mets des valeurs. La pire chose qui puisse t’arriver, c’est qu’on te salisse humainement, alors que tu a mis des valeurs dans ton management, que tu as tout donné. Mais ça t’apprend sur le monde du foot. Je préfère rester comme je suis car je sais que sur 10 fois, ça va marcher 8 ou 9 fois. Mais au moins je suis fidèle à ce que je veux mettre comme valeurs. »
Mes montées. Celle avec mes U17 à Arles où on a gagné 23 matchs sur 24. Ensuite, celle de N3 à N2 avec Endoume Marseille après avoir été au coude à coude avec le SC Bastia. Et le parcours sur la durée avec Martigues.
J’essaye d’être le coach que j’aurais voulu avoir quand j’étais joueur, notamment sur le plan humain. J’ai essayé de prendre chez tous les coachs que j’ai connus. Je peux notamment ressortir Jean-Michel Cavalli à Nîmes, Francis de Taddeo et Ludovic Batelli à Amiens, et Michel Estevan à Arles. J’ai aussi eu Patrice Neveu chez les jeunes. Jean-Louis Saez, qui est actuellement directeur sportif de Montpellier, m’a, lui, sensibilisé sur les connexions dans le jeu.


























En quatre ans, Florent Balmont a déjà porté la casquette d’entraîneur de presque autant de clubs que tout au long de sa carrière de joueur qui l’a vu disputer, en 19 saisons, 513 matches de Ligue 1 (11e meilleur score de l’histoire !).


Et si cela peut surprendre aujourd’hui de ne plus voir le nom de Balmont dans l’organigramme de la Groupama OL Academy, l’ex-pro a son explication : « Déjà, ce n’est pas un regret si je n’y figure plus, parce que c’est mon choix. C’est moi qui suis parti en 2022, après la saison en U17. Mais si je suis parti, c’est aussi parce que je n’avais pas non plus de projection quant à mon avenir à l’OL. Je n’avais pas de perspective. Et puis, j’ai eu cette opportunité du Puy avec Roland (Vieira). »

(Surpris) Oui ! On s’est souvent affronté, c’est un milieu de terrain, un bon joueur !
J’ai eu des matchs où je me sentais bien et c’est vrai que ce match contre Nice quand je marque, me revient en mémoire, même si on fait 4 à 4 au final.


















Thomas Vincensini est un véritable Bastiais où il né. Il a grandi à Furiani et intégré le Sporting-club de Bastia dès l’âge de 6 ans. Il y a gravi tous les échelons jusqu’à son premier match en pro à 18 ans, le 18 mai 2012, à Istres (défaite 1-0) lors de la dernière journée de Ligue 2.












« Croire en nos rêves ». C’est la devise du FC Gueugnon. Une devise érigée en 2011 lorsque Bernard Canard, partenaire historique d’un club qui l’est encore plus, a pris la présidence de ce monument du football français. Bien entendu, l’on connaît mieux le proverbe « C’est en forgeant que l’on devient forgerons », mais finalement, ce n’est pas aussi simple que cela, encore moins en football où l’irrationalité est reine. Le FC Gueugnon est bien placé pour le savoir.
Ce souvenir de 2011, il est toujours aussi difficile de s’en défaire. Et il porte un nom : Tony Vairelles. Mais l’ancien attaquant international n’est pas le seul responsable de cette faillite selon Bernard Canard, qui cite aussi le nom d’un ancien président, Jean-Philippe Demaël (2005 à 2008), dirigeant du groupe Arcelor Metal. Pour le natif de Paray-le-Monial, ce sont eux les fautifs. Les responsables de la chute des jaune et bleu, embourbés depuis la saison 2013-14 en National 3, sans avoir la certitude d’enchaîner la saison prochaine une douzième année consécutive à cet échelon.
Je suis partenaire depuis 2002-2003 et au moment de la liquidation du club en 2011, il ne restait qu’une petite dizaine de partenaires qui soutenaient encore le club. J’étais un des derniers fidèles. Les différentes décisions, les très mauvaises décisions de l’époque Vairelles, et des différents présidents qui m’ont précédé, ont été la cause de cette liquidation. Sans cela, le club pourrait toujours être en Ligue 2 mais il y a eu certains choix faits à l’époque qui ont conduit à la chute. Certaines anciennes gloires du club souhaitaient que le club reparte et j’ai alors été sollicité pour prendre la présidence : mes multiples activités, dont celle de chef d’entreprise, m’empêchaient d’accepter mais finalement je l’ai fait, et je n’ai pas de regret aujourd’hui parce que je suis bien entouré. Voilà, ce sont les anciens du club qui m’ont poussé à occuper la présidence.
Je pense que tout est parti de l’époque où le club était encore en Ligue 2. Il y a eu un licenciement en 2007, tout est parti de là, quand le président Jean-Philippe Demaël n’a pas conservé l’entraîneur Victor Zvunka, qui nous avait maintenus deux ans de suite. Le président Demaël gérait le club à distance (depuis le Brésil), on était encore dans une époque où les Forges nous soutenaient, et il a fait confiance à des gens en interne qui l’ont mal conseillé. C’est ça qui a entraîné le licenciement de Victor Zvunka. Je faisais partie des partenaires qui ne souhaitaient pas la révolution, je n’ai pas soutenu cette décision, mais, comme d’autres, on aurait dû monter au créneau, certainement, mais voilà, ce sont des très mauvais choix… Après, Tony Vairelles a récupéré le club et a « fini le travail » pour en arriver à la liquidation. Personnellement, je n’ai pas participé au choix de la venue de Tony Vairelles, qui est arrivé avec un projet qui n’a pas pu aboutir et a entraîné le club à la liquidation.
Oui, incontestablement, parce qu’on sait maintenant comme c’est difficile de remonter après être descendu. A l’époque, les droits TV représentaient les 3/4 du budget du FC Gueugnon, un club qui vivait bien, qui était bien géré, qui avait un passé et qui avait trouvé sa place en Ligue 2 depuis très longtemps. Malgré les réserves financières du club, on s’est aperçu qu’une descente en National, pour un club comme Gueugnon, où le vivier économique est plus compliqué qu’ailleurs, avec la perte des droits TV, ne permettaient pas de remonter dans les deux ans. On voit bien encore aujourd’hui, pour un club qui descend en National, que c’est extrêmement compliqué de remonter. Les grands clubs s’en sortent, mais pour les petits clubs comme nous, et je dis ça sans que cela ne soit péjoratif, il fallait remonter tout de suite. Et aujourd’hui, on est en National 3. On n’arrivera jamais à retrouver la Ligue 2 seul dans notre coin, sans le soutien très fort de partenaires nationaux.
On a régulièrement des sollicitations d’investisseurs, mais que je ne trouve pas très sérieux. On en a encore eu un il n’y a pas très longtemps, à qui on a donné une fin de non recevoir car on a considéré que cela n’entrait pas dans l’objectif du club. On ne veut pas une deuxième époque Vairelles. Si des investisseurs veulent venir, je suis, bien sûr, prêt à laisser la présidence du jour au lendemain si ce sont vraiment des gens extrêmement sérieux et qui apportent des moyens pour que le FC Gueugnon puisse grandir. C’est sans état d’âme que je laisserai ma place mais à ce jour, les différents projets proposés ne correspondent pas du tout à nos attentes.
Non, ça ne m’agace absolument pas. Ce qui m’agacerait, ce serait d’entendre dire « Nous, c’était comme ça, on faisait comme ça, il faudrait faire comme ça, parce qu’on faisait comme ça… » J’ai la chance d’être entouré d’anciens qui font justement partie de ce passé et je peux vous dire que c’est du plaisir et du bonheur de les avoir avec nous. Ils représentent un fort soutien et quand ils nous parlent de ce passé, on ne peut pas l’occulter. Bien sûr qu’on vit dans le présent et non pas dans le passé, mais le passé du FC Gueugnon, c’est une vraie histoire. Mais tout le monde a pris conscience, même les anciens, qu’aujourd’hui, le passé était le passé, qu’on doit s’en servir, ne pas l’oublier, mais que malheureusement aujourd’hui, on est dans une autre époque. Les difficultés auxquelles nous sommes confrontés ne sont pas les mêmes que lorsque Gueugnon était en Ligue 2, parce qu’on ne parle pas de la même chose. Mais ce sont des gens raisonnés et raisonnables, qui sont d’un grand soutien pour moi.
Ce serait une mauvaise chose mais on va tout faire pour que l’on ne descende pas. La période Covid nous a fait mal. Elle est tombée à un moment où nous étions très ambitieux, et alors que l’on était sur des bonnes positions, 2e et 3e, les championnats ne se sont pas terminés à deux reprises en 2020 et en 2021… On avait de quoi être ambitieux sportivement, mais là, depuis 2 ans, on s’est aperçu d’une chose : on a mésestimé cette refonte des championnats. Déjà, l’an passé, ça avait été compliqué déjà (le club a terminé 9e sur 14). La refonte a durci très sérieusement la compétition et augmenté le niveau, selon le souhait de nos dirigeants à la FFF, ce qui va laisser sur le carreau plein de clubs, et ce à tous les échelons. Je pense que des clubs de National et de N2 qui vont descendre ne repartiront pas, des clubs de N3 seront aussi en difficulté s’ils descendent… Il faut bien avoir conscience que le National 3 de l’an prochain sera le National 2 d’il y a 2 ou 3 ans en arrière. Que l’on est sur un championnat différent, avec des clubs comme Rumilly, dans notre poule, qui ont d’autres moyens. Il y a une logique financière de plus en plus pesante. On a quand même des clubs qui sont en moins bonnes positions que nous dans ce championnat. C’est une obligation de se maintenir parce qu’en cas de descente, remonter serait encore plus compliqué. J’ai confiance au groupe actuel pour atteindre cet objectif. Il nous reste 8 matchs pour éviter la descente en Régional 1, niveau où évolue notre équipe Espoirs (équipe B), et où il y a un vrai vivier.
Oui, cela a déjà été évoqué. J’ai essayé de le faire il y a 6 ou 7 ans, et je sais qu’avant, il y a eu plusieurs tentatives avec Montceau, distant de 30 kilomètres. Sous ma présidence, je souhaitais créer un club Charollais autour de Paray-le-Monial, Digoin, Charolles et Gueugnon, mais ça ne s’est pas fait pour des histoires de clocher… Je souhaitais commencer avec par des équipes de jeunes mais ça a capoté, pour différentes raisons. Ensuite j’ai voulu le faire avec Montceau : les maires étaient pour, certains partenaires étaient contre, des Ultras étaient opposés… En fait, il n’y avait pas suffisamment l’unanimité pour le faire et je n’avais pas envie de « me prendre la tête » : ça doit se faire naturellement ou pas; ça se fera peut-être un jour, je le souhaite, mais je ne serai plus président, car je ne veux pas dépenser mon énergie là-dedans. Je le regrette parce que s’il y a certainement du potentiel, il n’y a pas la volonté ni l’unanimité, alors qu’il y a le soutien. Les discussions se sont malheureusement arrêtées assez vite.
Grace à nos infrastructures, on serait un petit Auxerre… Le club de Gueugnon aurait sa place en Ligue 2 aujourd’hui de par ses structures, avec un stade en capacité de recevoir des matches de Ligue 2. Le passé étant ce qu’il est, si certaines décisions n’avaient pas été prises à un moment donné, peut-être, je dis bien peut-être, que le club serait toujours en Ligue 2, même si depuis 15 ans, le football a beaucoup évolué. Mais Gueugnon a quand même 40 ans d’histoire, essentiellement en D2 et en Ligue 2 : sa place, sportivement, pourrait être là mais on est aussi conscient qu’en l’état actuel des choses, on est incapable de revenir à ce niveau-là.

















