Patrick Videira (AS Furiani) : « Le foot, c’est mon oxygène ! »

L’entraîneur de l’AS Furiani Agliani (National 2) ne cache rien : il est exigeant, chiant, travailleur, rigoureux et  déterminé ! A 46 ans, le Franco-portugais, qui ne doit son salut qu’à une ceinture de sécurité bien attachée dans un avion, a aussi beaucoup de caractère, de personnalité et de principes. Accrochez-vous, c’est parti !

A Noisy, dimanche dernier, en coupe de France. Photo Philippe Le Brech

*Entretien réalisé avant le succès 3-0 de l’AS Furiani Agliani samedi 25 novembre à Biesheim (N2, 10e journée).

S’il y avait une heure de plus dans une journée, Patrick Videira, le coach de l’AS Furiani Agliani (National 2)* dirait qu’il vit le football « 25 heures sur 24 » ! Déjà, 24 heures sur 24, c’est beaucoup. Et pas certain que le Franco-Portugais de 46 ans trouve suffisamment de temps pour dormir ou se reposer. Concilier le club, la formation au BEPF 2023-24 à laquelle il a été admis au printemps dernier, la vie de famille et un entretien de plus d’une heure avec 13heuresfoot n’est vraiment pas chose aisée.

Patrick Videira mange football, boit football, vit football et respire football : ça se sent, ça s’entend. Il a ça dans les tripes. Il n’hésite pas à dire : « C’est mon oxygène ». La phrase a d’autant plus de sens que de l’oxygène, lui et ses coéquipiers du Rodez Aveyron Foot en avait manqué ce jour de novembre 2004 lorsque la porte de leur petit avion qui les transportait à Bastia pour affronter la réserve du Sporting avait explosé en plein vol, à 5700 mètres au-dessus de la Méditerranée. Assis au mauvais endroit, devant la porte de l’appareil, Patrick Videira, aspiré dans le vide, n’avait dû son salut qu’à sa ceinture de sécurité qu’il venait d’attacher juste avant…

Cet épisode, incroyable, effroyable, inimaginable, fait partie de sa vie. Et ne fut pas sans conséquence. Il en parle dans cet entretien donné au lendemain d’une qualification pour le 8e tour de la coupe de France, à Noisy-le-Sec, face à une équipe de Régional 2 (2-0).

Le monde à l’envers !

A Noisy, dimanche dernier, en coupe de France. Photo Philippe Le Brech

L’on ne sait pas si c’est la lumière de la pièce dans laquelle il est installé pour cet entretien en visio, où si cela ne vient pas tout simplement de lui, mais sur notre écran 17 pouces, le natif de Paris est rayonnant ! Et ne laisse apparaître aucun signe de fatigue. Encore moins de lassitude. Il est même extrêmement bavard. Il choisit et pèse ses mots. Se donne le temps de la réflexion. D’emblée, il impose le tutoiement. Ce sera, du reste, sa seule requête !

« J’ai lu récemment un de tes articles sur David Vignes, le coach de Fleury, où tu disais qu’il était très bavard aussi, que tu n’arrivais pas à l’arrêter » lance-t-il ! « Honnêtement, avec tout le boulot que j’ai cette année, je n’ai pas le temps de lire mais je profite des heures de bus que l’on a pour le faire quand tu m’envoies les liens d’articles ! Bravo pour ce que vous faites, bravo à vous. » Des compliments qui vont droit au coeur et font plaisir. Mais le clou de l’interview, c’est quand le coach bastiais nous remercie à la fin, plusieurs fois, d’avoir pris de notre temps pour lui. Le monde à l’envers !

Interview

« Parfois, ma passion est excessive ! »

A Noisy, dimanche dernier, en coupe de France. Photo Philippe Le Brech

Patrick, ton emploi du temps est full : malgré tout, as-tu des hobbies, des passions, le temps de faire autre chose ?
(Rires) A la formation au BEPF, la semaine dernière, à Rennes, où l’on était réuni, on a évoqué les volets « communication » et « conférence de presse ». On m’a posé cette question : « as-tu des hobbies » ? Quand on me demande ça, j’ai un blanc (rires) ! Je mentirais si je disais que j’en avais. Après, j’ai des besoins. J’essaie de m’entretenir. Je vais courir trois fois par semaine, ça m’aère le cerveau, ça me permet de réfléchir. Il y a une dizaine de jours, ma fille Ilona est descendue d’Aix-en-Provence, où elle fait ses études, et j’ai dit « On va au cinéma tous les quatre », avec mon épouse, Laëtitia, et mon fils, Lenny. Cela faisait bien longtemps que l’on n’y était pas allé !

Quel film êtes-vous allés voir ?
(Il demande à son épouse) « 24 heures » ? C’est ça ? Ah non, « trois jours max » !

Le film n’a pas l’air de t’avoir marqué…
Non (rires) ! Mais cela faisait plaisir à tout le monde et après on a fait un resto.

« Il y a plein de choses que je voudrais faire mais… »

A Noisy, dimanche dernier, en coupe de France. Photo Philippe Le Brech

La famille, tes parents, c’est très important pour toi…
Oui. Mes parents habitent au Portugal. Ils sont de Chaves tout au nord et on a aussi une maison dans le sud à Portimao. J’ai la double nationalité. J’ai été international militaire portugais parce que j’ai effectué mon service là-bas. Quand j’ai porté les couleurs de Chaves, en D1 portugaise, ça a été une fierté pour mon père. Hier, ma maman m’a fait la surprise de venir me voir à Noisy-le-Sec. Mais c’est dur, parce que je suis dans mon monde. Je ne prends pas assez le temps de les voir. Donc avec mes enfants et mon épouse, on a décidé d’aller les voir à Noël, c’est important.

Photo ASFA

Tu lis ? Des livres ou des articles sur le foot par exemple ?
Je ne sais lire que des articles sur le foot, mais sincèrement, cette année, je n’ai pas le temps. Il y a plein de choses que je voudrais faire, mais avec la charge de travail, le BEPF et mon club, son organisation, c’est impossible. Lundi de la semaine dernière, je suis parti à Rennes pour le BEPF, on est rentré le vendredi. Le samedi je suis reparti à Noisy pour le match de dimanche en coupe de France, on est rentré le soir à minuit. Je suis arrivé à la maison et là, j’ai dit à mon épouse « Il faut que je travaille ». Elle m’a dit « abuse pas ». Puis je suis allé chercher mon fils à l’aéroport de Bastia, à 2 h du matin, parce qu’il jouait à Colomiers avec le Sporting en U19 Nationaux (entraînés par Cyril Jeunechamp) et il y a eu du retard.

« Je sentais que mes joueurs avaient besoin de moi »

Photo ASFA

Laisser ton équipe de Furiani une semaine par mois pour aller à ta formation BEPF, est-ce vraiment très difficile ?
Oui. Et là, cela a été encore plus compliqué. J’ai dit d’ailleurs à Rennes, la semaine dernière, que c’était la première fois depuis le début de la session que je venais à reculons… Parce que mon équipe était sur deux matchs sans victoire (une défaite 1-0 à Haguenau et un nul 0-0 contre Feignies-Aulnoye) et je sentais que mes joueurs avaient besoin de moi cette semaine-là, pour des entretiens individuels, pour leur donner beaucoup de confiance, et je n’ai pas pu être là. Cela m’a un peu embêté mais je l’ai fait différemment : j’ai loué une voiture en arrivant à Paris et de Paris à Rennes, comme j’avais 4 heures de route, j’ai pu appeler quelques joueurs et faire ces entretiens. Mais mon staff m’a dit que la semaine dernière avait été très compliquée, et ça, je le savais, je le sentais. Quand on est sur une spirale positive comme on l’était, c’est beaucoup plus facile. Heureusement, j’ai la chance d’avoir un staff compétent, à qui je fais confiance, et je sais que le travail est très bien fait quand je ne suis pas là.

Le président Philippe Ferroni. Photo ASFA

On aurait pu penser que, justement, le fait de partir en formation une semaine avant un match de coupe de France face à un club de Régional 2, ça tombait plutôt bien, façon de parler…
Non. La coupe de France est importante pour nous. Mon président (Philippe Ferroni) me l’a dit. Son rêve, c’est de faire un parcours. J’aimerais bien lui faire plaisir, j’aimerais faire plaisir au directeur sportif (Louis Casanova) aussi. Ces deux personnes sont très importantes pour moi : on est souvent pas d’accord mais on a une relation de franchise, familiale même. C’est une relation extraordinaire. Voilà pourquoi je n’ai pas pris ce match à Noisy à la légère. J’étais allé les voir quinze jours avant à Champigny en championnat (3-2 pour Champigny). C’est ça l’image que je veux donner à mes joueurs. Je leur ai dit « Ne pensez pas que c’est une équipe de Régional 2 », car en région parisienne, encore plus qu’ailleurs, il y a de très bons joueurs à ce niveau, et ça reste un match piège. On n’avait rien à gagner, on avait tout à perdre, et eux inversement. Tout n’a pas été parfait, mais on avait besoin de repartir sur un nouveau défi, sur une nouvelle spirale, donc c’est bien. Tout le monde était content. L’aventure continue. En début de saison, j’avais fixé comme premier objectif un 32e de finale (l’AS Furiani Agliani est qualifiée pour le 8e tour, et donc à un match des 32es de finale, Ndlr). Cela nous permettait de jouer chaque week-end, au moins jusqu’en décembre-janvier, ce qui était très important dans une saison avec quatre matchs de moins en championnat (les poules de N2 sont passées de 16 à 14 clubs avec la refonte). La compétition, il n’y a pas mieux ! Tu restes dans le rythme, tu enchaînes tous les week-ends, tu concernes tous les joueurs, et puis, on ne va pas le négliger, il y a le côté financier, et pour un petit club comme le nôtre, c’est très important.

Avec son tuteur au BEPF, Jacky Bonnevay. Photo ASFA.

Avec la surcharge de travail liée à ta formation au BEPF, c’est vraiment une année compliquée pour toi, non ?
C’est une année charnière pour moi. Le BEPF est important. J’avais déjà candidaté deux fois. Je n’avais pas été bon, ni aux entretiens ni aux séances; parfois on parle d’injustice mais là, non, j’étais juste déçu. La troisième fois a été la bonne. Mon tuteur, c’est Jacky Bonnevay. Il est dans la bienveillance, il te donne de vrais conseils. C’est une formation très professionnelle, avec une charge de travail énorme, mais ça nous apporte tellement de choses; ça a été fierté d’intégrer la formation, moi, Patrick Videira, qui sort de nulle part. J’en connaissais déjà quelques-uns Lilian (Nalis), Didier (Digard) et Fabrice (Abriel) du PSG, Greg (Poirier, le coach de Martigues), contre qui je bataillais en DH, lui avec Arles, moi avec Istres. Il y a beaucoup de solidarité entre nous. On est content de se voir. On a un groupe WhatsApp. On s’encourage, toujours avec cette bienveillance entre nous. Mais je le répète, cumuler le club et la formation, c’est dur.

« Par moments, je me fais mal à la tête tout seul »

Lors du derby face à Borgo en coupe, à Erbajolo. Photo ASFA

On dit que tu es un coach très exigeant. Trop exigeant, au point que cela peut devenir un défaut chez toi…
Je le sais. Même au quotidien, par rapport à ma famille. Par moments, je me fais mal à la tête tout seul. J’en ai parfois marre de moi (rires) ! Je dis souvent à mes joueurs que l’objectif, c’est de tirer le meilleur de chacun. L’exigence te permet de progresser chaque jour, et cette exigence, je me l’impose aussi en permanence. Si on échoue, ce n’est pas grave, du moment que l’on a fait le maximum.

Quels sont, selon toi, tes qualités et tes défauts ?
Je suis chiant par rapport à cette exigence. La relation humaine est très importante. L’échange, le partage. Je suis très compétiteur. Je vis les choses à fond, je fais tout à fond. C’est ce qui me caractérise. Je déteste l’à peu-près et la suffisance. En formation BEPF, on essaie de me faire changer, mais c’est ancré en moi. Je sais bien que, parfois, je dois pouvoir relâcher, mettre des silences, j’essaie, je fais des efforts, mais je suis un tel passionné… Parfois, cette passion est excessive.

Es-tu le même aujourd’hui qu’à tes débuts d’entraîneur ?
Cela fait une dizaine d’années que j’entraîne. Cela n’a rien à voir. Je classe toutes mes séances et quand je regarde celles d’il y a 4 ou 5 ans, mes attitudes sont différentes. Après, on grandit avec l’expérience, avec l’apport de mes joueurs aussi. Je suis complètement différent de mes débuts.

Tu as déjà vu des entraîneurs plus expressifs que toi sur un banc adverse ?
Oui il y en a ! Mais je ne suis pas du genre à m’embrouiller avec le banc adverse. Simplement, j’ai des principes, et je m’y tiens. Par exemple, je peux être excessif s’il communique avec mes joueurs. Je vis les choses. Je ne reste pas assis sur le banc pendant 90 minutes à prendre des notes mais attention, je respecte ceux qui font ça, parce que chacun a sa propre façon de coacher. Il n’y a aucune vérité. Je vis les matchs debout. Je viens de temps en temps voir mon adjoint (Cédrik Ramos) ou mon directeur sportif qui est en relation avec l’analyste vidéo, pour voir s’il y a des choses qui, de la tribune, sont marquantes. J’aime bien me rapprocher d’eux.

« Je veux haïr la défaite »

Après un match nul ou une défaite, tu es comment ?
(Silence). C’est là-dessus qu’il faut que je travaille. Et encore, mon épouse, qui me régule souvent, me dit que je fais des progrès. J’arrive à relativiser un peu plus mais c’est difficile quand on est compétiteur et gagneur. Même joueur, j’étais comme ça. J’avais un laps de temps avant que ça retombe.

Croquis Pierre Maroselli

Tu ne peux pas gagner tous les matchs : tu dois donc être préparé à ça, non ?
Oui mais moi je joue tous les matchs pour les gagner. Avec Furiani, on était sur une invincibilité de 9 mois et 22 matchs sans défaite, chose incroyable, mais voilà (le club, qui s’est incliné pour la première fois à Haguenau, 2-1, le 4 novembre dernier, pour la 8e journée de N2, n’avait plus perdu en match officiel depuis le 25 février dernier à Wasquehal 4-2)… J’ai mis des choses en place pour que tous les jours, à l’entraînement, mes joueurs soient compétiteurs. Ils ont leur tableau de championnat, leurs points, collectifs ou individuels, avec un challenge : à la fin du mois, les cinq derniers paient les pizzas; il y a une sorte de « magagne », où ils se tirent la bourre, où ils se charrient. Je le dis souvent dans mes causeries, je veux haïr la défaite.

Ton style de jeu ?
J’ai un projet de jeu bien défini, avec beaucoup de rigueur, d’exigence et de détermination. Les joueurs ont des choses à faire bien précises quand on a le ballon et quand on ne l’a pas. C’est très carré.

« L’humain a peur de l’incertitude »

Avec le président Ferroni. Photo Philippe Le Brech

Raconte-nous tes débuts d’entraîneur …
C’est véritablement à Istres que j’ai commencé, en duo avec mon pote Mathias Lozano, un garçon fantastique. Je l’ai eu hier d’ailleurs au téléphone ! Il est aujourd’hui coach d’Arles, en Régional 1. C’était une super aventure. Le club venait d’être rétrogradé de National en DHR (Régional 2), en 2016. J’étais le capitaine de la réserve. Avec Mathias, et on est monté deux fois de suite, en DH (R1) puis en N3, et ensuite, un nouveau président est arrivé, Laurent Thomas, qui, le jour de la montée, nous a virés. Mais je ne lui en veux pas. Parce que cela m’a permis de grandir. Et aujourd’hui, j’ai saisi cette opportunité de venir à Furiani. Mon épouse, elle, lui en a voulu. Quelque part, cela nous a permis de sortir de notre confort. Mon fils était à l’OM. J’étais employé au service des sports de Sausset-les-Pins. Ma fille était au lycée. Mon épouse était professeur des écoles. On était tranquille. Là, ça a tout chamboulé et ça a amené de l’incertitude. Et l’humain a peur de l’incertitude. Il a fallu avancer. La première année, je suis venu seul. L’année suivante, on a eu une discussion : soit j’arrêtais l’aventure à Furiani, soit je continuais, mais nous quatre. Car on est très très proche. Ils sont venus me rejoindre. Depuis, ma fille est partie en IUT à Aix. Mon épouse a monté sa chaîne de formation. On a ce besoin d’être ensemble. C’est pour ça que je dis que je leur fais vivre l’enfer. Mais je suis un optimiste. Je me dis que ce sont des opportunités. Cela nous a permis de connaître la Corse et des gens qui nous ont donné énormément d’amour. Ce sont des choix de vie. C’est ce que je retiens. On s’est construit, on a grandi, et finalement cela a été une très bonne chose, parce qu’aujourd’hui on est très bien à Furiani. L’autre jour, mon épouse me demandait « Est ce que tu regrettes la maison à Sausset ? » Parce que quand j’étais joueur à Martigues (en L2 saison 2001-2002 puis à nouveau entre 2011 et 2014, en National et avec la réserve en DH), j’avais acheté une maison que l’on l’a gardé 20 ans et on l’a vendue quand on est venu vivre ici. On ne regrette pas, on avance.

« Avant d’arriver, je ne connaissais pas l’AS Furiani ! »

Lors du derby face à Borgo en coupe, à Erbajolo. Photo ASFA

En Corse, on connaît surtout le Sporting, l’ACA, le Gazelec, Borgo, et plein d’autres clubs, mais pas Furiani : parle-nous de ton club. Comment as-tu atterri là-bas ?
Je ne vais pas te raconter de bêtise, il y a 6 ans, je ne le connaissais pas non plus, ce club ! Mon arrivée, c’est une coïncidence : Alex Cortes, une connaissance du président, et qui me connaissait de la région marseillaise, lui a parlé de moi. Le président a voulu me rencontrer et et en 24 heures, je me suis retrouvé en Corse, et tout était fait. C’était 3 jours avant le début du championnat de N2 (saison 2018-2019). Le club venait de perdre Jean-André Ottaviani, parti à Bastia Borgo. Quand je suis arrivé ici, le club était très amateur. L’effectif était amoindri. Il venait d’y avoir beaucoup de départs. C’était compliqué. J’ai une anecdote, c’est une phrase de mon adjoint, que j’ai connu ici, et ça m’a marqué : dès le premier entraînement, on a demandé aux joueurs d’effectuer un exercice athlétique très simple, et on a vu qu’ils n’arrivaient pas à faire deux tours de terrain… Là, on s’est dit « Ah Ouaip… » ! Et il m’a dit : « Si on doit partir, c’est maintenant ». Il y avait un véritable chantier. Mais c’est ma mentalité de ne jamais abandonner, de ne jamais rien lâcher. Alors oui, tu me parles d’exigence, et je rajoute le travail, et ça ne me fait pas peur. J’ai connu des gens ici qui m’ont tellement donné envie de pouvoir travailler pour eux, comme le président et le directeur sportif, et il y a un ensemble de personnes au sein de ce club qui m’ont aussi donné cette envie. Alors, j’ai mis les mains dans le cambouis et j’ai dit « On avance, tête basse ». Après, il a fallu faire évoluer le club, essayer de le professionnaliser au maximum. Chaque année, on avance.

Le maillot de l’ASFA du président d’honneur, Jean-Louis Leca. Photo ASFA.

Malgré tout, il y a eu cette descente en N3 lors de ta première saison en 2019. Tout aurait pu s’arrêter…
C’est un échec. On est descendu au goal-average, même si c’était quasiment un miracle de faire 33 points. J’ai eu la chance que mes deux patrons me laissent travailler, et je pense que si le club en est là aujourd’hui, c’est grâce à eux. J’ai pu mettre des choses en place. Ils me donnent carte blanche. Souvent on s’engueule, on n’est pas d’accord, mais on est toujours dans le partage et je dis souvent qu’avec trois cerveaux, on n’est plus fort qu’avec un seul. Donc quand je leur ai dit à la fin de la première saison, en 2019, que je n’avais pas atteint les objectifs, merci, au revoir, ils m’ont dit « Non », et donc si c’est non, je vais devoir monter un effectif afin de postuler à la montée en National 2 dans les deux prochaines années. Bon, après, la Covid est arrivé, ça a été compliqué. En 2021, on était premier et la saison s’est arrêtée. Mais j’ai tenu mes joueurs en alerte, on s’entraînait tous les jours en visio : ils ont été extraordinaires pendant cette période ! Je leur avais dit que ça allait leur donner de l’avance par rapport aux autres équipes, et ils ont cru en moi. L’année suivante, on a fait une saison extraordinaire en National 3. Et on est monté.

« La fidélité pour moi est très importante »

Tu le décris comment, ton club ?
C’est un petit club près de Bastia, très familial, qui appartient aussi à la famille Leca, d’ailleurs, Jean-Louis, le gardien du RC Lens, est le président d’honneur. On a peu de moyen mais beaucoup d’ambition. Je ne connaissais pas mon adjoint en arrivant, Cédrik Ramos, et ça a matché entre nous. La fidélité pour moi est très importante. Cela fait 6 ans maintenant que l’on travaille ensemble.

L’AS Furiani Agliani peut-elle envisager de jouer un jour en National ?
C’est mon ambition de mettre le club là. Après, pourquoi pas ? Il y a eu des clubs comme le CA Bastia ou Luzenac, qui y sont arrivés et qui sont même montés en Ligue 2. Bien sûr, il y a des choses à améliorer, mais il y en a tout le temps dans un club. J’ai envie que l’on soit ambitieux, c’est mon discours de tous les jours, tout en gardant notre humilité, qui est l’ADN du club. Mais les équipes adverses ont deux bras et deux jambes comme la nôtre. Certes, je continue à avoir ce discours, on ne doit pas se mettre de frein, mais je n’ai pas cette pression-là, de me dire qu’on a l’obligation de monter, non. De toute façon, la pression, je me la mets tout seul. Parce que c’est mon moteur et ça me permet d’avancer. Si demain on n’y arrive pas, ce n’est pas la fin du monde. Quand j’ai présenté ce projet au président et au directeur sportif, je leur au dit que s’ils voulaient jouer le maintien, cela voulait dire qu’il fallait jouer la montée, car avec la restructuration du championnat et les 6 descentes dans un groupe à 14, ce qui est énorme, il vaut mieux jouer la montée pour ne pas descendre. Surtout qu’on a le plus petit budget du championnat. L’autre jour, on est allé s’entraîner à Rungis, un club de Régional 3, et en discutant avec le président, Tonio, un Portugais (Antonio Cardoso), il me disait « Nous, la mairie ne nous donne pas beaucoup, que 130 000 euros »… Mon président a failli tomber à la renverse car Furiani touche 20 000 euros, alors tu vois… Bien sûr, Furiani est un petit village, collé à Bastia, mais on a quand même 500 licenciés, on fait énormément de choses pour les jeunes, alors si on pouvait être un peu plus aidés, ça serait bien.

« Je suis dans une machine à laver »

Malgré la formation, tu arrives à rester impliqué à fond pour ton club ?
En ce moment, je suis dans une machine à laver. Par exemple, je n’ai pas le temps d’aller voir jouer les gamins du club le week-end, c’est dur, car ils ont besoin aussi de voir le coach de l’équipe première. Je le faisais avant, mais cette année c’est plus compliqué. En plus, on a deux terrains : l’équipe première est à Erbajolo et les autres sont au Bastio, ça c’est le côté négatif. Si on pouvait avoir tout le monde dans la même enceinte. J’aimerais que le club avance aussi là-dessus.

Votre stade, le Bastio, est à côté du stade Armand-Cesari, où évolue le Sporting…
On est collé au stade, à 800 mètres, mais le Sporting reste le Sporting. Il est au-dessus de tout. On a besoin de lui comme lui a besoin de nous. Et la ligne de conduite à tenir, c’est l’entraide, et encore, on devrait s’aider un peu plus. Il n’y a aucune jalousie. Des gens font 300 kilomètres pour venir le voir. Dès 3 ans, les enfants vont au stade. C’est la sortie du week-end. Le Sporting, c’est une forte identité et c’est beau de voir ces familles entières au stade : ça, on le voit moins sur le continent. Et puis, il y a une certaine sécurité ici.

Photo ASFA

Le fait qu’il y ait ton ami Régis Brouard aux commandes de l’équipe de Ligue 2 du Sporting-club de Bastia, ça facilite les choses, non ?
C’est surtout l’histoire entre lui et moi. Après, sur plein de choses, nous, le club, on est capable d’aider le Sporting, de faire grandir leurs jeunes, d’avoir des prêts, et en même temps cela nous aiderait aussi, mais je suis un simple entraîneur de l’AS Furiani, je ne décide rien. Je pense, et ce n’est pas une critique, que l’entraide peut être encore meilleure. Pour en revenir à Régis, on a une relation extraordinaire. C’est un peu mon mentor. Il m’a donné cette envie d’entraîner. J’ai pratiquement fait une carrière aussi avec lui, quand on était joueurs ensemble à Cannes… Quand il est parti à Rodez il m’a emmené avec lui. Quand il est parti à Nîmes il m’a emmené avec lui…

« Avec Régis (Brouard), ça fait 20 ans que l’on se connaît »

Et il a failli te ramener aussi au Sporting, l’été 2022, si nos souvenirs sont bons…
Ah ah (silence) ! Il y a toujours une forme de sincérité et d’honnêteté entre nous deux. Et aujourd’hui, comme je l’aime, et que je n’espère que des bonnes choses pour lui, je ne me vois pas dans ce rôle d’adjoint, je prends beaucoup trop de place. Quand on est ami, il faut se dire les choses. Avec Régis, on a vécu l’accident d’avion ensemble avec Rodez, il a vu la naissance de mes enfants, on se connaît depuis plus de 20 ans, je connais toute sa vie, ses joies, ses tristesses, après, même quand on joue des matchs amicaux l’un contre l’autre, ça monte dans les tours hein, je te rassure, on se chambre, on se rentre dedans. Quand je l’ai battu l’an passé (2-0 en amical) on ne s’est pas parlé pendant un mois, tu vois… Cette année il m’a battu (3-2 en amical), j’étais moins content… Voilà, après, je veux toujours être clair, je ne suis pas un carriériste. Bien sûr, j’ai des envies, des ambitions, mais je ne sais pas ce que je ferai demain ou après demain, je n’ai pas de plan et surtout je n’ai aucune malice par rapport à ça, et je ne ferai jamais un enfant dans le dos à qui que ce soit, encore moins à un ami.

Tu as évoqué l’accident d’avion avec Rodez : tu te sens d’en reparler ?
Je prenais l’avion comme tout le monde. Le président de Rodez Joël Pilon avait mis son avion privé à disposition pour aller jouer… à Bastia en plus… C’était un petit coucou de 9 places, qui faisait l’aller-retour. Le pilote était Xavier Bru, qui est le trésorier de l’AS Cannes aujourd’hui, un ancien joueur. Et en plein vol, la porte s’est ouverte, j’ai été aspiré, bon, je passe tous les détails… On a atterri, on a pris feu, mais c’est surtout après que j’ai eu des soucis. Je ne voulais plus reprendre l’avion. Régis (Brouard), qui était là aussi, t’explique très bien que c’est comme un accident de voiture, qu’il faut reprendre l’avion tout de suite après, donc je l’ai repris pour le retour, mais je pense qu’on m’a donné du Myolastan puissance 10 pour être dans le « coaltar ».

« Je prends l’avion parce que je n’ai pas le choix »

Tu as pu reprendre l’avion immédiatement ?

A Rennes, en formation pour le BEPF. Photo SRFC

Oui, mais c’est l’année d’après, quand j’avais signé à Nîmes, que ça s’est compliqué : je l’ai repris pour aller au Gazelec Ajaccio, et là, je me retrouve à avoir une paralysie totale, et je dois arrêter ma carrière là-dessus. J’ai dû réapprendre à marcher. Je suis parti en rééducation au CERS à Capbreton pendant 6 mois. Après ça, je n’ai plus pris l’avion pendant 13 ans mais je me suis aperçu que je faisais trop souffrir ma famille sur des trucs qui me rendaient dingues. Quand on allait voir mes parents au Portugal, c’était 17 heures de voiture. Mon épouse aime beaucoup voyager donc c’était des croisières, et un jour, je lui ai dit de prévoir un voyage, tous ensemble. Et que s’il devait nous arriver quelque chose, on serait nous quatre… C’était six mois avant de venir à Furiani. On est parti à l’Île Maurice, un vrai voyage bien long (rires), et moi, j’avais simplement la crainte de me retrouver paralysé. Cela vient de faire 19 ans que cela s’est passé (le 7 novembre 2004). Je ne fais pas de cauchemar. Je ne vais pas te dire que je suis serein dans un avion, y compris hier (dimanche), au retour de Noisy, quand l’avion a commencé à bouger : dans ces cas-là, je ne suis pas la personne la plus sereine. Mais je prends l’avion, parce que je n’ai pas le choix. A l’époque, lors de ma dernière saison de « footeux » en N3 à Gardanne, quand on allait jouer en Corse, je prenais le bateau. Cela fait partie de ma vie. J’avais fait énormément de choses j’ai vu des spécialistes à Milan à Paris, on m’a mis dans des baignoires avec du venin de serpent, on a m’a fait des trucs de fou, mais en fait, c’est dans ton cerveau que ça se passe. C’est un lien aussi qu’on a avec Régis (Brouard). Bon, moi, j’étais face à la porte donc c’était encore plus compliqué. Lui était copilote. Je n’ai pas de problème à en reparler. Mais les gens ne savent pas que c’était moi en face de la porte, même s’ils ont entendu parler de cette histoire, de l’avion de Rodez. Cela a été un traumatisme par rapport à mon fils aussi. Il a un peu peur de l’avion aussi, par rapport à moi. Je ne pense pas que mes joueurs soient au courant. Certains oui. C’était en 2004. Ils étaient très jeunes. Après l’Île Maurice, j’ai repris l’avion seul, six mois après, pour venir ici. A Bastia… Tu as vu comment c’est, l’histoire ? Et quand j’atterris à Bastia, j’y pense, mais je ne suis pas traumatisé. La réalité, c’est que je ne suis pas serein dans l’avion mais à la limite, ça rassure mon président, il est content : parce que lui non plus n’est pas serein mais il se dit « Quand je suis avec Patrick, je suis bien, ça ne va pas lui arriver deux fois ! » Je lui réponds « ne crois pas ça ! » (rires)

Sur le compte Instagram de Patrick Videira

Du coup, le lien existe aussi avec Rodez…
Rodez… La ville… Le club avec des gens extraordinaires aussi. Ma fille est née là-bas. Les gens sont sincères, francs, humains. C’est un club très familial. J’ai joué avec Greg Ursule, l’actuel manager général. Je n’ai que des bons souvenirs, à part ce problème d’avion. A la naissance de ma fille, des supporters ont ramené des cadeaux à la maternité, ils ont mis un drapeau, je garde cette image fantastique.

Revenons au football corse : quelles sont les relations avec Borgo, un club qui a goûté au National et même à la Ligue 2 du temps du CAB ?
Elle sont très bonnes. C’est pareil, quand on a besoin de terrains, ils nous en prêtent, c’est super important. Après, on reste des compétiteurs, on veut gagner des matchs : là, récemment, il y a eu ce derby en coupe de France, voilà… (l’AS Furiani a éliminé le FC Borgo 2-1 à Erbajolo au 6e tour, le 28 octobre dernier). Mais les relations entre les deux présidents sont très bonnes. C’est top.

Le CA Bastia (le FC Borgo aujourd’hui), ça peut être un modèle pour vous ?
Chaque club a son histoire mais bien sûr ! C’est un modèle. C’est pour ça que je prends souvent l’exemple du CAB quand on parle de monter. Pourquoi ils l’ont fait et pourquoi ne serions-nous pas capable de le faire ? Il faut garder sa ligne de conduite, savoir où on a envie d’aller et n’avoir aucun regret.

Patrick Videira, du tac au tac

« J’ai envie de rester moi-même ! »

Meilleur souvenir de joueur ?
Mon premier match en Division 1 au Portugal, j’avais 18 ans, c’était à Chaves, devant 45 000 personnes, contre le FC Porto, qui venait de battre Milan. Un super souvenir. C’était aussi mon premier carton jaune, après une faute sur Rui Barros, qui était pour moi une icône. J’avais ramassé les balles lors du match PSG – Juventus (16e de finale de la coupe UEFA en octobre 1989, 0-1, but de … Rui Barros) et il m’avait donné son maillot à la fin.

Pire souvenir de joueur ?
C’était mon accident d’avion avec Rodez.

Le club où tu as pris le plus de plaisir ?
J’en ai pris énormement à Rodez, en CFA, avec le coach Régis Brouard, qui est aujourd’hui entraîneur au Sporting-club de Bastia. On avait un jeu léché, attractif. Et aujourd’hui, je prends énormément de plaisir en tant que coach à l’AS Furiani Agliani.

Une erreur de casting ?
Je ne regrette jamais rien. La vie est faite de décision. Elle sont bonnes ou mauvaises. Mais tout ce que j’ai fait, je l’ai toujours fait à fond.

Le club où tu aurais rêvé de jouer ?
J’ai été formé au PSG*, alors, j’aurais voulu jouer au moins un match en professionnel au PSG. J’y suis resté 11 ans, de 7 à 18 ans. J’étais stagiaire 3. Je n’avais pas de contrat pro, j’ai dû m’exiler au Portugal pour jouer en pro. Mais bon, il y avait une grosse génération de joueurs à ce moment-là : Anelka, Abriel, Paisley, Ducrocq, Belmadi, Leroy. Mais c’est logique, il y avait plus fort que moi. Cela m’a permis de grandir, de revenir 6 ans après en France en Ligue 2, à Martigues.

Ton poste ?
J’ai commencé défenseur central mais je manquais de taille et en grandissant on m’a repositionné latéral droit et en pro je suis passé milieu de terrain défensif.

Un modèle de joueur, une idole ?
Maradona, pour le footballeur hein, même si ce n’était pas mon jeu (rires) !

Ton meilleur souvenir de coach ?
Les meilleurs souvenirs, ce sont souvent les montées, j’ai fait des montées de R2 en R1, de R1 en N3, de N3 en N2.

Le pire souvenir de coach ?
En arrivant ici, en National 2, à Furiani (en 2018), dans un champ de mines, et même si la mission était compliquée, les dirigeants – le président et le directeur sportif – m’ont dit d’emblée « Si on se maintient, c’est comme si tu montais l’Everest en claquettes », mais on est descendu au goal-average.

« Je fais vivre cet enfer à ma famille »

Pourquoi as-tu choisi d’être entraîneur ?
C’était une vocation. J’étais aboyeur sur un terrain, un meneur d’hommes. En fait, je ne sais faire que ça, le football. Je vis 24 heures sur 24 pour ça. C’est ma passion. Je faire vivre cet enfer à ma famille. Mais c’était une suite logique. J’ai passé très jeune mon DES, mon BE1 et mon BE2. C’est ce que je voulais faire. j’ai toujours été dans le partage. Faire des choses ensemble, vivre des émotions ensemble, j’adore ça.

Un modèle d’entraîneur ?
Dans ma carrière de joueur, j’ai pris les côtés positifs de tous mes coachs, ce qui fait que je suis « moi » aujourd’hui, mais je n’ai pas de modèle particulier. J’ai envie de rester moi-même. Alors bien sûr, comme tout le monde, il y a des modèles, Klopp, Guardiola, Ancelotti, tu sais que ce sont des top coachs, mais je ne les idolâtre pas.

Un coach qui t’a marqué ?
Oui, Régis (Brouard).

Un coach que tu as perdu de vue et que tu aimerais bien revoir ?
Ce n’est pas un coach, mais un président, et cette année, je l’ai un peu moins appelé, cela va te surprendre, c’est Marcel Salerno, que j’ai eu à Cannes. Malgré ce que les gens disaient, c’était quelqu’un qui, humainement, a été fantastique pour moi et ma petite famille, parce que je me suis fait les croisés là-bas, alors que j’étais en fin de contrat. Il a eu des mots forts et des gestes forts. Tu sais quoi ? Dès qu’on va raccrocher, je vais le rappeler !

Un entraîneur que tu n’as pas envie de recroiser ?
Non… Je n’ai pas de haine. Il faut avancer, ne pas vivre avec ça.

Un match référence avec toi sur le banc ?
Sur des bouts de match, des coups de pied arrêtés, oui, mais on ne fait jamais de match parfait, il y a toujours des choses à dire. C’est le côté exigeant qui parle.

Inversement, un match à oublier ?
On a eu des déceptions, des mauvais matchs, mais il y a là aussi toujours des choses positives à ressortir, je pense à un match l’an passé à Haguenau, où on avait été catastrophique, mais il y avait des choses à retenir.

Ta plus grande fierté ?
Ma famille.

L’AS Furiani Agliani, en deux mots ?
Généreux et humain.

En deux mots, le milieu du foot ?
Il y a tellement de gens qui le dénigrent, qui disent que c’est pourri, mais je ne peux pas parler comme ça, car j’adore le foot, c’est mon oxygène, je ne peux pas dire du mal du milieu même si tout n’est pas parfait, et qu’il y a beaucoup de choses à faire.

Si tu n’avais pas été footballeur ?
(rires) J’aurais travaillé dans le sport ou alors, comme mon père, qui est portugais, avait une entreprise de bâtiment pendant 40 ans, j’aurais peut-être travaillé sur les chantiers, je me souviens qu’il m’emmenait avec lui quand j’étais petit. On ne sait pas. j’aurais peut-être repris la boîte !

*Avec 14 points, l’AS Furiani Agliani, qui se déplace samedi 25 novembre à Bisheim (2e, 16 points), est classée 3e de sa poule en N2 (3 victoires, 5 nuls et 1 défaite).

*Patrick Videira a joué au PSG puis à Chaves, Maia, Ermesinde au Portugal, Martigues (L2), cannes (National), Rodez (CFA), Nîmes (National), Avignon (DH), Gardanne (CFA2), Martigues (National et DH), Côte Bleue (DH) et Istres (DHR). 

Texte : Anthony BOYER – Mail : aboyer@13heuresfoot.fr – Twitter @BOYERANTHONY06

Photo de couverture : Philippe Le Brech

Photos : Philippe Le Brech, AS Furiani Agliani, Stade Rennais FC

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