Après des expériences en Belgique et au Luxembourg, l’ancien homme fort de Dunkerque a trouvé une nouvelle stabilité en Corse. Avec le FC Balagne, il a réalisé cette saison le doublé montée en National 2 et Coupe de Corse.
Par Laurent Pruneta / Photos : Philippe Le Brech
« Depuis que j’ai 16 ans, je vis de ma passion. Je suis dans mon élément. Je ne peux qu’être heureux surtout depuis que je suis en Corse. Je suis bien dans ma peau. Ça faisait longtemps que je ne m’étais pas senti aussi bien. »
A 56 ans, Nicolas Huysman est aujourd’hui un homme apaisé. Quand on évoque son nom, on pense forcément à l’USL Dunkerque où il a débuté en Division 2 à l’âge de 16 ans et demi, avant de devenir, pendant quinze ans, un entraîneur et un dirigeant très investi. La fin a été brutale en 2016. Mais l’ancien milieu de terrain au 540 matchs professionnels a su se reconstruire chez les amateurs en Belgique puis au Luxembourg où il a connu la Ligue Europa.
Après un passage rafraichissant avec les U17 de Muret, près de Toulouse, il a rejoint le FC Balagne (National 3) à l’Ile Rousse, en Corse, en novembre 2022. En une saison et demie, son bilan est exceptionnel avec un maintien, une montée en National 2 cette saison et deux Coupes de Corse remportées. Il a prolongé son contrat de deux ans avec le club né de la fusion entre le FC Squadra Calvi et le FB Île Rousse en 2018. Sans langue de bois et avec sincérité, il est longuement revenu sur son parcours et ses convictions pour 13heuresFoot.
Des débuts en Division 2 à 16 ans et demi
Sa première vie a débuté chez lui, à Dunkerque. Il n’a que 16 ans et demi lorsqu’il est lancé en D2 en 1984. Après Dunkerque, il a évolué en Division 1 à Metz (1990-1993), Caen (1993-1995), Le Havre (1995-1999) puis enfin Créteil en L2 (1999-2001). « J’ai joué 540 matchs en pros, marqué 70 buts, c’est une carrière magnifique. J’en suis très fier même si je n’ai pas joué dans les meilleurs clubs du monde. Mais c’était des clubs qui me correspondaient, à taille humaine. Je ne suis pas du tout nostalgique. Tout ça, c’est derrière moi maintenant, et ça m’a permis de me construire dans ma vie tout court et ça m’a apporté dans ma façon de manager. J’ai passé mes diplômes d’entraîneur assez tôt. Manager était une évidence chez moi. »
Sa reconversion, il l’a débuté en retournant début 2002 chez lui à Dunkerque, là où tout avait commencé. Depuis août 2016 et son licenciement, il a occupé plusieurs fonctions : entraîneur (équipe première et réserve), responsable de la formation, manager général et directeur général. « Une fidélité et une longévité de presque 15 ans dans un club, c’est exceptionnel. J’ai eu la chance de le faire. Surtout que j’étais chez moi, dans ma ville. C’était vraiment des belles années. On a pris ce club en CFA2 et on l’a mené aux portes de la Ligue 2 »
S’il a permis à l’USLD de monter deux fois en CFA comme entraineur, il reste « fier » de son bilan comme directeur général. « C’est un poste que j’ai adoré. J’aimais recruter, discuter salaire. J’aime les dirigeants qui disent non. Quand tu n’as qu’un euro en poche, tu ne vas pas en dépenser deux… Un président ou un manager n’est pas là pour être aimé. On peut raconter ce qu’on veut sur moi. Mais ce club, on l’a bâti, on l’a pérennisé, en lui donnant des fondations économiques. On lui a laissé des fonds propres. Il a continué à vivre et à grandir quand je suis parti et j’en suis fier. Quand on était là, il n’y a pas un joueur à qui on devait un euro ou qui a subi un retard de salaire. Moi, je n’ai rien volé à Dunkerque et je lui ai tout donné. J’ai fait beaucoup plus que certains qui sont juste passés et qui lui ont fait du mal. Moi, j’ai toujours voulu son bien. »
« J’aurais préféré partir autrement de Dunkerque »
Ses derniers mois sous fond de tension interne, ont été néanmoins difficile à vivre. « J’aurais aimé partir autrement. Je n’ai pas aimé la manière. On n’efface pas 15 ans comme ça… Je n’ai jamais triché avec ce club. Mais à un moment, la politique s’en est mêlée. Certains ont voulu, par ego, devenir calife à la place du calife. Malheureusement, beaucoup de gens trahissent pour le pouvoir. Mais finalement, je n’en veux à personne. C’est la vie… Et le milieu du foot, n’est qu’un accélérateur de vie. Moi, je suis quelqu’un d’entier. A un moment, j’ai peut-être été trop naïf. Mais je ne le suis plus. J’ai retenu la leçon. Après, j’ai la satisfaction d’avoir gagné tous mes procès. Ce n’est pas le plus important. Mais au moins, la justice m’a donné raison. Malgré cette fin, Dunkerque est toujours resté dans mon cœur. Quand je reviens, je suis toujours bien accueilli. J’ai gardé des amitiés fortes là-bas, comme partout où je suis passé d’ailleurs, que ce soit en Belgique ou au Luxembourg. »
Jusqu’en 2022, son fils Jérémy a continué à jouer dans l’équipe. « Jérémy, c’est un soldat de Dunkerque. Il a tout donné pour ce club qui le lui a bien rendu. Je ne rate pas beaucoup de matchs de Dunkerque à la télé. C’est toujours un bonheur de regarder cette équipe, surtout dans ce stade Tribut rénové. Je suis content de l’évolution du club depuis son rachat. Je ne connais pas Demba Ba, mais il a fait du bon travail. L’équipe joue et va vers l’avant. C’est un football qui donne mes émotions et ça, ça me plaît. »
« J’ai passé trois magnifiques années en Belgique.»
Mais revenons en arrière et à son départ forcé à l’été 2016. « Le jour où je partais de Dunkerque, je savais que je ne pourrais aller qu’à l’étranger. » C’est aux Royal Francs-Borains en 3e division amateur belge (le 5e niveau donc) que Nicolas Huysman va se reconstruire et refermer la cicatrice de l’USLD. Le club est situé près de la frontière, entre Valenciennes et Mons. « Ça ressemble un peu à Lens, il y a les mines, les corons. Les gens ont souffert, ce n’est pas très riche. Il y a beaucoup d’Italiens comme David Lasaracina, un dirigeant vraiment passionné et compétent. Tu as envie de tout leur donner. J’ai vécu une magnifique aventure humaine là-bas. Ce qui m’anime, c’est construire. J’étais dans mon élément. On a créé une vraie osmose avec mon staff, les dirigeants, les supporters. C’est une fierté collective. »
Son bilan à la tête du RFB, c’est 91 matchs, 57 victoires, 19 nuls et seulement 15 défaites. « La première année, on rate de peu la montée. On termine 2e derrière le RWD Molenbeek qui est un très beau club. La deuxième année, on monte en 2e division amateur. Et là troisième, on joue les play-offs pour monter en première division amateur. Aujourd’hui, le club a retrouvé la 2e division professionnelle. J’en suis très heureux. Je me suis vraiment régalé en Belgique. C’est une terre de foot où il fait bon vivre, où les gens se mélangent et sont ouverts. J’ai passé trois magnifiques années.»
Il a pourtant repoussé une offre de prolongation. « Tout le monde voulait que je reste. Mais c’était le moment de partir surtout que pour des raisons personnelles, je suis allé habiter à Nancy. »
La Ligue Europa au Luxembourg
En juin 2019, il découvre un autre pays, le Luxembourg. En concurrence avec plusieurs autres coachs (Noël Tosi, Damien Ott, Lionel Zanini), c’est lui qui est choisi par la Jeunesse Esch qui dispute le premier tour préliminaire de la Ligue Europa face aux Kazakh de Tobol Kostanay. « Jouer la Coupe d’Europe, c’est quand même intéressant. On s’est qualifié (0-0, 1-1), ça reste un bon souvenir. Au tour suivant, on est tombé sur Guimaraes qui était plus fort (0-1, 0-4). »
Six mois après son arrivée, il est écarté de son poste avec un bilan de 6 victoires, 5 nuls, 8 défaites. « C’était la première fois que je me faisais virer. Le Luxembourg, ça ne me correspondait pas trop. Il n’y a pas de culture foot, on ne peut pas construire. C’est de l’amateurisme avec beaucoup d’argent. Le foot luxembourgeois a aussi beaucoup progressé. Les meilleurs clubs pourraient jouer en National en France. »
Malgré cette première expérience mitigée au Luxembourg, il replonge en BGL Ligue en signant à l’Union Titus Pétange en octobre 2020. « C’était la deuxième saison perturbée par le Covid, c’était compliqué. Mais le club était mieux structuré. »
Il choisit de quitter son poste à la fin de mars : « ça s’est fait de manière très correcte avec les dirigeants. Moi, je suis quelqu’un de fidèle. Une personne m’avait venir à Pétange. Elle est partie, donc moi, je pars moi aussi avec lui. Je trouve ça normal. »
« Je me suis régalé avec les U17 de Muret »
De retour sur le marché français cinq ans après son départ de Dunkerque, il a peu de possibilités. « Quand tu pars à l’étranger et que tu reviens, en France, tu n’es plus personne. Il a fallu presque que je me reconstruise un nom. »
Après avoir vécu dans le Nord et dans l’Est, il décide de tenter sa chance dans le Sud. « J’ai fait un choix de vie. Je suis parti sans rien. J’avais coché trois villes que j’ai visité. Je me suis arrêté à Toulouse qui est une ville magnifique. »
Il garde un pied dans le milieu en entraînant les U17 de Muret. « Je me suis régalé avec eux. C’était une super expérience. Mais Toulouse, c’est le pays du rugby, pas du foot. Il n’y a pas toujours de la compétence. C’est dommage car il y a beaucoup de bons clubs dans le coin en N3 ou R1 avec des bons joueurs. Je suis persuadé que si un de ces clubs prenait un peu d’ampleur, il pourrait aller jusqu’en National. »
Après les U17 à Muret, Nicolas Huysman fut prêt de rebondir à Blois (N2). « J’ai fait une belle rencontre avec le président François Jacob. Mais sur le plan financier, le contrat était un peu trop juste pour que je m’y retrouve. J’ai aussi failli rentrer à la Fédération Française de Football au pôle espoir féminin de Castelnaudary. Mais je me suis fait avoir comme un gamin par certaines personnes. »
« Le FC Balagne, une belle rencontre, au bon moment »
En novembre 2022, l’appel des dirigeants du FC Balagne (club issu du rapprochement entre le FC Squadra Calvi et le FB Île Rousse en 2018) va changer le cours de sa vie. « C’est une belle rencontre qui est arrivée au bon moment pour moi, résume-t-il. Aujourd’hui, je revis une histoire humaine forte avec des gens vrais. J’aime les gens honnêtes qui avancent et qui ont des valeurs. J’ai trouvé tout ça ici en Balagne, une région magnifique, avec des personnes qui ont une identité et du caractère. Je cherchais ce projet basé sur l’humain pour construire. Construire, ça a toujours été ce qui m’a animé dans le foot. »
Quand il est arrivé, le club corse était avant-dernier et relégable dans son groupe en National 3. « On n’a pas vécu que des choses positives. J’ai perdu mon premier match puis on a fait deux nuls. Après la trêve, on s’est vraiment remis au « taff », on a fait quelques changements dans le groupe et on a enchainé une série d’invincibilité de 11 matchs. » Grâce à un bilan de 7 victoires, 6 nuls et 3 défaites, le FC Balagne se maintient confortablement (4e). Il remporte même la Coupe de Corse en battant l’AS Casinca (R1) après prolongations (3-2). « La Coupe de Corse, ici, ça veut vraiment dire quelque chose. C’est très important pour un club. Chaque région a son identité et pour les supporters, c’est une question de fierté. On fait du foot pour donner du plaisir et vivre ce genre d’émotion. »
« Terminer premiers, avec nos moyens limités, c’est une grosse performance »
Le 31 mai dernier, les Balanins ont conservé leur trophée en battant en finale Corte (N3) grâce à un but de Khalil Gannoun (1-0, 89e), qui a inscrit 30 buts en deux saisons. « Quand il est arrivé chez nous, ce n’était pas le même joueur. On l’a aidé à progresser. Je préviens les autres clubs : il a déjà resigné chez nous ! On a quelques Parisiens comme lui, Chevalier ou Siby. Ça fait un bon équilibre. »
Cette deuxième coupe de Corse a ponctué une saison historique pour le FC Balagne qui a réussi le doublé. Premier du groupe H de N3, le club corse va évoluer en N2. « On est vraiment allé chercher cette montée avec cet effectif de fous (sourire). On a eu nos deux meilleurs joueurs, Cropanese en août et Darrieux en janvier, qui se sont faits les croisés. Mais on n’a rien lâché. Ça a été un mano a mano avec Sainte-Geneviève qui est resté très longtemps invaincu (NDLR : jusqu’à la 22e journée à Brétigny). A l’aller, ils sont venus gagner 6-0 chez nous et à un moment on était à six points d’eux. Mais ils ont perdu à Brétigny puis on est allé gagner chez eux (2-1) la semaine d’après. On est repassé devant. Mais après, le ballon pesait mille tonnes.. A Saran (1-1), à l’avant-dernière journée, on n’est pas bons. Heureusement, on finit contre Ivry (4-1) dans une ambiance de folie. Avec les derbys corses et les huit équipes parisiennes, c’était vraiment un groupe très difficile. On a des moyens limités financièrement, donc terminer premier, c’est une grosse performance. Ce qui est important, c’est que le FC Balagne, ce n’est pas seulement le club de l’Ile-Rousse, c’est le club de toute la Balagne. »
Nicolas Huysman a pu compter sur son staff composé de Julien Bouzin (27 ans), qu’il a connu à Muret, et Pierre Moulard, ancien coach de Santa Reparata. « Avec eux, je suis dans le partage et l’échange. A la fin, c’est moi qui tranche mais j’aime bien aussi la confrontation des idées. Un entraîneur doit savoir reconnaître qu’il s’est trompé. Il faut savoir anticiper et écouter les autres. Ce n’est que comme ça qu’on avance. »
Dans son élément en Corse, Nicolas Huysman a prolongé son contrat jusqu’en 2026. « J’ai ce beau projet, la qualité de vie, la beauté de l’endroit, le côté humain que je recherche. A mon âge, qu’est ce que je vais demander de plus ? Dans l’aspect humain, il y a une forme de similitude entre la mentalité du Nord et la mentalité corse. On retrouve la même solidarité et entraide. L’humain, c’est au coeur de ma vie. Je ne vois pas l’intérêt d’être entraîneur aujourd’hui, s’il n’y a pas ce côté humain, les relations, les échanges. Créer un groupe en tirant le maximum de chaque individualité, c’est ce qu’il y a de plus fort. Quand je vois Carlo Ancelotti dans les bras de ses joueurs… Dans certains endroits, ces valeurs humaines se perdent parfois. Mais pour moi, c’est la valeur essentielle pour réussir dans un club et y laisser une empreinte aussi. Le foot n’est pas moins beau en N2 ou N3 qu’en L1. En haut, il y a, certes, des contraintes. Mais je tire mon chapeau à tous les entraineurs amateurs. On fait un métier magnifique mais il faut avoir l’énergie, un ego fort et les capacités à gérer l’humain. Un entraîneur qui a un peu de bouteille aura, certes, moins d’énergie qu’un entraîneur plus jeune mais son expérience peut le rendre plus performant. »
Nicolas Huysman, du tac au tac
Meilleurs souvenirs ?
J’en ai quelques-uns mais je vais en ressortir quatre qui sont merveilleux : cette saison déjà avec ce doublé fantastique, la montée en National avec Dunkerque, la Belgique où j’ai vécu des choses extraordinaires et la qualification en Coupe d’Europe avec la Jeunesse d’Esch. Tout ça c’est l’aboutissement d’un travail avec un staff et la récompense de ce qui a été fait. Je l’ai vécu dans presque dans tous les clubs où je suis passé.
Le pire souvenir ?
Le pire souvenir du foot, ce sont des gens qui n’ont pas été corrects… Je regrette d’être mal parti de Dunkerque quand j’étais directeur général. La manière ne m’a pas plu. Après, en tant qu’entraineur, quand j’ai été licencié de Jeunesse d’Esch. Mais on dit toujours « Tu ne seras pas un grand entraîneur tant que tu ne seras pas fait virer. » Donc voilà…
Vous êtes un entraineur plutôt…
Rigoureux. Il est indispensable d’établir un cadre. Cette rigueur, je me l’impose à moi-même. Je la transmets à mes joueurs par mes attitudes et mes actes. Je suis toujours dans l’échange, le dialogue et le partage. Les joueurs savent qu’ils pourront toujours compter sur moi, que je serai toujours là pour eux. Mais je dois aussi amener de la distance, je ne suis pas leur copain. Il faut savoir allier la baguette et la caresse. Comme on dit, une main de fer dans un gant de velours.
Les entraîneurs qui vont ont inspiré ?
Alex Dupont qui m’a formé et m’a fait jouer mon premier match en pro. C’est quelqu’un qui était proche de ma famille. Il m’a toujours accompagné et a toujours été là pour moi. Comme Francis Smerecki qui a toujours été bienveillant avec moi, notamment dans la carrière d’entraîneur en me permettant d’accéder à certains diplômes. Il y a aussi Guy David qui m’a entrainé au Havre. Il était magnifique humainement. Il passait presque plus de temps à discuter avant et après les matchs qu’à l’entraînement. Ces trois personnes qui ne sont malheureusement plus là aujourd’hui m’ont marqué et ont beaucoup compté pour moi dans l’évolution de ma carrière joueur-entraineur. Ils ont participé à ma formation. Je suis également toujours en contact avec Joël Muller.
Un modèle d’entraîneur ?
Jurgen Klopp. C’est un modèle dans sa façon d’être au niveau de l’engagement et la fidélité. Quand on voit ce qu’il a fait à Dortmund et à Liverpool… Pour moi, c’est une référence dans la construction d’un club, la durée et les émotions qu’il a pu transmettre aux gens et à ses joueurs.
Les dirigeants qui vous ont marqué ?
Quand j’étais joueur, forcément Carlo Molinari à Metz. Ça a été un président magnifique. À Dunkerque, j’ai été proche de mes présidents Jo Dairin, Jean-Christophe Géhi et Jean-Pierre Scouarnec avant qu’il ne parte en vrille. C’est dommage, c’est une bonne personne mais qui n’a pas été réglo à un moment. Mais c’est comme ça, c’est la vie du foot… J’ai aussi connu des entraîneurs qui n’ont pas été réglos. Au FC Balagne, j’ai une très bonne relation avec mon président René Navarro. C’est lui qui gère l’aspect financier et il a trouvé un bon équilibre. Cette saison, on n’avait que quatre contrats fédéraux. Des « petits » fédéraux. Moi, je ne m’occupe que du sportif. Il y aussi Jonathan Portillo, le directeur sportif, un ancien joueur qui a été mon adjoint l’année dernière. Il connaît le foot, il est compétent, il est très aimé des gens et il a un réseau intéressant. On travaille main dans la main pour essayer de construire et d’avancer avec le président et les dirigeants. Ça a été cohérent cette année et il faut continuer dans cette voie-là, car le plus dur arrive.
Les joueurs que vous avez le plus fait progresser ?
À Dunkerque, j’ai le souvenir de Clément Tainmont qu’on était allé chercher à Lesquin en CFA. Il a ensuite joué en Ligue 2 à Reims et fait une très belle carrière en Belgique, à Charleroi, notamment. Il y en a d’autres qui ont grandi avec le club de Dunkerque comme mon fils Jerémy, ou Junior Senneville. On a aussi fait sortir Mouaad Madri, qui a commencé en CFA 2 avec nous et qui a ensuite joué à l’AC Ajaccio et à Lens. À Dunkerque, on a toujours eu un groupe de joueurs qu’on a fait progresser. Mais on n’a pas un énorme vivier. Dunkerque, c’est une ville enclavée, avec la mer d’un côté et la Belgique de l’autre. Les Belges, ils allaient pas venir chez nous, ils gagnaient plus chez eux. Et à l’époque, il y avait Lens, Lille, Valenciennes bien devant. Dunkerque n’était pas le club qu’il est devenu aujourd’hui. C’est un bon petit club maintenant. Le stade Tribut a bien évolué. Il leur manque juste un centre d’entraînement. Entre parenthèses, le projet du centre à Vallières, c’est moi qui y avait pensé il y a 15 ans. Comme quoi je connais assez bien ma région pour savoir que c’était le bon endroit… A l’époque, le maire n’y croyait pas. Ils y sont revenus mais ils ont perdu 10 ans.
Vos amis dans le foot ?
Je suis proche de beaucoup de gens. J’ai beaucoup de potes mais je vais citer en premier Ludovic Pollet, un ami de 30 ans. On a joué ensemble au Havre et on a partagé beaucoup de choses. Il a toujours été là pour moi et j’ai été toujours là pour lui. Des vrais amis, tu n’en a pas 100 000… Après, j’ai 4-5 amis très forts hors foot, dont un policier et un chef d’entreprise sur Pau. Je suis quelqu’un qui va plutôt vers les gens dont j’ai jamais eu trop de mal à faire des rencontres.
Vos occupations en dehors du foot ?
Des choses simples de la vie. J’aime bien être avec les gens que j’aime, mon amie qui est à Saint-Tropez. C’est beaucoup de repos et de sport. Je cours 8-10 kilomètres tous les deux jours. J’aime les balades, marcher aussi les pieds dans l’eau. Le matin, j’apprécie de prendre mon café avec mes potes. Après, le foot, ça prend quand même beaucoup de temps. Le matin, on est au bureau, on prépare les séances, les matchs, la vidéo, le suivi des joueurs et l’après-midi on s’entraîne. La saison prochaine, en National 2, on doublera certains jours, on fera entraînement le matin et l’après-midi.
Le Nord ou la Corse ?
Dunkerque, c’est chez moi, c’est ma ville. Mais je ne pense pas revenir y habiter. J’étais à Toulouse, qui est aussi une ville magnifique, pendant deux ans et maintenant je suis ici en Corse. Quand on est dans le sud, c’est difficile de remonter après. En Corse, je me sens bien. La qualité de vie, la beauté de l’endroit, le côté humain des gens… J’arrive à un âge où c’est tout ce que je demande. Je vieillis mais je suis bien dans ma peau. Ça faisait longtemps que je n’avais pas été aussi bien. J’ai trouvé un paradis de vie. Là, j’ai le soleil devant les yeux et je vois la mer en face de moi… Mais je ne l’ai pas trouvé tout de suite. On ne me l’a pas donné.
Texte : Laurent Pruneta – Twitter: @PrunetaLaurent
Photos : Philippe Le Brech
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