Bernard Canard : « Gueugnon aurait sa place en Ligue 2 »

Le président des Forgerons, partenaire depuis plus de 20 ans, revient sur le passé, l’histoire, les difficultés actuelles en National 3 et le lourd héritage de la gestion Vairelles. Le chef d’entreprise fustige aussi la réforme fédérale, qui vise à placer le foot dans les grandes villes au détriment des campagnes. Une erreur selon lui.

« Croire en nos rêves ». C’est la devise du FC Gueugnon. Une devise érigée en 2011 lorsque Bernard Canard, partenaire historique d’un club qui l’est encore plus, a pris la présidence de ce monument du football français. Bien entendu, l’on connaît mieux le proverbe « C’est en forgeant que l’on devient forgerons », mais finalement, ce n’est pas aussi simple que cela, encore moins en football où l’irrationalité est reine. Le FC Gueugnon est bien placé pour le savoir.

Certes le mot « rêve » peut surprendre dans cette petite bourgade de campagne d’à peine 7000 habitants, il ne faut cependant pas oublier que le football a permis à des milliers de gens d’oublier leur quotidien, de s’évader, de se retrouver, de partager des émotions que seul le foot est capable d’en procurer. Bref, de rêver. C’était lorsque le FC Gueugnon figurait dans le top 40 des clubs français, au niveau professionnel, et même une fois dans le top 20, en 1995-1996, lorsqu’il accueillait PSG, Auxerre, Bastia, Bordeaux, Lyon, Lens, Lille, Nantes, Rennes, Saint-Etienne, Strasbourg ou encore Monaco dans son stade Jean-Laville (15 000 places), monument d’une cité dont les forges ont fait la renommée. Cette saison-là, sa seule en Division 1, le FC Gueugnon, 18e sur 20, manqua le maintien pour un petit point !

La fin du foot dans les campagnes ?

Le président du FC Gueugnon, Bernard Canard.

Ce passé, qui n’est absolument pas lourd à porter dixit Bernard Canard, mais dont il faut bien comprendre qu’il est révolu tant les époques ont changé, le club ne le renie pas. Simplement, aujourd’hui, il y a une réalité. Plusieurs mêmes. D’ordre à la fois économique, sportive et … politique, comme l’explique le chef d’entreprise de 65 ans, qui voit la réforme opérée par la FFF comme une volonté de replacer le football dans les grandes villes ou à défaut dans les moyennes, au détriment des petites pour ne pas dire des villes de campagne.

Alors, est-ce la fin du foot rural et parfois champêtre ? Est-ce la fin du football de campagne ? Bernard Canard, à la tête de l’entreprise éponyme Canard-SEFIC – spécialisée dans la construction funéraire – ne le souhaite pas. Et entend résister et exister dans cette nouvelle carte de France, dessinée, par la force des choses, au gré de deux ans de refonte des championnats.

Le constat est simple : après plus de 40 ans de professionnalisme (dont 37 ans en Division 2), le FC Gueugnon, vainqueur de la coupe de la Ligue en 2000 face au PSG, passé également en National (de 2008 à 2011), évolue aujourd’hui – et pour la 11e saison de rang – en National 3, l’équivalent du 5e échelon, après sa descente aux enfers qui l’a conduit jusqu’en Division d’Honneur en 2011 (Régional 1), la faute à une liquidation judiciaire et une gestion désastreuse. Un triste et douloureux souvenir que Bernard Canard, partenaire à cette époque, a bien voulu évoquer dans cet entretien donné depuis son bureau, à Molinet, là où il réside, là où est implantée le siège de sa société, dans l’Allier, à seulement 2 kilomètres de Digoin et de la Saône-et-Loire ! « C’est vrai que j’habite dans l’Allier, en Auvergne – Rhône Alpes (il est également président du MEDEF de l’Allier), Molinet est à 2 km de la Saône-et-Loire, et donc à 2 km de la région Bourgogne – Franche Comté. Ici, on apprécie notre campagne ! »

Le lourd héritage Vairelles

Ce souvenir de 2011, il est toujours aussi difficile de s’en défaire. Et il porte un nom : Tony Vairelles. Mais l’ancien attaquant international n’est pas le seul responsable de cette faillite selon Bernard Canard, qui cite aussi le nom d’un ancien président, Jean-Philippe Demaël (2005 à 2008), dirigeant du groupe Arcelor Metal. Pour le natif de Paray-le-Monial, ce sont eux les fautifs. Les responsables de la chute des jaune et bleu, embourbés depuis la saison 2013-14 en National 3, sans avoir la certitude d’enchaîner la saison prochaine une douzième année consécutive à cet échelon.

Car les Forgerons sont en difficulté cette saison : étrillés 4 à 0 samedi dernier à Dijon, face à l’ASPTT, les hommes de l’ex-pro Philippe Correia, joueur emblématique du club dans les années 90 et 2000, sont en panne de résultat; 10es sur 14, ils sont en danger pour le maintien (l’article a été écrit avant la réception de Besançon). Et dans le département, ils ne sont pas les seuls dans ce cas : Louhans-Cuiseaux, club lui aussi historique, est encore moins bien loti (12e) tandis que le promu La Chapelle-de-Guinchay – vainqueur 1 à 0 dans le derby face à Gueugnon le mois dernier – ferme la marche (14e). Mais à chacun ses problèmes. Samedi 16 mars, les Jaune et Bleu n’auront qu’un seul mot à la bouche : gagner face au FC Besançon, à Jean-Laville, pour continuer à espérer. Et là ce n’est pas du rêve, mais bien la réalité.

Interview

Bernard Canard : « On ne veut pas une deuxième époque Vairelles »

Président, pouvez-vous revenir sur votre engagement et votre attachement avec le FC Gueugnon ?
Je suis partenaire depuis 2002-2003 et au moment de la liquidation du club en 2011, il ne restait qu’une petite dizaine de partenaires qui soutenaient encore le club. J’étais un des derniers fidèles. Les différentes décisions, les très mauvaises décisions de l’époque Vairelles, et des différents présidents qui m’ont précédé, ont été la cause de cette liquidation. Sans cela, le club pourrait toujours être en Ligue 2 mais il y a eu certains choix faits à l’époque qui ont conduit à la chute. Certaines anciennes gloires du club souhaitaient que le club reparte et j’ai alors été sollicité pour prendre la présidence : mes multiples activités, dont celle de chef d’entreprise, m’empêchaient d’accepter mais finalement je l’ai fait, et je n’ai pas de regret aujourd’hui parce que je suis bien entouré. Voilà, ce sont les anciens du club qui m’ont poussé à occuper la présidence.

Avez-vous joué dans votre jeunesse et d’où vient cet amour pour les Forgerons ?
J’ai joué comme tout le monde mais sans plus ! Ce sont des souvenirs de jeunesse ! Et quand j’étais jeune, je suivais Gueugnon, j’allais voir les matchs en Division 2 et j’ai notamment ce souvenir en 8e de finale de la coupe de France, en 1978-79, avec l’un des matchs historiques du FC Gueugnon qui élimine le grand Saint-Etienne, en gagnant 3 à 0 à Jean-Laville avant de perdre 2 à 0 Geoffroy Guichard au match retour !

Lors de la dernière saison du club avant la liquidation judiciaire, en 2011, en National, alliez-vous au stade ?
Oui, j’étais partenaire, j’allais voir tous les matchs à domicile malgré les aléas du club à l’époque.

« La première erreur, c’est de ne pas avoir gardé Zvunka »

Vous parliez de mauvaises décisions, mais lesquelles ?
Je pense que tout est parti de l’époque où le club était encore en Ligue 2. Il y a eu un licenciement en 2007, tout est parti de là, quand le président Jean-Philippe Demaël n’a pas conservé l’entraîneur Victor Zvunka, qui nous avait maintenus deux ans de suite. Le président Demaël gérait le club à distance (depuis le Brésil), on était encore dans une époque où les Forges nous soutenaient, et il a fait confiance à des gens en interne qui l’ont mal conseillé. C’est ça qui a entraîné le licenciement de Victor Zvunka. Je faisais partie des partenaires qui ne souhaitaient pas la révolution, je n’ai pas soutenu cette décision, mais, comme d’autres, on aurait dû monter au créneau, certainement, mais voilà, ce sont des très mauvais choix… Après, Tony Vairelles a récupéré le club et a « fini le travail » pour en arriver à la liquidation. Personnellement, je n’ai pas participé au choix de la venue de Tony Vairelles, qui est arrivé avec un projet qui n’a pas pu aboutir et a entraîné le club à la liquidation.

On sent chez vous une pointe de regret…
Oui, incontestablement, parce qu’on sait maintenant comme c’est difficile de remonter après être descendu. A l’époque, les droits TV représentaient les 3/4 du budget du FC Gueugnon, un club qui vivait bien, qui était bien géré, qui avait un passé et qui avait trouvé sa place en Ligue 2 depuis très longtemps. Malgré les réserves financières du club, on s’est aperçu qu’une descente en National, pour un club comme Gueugnon, où le vivier économique est plus compliqué qu’ailleurs, avec la perte des droits TV, ne permettaient pas de remonter dans les deux ans. On voit bien encore aujourd’hui, pour un club qui descend en National, que c’est extrêmement compliqué de remonter. Les grands clubs s’en sortent, mais pour les petits clubs comme nous, et je dis ça sans que cela ne soit péjoratif, il fallait remonter tout de suite. Et aujourd’hui, on est en National 3. On n’arrivera jamais à retrouver la Ligue 2 seul dans notre coin, sans le soutien très fort de partenaires nationaux.

Vairelles, c’est un nom tabou à Gueugnon ?
Oui, je crois que Tony Vairelles est rayé de la carte. C’est un mauvais souvenir à Gueugnon et c’est lui qui a été décisionnaire, qui a entraîné la chute du club. Bien sûr, lui vous dira peut-être que la mairie, le Département, la Région, n’ont pas tenu leurs engagements, et du coup lui ne les a pas tenus non plus parce qu’eux ne les ont pas tenus, je n’en sais rien, mais ce qui est sûr, c’est que c’est sous la présidence de son papa, de la famille Vairelles, que le club a été mis en liquidation. Il ne serait pas le bienvenu aujourd’hui à Gueugnon. C’est pour ça que l’on est très attentif à certains appels du pied que l’on peut avoir, parce qu’on a un stade magnifique, un stade de Ligue 1, qui sert de repli en cas de suspension d’autres stades de L1, de L2 ou en cas de non conformité. On accueille parfois des matchs professionnels, et d’ailleurs, le 1er avril, on va avoir un bel événement avec un match de gala caritatif au profit de l’Unicef.

« On a régulièrement des sollicitations d’investisseurs »

Vous laissez entendre que le FC Gueugnon fait l’objet de convoitises…
On a régulièrement des sollicitations d’investisseurs, mais que je ne trouve pas très sérieux. On en a encore eu un il n’y a pas très longtemps, à qui on a donné une fin de non recevoir car on a considéré que cela n’entrait pas dans l’objectif du club. On ne veut pas une deuxième époque Vairelles. Si des investisseurs veulent venir, je suis, bien sûr, prêt à laisser la présidence du jour au lendemain si ce sont vraiment des gens extrêmement sérieux et qui apportent des moyens pour que le FC Gueugnon puisse grandir. C’est sans état d’âme que je laisserai ma place mais à ce jour, les différents projets proposés ne correspondent pas du tout à nos attentes.

Quelle affluence faites-vous aujourd’hui en N3 ?
Pour le niveau, on a une belle affluence, on tourne à 600 ou 700 spectateurs de moyenne, pour une ville de 7000 habitants, c’est pas mal. On a un groupe d’Ultras qui suit le club en déplacement, c’est rare à ce niveau et c’est une de nos particularités. C’est l’histoire qui nous suit ! On a un public fidèle. On doit être aussi près de 200 partenaires privés ou public, là où on était 7 ou 8 en 2011… Il y a même plus de partenaires aujourd’hui qu’il n’y en avait en Ligue 2. L’attrait est toujours présent, parce que Gueugnon est un nom dans le football, qui a laissé une trace, ça parle dans toute la France. Maintenant, ce côté attrayant a ses limites car le National 3, ce n’est ni le National ni la Ligue 2. On sait que si on veut être porteur et avoir un peu plus de public, il faut jouer les premiers rôles. On multiplierait par 2 l’affluence rien que par le fait de jouer les premiers rôles.

« On est dans une autre époque »

Ressasser le passé, c’est quelque chose qui vous agace ?
Non, ça ne m’agace absolument pas. Ce qui m’agacerait, ce serait d’entendre dire « Nous, c’était comme ça, on faisait comme ça, il faudrait faire comme ça, parce qu’on faisait comme ça… » J’ai la chance d’être entouré d’anciens qui font justement partie de ce passé et je peux vous dire que c’est du plaisir et du bonheur de les avoir avec nous. Ils représentent un fort soutien et quand ils nous parlent de ce passé, on ne peut pas l’occulter. Bien sûr qu’on vit dans le présent et non pas dans le passé, mais le passé du FC Gueugnon, c’est une vraie histoire. Mais tout le monde a pris conscience, même les anciens, qu’aujourd’hui, le passé était le passé, qu’on doit s’en servir, ne pas l’oublier, mais que malheureusement aujourd’hui, on est dans une autre époque. Les difficultés auxquelles nous sommes confrontés ne sont pas les mêmes que lorsque Gueugnon était en Ligue 2, parce qu’on ne parle pas de la même chose. Mais ce sont des gens raisonnés et raisonnables, qui sont d’un grand soutien pour moi.

Si ce n’est pas indiscret, quel est le budget de fonctionnement du club et celui alloué à l’équipe de N3 ?
Le budget consacré à la N3, c’est-à-dire essentiellement la masse salariale, représente entre 1/3 et la moitié du budget, c’est-à-dire entre 350 000 et 400 000 euros, pour un budget global d’un peu moins d’un million. On est dans la moyenne, mais on met aussi un budget dans nos équipes de jeunes, dans nos éducateurs, et là c’est une vraie progression; nos équipes de jeunes sont toutes au niveau « Régional », on n’a pas d’équipes jeunes en National, et on a besoin d’encadrement, d’entraîneurs, d’éducateurs, ce qui demande des moyens. On espère, d’ici quelque temps, voir des jeunes de notre région venir frapper à la porte de l’équipe fanion. Cet investissement dans la jeunesse, c’est une obligation pour des clubs et des villes comme Gueugnon.

« On a mésestimé cette refonte des championnats »

Depuis deux saisons, les résultats de l’équipe de N3 sont compliqués : une descente en Régional 1 serait-elle une catastrophe ?
Ce serait une mauvaise chose mais on va tout faire pour que l’on ne descende pas. La période Covid nous a fait mal. Elle est tombée à un moment où nous étions très ambitieux, et alors que l’on était sur des bonnes positions, 2e et 3e, les championnats ne se sont pas terminés à deux reprises en 2020 et en 2021… On avait de quoi être ambitieux sportivement, mais là, depuis 2 ans, on s’est aperçu d’une chose : on a mésestimé cette refonte des championnats. Déjà, l’an passé, ça avait été compliqué déjà (le club a terminé 9e sur 14). La refonte a durci très sérieusement la compétition et augmenté le niveau, selon le souhait de nos dirigeants à la FFF, ce qui va laisser sur le carreau plein de clubs, et ce à tous les échelons. Je pense que des clubs de National et de N2 qui vont descendre ne repartiront pas, des clubs de N3 seront aussi en difficulté s’ils descendent… Il faut bien avoir conscience que le National 3 de l’an prochain sera le National 2 d’il y a 2 ou 3 ans en arrière. Que l’on est sur un championnat différent, avec des clubs comme Rumilly, dans notre poule, qui ont d’autres moyens. Il y a une logique financière de plus en plus pesante. On a quand même des clubs qui sont en moins bonnes positions que nous dans ce championnat. C’est une obligation de se maintenir parce qu’en cas de descente, remonter serait encore plus compliqué. J’ai confiance au groupe actuel pour atteindre cet objectif. Il nous reste 8 matchs pour éviter la descente en Régional 1, niveau où évolue notre équipe Espoirs (équipe B), et où il y a un vrai vivier.

La Une du JSL en 2022 pour les 20 ans de la création des Ultras Gueugnon.

Plus généralement, le football est en souffrance dans le 71, on le voit notamment avec Louhans, qui est derrière vous au classement, Montceau, qui est descendu en R1, ou encore Mâcon, qui a du mal en N2…
C’est exactement le bilan que je faisais la semaine dernière avec La Chapelle-de-Guinché, qui est montée en National 3 et qui souffre beaucoup aussi (le promu est dernier), avec Cuiseaux qui, pour des raisons assez difficiles à comprendre, est aussi en difficulté, comme nous. Avec Mâcon aussi, mais qui est en train de se redresser… Alors, est-ce une particularité de la Saône-et-Loire ?Je ne sais pas, mais c’est un constat. Peut-être que les clubs du 71 manquent de moyens, d’attractivité. Peut-être que nos clubs qui sont en campagne n’ont pas d’attrait pour certains joueurs, qu’ils n’arrivent pas à attirer certains joueurs qu’ils souhaiteraient faire venir.

Le constat est le même pour l’Allier, où il n’y a presque plus de clubs au niveau « National », à part Moulins-Yzeure en National 3. Est-ce que ce n’est pas finalement la volonté de nos dirigeants, de faire que le football ne se joue que dans des grandes villes ou dans des villes moyennes, en tout cas, nous on le regrette amèrement. Nos clubs ont besoin de créer des événements sportifs, d’être attrayants. Si aujourd’hui dans nos campagnes on nous supprime nos clubs de haut niveau, que cela soit en football ou dans d’autres disciplines, pour les mettre dans les villes moyennes ou grandes, alors on se trompe complètement d’objectif, surtout si on veut attirer de la jeunesse et des familles. Cette refonte fédérale doit certainement avoir une raison, mais si cette raison est celle-là, c’est-à-dire avoir uniquement des clubs et du foot là où il y a de la population, alors on se trompe complètement.

« On a une vraie raison d’exister »

Et si Gueugnon ne faisait tout simplement pas partie de ce nouveau football, ne suivait pas son évolution et n’avait plus sa place à cause de son image de « club campagne » ?
Alors on va essayer encore d’en faire partie et on va le crier haut et fort ! Il faudra que des clubs comme nous, comme Cuiseaux, comme Montceau, comme Mâcon, comme d’autres, même si Mâcon a une population autrement plus importante, crient afin de dire que l’on veut exister et que l’on a une vraie raison d’exister.

Regrouper les forces vives, vous y avez pensé ?
Oui, cela a déjà été évoqué. J’ai essayé de le faire il y a 6 ou 7 ans, et je sais qu’avant, il y a eu plusieurs tentatives avec Montceau, distant de 30 kilomètres. Sous ma présidence, je souhaitais créer un club Charollais autour de Paray-le-Monial, Digoin, Charolles et Gueugnon, mais ça ne s’est pas fait pour des histoires de clocher… Je souhaitais commencer avec par des équipes de jeunes mais ça a capoté, pour différentes raisons. Ensuite j’ai voulu le faire avec Montceau : les maires étaient pour, certains partenaires étaient contre, des Ultras étaient opposés… En fait, il n’y avait pas suffisamment l’unanimité pour le faire et je n’avais pas envie de « me prendre la tête » : ça doit se faire naturellement ou pas; ça se fera peut-être un jour, je le souhaite, mais je ne serai plus président, car je ne veux pas dépenser mon énergie là-dedans. Je le regrette parce que s’il y a certainement du potentiel, il n’y a pas la volonté ni l’unanimité, alors qu’il y a le soutien. Les discussions se sont malheureusement arrêtées assez vite.

Et un rapprochement avec Louhans-Cuiseaux ?
Non. Là, c’est la distance qui nous freine. On est à 110 km et à 1h30 de voiture, c’est beaucoup pour le compte. Si Cuiseaux était à la place de Montceau, plus près, il y aurait peut-être une ouverture pour créer une entente, parce qu’on a eu plus de discussion avec Cuiseaux que l’on n’a pu en avoir avec les clubs voisins de Gueugnon, bizarrement…

C’est marrant, vous dîtes toujours « Cuiseaux »… et pas « Louhans » !
(Rires) Que Cuiseaux-Louhans m’excuse (rires), je suis resté aux années 70 alors, ça doit être ça !

« On est incapable en l’état actuel des choses de revenir en L2 »

La place de Gueugnon dans le foot aujourd’hui, selon vous, elle est où ?
Grace à nos infrastructures, on serait un petit Auxerre… Le club de Gueugnon aurait sa place en Ligue 2 aujourd’hui de par ses structures, avec un stade en capacité de recevoir des matches de Ligue 2. Le passé étant ce qu’il est, si certaines décisions n’avaient pas été prises à un moment donné, peut-être, je dis bien peut-être, que le club serait toujours en Ligue 2, même si depuis 15 ans, le football a beaucoup évolué. Mais Gueugnon a quand même 40 ans d’histoire, essentiellement en D2 et en Ligue 2 : sa place, sportivement, pourrait être là mais on est aussi conscient qu’en l’état actuel des choses, on est incapable de revenir à ce niveau-là.

C’est vrai que ce stade immense dénote dans le paysage à Gueugnon…
Quand on parlait de campagne tout à l’heure avec Molinet, voilà, Gueugnon, c’est une petit ville de campagne, ce n’est pas péjoratif de dire ça. Le stade Jean-Laville, qui appartient à la municipalité, c’est l’histoire du club, mais on a aussi nos terrains d’entraînement, dont on est propriétaire, et ça aussi, c’est un boulet que l’on traîne depuis 2011. On est obligé d’entretenir nos 7 terrains d’entraînement, et cela a un coût. Cela fait partie de l’héritage de la période 2011 : on n’a jamais pu trouver une solution, mais là, justement, on est peut-être en train de le faire en ce moment…

Philippe Correia, le coach de l’équipe de N3.

Un mot sur la devise du club « Croire en nos rêves »…
C’était quand on croyait à la montée en National 2, parce que j’ai toujours pensé que pour un club comme le nôtre, c’était possible. On a un vrai soutien populaire, un vrai soutien des partenaires, des différentes collectivités, qui ont envie de voir ce club monter. On a la chance d’avoir aussi le Département qui a augmenté ses subventions, et je tiens à le remercier pour ça, que cela soit en foot ou dans d’autres disciplines, car il est conscient de nos difficultés.

Compte tenu de votre métier (l’entreprise Canard fabrique des cercueils), on aurait pu penser que la devise puisse être « Le malheur des uns fait le bonheur des autres », surtout en période de Covid…
Malheureusement, on est dans un métier qui est ce qu’il est, mais pour mon entreprise, 100 % familiale avec mon frère, mon fils mes neveux, mon épouse, ma belle soeur, ma belle fille, la Covid a été extrêmement compliquée à vivre : c’était une mauvaise et sale période, même si l’activité avait été très forte pour l’entreprise. Mais ce ne sont pas des souvenirs sur lesquels on a envie de revenir… On était une des régions les plus impactées, avec des chiffres qui faisaient peur. Actuellement, on a une activité extrêmement forte, qui n’est pas liée au Covid, parce qu’on n’a pas besoin de ça pour faire que nos entreprises fonctionnent.

Lundi 1er avril 2024, à 12h, match au profit de l’UNICEF, au stade Jean-Laville. En présence de stars du foot, d’artistes, de personnalités… Tarifs : 5, 10 et 15 euros. 

Plus d’infos, billetterie et réservations sur :

https://www.fcgueugnon.fr/site/unicef-officiel-un-match-caritatif-unicef-au-stade-jean-laville/7570

Lire aussi « René Franquemagne, le monument de Louhans-Cuiseaux » :

https://13heuresfoot.fr/actualites/rene-franquemagne-le-monument-de-louhans-cuiseaux/

 

  • Texte : Anthony BOYER
  • Mail : aboyer@13heuresfoot.fr / Twitter :  @BOYERANTHONY06
  • Photos : FC Gueugnon (et Ultras Gueugnon).
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