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Vincent Bordot : « En région parisienne, j’ai fait le tour ! »

Son expérience au Paris 13 Atletico (National) n’a duré que 4 mois : l’ex-coach de Sannois-Saint-Gratien et du Red Star explique les raisons de son départ et assure être prêt pour une nouvelle aventure… en Province.

Photo Philippe Le Brech

Ne vous fiez pas aux apparences, elles sont parfois trompeuses ! Derrière ses airs un peu froid, méfiant et distant se cache un grand bavard, un garçon charismatique, convivial, qui aime rire, échanger, partager et aussi manager. Un vrai mordu du métier de coach ! « C’est vrai, quand on ne me connaît pas, je ne vais pas vers les gens, je n’aime pas les déranger, du coup, on pense que je suis hautain ! C’est comme quand je vais voir un match de foot, je préfère rester dans mon coin. Mais je suis quelqu’un d’assez simple. Quand je connais les gens, je suis même assez déconneur ! Avec un staff, j’aime blaguer, chambrer ! »

Vincent Bordot est à l’autre bout du fil, enfin, plutôt à l’autre bout de l’écran, et pendant de longues minutes, il déroule le fil de sa carrière d’entraîneur qu’il a, d’un commun accord avec le président de Paris 13 Atlético (National), décidé de mettre en stand-by en février dernier, quatre mois seulement après son arrivée sur le banc du club promu en National, en remplacement de Jean-Guy Wallemme.

Le Mans, sa ville, son club

Photo Philippe Le Brech

Mais avant d’être coach, le natif du Mans, dans la Sarthe, a été joueur. A Coulaines, près du Mans, où il a passé 15 ans, puis dans le grand club de « SA » ville, pendant 4 ans, où il a même goûté à la Division 2, entre 1997 et 1999, dans l’ancien stade Léon-Bollée, là où il a connu ses premières grandes émotions de football. « Là-bas, j’y ai connu Marc Westerloppe, un entraîneur que j’apprécie beaucoup et avec qui j’aime discuter, mais je ne discute pas assez avec lui ! J’ai toujours peur de le déranger ! Azzedine Meguellatti aussi, que j’ai connu au Racing, m’a appris énormément de choses comme coach. »

Le Mans, il pourrait en parler pendant des heures (pendant 24 heures ?!) « Mon père commentait les matchs pour une radio locale, alors je le suivais, j’étais fan de ce qu’il faisait, j’allais voir les matchs avec lui ! J’ai eu la chance d’y jouer pendant 4 ans. C’est mon club. Même si j’ai passé beaucoup plus de temps à Coulaines. »

Il n’a jamais caché que s’asseoir sur le banc du Mans FC est l’un de ses deux rêves de coach, même s’il sait aussi que nul n’est prophète en son pays ! « Entraîner Le Mans, cela a failli se faire, à l’été 2021, raconte celui qui fêtera ses 48 ans le 9 avril prochain; J’avais deux ambitions, c’était d’entraîner le Red Star et Le Mans. Le Red Star, c’est fait ! Le Mans, c’est ma ville, c’est mon club, c’est ma famille, je pense que j’ai des choses à faire valoir là-bas. J’avais passé aussi un entretien avec Annecy à la même période, qui s’était bien passé, j’avais trouvé des gens en face de moi d’une grande compétence, où on sentait chez eux que, diriger, c’était présider simplement et non pas rentrer dans le sportif. Mais, comment dire, je me voyais plutôt au Mans où on parlait beaucoup de moi. Le président (Thierry Gomez) a pris une autre option et a engagé Cris, c’est comme ça. Et finalement, je suis resté au Red Star. »

Entraîneur-joueur à Saint-Pryvé / Saint-Hilaire

Photo Philippe Le Brech

Après avoir également porté les maillots de Coulaines à nouveau (DH), Thouars (National), Tours (CFA), Paris FC (CFA) et Beauvais (National), le voilà qu’il débarque à Saint-Pryvé /Saint-Hilaire, près d’Orléans, à 30 ans, en CFA2.

« Je viens pour y finir ma carrière de joueur, et au bout de 2 ans, le président, Laurent Piquemal, me convoque et me propose le poste d’entraîneur, mais entraîneur-joueur ! Il voyait quelque chose en moi. J’avais passé mes diplômes, j’avais déjà entraîné des jeunes. J’avais envie de ça, aussi. Je savais qu’en acceptant, j’allais gagner beaucoup de temps, même si c’était beaucoup de travail et d’investissement, d’autant que j’habitais à Paris. J’ai vu que j’aimais diriger, manager, que j’aimais les relations au quotidien avec un staff, être avec les joueurs. Si le président ne me propose pas ce poste, je ne suis pas sûr que d’autres opportunités se seraient présentées. Entraîneur-joueur, c’est très dur. Heureusement, je connaissais les joueurs depuis deux saisons, j’avais une proximité avec eux, qu’on a gardé en dehors du terrain. Ce qui a changé, c’est sur le terrain, et ils l’ont très bien compris. Ce poste, il a accéléré ma progression : je me souviens que je voulais tout faire, tout gérer, que je ne voulais pas laisser de place aux autres alors qu’on sait que la place d’un adjoint, justement, est primordiale. Mais j’ai appris. »

Révélation à Sannois-Saint-Gratien

Photo Grégoire Placca / Paris 13 Atletico

Après le Loiret, où il a aussi rencontré, outre son président, d’autres dirigeants qui l’ont marqué comme Pierre Augis et Jean-Bernard Legroux, direction le Val d’Oise, à l’entente Sannois/Saint-Gratien. C’est là qu’il se révèle en faisant grimper le club de CFA2 en National, son meilleur souvenir sportif à ce jour (il avait déjà connu une accession en CFA avec Saint-Pryvé) : « La montée en National avec Sannois, en 2017, c’est vraiment extraordinaire, parce qu’on n’était pas programmé pour ça, même si on voulait jouer le haut de tableau. On a vécu un truc fabuleux. C’était une bande de potes. Les joueurs mangeaient à 10 ou 11, entre eux, le midi. C’est ce qui a crée une osmose, une complicité. Je n’avais jamais vu ça en région parisienne. Quand on rentrait sur le terrain, on dégageait une force. »

Cette accession fut d’autant plus mémorable qu’elle fut suivie d’une saison compliquée en National, qui s’est terminée par un authentique exploit à Grenoble : « C’est bizarre… Cette saison-là, onze fois lors de la phase retour, on perd ou on se fait égaliser dans les cinq dernières minutes, et lors de la dernière journée, à Grenoble, qui joue l’accession en Ligue 2, il fallait gagner pour se maintenir ! On mène 3 à 1, ils reviennent à 3-2, et à la 89e minute, je revois cette action, je m’en souviens encore, Grenoble centre, je me retourne vers mon staff et je dis « On va encore le prendre » et le ballon fait poteau sortant ! Ce maintien, c’est un bon moment, bien sûr, mais en même temps, j’ai appris quelques heures après, que le club allait enregistrer une perte de 200 000 euros de budget, alors que l’on pensait au contraire qu’on allait avoir plus de moyens. Donc le bonheur n’a pas duré longtemps. Mon sentiment était mitigé. Et puis, il y a eu aussi l’envahissement du terrain par les supporters grenoblois qui a gâché un peu le plaisir. »

Il est éducateur à Montreuil et coach à Sannois

Le jour de la montée en National avec Sannois/Saint-Gratien. Photo Philippe Le Brech

En parallèle de son métier de coach, Vincent donne un coup de main au club de football de Montreuil, la commune où il réside. Il entraîne les jeunes du… Red Star Club de Montreuil (ça ne s’invente pas !), où évolue son fils : « Le président, Eric Lacomat, est un de mes amis. Il m’a demandé de prendre une équipe alors que j’étais en poste à Sannois. Deux fois par semaine, j’entraînais les gamins le soir et le samedi matin, parfois en sortant du TGV Gare de Lyon, après les matchs de championnat du vendredi soir, j’allais aux matchs, avec les U8, les U9 ou les U10, c’était beaucoup d’énergie ! J’ai fait ça pendant 3 ans. »

C’est évidemment à Sannois qu’il a rencontré son président le plus marquant, Christian Fouché, et aussi Marc Mohamed, le directeur sportif : « Quand on passe 8 ans dans un club, c’est aussi parce qu’il y a une osmose, comme avec les dirigeants. J’aime les présidents qui président et laissent les entraîneurs travailler. On voit bien que c’est de plus en plus difficile aujourd’hui de trouver des dirigeants comme ça. J’ai aimé aussi travailler avec le président du Red Star, Patrice Haddad, qui est très intelligent. Un jour, ce club sera plus haut qu’en National. Dans la communication et dans la stratégie du club, ce que Patrice Haddad a mis en place est exceptionnel. Il est critiqué alors qu’il construit un super stade. Il a lutté. Il a une vraie stratégie de développement pour faire grandir le club : c’est exceptionnel ce qui va se passer là-bas. »

La patience, sa marque de fabrique

Photo Philippe Le Brech

C’est pourtant ce même Patrice Haddad qui, au lendemain d’une déroute 6 à 0 à Annecy, en septembre 2021, limoge le Sarthois, après deux saisons et six autres journées de championnat lors de la saison III : « Au bout de 15 minutes de jeu, à 2-0, on se dit « ça va être dur », on sent qu’il n’y a rien à faire. Laurent Guyot, le coach d’Annecy, m’avait appelé après le match et sorti une stat’ : il m’a dit « Vincent, on a tiré six fois et on a marqué six fois ». Je me souviens que Jean-Marc Furlan aussi a encaissé un 6 à 0 avec Auxerre (le 16 octobre 2021 à Toulouse en L2) et cela ne l’a pas empêché de monter en L1 en fin de saison. Je pense qu’on avait encore des choses à faire avec le Red Star, mais cette troisième saison-là, on a pris du retard dans notre recrutement, on a aussi eu l’attaquant Pape Ba qui a été absent six semaines pendant la préparation, un latéral droit qui est arrivé une semaine avant la reprise du championnat, un latéral gauche deux semaines avant, donc on n’était pas prêt. Si j’avais pris Pape Ba, c’est que je savais qu’il allait marquer beaucoup de buts, et il en a mis 21 dans la saison. Avant ce match à Annecy, on gagne 1 à 0 contre Orléans après un super match, le premier à Bauer de la saison, puisque sur les six premiers matchs, on a joué cinq fois à l’extérieur. Le score à Annecy, 6 à 0, donne beaucoup de pression au président, et il fait ce choix-là, alors qu’on n’était pas encore compétitif. Après, je peux comprendre qu’il ait paniqué, même si moi, ma marque de fabrique, c’est d’être assez patient et de prendre du temps. J’ai quand même fait presque deux ans et demi au Red Star, c’est très lourd (rires). »

Les regrets du Red Star

Photo Philippe Le Brech

« Le seul regret que j’ai, c’est qu’on pouvait prétendre à la montée avec le Red Star, poursuit-il; c’était l’objectif, je ne l’ai pas atteint, mais on a quand même bien bossé, on a fait deux belles saisons. La première, il y a eu la Covid, et la deuxième, la coupe de France nous a pénalisés je pense, même si on ne peut pas empêcher les joueurs d’affronter Lens ou Lyon (le Red Star élimine Lens, club de L1, 3-2, en 16e et s’incline aux tirs au but en 8e face à Lyon, 2-2, 5-4 TAB). Quand je suis arrivé, le club venait de descendre de Ligue 2, on voit bien que c’est difficile, regardez Nancy, Châteauroux ou Le Mans, ils ont des difficultés. On a fini 4e et 6e après avoir été dans les 3 premiers, et même 2e. Je pense que je dois être celui qui a duré le plus longtemps sur les dernières années. »

La page Bauer tournée, pour la première fois de sa vie d’entraîneur, Vincent Bordot se retrouve au chômage. Un peu plus d’un an après son éviction, il replonge. Toujours en National. Toujours dans la région parisienne. Au Paris 13 Atletico, qui vient de limoger Jean-Guy Wallemme après seulement cinq mois sur le banc. Vincent, lui, restera quatre mois.

Mais qu’est-ce qui l’a poussé à y aller ? « C’est l’opportunité que j’ai eu en premier en National, se justifie-t-il. J’en ai eu d’autres après, mais quand le président du Paris 13 (Frédéric Pereira) m’a appelé, c’était le seul club qui cherchait un entraîneur. Et puis, même si j’ai aujourd’hui l’ambition d’aller entraîner en Province, c’était en région parisienne. Cela faisait un an que j’étais au chômage, que je n’avais pas de club, même si j’étais dans le circuit. Je me suis dit « pourquoi pas essayer de les maintenir ? ».

Paris 13 Atletico : l’expérience tourne court

Photo Philippe Le Brech

Mais l’expérience tourne court. Il dirige 11 matchs de championnat et 2 matchs de coupe de France. Bilan : 3 victoires (dont 2 en championnat à son arrivée, à Bourg-en-Bresse 2 à 0 en novembre et contre Borgo 4 à 0 en décembre), 4 nuls et 5 défaites. Le mois de janvier est compliqué. Et le mois de février fait couler beaucoup d’encre : le club est le plus actif de toutes les divisions nationales sur le marché des transferts, pendant le mercato, et annonce la bagatelle de huit nouvelles recrues.

Quelques jours après, la nouvelle tombe. Les deux parties – Frédéric Pereira et Vincent Bordot – ont pris la décision de se séparer. L’entraîneur ne le dira jamais dans ses propos, mais on sent qu’il n’était pas sur la même longueur d’ondes que son boss.

« Ce club est monté très vite, en plus, il n’avait pas de stade pour jouer en National, donc déjà c’était difficile au niveau des infrastructures. On a bien démarré, on a eu des bons résultats jusqu’à fin décembre, c’était très intéressant. Je pense qu’avec mon staff, on a apporté quelque chose à cette équipe. Après, voilà, moi je… Avec le président, on a pris cette décision-là parce que c’était nécessaire pour les deux parties, cela ne servait à rien de continuer pour continuer. Il a emmené son club de Régional 2 en National, on ne peut pas lui enlever ça. Simplement, je ne me suis pas vu aller plus loin même si, avec ce groupe, j’aurais pu, là n’est pas le problème. Je n’étais pas en adéquation avec le fonctionnement du club. Je suis parti, je n’ai aucun regret. Je sais que beaucoup de personnes n’ont pas compris que j’aille là-bas, mais je n’avais pas envie de rester deux ans sans club. On me disait sans cesse « ça va bouger, ça va bouger », oui, OK, mais y’a tellement de monde, y’a tellement d’entraîneurs, alors si ça bouge et que les clubs prennent quelqu’un d’autre… Il fallait que je regoûte à ça, parce que c’est ma passion. J’avais envie d’entraîner à nouveau. Après, on ne peut pas toujours choisir le club… Avec le président, si on se croise demain, on se parlera, y’a pas de problème, c’est juste que sportivement, au niveau de l’organisation, ce n’était plus possible. J’ai senti que les choses n’allaient pas dans ma direction. »

« Mon ambition, c’est de partir en Province »

Photo Philippe Le Brech

Ce bref passage de quatre mois aux Gobelins (l’ancien nom du Paris 13 Atletico) ne risque-t-il pas de laisser des traces ou d’écorner son image ? L’intéressé ne le pense pas : « Non, parce qu’en quatre mois, je pense que j’ai montré ce que l’on était capable de faire avec cette équipe-là, même si, au mois de janvier, ça a été difficile en termes de résultats. Mais on faisait des matchs cohérents. Après, bien sûr, je savais que ça allait être dur. Je ne suis pas parti en froid avec le président ou avec le club… Si les gens s’arrêtent à ça, c’est dommage. Je pense que, à Sannois ou au Red Star, j’ai laissé une bonne image. Ce n’est pas comme si j’étais parti avec des problèmes, non. J’essaie de rester droit dans mes bottes. »

Photo Philippe Le Brech

Aujourd’hui, Bordot ne cache pas son désir d’officier ailleurs qu’en région parisienne. Il est prêt. « Oui, depuis deux ans, déjà, j’ai muri cette réflexion. Mon ambition, c’est de partir en Province ou à l’étranger. J’ai vécu jusqu’à l’âge de 24 ans en Province, c’est ma vie familiale qui m’a emmené à Paris : à l’époque, j’étais marié avec une femme qui travaillait en région parisienne, c’est à ce moment-là que je suis venu jouer au Paris FC. Ensuite, en jouant à Beauvais et à Orléans, je n’étais pas loin. J’ai fait 8 saisons coach à Sannois… 8 ans, c’est le temps d’une vie presque ! Et ensuite, le Red Star m’a appelé… Y’a pas beaucoup de clubs qui sont beaucoup plus importants que le Red Star donc je suis resté ici, mais maintenant, je suis ouvert à tout. Quand j’étais à Sannois, j’avais déjà été contacté par des clubs de Province, mais à ce moment-là, j’avais besoin que mon fils grandisse à mes côtés. C’est différent aujourd’hui, parce qu’en région parisienne, j’ai fait le tour. Bien sûr, il y a énormément de clubs ici, mais le problème, ce sont les conditions d’entraînement et les installations. C’est souvent très compliqué pour les coachs. A part Sannois, Créteil, y’a pas de stade. Même le stade Charléty, au Paris FC… S’ils veulent monter en Ligue 1, je ne vois pas un engouement populaire qui leur permettrait de se transcender à un moment donné, sur certaines rencontres. »

« Pour entraîner en Ligue 2, il faut monter avec son club »

Photo Philippe Le Brech

Il ne cache pas non plus son envie d’entraîner un jour en Ligue 2. Mais pour ça, il sait qu’il n’existe qu’un seul chemin : « Il faut monter avec son équipe ! Les présidents de l’étage supérieur ne font pas spécialement confiance à des coachs issus du National, on l’a vu encore dernièrement à Niort (Bernard Simondi). C’est comme ça, et c’est logique aussi. C’est valable aussi pour plein de coachs de N2 qui mériterait d’entraîner en National. Mais c’est de plus en plus dur : il y a aussi de plus en plus d’entraîneurs de Ligue 2 qui viennent en National, sans compter les entraîneurs étrangers qui arrivent. J’ai toujours l’ambition d’entraîner un gros club de National et de l’amener en Ligue 2, je sais que j’en suis capable. Avec le Red Star, on n’est pas passé loin, poursuit celui qui se définit comme un entraîneur « pragmatique ».

« J’aime m’adapter aux équipes que j’ai et au niveau où l’on évolue. Avoir un jeu de possession de balle en National…. Non… Je pense que c’est trop compliqué de faire 15 ou 20 passes pour déstabiliser un adversaire. J’aime avoir une équipe compacte, des joueurs qui courent, et être dans la transition. C’est là qu’on fait le plus mal. PSG met 70 % de ses buts sur des phases de transition rapide. En National, les équipes sont tellement bien en place, y’a tellement de monde dans les 30 derniers mètres que c’est très dur de trouver des décalages. Y’a du pressing tout terrain. Pour moi, c’est très dur d’allier possession et efficacité : hormis Concarneau et aussi Avranches je trouve, je ne vois pas d’autres équipes qui y parviennent. »

Klopp, Renard, Garcia…

Photo Philippe Le Brech

Ses modèles ? Jürgen Klopp. Et Hervé Renard, qui « dégage quelque chose d’impressionnant, une énergie incroyable, il emmène ses joueurs, c’est ce que j’aime aussi, dans les causeries, emmener de l’émotion chez les joueurs. J’aime beaucoup Rudy Garcia aussi, je ne sais pas comment il fait pour que les critiques glissent sur lui. Klopp, Renard, Garcia, ce sont des coachs qui m’inspirent, que j’écoute, que je regarde. J’ai rencontré Hervé Renard grâce à un ami, je suis ressorti de l’entrevue avec lui… Pfff… On voit les choses différemment ensuite ! Quelle simplicité ! »

Avec Hervé Renard, il a de qui tenir en matière de causeries, l’une des facettes du métier de coach qu’il avoue apprécier : « La causerie d’avant match, c’est la plus dure ! Faut pas que ce soit long, mais impactant, et ça dépend de votre humeur, de votre état de fatigue. Il faut penser à tout. Je fais mon plan de causerie la veille, je sais comment je vais emmener les choses par rapport à la semaine passée, à l’adversaire, ce n’est pas évident, devant 20 ou 22 personnes, mais j’aime bien. Le plus important, c’est le travail que l’on a préparé la semaine. Après, mon staff vient souvent me voir et me dit « T’as ciblé le truc, t’as été impactant, on a aimé, t’a donné de l’énergie », et parfois, arrive le match, on est claqué (rires) ! Des fois on prépare des choses, tout est fluide, des fois non. J’essaie d’en remettre une couche deux minutes avant le match, pour donner encore de l’énergie et être mobilisé des le début. Après, y’a plein d’autres choses qui vont faire que le match va bien se passer ou pas, les joueurs vont louper une passe, se mettre dans le trou, ça arrive. Nous, on doit essayer d’être le plus performant possible dans nos causeries, dans nos entraînements, dans nos choix. Je sens quand une causerie est moins impactante. Mon staff peut se permettre de me le dire, car je suis sans filtre. J’essaie de le concerner au maximum. Il peut se permettre de me dire s’il a manqué un truc, s’il faut remettre un peu de sauce. Je lui demande aussi ce qu’il voit dans ma composition d’équipe, on échange, on n’est pas toujours d’accord, c’est normal. »

Texte : Anthony BOYER / Mail : aboyer@13heuresfoot.fr / Twitter : @13heuresfoot

Photos de couverture : Philippe Le Brech

Photos : Philippe Le Brech (sauf mention spéciale)