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William Prunier (Bourges Foot 18) : « Moi, je suis sans filtre ! »

Le nouvel entraîneur de Bourges (N2), qui revendique son franc-parler, retrace son parcours d’entraîneur, construit sur les terrains amateurs. Pour autant, à 55 ans, il n’a pas tiré un trait sur le monde pro et ne cache plus son envie d’aller, un jour, voir plus haut.

National, National 2, National 3, Division d’Honneur, ces divisions, William Prunier les connaît par coeur, pour les avoir écumées depuis plus de 15 ans maintenant et sa toute première expérience sur le banc, à l’AS Cannes, en 2007, où il s’est assis dans le rôle d’adjoint aux côtés de son ami Stéphane Paille, ancien international comme lui.

Tout le monde connaît William Prunier le joueur : Auxerre, Marseille, Bordeaux, Manchester United, Montpellier, Naples, Toulouse, pour ne citer que ces clubs-là… Quelle carrière !

Mais on connaît moins la carrière de coach de l’ancien défenseur central, devenu international (de 1989 à 1992), appelé par Michel Platini après avoir figuré dans toutes les sélections de jeunes et également en Espoirs.

Nommé à Bourges Foot 18 fin octobre dernier, William Prunier a essentiellement construit sa carrière de coach dans les divisions amateurs. A 55 ans, il ne cache pas ses objectifs aujourd’hui : un maintien en National 2 avec son nouveau club (il a déjà bien redressé la barre depuis son arrivée), et pourquoi pas enfin passer son diplôme – le BEPF – qui lui permettrait d’entraîner un peu plus haut ! Pour 13heuresfoot, il revient sur ses expériences de coach, son métier, ses difficultés, ses attentes, son style, son caractère.

AS Cannes (National, 2007-2008, adjoint, National)

C’est vraiment là-bas que j’ai fait mes débuts d’entraîneur, je venais de passer mes diplômes et Stéphane Paille, un ami, malheureusement décédé aujourd’hui, m’a proposé d’être son adjoint. Sans hésité, j’ai accepté, et mon aventure a commencé comme numéro 2 ! On a eu de bons résultats au début, mais au bout de 6 ou 7 mois c’est devenu plus compliqué, on a fait des faux pas dont un revers 4 à 0 à Tours (le 7 mars 2008, journée 27), qui a été fatal à Stéphane. Comme j’étais arrivé avec lui, par solidarité, je suis parti.

Et c’est Patrice Carteron, qui était directeur sportif, qui l’a remplacé. Pourtant, le club voulait me conserver, mais je ne pouvais pas rester, par respect pour Stéphane, par solidarité.

Je peux dire que j’ai appris à ses côtés. Il avait déjà une expérience d’entraîneur, il avait entraîné à Besançon en D2 et en National, et aussi Angers (National), et d’autres équipes; d’ailleurs, après Cannes, il a rebondi à Evian-Thonon-Gaillard, et m’a proposé d’être son adjoint, mais je n’ai pas senti le truc… De là, j’ai fait ma route tout seul, et j’ai démarré en Division d’Honneur comme numéro 1 à Cugnaux, près de Toulouse. Une super aventure !

Le passage de National en DH, à Cugnaux (2010-2011)

Non, ça ne m’a pas posé de problème d’aller en DH. J’avais besoin de voir ce qui se faisait en dessous, je voulais apprendre le métier d’entraîneur, d’ailleurs, je ne voulais pas entraîner au départ ! J’ai accepté ce poste par passion et par plaisir. Cugnaux avait un petit budget, venait de descendre de CFA2, le président voulait stabiliser le club, n’avait plus beaucoup de moyens. On a fait une bonne saison, tantôt leader, tantôt 2e, on se tirait la bourre avec Muret, et on a fini 2e. Là, j’ai été contacté par Colomiers, un autre club de la banlieue toulousaine.

Colomiers (National 2, 2011-2014)

En signant en N2 à Colomiers, près de Toulouse, je passais un premier cap. Je faisais un grand pas en avant. Je m’étais engagé pour 3 ans et j’ai fait 3 ans. La première année, l’objectif était de se maintenir, il fallait reconstruire, et en plus, les installations sont arrivées, la commune a injecté beaucoup d’argent dans un nouveau complexe sportif. Après ça, on a eu de bonnes conditions de travail. On a terminé 4e la première année et « malheureusement » pour le club, on a fini champion de N2 la saison suivante (rires), on est donc monté en National !

Là, avec l’un des plus petits budgets du championnat, et avec un peu de chance, on se maintient, car l’équipe, 15e sur 18 (39 points, à 1 point de Boulogne, premier non-relégable), a bénéficié du retrait de Carquefou, qui a décidé de ne pas reparti, pour se maintenir. Je me souviens aussi que Strasbourg avait terminé derrière nous mais avait également été repêché. J’étais en fin de contrat, je voulais voir autre chose. Je devais aller au Poiré-sur-Vie, en National, et finalement, il m’est tombé du ciel Marseille-Consolat.

Marseille-Consolat (National, 2014-2015)

Consolat venait de monter en National, et j’y suis allé ! Me voilà dans le XVe arrondissement de Marseille, dans un club en pleine construction, avec un président, Jean-Luc Mingallon, très passionné, qui aime beaucoup son club. Cela a été « très très » compliqué, je ne vais pas le cacher, et à tous les niveaux, joueurs, structures, tout ! Je suis resté quatre mois seulement. En accord avec le président, on a stoppé la collaboration. On n’avait plus les mêmes idées sportivement.

Montpellier (National 3 puis National 2, équipe B, 2015-2017)

Après Consolat, je ne fais rien jusqu’en mai et là, Laurent Nicollin, el fils de Loulou, m’appelle. Il veut que je m’occupe de la réserve, qui évolue en National 3. Je le rencontre le lendemain de son appel, et ça matche ! Je connaissais le club, car j’avais joué à Montpellier. J’avais rencontré aussi Loulou, Bruno Carotti, le directeur sportif, avec qui j’avais joué, et aussi Henri Stambouli, le directeur du centre de formation, que j’avais connu à l’OM quand il était entraîneur des gardiens. J’ai signé 2 ans à Montpellier. Et voilà que je me retrouve avec une équipe réserve professionnelle, très structurée. C’est un nouveau métier en quelque sorte, c’est très différent de ce que l’on fait en amateur. Là, j’avais Henri au-dessus de moi, qui me dirigeait, m’aidait, me conseillait. J’ai découvert une palette différente, vraiment intéressante. On fait de la formation, on apprend des choses aux joueurs.

Aujourd’hui, vous diriez que vous préférez exercer chez les seniors ou chez les jeunes ?

(Il hésite) Aujourd’hui, je préfère apporter mon expérience dans un club amateurs seniors, on verra demain ! Mais ça me plait énormément. Je veux donner ce que l’on m’a donné à l’époque. A Montpellier, on est monté en National 2, et à la fin de ma deuxième saison de contrat, j’aurais pu prolonger, mais… On me demande souvent pourquoi je ne retourne pas dans le monde professionnel, mais je n’ai pas le diplôme (BEPF), et je suis très bien comme ça dans mon métier.

J’essaie de transmettre ce que j’ai connu quand j’étais joueur, à des joueurs amateurs qui ont un besoin. A Montpellier, ce qui était différent, c’est qu’il fallait gérer les descentes des joueurs professionnels, et aussi celles des jeunes qui descendaient de N2 en U19, c’était très difficile, compliqué.

Et je préfère quand même que cela soit moi qui prenne les décisions, car quand vous êtes dans la formation, vous n’avez jamais la même équipe d’un week-end à l’autre, il faut sans cesse s’adapter. Mais attention, ça s’est bien passé à Montpellier, avec les entraîneurs que j’ai connus, Rolland (Courbis), Frédéric (Hantz) et Jean-Louis (Gasset). J’ai appris aussi avec eux. Sans oublier le côté très structuré du club, à la fois très familial et très pro. Mais le management n’est pas le même qu’avec des seniors amateurs.

Toulon (National 2, 2017-2018)

Je suis contacté par Jean-Marc Ferreri, le directeur sportif, et le président Claude Joye. Je les rencontre, le projet est de monter en National. Ils pensaient que j’allais refuser le poste parce qu’il ne me proposait qu’un an de contrat, mais j’ai accepté. Ils aimaient mon profil, je venais de monter avec Colomiers et avec la réserve de Montpellier, c’était un beau défi, malheureusement, on a terminé 1er ex-aequo avec Marignane, on n’est pas monté au goal average ! Vous vous rendez-compte ? Au goal-average !

Le président Joye etait très proche de son équipe, parfois trop, il le sait, je lui ai dit en face, il a beaucoup d’idées, et beaucoup d’idées d’entraîneur (sourire), alors, on a mis les choses au point rapidement. On a terminé avec la meilleure attaque et la meilleure défense, mais on n’est pas monté. C’était une grosse déception, surtout dans un tel club, avec un tel public, avec des dirigeants qui ont cru en moi, mais j’ai ma part de responsabilité, j’ai fait des erreurs aussi, pas les bons choix de temps en temps… Mais même en cas d’accession, je ne serais pas resté. Les joueurs ont tout fait pour que je reste… Finalement, Toulon est monté la saison suivante, avec Fabien (Pujo), qui est aujourd’hui dans ma poule, à la tête de GOAL FC.

Je sais aujourd’hui que Claude Joye a apprécié la saison qu’il a passé avec moi, il l’a dit. Moi aussi, j’ai passé une bonne année, avec un public extraordinaire et une ferveur rare à ce niveau là, en N2. Mais, je lui ai dit, avec moi, ça ne se fait pas comme ça : dans un club, le président préside et l’entraineur entraîne.

Canet-en-Roussillon (National 3, 2018-2020)

Après Toulon, là, je me cherche un peu, je prends du recul. Et puis le club de Canet-en-Roussillon (N3), près de Perpignan, m’appelle. Je suis un peu réticent au départ. Mais le club a grosses ambitions et ses deux présidents, deux vrais catalans, sont ambitieux : ils me persuadent de venir et me font changer d’avis.

Il ne faut pas se le cacher, il y avait beaucoup de moyens pour un club de National 3. Ils ne m’ont pas mis de pression mais m’ont dit qu’ils aimeraient bien monter en National 2 dans les deux ans. Ils m’ont laissé travailler, on a des mis des choses en place ensemble, on a fini 4e la première saison, et celle d’après, on a bâti une équipe pour monter en N2, et on y est parvenu, même s’il y a eu la Covid : quand les championnats se sont arrêtés, en mars 2020, on était leader avec 9 points d’avance tout de même sur Balma.

Mais là, les deux présidents me disent qu’ils vont prendre du recul mais qu’ils restent partenaires. J’ai rencontré les nouveaux présidents, ça s’est bien passé, mais en fait, je ne pouvais pas rester, car ils voulaient me garder, mais en même temps, je savais qu’ils avaient contacté d’autres coachs, et ça m’a gêné. Alors j’ai décliné.

Le Mans (2020-2021, National, adjoint)

Après Canet-en-Roussillon, j’ai Le Mans qui cherche un adjoint pour Cris, l’entraîneur, et là encore, je me suis dit, « ça va être compliqué », mais le président Thierry Gomez m’a convaincu, et Cris, qui sortait juste de son expérience à Goal FC, avait besoin d’un adjoint avec un peu d’expérience. Je me suis donc engagé. Je ne connaissais pas Cris, je l’avais juste rencontré à Lyon pour un entretien qui n’avait pas duré longtemps, une heure je crois, et il a validé ma venue. Mais aujourd’hui encore, je me demande comment ils ont pensé à moi… J’ai été surpris qu’il me choisisse.

Le Mans, c’est un club qui a le statu pro, très structuré, avec un stade magnifique, un centre d’entraînement top même s’il a un peu vieilli. Tout était mis en place pour remonter en Ligue 2; ça s’est bien passé les premiers mois, j’étais à l’écoute… Cris était arrivé avec son préparateur physique, son entraîneur des gardiens, il y a eu un analyste vidéo aussi qui est arrivé, donc, quelque part, j’ai eu l’impression d’être un peu la pièce rapportée. Et une fois qu’il était bien installé, il a pris du recul par rapport à moi, on échangeait moins, j’ai eu du mal à trouver ma place dans le staff, on n’avait pas les même idées sur pas mal de choses. Dans un staff, pour être adjoint, il faut bien s’entendre et bien connaître la personne. On le voit de plus en plus au haut niveau, c’est pour ça que les mecs choisissent leurs adjoints, souvent des amis. Je le comprends, car j’ai eu la possibilité d’entraîner avec des amis qui sont à un certain niveau, ça ne s’est pas fait, OK, mais ce sont des amis, et avec eux, je sais que ça peut matcher, je sais qu’on pourrait travailler ensemble.

Au Mans, à partir de Noël, j’ai senti moins de confiance envers moi, avec Cris, on échangeait moins, je subissais la situation, j’encaissais, alors que ce n’est pas mon habitude… Et à un moment, il a fallu que je discute avec lui, on en a parlé, mais Cris m’a dit, « non, tout va bien »… En fait, ça n’a plus du tout matché, il faut être clair, et ça s’est peut-être même ressenti dans les résultats. On n’avait pas les mêmes idées. Le président a voulu recoller les morceaux mais je lui ai dit que ce n’était pas possible. Il a voulu me garder, même à un autre poste, mais c’était impossible. J’ai demandé à partir, et d’ailleurs, je le remercie encore, car Le Mans vient de me prêter gratuitement un joueur dans mon nouveau club, à Bourges Foot 18, en N2, donc quelque part, je me dis que finalement, j’ai laissé une bonne trace, une bonne image au Mans. C’était une belle expérience quand même.

Bourges Foot (N2, depuis le 1er novembre 2022)

J’étais en contact très avancé avec Chartres et son président Gérard Soler pour remplacer Jean-Pierre Papin, en partance pour l’OM, et Bourges est arrivé, s’est incrusté ! J’ai pris mes fonctions ici le 1er novembre.

J’arrive à ce moment-là dans un club qui a de grosses ambitions sportives mais qui est en grande difficulté en championnat, où il est dernier de sa poule. Dans leur recrutement, ils se sont trompés, je m’en suis aperçu, et je leur ai dit.

L’objectif est de se maintenir du coup. C’est un challenge très difficile à relever, mais je vais tenter l’aventure, pour sauver le club; aller à Chartres, cela aurait peut-être été la facilité, je ne sais pas, et finalement, je vois qu’ils sont aussi en grande difficulté…

Mais Bourges a une histoire, un vécu en Division 2, même si ça remonte, il y a aussi un beau stade, c’est structuré. Le club est issu de la fusion de deux autres clubs (Bourges Foot et Bourges 18, qui évoluaient tous deux en N2 en 2020-21, ont fusionné à l’intersaison 2021). Les installations sont convenables. Il y a tout pour bien travailler.

C’est la première fois de ma carrière que je prends un club en cours de saison. J’ai pris mes fonctions le 1er novembre. C’est donc mon 3e mois !

On a réussi à se qualifier pour les 32es de finale de la coupe de France (élimination aux tirs au but à Chamalières), j’en suis à 10 matchs de championnat (4 victoires, 3 nuls et 3 défaites, 13e sur 16), on a réussi à ne pas être décroché du peloton des équipes qui sont dans le bon wagon du maintien (le 6e est à seulement… 2 points !!!).

A mon arrivée, j’ai demandé à changer le staff, afin de m’appuyer sur des gens du cru, qui connaissent le club. On bosse beaucoup, d’ailleurs, après mon entretien avec vous, je retourne au stade pour travailler. Parce que pour moi, il n’y a que ça, le travail : la chance, je dis toujours que ça n’existe pas, sauf quand on travaille !

Cheikh Sylla, président de Bourges Foot 18.

J’ai un groupe de 21 joueurs, ils ne font que du football, ils sont salariés du club. J’ai instauré des choses, comme la cryothérapie. On a des séances à 10h ou à 15h30. On a de bonnes conditions.

Maintenir le club en National 2 est important pour moi. On me demande souvent si on va y arriver, mais je n’ai pas la réponse ! En arrivant en cours de saison, comme ça, c’est compliqué.

On a quand même fait match nul aux Herbiers (3-3) et aussi à Bergerac (0-0), on a eu des résultats pas trop mal par rapport à notre objectif de maintien, et là, demain (samedi 11 février), après avoir gagné 1 à 0 chez un concurrent direct, Romorantin, on reçoit Trélissac, un autre concurrent direct, qui est 2 points devant nous. Je remercie encore mes dirigeants, mon directeur sportif et mon président Cheikh Sylla, qui m’ont donné l’opportunité de recruter un gardien, un milieu et deux joueurs offensifs, pour avoir de meilleurs résultats.

Le National 2

J’ai connu le sud, le sud-ouest, un peu le nord-ouest, mais là, avec la réforme des championnats, les matchs sont tendus, à la fois sur le terrain et dans les tribunes. Les coachs sont tous nerveux, parce que la demande de résultats est forte. Regardez le nombre d’entraîneurs qui ont été licenciés, c’est impressionnant ! Les présidents sont terriblement sous pression, à cause de l’obligation de résultats. C’est très dur. C’est pour cela que moi, j’essaie d’amener de la sérénité, que l’on reste dans notre bulle.

Qui va monter en National dans votre poule D ?

On a perdu chez nous 2 à 0 contre GOAL FC, qui est leader, et pourtant, c’est l’équipe qu’on a le plus « bougé », ils ont une réussite énorme. Je vois bien Bergerac cette saison. On vient de faire match nul 0-0 chez eux, mais ils ont beaucoup de joueurs d’expérience, sans oublier Les Herbiers, on a aussi fait nul chez eux (3-3). Un des trois clubs va monter. Attention, Goal FC a un peu plus d’expérience sur le banc avec Fabien (Pujo), tandis qu’à Bergerac, il est plus jeune (Erwan Lannuzel).

La touche et le style Prunier

Le stade Jacques-Rimbault, à Bourges.

Je suis un entraîneur travailleur et exigeant. Déjà, je suis exigeant avec moi-même ! Je suis très proche de mes joueurs, parfois je suis dur mais juste. Je les aime. Ce sont comme mes gosses. Je leur répète souvent : si je suis là, c’est pour vous ! C’est pour eux que je fais tout ça, que je suis là, pour leur apprendre, leur apporter. Moi, j’ai fait ma carrière de joueur, j’ai donné déjà. Et ça fait 15 ans que j’entraîne. Je suis là pour les aider. J’ai envie qu’on réussisse ensemble. Tout ça, je leur ai dit lors de causeries.

Quand j’entraînais au centre de formation à Montpellier, on me parlait du Barça, ça me rendait dingue ! Non mais attendez, y’a qu’une équipe qui peut jouer comme Barcelone, c’est Manchester City, avec le même entraîneur, Guardiola !

Alors oui, bien sûr que j’ai envie de voir mon équipe jouer au ballon, parce que c’est notre culture, en France, mais avec une rigueur supplémentaire. J’ai envie d’avoir une équipe rigoureuse, qui sache jouer vers l’avant, pas vers l’arrière. Je suis allé voir des matchs quand j’étais sans club, en septembre et en octobre, à tous les échelons, et j’entends les gens dans les tribunes, je m’inspire de ce qu’ils disent, de leurs commentaires; ils attendent du jeu vers l’avant, ils veulent des ballons qui passent devant les buts, un peu comme ça s est passé mercredi soir lors du match OM – PSG en coupe. En France, on veut du jeu, du jeu, de la verticalité en permanence, pas beaucoup de jeu en arrière. Voilà, je cherche un peu ce style, mais attendez, on joue le maintien hein, c’est pas simple, ce n’est pas comme si on était en haut de tableau.

Un modèle d’entraîneur ?

Mourinho ! Pour moi, c’est le seul entraîneur qui aurait pu gagner la Ligue des Champions avec PSG, mais ils ne l’ont jamais pris et ils se sont toujours trompés… J’en suis persuadé. Sinon, Zidane : j’ai joué avec lui aux Girondins de Bordeaux; ce qu’il a fait au Real Madrid, c’est extraordinaire. Respect. Je regardais beaucoup le Real, c’était fabuleux, dans tout ce qu’il a mis en place dans le jeu.

Son ton franc et direct

C’est sur que moi, je suis sans filtre ! C’est mon défaut ! Je suis comme ça. Je suis franc avec mes dirigeants et avec mes joueurs. je dis ce que je pense. Parfois, je devrais la fermer, parce que je dis des conneries aussi ! Mais au moins je suis moi-même. Je sais que ça peut faire mal, que ça peut piquer. Ce qui est sûr, c’est que je ne fais pas de politique, c’est pour ça, cette histoire de diplôme… J’ai envie d’aller toucher la Ligue 2 ou la Ligue 1, pour voir comment ça se passe au-dessus, ça me branche bien aujourd’hui. J’ai des amis qui entraînent au haut niveau et je peux peut-être avoir cette opportunité un jour.

Le diplôme du BEPF

Ce diplôme, je devais le passer quand j’étais à Montpellier, en 2015 et 2016, j’étais alors dans une structure professionnelle, mais j’ai annulé… C’est peut-être la seule fois ou j’ai tenté d’aller au BEPF, depuis, on m’encourage à le passer, même la DTN m’encourage à m’inscrire pour la session de l’année prochaine, mais c’est plus simple de le passer à l’étranger; ici, en France, ça demande énormément de travail et ça pompe beaucoup d’énergie, et il faut être en activité en même temps, s’absenter une dizaine de semaines par an, et ça, les présidents n’aiment pas trop. Mais j’en ai vraiment envie, encore que, en Ligue 1, maintenant, on voit à Strasbourg, Nice ou Reims que, quand les coachs sont virés, ils sont remplacés par des adjoints qui n’ont pas le diplôme, comme quoi, finalement, il ne sert pas à grand chose !

Texte : Anthony BOYER / Mail : aboyer@13heuresfoot.fr / Twitter : @BOYERANTHONY06

Photos : Bourges Foot 18

Lire aussi l’interview de Fabien Pujo, entraîneur de GOAL FC, adversaire de Bourges Foot 18 :

https://13heuresfoot.fr/actualites/fabien-pujo-quand-je-quitte-un-club-apres-je-deviens-socios/