National : Prince Mendy, le plus marseillais des Nancéiens

Le défenseur franco-sénégalais de 28 ans a su affronter les difficultés et les épreuves de la vie. Originaire de Marseille, il est épanoui en Lorraine et cela se ressent dans ses performances. Portrait.

Photo ASNL

“Il y a Prince sur le terrain, « vocal », et Prince en dehors du terrain, plutôt réservé.” Réservé… mais pas trop quand même.

Dans un entretien d’une heure, accordé mercredi après une séance de récupération au centre Michel Platini, sur les hauteurs de Nancy, Prince est apparu décontracté, en confiance, avec son sourire communicatif, et pas si réservé ; d’ailleurs, il s’est livré sans retenue sur sa carrière, sa famille et le monde du football en général.

Premiers pas difficiles (2002-2011)

L’histoire de Jules Mendy, dit « Prince » Mendy, commence le 14 novembre 1994 à Boutoupa, la ville de sa naissance, dans le sud du Sénégal. Il vit à Ziguinchor avec sa mère et ses grands-parents. A l’âge de 5 ans, il a la douleur de perdre sa mère. C’est à ce moment-là qu’il se rend en France afin de retrouver son père, accompagné de son petit frère et de ses grands-parents.

Chez les Mendy, on connaît bien le foot : son oncle est pensionnaire du centre de formation de l’OM avant d’entraîner les jeunes à Marseille Consolat. C’est comme ça qu’il commence le foot ! Le jeune Prince effectue ses classes aux Pennes-Mirabeau, juste à côté de Marseille : il y joue de poussins jusqu’aux U13. En 2010, à 16 ans, il intègre le FC Sochaux-Montbéliard, en pré-formation.

Loin de Marseille, de sa famille et du soleil, Prince connaît les premiers déboires de sa jeune carrière de footballeur. Entre blessures au genou récurrentes et acclimatation délicate, le Sénégalais vit une “période difficile”. Lorsque le mois de décembre arrive, il est “traumatisé par la neige”, souvent présente dans le Doubs à cette période de l’année.

Des blessures récurrentes

Photo ASNL

En pleine croissance, Prince inquiète par la fréquence de ses blessures : les deux parties se séparent. Après cet échec, il consulte de nombreux spécialistes qui ne trouvent pas la nature de sa blessure. “Ça a été long, personne ne savait ce que j’avais”, raconte le grand gaillard 1,90m.

Il s’engage à Cannes, joue pendant six mois, et se blesse de nouveau. Puis il se rend chez un spécialiste à Monaco qui lui diagnostique un syndrome de Sinding Larsen, une inflammation de la rotule. “Il m’a fait un peignage et après ça je n’avais plus mal.”

Puis, pendant son année à Air Bel (Marseille), en 2011, il effectue des tests, dont l’un à Monaco : « Je voulais signer là-bas parce que ça s’était bien passé, mais le changement de propriétaire a fait que ça a traîné.” Tellement traîné que Prince, alors en négociations avec l’Olympique de Marseille, son club de cœur, décide de signer un contrat de 2 ans.

Pour l’anecdote, alors qu’il sort de la Commanderie, le joueur reçoit un appel du directeur de la formation de Monaco qui lui signifie que son contrat l’attend : “J’ai signé à l’OM donc je n’étais pas déçu, même si je sais qu’ici, c’est plus dur de sortir du centre, car mon oncle avait eu une mauvaise expérience à l’époque.”, raconte avec fierté le Sénégalais.

OM : de l’espoir à la douche froide (2012-14)

En 2012, Prince intègre les U19 Nationaux du club phocéen. Il y joue tantôt milieu défensif, tantôt défenseur central. Les joueurs de sa génération, comme Baptiste Aloé ou Laurent Abergel, évoluent déjà avec la réserve en CFA. Au centre de formation, il tape déjà dans l’œil du coach de la réserve et “navigue entre les deux groupes”.

La saison suivante, il joue exclusivement avec la réserve au poste de défenseur central avec son pote Baptiste Aloé. Mais le rêve olympien prend fin pour des raisons disciplinaires : « En parallèle, je préparais le BPJEPS, diplôme pour devenir éducateur sportif. La première année, je travaille bien mon dossier et je finis tout mon sujet. La deuxième année, les profs me disent de venir voir quand même, mais que j’avais fini. Donc moi, dans ma tête, je ne vais pas en cours, une fois, deux fois, trois fois. Vu qu’il y en avait beaucoup qui faisaient ça, le directeur du centre a décidé de faire un exemple et il m’a viré. J’étais à 15 jours de savoir si je signais pro ou amateur. Je l’ai mal vécu, mais je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même.” Prince relativise tout de même : “Je ne pense pas que je serais passé pro, parce que j’avais fait peu d’entraînements avec l’équipe première.”

Fréjus-Saint-Raphaël : la pire année de sa carrière (2014-15)

Photo ASNL

Après cet échec, le défenseur part pour un essai dans l’équipe réserve de Getafe, en Espagne. Tout est prêt; le joueur se plaît et le club le veut, « Mais je me suis fait avoir par un agent gourmand qui voulait gratter des commissions sur mon salaire.”

De retour en France, il effectue un nouvel essai à Fréjus/Saint-Raphaël (National) en amical contre l’OGC Nice, et il signe directement. “La prépa se passe super bien, je suis titulaire à tous les matchs et pour le premier match de National, je ne suis pas dans le groupe. Je n’ai jamais su pourquoi.”

Le jeune défenseur central, alors âgé de 20 ans, vit très mal cette situation. Son entraîneur, Michel Estevan ne le convoque que pour deux bancs et une minute au Red-Star. “A peine je suis rentré que l’arbitre a sifflé la fin du match.”

Prince ronge son frein avec la réserve en DH. La situation est tendue. Humainement, avec le coach, ça ne se passe pas bien. “Ça me rendait fou. J’ai failli en venir aux mains plusieurs fois avec lui”, fulmine-t-il. Mais il a su relativiser sa situation grâce à la qualité de vie et à la proximité avec Marseille. “Ça m’a dégoûté du foot. Je pourrais écrire un livre avec toutes les dingueries qu’on m’a faites. Heureusement que je signe à Marseille Consolat dans la foulée.”

Marseille Consolat, de l’ombre à la lumière (2015-17)

Sous le maillot de Consolat, face à QRM, son futur club ! Photo Bernard Morvan

Après cette mauvaise expérience varoise, Prince saisit une main tendue de Nicolas Usaï, entraîneur de Consolat (National). “Il m’a redonné goût au football. Il m’a pris dans son groupe parce qu’il cherchait un latéral droit et il a misé sur moi.”
Il apprend alors un nouveau poste. Il doit centrer et faire parler ses qualités de vitesse. Il découvre pour de vrai le National en tant que titulaire.

Il retrouve aussi une ambiance propice à la performance et à l’épanouissement. “J’ai trouvé un nouvel état d’esprit. C’était une famille. C’est difficile de mettre des mots sur ce que j’ai vécu pendant 2 ans. C’étaient les quartiers de Marseille mélangés avec des joueurs qui venaient de partout en France.”

A Consolat, Jean-Luc Mingallon est un président proche de ses joueurs. Les anecdotes avec lui ne manquent pas. “Il faisait les trajets en bus avec nous. Des fois, il venait en disant “si vous perdez ce match, je ne vous paye pas”, tout ça en rigolant bien sûr.” Le groupe vit bien ; “on « vannait » les coachs, et ils nous « vannaient » en retour, on avait une superbe cohésion”, raconte avec nostalgie le nouveau latéral droit de métier.

Après deux saisons achevées à la 4e place, à un rang seulement de la la montée en Ligue 2, aux côtés de joueurs comme Julien Lopez, Umut Bozok ou encore Youssouf M’Changama, il fait le forcing pour partir et découvrir la Ligue 2. Ce sera chose faite en rejoignant Quevilly-Rouen sur le gong, à l’âge de 23 ans. “Je les avais rendus fous quand on les avait joués en National”, s’amuse Mendy.

L’affirmation d’un taulier : ses années à QRM (2017-20)

Sous le maillot de QRM (photo Philippe Le Brech)

A une semaine de l’ouverture du championnat de Ligue 2, le coach Emmanuel Da Costa l’appelle pour qu’il les rejoigne. “J’arrive lundi et samedi je joue à Lorient le match d’ouverture de Ligue 2. Là, je me dis “Enfin”. Mais l’été mouvementé qu’il a vécu ne l’aide pas. Après sept matchs d’affilée, son manque de préparation physique se ressent. Il doit aussi faire face à une concurrence pressante, celle d’un certain Jonathan Clauss. “En décembre je voulais me barrer, mais le coach me retient. La première année était vraiment mitigée.”
Le déclic a lieu lors de la préparation de la saison suivante, en 2018-2019. Le club est retombé en National, et le coach le propulse vice-capitaine. “Je suis devenu son soldat en défense centrale”, explique-t-il.

QRM finit 9e. Un bilan “mitigé”, selon lui. “On merde sur les matchs clés. La saison suivante (14e, championnat arrêté par la Covid), on avait une équipe de jeunes, c’était pas assez expérimenté pour le National. Vu que j’étais capitaine, c’était plus du centre aéré”, s’en amuse le roc de la défense. Il quitte Quevilly Rouen au bout de trois saisons, mais il a engrangé beaucoup d’expérience.

De Laval à la D2 portugaise (2020-22)

Il rejoint ensuite Laval. Il est à Marseille lorsque le coach, Olivier Frapolli, l’appelle. Sans club après deux transferts avortés à Guingamp et à Châteauroux, où Nicolas Usaï l’a contacté, il file finalement en Mayenne. « C’était très bien ! J’arrive je suis directement vice-capitaine.”

Il se blesse rapidement à la cheville. En décembre, le président, Philippe Jan souhaite le prolonger, mais l’organigramme change et la proposition n’est plus la même. “Laurent Lairy me fait une proposition… C’est du manque de respect, alors rien que pour ça, je ne reste pas. Cette proposition, elle ne récompense pas ma saison. Si je suis seul, je l’accepte. Mais là, je viens d’avoir mon fils, ma femme ne travaille pas, je ne peux pas accepter un salaire aussi bas.”, regrette le Marseillais. “Sans le changement de président, je serais encore à Laval je pense, tellement ça se passait bien.”

Eté 2021. Retour à Marseille. A nouveau sans club. Son agent lui trouve un club au Portugal, Vilafranquense, en D2. Il débarque en banlieue de Lisbonne en juillet. “Lorsque j’arrive, on était 12 à l’entraînement, j’ai failli ne pas signer, mais avec le temps c’était mieux, les joueurs sont arrivés et on se maintient à 4 journées de la fin.” Néanmoins, il décide de ne pas prolonger. Il passe alors des vacances… à Marseille et retourne aussi au Sénégal, quitte à rater des appels.

Nancy : “C’est pas le même National !”

Photo ASNL

Il apprend par son ami, Thomas Robinet, rencontré à Laval, qu’Albert Cartier, le coach de l’ASNL, cherche à le joindre. “Le 15 juin, j’arrive à 12h à Marseille, à 14h, Albert Cartier m’appelle. Il m’avait déjà contacté quand il était à Bastia-Borgo, mais ça ne m’intéressait pas. Pour moi, retourner en National, ça aurait été un échec. Mais Nancy, ce n’est pas le même National. On a parlé 20 minutes et j’ai accepté directement. Le 1er juillet, je signe un contrat de 2 ans, parce qu’à chaque fois que j’ai quitté des clubs, ils sont montés direct après (NDLR : QRM et Laval montent en Ligue 2 respectivement en 2021 et 2022). »

Prince effectue tous les matchs de préparation avec Aloé, son pote de formation à Marseille, en charnière centrale, dans des circonstances particulières. “Ma femme avait un accouchement à risque, donc pendant tous les matchs, le coach avait mon téléphone sur le terrain, au cas-où.”

Photo ASNL

Après un début de saison poussif (deux défaites et un nul), le tournant à la fois collectif et personnel intervient la semaine du match contre Concarneau, en Bretagne. “Le mercredi avant le match, Baptiste Aloé se fait les croisés à l’entraînement donc on n’a pas de solution de repli et je dois être là.” Or, le médecin annonce aux Mendy que l’accouchement va arriver dans les prochaines heures. L’heureux événement se produit à 5 heures du matin, le jeudi; le groupe, lui, doit prendre le train à 6 heures. “Le coach me dit de partir avec eux, mais je reste un peu avec elle et je prends un autre train à 13h heures, tout seul. Je les rejoins à l’hôtel, et le lendemain on gagne le match (2-1) à 10 contre 11, c’était incroyable”, détaille le souriant Mendy.

Il fait aussi connaissance avec le public du stade Marcel Picot. “Ça fait plaisir. Il y a des moments où on était moins bien, ils nous boostent direct. Des fois, je fais des interventions et ça crie derrière moi. Ça me donne encore plus de force”, explique le taulier de la défense nancéienne.

Un cadre du vestiaire

Photo ASNL

Après un moi de septembre faste (3 victoires et 2 nuls), la suite de la saison est plus compliquée et voit, en janvier dernier, l’éviction d’Albert Cartier, après la défaite de trop contre l’US Orléans de Nicolas Usaï, que Mendy a plaisir à retrouver. Benoît Pedretti prend à nouveau les rênes du groupe professionnel de l’ASNL, un peu plus d’un an après avoir dirigé son dernier match. “C’est différent, ce n’est pas la même philosophie”, répond Mendy lorsqu’on lui demande ce qui a changé.

Dès son intronisation, le coach lorrain nomme une liste de relais et de cadres sur le terrain; le Sénégalais en fait partie, fort de son expérience et de sa sérénité sur le terrain. “C’est important, ça montre qu’il compte sur moi et qu’il a confiance en moi, donc ça me pousse à encore plus me donner pour les autres”, détaille le défenseur central, véritable cadre de l’équipe, et qui forme avec son compère d’Ajaccio Lucas Pellegrini un solide duo de sudistes, complété par un excellent portier, Martin Sourzac.

Pour le premier match de Pedretti à Dunkerque, Nancy, encore à 11 contre 10, s’impose enfin (3-2). Son arrivée a changé la donne : “On n’avait pas de consignes de pressing, le coach nous a juste dit de jouer.”

La semaine suivante, au Mans, Nancy remporte une victoire avec les tripes, malgré une double peine infligée à Mayoro Ndoye après un arrêt de la main, alors qu’il est… milieu de terrain. “Quand il y a eu le penalty au Mans, j’ai dit “Martin va l’arrêter”, et quand il l’a arrêté, je savais que Le Mans n’allait pas marquer”, raconte le taulier lorrain.

Il s’agit maintenant pour les joueurs au Chardon de poursuivre cette belle série qui suscite un enthousiasme mesuré dans le vestiaire. “On parle de gagner le plus de matchs possibles. Prendre match après match. On ne va pas se voiler la face, ça va être dur de viser le haut de tableau parce que les équipes sont loin, mais on ne s’interdit rien. On verra où on sera le 26 mai.”

Gagner le plus de match possible, et pourquoi pas dès ce soir, en Corse, à Borgo, où Lucas Pellegrini refoulera le stade qu’il a fréquenté l’an passé, et où Prince Mendy retrouvera Raphaël Diarra, avec qui il a joué à QRM : « il est comme un frère”.

Entretien réalisé avant le match nul 0-0 à Borgo.

Prince Mendy, du tac au tac

« Je ne sais pas tacler ! »

Meilleur souvenir sportif ?
Mes deux années à Marseille Consolat, en National. Avec des moyens très limités, on a réussi à faire de grandes choses.

Pire souvenir sportif ?
Mon année à Fréjus, c’est la première fois, après le centre de formation de l’OM, que je ne joue pas du tout, alors que je méritais de jouer. Ma pire expérience. Humainement, avec le coach, c’était zéro.

Jules ou Prince ?
Prince, mon père m’a appelé comme ça.

Combien de cartons rouges ?
2 ou 3 pas plus.

Pourquoi as-tu choisi d’être défenseur central ?
Nicolas Usai m’a dit que j’avais les qualités pour jouer latéral, donc j’ai joué à ce poste là. Quand je suis arrivé en Ligue 2, j’ai joué latéral droit, j’étais en concurrence avec Jonathan Clauss. Le coach m’a remis en défense centrale. Aujourd’hui je préfère être défenseur central.

Première fois dans un grand stade en tant que spectateur ?
Au Vélodrome, pour un Olympico dans les années où Lyon fracassait tout le monde, Marseille avait perdu.

Ton geste technique préféré ?
Jeu simple, passes courtes et jeu long.

Qualités et défauts sur un terrain, selon toi ?
Le défaut, c’est de subir le match. Après, moi, il faut que je parle, que je sois confiant et serein, je pense que ce sont de bonnes qualités.

Le club ou l’équipe où tu as pris le plus de plaisir ?
Marseille Consolat, j’ai vraiment repris goût au football.

Inversement, le club où tu en as pris le moins ?
Fréjus / Saint-Raphaël, ça a failli me dégoûter du foot.

Le club où tu as failli signer ?
Saint-Etienne, à la sortie de la première année de Consolat. J’ai failli signer à « Sainté », Toulouse était aussi sur le coup, mais ça ne s’est pas fait à cause d’un changement de coach.

Le club où tu aurais rêvé de jouer, dans tes rêves les plus fous ? L’Olympique de Marseille, c’est ma ville, mon club formateur.

Le club où tu ne pourrais pas jouer ?
Je ne te dirais pas Paris, parce que le foot, c’est un métier. Au bout d’un moment, si Paris m’appelle, j’y vais ! Même si pour moi y’a toujours la rivalité Paris-Marseille. Quand « on » a gagné en coupe dernièrement, j’ai appelé et envoyé des messages à ma famille et à mes amis sur Paris, ils ne m’ont pas répondu (rires).

Un prono pour le Classique dimanche ?
Je pense qu’on va gagner 2-1.

Un stade et un club mythique pour toi ?
Stade Vélodrome et l’OM.

Un public qui t’a marqué ?
Nancy.

Un coéquipier marquant ?
Chaque club où je suis passé, je me suis toujours bien entendu avec les personnes, donc j’en ai énormément. A Quevilly Rouen, j’ai joué avec Raphaël Diarra, c’est comme un frère pour moi, je vais le retrouver contre Borgo. Le gardien des Comores, Salim Ben Boina, avec qui j’ai joué à Consolat (il évolue à Epinal). Mais je pourrais en citer tellement.

Le coéquipier avec lequel tu avais (ou tu as) le meilleur feeling ?
Baptiste Aloé, parce qu’on a été formé ensemble à l’OM. Avec Lucas Pellegrini, je m’entends bien derrière, parce que moi j’aime bien jouer simple et lui il est plus dans la percussion et la prise de risques balle au pied.

A bientôt 28 ans, qu’est-ce qu’il te manque pour jouer plus haut ?
Marquer des buts sur coups de pied arrêtés offensifs, et prendre plus de risques balle au pied.

Le coéquipier le plus drôle avec qui tu aies joué ?
Ici, Nangis et Etcheverria, on rigole bien.

Le joueur le plus fort que tu aies affronté ?
Nicolas Pépé quand il était à Orléans, il m’a fatigué lui ! Et Kolo Muani quand il était à Boulogne, heureusement qu’il n’a joué que dix minutes !

Ton meilleur match cette saison ?
Le Mans (1-0), à l’aller.

Ton pire match ?
Villefranche (défaite 2-0), et ma deuxième mi-temps au Red Star (défaite 1-0), je n’avais plus de jambes.

Un coéquipier perdu de vue que tu aimerais revoir ?
Jeff Louis. C’est un ancien joueur de Nancy, que j’ai croisé à QRM. On avait passé une journée ensemble, et avec lui, t’es sûr de rigoler du matin au soir.

Un coach perdu de vue que tu aimerais revoir ?
Eric Chelle, actuel sélectionneur du Mali, que j’ai connu à Consolat.

Un coach que tu n’as pas forcément envie de revoir ?
Michel Estévan, mon coach à Fréjus.

Un président marquant ?
Jean-Luc Mingallon, président de Marseille Consolat. Il faisait les déplacements avec nous dans le bus, on n’avait jamais d’impayés avec le peu de moyen, il se débrouillait pour trouver les sponsors, franchement il était vraiment top.

Un président à oublier ?
Je me suis entendu avec tous mes présidents. Peut-être juste le président Laurent Lairy qui a pris la suite de M. Jan à Laval, il m’a un peu manqué de respect avec une offre pas à la hauteur de mes espérances en 2021 qui a fait que j’ai décidé de quitter le club.

Une causerie de coach marquante ?
Nicolas Usai a sorti les mots qu’il fallait avant de jouer un match aux Herbiers qui était important pour rester dans la course pour la montée. Malheureusement, on n’a pas gagné, mais son discours était marquant.

Une consigne de coach que tu n’as jamais comprise ?
L’année dernière au Portugal, j’avais du mal à comprendre la langue et donc les consignes n’étaient pas forcément claires. En plus, ils ont une conception de la défense différente là-bas, ils ne veulent pas que tu anticipes la profondeur. Heureusement, un membre du staff parlait portugais et français et me traduisait.

Le joueur le plus connu de ton répertoire ?
Nampalys Mendy, mon cousin, qui joue à Leicester.

Combien de véritables amis dans le foot ?
J’en ai pas mal, c’est ce qu’on me reproche souvent. Ce sont des mecs avec qui on ne parle pas tous les jours, mais on prend souvent des nouvelles des enfants, de la famille, etc.

Un chiffre ?
Le 15, parce que c’est la date d’anniversaire de mon meilleur ami qui est décédé.

Un plat, une boisson ?
Un plat sénégalais, le tieb.

Termine la phrase en un mot ou deux adjectifs : tu es un défenseur plutôt …
Rapide et bon dans l’anticipation.

Tacle glissé ou intervention à l’épaule ?
Intervention à l’épaule ! Je ne sais pas tacler et un défenseur ça doit toujours rester debout, je pense.

Un match de foot de légende pour toi ?
La remontada Barça-PSG (6-1), en tant que Marseillais c’était incroyable.

Un modèle de défenseur ?
Chancel Mbemba (Marseille), et j’aime bien Antonio Rüdiger (Real Madrid) aussi , même s’il est un peu fou. Un défenseur que je regarde beaucoup c’est Kalidou Koulibaly (Chelsea), il est bon techniquement, pied droit, pied gauche, rapide, agressif, bon de la tête. C’est le vrai exemple de défenseur.

Une idole de jeunesse ?
J’étais fan de Mamadou Niang quand j’étais petit. Mais je n’ai pas forcément d’idole ultime.

Ta plus grande fierté ?
Mes deux enfants âgés de 2 ans et 6 mois.

Tes passions en dehors du foot ?
Passer du temps avec ma famille.

Regarder un match de Ligue 1 ou regarder un film ?
Regarder un film, sauf s’il y a un gros match de Ligue des Champions. Après le foot, fini le foot ! Après le match, le vendredi je coupe totalement les applications du groupe de l’équipe et je passe du temps avec ma famille.

Laval, Rouen ou Nancy ?
J’ai kiffé Rouen. C’était bien et chaleureux, un peu comme Nancy. Laval, le club est bien, mais la ville est petite, il n’y a pas de Zara ou H&M. (rires)

Ton endroit préféré à Nancy ?
Le Parc de la Pépinière, j’y vais pour emmener mon fils jouer.

Si tu n’avais pas été footballeur…. qu’aurais-tu aimé faire ?
Chef cuisinier.

L’ASNL en deux mots ?
Magique, un grand club qui n’a pas sa place en National.

Le milieu du foot, en deux mots ?
Un monde de serpents.

Texte : Emile Pawlik / Mail : contact@13heuresfoot.fr / Twitter : EmilePawlik

Photos : AS Nancy Lorraine