Dix ans après sa descente, le club de la Venise provençale a effectué un retour gagnant au stade Francis-Turcan face à Cholet (2-1). Récit d’une soirée où l’on ne s’est pas ennuyé !

Un petit millier de spectateurs a assisté au match face à Cholet.

C’est un géant de béton posé le long du canal, non loin des rives de l’étang de Berre, en contrebas d’un viaduc autoroutier où la circulation n’est pas aussi dense qu’un soir de match au Vélodrome. Bienvenue au stade Francis-Turcan de Martigues, du nom d’un ancien maire de cette ville de 50 000 habitants.
Depuis la tribune, balayée par un soupçon de Mistral, la vue sur tout ce qui fait le charme de celle que l’on appelle la Venise provençale, est belle. On dirait presque une carte postale.

Pour se garer aux abords de l’enceinte, ce n’est pas très compliqué. Une heure avant le début du match, les places ne manquent pas. Les travées mettent du temps à se remplir mais au coup d’envoi, la grande tribune, la tribune Paradis (ça ne s’invente pas !), la seule des quatre à être couverte, affiche un petit millier de spectateurs.

Un billard tout neuf !

La pelouse neuve a été refaite en hybride. Un bijou !

Mais ce qui frappe en arrivant, c’est la qualité de la pelouse. On s’attendait à voir du jaune, elle est verte ! « C’est un billard, une galette », entend-on au bord du terrain, le long du grillage. Il faut dire que c’est un « hybride », et qu’il vient juste d’être posé. Magnifique !

En face, dans la tribune Canal, posée parallèlement au canal Baussengue, le groupe de supporters, les « Maritima Supra », échauffent la voix. Mais ils ne sont pas les seuls. Derrière les cages, côté Est, dans les pesages, les « Ultras Martigues 2021 » en font de même. Depuis la scission au sein des Maritima Supra, un deuxième groupe de supporters est né. Mais ce soir, tous deux se répondent par chants interposés. De bon augure avant, peut-être, d’envisager l’avenir à nouveau ensemble.

L’entrée des deux équipes : mais où sont les drapeaux ?

La sono est à fond. Au bord du terrain, micro en main, Manu, le speaker, donne tout ce qu’il a. Il est très bon dans ses annonces. Dans ses compos d’équipe. Très détaillées. C’est très pointu. Sur le parvis, entre la tribune et la pelouse, Philippe et son fils Enzo sont venus encourager le FCM depuis Salon-de-Provence. Quarante-cinq minutes de voiture pour assister à une rencontre de National, ça n’effraie pas ces passionnés de sports qui vont aussi voir Fos en basket, Istres ou Aix en handball et bien sûr l’OM au Vélodrome ! « Cela fait trois ans que l’on vient à Martigues quand on peut, on aime bien ! »

On refait le match à la buvette !

La buvette, prise d’assaut à la pause.

A la buvette, trois-quarts d’heure avant le coup d’envoi, Alain Nersessian, le président (depuis 2019) refait le match de la semaine dernière à Versailles, perdu 2-1, et peste encore contre ce but encaissé à la 93e. Bienvenue en National, président !

C’est l’entrée des joueurs. La sono balance le célèbre « Jump » de Van Halen, cher au voisin marseillais. Mais où sont les grands drapeaux tenus par les ramasseurs ? D’ailleurs, où sont les ramasseurs ? Pas de protocole. Pas de mains dans la mains non plus. Dommage.

Dans les tribunes, on reconnaît Steeve Elana, l’ancien gardien de Brest et de Lille, qui était venu terminer sa carrière ici en 2020. Depuis, il a ouvert la « ZE Football Academy » à Aix-en-Provence, avec l’ex-de l’OM, Ronald Zubar. Maintenant qu’Elana a pris sa retraite, après une saison arrêtée pour cause de Covid, c’est Jérémy Aymes qui joue dans les cages : ce pur martégal est revenu chez lui en 2021, dans son club formateur, après des passages au Mans et à Granville.

La vue sur le canal et les voiliers depuis la tribune.

Aymes n’est pas le seul « local » de la team : le capitaine Foued Kadir est là, lui aussi, et, comment dire, on se demande comment son équipe ferait s’il n’était pas là ! A bientôt 39 ans (il les fêtera le 5 décembre), l’ancien joueur pro (OM, Rennes, Valenciennes, Getafe, Bétis Seville) fait tout : il joue devant la défense, il distribue, il joue derrière les attaquants, il tire les coups de pied arrêtés, il frappe au but, il ne perd jamais un ballon. Impressionnant !

Dorian Fanni, le neveu de Rod Fanni, lui aussi formé au club (tous deux sont nés à Martigues), entre en jeu à 5 minutes de la fin. Quant à Samir Belloumou, blessé, il est en tribune. Voilà pour la touche « identitaire » du club.

Fdaouch 10 ans après Bourgeois !

Alain, le préposé aux merguez, arbore un maillot « vintage »

19h30. Le coup d’envoi est donné. Le chronomètre ne fonctionne pas. La panne est réparée en deuxième période, après un passage obligé à la buvette pour goûter le sandwich merguez. La sauce ? On choisit l’algérienne. Un peu sec, mais ça va ! On demande à Alain, le préposé aux merguez, facilement reconnaissable (il est l’un des rares à arborer le maillot sang et or de l’époque), un peu de rab de sauce !
Dans les tribunes, un groupe d’adolescents se demande dans quelle division évolue le FC Martigues. « Ils sont dans l’autre poule, regarde » entend-on ! « Ils sont en National 1 je crois, non, en National 2 ». C’est là que l’on se dit, que, ce championnat National est encore parfois illisible et méconnu.

Les Maritima Supras.

Sur le terrain, le match est plaisant. Martigues essaie de mettre du rythme et s’installe dans le camp adverse mais c’est Cholet qui, au bout de 5 minutes, fait passer une énorme frayeur dans les travées de Francis-Turcan lorsque Jarju part tout seul, quasiment depuis sa moitié de terrain, mais face à Aymes, il ne cadre pas ! Ouf !
Le FCM reprend sa marche en avant et malgré quelques situations, ne parvient pas à ouvrir la marque avant la pause. C’est chose faites en début de deuxième période lorsque Montiel récupère un ballon qui traîne aux 18 mètres pour servir Fdaouch qui enveloppe magnifiquement et instantanément son ballon (1-0, 51′). Dix ans et trois mois que le club provençal n’avait plus marqué à domicile en National : c’était lors de la 37e et avant-dernière journée, en mai 2012. Ce soir-là, les Sang et Or – qui évoluent en rouge aujourd’hui !- avaient battu Créteil 2-1 grâce à des buts de Stéphane Biakolo (61′) et Thibaut Bourgeois (85′). Insuffisant pour se maintenir et après un ultime revers 5-0 lors de la dernière journée, au Poiré-sur-Vie, Martigues accompagnait Beauvais, Besançon et Bayonne en CFA (National 2).

Les Ultras Martigues 2021, l’autre club de supporters.

Le second but est l’oeuvre de Tlili, servi en retrait par Hemia, auteur d’un long raid (2-0, 66′). Le SO Cholet réduit la marque sur une tête de Jarju après un coup franc de Le Méhauté (78′), mais ne parvient pas à égaliser.

On n’a pas vu la nuit tomber.

On n’a pas vu le match passer.

Preuve que l’on ne s’est pas ennuyé !

Interview / Alain Nersessian :

« L’image du club est en train de changer »

Le président du FC Martigues, Alain Nersessian, revendique ses origines marseillaises et une adoption martégale. Pour des raisons professionnelles, il s’est installé sur les bords de la Venise provençale en 1992. C’est là qu’il s’est découvert une passion pour le FC Martigues et pour le stade Turcan, qu’il adore. Il a tout connu dans la peau du supporter : la montée en Division 1 en 1993, la descente en Division 2 en 1996, puis les « ascenseurs » entre l’échelon National, que le club a retrouvé en mai dernier, dix ans après, et le CFA (ou N2). A l’issue de la première victoire de la saison 2022-2023, bien maîtrisée face à Cholet (2-1), ils nous a accordés un entretien.

Président, comment êtes-vous arrivé à la tête du club ?
En 2019, lorsque j’étais encore directeur du cabinet du maire Gaby Charroux, on a cherché des repreneurs afin de diminuer la participation municipale. J’avais contribué, un an plus tôt, aux choix du projet porté par le mannequin Baptiste Giabiconi, dans lequel il était question de l’arrivée d’éventuels partenaires, mais on est tombé dans le panneau. Après cet épisode, j’ai accompagné Roger Klein dans sa présidence de transition entre 2018 et 2019 et puis j’ai pris la suite en 2019. L’une de mes missions a été de trouver des partenaires privés et de remettre les comptes à flots.

L’arrivée de l’horloger suisse, Vartan Sirmakes (montres Franck Muller), c’est vous ?
C’est un hasard. Quand le club s’est retrouvé dans de grandes difficultés financières, certaines bonnes volontés, dont des entrepreneurs locaux liés au FC Martigues, se sont engagés, se sont mobilisés. Un Arménien, patron d’un restaurant sur la côte bleue, m’a mis en contact avec Vartan Sirmakes, qui nous a suivis dans notre projet. C’est quelqu’un qui s’engage pour des causes : il a par exemple investi de son argent personnel dans le Haut-Karabagh pour construire des hôpitaux pour la communauté arménienne. Il possède aussi deux clubs en Suisse, à Nyon et à Lausanne. Il avait envie d’assouvir sa passion aussi en France.

Le FC Martigues a longtemps eu l’image d’un club avec un formidable vivier, un énorme potentiel de jeunes…
Le club a eu un centre de formation performant, c’est vrai, et a sorti plein de joueurs qui ont ensuite évolué en pro, mais en même temps, je le dis de manière sereine, ce temps là est révolu; ça ne sert à rien de se raccrocher à cette époque, quand on jouait dans la même cour que Monaco ou Auxerre. C’est du passé. C’est fini tout ça. Aujourd’hui on se rend compte que la formation fluctue géographiquement, avec Air Bel, Istres, Marignane et peut-être d’autres demain. Maintenant, c’est vrai que j’ ai envie d’ inscrire la formation comme une priorité du FCM. On travaille là-dessus depuis 2 ans. Et peut-être que dans deux ans, on redeviendra un club phare en matière de formation.

Le FCM a aussi longtemps véhiculé la réputation d’être le club « de la mairie »…
Oui ! Quand on monte en Division 1 en 1993, Paul Lombard, le maire de l’époque, n’est pas sur le banc parce qu’il n’a pas le droit, mais il est dans les vestiaires, et c’est lui qui discute avec l’entraineur. Aujourd’hui, avec Gaby Charroux, c’est moins le cas, même s’il est sportif et passionné : d’ailleurs il était au stade pour le match de Cholet, mais on n’est plus du tout dans ce monde-là. La mairie veut encore accompagner le club et être présente, mais ne veut plus diriger. Aujourd’hui, elle a un droit de regard car elle est son principal financeur, mais l’objectif est qu’elle ne le soit plus à termes, car elle ne pourra plus continuer à l’être.

Quand on est en National, on pense à la Ligue 2 ?
Aujourd’hui, tout le monde dit que la place de Martigues est en Ligue 2, mais ce serait un exploit d’y être et de s’y maintenir. Mais la Ligue 2 de 2022 n’est pas celle d’il y a 20 ans, lorsque le FCM y était encore.

Le public a souvent du mal à répondre à Turcan…
On soufre du syndrome du Sud et aussi de la proximité avec l’OM, qui vampirise tout. On doit travailler sur l’image et l’attractivité du National. Je pense que l’on peut avoir un regain d intérêt pour ce championnat. On s’est rendu compte que si on travaille pour faire venir du monde, que si l’on redonne une image positive et qu’en plus on a des résultats, alors forcément, ça suscite la curiosité et l’envie de venir. Je vous garantis que l’image du club est en train de changer chez les Martégaux. Dans le public, il y a majoritairement des gens qui ne sont pas de Martigues. On a besoin de développer l’intérêt du National dans la population locale. On a vu la saison passée, contre GOAL FC, que l’on savait mobiliser; on a eu énormément de monde au stade. On peut redonner aux gens l’envie de revenir, parce que ce stade est magnifique, un peu à l’anglaise. Les gradins ne demandent qu’à être remplis.

La place de Martigues, c’est où ?
On est le 6e club du sud, si on ne tient pas compte des clubs corses. Devant nous, il y a l’OM, Monaco, Nice, Montpellier et Nîmes. Nous, on doit avoir conscience de cela. On tire dans cette catégorie, on doit le montrer au monde du football. Pour voir du haut niveau en L1, on va à l’OM, pour voir du foot de haut niveau en L2, on va à Nîmes et on peut aussi aller voir du National à Martigues.

En 2019, vous aviez dit que, pour le centenaire de 2021, vous vouliez retrouver le National : vous êtes en retard d’un an…
Oui mais à cause du Covid, j’ai été pendant deux ans le président d’un club de foot où l’on n’a pas pu jouer au foot ! C’est du 8e degré bien sûr ! Je ne me suis occupé que de la comptabilité, des finances. Je suis allé chercher de l’argent ! Et finalement, j ai été récompensé avec une accession cette année !

Président du FC Martigues, c’est difficile ?
Oui, d autant que je suis un peu atypique, je ne mets pas d’argent, même si je suis complètement investi dans mon engagement. Je suis bénévole. Je travaille aujourd’hui à la Métropole Aix-Marseille-Provence. J’ai de la chance car je suis bien entouré au club. On m’avait mis en garde contre le milieu du foot, on m’avait dit que les gens étaient individualistes et pas intelligents, j’ai trouvé l’inverse de tout cela. Au FCM, je vis plein de moments de bonheur. Le foot est un monde rempli d’émotions. C’est un refuge, car dans la vie de tous les jours, on a de moins en moins de moments d’émotion. J’ai essayé de mettre des règles en place, comme celle de rester dans notre bulle. La saison passée, ça nous a réussi quand on avait 12 points de retard sur GOAL FC, on n’a rien dit, on a bossé, alors que tout le monde parlait de GOAL. En fait, moins on parle de nous, mieux c’est. On se protège. Et on a tous le même discours. C’est ça qui fait notre force.

Textes : Anthony BOYER / Mail : aboyer@13heuresfoot.fr
Photos : A.B. et FC Martigues

L’attaquant passé notamment par Sète, Aubagne, Le Puy, Jura Sud, Hyères et Martigues, a fondé « PS Soccer Agency » avec son ami Baïdy Sall,  une agence de conseils et d’accompagnement pour des joueurs des championnats amateurs. Les débuts sont prometteurs. En ligne de mire : la création de la Ligue 3 en 2024 et un marché qu’il espère conquérir.

Tony Do Pilar Patrao a trois métiers et deux passions ! C’est dire si le garçon de 36 ans, bien connu dans le foot amateur tant il a « bourlingué », est très occupé. Un véritable homme d’affaires ! L’an passé, alors qu’il évoluait sous le maillot d’Aubagne, en National 2, juste après une demi-saison à Sète en National, Tony a fait le choix de préparer son après-carrière.
Le matin ou l’après-midi, c’est selon, le Franco-portugais, fan du FC Porto et de Deco, suit une formation d’opérateur chez Esso Raffinage à Fos-sur-Mer, tout près de l’étang de Berre, dans les Bouches-du-Rhône : « C’est un site pétrochimique. Je suis opérateur « sécurité et maintenance » du site, des appareils ». Mais alors, du coup, il ne paie pas l’essence, si ? « Et si, je la paie, mais j’aimerais bien ne pas la payer, hein (rires! ) ».

« Je passe un temps fou au téléphone ! »

En 2019, Tony Patrao a reçu le trophée de meilleur buteur de National 2. Il jouait alors au Puy Foot 43. (Photo Sébastien Ricou)

Puis, l’après-midi ou le matin, c’est selon, il consacre du temps à PS Soccer Agency, l’agence de conseils aux joueurs amateurs, qu’il a fondée il y a un an avec un de ses anciens coéquipiers, Baïdy Sall, côtoyé au Puy Foot 43 entre 2016 et 2020, en N2 et en National. « Je passe un temps fou au téléphone ! Tenez, là j’étais avec un directeur sportif d’un club du Sud de N2, pour parler d’un joueur, de son contrat, pour le faire libérer, c’est un « massacre » (rires). Y’a pas un jour où je ne suis pas au téléphone en train de proposer un joueur ou envoyer des messages à Baïdy. Je suis sans cesse relancé par des coachs, c’est un travail de fou, ça n’arrête jamais ! J’y consacre plusieurs heures par jour. »

Le soir, après ses deux premiers jobs, ça continue ! Il pourrait se poser un peu, mais non, direction l’entraînement, avec son club, l’ES Fos-sur-Mer (Régional 1). Et la reprise approche. Le 28 août en coupe de France, le 4 septembre en championnat.

Ah ! On allait oublier ses deux passions : la première, c’est la musculation ! Sur Instagram, ses followers ne manquent aucune miette de ses séances : il faut dire que le natif de Marseille alimente ses stories en photos de mollets, prises « à la salle » ! Son autre passion, c’est bien évidemment sa famille et sa petite princesse de 4 ans et demi, Elya. Son soleil.

La parole, le respect, l’éducation

« Tonygoal », ou « Patragoal », comme on le surnommait durant sa carrière, le répète souvent : le football, c’est (aussi) sa passion ! L’avant-centre, véritable joueur de surface et réputé pour ses qualités de finisseur, a marqué près de 150 buts (!) en douze saisons de National 2 avec des exercices parfois très prolifiques, comme en 2015-2016 (17 buts en 30 matchs avec Jura Sud), 2018-2019 (18 buts en 30 matchs avec Le Puy Foot), ou encore en 2010-2011 et 2012-2013 (36 buts en 67 matchs avec Hyères). Et le reste n’est pas mal non plus !

Baïdy Sall, ici sous le maillot du Puy, en National, en 2019. (Photo Sébastien Ricou)

Revenu chez lui, à Vitrolles, près de Marseille, le voilà engagé dans une nouvelle aventure, avec PS Soccer Agency. « PS », vous l’avez compris, pour Patrao-Sall. « Avec Baïdy, on est à 50-50. On a aussi deux collaborateurs : Djibi Banor, qui joue en N2 à Poissy (ex-Dunkerque, Lyon-Duchère et Rodez), et Cherif Djema, un joueur de Lormont, en Régional 1, près de Bordeaux. Cela nous permet de toucher des secteurs géographiques où l’on a moins de réseau, comme le Sud-Ouest par exemple, où on s’appuie sur Cherif. Et puis, depuis quelques mois, on a développé la communication via l’application Instagram, dont le compte est géré par Marcel Sambou, basé au Puy-en-Velay. »

Un succès qui suscite des jalousies

La naissance de PS Soccer Agency est apparue comme une évidence pour Tony qui, tout au long de sa carrière, répondait déjà aux sollicitations des clubs, des coachs, donnait des avis sur tel ou tel joueur. Il faut dire qu’il a le sens du contact et est très ouvert de caractère : il n’est pas Marseillais pour rien ! Mais attention, pas dans le sens péjoratif : la parole, le respect, l’éducation, sont autant de valeurs auxquelles il reste très attaché : « J’ai quand même joué dans pas mal de clubs, j’ai côtoyé et croisé beaucoup de dirigeants, de joueurs, de coachs. Baïdy et moi, on connaît beaucoup de monde dans les championnats amateurs. Sincèrement, ce n’est pas pour me lancer des fleurs, mais je pense avoir toujours été « carré ». C’est pour ça que le rapport de confiance qui s’installe plus facilement. »

Ce que veut dire Tony, du bout des lèvres, c’est que cela peut faire la différence par rapport à des agents sportifs : « Je ne vous le cache pas, on n’est pas bien vu par les agents. Y’en a trois ou quatre qui m’ont appelé. Ils m’ont dit « Vous êtes en train de tuer le marché ». On a même été menacé. Mais moi, je ne comprends pas : nous, on s’occupe du monde amateur. C’est un marché que l’on connaît par coeur. Les agents, eux, sont plus tournés vers la Ligue 2 et le National, mais comme PS Soccer Agency fonctionne bien depuis le début, forcément, ça fait jaser. Alors, bien sûr, on n’a pas la licence d’agents sportifs, mais c’est juste un contretemps, une question de temps. On va la passer, on va l’avoir. Un agent m’ a dit récemment : « Comment avez-vous fait pour, en moins d un an, faire 20 signatures, alors que moi, qui suis dans le métier depuis 5 ans, j’en fais 2 ou 3 par mercato ? ».

Dénicher des pépites et les accompagner

Conseiller, aider, accompagner, négocier, c’est la vocation de Tony, qui préfère parler de « plan de carrière » plutôt que de contrat pour un joueur, même si, forcément, à l’arrivée, il faut bien parapher un document ! « On essaie de dénicher des pépites dans les championnats amateurs, parce qu’on sait très bien qu’il y en a beaucoup, en National 3, en National 2, même en Régional. Pour eux, on a des plans de carrière. On ne présentera pas le même projet à un joueur de 21 ou 22 ans qu’à un joueur de 29 ans. On essaie de les aider à gravir les échelons progressivement, de N3 en N2 puis en National, par exemple. Avec l’arrivée de la Ligue 3, en 2024, qui remplacera le National, je ne vous cache qu’il faudra que l’on soit présent, il faut qu’on l’anticipe. C’est notre objectif. »

Tony Patrao, ici sous le maillot du Puy Foot 43, en National, lors de la saison 2019-2020. (Photo Sébastien Ricou)

PS Soccer Agency doit aussi gérer une difficulté supplémentaire : la mentalité du joueur. Et parfois, là, c’est compliqué : « En fait, on n’est sûr de rien quand on ne connaît pas trop les joueurs ! J’ai beaucoup d’exemples de joueurs que l’on a envoyés dans des clubs, qui étaient prêts à signer, et qui ne donnent plus de nouvelles, et là, on apprend quelques jours après qu’ils ont signé ailleurs ! Des joueurs qui signent leur protocole d’accord avant de le déchirer, c’est monnaie courante. »

Quant aux clubs, là encore, il faut distinguer deux catégories : « Il y a deux marchés. Les clubs qui ont des ressources financières, et ceux où l’on négocie à 50 euros près, où l’on parle souvent de contrat d’apprentissage, de BPJEPS. Certains clubs aussi se « servent » du Covid aussi pour dire qu’ils ont moins d’argent. En fait, un contrat, ça peut aller de 1100 à 1200 eux comme ça peut aller à 3000 euros. »

« Le joueur ne doit pas être motivé par l’argent »

Pour l’heure, Tony se contente du marché amateur, déjà très vaste, ce qui ne l’empêche pas d’avoir des contacts avec certains clubs pros. Mais aucun joueur n’y a pour l’heure signé un contrat. Sauf quatre dans des clubs de National, mais toujours au sein de clubs amateurs. « On essaie d’aider tout le monde. On a aussi des joueurs que l’on ne connaît pas, mais c est vrai qu’on aime bien prendre un joueur, en National 3 par exemple, lui présenter un plan de carrière, faire en sorte qu’il fasse les bons choix, et nous, on peut l’aiguiller. »

Quand il aura terminé sa formation chez Esso Raffinage, Tony pourra profiter du temps de libre que lui octroiera son emploi du temps professionnel pour se consacrer encore plus à son agence. Avec, pourquoi pas, si ça marche très bien, la possibilité d’en vivre un jour. Pour l’heure, il continue de faire ce qu’il aime, dénicher et accompagner des joueurs. Le meilleur conseil ? « Nous, on leur parle clairement, franchement. Je pense qu’il ne faut pas être motivé par l’argent, sinon tu n y arrives pas. « 

Texte : Anthony Boyer / Mail : aboyer@13heuresfoot.fr
Photos : Sébastien Ricou

Photo de présentation : le Bergerac Périgord Football-Club

J-1 avant l’ouverture de la saison pour les 64 clubs en lice ! Après les groupes A et B hier, place aux groupes C et D. Et comme chaque année, vraiment pas évident de citer des favoris. Les jeux sont faits !

Groupe C : les « gros » vont-ils encore se « vautrer » ?

Vous avez vu la composition de cette poule C ? On ne va pas vous faire un dessin : beaucoup d’équipes de ce groupe que d’aucuns considèrent comme le plus relevé de National 2 veulent, voudront, monter. Parce que beaucoup de clubs ont des moyens, des surfaces financières que d’autres non pas. Parce qu’il y a aussi des « grands » noms comme le Sporting-club de Toulon qui, eu égard à son passé, sa ferveur, son bassin de population, devrait au moins figurer en National. Mais ça, ce n’est que pure fiction.

Pourtant, cette saison, le club varois présentera un onze impressionnant mais manquera peut-être de banc, selon Anthony Descours, le correspondant de Var-matin. Le Sporting a conservé sa défense et avec le milieu offensif Nassim L’Ghoul (Lyon-Duchère) et l’attaquant Abdou Diallo (18 buts avec Andrézieux la saison passée en N2), de retour au club, il a peut-être trouvé sa doublette en attaque. Et puis, quand on connaît la rigueur et l’exigence du coach Eric Rech, arrivé d’Aubagne, on se dit que ce Toulon-là devrait, contrairement à la saison passée, réussir son championnat.

Hyères apprend de ses erreurs

Le RC Pays de Grasse et son attaquant Damé Gueye espère encore jouer le haut de tableau. (Photo RC Pays de Grasse)

Réussir son championnat, c’est ce que réalise chaque saison, ou presque, le RC Pays de Grasse depuis son accession en N2, en 2017. Souvent placé, jamais gagnant, le club de la cité des parfums, qui vient de fusionner avec son voisin Plan-de-Grasse, avance toujours sans bruit, mais jamais sans ambition. La stabilité est l’un des maîtres mots du club dirigé par Thomas Dersy et entraîné par Loïc Chabas (depuis 2013 !), qui a peut-être trouvé sa doublette en attaque (Gueye-Gnapi). Le coach a aussi ajouté de la technique au milieu avec Youssef Gazzaoui (Aubagne, Sedan, Hyeres) et s’appuiera sur sa défense (Muratori, Corain, Camara), une défense complétée par la recrue de Bergerac , Kevin Mingua. « Chaque match sera un combat », annonce Thomas Dersy qui pense pour sa part que « les gros » ne se vautreront pas une deuxième fois d’affilée : il fait référence à Toulon bien sûr et aussi à Hyères, qui avait défrayé la chronique l’an passé avec un recrutement 5 étoiles.

Hyères. Le club du président Mourad Boudjellal a semble-t-il appris de ses erreurs et opéré un recrutement « made in National 2 », avec des joueurs qui ont une connaissance de ce championnat et notamment de cette poule Sud. « Hyères, c’est un recrutement moins clinquant que la saison passée, mais c’est plus intelligent », estime Anthony Descours; « le club conservé ses bases défensives avec notamment Diarra, Cordoval, Agueni, Perotto, et sera en mesure de présenter deux onze quasiment de même valeur cette saison. Il aura une grande pronfondeur de banc, ce qui est un vrai plus ».
Et puis, il pourra toujours compter sur son buteur Jaba (10 buts en 25 matchs la saison passée), auquel est venue s’ajouter l’une des meilleures doublettes offensive du précédent exercice, la paire Arnold Lemb – Malik Assef, en provenance de Goal FC (18 buts à eux deux).

Gare à Aubagne !

Le retour de Guillaume Bosca à Marignane-Gignac-Côte Bleue, après trois saisons à Dunkerque, dont deux en Ligue 2, sera forcément à suivre, de même que le parcours de ce club qui s’est encore agrandi après la fusion avec Côte Bleue, qui a déjà goûté au National en 2018-2019, sans parvenir à se maintenir, et qui semble se donner les moyens de ses ambitions.
Ambitieuse, l’Etoile FC Fréjus/Saint-Raphaël l’est toujours, et pour la première fois depuis des lustres, elle a misé sur la stabilité, avec peu de mouvements : Charly Paquillé, le coach maison qui a remplacé Jean-Guy Walleme au printemps dernier, a été conforté, tandis que l’ossature sera identique, avec des joueurs présents depuis des lustres (Orinel, Delvigne, Dumas, Russo, Ousseni), des cadres comme Ouchmid et Lumé. Devant, le club a misé sur le buteur de Béziers, Davel Mayela (15 buts en 32 matchs entre 2020 et 2022), passé par Boulogne et Laval. L’arrivée du virevoltant Armel Liongo, révélation avec Rumilly en coupe de France (demi-finale en 2020) sera également à suivre.

On n’oublie pas de parler d’Aubagne, 7e l’an passé et 1er ex-aequo la saison précédente avec GOAL (avant l’arrêt des championnats pour cause de Covid). Le club de la banlieue Est de Marseille s’est montré extrêmement actif sur le marché avec, tenez-vous bien, une quizaine d’arrivées ! Le nouveau coach, « Momo » Sadani, venu en voisin de Marignane-Gignac, connaît bien le footballl du Sud-Est (il a aussi entraîné à Toulon). Il n’arrive pas tout seul : il a emmené avec lui six joueurs de son ancien club (Tshianimbuyamba, Rivière, Andriantiana, Mendy, Lesperant et Belkacem) et a rajeuni l’équipe où tous les postes sont doublés voire … triplés !

Quels rôle pour Alès et Thonon-Evian ?

On ne promet pas l’enfer aux deux promus, l’Olympique d’Alès en Cévennes et Thonon Evian Grand Genève, mais les deux nouveaux visages de la poule vont changer de monde. Les deux clubs semblent toutefois armés pour jouer un rôle dans ce championnat, surtout le très ambitieux TEGG (à ne pas confondre avec l’ETG !), dont la campagne de matchs amicaux a été impressionnante. Impressionnant, le recrutement de Lyon-Duchère l’a été lui aussi : le club a chamboulé son effectif et s’est attaché les services notamment du capitaine et milieu de GOAL FC, Sofiane Bendaoud, du défenseur Diadé Diarra (GOAL FC), et du rapide et technique Eric Mathieu (Andrezieux, N2).

Avec une quinzaine de départs, dont son capitaine Naim Dhib (Villefranche) et Yoann Martelat (Thonon EGG), l’AS Saint-Priest avancera, comme d’habitude, masqué, et a opéré un recrutement intéressant surtout au milieu de terrain. A noter les arrivées des deux Hyérois Maxime Pau et Morgan Pottier, du milieu de terrain de Schiltigheim Thomas Valtriani, de Jason Ranneau (Belfort), Lucas Capoue (Le Puy Foot 43) ou encore de l’attaquant des Lilas en Régional 1, Younes Zennouhi, un pari.

Malgré de nombreux départs là encore, Louhans-Cuiseaux s’est attaché les services du très expérimenté Quentin Lacour (ex-Bourg-en-Bresse), d’Alexandre Valbon (GOAL FC), du gardien Dorian Chiotti (Andrézieux) et aussi du puissant attaquant de Chartres, Maxime Fleury, dont le physique sera un précieux atout dans ce championnat … physique ! Le club bressan pourrait être l’une des surprises de ce championnat.

Relégué de National, le FC Sète, où les mouvements ont été légion, repart d’une page blanche, comme l’a d’ailleurs dit le nouvel entraîneur Nicolas Le Bellec dans Midi-Libre, dont la préparation a été difficile. Il y aura forcément un temps d’adaptation pour ce groupe en pleine reconstruction. Enfin, Canet-en-Roussillon, avec peu de départs (Guirassy, Diaby, Decker) et peu d’arrivées, devra oublier ses déboires « médicaux » de la saison passée (dix points de pénalité) pour repartir sur de bonnes bases, toujours avec Farid Fouzari aux commandes, qui, avec le directeur sportif Jordi Delcos, ont opéré un recrutement axé N2/N3.

Groupe D : une piécette sur Bergerac et Andrézieux ?

Hicham M’Laab (Bergerac) : « C’est par ici le National ? » (Photo BPFC 24)

Dans le groupe D, réputé plus « joueur », plus technique et plus tactique que son voisin du sud-est, deux équipes semblent se détacher au jeu des pronostics : Le Bergerac Périgord FC et Andrézieux-Bouthéon FC. Et l’on ne dit pas seulement cela parce que les deux équipes ont frôlé l’accession la saison passée, notamment Bergerac, qui a vécu un véritable traumatisme à la dernière journée, à la dernière minute même du championnat, lorsque Le Puy Foot 43, qui lui avait « chipé » la première place à trois journées de la fin, a inscrit le penalty libérateur à la 97e minute de son match face à Colomiers.

On le dit aussi eu égard à la qualité des effectifs. Le club de Dordogne a conservé son ossature en y apportant quelques retouches : Maxime Pélican, auteur d’une belle saison à Moulins-Yzeure (12 buts en 26 matchs) après des passages au Gazelec Ajaccio et à l’OGC Nice, sera un atout offensif supplémentaire, de la même manière qu’en défense, Mamadou Kamissoko ne devrait pas avoir de problème d’adaptation, lui qui a déjà porté les couleurs du BPFC 24 avant d’évoluer à Lorient, Pau et Boulogne. Le retour de ce dernier vient compenser le départ pour Grasse de Kevin Mingoua.

A suivre également l’arrivée de l’ailier Christopher Bitsamou, auteur d’une saison pleine à Chamalières (26 matchs, 5 buts), et bien entendu celle de l’expérimenté latéral droit Anthony Soubervie, dont la précision sur les coups de pied arrêtés ont toujours constitué un atout de taille : bien sûr, le natif de Cayenne a 38 ans, mais il retrouve « son » Sud-Ouest après avoir sillonné le championnat National (Chambly, Boulogne, Bourg-en-Bresse, Rouen, Colmar et Bayonne) et même la Ligue 2 (53 matchs avec Chambly entre 2019 et 2021). Quinze ans après son accession de CFA en National avec l’Aviron Bayonnais, il va retrouver le 4e échelon national, qu’il avait découvert à l’OGC Nice ! Enfin, à surveiller également, la venue de Ryan Ebene-Talla en provenance du Mans, en National (15 matchs la saison passée).

Pour Andrézieux, dans le coup en deuxième partie de saison pour l’accession, mais trop irrégulier pour finir devant, c’est peut-être l’année ou jamais. La superbe enceinte – Envol stadium – ferait pâlir de nombreux clubs de National mais il manque toujours un petit quelque chose au voisin stéphanois pour aller plus haut. Bryan Ngwabije (Lyon-Duchère 2019-21, National puis N2), Anthony Maisonnial, qui sort de deux saisons pleines dans les cages du FBBP 01 en National après deux autres en Ligue 2 au Paris FC, Pierre Ruffaut (ex-Cholet en National et Rodez en L2 et National), les attaquants Jordan Kassa, qui évoluait pendant deux saisons à Avranches (National), et Yannis Gharbi (7 buts avec Béziers en 2021-2022 en N2) sont les principales « tête de gondole » d’un large recrutement qui ne trompe personne : le National est en ligne de mire.

Angoulême et Bourges en outsiders ?

Le National, Angoulême y a un peu rêvé la saison passée, après avoir longtemps fait la course en tête en première partie de saison. L’ACFC 16, auteur d’un recrutement intéressant, sera un outsider à surveiller. L’attaquant Kevin Cardinali (40 buts en 101 matchs avec Colomiers en N2), valeur sûre de ce championnat, le défenseur central Baba Touré et son mètre 95, passé par le National (Dunkerque, Le Puy), Patrick-André Keyoubi (Le Puy, 21 matchs la saison passée et une accession en National) et le milieu Arnaud Buisson (Ex-Grasse, Fréjus/St-Raphaël et Hyères en N2), qui remplace numériquement Diaguely Dabo, parti à Alès, doivent permettre aux joueurs de David Giguel de franchir un cap.

Derrière, pour sa deuxième saison d’après fusion, le Football Bourges 18, auteur d’une belle saison l’an dernier, a conservé son ossature et n’a opéré que peu de mouvements, s’attachant toutefois les services d’une recrue phare avec Edwin Maanane, un attaquant qui a connu le National avec Concarneau, Avranches et Grenoble, et même la Ligue 2 à Rodez. Il avait surtout contribué à l’accession de Grenoble de N2 en National en 2017 avec 19 buts !

Coiffé sur le poteau pour l’accession en National, GOAL FC (Grand Ouest Association Lyonnaise football-club), après deux saisons tout en haut du tableau, change de groupe et de région. Et d’équipe aussi : l’effectif a été chamboulé. Il s’agit donc de reconstruire un vrai puzzle avec un nouveau coach, Fabien Pujo (Bergerac, Toulon, Saint-Malo) et plein de nouveaux joueurs : Dufau (capitaine du Puy Foot 43), Reale (ex-Beziers, Cholet, Lyon-Duchère), Camara (Auxerre), Camelo (Chambly), Touil (Aubagne), etc. Une autre histoire commence donc pour les banlieusards lyonnais, qui voudront tout de même jouer le haut de tableau.

Le héros d’Amiens à Saumur !

La page Stéphane Massala, parti à Créteil (N2), a été tournée aux Herbiers qui entame un nouveau cycle avec Laurent David et une nouvelle équipe, contrairement à Moulins-Yzeure où Stéphane Dief, le coach, a misé sur la stabilité, avec très peu de mouvements : pour les Auvergnats, l’objectif sera de jouer un rôle dans ce championnat et de ne pas rééditer la « mauvaise » deuxième partie de saison, alors que le MYF figurait bien à Noël.

e Vierzon FC, où la liste des arrivées est longue comme le bras après une accession historique, l’Olympique Saumur et le revenant, le Stade Bordelais, sont les promus de cette poule où l’on retrouvera également les réserves professionnelles de Nantes et Lorient. A noter la signature à Saumur d’Emmanuel Bourgaud, l’homme qui a permis à l’Amiens SC d’acéder en Ligue 1 en mai 2017 en inscrivant un but à la dernière seconde.

Ce championnat pourrait bien être coupé en deux tant les effectifs des « prétendants » semblent au-dessus de ceux des équipes « du bas », avec au milieu Trélissac, valeur sûre et poil à gratter du National 2, et peut-être Chamalières, habitué à lutter pour son maintien depuis son accession en 2019, qui n’a quasiment rien changé.

Encore une fois, le papier, c’est une chose, le terrain, c’en est une autre. Vous voulez des exemples ? Et puis, il y a la coupe de France : des clubs de N2 y brillent chaque saison et y laissent parfois des plumes en championnat. Alors bonne saison à tous !

Texte : Anthony BOYER / Mail : aboyer@13heuresfoot.fr
Photos : RC Grasse et BPFC 24

J-2 avant l’ouverture de la saison en National 2, samedi. Un championnat qui va subir, deux saisons de suite, d’immenses chamboulements puisque, dans le cadre de la réforme voulue par la FFF, il passera de quatre poules de 16 équipes cette saison à trois poules de 16 en 2024-2025. Un écrémage en deux temps, avec d’abord cinq descentes par poule cette saison, et même six parfois si l’on y ajoute les deux moins bons 11e. Rebelote la saison suivante. Inutile de vous faire un dessin, ça va être l’enfer !

GROUPE A
Un quarteron de costauds

Qu’il est difficile de faire un pronostic dans ce groupe A, a priori très homogène. Certains annoncent cependant clairement la couleur comme l’AS Beauvais-Oise, qui entend retrouver au plus tôt le statut professionnel et la Ligue 2 qui fut longtemps son terrain de chasse avant une plongée dans l’oubli.
Sous l’impulsion de co-présidents ambitieux, Guillaume Godin et Sylvain Reghem, l’ASBO se reconstruit solidement et vient de terminer sur le podium du groupe B derrière le Paris 13 Atletico et le FC Fleury.
Boosté par une très bonne deuxième partie de saison grâce à une défense performante, l’ASBO a cette fois mis le paquet dans le secteur offensif, en engageant notamment Anthony Koura (119 matches de Ligue 2 avec Le Mans, Nîmes et Nancy), Mathieu Geran (Sedan, Nat.), Gaoussou Sackho (Frejus/Saint Raphaël, N2) et Mehdi Jaki, meilleur buteur de N3 Grande Aquitaine la saison dernière avec Les Genêts d’Anglet.
Le discours est plus prudent chez le voisin et rival, le FC Chambly-Oise, encore en Ligue 2 en mai 2021 et sous le choc de deux relégations consécutives. Le club, toujours dirigé par Fulvio Luzi mais sans son frère Bruno, repart d’une feuille blanche. Nouvel entraîneur (Fabien Valeri, auréolé d’une accession en National avec le Paris 13 Atletico), nouveau staff, nouveau directeur sportif (Salah Mahdjoub) et nouveaux joueurs (18 recrues !) avec seulement trois rescapés du dernier exercice en National !

Rouen, un géant qui se réveille

Les Diables rouges du FC Rouen surferont-ils sur leur superbe 2e partie de saison 2021-2022 ? (Photo Bernard Morvan)

Auteur d’une préparation prometteuse (5 victoires, 2 nuls contre des grosses cylindrées de National, Dunkerque et Versailles), le FCCO a misé sur la jeunesse avec quatre joueurs de 20 ans (Amine Cherni, Issiaka Karamoko, Noé Masevo et Lucas Valeri, le fils du coach), arrivés du Paris 13 Atletico, du Paris FC où des Lusitanos Saint-Maur.
Fabien Valeri a aussi emmené avec lui Joel Saki, son capitaine au Paris 13 Atletico, alors que Mamadou Diallo (meilleur buteur de la très relevée N3 d’Ile de France avec Le Blanc Mesnil) a été le premier renfort de l’été.
Le FCCO tempère les ardeurs de remontée immédiate. « L’objectif ? Réapprendre à gagner des matches, ce qui a été rarement le cas la saison dernière, et plus si affinités. Disons simplement que je suis très satisfait de ce que j’ai vu en préparation, mais qui reste à valider en compétition » se borne à déclarer Fulvio Luzi.
Non loin de la, un géant endormi est en train de se réveiller : le FC Rouen 1899. Les supporters normands ont retrouvé le sourire et le chemin du stade Robert-Diochon lors de la deuxième partie de la saison dernière, synonyme de sursaut bienvenu, avec l’arrivée du nouveau coach, Maxime d’Ornano, qui sort de trois ans et demi de succès à Saint Brieuc.
Certes, les Normands ont perdu leur perle offensive, l’Haïtien Mondy Prunier, parti à l’étage au dessus, au FC Versailles, mais qui a été remplacé par Christopher Ibayi, meilleur buteur de … Versailles la saison écoulée.
Franck Bertra (Lusitanos Saint-Maur) et Zana Allée (Saint-Brieuc) ajouteront au potentiel offensif des Rouennais qui seront testés dès samedi avec la réception de Beauvais à Diochon.

Chartres toujours placé, jamais gagnant

L’autre cador du groupe sera sans aucun doute le C’Chartres Football de Jean-Pierre Papin, toujours placé, pas encore gagnant mais qui a renouvelé sensiblement son effectif avec le départ de plusieurs cadres. La bonne campagne de matches de préparation (une seule défaite) a mis en lumière un recrutement judicieux avec les renforts de Kevin Bru (Versailles), Diaranke Fofana (Sedan), Loïc Gagnon (Granville) ou Alexis Gouletquer (Le Mans).
Derrière ce quarteron, plusieurs outsiders semblent se dégager à commencer par l’US Saint Malo, qui a recruté fort, avec le serial buteur Sebastien Persico, de retour dans un club qu’il connaît bien (33 buts entre 2017 et 2019), Guillaume Heinry, qui a connu la Ligue 2 avec Bourg en Bresse et Chambly, ou Sofiane Baroug (Laval).
Cinquième la saison dernière, Blois a changé d’entraîneur (l’ex-auxerrois er caennais Cedric Hengbart a la place de Loic Lambert) mais a su garder son buteur, le très convoité Jordan Popineau (17 buts la saison écoulée).
Le Granville de Sylvain Didot espère se relancer après un exercice compliqué avec l’apport de Mamadou Magassouba (Bastia Borgo) et Vincent Créhin qui a beaucoup marqué en National notamment pour le voisin Avranches.
Beaucoup de choses ont changé à Vannes (président, joueurs, mais pas l’entraîneur, Pierre Talmont), beaucoup moins à Poissy, qui a su attirer le gardien Michael Salamone (Annecy), Wilfried Alledji (Versailles), Amadou Konate (Sète) et le très expérimenté Ernest Seka (ex-Nancy).
Les Voltigeurs de Chateaubriant et Saint Pryvé Saint Hilaire ont prouvé qu’il était possible de faire bien avec des moyens limités, et ils seront encore le poil a gratter d’un championnat avec trois réserves pros très jeunes (Caen, Guingamp, Rennes).
Un mot enfin sur les deux promus, le Racing Club de France et le Evreux FC-27, qui ont surclassé la saison dernière leur groupe respectif de N3, en Ile de France et en Normandie. Sur leur lancée, une belle surprise n’est pas du tout à exclure de ce côté là, même si le Racing a perdu son canonnier, Balamine Savane, qui s’est envolé pour … la Bolivie !!!

GROUPE B
Fleury et les relégués

Est-ce enfin la saison du FC Fleury 91 ? Voilà plusieurs années que le club de l’Essonne flirte avec l’accession en National pour finalement échouer au port. En mai, il a terminé sur les talons du Paris 13 Atletico, à un tout petit point, malgré une fin de saison en boulet de canon et l’euphorie de son goleador, Anthony Petrilli, 23 buts au compteur en championnat.
Mais le président Pascal Bovis ne se décourage pas. Il ne lésine pas sur les moyens dans l’espoir que son équipe masculine lui offre les mêmes frissons que son équipe féminine, quatrième de D1 Arkema la saison passée.
Le FC Fleury 91 a donc conservé toutes ses forces vives, dont le redoutable Anthony Petrilli, et a encore renforcé son très bel effectif, en particulier avec les signatures de deux cadres du Stade Briochin (National), Valentin Lavigne et Théo Bloudeau.

Boulogne repart d’une page blanche

Qui peut empêcher les hommes de l’entraîneur Habib Boumezoued de décrocher enfin le Graal ? Forcément, les deux noms qui viennent immédiatement à l’esprit sont ceux des relégués de National, l’US Creteil Lusitanos et l’US Boulogne Côte d’Opale, qui vont tenter d’amortir une chute douloureusement vécue et de rebondir au plus vite.
Boulogne était le plus ancien pensionnaire du National (depuis 2012) et ses (nombreux) supporters ont la nostalgie de la saison passée en Ligue 1 (2009-2010). Tomber en N2 a été dur à accepter au stade de la Libération et le président Reinold Delattre a décidé de repartir d’une page blanche avec un nouvel entraîneur, le rigoureux Christophe Raymond, qui a déjà occupé le poste (2010-2012) et sort d’expériences d’adjoint à Reims et Nîmes.
L’USBCO a été le premier à reprendre l’entraînement, il y a déjà deux mois, et a renouvelé son effectif en profondeur, privilégiant les jeunes de la région. Mais quatre de ses cadres ont accepté le défi de la relance, et non des moindres : fort de son riche passé (Lyon, Guingamp, Caen, La Corogne, Celta Vigo), Claudio Beauvue est en effet toujours là, comme Junior Senneville, Alexis Busin et Sébastien Flochon qui attaqueront fort le championnat avec la réception du FC Fleury 91…
L’US Creteil Lusitanos a également fait largement table rase du passé. L’emblématique président Armand Lopes a passé le témoin à Bassam Al Homsi, et tout le secteur sportif a été restructuré, avec Helder Esteves revenu au club comme directeur sportif. Un nouvel entraîneur a aussi été nommé, Stéphane Masala, l’homme qui a conduit Les Herbiers en finale de la Coupe de France 2018 contre le PSG (0-2).
Et l’effectif a été bouleversé en profondeur. Il reste quelques anciens (Araujo, Pereira, Chergui…) mais la cellule recrutement a eu du travail avec les arrivées d’Enzo Valentim (Stade de Reims), Clément Jolibois (Angoulême), Nadjib Baouia (Sète), Atila Fontinha (Laval), les attaquants Daouda Gueye (réserve de l’OM) et Victor Glaentzlin (Le Mans), ainsi que le gardien Papa Demba Camara, qui a connu la Ligue 2 à Grenoble.

Créteil comme en 2019 ?

L’US Créteil (ici Enzo Valentim en blanc) remontera-t-il directement en National, comme en 2019 ? (Photos EC Photosports)

L’USCL sort de fortes périodes de turbulences, après un séjour prolongé en Ligue 2, mais la dernière fois que le club est tombé en N2 il est remonté aussitôt (saison 2018-2019).
Pour le reste, le groupe est essentiellement partagé entre le clan parisien (Lusitanos Saint Maur, FC 93, Sainte Geneviève) et le clan de l’Est (Belfort, Haguenau, Épinal, et les promus Besançon et Colmar), complétés de quelques isolés, le Picard Saint Quentin, rajeuni et avec un nouveau coach (Johan Jacquesson), le Nordiste et promu Wasquehal, et un autre promu, le Corse Furiani Agliani, qui est sorti vainqueur d’une N3 Corse-Mediterannée particulièrement relevée et sera redoutable à prendre dans son chaudron bastiais d’Erbajolo.
Mais les principaux challengers du trio de favoris (Fleury, Boulogne, Creteil) semblent à attendre du côté de Bobigny et d’Epinal, respectivement 4e et 5e de ce groupe B la saison passée.
Pourtant bien armés, les Spinaliens n’ont jamais vraiment répondu aux espoirs d’accession caressés par leurs dirigeants qui ont malgré tout joué la carte de la continuité en changeant simplement d’entraîneur pour confier les rênes à Fabien Tissot, qui connaît le club comme sa poche pour avoir déjà passé sept ans au stade de la Colombière, sur le terrain ou sur le banc…
Quant au FC 93, c’est un des clubs franciliens qui monte en s’appuyant sur une belle jeunesse (quart de finaliste de la Coupe Gambardella 2022). Là aussi, l’entraîneur est nouveau (Christophe Taine) et le groupe a été enrichi par le retour de Julien Chevalier et les signatures de Lassana Konte (Poissy), Anthony Ménard (Gazelec Ajaccio) et de l’excellent Issa Niakate (Lusitanos Saint Maur).
A ce propos, le club du Val de Marne repart avec un groupe sensiblement modifié et un nouveau coach, Yann Lachuer. On se réjouira enfin du retour de Colmar et de Besançon à ce niveau, les Bisontins eux aussi confiés à un nouveau technicien (David Le Frapper) et qui ont réussi le plus beau coup du mercato sur le papier avec le renfort de Mevlut Erding…

Texte : Jean-Michel Rouet / Mail : jmrouet@13heuresfoot.fr

Photos : Eric Cremois / EC Photossports (sauf mentions)

Après avoir vécu un été rocambolesque, le club nordiste va finalement découvrir, comme prévu, et pour la première fois de son histoire, le 5e échelon français. Coup de projecteur sur les « Verts » de Lambres et son coach principal, Benjamin Roix.

Photo Nello Benedetti

Ils l’ont fait ! Après de multiples péripéties, les joueurs de l’Entente Sportive de Lambres-lez-Douai, club d’une petite ville accolée à Douai, dans le département du Nord, seront bel et bien sur la ligne de départ en National 3, le 27 août !
Lambres-lez-Douai. Ce nom ne vous dit rien ? Pourtant, le club n a cessé de faire parler de lui, au-delà même de ses prouesses sportives. Car cet été, c’est l’extra-sportif qui a pris le dessus !
On rembobine. Quelques jours après la fin du championnat de R1, Saint-Amand (2e au classement général), conteste la montée du concurrent direct, pointant du doigt ses infrastructures. La requête est jugée irrecevable. Lambres est bien promu en N3. Ouf !
Pourtant, quelle angoisse début août au sein du club quand il reçoit, par erreur, un courrier annonçant sa non-accession, avant que la Ligue, fautive sur le coup, ne fasse machine arrière.
Bien sur, pour les installations, « tout le monde est au courant, la Mairie, la Ligue » lance Benjamin Roix, coach de l’équipe première. « Tout le monde met tout en œuvre pour que tout soit prêt pour la première réception, en septembre. Nos deux premiers matchs se disputeront à l’extérieur, ce qui nous laisse du temps. Les collectivités ont vite réagi vite après la montée, 60 000€ ont été dépensés pour les nouveaux vestiaires, 40 000€ pour l’agrandissement des terrains, ce n’est pas rien. » raconte celui qui découvrira la N3.

L’appel du coaching

Lorsqu’il arrive au club en 2020, Benjamin Roix, alors âgé de 28 ans, prend les commandes d’une équipe de R1, un niveau où il n’avait jamais coaché.
Après une carrière de joueur amateur et une ultime blessure, l’appel du coaching se fait sentir. Il effectue ses classes à Douai et Gœulzin dans les catégories jeunes, puis à Écourt-Saint-Quentin (village proche de Douai/Arleux dans le Nord) en seniors, où il passe 3 ans et demi dans un club familial qui l’a vu s’élever. « Quand j’étais joueur, j’ai eu une blessure en DH à Biaches. Je ne supportais plus de regarder les copains jouer pendant que je restais sur le côté. Alors j’ai décidé de donner un coup de main en équipe réserve à Écourt. Je ne pensais pas faire plusieurs saisons. Au départ, je venais pour 6 mois (rires). Mais je m’y sentais bien. Et puis on est montés de Départemental 2 en D1 puis en Régional 3, c’était incroyable pour le club ! Là, j’ai eu la proposition de Lambres en R1, juste après. J’ai accepté. »

La Covid-19 entre en jeu à ce moment-là et le championnat s’arrête. Un mal pour un bien, estime Benjamin. Le club enchaîne à ce moment-là quelques défaites. La suite ne s’annonce pas réjouissante.

Puis les beaux jours reviennent, les résultats aussi. Quand on demande au jeune coach si la montée en N3 était dans un coin de sa tête, sa réponse est formelle : « Pas du tout (rires), on venait de reprendre après un long arrêt. On avait quitté le championnat après un début de saison horrible avec 4 matchs pour autant de défaites. Alors quand on a repris après la période Covid, l’objectif était le maintien en R1, et puis on a commencé à enchaîner les matchs et les victoires, même à glaner des points inimaginables contre les gros clubs de la poule, qui ont des budgets immenses. On s’est dit qu’il y avait quelque chose à aller chercher, ça a payé ! On n’aurait jamais cru le faire ! L’argent est important mais ça ne fait pas tout. C’est l’esprit d’équipe qui a primé et qui a payé. »

« Ils découvrent quasiment tous le N3 »

Photo Nello Benedetti

A l’inter-saison, l’ESL comble un départ clé en défense centrale et un autre au poste de gardien par six arrivées. Avec un groupe étoffé, composé d’anciens du club, « les monuments », dont certains ont tout connu au club, les montées, les descentes, et aussi du sang frais, presque tous les postes sont doublés.
Le mercato est surement terminé pour Lambres qui ne souhaite pas empiler les joueurs, mais laisser un temps de jeu cohérent à chacun. Même si la porte reste ouverte, précise le coach.

Pour épauler Benjamin Boix, un adjoint et préparateur physique (David Després), un entraîneur en charge des gardiens (Christopher Mayeux) et deux bénévoles, dont le père de Benjamin, sont venus compléter le staff.

Dans ce groupe de 22 joueurs, peu ont gouté au monde semi-pro : d’ailleurs, au club, ils sont tous amateurs et ne jouent que pour la passion. Un casse-tête pour Benjamin, qui doit allier vie personnelle et professionnelle des joueurs avec les entraînements et les matchs : « Ils sont tous là pour la passion, c’est beau quand on voit que la plupart des joueurs n’ont pas que l’argent à la bouche. On a eu ce souci là lors du recrutement, et ça m’agace. 22 joueurs, ça veut tout et rien dire : je me rends compte qu’après ces 5 semaines de préparation, je suis sans cesse obligé de m’adapter, car il y a les congés, les vacances. Quand un gars me dit « Ben, je pars 3 semaines », je ne peux qu’accepter ! Ils bossent toute l’année, je ne peux pas les priver de leurs congés. Je n’ai pas honte aujourd’hui de dire qu’on est loin d’être prêts. Il y a les pépins physiques, on joue sur un synthétique car les terrains ne sont pas utilisables : la mairie n’arrose qu’après 19 h, les lignes ne sont pas encore tracées. Ce n’est pas une vie de délimiter les terrains avec des coupelles (rires) ! On n’a pas les buts non plus. La mairie, la Ligue, sont au courant, tout le monde se met en quatre pour que tout soit prêt pour la réception du RC Lens le 17 septembre. »

Une saison 2022 à prendre avec des pincettes

Cette année, les règles changent pour les relégations en R1. De deux auparavant, les descentes passent à quatre ! La N3 des Hauts-de-France compte cette année quatre équipes réserves professionnelles (LOSC, RC Lens, VAFC, Amiens SC), de quoi donner du fil à retordre aux clubs amateurs. Et il faudra aussi compter sur des clubs bien implantés dans le foot régional comme l’US Vimy, Feignies-Aulnoye ou encore l’Iris Club de Croix.

« Rien n’est joué d’avance, on va se donner à chaque match et essayer de créer la surprise. Un match à la fois, on n’a pas un effectif énorme, on n’a pas d’argent, on va jouer avec nos principes et nos valeurs, on tirera les conclusions à la fin de l’année » prévient le coach. On a hâte de voir.

Texte : Charlotte Gruszeczka / Mail : cgru@13heuresfoot.fr

Photos : Charlotte Gruszeczka et Nello Benedetti

Après neuf mois sur le banc de « son » club, le FC Bastia-Borgo, qu’il a contribué à maintenir en National grâce à trois places gagnées au classement et un repêchage in extremis, l’entraîneur, qui a toujours l’île de Beauté dans le sang, est de retour à Cholet, en National, après un premier passage de 18 mois en 2020/2021.

Plus que jamais fidèle et amoureux de sa Corse natale, Stéphane Rossi a contribué aux belles heures du CA Bastia et du SC Bastia. Pour la deuxième fois de sa carrière, il pose néanmoins ses valises sur le banc du SO Cholet, après une première expérience d’une saison et demie, de décembre 2019 à juin 2021, déjà en National, un niveau qu’il connaît sur le bout des doigts. Sa nomination dans les Mauges, fin mai dernier, en a surpris quelques-uns, même s’il avoue être à l’époque parti en bons termes avec son président, Benjamin Erisolglu. Simplement, il avait pointé du doigt des infrastructures insuffisantes et incompatibles avec les ambitions du club.

Stéphane Rossi n’était pas resté longtemps sans club : en novembre dernier, il a retrouvé le banc du FC Bastia-Borgo (devenu aujourd’hui le FC Borgo) et son ami et président Antoine Emmanuelli, qui l’a rappelé pour remplacer Albert Cartier. La mission était simple : redresser un club bon dernier de National après 12 journées et seulement 5 points (0 victoire, 5 nuls et 7 défaites).

Sur le terrain, avec Rossi, le FCBB redresse la barre et gagne trois places (7 victoires, 5 nuls et 10 défaites, 31 points au final). Le maintien est loupé de peu à la toute dernière journée de championnat face au FC Sète (1-2), mais la rétrogradation administrative des Héraultais fait le bonheur des Corses, repêchés grâce à leur 15e place (premiers relégables). C’est dire si, finalement, Stéphane Rossi contribue au maintien de son club.

Toujours disponible dès qu’il s’agit de parler de football, l’entraîneur, qui avait aussi pris une part prépondérante dans le renouveau du Sporting-club de Bastia avec une accession en National 2 (en mai 2019), avant d’être écarté à l’automne suivant, a pris – à la veille de l’ouverture du championnat de National contre Avranches (1-3) – le temps de poser son regard sur ses expériences passées et sur la saison 2022-2023. L’occasion d’en apprendre un peu plus sur un passionné du ballon rond, dont le grand fait d’armes est d’avoir permis à l’ancêtre du FC Borgo, le CA Bastia, de goûter à la Ligue 2 !

« A Cholet, nous sommes en reconstruction »

  • Qui était Stéphane Rossi, le joueur ?

C’est toujours difficile de s’analyser alors je vais répéter ce que l’on me disait. J’étais un joueur surtout technique. Dans un 4-2-3-1 aujourd’hui, je serais n°10. Je pouvais jouer aussi un peu plus bas éventuellement. J’allais parfois sur un côté, mais la vitesse n’était pas ma qualité forte. J’étais adroit sur coup franc avec un bon pied droit. Mais ça m’est arrivé de marquer du gauche. Et même de la tête (rires).

  • Pourquoi l’appel du banc était-il une évidence pour toi ?

Je m’en rends compte avec le recul. Très jeune, j’ai hérité du brassard de capitaine dans les équipes où j’évoluais. À l’époque j’avais des aptitudes à analyser le jeu, celui de l’adversaire. Mais aussi de voir ce qu’il se passait dans un vestiaire. Ça demandait un investissement supplémentaire de s’intéresser à tout. Mais j’aimais ça.
J’ai commencé comme entraîneur joueur dans mon village de Cervione. C’est là où je me suis mis à appréhender le métier de coach. J’avais des amis dans l’équipe, mais je devais faire des choix dans mon onze de départ, prendre la parole à la mi-temps. Cela m’a fait franchir un palier. Et très vite, je me suis retrouvé avec Antoine (Emmanuelli) au CA Bastia. D’abord comme coach de l’équipe B, puis à la tête de l’équipe première au bout de six mois.

  • Pendant plus de 15 ans tu as grandi et fait grandir le CA Bastia. Que retiens-tu de ces années aux côtés du président Emmanuelli ?

Au-delà du sportif, je retiens une chose importante : un climat de sérénité, les conditions de travail et ce quelles que soient les circonstances. En vingt ans, il n’y a jamais eu de panique à bord, de personnes pour prendre la place des autres. Nous étions toujours dans l’analyse, le travail. Nous avancions petit à petit et cela permettait à la fois au club, aux joueurs et à moi-même d’être en confiance. La saison dernière, j’ai retrouvé ça malgré la difficulté dans laquelle se trouvait l’équipe dans la course au maintien. On pourrait peut-être parler un peu d’inconscience, mais c’est ce qui a permis au CAB de passer du CFA2 à la Ligue 2. Et c’est pour ça que je reviens à Cholet. J’ai senti que depuis mon premier passage, le club avait évolué dans le bon sens. Toutes les conditions sont réunies pour bien travailler.

  • Tout entraîneur corse rêve de passer par le SC Bastia. Avec le recul, regrettes-tu cette histoire d’amour qui s’est mal finie ?

Absolument pas. En Corse – sans manquer de respect à qui que ce soit – il y a le Sporting et après les autres. C’est le club historique de l’Île, une institution avec un palmarès. Le club était au plus mal et je n’ai pas hésité une seule seconde lorsque l’on m’a proposé de prendre l’équipe. Je me devais d’y aller. Avec le club j’ai tout connu : j’ai été spectateur, joueur à 16 ans et demi en 3e division, entraîneur. J’ai grandi avec le Sporting. Aujourd’hui le club est à la place qui doit être être la sienne, c’est-à-dire dans le monde professionnel. En espérant qu’il atteigne de nouveau la Ligue 1. Je suis content d’avoir fait partie du renouveau.

  • Comment vois-tu cette nouvelle saison de national avec une équipe de Versailles faisant figure d’ogre avec son recrutement galactique ?

Sur le papier, Versailles a une équipe incroyable. Mais tous les ans, le foot montre que ce ne sont pas forcément les plus gros budgets qui montent. Je vais reprendre l’exemple du CAB. L’année de la montée en Ligue 2 (en 2013), nous avions le plus petit budget, mais il y avait de la rigueur, de l’envie, de la volonté, de la solidarité. Nous avions une équipe, un état d’esprit. En National, tous les matchs sont difficiles. Sans ces valeurs, tu ne peux pas envisager une montée ou un maintien selon tes ambitions. À Cholet, nous sommes en reconstruction avec 90% de l’effectif renouvelé. Nous souhaitons faire un bon départ pour travailler dans la sérénité. On verra au fil des semaines si nous devons regarder en haut ou en bas. Dans tous les cas, la préparation a été bonne.

  • Première fois dans un stade ?

À Furiani. J’avais 8 ans et le Sporting accueillait l’Olympique de Marseille.

  • Première sur un banc de touche ?

Ce n’est pas un premier banc. Mais j’avais 18 ans et je voulais donner un coup de main à l’éducateur en place. Juste par plaisir. Je me souviens que chez les minimes au CA Bastia, il y avait Pascal Camadini qui était sur le terrain.

  • Meilleur souvenir d’entraîneur ?

Plus qu’un match, je veux retenir chacune des montées avec le CA Bastia. Chaque saison c’était un exploit. Avec en point d’orgue évidement la montée en Ligue 2.

  • Pire souvenir d’entraîneur ?

En CFA contre Montpellier. On perd 8-1 là-bas. Il y avait 13 ou 14 pros et non des moindres (Carotti, Lacombe). De notre côté, nous étions diminués et très vite ça a été la galère. Je ne souhaite à aucun coach de vivre ça.

  • Le joueur qui t’a le plus marqué ?

L’année de notre montée en Ligue 2, N’Golo Kanté était impressionnant du côté de Boulogne. L’année suivante, je le recroise en Ligue 2 à Caen. Il ne me laissait pas indifférent.

  • Ton style de jeu ?

C’est avant tout une philosophie de jeu réaliste. Ce n’est pas un jeu de transition ou de possession. C’est savoir s’adapter aux qualités et défauts de l’équipe en face. Etre aussi fort en bloc haut, en bloc bas ou sur un jeu médiant.

  • Un coach ?

Ce sont toujours ceux que l’on a eu jeune qui nous marque. Je dois mon premier match en 3e division à Pierre Alonzo, le papa de Jérôme Alonzo. Il était au centre de formation de Paris et était venu à Bastia pour aider à développer le notre.
Il y a eu aussi Emile Daniel, un entraîneur qui était toujours très franc. Un jour, je joue 90 minutes et le lundi matin je suis convoqué dans son bureau. Et là, il me dit : « La prochaine fois que tu me fais un tel match, tu ne rejoues plus jamais. »
Jean-Pierre Cristofari a aussi été important. C’est lui qui m’a fait venir au CAB alors que je voulais rester avec mes copains au SCB. Il est venu me chercher à la maison et à convaincu mon père. Ce choix m’a permis de faire une grosse saison, puis de signer à Toulon.

  • Une équipe de légende ?

Plus qu’une équipe, j’ai été marqué par Maradona. Du coup, j’ai beaucoup aimé l’Argentine de 78/86 et le Napoli de 86/90 aussi. J’avais la chance en Corse de recevoir les chaînes italiennes et d’en profiter.

Textes / Julien LEDUC

Photos : SO Cholet et DR

Samedi, le milieu offensif de Fréjus/Saint-Raphaël (National 2), formé à Saint-Etienne, entamera sa 9e saison d’affilée au club, sa 13e au total. Dans un entretien décalé, l’Arlésien, plutôt discret, revient sur un épisode qui l’a marqué : le décès de son coach en août 2008, après un match de championnat.

Six ans. Six ans déjà que Akim Orinel, le milieu de terrain offensif de l’Etoile FC Fréjus/Saint-Raphaël a quitté le National, après la relégation de son club, en 2016. Depuis, il promène son mètre 71 sur les terrains de la poule Sud de National 2. Un choix de vie pleinement assumé. Le petit meneur de jeu aurait pu signer dans des écuries de National à l’époque, mais a privilégié le cadre de vie : dans le Var, son épouse et ses enfants se sentent très bien. Et le reste de la famille n’est pas très loin : ses parents sont à Arles, dans le département voisin, et son frère Oualid, de 4 ans son aîné, adversaire la saison passée, évolue à Martigues, en National. Alors, après la relégation, repartir dans le Nord ou loin du soleil pour, peut-être, une ou deux saisons et quelques euros de plus, pas sûr que le jeu en aurait valu la chandelle.

Meilleur passeur de Ligue 2 en 2012

Le joueur, qui a commencé le foot à l’AC Arles à l’âge de 5 ans avant de filer au centre de formation de Saint-Etienne à 14 ans, est chez lui à Fréjus/Saint-Raphaël, un club qui l’a accueilli après deux saisons à Orléans (2006-2008). C’était encore du temps de l’ES Fréjus. C’était un an avant la fusion avec le Stade Raphaëlois et l’accession, sur tapis vert, en National (en 2009).
Avec son compère Fayçal Fajr, le partenaire avec lequel, de son propre aveu, il s’est le mieux entendu sur le terrain, il rayonne dans l’entrejeu. Les performances de ce duo complémentaire leur offrent à chacun la possibilité de signer un contrat pro : ce sera Caen en Ligue 1 pour Fajr (puis Getafe, Elche et La Corogne en Liga espagnole puis à nouveau Caen), et Châteauroux en Ligue 2 pour Akim qui, dès sa première saison dans le Berri, termine meilleur passeur du championnat (11 passes lors de l’exercice 2011-2012). Il faut dire que donner de bons ballons, c’est vraiment son truc : « Il ne pense pas à ses statistiques mais plutôt à faire plaisir, à faire jouer les autres, témoigne l’ancien gardien de l’Etoile (2012-17), Gaëtan Deneuve, aujourd’hui reconverti dans la gestion de patrimoine en Normandie, et arbitre le week-end (F4); il est capable de faire la différence. Il est beau à regarder jouer.  » « Il sent le foot, il aime le foot, il comprend le foot, renchérit l’ex-défenseur professionnel Julien Outrebon, qui sort de trois saisons au poste d’entraîneur adjoint à Lorient en L2 et en L1 aux côtés de Christophe Pélissier. J’ai joué avec Akim une saison en National (2015-16); il a toujours eu des stats’, il a un bon oeil, il fait la différence par la passe et les coups de pied arrêtés. C’est un joueur intelligent, et en dehors du terrain, il est super-gentil. Un super-mec. »

En 1/4 de finale de la coupe de France

Dans l’Indre (2011-2013), Akim est l’un des joueurs clés de son équipe. Mais lors de sa deuxième saison, il ne prolonge pas et c’est le retour à la case départ, à l’Etoile, toujours en National, alors qu’Evian avait des vues sur lui. En juin 2014, il s’engage à l’USM Alger, en première division. Une expérience à oublier. Et en janvier 2015, il emménage une nouvelle fois … à Fréjus ! Pour la troisième et dernière fois !
Lors de la saison 2016-2017, il est de l’épopée en Coupe de France, avec un quart de finale perdu au stade Coubertin à Cannes, face à Guingamp (0-1), après des succès notamment contre Auxerre (2-0) et Bourg-en-Bresse (3-1), deux écuries de Ligue 2.
Avec l’Etoile, l’objectif sportif – l’accession en National -, est tout près d’être réalisé en 2019 mais c’est le Sporting-club de Toulon qui décroche le pompon pour deux petits points. Dur. Souvent placé, comme en 2017 (2e ex-aequo), le club varois n’est jamais gagnant et voit tour à tour Rodez (2017), Marignane-Gignac (2018), Toulon (2019), Annecy (2020) et Martigues (2022) accéder à l’étage supérieur.

Fidélité et longévité

Samedi, face à la réserve de Lyon, à 18h, au stade Louis-Hon de Saint-Raphaël, Akim entamera sa 8e saison d’affilée sous les couleurs de l’Etoile, sa 9e même puisqu’il était revenu en cours de saison, en janvier 2015, après ses deux premiers passages. Soit un total de douze saisons ! Une fidélité rare dans le milieu qui tranche avec l’esprit parfois mercenaire de certains : « Franchement, je lui dis bravo pour sa longévité, poursuit Deneuve, qui dans le même temps arbitrera le match Boulogne-Fleury en National 2; de plus, il a connu très peu de blessure. C’est un garçon fidèle. Vous en connaissez beaucoup des joueurs qui restent 12 ans dans le même club ? En même temps, à l’Etoile, c’est un peu la marque de fabrique car je m’aperçois que beaucoup de mes anciens coéquipiers lors de ma dernière saison là-bas, en 2016-2017, sont encore là, comme Belony Dumas, Julien Mouillon, Raphaël Delvigne, Moyadh Ousseni, et même Stéphane Marignale qui vient juste d’arrêter ».

Stéphane Marignale, justement. Le défenseur originaire de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, ne tarit pas lui non plus d’éloges au sujet de son désormais ex-coéquipier : « Akim, je le surnomme « Pinocchio » ou « pointe-man », car c’est le seul joueur que j’ai vu faire une transversale du pointu, rigole celui qui avait éteint les attaquants de Saint-Etienne (L1) et de Montpellier (L1) avec l’AS Cannes en coupe de France en 2014 (1/4 de finale, élimination face à Guingamp, futur vainqueur); il a un pied gauche magique, avec ses extérieurs de génie ! Il m’a régalé, quel plaisir de l’avoir côtoyé ! Il est souriant en dehors du terrain ! C’est un bon père de famille, j’ai toujours pu compter sur lui … sauf en soirée ! Alors j’espère qu’on pourra en faire une ensemble ! On en a quand même fait quelques sorties mémorables comme lorsqu’on est allé au cinéma déguisés, pour le film Escobar ! »

A 36 ans (il les a fêtés le 27 juillet), Akim, qui fait l’unanimité sur et en dehors du terrain, voudra montrer cette saison qu’il en a encore beaucoup sous le pied !

Akim Orinel du tac au tac !

  • La première chose que tu fais le matin en te levant ?
    Je vais aux toilettes (rires) ! Ah tu m’as dit de répondre spontanément !
  • Tes occupations préférées en dehors du foot ?
    Ma famille.
  • La qualité que tu préfères chez les autres ?
    La sincérité
  • Tes qualités dans la vie ?
    Gentillesse. Esprit de famille. C’est dur de répondre. J’aime bien rire aussi, peut-être un peu trop. J’aime me moquer aussi.
  • Tes défauts ?
    Je boude parfois. (Son grand fils, derrière, répond : »Tu te réveilles un peu trop tôt ! ») Sur le terrain je suis râleur, mais pas dans la vie.
  • Une boisson ?
    Coca-cola.
  • Une couleur ?
    Blanc.
  • Un animal ?
    Le léopard. J’aime sa façon de monter dans les arbres avec ses proies, ça m’a toujours fasciné.
  • Le comportement humain que tu ne comprends pas ? Je ne comprends pas les gens qui changent de comportement d’une minute à l’autre.
  • Le don de la nature que tu aimerais avoir ?
    Voler.
  • Si tu étais présidente de la République, ça serait quoi ta première mesure (fou rire !) ? L’essence à 1 euro.
  • Ton rêve de bonheur ?
    Que tout le monde soit en bonne santé.
  • Quel serait ton plus grand malheur ?
    Que des membres de ma famille soient malades.
  • Si tu n’avais pas été toi, tu aurais aimé être qui ?
    Mon père.
  • Un moyen de transport ?
    La voiture.
  • Musique ?
    Non, pas tellement…
  • Un film culte ?
    Je suis plutôt « séries ». Comme Peaky Blinders.
  • Héros de fiction préféré ?
    Batman.
  • Un surnom ?
    Viejo (vieux, en espagnol). C’est Sacré Gbohou qui m’a donné ce surnom ! C’est resté.
  • Tu aimes ton prénom ?
    Oui ! J’en ai deux d’ailleurs !
  • Pourquoi as tu deux prénoms ?
    Le premier c’est Mickaël, mes parents ont peut-être pensé que ça passerait mieux ! Mais tout le monde m’appelle Akim.
  • Les aliments que tu n’aimes pas ?
    Tout ce qui vient de la mer.
  • Si tu ne devais manger qu’un seul aliment jusqu’à la fin de tes jours ?
    Des pâtes.
  • Quelle tâche domestique t’ennuies le plus ?
    La vaisselle ! Je ne la fais pas !
  • Le matin, tu ne peux pas partir de la maison sans … ?
    Déjeuner. Si j’ai le temps, je mange des céréales. Si je n’ai pas le temps, je prends des gâteaux quand je vais emmener mes enfants à l’école.
  • Tu te vois comment dans 10 ans ?
    Peut-être papy ! Le plus grand de mes enfants a déjà 13 ans ! S’il fait comme moi… J’ai été papa à 22 ans ! Je me vois avec ma petite famille posé, dans le Sud.
  • As-tu des travers qui énervent tes amis ?
    J’ai du mal à rappeler les gens au téléphone !
  • Un bruit qui t’énerve ?
    Le bruit des ongles, ça me stresse.
  • Que trouve-t-on sur ta table de nuit ?
    Mon téléphone et une bouteille d’eau.
  • Qu’est-ce qui pourrait te gâcher une journée ?
    Apprendre une mauvaise nouvelle.
  • Ton dernier resto ?
    Aux Sablettes à Fréjus-plage avec mon épouse et mes enfants.
  • Ton dernier texto ?
    (Il regarde) J’ai envoyé un message au coach de Martigues, Grégory Poirier, je lui ai dit bon match. Bon, ils ont perdu 2-1 à Versailles, j’ai regardé un peu. Y’a mon frère qui joue à Martigues.
  • Le joueur le plus connu de ton répertoire ?
    Bafé Gomis
  • Une appli ?
    Snapchat
  • Tu as combien d’argent sur toi en général ?
    Que la carte bleue.
  • Ton style vestimentaire ?
    Un survêtement Nike et des baskets !
  • A l’école, tu étais plutôt …
    Mauvais élève !
  • Dans quel type de magasin veux-tu tout acheter ?
    Un magasin de baskets.
  • Une ville, un pays ?
    J’aimerais retourner à Istanbul, en Turquie, j’y suis allé avec le foot mais je n’ai pas pu visiter.
  • La ville où tu envisages d’habiter à la fin de ta carrière ?
    Je suis bien à Fréjus, et j’aime Arles aussi où est installé ma famille. Ce sera l’un ou l’autre. Mais y’a pas photo entre les deux villes. A Fréjus, le cadre de vie est fabuleux.
  • Si tu gagnais à l’EuroMillions ou un truc comme ça ?
    Je ferais profiter toute ma famille.
  • Tes meilleures vacances ?
    Avec mes enfants en camping quand je les vois s’amuser, se régaler.
  • Inversons les rôles : une question que tu aimerais me poser ?
    Lui : (Rires) T’es un fou (rires !) Alors, qu’est-ce que je pourrais te demander ? Quand tu as travaillé dans le foot, quel est le club où tu as pris le plus de plaisir, entre Fréjus, Quevilly Rouen et Le Puy ?
    Moi : Humainement ? Le Puy !
  • Le joueur le plus fort avec lequel tu as joué ?
    En jeunes, Bafé Gomis et Loïc Perrin. J’ai été formé avec eux à Saint-Etienne. En seniors, Claudio Beauvue à Châteauroux.
  • Un modèle ?
    J’ai un faible pour les gauchers mais le joueur que j’aime beaucoup c’est Iniesta.
  • Le coach que tu as perdu de vue et que tu aimerais revoir ?
    Gilles Rodriguez, que j’ai eu en U15 Nationaux à Saint-Etienne : ça fait 16 ans que je suis parti, je ne l’ai jamais revu, mais c’est incroyable que tu me poses la question, car je l’ai eu récemment au téléphone. Il m’a beaucoup aidé. Il était là pour moi.
  • Inversement, celui que tu n’as pas envie de revoir ?
    (Rires) Je déteste faire ça ! Non, je ne vais pas répondre, je ne veux pas être méchant, mais tu sais à qui je pense…
  • Un club, un stade ?
    Barcelone. Nou Camp.
  • Meilleurs souvenirs sportifs ?
    Ma signature pro à Châteauroux. Une fois que j’ai signé, j’étais vraiment heureux, ça a fait plaisir à mes parents qui ensuite ont fait beaucoup de kilomètres depuis Arles pour venir me voir.
  • Pire souvenir ?
    Je n’en ai pas.
  • Plus beau but ?
    C’est dur… Je n’en ai pas marqué des tonnes : à Châteauroux, contre Monaco, c’est Scaramozzino qui centre et je mets une volée un peu plat du pied.
  • Ton but le plus important ?
    Avec Châteauroux aussi, contre Niort, un match difficile pour le maintien, j’ai un penalty, c ‘est important de le mettre et je le mets.
  • Plus beau raté ?
    Contre Monaco aussi, j’ai un ballon en profondeur et je rate complètement la cage !
  • Si tu n avais pas été footballeur ?
    J’ai toujours dit à l’école que je voulais être mécanicien pourtant je ne connais rien aux voitures !
  • Ton après foot ?
    J’aimerais rester dans le milieu du foot, entraîneur, recruteur, on verra.
  • Ton geste technique préféré ?
    Un beau contrôle.
  • Ton meilleur match ?
    Châteauroux-Amiens, je fais quatre passes décisives et je ne suis pas loin de mettre un ballon en lucarne en fin de match, j’avais eu 9 dans France Football !
  • Ton pire match ?
    Après mon premier match avec Châteauroux contre Guingamp, on va ensuite en coupe de la Ligue à Nantes, et là je suis catastrophique. Je me suis retrouvé remplaçant, logiquement !
  • Une causerie de coach qui t a marqué ?
    Celles de Guy David. Elles étaient … spéciales. Je l’ai eu trois mois (juin à août 2008), il m’a beaucoup apporté, j’aimais sa façon de faire, de parler, il nous disait toujours : « Dites à vos femmes que vous savez à quelle heure vous avez entraînement mais que vous ne savez pas à quelle vous allez partir ». Parfois, il nous parlait pendant une heure et demie, cigarette à la bouche, après l’entraînement ! C’était un monsieur. J’ai une anecdote. C’était le soir de son décès, après le match de Saint-Etienne, au stade Pourcin, à Fréjus (30 août 2008). Je suis frustré de ce match, Guy David me remplace, je ne suis pas content, je suis énervé, je lui en veux… et après le match, je sors, je me retourne, je vois quelqu’un qui ferme la porte et qui tombe, c’était lui… et une dame, sa femme (mais à ce moment-là je ne savais pas que c’était son épouse), me dit « appelez vite un docteur ». Je vais chercher le docteur de Saint-Etienne qui arrive en courant, le SAMU est arrivé ensuite, ils ont mis le drap, c’était une scène assez choquante. Tout le monde était en pleurs. Je crois que je n’ai jamais raconté cette histoire. J’ai l’impression que c’était hier. J’y ai souvent pensé ensuite.
  • Des cartons rouges ?
    Deux je crois. Dont un à Bayonne en National, j’avais pris 4 matchs.
  • Après un match, tu fais quoi ?
    Si ça se passe bien , je retrouve ma famille, mais quand j’ai perdu, je me renferme, je ne parle pas beaucoup, mais j’ai un peu changé.
  • Qu’est ce qui t a manqué pour jouer en L1 ?
    Du caractère.

Textes : Anthony BOYER / Mail : aboyer@13heuresfoot.fr

Photo EFCFSR

Entretien réalisé en août 2022 / 13heuresfoot présente ses plus sincères condoléances à la famille, aux amis et proches de Gilbert Guérin, décédé des suites d’une maladie dans la nuit de jeudi 19 à vendredi 20 octobre 2023.

Le président de l’US Avranches Mont-Saint-Michel est une figure du championnat National. Un personnage au caractère bien trempé, qui ne laisse pas indifférent. Sa fierté ? Avoir placé son club dans le top 50 français, les jeunes et le nouveau centre d’entraînement. Son objectif ? Intégrer la future Ligue 3 en 2024. Rencontre.

Photo USAMSM

Gilbert Guérin, le président de l’US Avranches Mont-Saint-Michel, ne traite jamais ses joueurs de peintres ou de bourrins. Pourtant, il en connaît un rayon sur les deux sujets. Il a longtemps dirigé une entreprise de peinture – « Je l’ai vendue mais je suis resté actionnaire, elle compte 110 salariés et fonctionne bien » – et possède des chevaux de course. « J’ai des bons chevaux aujourd’hui ! J’en ai eu des très bons, j’en ai eu aussi des moyens, raconte-t-il, comme s’il parlait… de ses joueurs ! Je fais souvent un parallèle avec le football, j’en parle avec les entraîneurs parfois : un cheval, quand il revient de blessure, il fait toujours une première course « sous la fraîcheur » comme on dit, et puis la deuxième est plus moyenne. Dans le foot, c’est pareil. Un garçon qui revient, il est bon au premier match avec l’envie, et au deuxième, il accuse souvent le coup, il n’a pas le rythme. Avec les blessures, c ‘est pareil : un cheval blessé pendant 6 mois, il mettra 6 mois à revenir. »

Un caractère bien trempé

Gilbert Guérin a aussi un un caractère bien trempé. C’est justement ce qui en fait un des personnages attachants et incontournables en National, un championnat où sa voix porte et où son club, qu’il préside depuis 1989, entame sa neuvième saison d’affilée, la treizième au total à cet échelon. Pas un record, mais pas loin : l’USAMSM était déjà là en 1993, à la création de cette « D2 bis », jusqu’en 1997 : « A ce moment-là, le National est passé de deux poules à une poule unique, mais nous n’avions que des joueurs amateurs, qui travaillaient, et ce n’était pas possible d’y évoluer ». Une époque révolue.
Aujourd’hui, il ne cherche pas les records, d’autant moins qu’avec la future Ligue 3 (en 2024 ?), le National, qui a entamé vendredi sa 30e saison (succès d’Avranches 3-1 à Cholet !), va disparaître : il sera donc impossible de battre les champions de la division, Créteil et le Paris FC, qui cumulent 17 saisons à ce niveau, juste devant Pau et ses 16 saisons.

« On est rien, on est tout petit »

Gilbert Guérin n’a pas non plus la langue dans sa poche. Il le sait. Parfois, ça lui joue des tours : « J’en suis conscient. Mais une fois que j ai dit les choses, je suis libéré, parce qu’il y a certains présidents de clubs de L1 qui m’exaspèrent. Y’a des types biens, comme Jean-Michel Aulas (Lyon), Marc Keller (Strasbourg) ou Jean-Pierre Caillot (Reims), et puis y’en a d’autres, ceux qui ont été bons à l’école et qui, grâce à ça, sont devenus présidents d’un club de foot. Moi je pense que cela ne suffit pas d’être bon à l’école pour être président. Il faut un peu de moral, un peu d’éducation même s’ils en ont forcément autant que moi, mais ils n’ont pas ce petit « plus ». Ce sont des directeurs, pas des présidents. Je suis président bénévole. Je ne suis pas persuadé qu’ils auraient réussi à faire ce que j’ai modestement fait à Avranches en 30 ans. Aujourd’hui, avoir une ville de 10 000 habitants à ce niveau, quasiment à la 50e place française, c’est une performance. Bien sûr, Noël Le Graët a fait mieux avec Guingamp : il est monté en L2, en L1, il a joué en coupe d’Europe, mais lui, je le mets de côté, il est trop fort, il doit marcher à l’EPO ou au chouchen, je plaisante bien sûr. Mais derrière Guingamp, notre performance est notoire. »
Une performance pas toujours reconnue à sa juste valeur, selon lui : « Oui, mais d’un autre côté, la communauté avranchinaise n’a pas vraiment besoin du foot pour faire parler d’elle car elle a le Mont-Saint-Michel qui est la 8e merveille du monde, qui est une fierté internationale. Nous, on est petit à côté de ça, mais on participe à la communication du Sud Manche. On est rien, on est tout petit. »

Les jeunes, sa fierté

Autre performance qu’il aime mettre en avant : les jeunes et le travail de formation des éducateurs diplômés, dont certains sont des anciens joueurs de l’USAMSM en National. « On est les seuls en France à avoir une équipe en National, une réserve en N3 et des Nationaux en U17 et U19. »
Gilbert Guérin, 70 ans, a donc presque passé la moitié de sa vie (32 ans) dans ce club qu’il a su faire évoluer au fil du temps, marche après marche. Ses derniers faits d’armes ? Les retours de Damien Ott à la tête de l’équipe de National, après des expériences à Bourg-en-Bresse (FBBP01) et à Troyes, et de Xavier Gravelaine au poste de directeur sportif.
Mais c’est sur le plan des structures que le club a pris, en 2021, un virage avec l’ouverture de ce qu’il compare à un centre d’entraînement de « bas de Ligue 2 » : « Ce centre de 7 hectares, avec notamment 5 terrains (4 en herbe, 1 en sythétique), 950m2 de vestiaires, des salles de musculation avec cryothérapie, restera. On l’a bâti pour l’avenir. On n’a pas construit de stade pour la L2 mais on a construit pour les jeunes. »
Comprenez qu’il n’entend pas faire n’importe quoi à n’importe quel prix, sous prétexte d’une hypothétique accession en Ligue 2 dont il rêve, bien sûr. « Ceux qui y sont, ils ont de la chance, ils sont souvent dans des grandes villes, ils ont les droits télé qui leur tombent du ciel, alors que nous, on doit tout aller chercher, on doit tout fabriquer, et en plus de cela, on leur donne des joueurs ! Bien sûr que j’aimerais goûter un jour à la L2 ! Mais on fait comment pour le stade ? Il faut l’anticiper. Regardez ce qui est arrivé à Chambly avec leur stade tout neuf, ils ne jouent pas dedans. Inversement, par le passé, on a vu des clubs descendre en N2 ou en N3, comme Le Mans ou Sedan, et « traîner » leur stade, payer une location. C’est l’histoire du chat qui se mord la queue, dans un sens comme dans l’autre. »

« Si Nancy avait su qu’ils allaient descendre… »

Si Guérin, qui manie souvent l’ironie, enrage envers certains clubs pros, c’est parce qu’il trouve qu’ils jouent leur carte perso : « Je lisais l’autre jour dans L’Equipe que Azzedine Ounahi, qu’on a vendu y’a un an 70 000 euros à Angers, valait aujourd’hui 7 millions d’euros ! Je ne demande pas grand-chose, mais si le SCO Angers le vend 7 millions, peut-être qu’il pourrait nous donner un tout petit peu d’argent, c’est une demande informelle, mais je trouve que l’on n’est pas respecté. Bien sûr, Azzedine n’a pas tout appris chez nous, mais en un an, sa valeur a été multiplié par 100… On a déclenché le truc, il est en équipe du Maroc. Aujourd’hui, dans notre équipe, on a 4 ou 5 joueurs qui iront certainement en L2 ou en L1. En 5 ans, on en a 23 qui sont allés en Ligue 2. On a aussi 4 joueurs qui sont en Ligue 1 (Jonathan Clauss, Azzedine Ounahi, Mickaël Malsa et Michaël Barreto). »

Il enrage aussi envers certains présidents qui oublient d’où ils viennent quand ils accèdent de National en Ligue 2 ou, pour ceux qui sont déjà en Ligue 2, n’imaginent jamais qu’ils vont descendre : « Demandez à Nancy, qui vient de descendre en National, s’ils n’ont pas envie de changer d’avis, eux qui ont voté contre la Ligue 3 ! Aujourd’hui, leur vote aurait peut-être changé s’ils avaient su qu’ils allaient descendre, poursuit celui qui préside aussi l’amicale des présidents de clubs de National depuis sa création voilà 6 ans; j’ai des amis présidents qui sont montés en Ligue 2 et qui ont voté contre la Ligue 3, c’est ça qui est décevant, je ne comprends pas ».

« Notre objectif, c’est la Ligue 3 »

La Ligue 3 professionnelle. Eternelle arlésienne. Depuis le temps que l’on en parle… « Elle va se faire, c’est écrit, assure Guérin, qui ne cache pas qu’intégrer cette division est l’objectif de son club; J’ai eu Vincent Labrune (président de la Ligue), qui est un de ses partisans. Pour des clubs comme le nôtre, ça va être de plus en plus compliqué mais on va essayer de réussir ce challenge. Avec six descentes en N2 cette année et six l’an prochain, ça va être terrible. On doit être capable de le faire. On ne doit pas changer de braquet. On doit aussi saluer la FFF qui joue le jeu, qui aide les clubs amateurs. On voit dans le foot amateur ce qui se passe dans la société, où le gouvernement, qui a toutes les misères du monde, donne des aides sociales pour faire face à la crise. Mr. Le Graet ne nous a pas laissés tomber : quand ça va bien, il faut le dire aussi. »

En attendant, le retraité qui ne tient pas en place pendant les matchs de son équipe, se contente du National, un championnat où il dit « prendre son pied ! » : « Y’a des gens qu’on rencontre avec plaisir, d’autres moins, mais en général ça se passe bien, on se respecte, grâce à l’amicale qu’on a créée y a 6 ans. On s’appelle, on se rend des services. Par exemple, avec Villefranche, on va les chercher à l’aéroport de Rennes et inversement, quand on va chez eux, ils nous prêtent des mini-bus. Y’a des échanges. Et des histoires de prêts aussi : quand on est monté en 2014, c’est nous qui avons relancé les prêts et maintenant tout le monde en demande ! » Précurseur l’USAMSM.

 

Gilbert Guérin du tac au tac

L’interview « Président »

 

  • Meilleur souvenir de président ?

Le quart-de-finale de Coupe de France face au PSG au stade d’Ornano, à Caen (avril 2017).

  • Le pire souvenir ?

La descente en CFA2 en… je ne sais plus quelle année (1998, Ndlr).

  • Meilleur joueur passé sous les couleurs avranchinaises ?

Jacques Philip, il a joué à Caen, à Laval, à Lyon, puis il est venu chez nous (1990-1994).

  • Joueur le plus emblématique ?

Jonathan Clauss (aujourd’hui international et joueur à l’OM), qui a joué lors de la saison 2016-2017.

  • Le coach qui a marqué le club ?

Bernard Maccio, c’était y’a 30 ans : il a pris le club en DH en 1986 et l’a monté jusqu’en National en 1993 à l’époque. Il est parti en 1997 avant de revenir entraîner les jeunes et la réserve un peu plus tard.

  • Le match mémorable ?

A Kourou en Guyane en Coupe de France en Outre-mer au début des années 90 (victoire 3-0).

  • Le pire match ?

En Guyane également, toujours en coupe de France, on est éliminé aux penalties, triste…

  • Votre plus grosse colère de président ?

A Vannes en coupe de France (décembre 2016) : à la mi-temps, on est mené 1-0, j’ai donné des coups de pied dans la poubelle, j’ai claqué la porte : j’ai bien fait car on a gagné 2-1 après !

  • Plus grande joie de président ?

La journée mémorable, c’est quand on élimine Strasbourg en coupe de France (mars 2017) et que, quelques heures après, au tirage au sort, on hérite du PSG.

  • Le président de club le plus sympa ?
Gilbert Guérin ici en compagnie de Jacques Piriou, son homologue de Concarneau (Photo : D. V.)

Mon copain Jacques Piriou à Concarneau. Son club aurait mérité de monter en Ligue 2 la saison passée. Ils ont un beau petit stade à l’anglaise, ils ont du monde, il faut dire qu’ils ont beaucoup de buvettes !

  • Pourquoi ne mettez-vous pas plus de buvettes au stade René-Fenouillère à Avranches, alors ?

Bonne question…

  • Le président avec lequel vous n’irez pas en vacances ?

L’ancien président de Boulogne-sur-Mer, Jacques Wattez.

  • Un club de coeur ?

Le FC Nantes, pour le football qui a fait rêver ma jeunesse

  • Pas le Stade Malherbe de Caen ?

Caen aussi évidemment. J’ai fait partie du comité directeur du Stade Malherbe de Caen au début de l’aventure en D1, en 1988, c’est vrai. Et le match de coupe de l’UEFA Caen-Saraggosse a 30 ans cette année, c’est celui qui a permis à Xavier Gravelaine, que j’ai connu à ce moment-là, d’intégrer l’équipe de France et de signer au PSG.

  • Un stade ?

D’ornano à Caen.

  • Un modèle de président ?

Marc Keller (RC Strasbourg)

  • Une négociation difficile ?

Le jour où, en CFA, j’ai un président de club qui voulait à tout prix qu’on le laisse gagner, c’était y ‘a très longtemps ! Je me suis battu verbalement avec lui. Demander à des garçons de ne pas courir pour avoir une prime, c’est impensable.

  • Votre plus grosse prime de match ?

Oh, simplement doublée, et c’est pas souvent ! On est des gens humbles et modestes.

  • Votre plus grande fierté de président ?

Les jeunes du clubs, qui sont en 17 ans Nationaux et 19 ans Nationaux et aussi ceux qui sont en National 3. C’est simple, aucune équipe à Avranches ne peut monter chez nous, sauf l’équipe fanion de National. Y’a pas mieux sur le marché français. En 16 ans et 15 ans, on est devant le Stade Malherbe de Caen et Le Havre. Nos 17 ans Nationaux ont terminé 4e derrière trois grosses écuries. On est plutôt fier. Y’a beaucoup de bon boulot qui est fait. On a de bons éducateurs.

Textes : Anthony BOYER / mail : aboyer@13heuresfoot.fr

Photos DR (sauf mentions)

Dans la foulée de sa descente en N3, l’AS Monaco a décidé de supprimer son équipe réserve.

Samedi 20 août, le championnat de France de National 2 entamera sa saison 2022-2023 avec seulement dix réserves professionnelles. Celles de Rennes, Reims, Lorient, Nantes, Angers, Lyon, Auxerre (Ligue 1), Metz, Guingamp et Caen (Ligue 2). Les autres ? Tombées en N3, un championnat qui n’est même plus (provisoirement) dans le giron de la FFF, voire plus bas encore (Bastia, Grenoble, Nîmes).
Quatre réserves de clubs majeurs de Ligue 1 (Olympique de Marseille, AS Monaco, RC Lens, Montpellier Hérault) ont été rétrogradées en mai de N2 en N3… A la notable exception du FC Lorient, deuxième du groupe A, aucune réserve n’a terminé dans le Top 6 des quatre groupes de N2, où Angers, Metz et Caen se sont sauvés à la toute dernière journée ! Et encore heureux que le Stade Rennais se soit singularisé en prenant le chemin inverse des autres, accédant de N3 en N2 dans des circonstances d’ailleurs extravagantes puisque la très jeune équipe entraînée par Pierre-Emmanuel Bourdeau était menée 0-3 après un quart d’heure de jeu dans le tout dernier match qu’il lui fallait absolument gagner … et qu’elle a fini par gagner 7-4 à Guipry-Messac !

Vers un championnat U21 et U23 ?

Qu’il est donc loin le temps où l’on débattait de l’éventualité de faire accéder les réserves en Ligue 2 (comme en Espagne) tellement elles phagocytaient le troisième niveau. Loin aussi le temps – de Guy Roux – où la première réserve de l’AJ Auxerre dominait sa poule de CFA (N2), la deuxième de CFA2 (N3) et la troisième de DH (R1).
Aujourd’hui il serait davantage question d’organiser un vrai championnat U21 et U23 des réserves – comme en Angleterre – mais a ce jour le projet reste dans les cartons, et les clubs pros ne semblent pas pressés de l’en sortir.
Certains clubs ont opté pour une voie parallèle. Le PSG, d’abord, qui a purement et simplement supprimé son équipe de N2 en 2019. Une mesure radicale qui ne fut pas vraiment du goût des jeunes concernés, de leurs entourages et de plusieurs de leurs formateurs, et qui aboutit parfois à des situations ubuesques. Comme il n’y a plus rien entre les U19 Nationaux et les stars planétaires de l’équipe professionnelle – l’équipe de N3 du PSG, émanation de l’association, est uniquement composée d’amateurs tout heureux de porter un maillot aussi prestigieux -, on a pu voir les Xavi Simons ou Édouard Michut intégrer le groupe L1 un week-end et retourner rencontrer les U19 de Saint Pryvé Saint Hilaire ou Chambly une semaine plus tard !

Des réserves de plus en plus jeunes

Au PSG, des jeunes joueurs pros, trop âgés pour les U19 et pas assez bons pour être dans la même équipe que Mbappé ou Messi, ont ainsi pu complètement disparaitre des radars sans jouer un seul match officiel de la saison, comme l’attaquant Alexandre Fressange, ex-grand espoir du club, en fin de contrat en juin.
Dans la foulée de sa relégation en N3, l’AS Monaco a elle décidé de retirer sa réserve des compétitions FFF pour former un groupe Élite engagé en Premier League International Cup, un championnat rassemblant 24 clubs européens de premier plan mais dont la compétitivité reste à démontrer.
Comment expliquer la lente glissade des réserves de N2 à laquelle échappent quand même quelques clubs comme Lorient, Auxerre, Nantes et Reims qui portent une attention particulière à leur groupe Pro 2 ? D’abord à la nature même de ces réserves. Le temps semble révolu ou les pros confirmés de L1 ou L2 allaient renforcer l’équipe réserve quand ils n’étaient pas convoqués à l’étage supérieur.
Désormais les réserves sont de plus en plus jeunes. On assiste même à un phénomène qui pointe d’ailleurs les insuffisances du système : dans de plus en plus de clubs pros, les U16 sont hissés en U17 Nationaux, les U17 en U19 Nationaux… et les U19 en N2 ou N3.
« Tous les clubs pros ont un centre de formation qui recrutent tous beaucoup de jeunes. Pas mal d’entre eux, il ne faut pas se le cacher, n’auront jamais le niveau pour jouer en N2 ou N3, on le vérifie d’ailleurs lorsqu’ils ne sont pas conservés et sortent d’un système où il y a beaucoup de candidats et très peu d’élus » pointe un agent de joueurs réputé.
« En National 2, tu rencontres aujourd’hui des clubs beaucoup mieux préparés, beaucoup mieux structurés, expliquait dernièrement Pierre Aristouy, entraîneur de la N2 du FC Nantes jusqu’en 2021 et aujourd’hui des U19 champions de France. Beaucoup fonctionnent d’ailleurs comme des clubs pros avec des joueurs qui ne font que du foot et s’entraînent tous les jours. On y retrouve d’ailleurs d’anciens pros et beaucoup de joueurs passés par les centre de formation sans avoir eu leur chance. »
Un entraîneur « amateur » de N2 ajoute : « J’ai bien mesuré l’évolution : il y a une dizaine d’années 70% ou 80% des joueurs de N2 avaient un travail en parallèle, à mi temps, voire à temps plein. Aujourd’hui, les clubs ou les joueurs bossent sont très minoritaires. Car vous avez des clubs à 2 M€ de budget, voire plus, et à 15 ou 20 contrats fédéraux. »
La refonte des championnats va accentuer le phénomène. Cinq ou six clubs par groupe seront relégués de N2 en N3 en juin prochain avec un passage à trois groupes de N2 au lieu de quatre en 2024.
Les réserves pros pourraient alors se compter sur les doigts de la main en National 2.

Texte : Jean-Michel ROUET / Mail : jmrouet@13heuresfoot.fr

Crédits photos : AS Monaco FC et Eric Cremois / EC Photosports

Plus grand club de France en termes de licenciés, le club du XIIIe arrondissement de Paris, qui aura un des plus petits budgets, va découvrir le championnat National pour la première fois de son histoire. Une aventure qui débute ce soir à Châteauroux.

« Humilité et ambition. » Depuis la reprise de l’entrainement le 1er juillet, Jean-Guy Wallemme, le nouvel entraineur du Paris 13 Atletico, martèle sans cesse ces deux mots.
Au stade Jean-Bouin de Choisy (Val-de-Marne) où le promu s’est installé, l’ambiance est à la fois studieuse et décontractée dans la salle de réunion qui fait office de bureau pour le staff. A quelques heures d’entrer dans son nouveau monde avec un déplacement chez l’un des favoris Châteauroux, on ressent néanmoins une petite pointe d’excitation chez le promu qui va jouer pour la première fois de son histoire à ce niveau. Avec un budget de 1, 6 millions d’euros, le Paris 13 Atletico fera figure de Petit Poucet en National. « On ne va pas pleurer avant d’avoir mal, lance Jean-Guy Wallemme. Bien sûr, budgétairement, on est loin des autres. Mais c’est du foot, pas la bourse ou du commerce. On a travaillé pour mettre des choses en place. On doit attaquer ce championnat avec conviction. »
Le club de quartier du XIIIe arrondissement parisien (ex-Gobelins), qui a la particularité d’être le plus grand club français en termes de licenciés (plus de 1600), a écrit au mois de mai l’une des plus belles histoire de ces dernières années en Ile-de-France.
Malgré des moyens limités par rapport à certains de ses concurrents du groupe B de National 2 comme Fleury, Lusitanos Saint-Maur, Épinal ou Beauvais, l’équipe dirigée par Fabien Valeri (parti à Chambly, N2 cet été) a effectué la course en tête toute la saison et n’a pas craqué dans la dernière ligne droite alors que Fleury était revenu à un point.
« On a prouvé que le foot, ce n’est pas seulement l’argent », estime le président Frédéric Pereira, PDG de l’équipementier sportif Skita (400 clubs équipés dont Arouca en D1 Portugaise) qui a repris le club en 2011 alors qu’il évoluait en Excellence (10e division), au niveau départemental. « C’est ma 8e montée en comptant celle des U17 nationaux », poursuit le président qui n’oublie pas la vocation sociale de son club malgré la réussite de l’équipe première.

Une rencontre « d’hommes » entre le président Pereira et Wallemme

Jean-Guy Wallemme, le nouvel entraîneur du club, était en poste à Fréjus/Saint-Raphaël ces deux dernières saisons.

Son premier gros chantier a été de trouver un successeur à Fabien Valeri, qui a pris la décision de partir à Chambly (National 2) L’ancien entraineur de la réserve du Paris FC a amené avec lui trois joueurs du Paris 13 Aletico : le prometteur international tunisien U20 Amine Cherni, le capitaine Joël Saki et le gardien remplaçant Jean-Loïc Nolla.
Le président du Paris 13 Atletico, qui avait également pensé à Alexandre Torres (Stade Bordelais, qui a repris le FC Borgo), a donc très vite « accroché » avec l’expérimenté Jean-Guy Wallemme, sans club depuis son départ de Fréjus-Saint-Raphaël en avril dernier. « Il connaît la région, la division, mais aussi les divisions supérieures et bien plus encore, souligne Frédéric Pereira. Mais c’est surtout une rencontre d’hommes entre nous. Son côté humain, humble, travailleur, sa façon de parler, correspondent parfaitement à l’ADN du club. Comme nous, c’est quelqu’un qui garde les pieds sur terre et qui bosse. »
« J’apprends à connaître ce club, explique Wallemme. Il y a effectivement un ADN qui existe depuis longtemps et qu’on ne va pas changer. C’est notre socle sur lequel on va déjà s’appuyer. Après, on sait que ça ne suffira pas pour se maintenir. Il faudra autre chose. Moi, je sais que je dois mettre les mains dans le cambouis mais ça ne m’a jamais fait peur. »
Wallemme, qui avait déjà entrainé le Racing (2002-2004) et le Paris FC (2007-2008) en Ile-de-France peut compter sur un adjoint bien connu en région parisienne, Sébastien Robert. L’ex-pro (Noisy-le-Sec, Racing, Zarzis en Tunisie) a été poussé vers la sortie après 16 ans au Red Star où il a notamment fait monter le club en L2 en 2015. « C’est le binôme parfait. Sébastien est une figure en Ile-de-France, il a accompli un travail énorme au Red Star », assure le président du Paris 13 Atletico.

Desprez, Daillet, Karamoko, Diarra, Haddad, un recrutement séduisant sur le papier

En termes de recrutement, le promu s’est d’abord attaché à conserver ses cadres. Malgré une masse salariale peu élevée, il a réussi à attirer plusieurs joueurs qui ont connu la L 2 ou le National comme le gardien Didier Desprez (Lens, Paris FC, Charleroi), les défenseurs Hamidou Karamoko (Red Star, Chambly), Édouard Daillet (Red Star) ou les attaquants Fantamady Diarra (222 matchs en L 2, 47 buts avec Istres, Auxerre, Paris FC, Tours, Châteauroux, Dunkerque), Manoubi Haddad (Quevilly Rouen) et Yanis Barka (ex-Nancy). « Il y a de plus en plus de gros clubs en National et des joueurs qui ont connu la L 1 et la L 2 dans ces équipes, explique Wallemme. Nous, on avait donc besoin d’apporter de l’expérience au groupe même si je suis persuadé que, chez nous, plusieurs garçons seront capables de passer le cap N2-National. C’est évident que certains ont fait des concessions financières par rapport à ce qu’ils gagnaient avant en signant ici. Mais ça montre qu’ils ont compris le discours du président Pereira, des dirigeants, et le mien. Jouer dans un club parisien, ça reste une belle vitrine. Pour eux, ça doit être un beau rebond. »
« Chez nous, on ne veut pas de joueurs pré-retraités, appuie le président Pereira. On a pris des garçons qui sont revanchards ou qui ont des choses à prouver et qui ont faim. A l’image de notre club… Avec les moyens qu’on a, on essaye surtout de ne pas se tromper dans le choix des joueurs. On a souvent pris des joueurs de niveau inférieur, on leur a fait confiance et généralement, ils sont fidèles. Ça permet de créer une vraie identité et un état d’esprit. »
Sur le terrain, le bilan des matchs de préparation, ponctués par un stage au Portugal où le club a affronté deux équipes de 1ère division (Arouca et Famalicão), est plutôt positif avec 4 victoires, 3 nuls et 2 défaites.
« Finalement, le plus dur à gérer pour cette montée a été la question des installations et l’extra-sportif », reconnaît le président du Paris 13 Atletico. Placé en bordure du périphérique parisien, le petit stade Boutroux n’est pas homologué pour le National. Après quelques semaines d’incertitudes, une solution a été trouvée avec la mairie de Paris fin juin. Le promu jouera au stade Charléty (Paris XIIIe), également occupé par les deux équipes du Paris FC (L2 et D1 Arkema), le temps que les travaux d’homologation du stade Boutroux soient achevées.
Au départ, tout devait être prêt mi-septembre. Mais il n’est pas certain que les travaux soient achevés à temps. Ce qui risque de poser des problèmes de cohabitation (pelouse, calendrier) entre le Paris 13 Atletico et le Paris FC. Une solution devra être ainsi trouvé pour le premier week-end de septembre où le Paris 13 doit recevoir Sedan le 2 et le PFC, Bordeaux le lendemain.

Des maillots inspirés par l’architecture de bâtiments du XIIIe arrondissement

Club atypique par son fonctionnement et son histoire, la formation du XIIIe arrondissement parisien, a voulu également se « démarquer » pour ses maillots grâce à l’entreprise Skita dirigée par son président. « On a voulu rappeler nos racines et notre histoire », explique Frédéric Pereira qui a donc conçu des maillots évoquant l’architecture de certains bâtiments du 13e arrondissement de la capitale. Le maillot domicile s’inspire de la Bibliothèque François-Mitterrand. Les formes géométriques rappellent l’architecture aérienne du bâtiment. Le maillot extérieur, évoque, lui, la Cité de la Mode et du Design qui se distingue par une architecture futuriste. D’où la présence de courbe sur le maillot.
Si l’opération séduction est déjà réussie, le plus dur va commencer pour le promu. Par le passé, plusieurs clubs franciliens à taille modeste comme Villemomble, l’UJ Alfortville, l’Entente Sannois Saint-Gratien ou Drancy, n’ont fait que des brefs allers-retours en National. Le défi est donc immense. « On ne va pas le répéter toute l’année, mais il y a six descentes… Nous, notre objectif, on le connaît, c’est le maintien. Je veux un groupe qui respire ensemble, cette cohésion sera indispensable. On doit aller chercher ce petit supplément d’âme qui peut faire la différence. »
« Il y a une bonne alchimie, un bon groupe, on sait que ça va être dur mais on garde la tête haute », conclut de son côté le président Pereira.

Texte : Laurent Pruneta / Twitter : @PrunetaLaurent / Mail : lpruneta@13heuresfoot.fr

Crédit photos : Paris 13 Atletico