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Pascal Moulin : « Certains dirigeants sont frileux ! »

L’ex-coach de Jura Sud et de Moulins, où il a respectivement passé neuf et cinq saisons, retrace son parcours et se livre même à quelques confidences personnelles sur son court et récent passage à Epinal. Il réfute l’idée d’être étiqueté « coach de N2 » et aspire, à 56 ans, à intégrer le milieu pro. Entretien long format.

Photo Philippe Le Brech

Pour Pascal Moulin, les vacances, c’est toujours en juin ! Sauf que, cette année, celles-ci sont prolongées. Pour la première fois depuis près de vingt ans, le Breton, natif de Lorient, est sans club depuis son départ d’Epinal, où il n’est resté qu’une saison à la tête de l’équipe (N2), après un très long bail de 9 ans à Jura Sud (N2, de 2012 à 2021) et un autre de 5 ans à Moulins (N2 et National, de 2007 à 2012). Des vacances, oui, mais contraint et forcé.

Du coup, l’ancien avant-centre formé à Auxerre, passé par la D3, la D2 et le National à la fin des années 80 et au début des années 90, a du temps. Beaucoup de temps. Qu’il met à profit pour bricoler dans sa nouvelle maison : « Avec ma compagne, on vient d’acheter à Vaux-lès-Saint-Claude, juste à côte du centre d’entraînement de Jura Sud à Molinges, et y’a beaucoup de choses à faire, comme la peinture ».

Consultant sur FFF TV à Bourg

Il l’avoue à demi-mots, le bricolage, ce n’est pas trop son truc. Le football, en revanche, est viscéral chez lui. Alors, il regarde beaucoup de matchs sur les plateformes, passe beaucoup de coups de téléphone ou se rend au stade : « Ce soir (entretien réalisé hier), je vais voir Bourg-en-Bresse – Saint-Brieuc en National. Cette année, j’ai commenté des matchs de National de Bourg pour FFF TV, c’est bien, cela me permet de découvrir une autre facette du football. Et demain (aujourd’hui), j’hésite entre un match de N3 à Jura Dolois ou à Jura Sud contre l’Olympique Lyonnais en N2. C’est toujours intéressant ».
C’est drôle, quelque chose nous dit que son choix se portera sur Jura Sud !

La dernière fois que l’ancien joueur d’Epinal et de Dijon avait vécu une telle situation (le chômage, ce ne sont pas des vacances, hein !), c’était en 2003, après sa première expérience d’entraîneur, à Montceau-les-Mines (DH puis accession en CFA2), juste après avoir mis un terme à sa carrière de joueur à Lons-le-Saunier en N3. « J’étais resté sans club pendant quelques mois. Je supervisais des matchs pour Sylvain Matrisciano, et il m’a demandé de le rejoindre à Louhans-Cuiseaux, en National, comme adjoint, ce que j’ai fait, bénévolement. C’était pour me remettre dans le circuit. J’étais jeune, j’avais 37 ans, j’étais en quête d’apprentissage, même encore aujourd’hui à 56 ans ! Puis Sylvain a eu des soucis de santé et j’ai coaché l’équipe pendant quatre matchs en National, et cette fois le club m’a fait un contrat. Cela m’a permis de continuer à apprendre. »

Avec Louhans, l’histoire se poursuit en CFA la saison suivante puis s’arrête. « Le club a pris quelqu’un d’autre la saison suivante alors que j’avais déjà commencé le recrutement. J’avais attiré Alexandre Licata, Alexis Romao et Loïc Chavériat, dont c’était le retour. J’étais en fin de contrat, je ne suis pas parti en très bons termes avec les dirigeants mais bon… J’ai rejoint Orléans et Bruno Steck, qui était mon entraîneur à Dijon en National. J’étais adjoint et je m’occupais de la réserve, avec laquelle on est passé de DH en CFA2 avec des résultats exceptionnels (25 victoires et 1 nul). »

Titulaire du BE2 à 29 ans

La saison suivante, les dirigeants du club du Loiret ne renouvellent pas Bruno Steck, en fin de contrat, et propose à Pascal, titulaire du BE2, d’être n°1 : « J’ai passé mon diplôme tôt, à 29 ans, car pour moi, c’était dans la lignée de ce que je voulais faire. C’était du sport car cette année-là, en 1995, je jouais à Dijon en National, j’avais le tronc commun la journée, les entraînements le soir, les matchs le week-end et ma fille est née ! Et en plus, je signe en D2 à Epinal la même année. »

A Orléans, ils se sent bien, mais les dirigeants veulent prendre un directeur sportif. Bruno Germain arrive. Dans le foot, c’est un nom. « On ne partageait pas forcément la même vision, y’a eu des incompréhensions. Le président a tranché : il l’a conservé, mais pas moi. J’ai pris mon premier shoot ! Il me restait un an de contrat. En coupe de France, après avoir gagné 3 à 0 au 8e tour sur le terrain de l’AC Ajaccio, on a fait un 32e de finale, ce qui n’était pas arrivé à l’USO depuis 19 ans, et même un 16e de finale ! On avait ramené Lens au stade de la Source (défaite 1-3). »

Jura Sud, 20 ans de N2 dont 9 avec lui !

La suite de son parcours le mène à Moulins (CFA), en 2007, club qu’il a éliminé en 32e de finale de la coupe avec Orléans. Il passe cinq saisons dans l’Allier et connaît une accession en National puis une relégation la saison suivante, toujours pas digérée (lire plus bas). « Après la saison 2011-2012, il me restait un an de contrat, mais il y a eu un changement de direction. Pour la nouvelle équipe qui avait viré le président, avec qui je suis toujours en contact, j’étais la deuxième cible. C’est comme ça. »

Arrive ensuite Jura Sud. « Quand on sait que cela fait 20 ans que le club est en N2 et que j’en ai fait 9… C’est énorme et en même temps paradoxal car je suis Breton et Jurassien d’adoption. Mes parents se sont installés en 1979 à Lons-le-Saunier, où j’ai joué gamin. Or je n’ai jamais joué à Jura Sud. Après Moulins, c’est moi qui suis allé vers eux, j’ai pris mon téléphone, j’ai fait mon commercial ! Je connaissais quelques personnes au club, comme Hervé Saclier, actuel entraîneur de Jura Dolois en N3, on était en formation ensemble à l’AJ Auxerre, et aussi Michel Pinto, avec qui j’ai joué à Lons en CFA2. »

Souvent placé, jamais gagnant, Jura Sud ne parvient pas à passer le cap et à gravir la marche vers le National. Le club aux quatre clochers, qui renvoie une image de ruralité (ce n’est pas péjoratif), y parviendra-t-il un jour ? « En fait, Jura a un avantage et un inconvénient. L’avantage, c’est qu’il n’a pas de ville, puisque c’est le recoupement de quatre villages avec un centre d’entraînement à Molinges et un stade à Moirans-en-Montagne. Cette particularité a fédéré beaucoup de personnes au départ, moins maintenant. Le désavantage, c’est justement de ne pas être au moins une ville moyenne, et de se situer entre Saint-Claude et ses 10 000 habitants, et Oyonnax, qui est tourné vers le rugby et qui n’est pas dans le même département (Ain). Automatiquement, ça n’attire pas de gros partenaires. On en a déjà parlé avec le club lorsque j’y étais : il faudrait faire de Jura Sud LE gros club du Jura, en se rapprochant de Lons-le-Saunier, préfecture du département, qui joue en R1 et qui est plus une ville de football, avec de grosses entreprises. Je connais bien ce club car mon père fut président dans les années 80. Cette mutualisation permettrait de développer le club et d’envisager dans la durée une accession au niveau supérieur. Mais il faut une volonté sportive et politique. »

« Le National 2 s’est professionnalisé »

Quand on a passé 9 ans de sa vie dans un endroit, des liens étroits se créent : « Je suis toujours en relation avec Jura Sud, j’ai vu un des mes présidents, Edmond Perrier, très récemment, et je suis retourné au match y’a 15 jours, cela faisait quasiment 2 ans que je n’avais pas remis les pieds au stade, très exactement depuis que les championnats avaient été arrêtés en octobre 2020 à cause du Covid. On s’est fait la bise avec Valentin Guichard, le coach de Jura Sud, qui a été un de mes joueurs, c’était sympa. Ils ont pris un bon départ, je suis vraiment content pour eux. »

Neuf ans en N2, et quatre autres avec Moulins, donc (entrecoupés d’une saison en National), de quoi vous forger une réputation de spécialiste de ce championnat, qu’il a vu évoluer : « le National 2 s’est professionnalisé. Les staffs ont été élargis, ce qui a permis de mieux répartir les tâches et d’être plus précis. De plus, dans la plupart des clubs, tout le monde ne fait plus que du football, soit sous forme de contrat d’apprentissage, soit sous forme de contrats fédéraux. Après, il y juste a les moyens qui diffèrent selon les clubs. Quand je suis arrivé à Jura Sud, la plupart des joueurs travaillaient, et là, depuis 5 ou 6 ans, ils ne font que du foot. Automatiquement, les entraîneurs et les dirigeants sont plus exigeants en termes de résultats. Surtout qu’avec la réforme, il va y avoir de la casse. D’ailleurs, je constate qu’il y a beaucoup plus de cartons rouges cette année, de tension. Il y a moins de maîtrise car il y a plus d’enjeu. »

Epinal, un retour et des contrariétés

Pascal Moulin, en 1995, sous le maillot d’Epinal, félicité par le maire de l’époque, Philippe Seguin. Photo DR

Après Jura Sud, arrive l’épisode Epinal. Pascal Moulin a « planté » quelques buts au stade de La Colombière en Division 2 (1995-1997), où il a joué, et où il a toujours la côte. Pourtant, l’expérience ne dure qu’un an. L’histoire s’achève avec ce sentiment que les deux parties, dirigeants et entraîneur, ne se sont pas comprises. « Il y a plusieurs éléments. D’abord, on n’était pas d’accord au départ avec le président sur la durée de contrat. Je n’ai signé qu’un an, je pense que c’est une erreur. Il avait annoncé qu’il voulait jouer la montée en National. Or je suis arrivé tardivement, il n’y avait quasiment plus de joueurs offensifs, je ne connaissais pas l’effectif, et rapidement, à la trêve, on a vu que Paris 13 Atletico faisait un parcours exceptionnel, et que donc, pour la montée, ça allait être compliqué. Pour jouer une montée rapidement, en un an, comme ça, soit vous avez des moyens colossaux, soit vous la programmez dans le temps. Je n’aurais pas dû accepter de ne signer qu’un an. En 2e partie de saison, on revient dans les 4 premiers, on fait une série de 8 ou 9 matchs sans défaite, mais mes dirigeants ne reviennent pas vers moi… Je ne suis pas né de la dernière pluie, je me suis dit « ils n’ont pas envie » et j’ai pris la décision de partir en fin de saison. En fait, eux n’avaient pas de vraies raisons, juste des impressions, ils pensaient que je n’étais pas bien au club. Il y a aussi un truc très personnel. En août 2020, j’ai perdu mon papa. En novembre 2020 j’ai perdu un frère (Stéphane, ancien arbitre). Au mois de juillet 2021, à mon arrivée à Epinal, j’ai dû m’absenter dix jours car mon ex-épouse et maman de mes deux enfants est décedée, il a fallu que je sois proches de ma famille. Et en décembre, j’ai perdu ma belle-mère. En seize mois, j’ai perdu quatre personnes très proches… C’est vrai que les six premiers mois à Epinal, mentalement, j’étais sous une chape de plomb. C’était lourd à porter, même si j’ai réussi à me libérer de cela en deuxième partie de saison. »

« A part tracer le terrain et signer des chèques, j’ai tout fait ! »

Aujourd’hui, le récent titulaire du BEPF (obtenu en 2020) est sur le marché. Et aimerait bien, enfin, intégrer une structure professionnelle. Le problème, et il se pose pour bon nombre de ses collègues, c’est qu’il n’est pas un grand nom du football. Pénalisant car les clubs aiment bien recruter « sécurité » : « Quand on vient du monde amateur, et qu’on a n’a pas entraîné en pro ou dans un centre de formation, c’est difficile d’y mettre un pied. Beaucoup de dirigeants sont frileux. Mais regardez ce que font Franck Haise à Lens et Régis Le Bris à Lorient, on voit qu’ils ont les capacités pour entraîner en Ligue 1. Ce n’est pas seulement une question d’âge ou du niveau où vous avez évolué, c’est aussi une question de management. Pour moi, c’est ça qui fait le football et qui change avec le niveau. Sébastien Desabre, qui coachait Niort en Ligue 2 il n’y a pas longtemps et qui n’avait jamais entraîné plus haut qu’en CFA2 en France (au Cannet-Rocheville, à côté de Cannes), est aussi un exemple, de même que Laurent Batlles, qui avait la réserve de Saint-Etienne, et à qui on a donné sa chance; il a su la saisir. J’ai une expérience de 22 ans quand même : à part tracer le terrain et signer les chèques, je crois que j’ai tout fait ! J’ai lavé les maillots et les chasubles, j’ai géré des masses salariales, j’ai conduit des mini-bus, j’ai l’expérience des joueurs, du foot. Je connais tous les rouages du foot amateur. Après, un coach doit aussi améliorer son image et sa communication quand il va plus haut, il faut le savoir ça aussi. »

Alors, Pascal Moulin ne souffre-t-il pas d’être étiqueté « coach de N2 » ? « C’est bien français ça de mettre des étiquettes ! Mais je n’en souffre pas. Peut-être qu’il faut aller à l’étranger pour montrer que l’on est capable de manager des joueurs professionnels de haut niveau. En 2019, quand j’ai été retenu au BEPF, j’ai peut-être été le premier coach de plus de 50 ans à figurer dans la liste. Pour que Guy Lacombe ait envie de me prendre et de défendre mon dossier devant le jury, c’est que, peut-être, il a décelé ma motivation, mon envie et ma curiosité. Bien sûr, ça me motive pour la suite. C’est aussi un défi personnel, j’ai envie de me prouver que j’en suis capable. On verra. Il faut attendre les opportunités, les offres. »

Pascal Moulin, du tac au tac
« A Thouars, Bertrand Marchand m’a donné envie d’être entraîneur »

Meilleur souvenir de joueur ?
Quand signé pro en D2 à Epinal en 1995.

Meilleur souvenir d’entraîneur ?
La montée en National avec Moulins en 2009. Et ma première saison de coach avec Montceau aussi, on est monté de DH en CFA2. Je suis resté en contact avec pas mal de joueurs de cette époque-là. J’étais arrivé pour être entraîneur, j’avais 34 ans, et puis, un jour, pour un match de coupe de France, mon capitaine et défenseur central est blessé, et comme je m’entraînais encore un peu avec mes joueurs, je décide de le remplacer ! Je me suis dépouillé pour les gars et je pense qu’ils l’ont ressenti, que ça a facilité le relationnel avec eux. Je me souviens que, sur le banc, Lionel Large, entraîneur de la réserve et adjoint, me disait qu’il restait un 1/4 d’heure de match alors qu’il restait une demi-heure ! Je n’en pouvais plus, j’étais cuit !! En plus, on fait 32es de finale derrière.

Pire souvenir sportif ?
La première fois que je me suis fait les ligaments croisés, j’étais à Châtellerault, en D3, début 1989. En novembre 1988, juste avant, Guy Roux m’avait appelé pour me proposer 4 ans de contrat à Auxerre, où j’avais été formé et où j’avais déjà joué en réserve. En plus, je sortais d’une saison 1987-88 à Thouars, en D3, où j’avais terminé deuxième meilleur buteurs des six poules de D3 en marquant 19 buts. Malheureusement… Cela aurait pu être un tremplin. J’aurais pu revenir à Auxerre, où je n’avais pas percé avant. Et quand on connaît la maison… C’est dommage, si ma blessure était arrivée 7 mois plus tard, j’aurais eu 4 ans de contrat et pour la rééducation, la ré-athlétisation et la remise en route, cela aurait été moins difficile dans un club pro ! Mais cela m’a forgé un mental, car un an après, au mois de mars, je me suis refait les croisés, au genou droit cette fois, alors que j’étais déjà à 10 buts en 20 matchs. Je ne regrette pas mes choix mais c’est vrai qu’après Thouars, j’avais donné ma parole à Châtellerault qui était en D2 et à qui il manquait un point pour se maintenir à deux journées de la fin… Ils n’ont pas pris ce point et le club est descendu en D3. C’est comme ça. Mais j’avais donné ma parole, et j’y suis allé. Je n’ai pas de regret, sauf celui de ne pas savoir jusqu’où j’aurais pu aller sans mes blessures.

Un coéquipier ?
En équipe de France militaire, j’ai joué avec Pascal Vahirua à gauche et Roger Boli à droite, et comme j’étais avant-centre… Je peux vous dire que c’était un régal, à chaque fois qu’ils faisaient un centre, je leur disais merci ! Y’en a plein d’autres, je pense aussi à Lionel Charbonnier, on est arrivé ensemble à Auxerre.

Un coach ?
C’est dur comme question. Même si je ne l’ai pas eu comme coach car j’étais en formation, je dirais Guy Roux car on sentait sa patte à l’AJA, le 4-3-3, tout le club jouait de la même façon et ensuite, j’ai souvent adopté ce système dans ma carrière d’entraîneur, car il peut être très offensif, et ça me correspond bien. Après, depuis tout gamin, mes entraîneurs m’ont marqué. Je citerais aussi Bertrand Marchand, que j’ai eu à Thouars, et qui m’a donné envie d’être entraîneur. Il m’a remis en confiance. Il m’a permis d’éclore. Il m’a mis le pied à l’étrier en tant qu’éducateur, m’a conseillé, ça m’a plu tout de suite.

Des amis joueurs de l’époque ?
Oui beaucoup, je suis régulièrement en contact avec des joueurs de Montceau qui a été mon premier club, et avec des joueurs aussi que j’ai côtoyés à Dijon comme Stéphane Jobard, à Besançon, à Epinal, etc. J’ai gardé des contacts partout. ça fait des vieux souvenirs mais c’est sympa !

Une anecdote de vestiaire ?
(Rires) Avec Châtellerault, on joue un match très important, pour le haut de tableau, et le coach, Dominique Carlier (ex-Wasquehal en D2) entre dans le vestiaire avant le match alors qu’on est en train de faire la java, de chanter, et moi, qui n’étais jamais le dernier pour faire le pitre, j’étais debout sur la table de massage, et lui, il était dans un état de stress !!! On avait fait un gros match et on avait gagné, on en reparlé y’a quelques années avec les amis de Châtellerault avec qui on a fêté les 50 ans.
Un stade marquant ?
Geoffroy-Guichard. Le stade, l’ambiance, le poids du passé, les souvenirs d’enfance…

Un match référence ?
Joueur, en Division 2 avec Epinal contre Caen, on avait gagné 4 à 0 alors qu’ils étaient leaders et j’étais dans le « trombinoscope » après le match, à l’époque ça s’appelait comme ça, c’était le joueur qui ressortait de la journée de championnat.

Le club ou vous avez failli signer ?
A l’AJA en pro. Quand j’étais à Thouars, j’aurais pu signer en D2 à Angers aussi mais j’avais choisi Châtellerault.

Meilleur joueur coaché ?
Boulaye Dia, qui joue à Salernitana après être passé à Reims et Villareal. Et aussi Greg Thil. Je les ai eus tous les deux à Jura Sud.

Un coach avec qui tu pourrais partir en vacances ?
Je partirais bien avec ceux de la promotion quand j’ai passé le BEPF. Cela a vraiment été une année particulière ensemble, on a tissé des liens forts. Comme familiaux. Je avais aller voir Franck Haise à Lens pour passer quelques jours en immersion, voir comment il travaille. Son parcours me stimule. Franck, il n’est pas formaté comme certains, il arrive avec sa fraîcheur d’esprit et de réflexion, sa spontanéité, son envie de créer un foot plaisant, un foot pour faire plaisir aux autres, aux supporters, aux joueurs. Ceux qui le connaissent savent que c’est quelqu’un qui s’occupe des autres et qui est généreux. C’est un peu ce qui nous caractérisait d’ailleurs avec tous les autres entraîneurs du BEPF.

Un club d’enfance ?
L’Ajax d’Amsterdam. Ce foot a transpiré chez moi en tant que fan, joueur puis entraîneur. Ce club m’a fait rêver. Je n’oublie pas non plus l’épopée de Saint-Etienne.

L’info en +

Dans le CV de joueur de Pascal Moulin, une ligne : Saint-Leu en D3, mais aucune trace de match… L’explication ?

« Oui, j’ai joué à Saint-Leu-la-Forêt, mais pas longtemps ! J’ai signé en 1992, en D3, juste après Châtellerault, et rapidement, au mois d’août, j’ai eu un grave accident de voiture. Je ne pouvais plus jouer après ça. Du coup, j’ai dû jouer une demi-heure en match officiel là-bas, où j’ai croisé Alain Pascalou, le coach, que j’ai retrouvé dans les jurys d’entrée au BEPF ! Il était très déçu car il comptait sur moi, le club venait de perdre leur meilleur buteur, Rémi Perche. Il m’a toujours défendu car à Saint-Leu on disait que j’étais arrivé blessé. »

Texte : Anthony BOYER / Mail : aboyer@13heuresfoot.fr / Twitter : @BOYERANTHONY06

Photos : Philippe Le Brech et DR