Après 10 ans sur le continent, plusieurs montées avec Sedan et Annecy et plusieurs saisons avec le brassard de capitaine, Jean-Jacques Rocchi (34 ans) est de retour depuis le mois d’août chez lui, en Corse, au FC Borgo, en National 2. La boucle est bouclée.

Cet été, Jean-Jacques Rocchi était parti pour effectuer une sixième saison avec Annecy, la seconde en Ligue 2 après avoir rejoint le club Haut-Savoyard en National 2 en 2018. Mais le milieu offensif au petit gabarit (1, 65 m) est d’abord un homme de valeurs et de convictions. Après avoir longtemps porté le brassard de capitaine dans le club haut-savoyard, on l’avait prévenu : il risquait d’avoir moins de temps de jeu cette saison.
Alors, malgré un contrat jusqu’en 2024 et un projet de reconversion au club, le Corse n’a pas hésité mi-août à résilier ce contrat. Dix ans après son départ sur le continent et des passages à Sedan, Dunkerque et donc Annecy qu’il aura marqué de son empreinte, Jean-Jacques Rocchi a choisi de rentrer chez lui en signant au FC Borgo (National 2).
Le joueur aux cinq montées dans sa carrière espère participer à la remontée en National du club né de la fusion entre le CA Bastia et le FC Borgo en 2017. Pour 13HeuresFoot, il est longuement revenu sur son riche parcours, où les projets sportifs, les rencontres et l’humain, ont toujours guidé ses choix.
« On a été éduqué avec les valeurs du Sporting et dans la mémoire la catastrophe de Furiani »

Originaire de Venzolasca, un petit village situé à 28 km au sud de Bastia (également le village natal de Frédéric Antonettii), Jean-Jacques Rocchi a débuté le foot à l’AS Casinca, le club de Vescovato. Mais très vite, il a rejoint le Sporting-club de Bastia en U11 où il a gravi tous les échelons jusqu’à signer pro en 2007 à l’âge de 18 ans. « De ma génération, on n’est que 2 ou 3 à avoir signé pro, Pierre-François Sodini, Christophe Gaffory, raconte-t-il. Il y avait aussi Wahbi Khazri, mais il était plus jeune que nous et était surclassé. A l’époque, peu de jeunes signaient pro à Bastia. »
C’est Bernard Casoni qui l’a lancé avec la Ligue 2. D’abord en Coupe de France le 22 novembre 2008 à Luzenac (victoire 2-1). Le milieu offensif est rentré à la place de Frédéric Mendy à la 65e minute. C’est au stade Louis-Dugauguez de Sedan, qui deviendra son jardin quelques années plus tard, qu’il effectue ses débuts en championnat de L2 le 10 avril 2009 (1-1), toujours en remplaçant Frédéric Mendy. Il achève cette saison avec 6 apparitions en L2 dont une titularisation lors de la dernière journée face à Troyes (2-1) où il forme le trio offensif avec Pierre-Yves André et Wahbi Khazri.

« C’est forcément une fierté de débuter à Furiani, devant sa famille, ses proches, quand on est Corse. Depuis tout petit, on était dans les tribunes pour voir jouer le Sporting. On a été éduqué dans les valeurs de ce club et dans la mémoire de la catastrophe de 1992. J’avais 19 ans et c’était mon tour de porter haut ce maillot. »
Lors la saison suivante où trois coachs se succèdent sur le banc, Bernard Casoni, Philippe Anziani et Faruk Hadzibegic, il joue moins, 12 matchs (dont une seule titularisation). Bastia est relégué en National et même rétrogradé en CFA par la DNCG en première instance. « Le club a été réintégré en National mais ces soucis extra-sportifs ont retardé l’homologation de mon contrat. Il y avait un nouveau staff avec Frédéric Hantz qui ne comptait pas forcément sur moi. Le club avait notamment recruté l’avant-centre David Suarez, et à mon poste, Sadio Diallo a explosé cette saison-là. Moi, j’ai surtout évolué en réserve. »
Si Bastia est promu en L2 en mai 2011, Jean-Jacques Rocchi n’a effectué que cinq petites apparitions (57 minutes au total). « C’était bouché pour moi, surtout en montant en L2. Ce qu’on m’a proposé n’était pas à la hauteur de ce que j’espérais. Forcément, on a toujours un peu de regret de devoir quitter le club qui nous a fait rêver depuis tout gamin, mais je devais partir pour montrer que je pouvais réussir ailleurs que dans mon cocon familial. Avec ma femme, on était prêt à aller sur le continent. »
« Quand Calvi n’est pas reparti en CFA, j’ai failli prendre un boulot à la mairie »

Il se heurte alors à la réglementation. « Comme j’étais pro, je devais signer à un certain montant minimum. J’aurais pu aller à Arles-Avignon en L2 mais à mon âge, ce que je voulais, c’était jouer. » Il décide finalement de rester en Corse en signant au FC Calvi en CFA. « C’était mon choix et je ne le regrette pas. J’ai retrouvé Didier Santini que j’avais eu en jeunes à Bastia. On avait vraiment une équipe sympa avec Malik Tchokounté, Dimitri Lesueur, Fouad, le frère de Wahbi Khazri et beaucoup de Corses. »
Calvi termine 6e puis 7e de son groupe en CFA. « C’était deux belles saisons. La première, on n’était pas loin de la montée jusqu’à notre défaite 2-1 face au CA Bastia dans le derby. Au final, c’est le CAB qui est monté en National, puis en L2 dans la foulée. »
Mais à la fin du mois de juillet 2013, c’est le coup de massue. Les co-présidents René Navarro et Didier Bicchieray décident de ne pas repartir en CFA. Il manque 250 000 euros. Le principal partenaire (travaux public) connaît des difficultés et la FFF interdit au club d’utiliser le stade Jacques-Ambroggi de L’Ile-Rousse comme terrain repli. Le FC Calvi aurait dû disputer ses matchs à Bastia. Dans ces conditions, la direction préfère jeter l’éponge et repartir en PH A.

« On était en pleine préparation de la nouvelle saison et on n’a pas senti le coup arriver. Un jour, on arrive à l’entrainement et on nous annonce cette mauvaise nouvelle… C’était un peu la panique. J’avais 24 ans et je me suis posé pour réfléchir. J’avais la possibilité de rester et de prendre un boulot à la mairie de Calvi. Mais ça voulait dire que le foot de haut-niveau, c’était fini pour moi. »
Comme un signe du destin, trois semaines après, il va pourtant recevoir un appel de Sedan en pleine reconstruction suite à sa rétrogradation de National en CFA 2 et du départ du président Pascal Urano. « Sedan nous proposait à Dimitri (Lesueur) et à moi, de participer à leur projet de remontée. J’ai réfléchi, je suis monté à Sedan et ça c’est fait, très vite, en 4-5 jours. Mon premier match en pro en L2, je l’avais disputé à Sedan. J’ai vu ça comme un vrai signe. Partir à Sedan, quitter la Corse, ça me donnait aussi un bon coup fouet. »
« A Sedan, j’ai rencontré des gens vrais »

Entre le soleil de Calvi, ses longues terrasses sur le port, ses bateaux luxueux, sa longue plage et le froid des Ardennes, le changement est en effet radical. « Mais je me suis bien adapté. Je suis tombé amoureux de cette région. A Sedan, il y a beaucoup de souffrance économique, on côtoie une population souvent défavorisée. Mais j’ai rencontré des gens vrais, avec des vraies valeurs humaines et de partage. Humainement et sportivement, Sedan a été une aventure extraordinaire. »
Sur le terrain, le club repris par les frères Gilles et Marc Dubois, dirigé par Farid Fouzari et emmené par plusieurs joueurs qui ont connu le niveau au-dessus comme Romain Armand, régale souvent. Sedan enchaîne deux montées et retrouve le National en 2015. Mais l’ambiance et l’euphorie des débuts a changé. Si le CSSA parvient à se maintenir (12e), Farid Fouzari a été écarté en cours de saison et les premières divergences apparaissent entre les deux frères Dubois. C’est aussi la période de la vraie-fausse arrivée d’un Prince Saoudien. « On est monté deux fois de suite, on a pris beaucoup de plaisir mais le projet a un peu changé en cours de chemin », regrette Jean-Jacques, qui a été élu meilleur joueur de la saison 2015-2016 en National par les supporters de Sedan.
« A Dunkerque, on perd notre place en barrages lors de la dernière journée »

S’il a des touches en Belgique et au Luxembourg, le Corse choisit de rester en National et dans le Nord de la France en signant à Dunkerque. Il y retrouve son ancien entraineur de Calvi, Didier Santini. « C’est lui qui m’a appelé pour que je le rejoigne à Dunkerque. Encore une fois, ça s’est fait vite. Je n’ai eu besoin que 2-3 jours de réflexion. Je savais qu’il me ferait confiance et que ça allait bien se passer. On avait une bonne équipe avec les Araujo, Tchokounté, Banor, les frères Fachan et on a failli monter la 1ère année. »
Mais après un match fou (3-3) lors de la dernière journée de National le 19 mai 2017 face aux voisins de Boulogne, Dunkerque finit 6e et rate les barrages d’un point. « On avait beaucoup parlé de ce match les jours précédents, nos deux présidents se connaissaient bien. Une victoire nous aurait suffi. Mais Boulogne qui n’avait plus rien à jouer s’est donné à fond. C’est le Paris FC qui nous est passé devant et qui a joué les barrages. Il les a perdus (contre Orléans) mais a ensuite été repêché à la place de Bastia. Tout ça m’a laissé vraiment des regrets. Surtout que ma deuxième saison s’est moins bien passée. »
En février 2018, Didier Santini a en effet été remplacé sur le banc. A la fin de la saison, Dunkerque termine 9e. « J’avais encore une année optionnelle, j’étais capitaine mais, la saison n’avait pas été top et on n’a pas trouvé d’accord. Je suis resté trois semaines sans nouvelles du club et j’ai donc décidé de partir. Une fois de plus, à l’aveugle, sans avoir de certitudes derrière. »
« Ce qui me rend le plus fier, c’est d’avoir été présent au départ de la construction d’Annecy »

Si Valenciennes et Faruk Hadzibegic, qu’il avait connu à Bastia, pensent un moment à lui, il préfère décliner. « C’était pour être doublure, je risquais de ne pas jouer. J’allais avoir 30 ans. J’avais envie de me poser, d’être au cœur d’un projet, d’y laisser mon empreinte, quitte à descendre de niveau. J’ai eu une belle rencontre avec les dirigeants d’Annecy. Et j’y ai passé cinq ans magnifiques. »
Comme souvent dans les clubs où il a évolué, Jean-Jacques Rocchi prend le brassard de capitaine à Annecy. Avec le club de Haute-Savoie, il monte en National lors de sa deuxième saison en 2020 puis en L2 en 2022. Douze ans après ses débuts avec Bastia, le Corse retrouve donc ce niveau.
« La région est magnifique, je m’y suis fait des amis, je me voyais rester ici pour l’après-foot et c’est à Annecy que je me suis construit des souvenirs magnifiques. Au-delà des deux montées, de l’aventure en Coupe de France la saison dernière où a été très près de toucher la finale (élimination par Toulouse) après avoir éliminé l’OM au Vélodrome en quarts de finale, ce qui me rend fier, c’est d’avoir été présent au départ de la construction d’un club et d’être parmi ceux qui ont contribué à le faire grandir. Quand je suis arrivé, il n’y avait presque rien, maintenant il y a un vrai complexe, 220 partenaires et on est passé de 1 000 spectateurs à parfois plus de 10 000 ».

En 2022, il avait prolongé son contrat jusqu’en 2024 avec un reconversion derrière. Mais en L2, il a moins joué : 6 titularisations en 26 apparitions.
« Pour cette nouvelle saison, le coach Laurent Guyot comptait encore moins sur moi. Il a été honnête avec moi. Passer une saison sans beaucoup jouer ne m’intéressait pas trop. Débuter ma reconversion au sein du club aurait voulu dire que j’arrêtais ma carrière pour prendre ma retraite. A 34 ans, je me sentais encore l’envie et la forme de continuer le foot. Ça m’a fait mal de devoir partir comme ça. C’était une déception mais comme je l’ai dit, c’est une fierté d’avoir contribué à amener Annecy de N2 en L2. J’ai failli être dans le groupe pour le premier match cette saison contre Guingamp mais cela aurait été trop spécial à vivre. Ce n’est pas plus mal d’être parti sans débuter le championnat de L2. »
« Quand j’arrêterai de jouer, il est prévu que je rentre au club de Borgo »

Après avoir trouvé un accord pour résilier son contrat avec Annecy, Jean-Jacques Rocchi a décidé de rentrer chez lui en Corse, dix ans après son départ de Calvi. Il a rejoint le FC Borgo, relégué de National. « Avec ma femme, on s’est dit qu’à partir du moment où on quittait Annecy, la meilleure solution était de rentrer. C’était bien pour ma fille aussi. Sur le plan personnel, mon grand-père était malade et je me devais d’être proche de lui jusqu’à son départ. Je connaissais déjà beaucoup de personnes au club de Borgo qui m’avait déjà approché et je savais qu’il y avait moyen de faire quelque chose de bien ici. On a pris la décision en une semaine. J’ai été très bien accueilli. Mon objectif est de faire remonter le club en National. Dans ma carrière, j’ai connu plusieurs montées, deux avec Sedan et deux avec Annecy. Le seul petit regret, c’est de pas avoir encore vécu ces moments avec un club corse. Je ne compte pas la montée avec Bastia en Ligue 2 en 2011 car j’ai très peu joué. »
Après neuf journées, le FC Borgo, entrainé par Mickaël d’Amore et qui compte d’autres recrues d’expérience comme Anthony Robic ou Sébastien Da Silva, connaît un départ poussif, avec 2 victoires, 2 nuls et 5 défaites , sanctionné par une 11e place dans le groupe C de National 2. « Il faut nous laisser encore un peu de temps, lance Jean-Jacques Rocchi qui a inscrit pour le moment 2 buts en 9 matchs. Au niveau quantitatif, on manque encore un peu d’effectif. »

Le Corse qui est en 2e année de DUGOS (diplôme de Gestionnaire des organisations sportives) devrait s’inscrire sur la durée avec le FC Borgo.
« Quand j’arrêterai de jouer, il est prévu que je rentre au club dans un poste proche de l’équipe, gérer le recrutement et la partie sportive par exemple. »
Quand il rencontrera des recrues potentielles, les valeurs et l’humain seront certainement au cœur des discussions. « Moi, j’ai toujours fonctionné comme ça. J’ai toujours placé le projet et l’échange comme premiers critères. J’avais besoin d’abord de ressentir les choses, d’être en phase avec le président ou le directeur sportif pour signer dans un club. Je marche beaucoup à la confiance et à la discussion. J’ai fait toute ma carrière sans avoir d’agent. Je voulais avoir ce rapport direct avec les gens, sans intermédiaire entre nous. Dès que je n’ai plus partagé la vision des choses de mes dirigeants, je suis parti. Il n’y a jamais eu un club qui n’a pas voulu me conserver, à chaque fois j’aurais pu rester. Mais je suis toujours parti de moi-même, même si je n’avais pas forcément toujours un nouveau point de chute d’assuré. Au final, je n’ai pas de regret sur ma carrière et mes choix. J’ai su sortir de ma zone de confort en quittant la Corse. »
Jean-Jacques Rocchi, du tac au tac

Première fois dans un stade comme spectateur ?
Furiani bien sûr pour voir un match du SC Bastia avec mon papa. Je devais avoir 5 ou 6 ans. Mon père a joué jusqu’en 3e division à Bastia. A l’époque, j’allais voir jouer Eric Durand ou Bruno Valencony. J’ai une anecdote assez drôle à son sujet. Avec mon club chez les jeunes, l’AS Casinca, j’avais reçu un prix à un tournoi débutant à Folelli. C’est Bruno Valencony qui me l’a remis. J’ai toujours la photo. Il y avait sa fille aussi dessus. Plus tard, c’est devenu ma femme et Bruno donc mon beau-père. On se connait donc depuis longtemps avec ma femme.

Meilleur souvenir de joueur ?
La montée en L2 avec Annecy. On gagne 2-0 contre Sedan à la dernière journée (13 mai 2022). L’ambiance dans le stade était extraordinaire. Ma femme était enceinte et a accouché le lendemain. Il y a eu beaucoup d’émotions qui se sont mélangées. Car ce match, c’est aussi l’un des pires souvenirs de ma carrière.
Vous nous étonnez là… Pour quelles raisons ?
Cette montée en L2 était un peu l’aboutissement de ma carrière. J’étais plus près de la fin que du début. J’étais capitaine mais à la causerie, j’ai appris que j’allais être sur le banc. J’ai rarement été autant énervé. Je suis rentré à la 74e minute comme arrière gauche. Je courrais partout, je voulais prouver comme un gamin de 20 ans.

Le geste technique préféré ?
Je joue assez simple, moi. Crochet court, passe, c’est la base…
Qualités et défauts sur un terrain ?
Le don de soi. Je me bats pour l’équipe sans penser à mes « stats ». Mais parfois, je suis peut-être trop collectif. Je suis aussi parfois trop sanguin. J’ai pris 4 ou 5 rouges, par frustration.
Combien de buts marqués ?
Moi, je suis davantage passeur que buteur. Je ne sais pas combien j’en ai marqué au total (NDLR : plus d’une trentaine en réalité).
Votre plus beau but ?
Peut-être contre Luçon en National avec Sedan (saison 2015/2016) : une frappe des 30 mètres sous la barre.
Voir le but de Jean-Jacques Rocchi (avancez jusqu’à la 35e seconde !)

Le joueur le plus fort avec qui vous avez joué ?
Il y en a beaucoup. Je vais citer Wahbi Khazri, Pierre-Yves André, un gaucher, mon idole, Alexandre Licata, Chaouki Ben Saada à Bastia. Alexandre Song aussi. A Sedan, Albert Banning. Et à Dunkerque, Alexis Araujo et Mehdi Chahiri.
Le joueur le plus fort que vous avez affronté ?
Alexis Sanchez, la saison dernière face à l’OM en quarts de finale de Coupe de France avec Annecy. Même s’il n’était pas dans son meilleur soir, dans ces déplacements, ses prises de balles, on voit que c’est la classe.

L’entraîneur ou les entraîneurs qui vont ont marqué ?
Déjà, Bernard Casoni, car c’est le premier qui m’a lancé en pro à Bastia. Il y a aussi Didier Santini que j’ai eu à Calvi puis à Dunkerque, Philippe Anziani et Frédéric Hantz à Bastia, Farid Fouzari à Sedan, Michel Poinsignon et Laurent Guyot à Annecy. Donc presque tous en fait ! Je suis resté en contact avec beaucoup d’entre eux.
Un coach que vous n’avez pas forcément envie de revoir ?
Aucun car je ne me suis jamais pris la tête avec un coach.
Le président qui vous a marqué ?
La direction d’Annecy. J’étais très proche d’eux. Quand j’ai signé en N2 avec eux, j’étais considéré entre guillemets comme « le gros joueur ». J’étais très impliqué dans le club. J’ai toujours été au cœur de leur projet.

Une causerie marquante d’un coach ?
Celles de Bernard Casoni. C’était un vrai meneur d’hommes. Moi, j’étais jeune, je débutais, donc ses causeries m’ont marqué. C’était des causeries d’hommes, pour aller chercher les choses au fond de nous et pour partir à la guerre… Je ne les ai pas oubliées. Quand je prenais la parole dans les vestiaires, je m’en suis servi.
Vos meilleurs amis dans le foot ?
Ludovic Genest que j’ai connu à Bastia. On ne s’est jamais lâché et on est toujours restés proches. Il est arbitre maintenant et il revenu vivre en Corse. Il y a aussi Malik Tchokounté. On a joué ensemble à Calvi et à Dunkerque.

Un ou des joueurs avec qui vous avez eu le meilleur feeling sur le terrain ?
Alexis Araujo à Dunkerque. C’est un petit gabarit comme moi, on allait à 2 000 à l’heure. Cette saison, on s’entend déjà pas mal à Borgo avec Anthony Robic et Sébastien Da Silva, des anciens comme moi.
Un coéquipier perdu de vue que vous aimeriez revoir ?
Il y a en plein… Alexis Allart qui était avec moi à Dunkerque ou Dimitri Lesueur que j’ai connu à Calvi et avec qui je suis ensuite parti à Sedan.
Le club où vous vous êtes senti le mieux, où vous pris le plus de plaisir ?
Annecy. Tout me correspondait là-bas, c’était le summum. Les années Sedan, c’était bien aussi.
Le club où vous avez failli signer et que vous regrettez ?
Aucun club. Je suis content de mes choix de carrière.

Vos joueurs ou vos joueurs préférés ? Un modèle ?
Pierre-Yves André que j’ai connu à Bastia. J’ai toujours essayé de m’imprégner de lui, de ce qu’il faisait, sur le terrain et dans son discours. Sinon, plus loin de nous, Ronaldinho. Il était à part. Il faisait un autre métier.
Le joueur le plus connu de votre répertoire ?
Mon beau-père, Bruno Valencony.
Vos occupations en dehors du foot ?
Je suis très famille et assez casanier. Après, je suis un vrai corse: je suis chasseur, pêcheur et j’aime aller aux champignons. Je me souviens qu’à Sedan, on m’invitait souvent aux chasses parce que j’étais un joueur pro de l’équipe. Mais moi, ça me gênait un peu. J’avais ma casquette, mon bonnet, je ne voulais pas être reconnu et mis en avant. Mais souvent, il fallait faire un petit discours pour se présenter, dire qui on était. Ça ne me plaisait pas beaucoup, car j’étais avec eux, il n’y avait pas de différence à faire.

Si vous n’aviez pas été footballeur pro ?
Je suis un amoureux du foot. Donc j’aurais très bien pu continuer à jouer en DH à Calvi tout en ayant un job à côté. Maintenant, pour ma reconversion, c’est prévu que je continue à travailler dans le foot, dans le recrutement par exemple. Sinon, j’ai aussi un projet de monter une entreprise de recyclage de verres.
Le milieu du foot en quelques mots ?
J’ai beaucoup de respect pour le foot amateur. C’est un monde où je me m’identifie le plus. Les pros, c’est différent.
La Corse, les Ardennes, le Nord ou la Haute-Savoie ?
La Corse, bien sûr. J’y suis toujours resté attaché. Avec ma famille, on s’est réinstallé à Bastia.
Textes : Laurent Pruneta / Twitter : @PrunetaLaurent
Photos : Philippe Le Brech (sauf mentions spéciales)
Photo de couverture : Philippe Le Brech
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C’est sans doute parce que nul n’est prophète en son pays que Nicolas Garrigues, le nouveau président du Hyères 83 FC – depuis avril dernier – n’est pas à la tête du Rodez Aveyron Foot. Le chef d’entreprise a beau être né dans la préfecture de l’Aveyron, y avoir forgé sa réputation et dégusté le meilleur aligot du pays, y avoir connu la réussite tôt mais aussi l’échec, lorsque ‘il a voulu prendre en mains le club (à deux reprises), il a, à chaque, fois été refoulé. « La première fois, c’était il y a 28 ans, le club était en National 1, raconte cet ancien handballeur; j’étais ailier-droit, parfois arrière-droit ou même demi-centre. J’ai joué de benjamins jusqu’en seniors N1 à Rodez avant de présider le club pendant 2 ans. J’ai aussi joué à Montpellier en D2. Mais j’ai toujours rêvé d’être président d’un club de foot. Certainement à cause des références que j’ai eues, comme Bernard Tapie, que j’ai rencontré une fois… Le mélange avec le foot plaît à toutes personne qui aiment le business, les affaires, l’entrepreneuriat. Mais j’ai reçu une fin de non recevoir à Rodez. J’étais amer. J’ai tenté de recontacter le club en 2019, mais je n’ai pas non plus été reçu. C’est comme ça. Depuis, j’ai échangé avec le président Pierre-Olivier Murat, j’essaie d’entretenir les bonnes relations. Il faut le reconnaître, ce qu’il fait au RAF, c’est fabuleux. C’est une vraie réussite. S’ils sont en Ligue 2 de manière pérenne, c’est bien qu’il y a de bons dirigeants. J’avais aussi rencontré Grégory Ursule (manager général du RAF), je lui avais dit que je trouvais anormal qu’un Aveyronnais, certes un peu clivant, ne soit pas reçu. C’est vrai, clivant je le suis, je le serai et je le resterai, et si ça ne plaît pas, tant pis. »
Le business. Les affaires. L’entrepreneuriat. Le sport. Voilà le nouveau monde de Nicolas Garrigues qui connaît très rapidement le succès avec sa première boîte spécialisée dans la formation et le recrutement, des notions de « service » assez éloignées des valeurs ruthénoises : « Je suis petit-fils de paysan et fier de l’être. C’est de là que viennent mes valeurs de travail. Les Aveyronnais sont de toute façon très travailleurs et chez eux, le mot « vacances » ne fait pas trop partie de leur vocabulaire ! »
Dire que cet épisode l’a marqué est un euphémisme. Il est même encore un peu à vif quand il en parle aujourd’hui. D’ailleurs, il a songé à écrire un bouquin sur ce thème.*
Cette première expérience lui sert pour la suite de son parcours professionnel, non plus en France, mais en Espagne, à Valence, où il réside toujours. « J’ai fait des erreurs, des mauvais choix stratégiques, mais je n’avais peur de rien puisque tout ce que je faisais, ça marchait, et on me le disait sans cesse ! J’avais un melon « comme ça ». Un jour on me disait « Pourquoi tu ne fais pas de la politique ? » Un autre jour « Pourquoi tu ne reprends pas le club de foot de Rodez ? »… Ensuite, les mauvaises langues sont allées dire que je suis parti vivre à Valencia pour me cacher alors que j’y suis allé parce qu’un de mes amis pouvait m’héberger et parce que j’étais ruiné, au fond du trou. Voilà la vérité. On m’a tellement reproché d’être un chef d’entreprise bling-bling que je ne veux pas reproduire la même chose aujourd’hui. C’est pour ça que j’aime bien la mentalité des Etats-Unis, de l’Espagne, de ces pays où les chefs d’entreprise sont respectés, pas comme en France où, après un échec, vous êtes un loser. J’ai eu la chance d’en parler avec d’autres chefs d’entreprise, dont une fois avec Bernard Tapie. Vous savez, beaucoup ont connu des échecs, mais ne le crie pas sur tous les toits. Idem pour moi, même si, maintenant, cela remonte, je m’en fiche un peu, j’ai 58 ans, je n’ai tué personne ».
A Arena Events, l’activité repose sur la création d’événements sportifs et de conventions pour les entreprises dans le monde entier : « Elles font appel à nos services afin d’aller sur des événements, pour faire de la relation publique (RP) et du business avec leurs clients. On travaille par exemple avec le Real Madrid, Liverpool et le Bayern de Munich. On apporte notre savoir faire d’organisateurs. » Elle repose aussi sur les déplacements sportifs d’équipes professionnelles, comme avec Montpellier Hérault en rugby : « On va bientôt travailler avec l’USAM Nîmes au handball également ».
Evidemment, celui qui se considère comme un homme hyperactif et s’ennuie rapidement en vacances parle football avec l’ancien homme fort du Rugby-club Toulonnais. « Mourad Boudjellal m’a dit qu’il voulait prendre le club de foot de Toulon, où le président, Claude Joye, ne voulait pas vendre ou alors à un prix qui faisait que… Puis, on s’est intéressé à l’Atlético Marseille, pas longtemps, hein… Et aussi à l’AS Cannes. On a rencontré le maire de Cannes, David Lisnard, la présidente, Anny Courtade : on a été, je dois dire, très bien reçu. Cannes, cela avait une vraie cohérence avec mon activité dans l’événementiel. Mais ça ne s’est pas fait. Après, je peux comprendre que l’attelage Boudjellal-Garrigues puisse être flippant, car on est hyper clivants tous les deux, et ça peut faire flipper une municipalité. Mais là encore, j’ai beaucoup appris avec madame Courtade. Le truc, c’est qu’elle voulait rester au club, sans vraiment rester, je me serais encore retrouvé super-directeur-commercial avec Mourad en directeur délégué, bref, quand la possibilité de reprendre le club de Hyères, un club bon enfant, avec une gestion de père de famille, s’est présentée en 2021, là, ça ne me posait plus aucun problème d’être le numéro 2 avec Mourad en numéro 1. C’est même un deal que j’ai accepté : Mourad pour s’occuper de l’aspect sportif et institutionnel, moi pour la partie développement et commerciale. »
Si le volet « business » fonctionne bien au Hyères 83 FC, avec entre 180 et 300 personnes en VIP, qui restent après le match, le club doit maintenant s’attacher au volet « populaire » et à l’autre tribune, en face, pour attirer plus de spectateurs. Parce qu’à Hyères, la culture foot n’est pas énorme. « Avec une politique tarifaire incitative que l’on a mise en place, on progresse, avec déjà 700 à 800 personnes par match. On est parti de pas grand-chose et là, on fait déjà 300 ou 350 entrées payantes, c’est pas mal. On fait venir les jeunes des alentours au stade, gratuitement, avec leurs parents, et après, si ça peut leur donner le goût de revenir, d’acheter des places, c’est gagné ! On a entre 120 et 180 enfants qui viennent à tous les matchs. Après, on sait aussi que c’est lié aux résultats sportifs. Quand a joué contre Andrézieux ou Alès, y avait 800 personnes dans le stade, donc c’est pas mal. Je n’ai pas peur de le dire, c’est grâce à mon travail et au travail que l’on a mis en place que l’on a 153 partenaires en 4e division, que l’on fait quasiment un million d’euros de chiffres d’affaires en partenariat, alors que la moyenne en National 2 c’est 245 000 euros. Si on y arrive, c’est que l’on doit être meilleur que les autres. En revanche, on n’a pas le droit à l’échec sportif. Parce que des partenaires s’usent, et nous aussi, on s’use. »
Avril 2023. Nouveau coup de tonnerre. Mourad Boudjellal se retire, avant même la fin de « sa » deuxième saison au club. Il cède la présidence à Nicolas Garrigues mais reste actionnaire (tous deux détiennent 45 % du club). « On a réfléchi aux raisons qui ont fait que l’on n’a pas réussi lors de nos deux premières saisons, poursuit Garrigues; l’une des mes exigences, c’était que Mourad reste à mes côtés, car il est d’un super conseil, d’une grande élégance : il faut voir la manière dont il m’a passé le pouvoir. Le problème, c’est que son discours avec le monde de la 4e division du foot, cela ne passait pas. Les joueurs s’en fichaient de lui, ils ne pensaient qu’aux salaires. Je le voyais, mais je n’étais pas le patron. Quand on arrivait quelque part, les gens disaient « C’est le club de Boudjellal »… Et à partir du moment où il s’est mis en retrait, fin avril, j’ai décidé de tout. Maintenant, si ça marche, ça sera grâce à l’entraîneur et aux joueurs, et si ça ne marche pas, je le prendrai pour moi. Aujourd’hui, Mourad continue de venir aux matchs, il est beaucoup plus détendu. Nous avons un lien d’associé, un lien d’amitié. On a le même projet. Il me laisse travailler. Pour l’instant, les résultats sont là, même si je sais que c’est fragile : on est qualifié pour le 7e tour de la coupe de France, on a des chances d’être au 8e tour où l’on pourrait retrouver Le Puy (N2) chez nous pour une place en 32e de finale, et en championnat, on est 1er ex-aequo avec Cannes et Le Puy (après 9 journées). »
Sortir du National 2. Telle est la prochaine étape sportive. « Le National ? Oui ce serait une grosse déception de ne pas monter. Après, il ne faut surtout pas le dire (ironique) mais oui, on veut être dans les 2 ou 3 premiers, susciter la curiosité du public et des partenaires, prendre du plaisir. Je sais bien que la moitié des clubs veulent monter, mais bon, il faut monter cette année parce qu’en National, il n y aura plus que 3 descentes l’an prochain. J’ai peur que, si on ne monte pas, il y ait un risque d’usure de la direction aussi, on ne sait pas. Maintenant, je pense qu’on a le groupe pour monter, on verra fin novembre où on en est, mais fin novembre, je risque de dire on verra fin décembre ! Il faut prendre des points face aux équipes de bas de tableau, pour rester dans les premiers. Grasse, par exemple, ça fait quatre ans qu’ils veulent monter, et ils échouent pour un point, pour trois points : nous, on a un avantage, on a échoué pour beaucoup ! On n’a pas eu cette frustration de dire « pour un point » ou « pour trois points ». Les regrets, on ne connaît pas ! Les penalties, on ne connaît pas ! Quant à l’équilibre de l’arbitrage dont j’entends parler depuis que je suis dans le foot, et bien je ne l’ai toujours pas vu !!! Et si jamais on va en 64e de finale de coupe contre Le Puy à la maison, ou bien lors du dernier match de championnat pour Noël, le 16 décembre, j’offrirai un spectacle gratuit d’équilibre au stade, comme ça après on ne me parlera plus d’équilibre ! Je ferai venir le funambule Nathan Paulin, champion du monde de Slackline, je l’ai déjà fait, à Béziers à Caen. Ce qu’il fait, marcher sur un fil de 2 centimètres… Waouh… à côté, footballeur, c’est rien. A Arena Events, d’ailleurs, le slogan de la boîte, c’est « Des séminaires équilibrés » !
Depuis le début de saison de ce nouvel exercice 2023-2024, il n’a raté qu’un seul match, contre … Martigues, en amical ! « On avait perdu ! » Mais la bonne nouvelle, c’est qu’il se régale, et il espère que ses joueurs aussi ! Surtout, il a opéré un profond bouleversement par rapport à l’an passé : « J’ai considérablement réduit le groupe. C’est la plus grande décision que j’ai prise. Elle n’a pas été facile à prendre, notamment pour le coach : car on se sent plus à l’aise quand on a plus de joueurs à disposition. Là, je me suis basé sur mon vécu de handballeur : quand on fait trop de déçus, ce n’est pas possible, sauf à s’appeler Kurzawa à Paris par exemple. Mais quand tu prends 1500 euros par mois, que tu ne joues pas, que tu ne vas pas rester, ça pose problème dans l’esprit du joueur. C’est une stratégie qui est bonne si on n’a pas de suspendus ou de blessures. »


















À
Ça continue. Il ne faut pas croire, le club n’est pas encore sauvé. On a trouvé des repreneurs, on a pu faire ça au dernier moment. On ne sait même pas encore comment on a pu y arriver ! Maintenant il faut serrer la vis. Les installations, le stade, ce n’est pas gratuit tout ça. On a un train de vie qui est plus celui de Ligue 2 que de National. Voire de Ligue 1 avec le centre de formation. C’est un coût important mais c’est un choix qu’on a fait. Le centre, c’est notre ADN. On est obligé de réduire les coûts, faire attention. On essaie de ne pas perturber l’équipe de foot. On fait tout ce qu’il faut.
On ne pense pas à ça, on se demande ce qu’on peut faire. On ne se pose des questions que 24 heures et quand le club est au bord du dépôt de bilan, on intervient. J’appelle Pierre, on se dit qu’on y va et le lendemain matin on est sur le téléphone et on appelle tous les sponsors et administrateurs. On essaie, on avance. La chance qu’on a, c’est qu’il y a deux-trois gars qui nous disent oui tout de suite. On a aussi un investisseur parisien qui nous dit oui pour une grosse somme, mais au dernier moment il nous lâche. Ça a été compliqué. Mais la plupart des autres actionnaires n’étaient pas chauds pour qu’on ait un investisseur intéressé par la revente. Ceux qui font ça le font par amour, ce sont des gens d’ici, qui ont joué au club, qui connaissent son importance pour la région. Des passionnés, des amoureux du foot. Ils pensent bien qu’ils ne récupéreront pas forcément leurs deniers, mais ils veulent sauver le club. C’est ça le leitmotiv. C’est possible, mais ce sera difficile.
Oui. C’est plus qu’un défi, c’est une espèce de mission divine alors que je ne suis pas très croyant. Il y avait des obstacles, avec Pierre on devait les surmonter. On allait se coucher chacun dans son hôtel, on se disait que c’était foutu. Quand on a payé le club on avait encore 2,5 millions de dettes. On a pris des risques. Et puis, surtout, ce qui était dangereux et que je craignais le plus, c’est que quand les gens ont vu que je m’impliquais, ils ne se sont pas posés de question : c’était fini, on avait gagné. Quand on est arrivé, on a passé des nuits à regarder les comptes. Mais pour eux c’était fini, ils nous ont embrassé.
Bien sûr ! Je me fais insulter parce que je vends (Pierre-Alain) Frau et (Benoît) Pedretti la même année, mais je les vends parce que c’était un deal qu’on avait ensemble. Les gars, à 23-24 ans, ils veulent aller voir ailleurs. J’ai toujours respecté ma parole, aucun joueur ne peut dire le contraire. A ce moment-là, c’est à moi de les vendre le mieux possible. Mais avant de partir, ils ont apporté des titres. Ce sont des idoles ici ! Et puis on a trouvé des remplaçants. On a eu Ilan, c’était pas mal. Je rappelle qu’un de mes entraîneurs n’a pas voulu garder Miranda, qui était le capitaine de l’équipe du Brésil…
(Il réfléchit) Je garde tout, mais la victoire en coupe de France et en coupe Gambardella le même jour (2007)… C’est un truc qu’on ne peut pas imaginer. Je ne sais même pas si ça m’avait fait plaisir, ça m’a grillé. Mes neurones étaient épuisés le soir. J’avais envie d’être seul. Je suis allé voir plein de finales de coupe de France mais je n’étais pas descendu sur le terrain avec le président (rire). C’est le moment le plus fort. Toutes ces finales à Paris, avec 30 000 Franc-Comtois qui venaient à chaque fois. Quand on se fait battre en finale de la coupe de la Ligue contre Monaco (2003), il y a un mauvais climat dans l’équipe et je leur dis « On a appris, on est venu au Stade de France pour la première fois, on y retournera et on la gagnera. » C’est un truc que j’ai dit comme ça, mais à chaque tour qu’on passait, Pedretti disait « On va y aller. » On y est allé et on a gagné (contre Nantes, en 2004, victoire en coupe de la Ligue, 1-1, 5-4 tab.).
Il faudrait que je demande à ma femme, elle a une liste ! Je suis un peu colérique, mais moins dans le travail que dans la vie. Pour la qualité, je suis plutôt généreux. Même ma femme le dit !






















































