Le président du Stade Briochin, qui cumule la fonction avec celles de directeur sportif et entraîneur de la réserve (N3), regarde devant : son équipe est revenue dans la course au maintien en National. Une situation qui semblait encore impossible voilà encore un mois !
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Ne vous fiez pas au classement. Encore moins aux apparences. A trois journées de la fin du championnat (l’entretien a été réalisé après le 0-0 contre Nancy,et avant le match au Mans, à quatre journées de la fin, Ndlr), le Stade Briochin (National) est toujours debout. Et son président, Guillaume Allanou, aussi, mais pas pour les mêmes raisons ! Celui qui cumule plusieurs casquettes au club (il est également directeur sportif et entraîneur de la réserve en National 3) a une vilaine hernie discale. C’est pour cette raison qu’il évite de s’asseoir durant cet entretien, accordé quelques heures après le 0-0 au stade Fred-Aubert face à Nancy, en match en retard.
Et c’est justement ce 0 à 0, puis ce 2-2 au Mans, qui permettent aux Griffons d’être plus que jamais debout, eux qui ne sont plus qu’à trois longueurs de la 12e place, synonyme de maintien en National.
Une série de 3 victoires et 2 nuls

Saint-Brieuc plus que jamais dans le coup pour le maintien à trois journées de la fin, qui l’eut cru ? Pas grand monde, assurément. Après avoir accusé durant toute la première partie de saison un retard de 7 à 8 points sur la 12e place, synonyme de maintien, les Griffons comptaient toujours ce même handicap de 7 longueurs à l’issue de la 25e journée, après une 10e défaite, chez la bête noire, Concarneau (1-0). Depuis, ils viennent d’enchaîner une série de trois victoires et trois nuls, ce qui leur a permis de recoller. Inespéré. Et pourtant…
Flash back. 6e journée de championnat. Le Stade Briochin mène 3 à 2 à Bourg-en-Bresse et va enfin décrocher son premier succès après 2 nuls et 3 défaites inaugurales. Malheureusement, c’est partie remise : le Burgien Malick Lopy égalise à la 90’+5 (3-3). Le sort du coach, Didier Santini, lui, est scellé.
Ce qui suit est unique dans les annales : Guillaume Allanou, qui est déjà président (depuis juin 2021) et entraîneur de la réserve (il a aussi entraîné l’équipe 1 en N2), assure l’intérim. Inutile de dire que la nouvelle fait le buzz. Deux matchs et un point plus tard, Karim Mokeddem arrive. Les Griffons n’ont que 4 points (en 8 matchs) et doivent même attendre la 12e journée avant de signer leur premier succès, sur le terrain du 2e, Versailles !
Son intérim, sa décision d’enrôler l’ex-coach de Lyon-Duchère et de Bourg, et aussi l’avenir et le club dans sa globalité, Guillaume Allanou, 46 ans, promoteur immobilier dans la vie civile et bénévole au club, évoque tout cela avec beaucoup d’éloquence dans ses réponses. Il avait dit « OK » pour une demi-heure, l’entretien a duré 45 minutes ! L’on sait beaucoup d’autres choses sur lui à présent. Outre ses dictons qu’il affectionne et qu’il aime retweeter sur son compte – « J’aime bien redonner un peu de sens aux choses, et puis parfois, une petite phrase vaut mieux qu’un long discours » -, il est également passionné, travailleur, optimiste et … très bavard ! « Quand on aime le football, on a plein de choses à dire » a-t-il conclu !
« Regarder derrière ne changera rien »
Président, quel sentiment prédomine après ce 0-0 face à Nancy ?
Il y avait de la déception chez les joueurs, parce qu’on a eu la possession, beaucoup de corners, des situations aussi, plus que Nancy, même s’ils ont eu un penalty (sur le poteau). La frustration de ne pas avoir pris les 3 points a vite été atténué par le fait d’avoir « gratté » une place au classement : aujourd’hui, on est passé devant Villefranche et on n’a jamais été aussi près de la 12e place. On s’est tout de suite projeté vers le match au Mans (l’entretien a été réalisé après le 0-à contre Nancy). Il faudra faire un résultat, sachant que dans le même temps, les deux équipes devant nous s’affrontent : Nancy accueille Avranches. Je vais pouvoir aller au Mans car je n’ai pas de match en N3 ce week-end, même si je suis aussi focus sur la réception de Fougères avec mon équipe le 6 mai.
Une descente en N2 serait-elle une catastrophe industrielle ?
Non. Mais ce serait brutal, et il faudrait pouvoir l’amortir et l’absorber. Ce serait un coup dur mais en même temps, on y est préparé. Attention, on n’est pas résigné. Mais avec l’avant-dernier budget de la division et en sachant qu’un tiers des équipes du championnat va descendre, idem la saison prochaine, on savait qu’on allait être dans la bagarre. Après, on ne pensait peut-être pas être autant en difficulté. C’est ça le souci : pendant une dizaine d’années, on a toujours vécu dans le confort, avec des bons résultats, des bons maintiens, des accessions, et aussi une 10e puis une 7e place en National pour nos deux premières saisons à cette échelon (en 2021 et en 2022). Il y avait une forme de normalité qui s’était installée. On s’était habitué à « surperformé ». Je sais que c’est mal perçu quand je dis ça mais c’est un miracle que l’on existe à ce niveau-là, en National, avec nos infrastructures obsolètes et nos moyens limités. La saison dernière, à un moment donné, des gens se sont même imaginés qu’on allait monter en Ligue 2, sauf que mon rôle est de remettre les choses à leur juste place. On est déjà au-dessus de ce que l’on est capable de faire, parce que l’on cultive d’autre chose. Et c’est ça qui est passionnant, de se dire qu’il n’y a pas de résignation. Si on part du principe que les six plus petits budgets vont descendre, et bien alors à ce moment-là on doit descendre, sauf que l’on essaie de combattre cette fatalité-là.
« On va se battre jusqu’au bout »
Quels sont vos motifs d’espoir pour cette fin de saison ?
Ce qui me donne de l’espoir, c’est qu’il reste 4 journées et que l’on n’est qu’à deux points de la ligne de flottaison, qui n’a jamais été aussi proche. On va se battre jusqu’au bout. Maintenant, si on descend, ça ne sera ni une catastrophe ni un drame et j’essaie justement de faire en sorte de dissocier le développement et la structuration du club d’un côté, et les aléas sportifs de l’autre. Le dépôt de bilan du club, en 1997, a été traumatisant, et je me refuse à ce que le club revive ça un jour. L’avantage de cette fin de saison, c’est qu’à partir du 6e, tout le monde est concerné par le maintien ! Et ça fait beaucoup de monde ! Donc personne ne va brader les matchs, tout le monde va jouer le jeu, c’est ça qui est bien.
Ce exercice très compliqué, vous ne l’aviez pas senti venir… ?
On savait que ça allait être dur, car on a perdu beaucoup de joueurs à l’inter-saison, une dizaine, pour des raisons de projet, de choix de carrière individuelle, et souvent en raison de salaires supérieurs ailleurs, et là, on n’a pas pu lutter. On a renouvelé quasiment 50 % de l’effectif donc forcément dans ces cas-là on a besoin d’un temps d’acclimatation. Il n’ y a pas que des bons recrutements aussi, même si quand on recrute, on aimerait que ce soit du 100 % positif, mais ce n’est pas possible. Et puis, avec autant de descentes (6 sur 18 équipes) et tout le retard que l’on a accumulé au début… On n’a gagné notre premier match qu’à la 12e journée, à Versailles. Après, on voit bien que depuis novembre, on est sur un rythme cohérent d’une équipe qui se maintient. On savait que ce serait difficile même si on espérait surfer sur la bonne fin de saison passée.

Justement, depuis l’arrivée de Karim Mokeddem, connaissez-vous les « stats » de votre équipe ?
On doit être à 1,40 points par match (exact). J’avais pris 1 point en 2 matchs, Didier Santini en avait pris 3 en 6 matchs, on en a 34 aujourd’hui, donc Karim en a pris 30 en 22 matchs (exact) ! (Chiffres mis à jour après la journée 30).
Et si le championnat avait commencé avec Karim, quel classement occuperait Saint-Brieuc après la J30 ?
On serait 10e, c’est ça ?
Non, vous seriez 7e…
C’est ça qui me rassure ! On est dans le coup. Pour moi, on n’a été surclassé que deux fois, face à Concarneau et Dunkerque chez nous. Hormis ces deux-matchs là, on n’a jamais souffert de la comparaison avec aucun autre adversaire, on a même mis en difficulté Versailles, Martigues, même Dunkerque chez eux. On est au niveau, ça c’est certain, mais on a accumulé du retard. Il a fallu gérer des crises, notre gardien s’est blessé au bout de trois matchs… Il reste quatre journées pour rattraper les points qu’il nous manque.
« Karim Mokeddem colle avec ce que je suis »
C’est vrai que Concarneau vous a battu trois fois cette saison, avec la coupe…
Ce n’est pas une équipe qui nous réussit, et c’est la plus régulière sur les trois dernières saisons, ils sont solides, ils ont des repères, une force offensive. J’espère qu’ils vont aller au bout. On s’entend bien avec ce club, que cela soit avec le président Jacques Piriou et les dirigeants. Ce serait une juste récompense pour eux de monter en Ligue 2.
Avez-vous des regrets sur certains matchs, cette saison ?
Oui, mais regarder en arrière ne changera rien. Si par malheur, en fin de saison, il nous manque un ou deux points, on pourra les trouver partout ! Bien sûr que j’ai des matchs en tête, comme celui de Martigues chez nous, Avranches chez nous aussi, à Bourg, dernier match de Didier Santini, lorsqu’on se fait égaliser à la dernière minute… Idem contre le Red Star. Des exemples, j’en ai plein. On dit que ça s’équilibre sur une saison, c’est possible, parce que, bien sûr, parfois on a des pris des points que l’on n’aurait peut-être pas mérité de prendre. De toute façon, on peut refaire la saison, cela ne change rien. Ce qui compte, ce sont les 4 matchs qui restent.
Quoi qu’il arrive dans 4 journées, Karim Mokeddem, ça restera la bionne pioche…
Oui. Karim a apporté sa rigueur, son travail, c’est ce que je voulais : un travailleur, qui colle avec ce que je suis. Je pense être besogneux et travailleur. Il a apporté sa connaissance du championnat. Il connaît tous les joueurs de la division, les ingrédients qu’il faut mettre. C’est un très bon tacticien. Son arrivée a élevé le curseur en termes d’exigence sur l’ensemble du club. Quoiqu’il arrive, sa venue chez nous restera un bon choix, et j’espère qu’on va aller au bout et se maintenir !
« Je suis un entraîneur qui préside »

Quand vous avez pris l’équipe en mains après l’éviction de Didier Santini, de l’extérieur, beaucoup ont pu se dire « Mais c’est quoi ce club ? Mais c’est quoi ce président ? » Pouvez-vous revenir sur cette épisode ?
C’est atypique, je le sais, et je suis atypique : ça donne l’impression d’un président omniprésent, omnipotent, ce que je n’espère pas être. J’ai juste raisonné à l’instant T pour le club, même si la vision extérieure laisse penser que je suis le gars qui veut tout faire, qui se prend pour ce qu’il n’est pas, qui estime, peut-être à tort, avoir certaines compétences comme entraîneur. Je ne dis pas que je suis le meilleur mais j’ai passé mes diplômes pour. C’est ce qui m’anime. J’adore entraîner. Je dis souvent que je suis un entraîneur qui préside plutôt qu’un président qui entraîne. La moins pire des solutions à ce moment-là, pour ne pas dire la meilleure, ça semblait être moi, mais encore une fois, je n’ai pas fait ça pour attirer la lumière, je m’en fous de la lumière. Les joueurs me l’ont bien rendu.
C’est pour ça qu’il y a une différence avec ce que les gens peuvent percevoir de l’extérieur, ce que j’entends très bien, parce que c’est très français : ici, on ne doit être bon que dans une case. Soit vous êtes un bon président, soit vous êtes un bon entraîneur, soit vous êtes un bon directeur sportif, mais vous ne pouvez pas tout faire ou bien alors celui qui fait tout, il devient suspect… C’est ça c’est notre culture !
Chez les anglo-saxons, il n’y a pas ça : du moment que vous faites le job, que vous avez certaines compétences, on s’en fout en fait… Je sais bien que je ne peux pas changer ça, mais j’ai juste cherché la meilleure solution et cela a permis d’amorcer la dynamique, de préparer le terrain pour celui qui allait arriver, c’est à dire Karim (Mokeddem), puisque je savais que je n’allais pas continuer toute la saison.
« Je bosse 6 jours et demi sur 7 ! »
Président, directeurs sportif, entraîneur de la réserve, chef d’entreprise : vous faites comment pour travailler autant ?
C’est sûr que je ne dors pas beaucoup, que le temps manque, et que tout cela est au détriment de la famille, car je bosse six jours sur sept et même six jours et demi… J’essaie de m’octroyer le dimanche après midi quand même ! Mais j’aime ça, je suis habité par la passion et l’envie de faire progresser ce club. Il y a toujours plus travailleur que soi, mais je n’ai pas de talent, donc le seul moyen de compenser ça, c’est par le travail. Je suis curieux, j’essaie de m’améliorer dans tous les domaines, comme dirigeant, comme entraîneur, comme chef d’entreprise. C’est ça qui m’anime, même si c’est éreintant, même si l’on a des périodes de moins bien… Parce que, parfois, on se demande si cela vaut la peine de faire tout ça, car c’est beaucoup d’énergie. Et c’est cette énergie que j’essaie de transmettre.
Là, vous êtes également plongé dans la préparation de votre match de National 3 contre Fougères (le 7 mai).
Oui, et il faut le gagner celui-là ! Il faut tous les gagner, parce qu’avec l’équipe II, on est aussi en mode commando. La réserve, c’est aussi mon dada et c’est mon équipe. Je sais que les gens sont focus sur l’équipe de National, et c’est normal, alors ils oublient un peu l’équipe de N3, où dans notre championnat, cette saison, on a 14 équipes et 5 descentes ! Soit plus d’un tiers qui descend ! C’est pire qu’en National !
Dans une conjoncture normale, avec trois descentes, on serait déjà sauvé. Là, ce n’est pas le cas. On n’a pas de marge (son équipe est 9e sur 14 et compte 2 points d’avance sur le premier relégable). En N3, j’ai fait un choix, avec ma casquette de directeur sportif, puisque je cumule les fonctions, de privilégier les jeunes et leur éclosion. En leur offrant l’opportunité d’évoluer en N3, un peu comme les réserves pros.
Lors du dernier match à Locminé (défaite 1 à 0), j’avais des joueurs de 17 ou 18. Alors face à des trentenaires, on paie cette jeunesse, on a pris un carton rouge par naïveté, mais c’est enrichissant. Cela m’oblige à trouver des solutions. Le danger, c’est qu’en effet, on n’a pas de marge. On est 1er non relégable, et on a une fin de parcours avec des matchs face à des adversaires directs. Vous voyez bien que la saison est particulière : en National, vous êtes 6e, vous regardez derrière… c’est hallucinant ! Et en N3, c’est pire, tout le monde regarde derrière quasiment !
« Avec la N3, ça fait deux challenges à relever »

Gérer deux équipes de National et de National 3, n’est-ce pas trop difficile ?
Orléans, Châteauroux, qui ont le statut pro, et Avranches, aussi, ont leur réserve en N3, mais ce sont des clubs beaucoup plus structurés que le nôtre. J’essaie de cultiver une politique de formation, j’investis dans l’encadrement de nos éducateurs. Le revers de la médaille, c’est que nos meilleurs jeunes signent dans des clubs pros, et entre guillemets, c’est le second rang qui alimente nos équipes de jeunes jusqu’à la réserve. Donc ce n’est pas simple. Mais c’est un challenge. Je voulais que l’on donne une chance aux jeunes. J’aurais pu faire un autre choix. Là, ils vont s aguerrir. L’intérêt premier, c’est l’évolution du joueur qui va gagner du temps sur plein d’aspects, athlétique, mental, gestion, émotion, etc. C’est ça la motivation d’un éducateur.
Du coup, Karim Mokeddem a un regard sur votre équipe B ?
Bien sûr ! On échange beaucoup. Le fait d’avoir un effectif de National avec des blessés et des suspendus fait qu’il vient régulièrement piocher dans le mien pour ses séances d’entraînement. Ce qui lui permet d’avoir une vision globale sur les joueurs du club aussi. D’ailleurs, il y a des joueurs de mon groupe qui ont basculé dans le groupe National. Karim voit tous les matchs de N3, « physiquement » ou en vidéo, puisqu’on les filme tous. C’est ce qui m’intéresse dans cette relation président-coach ou pour le coup, là, coach-coach, c’est qu’on puisse échanger et savoir qui on peut faire évoluer, dans l’intérêt du club. On a deux challenges à gérer, donc on échange sur les meilleures possibilités, les redescentes du banc, pour essayer de maintenir les deux équipes.
Inversement, vous avez un droit de regard, forcément, sur l’équipe de National… Est-ce que vous interférez ?
J’espère que non, il faudrait lui demander. J’essaie plutôt d’être un support. S’il veut échanger, s’il a besoin, je suis là. Je veux le mettre dans les meilleures conditions. Je ne voudrais pas faire à un autre ce que je n’aimerais pas que l’on me fasse. Je vais rarement aux séances, je veux le laisser bosser tranquillement. J’essaie juste d’instaurer un climat de confiance. Je suis là aussi pour lui apporter du soutien, parce qu’on a des problèmes de logistique, de terrains, on essaie d’améliorer des choses.
Quid du partenariat avec le Stade Rennais ?
On est en cours de discussion pour le prolonger. Après, c’est toujours pareil, il y a les écrits et ceux qui font vivre le partenariat au quotidien. Un partenariat, ça s’entretient, mais on est tous pris, chacun a des contraintes et des obligations. Mais on est en cours de finalisation.
« Le dépôt de bilan du club en 1997 fut un traumatisme »
Ce club, Saint-Brieuc, vous l’avez dans les tripes, n’est-ce pas ?
On a tous un club de coeur ! On a tous un club auquel on s’apparente. Pour moi, c’est Saint-Brieuc. C’est tombé un peu par hasard. J’avais 15 ou 16 ans quand j’y suis arrivé, pour évoluer en 17 ans Nationaux, et puis j’ai gravi tous les échelons jusqu’en Division 2, où j’ai fait quelques matchs avant que le club ne dépose le bilan la même saison, en 1996-1997. Ce fut un véritable traumatisme. C’est aussi ce qui a fait que je suis devenu dirigeant. Cela fait partie d’une histoire et d’un parcours de vie.
Avant d’être entraîneur et président (et aussi directeur sportif), vous avez également été joueur donc : racontez-nous vos débuts.
Je jouais défenseur central. J’ai commencé à Binic, près de Saint-Brieuc, puis j’ai fait mes gammes dans un petit club de Saint-Brieuc, à l’AS Ginglin-Cesson, réputé pour sa formation, avant d’arriver dans le club phare du coin. Les meilleurs jeunes allaient au Stade Briochin, et aujourd’hui encore, c’est ce que l’on essaie de faire, c’est à dire être le meilleur club de jeunes du territoire (Guillaume Allanou a disputé 5 matchs en D2 avec Saint-Brieuc, où il a ensuite joué en CFA et CFA2, il a aussi évolué à Lamballe en CFA2 et à Lannion en DH).
Cette période « Saint-Brieuc en Division 2 », cela vous semple loin ?
Oui, parce que c’était il y a plus de 25 ans et que le foot a bien changé depuis. Même si on était pro, on avait un fonctionnement « amateur », mais c’est ce qui faisait notre force, et c’est ce que j’essaie de cultiver aussi aujourd’hui. Alors bien sûr, il faut se professionnaliser, il faut tendre vers l’excellence, mais aussi garder cet état d’esprit et ne jamais perdre de vue que ça ne reste que du football. Le partage de valeurs, la solidarité, l’état d’esprit de ne jamais se laisser abattre, tout ça est hyper important et c’est ce qui fait que l’on a performé ces dernières années. On a réussi à cultiver ça, malgré nos contraintes financières, nos infrastructures et tout le retard accumulé ces dernières années. On a grimpé les échelons très vite, donc forcément, tout ce qui relève du domaine structurel n’est pas allé aussi vite.
Vous avez donc connu Yannick Le Saux, l’ancien buteur, qui monte aujourd’hui sur les planches !
Oui, bien sûr, j’ai même joué avec lui ! On est toujours en contact. Il est venu faire un spectacle l’an passé à Saint-Brieuc. Aujourd’hui, il a coupé avec le foot, même s’il travaille en régie le soit de match de foot professionnel. A Saint-Brieuc, on a eu aussi Patrice Carteron, qui est originaire de la région, Christophe Legrix, Loïc Druon. Robert Malm est aussi passé par le club !
« Il y a toujours eu un potentiel public »
Aujourd’hui, reste-t-il d’anciens pros de cette époque au club ? D’anciens dirigeants ou bénévoles ?
Des anciens de l’époque pro, non. Des dirigeants, oui, comme l’ancien président, Daniel Morgan, qui est toujours là, parmi nos bénévoles. Vous savez comment c’est, un club comme le nôtre repose beaucoup sur le bénévolat, à l’image du match d’hier (lundi) face à Nancy, qui a mobilisé une centaine de personnes. On a des gens fidèles. C’est ce qui fait notre force. Tous ont un ADN club, un amour pour le club.
En National aujourd’hui, êtes-vous mieux structuré que lorsque le club évoluait en D2 en 1996-97 ?
Oui, parce que, les staffs sont plus étoffés, la data est entrée en ligne de compte et on est obligé de se mettre au diapason. Le foot a évolué. Les joueurs aussi. Comme sur l’aspect athlétique qui est beaucoup plus poussé et pointu. Les joueurs sont de véritables athlètes, même si l’on ne peut pas dire qu’ils ne l’étaient pas il y a 25 ans. C’est comme tout. La société évolue. Pas que le foot.
Du temps de la Division 2, combien y avait-il de spectateurs le soir des matchs ?
A l’époque, on faisait 5000 à 6000 spectateurs. Il y a toujours eu un potentiel public à Saint-Brieuc. La Bretagne est une terre de foot et il y a beaucoup de gens qui suivent, qui vont voir des matchs. Contre Nancy, on a fait 3 300 spectateurs. Sinon, on tourne en moyenne aux alentours de 2000 ce qui est une bonne affluence en National.
En 2024, le club fêtera ses 120 ans, serez-vous là ? Et où souhaiteriez-vous que votre équipe soit ?
En 2024, oui, il y a des chances que je sois là (rires) ! On a prévu de faire une fête. J’espère qu’on sera en National et en N3. Au-delà de ça, l’objectif est de se demander « Que peut-on faire pour continuer à développer le club ? », parce que, même s’il y a cette vision court-termiste de résultat, ce qui est normal, diriger c’est aussi prévoir. Il faut prendre de la hauteur et se demander où on veut être dans 4 ou 5 ans, en termes d’évolutions de nos infrastructures. Un club de foot, c’est une PME : où veut-on placer Saint-Brieuc sur le territoire ? C’est à cela que l’on doit réfléchir, aux stratégies de développement, aux autres ressources, aux autres activités, afin de stabiliser le club à un niveau qui sera ce qu’il sera, National ou N2, parce que l’on ne se rend pas compte que le N2 à trois poules sera hyper relevé. Ce sera quasiment du professionnalisme.
« Nos infrastructures, c’est le bas qui blesse »
Le club est-il soutenu par les collectivités ?
Elles nous soutiennent, même si, forcément, on en veut toujours plus, mais on part de très loin car peu de choses ont été faites depuis 20 ou 30 ans. J’ai bien conscience de leur contrainte. Avec elles, l’idée est d’être constructif. Le problème, c’est que ce sont souvent les résultats sportifs qui entraînent une évolution ou un investissement sur les infrastructures. Cela va souvent de paire. Anticiper, c’est mieux, mais cela n’arrive pas souvent.
Notre stade, c’est le bas qui blesse. C’est vrai que, de l’extérieur, il est pas mal, avec son côté vintage, à l’anglaise, qui fait que, quand c’est rempli, comme face à Nancy, l’ambiance est particulière. C’est aussi une force. Il y a des projets en cours. Les vestiaires sont d’un autre temps, le terrain d’Honneur est « fatigué », même si les services de la ville l’ont amélioré cet hiver; le synthétique pour les entraînements est « rincé », les conditions de fonctionnement ne sont pas dignes d’un club de National. C’est usant, pour le staff, pour les joueurs, pour moi. On ne demande pas du grand luxe mais le terrain, c’est l’outil de travail : là, c’est l’entraîneur qui parle, c’est essentiel. Comment voulez-vous avoir une philosophie basée sur du jeu au sol, du jeu de possession fait de passes courtes, sans terrains de qualité ?
Je sais bien que les collectivités ne peuvent pas résoudre, juste en claquant des doigts, des problèmes récurrents depuis 25 ou 20 ans. Mais ça avance. Pas aussi vite que je le voudrais. C’est beaucoup d’énergie. Je ne veux pas passer pour la « pleureuse de service » mais on est obligé de délocaliser les entraînements à droite et à gauche. On essaie de trouver des solutions. On va avoir une nouvelle tribune d’ici 2 ans, ça avance, c’est important. Il vont raser la tribune d’Honneur à l’intersaison; elle n’a d’Honneur que le nom car elle est vétuste et désuète. On n’aura plus qu’une seule tribune pendant 18 mois, mais ce sera un mal pour un bien. On pourra apporter du confort à nos joueurs avec de nouveaux vestiaires et à nos spectateurs. Ce sont des choses positives. Le temps administratif et le temps privé ne sont pas les mêmes, sans parler du temps sportif, qui lui n’attend pas, sans cesse rattrapé par la compétition. Le principal c’est que ce soit dans les tuyaux.
Texte : Anthony BOYER / Mails : aboyer@13heuresfoot.fr et contact@13heuresfoot.fr / Twitter : @BOYERANTHONY06 et @13heuresfoot
Photos : Stade Briochin et Philippe Le Brech
Joueur, Julien Outrebon préférait tuer le temps pendant les déplacements en bus ou en avion avec un bon bouquin plutôt que de regarder une série, comme le font la plupart des joueurs d’aujourd’hui. Pas n’importe quel type de bouquin : en général, le sujet concernait le management sportif ou la préparation mentale chez le sportif de haut niveau. Des thèmes à la mode, qui l’ont toujours intéressé. « Oui, je lis beaucoup de biographie de coachs, qui parlent de leur expérience, raconte le natif d’Epernay (Marne). C’est vrai que la préparation mentale est quelque chose de très important dans le foot. Je m’y intéresse beaucoup. C’est même primordial. Je pense que c’est une des facettes du métier d’entraîneur aujourd’hui, et que c’est indispensable d’avoir quelques « billes », de se former sur ce sujet. J’ai encore des progrès à faire dans ce domaine, comme sur le domaine du management. C’est important d’avoir le ressenti des joueurs, de les comprendre. »
Le bientôt quadra – il fêtera ses 40 ans en juin – a stoppé sa carrière pro voilà 6 ans maintenant. Elle avait commencé à l’ASPTT d’Amiens en débutants et surtout à l’Amiens SC, des poussins jusqu’en Ligue 2, pour s’achever à Luzenac.
Après Paris FC, direction Lorient, où il retrouve celui qui l’avait coaché à Luzenac puis à Amiens en National, la saison suivante, Christophe Pélissier : « Avec Christophe, on n’a jamais coupé le lien. On est toujours resté en contact. Même encore aujourd’hui. Je suis allé en stage d’observation récemment à Auxerre, où il est entraîneur depuis quelques mois, en Ligue 1. Et aussi à Guingamp. »
S »il apprécie ce nouveau travail en sélection, différent, Julien, qui a aussi joué à Cherbourg, Sannois-Saint-Gratien, Fréjus et Créteil en National, aspire cependant à retrouver une vie de club au quotidien et, pourquoi pas, se lancer comme numéro 1 : « C’est vrai que j’envisage de prendre une équipe, cela va faire 6 ans maintenant que je suis dans un staff, d’ailleurs, j’envisage de passer mon BEPF même si je sais qu’il y a beaucoup de postulants et peu d’élus. Après, pourquoi ne pas aussi réintégrer un staff technique dans un club professionnel, en Ligue 1 ou en Ligue 2 ? En fait, c’est ça l’idée, être adjoint ou prendre une équipe, un club de National 2 par exemple, ce serait idéal, histoire de mettre les deux pieds dedans ! »

L’erreur de casting ?
Le coéquipier avec lequel tu avais ou tu as le meilleur feeling sur le terrain ?
« Je me suis rendu sur un match de Régional 3 il y quelques semaines, et ça m’a bluffé de voir les gens dans les tribunes connectés sur le site. Il y avait des jeunes, mais aussi des personnes de 70-80 ans, rembobine-t-il. A la mi-temps, le speaker a annoncé les résultats du groupe de R3 en direct, comme il le ferait à la pause d’un match de Ligue 1 ou Ligue 2 ! »
« Les clubs ont la main sur leur match et mettent à jour instantanément. Les scores de certains matchs ne sont pas renseignés sur le site alors soit les membres du club m’envoient un SMS avec les infos pour que j’actualise, soit je rentre moi-même les résultats manquants. Le dimanche soir, je peux finir à minuit voire une heure du matin. Un joueur que j’ai croisé récemment pensait qu’on était une dizaine à s’occuper du site » se marrerait presque la pieuvre.
« Le dimanche, ce n’est plus mon site, c’est celui des clubs, ils se l’approprient. Et c’est ça le succès. Je n’en retire pas de fierté, soutient-il. Mon plaisir, c’est d’avoir les retours des clubs, comprendre que j’ai créé un outil important pour eux qui valorise leurs joueurs et leurs structures. En quelque sorte, c’est un site d’utilité publique. ».
Mais s’il a toujours véhiculé cette caractéristique depuis le lancement de son site il y a maintenant 13 ans, cela ne fait que depuis 2018 qu’il a pu en tirer le bénéfice financier. Car si Newsouest a désormais la côte en Bretagne, ce n’était pas forcément le but recherché à la base par le Sud Finistérien de 43 ans qui réside à Plomelin.
Et c’est donc en suivant son envie, qu’il a monté le projet, sans particulièrement fixer de cap. « Je partais d’abord avec l’idée de faire quelque chose qui me plaisait sur la période sans emploi. Au début c’était plus une passion qu’une activité, surtout que je partais de zéro. Chaque jour je repartais d’une feuille blanche. Et puis ça m’a plu le premier jour, puis le lendemain, puis la semaine, 2 ans … Et ça va faire 15 ans. »
Dans le même temps, il a aussi vécu un événement qu’aucun club n’est parvenu à réaliser : enchaîner une série de 13 victoires de rang, sans encaisser le moindre but. C’était entre la J1 et la J13 de la saison 2019-2020, en N2, celle-là même qui allait s’arrêter net un soir de mars, le jeudi 12 pour être précis, sur décision de la FFF. Insuffisant cependant pour remonter puisque c’est le Sporting-club de Bastia qui était, à ce moment-là, en tête, à 9 journées de la fin.
A 39 ans, Julien Fernandez entame sa 7e saison au club, sa 6e vraiment pleine : « Je suis arrivé le 22 octobre 2016, en cours de saison » raconte le natif de Fréjus, la ville où il a rencontré un certain Marc Dubois, président-actionnaire du CSSA depuis son rachat à l’été 2013, et qui réside dans le Var, à Saint-Raphaël.


Très vite, il se projette. Au point que l’histoire dure depuis six ans et demi aujourd’hui. » Je me suis imprégné du club et de ses valeurs, raconte celui qui a appris à aimer le CSSA, qu’il qualifie « d’atypique » : « Oui, Sedan est un club atypique car pour moi, en France, hormis Lens, Marseille, Saint-Etienne et Bastia, aucun autre club n’est aussi identitaire et populaire. Et j’insiste sur ces deux mots. Etre salarié du CSSA, c’est se voir confier une mission. Personnellement, j’ai appris chaque jour un peu plus sur l’histoire du club, de la ville, du département, de la région. D’ailleurs, dès 2018, j’ai mis quelque chose en place qui perdure : à chaque début de saison, pendant la préparation, j’organise une réunion avec les joueurs et le staff et on leur montre, au travers d’un reportage vidéo, notamment celui des “Ardents Sedanais”, toute l’histoire du club, de la ville et du département, la guerre, les épopées, afin qu’ils comprennent le contexte, qu’ils connaissent l’histoire, parce que, contrairement à d’autres clubs, et sans leur manquer de respect, ici il y a quelque chose de lourd et d’important. Et si tu n’a pas conscience de cela, c’est dur de porter le maillot après… A partir du moment où tu as vraiment travaillé pour ce club et tout donné avec le coeur et humilité, tu restes marqué à vie. »





S’il est, aujourd’hui, un des attaquants de National 2 les plus côtés, rien n’a pourtant été facile pour lui. Une fin difficile au SC Bastia, un échec à Tours, une longue blessure qui l’avait fait se diriger vers la vie active en parallèle des matchs de N3 avec le Gallia Lucciana, avant le rebond inespéré à Granville, puis encore une aventure inachevée avec Versailles… Avec sincérité et sans concession sur ses erreurs, le Corse a raconté son parcours loin d’être rectiligne pour 13heuresFoot.











De Libreville à Granville en passant par la région parisienne, l’itinéraire de Brimau-Kevan Nziengui Nziengui a été souvent parsemé d’embûches. Mais il s’est accroché. « Comme beaucoup, j’ai commencé à jouer à 6 ans dans la rue. Mon père travaillait dans une société de ciment et ma mère dans la cuisine. Ça allait, on se débrouillait. »
A l’issue de cette saison au Bourget, Brimau rejoint Versailles à l’été 2018, un peu par hasard. « C’était au mois de juin, pendant la période des détections. J’avais un ami qui allait passer un essai avec la réserve de Versailles. Il m’a dit, « tu n’as qu’à venir avec moi »… Lors de la détection, j’ai tapé dans l’oeil de Vincent Mayuma, l’entraineur de la réserve de Versailles. Il a demandé à Youssef Chibhi, l’entraineur de l’équipe première, de venir me voir. Il m’a intégré à l’effectif de la N3 pour la reprise. » Il a alors 17 ans et effectue plusieurs apparitions en équipe première. « J’ai réussi à gratter du temps de jeu, je progressais, j’étais content. »
Après ce faux-départ au Paris FC, il revient donc à Versailles. Sur le terrain, tout se passe bien. Il s’impose petit à petit comme titulaire et Versailles est promu en National 2 après l’arrêt des championnats lors du premier confinement, au printemps 2020.
Avec le recul, Nziengui fait son mea-culpa sur cette période : « J’ai été indiscipliné, j’ai été trop pressé, pas assez patient. Mais je revenais de blessure et je ne jouais pas. Le club avait fait un recrutement un peu XXL mais le coach m’avait dit qu’il comptait quand même sur moi. Mais dans la réalité, ce n’est pas ça qui s’est passé. Donc ça m’a énervé. J’ai fait des trucs cons, je boudais, j’arrivais en retard aux entrainements…» En septembre 2021, il finit par résilier son contrat.
Le nouveau binôme à la tête de l’US Granville lui redonne du temps de jeu en février. Et preuve que les choses ont bien changé, il peut rejoindre, cette fois sans psychodrame, sa sélection du Gabon U23 pour les deux matchs éliminatoires à la CAN de la catégorie qui se déroulera à partir du 24 juin au Maroc.
Première fois dans un stade comme spectateur ?
Une manie, une superstition ?
Le joueur le plus fort avec qui vous avez joué ?
Le président qui vous a marqué ?
En revanche, avec Christophe Celdran, on est d’accord sur une chose évidente : la saison est folle ! Folle parce que les quatre équipes de tête étaient encore ex aequo avant la 23e journée, et qu’elles se tiennent aujourd’hui en 3 points avant la 24e !
Et sportivement, êtes-vous dans les clous ?
L’équipe fanion est leader avec 2 points d’avance sur Grasse avant le choc de ce week-end (samedi 15 avril à 18h) : vous attendiez-vous à cela ?
Vous disiez que ce championnat de N2 était fou…
Le club a passé une saison en National en 2018-2019 mais après une bonne première partie de championnat, il s’était écroulé après la trêve : qu’avait-il manqué à l’époque pour se maintenir ?
La Ligue 2 pourrait-elle, à termes, être envisagée ?
Comment fonctionnez-vous avec les trois autres présidents ?

Vous avez quand même un certain parcours et pedigree en France. Après Cannes, il y a eu le Paris FC en National et Laval en Ligue 2.
C’est drôle, car quand on regarde votre parcours, il y a une forme de linéarité. Mais le National à l’époque, ce n’était donc pas un temps de passage ? Vous êtes dans l’équipe type du championnat une année, quand même !
Merci pour la passe décisive ! Vous faites en effet le choix de partir en Allemagne, au Dynamo de Dresde, en D2. Pourquoi, alors que vous aviez des touches en L1 ?
La dernière journée de L2 avec Laval, on va à Clermont, et là un joueur de Dresde, Romain Brégerie, qui est devenu un très bon ami, m’appelle à l’hôtel la veille. Il me dit : « Voilà, ils m’ont dit de t’appeler, je voulais juste te dire ce qui t’attend si tu signes ici, même si c’est toi qui choisiras à la fin ». Mais je ne me voyais pas encore passer ce cap de l’étranger, car je voulais jouer en Ligue 1.
Comment se sont passés ces premiers mois en Allemagne ?
A Dresde, vous appréhendez ce football allemand, et y restez deux saisons. Avant de passer un nouveau cap à Bochum.
Désormais, vous êtes une légende du club (il rit). Neuf ans au VFL, une montée en Bundesliga comme capitaine. Une aventure sportive et humaine qui vous marquera à vie on imagine.
Le maintien est en vue en plus, cette année encore. Ca doit être un rêve éveillé de jouer en Bundesliga.
Votre parcours est finalement bluffant, du National en France à la Bundesliga en Allemagne, à jouer contre le Bayern, Dortmund ou Leverkusen : qu’est-ce que ça vous inspire ?
C’est vrai qu’on n’en a absolument pas parlé, mais vous avez 37 ans ! Quelle longévité…
Meilleur souvenir ?









Et si Cris, l’entraîneur de Versailles, devenait le 12e entraîneur remplacé cette saison en National, en cas de nouveau revers de son équipe vendredi à Saint-Brieuc ? Ne riez pas, c’est très sérieux.
13 heures foot : L’Unecatef, que vous présidez, a communiqué le chiffre de 64 entraîneurs limogés depuis le début de saison, de la Ligue 1 au Régional 1 : qu’est-ce que cela vous inspire ?
Avec la professionnalisation du National, est-ce la fin aussi de belles histoires ? La fin du rêve pour certains « petits » clubs ?
Hormis dénoncer, quels sont les leviers de l’Unecatef ?
N’y-a-t-il pas non plus beaucoup trop d’entraîneurs étrangers ?
