National : Vincent Magniez,
le micro du peuple

Depuis 10 ans, l’ancien gardien de but pro devenu comptable commente les matchs de National sur FFF TV aux côtés d’Emmanuel Moine, son indissociable et inséparable compère. Ensemble, ils donnent une bonne image et un vrai ton à ce championnat qui n’a plus de secret pour eux et qu’ils mettent en valeur.

Vincent Magniez a bien dû griller trois ou quatre cigarettes et se lever autant de fois pour passer du salon à la terrasse pendant cet entretien d’une heure.

C’était mercredi matin, juste avant de prendre un vol pour Biarritz et rejoindre ses copains du Variété Club de France pour un match de gala le soir-même face à l’Aviron Bayonnais FC, dans l’antre du rugby, au stade Jean-Dauger.

Un match au profit des Pièces Jaunes et de l’association Haur Eri, qui s’occupent des enfants hospitalisés, et qui a permis de récolter 12 000 euros.

Le « Variété », où il est la doublure de Gaëtan Huard, est son 18e club. On a compté ensemble, avec les doigts ! Vous voulez connaître les 17 autres ?

Allez, prenez votre souffle, les voici dans l’ordre : Amicale Constantine de Calais, Coulogne (tout près de Calais), Calais Racing Union FC (CRUFC), Dunkerque, Gravelines, Bourges, Wasquehal, Calais, Evry, Montauban, Les Lilas (là où il a commencé à travailler pour la première fois, à 31 ans), Moissy, Poissy, Issy, Drancy, Fleury, Racing. Oui, ça fait beaucoup de « Y » tout ça ! « Pour mes enfants, c’est vrai, j’aurais pu choisir un prénom en Y aussi, pas sûr que mon épouse aurait validé !! »

Poissy, le déclic

C’est qu’il a beaucoup bourlingué, l’ami Vincent ! Joueur, il a écumé les terrains de National et de National 2 (CFA), où il a multiplié les rencontres, dont une, déterminante, avec Karl Olive.

Au Red Star, stade Bauer, avec Manu Moine. Photo Philippe Le Brech

L’actuel député de la XIIe circonscription des Yvelines, maire de Poissy de 2014 à juillet dernier, qui était à l’époque président du club et journaliste, lui a mis le pied à l’étrier et sans cette rencontre, pas sûr que Vincent commenterait sa dixième saison de National au micro de FFF TV en compagnie de son alter ego Emmanuel Moine (voir la plateforme FFF TV : https://ffftv.fff.fr/ .

Moine-Magniez. Magniez-Moine. Les deux font la paire ! Indissociables de ce championnat qu’ils adorent, connaissent sur le bout des ongles, ne cessent de mettre en valeur et prennent plaisir à disséquer le vendredi soir, avant, pendant et après les matchs.

C’est simple, au fil des ans, le duo vedette de la chaîne est devenu incontournable.

Comptable dans la vie, consultant à ses heures, gardien de but de temps en temps, le planning du natif de Calais, âgé de 49 ans aujourd’hui, est bien chargé. Sa carrière, ses rencontres, ses expériences, pour une fois, il a délaissé son micro pour évoquer tout cela et répondre à nos questions. On appelle cela inverser les rôles !

« Joueur, j’étais sérieux… sauf le week-end ! »

Avec Evry, lors de la saison 1998-1999 avec l’accession en National à la clé ! Photo Philippe Le Brech

Vincent, tu es donc toujours comptable ?
Oui, pour le groupe Colas, depuis bientôt 6 ans, mais je bosse depuis que j’ai 31 ans. Je suis jeune dans le monde du travail ! Avant, je ne faisais que du foot.

Comment es-tu devenu comptable ?
J’ai passé le BEP et un bac pro comptabilité par correspondance quand j’étais au centre de formation à Dunkerque, et puis je suis rentré chez Carrefour pour mon premier job où j’étais opérateur de saisie, et j’ai eu la chance de tomber sur une directrice comptable qui aimait le sport, et je lui ai dit que j’avais besoin de travailler, j’en ai profité pour passer mes équivalences. Et après, j’ai pris mon envol.

Tu es né à Calais, mais tu as joué à Dunkerque…
J’ai commencé à Calais aussi, j’ai joué dans trois clubs là-bas, dont le CRUFC, jusqu’en cadets nationaux ! Ensuite, je suis parti au centre de formation à Dunkerque de 1989 à 1993. Le club était en Division 2. Mais je ne suis pas passé pro. Là-bas, j’ai eu Alex Dupont comme coach, mon deuxième papa ! Et quand le club l’a limogé, ils ne m’ont pas gardé non plus.

Du coup, quand tu commentes Dunkerque aujourd’hui, tu as de la rancoeur ?
Absolument pas ! Et puis, depuis, les gens ont changé, même si j’y ai connu Jocelyn Blanchard à l’époque, qui était aussi au centre, et aussi Jean-Pierre Scouarnec, l’actuel président, qui faisait déjà partie du comité. Quand je vais là-bas, au stade Tribut, c’est toujours un plaisir. Je m’entends bien avec Jean-Pierre (Scouarnec), même si je suis plus « 62 » que « 59 » ! »

« On m’appelait le Xavier Gravelaine des gardiens de but ! »

Album souvenirs à Calais ! Photos Eklablog.com

A la lecture de ton parcours de joueur, il en ressort beaucoup de changements et des choix de carrière qui n’ont pas payé…
C’est vrai, à l’époque, on m’appelait le Xavier Gravelaine des gardiens de but ! Après Dunkerque, où j’étais stagiaire-pro, je suis allé en Division 3 à Gravelines, puis à Wasquehal en National en 1995, juste l’année avant la montée en Division 2, mais j’étais parti ! J’étais jeune, j’avais des contacts, Guingamp, Rennes, Saint-Brieuc et Ajaccio me faisaient la cour. Alex Dupont m’avait conseillé de rester à Wasquehal. Mais Saint-Brieuc a déposé le bilan, Rennes c’était comme 3e gardien et un an de contrat, bref, j’ai trop attendu pour Wasquehal, et finalement, en 1996, je suis reparti à Calais, dans mon club de coeur, en CFA. Malheureusement, on est descendu. Du coup, je ne suis pas resté, je ne me voyais pas jouer en CFA2 à mon âge (24 ans) et je suis parti à Evry en National 2 en 1997. Le club a terminé premier en 1998 et il est remonté en National avant de redescendre, alors j’ai signé à Montauban en CFA mais là-bas, les promesses d’emploi n’ont pas été tenues, donc retour en région parisienne, aux Lilas, en CFA, où je m’étais proposé. Je touchais 400 euros par mois. Aujourd’hui, avec ça, je serais le smicard du National 2 ! J’y ai découvert un club extraordinaire, certainement l’un des plus beaux où je suis passé. Avec Les Lilas, on s’est maintenu en CFA deux années de suite et ensuite j’ai joué à Moissy puis Poissy où là, ce fut le tournant de ma carrière grâce aux personnes que j’ai rencontrées. Ensuite, il y a eu Issy en DH et encore Drancy en CFA, Fleury, et j’ai terminé à 39 ans au Racing en CFA2 !

Sous le maillot de Drancy. Photo Philippe Le Brech

Tu disais que Calais était ton club de coeur, ça t’a fait quoi de les voir en finale de la coupe de France en 2000 ?
Calais, forcément, c’est ma ville, j’y suis né ! Toute ma famille y a joué et avant que le club ne s’appelle le CRUFC, il y avait deux clubs dans la ville, le Racing et l’Union : et dans les buts du Racing c’était mon oncle, et dans ceux de l’Union, c’était mon père !

Du coup, quand j’ai signé au CRUFC, j’ai mis toute la famille d’accord, j’étais devenu en quelque sorte le symbole de cette fusion. Je suis parti trois ans avant leur parcours en coupe : à ce moment-là, je m’étais dit que j’aurais pu faire partie de l’aventure, mais j’avais plein de copains dans cette équipe, des potes d’école, des joueurs avec qui j’avais joué 3 ans plus tôt ou d’autres croisés au centre de formation à Dunkerque.

Quand Calais a atteint la finale, moi, je jouais à Evry et je me souviens que, cette saison-là, notre coach Bernard Touret prenait souvent Calais en exemple dans ses causeries quand nous avions besoin de points pour nous maintenir, en fin de saison.

« J’ai eu cette image de fêtard »

En 2012, avec le Variété club de France de Steve Savidan et Rudy Garcia. Photo Philippe Le Brech.

Que t’a-t-il manqué pour jouer en Division 2, pour aller dans des clubs plus haut ?
De la chance, et puis j’ai fait des mauvais choix de carrière. Je n’ai pas su écouter certains conseils. Des clubs ont connu une rétrogradation administrative, d’autres ont déposé de bilan, comme à Bourges, où j’ai connu la D2 et le National.

Pourtant, j’ai beaucoup bossé car je n’avais pas de qualités naturelles, et je savais que cela passerait pas ça, mais le truc, c’est que j’aimais bien faire la fête avec les potes… donc j’ai eu cette image-là, de fêtard : du coup, personne ne voulait se mouiller pour moi à cause de cela, de peur d’être grillé. Pourtant, j’étais sérieux, sauf le week-end, et ça… Quand tu aspires à jouer au haut niveau, ce n’est pas possible, tout se sait, les gars se parlent entre eux dans les clubs. J’étais grande gueule aussi, mais grande gueule au coeur d’or : je ne pense pas avoir laissé de mauvais souvenirs là où je suis passé, sauf à Moissy, où je ne m’entendais pas avec le nouveau président.

Dans les cages du Variété club de France ! Photo Philippe Le Brech

Si tu n’avais pas joué à Poissy, tu ne serais sans doute pas consultant pour FFF TV  ?
A Poissy, j’ai connu des gens qui m’ont permis de donner un tournant à ma carrière. J’ai connu Karl Olive, alors directeur des sports de Canal +. C’était aussi mon président et un jour, il m’a dit qu’il aimait bien ma manière de m’exprimer. Dans Le Parisien, il a même dit que j’étais un mélange de Jean-Charles Sabattier, par rapport à mon amour du foot allemand, et de Dany Boon ! J’avais pris ça pour un super compliment !

Avec lui, j’ai fait une émission sur la TNT, « cap 24, la chaîne capitale » sur le foot amateur en région parisienne, puis sur L’Equipe TV, et tout est parti de là ! Karl voulait que je garde mon phrasé, ma manière de parler. Je n’ai jamais pris de cours de communication et je pense que si j’en avais pris, je ne serais pas moi-même. Les gens qui regardent les matchs sur FFF TV, sont comme moi, parlent de de la même manière, on bégaye parfois, on fait des fautes de français, mais ce n’est pas grave.

Après le Ballon d’or du peuple, tu es un peu le micro du peuple…
(Rires) C’est joli ça !

Photo Philippe Le Brech

Qui a eu l’idée d’appeler les interviews grand format d’avant match « Dans les 16 mètres » ?
C’est Manu (Moine) ! Il m’a dit, « faut que tu prennes quelqu’un dans ta surface, c’est ta surface, tu la connais bien, on va appeler ça « Dans les 16 mètres » ! »

Tu entames ta 10e saison, déjà, comme consultant en National. Comment tout a commencé ?
En fait, on l’oublie souvent, mais c’est l’ancien joueur, David Théophile, qui est au coeur du projet. Filmer le football amateur, c’était son idée. Il a fait un travail énorme. Il a commencé avec sa caméra, sur un toit, avec sa société, Visio prod, et la FFF l’a engagé. Un jour, il m’a parlé du projet de filmer les matchs de National avec la FFF. Au début, un seul match par journée de championnat était diffusé. Et il m’a envoyé sur un match au Poiré-sur-Vie, contre le CA Bastia. Il m’a dit « Tu seras accompagné d’un jeune journaliste-commentateur comme ça tu feras connaissance avec lui sur le trajet, dans la voiture ». Et ça s’est super-bien passé ! On est tombé un peu « amoureux », façon de parler, malgré nos 15 ans d’écart ! On a les mêmes délires ! Ce qui m’a plu au départ, c’est qu’il aimait ma musique dans la voiture, ça a compté au début ! Je lui mettais Sinatra, Brant, Sardou, Balavoine ! La première année, j’étais « bord de terrain », car il y avait un consultant avec Manu. Moi, je pouvais tutoyer les joueurs ou les coachs. David (Théophile) me disait de faire un peu comme Paganelli. Comme j’étais un ancien joueur, ça se passait bien. Par contre, avec un président, je devais utiliser le vouvoiement. Aujourd’hui, on est toujours tous les deux, avec Manu, à commenter, et ça fait 10 ans que ça dure !

Vincent Magniez, du tac au tac
« Je peux donner un avis, mais pas de conseil »

Photo Philippe Le Brech

Le dernier match commenté ?
Versailles – Le Mans (2-1).

C’était bien ?
C’était un très joli match. A l’image du niveau du championnat. Beaucoup de gens qui découvrent le National sont surpris par le niveau. Là, on a eu deux belles équipes, et ce ne sont pas les seules dans ce championnat.

Le prochain match que tu vas commenter avec Manu ?
Je devais commenter Versailles contre Cholet ce soir mais le match a été décalé à lundi mais je ne serai pas là.

Le pire match que tu as commenté ?
Alors des matchs où il ne se passe rien, on en a commentés quelques uns, on ne pas se mentir ! Après, l’avantage avec Manu, c’est qu’on va en profiter pour raconter plein d’anecdotes et rendre le match moins mauvais.

Sous le maillot des Lilas ! Photo Philippe Le Brech

La pire équipe croisée en National ?
On ne commentait pas encore mais je me souviens de Calais, après la coupe de France, en 2001, ils n’avaient gagné que 2 matchs dans la saison, et ça c’est rare. Mais ce qui est dingue en National c’est que, parfois, la pire équipe peut se transformer en équipe de fou, comme Béziers l’année de la montée en Ligue 2, en 2018.

La meilleure équipe que tu as commentée en National ?
L’équipe de Villefranche des saison précédentes, avec des petits gabarits au milieu, m’a beaucoup plu et m’a fait vibrer. Ils viennent de faire deux fois les barrages. Ils ont obtenu cette 3e place en jouant au foot et pas en misant sur l’aspect athlétique.

Le meilleur joueur que tu as vu en National ?
Umut Bozok, quand tu vois ce qu’il a été capable de faire, et Vincent Thill à Pau aussi, exceptionnel, et je ne sais même pas où il joue aujourd’hui… (Il évolue à l’AIK Solna, en D1 suédoise, Ndlr). On a vu passer des tonnes de joueurs.

Un club que tu n’as jamais commenté ?
Il doit y en avoir, oui… Faut les trouver, ou le trouver… Je ne trouve pas.

Avec Issy-les-Moulineaux, en coupe de France, en 2009-2010. Photo Philippe Le Brech.

Un match à problème ?
On a eu un match à Colmar avec une panne d’électricité, et l’an passé, avec Cholet, je fais un interview d’avant-match, avec Richard Déziré, qui dit au micro que l’on n’a pas commenté son match précédent de la meilleure des manières, mais il avait mélangé les équipes de commentateurs, il nous avait mis dans le même panier, alors que l’on a toujours été derrière lui.

Y a-t-il un club qui te manque en National ?
Le SC Bastia par exemple, avec ce public de fanatiques et de connaisseurs. Le Racing aussi, j’aimerais bien les revoir en National.

En 10 ans, quelles évolutions as-tu remarqué ?
L’évolution, elle vient des joueurs de Ligue 1 ou de Ligue 2, que l’on peut retrouver de plus en plus souvent et de plus en plus nombreux en National. Y’a beaucoup d’anciens qui ont été de très bons joueurs des niveaux au-dessus, et les clubs pros n’hésitent plus à prêter leurs pépites. Avant, le championnat était plus « bucheron » et il y avait moins d’expérience.

Es-tu le porte-bonheur d’un club ?
Dunkerque, l’année où ils montent, même si le championnat n’est pas allé à son terme : Jean-Pierre Scouarnec aimait bien que je vienne commenter ! Inversement, je sais que Manu a souvent été le chat noir de Karim Mokeddem, à l’époque où il était Lyon-Duchère. Ce sont des fois où je ne suis pas allé commenter avec lui !

Un club que tu aimes bien commenter ?
Cette saison, j’aime bien commenter Le Mans. Je trouve que c’est un club plaisant. Même s’ils ont perdu contre Versailles, tu vois que les jeunes ont leurs chances dans cette équipe, avec des joueurs expérimentés à côté.

Est-ce que tu as déjà outrepassé tes fonctions de commentateurs ?
Non, mais je peux donner mon ressenti à un coach, mais sans me permettre de lui dire par exemple « Il ne faut pas jouer à trois derrière ». Ce sont juste des discussions, un peu comme on fait là tous les deux. Ce sont des discussions de footeux. Je ne donne pas de conseils, juste un avis. Je connais la difficulté d’être coach et d’être joueur. J’ai fait partie d’un staff pendant 6 ou 7 ans à Poissy (il était entraîneur des gardiens), dont la dernière saison, en 2020, avec Laurent Fournier, son fils et Habib Beye aussi.

Emmanuel Moine : « Demande à Vincent… »

Nous avons demandé à Manu Moine, son acolyte le soir des matchs, de poser quelques questions à Vincent Magniez. Voici le tac au tac du duo Magniez-Moine !

Demande à Vincent pourquoi la Fédération a pensé arrêter de lui payer une nuit d’hôtel les soirs de match ?
(Rires) Parce qu’on n’en profite pas assez (rires) !

Pourquoi la blanquette de veau est ton plat préféré en déplacement ?
(Rires) Parce qu’on avait droit à 15 euros de note de frais pour le repas et que la blanquette est à 15,50 euros !

Pourquoi Maurice Goldman, l’ancien coach de Belfort, et Vincent Demarconnay, le gardien du Paris FC, sont les deux meilleures interviews de ta vie ?
(Rire) Ah ah ah il est bon ce Manu ! Au Paris FC, j’arrive à la bourre, j’appelle Manu pour l’interview d’avant-match et il me dit que Vincent Demarconnay vient d’avoir des jumeaux. Je le félicite pendant l’interview et là il me dit « Ce sont des jumelles » ! Et avec Maurice Goldman, là, je me mélange les pinceaux dans la présentation, dans les résultats de son équipe, et il s’énerve un peu ! Lui, c’était un personnage ! Une fois, il était au micro avec moi, et son président rigolait derrière, ils étaient amis, et là, Maurice Goldman me dit « Tu vois, mon président, il rigole, mais si je perds ce soir, il va me virer ! »

Il paraît que tu as commenté un match sur une nacelle, à Laval ?
Ah oui, la tribune était en réfection, on m’a dit que j’allais commenter sur une nacelle mais je n’en avais jamais vu d’aussi haute ! J’avais l’impression qu’elle tenait sur des ressorts, on avait un cameraman debout à côté qui tremblait, il était gelé, il faisait trembler la nacelle, je leur ai dit « à la mi-temps, je descends, je ne remonte plus »; ça bougeait de tous les côtés, j’ai cru que j’allais mourir !

A Créteil, avec son compère Manu Moine ! Photo Philippe Le Brech

Il paraît que, joueur, tu es passé en commission de discipline pour avoir montrer ton cul au public ?
Avec Evry, oui ! On avait gagné un match en Bretagne je crois, j’avais été insulté, chambré, j’avais pris des crachats. Du coup, à la fin du match, on va danser devant les supporters adverses pour les chambrer et y’en a un qui me dit « Et toi Magniez avec ton gros cul » … Je réponds « Quoi mon gros cul ? Tu veux le voir ? » Et je baisse mon short !!! Je prends 7 matchs de suspension quand même mais j’ai réussi à faire réduire la sanction à 2 matchs fermes.

Il paraît que tu as eu un fou rire avec Bilel El Hamzoui ?
C’était à Tours, il est venu avec Dunkerque, j’ai été perturbé par le passage d’une dame avec une tête de dessin animé !! Cela n’avait pas été coupé au montage, et on nous voyait en plein fou rire, moqueurs.

Est-ce que c’est vrai que le 8 juillet 1982, le soir du match de légende France – RFA à Séville en coupe du Monde, tu étais le seul français heureux ?
J’avais 9 ans, à 3-1 pour la France je pleurais, et à 3-3, je pleurais de joie. Pourtant j’aimais bien cette équipe de France en 82. Mais j’ai toujours adoré la mentalité allemande. La Bundesliga est le championnat le plus sous-côté au monde.Et j’adore l’équipe nationale allemande. J’ai toujours aimé me ranger du côté de ceux que l’on n’aime pas. J’aime cette mentalité, la rigueur. Pas trop de réseaux sociaux. Ils ne font pas trop parler d’eux alors qu’ils ont des joueurs de classe mondiale. C’est très différent en France…

Pour terminer, Manu veut que tu nous parles de ta « compile » avant un match, ta routine en voiture ?
Dans ma compile, il y a « My way », forcément, de Sinatra, dont je suis fan, après, je peux écouter les Communards, Mike Brant, Sardou, Balavoine, tout ce que je peux chanter en fait !

Avec le Variété club de France, mercredi soir, à Bayonne. Photo Facebook VCF.

Texte : Anthony BOYER / Mail : aboyer@13heuresfoot.fr / Twitter : @BOYERANTHONY06

Photos : Philippe Le Brech