Mamadou Sylla (Paris 13 Atletico) :
« Dans le foot, on vous oublie vite »

Après avoir longtemps évolué en R1 et N3, Mamadou Sylla (29 ans) avait accompagné l’US Concarneau en Ligue 2 en 2023. Le défenseur central, stoppé dans son élan par une blessure à un genou, se reconstruit avec le Paris 13 Atletico, en National.

Par Laurent Pruneta / Photos : Philippe Le Brech et Paris 13 Atletico

Photo de couverture : @phovw_sport

Photo Paris 13 Atletico

Une rétrogradation par la DNCG après la première saison de National avec Sète, une grave blessure alors qu’il était monté en Ligue 2 et portait le brassard de capitaine à Concarneau… À 29 ans, Mamadou Sylla, qui a signé cet été au Paris 13 Atletico (National), a connu plusieurs gros coups durs dans sa carrière.

Après avoir longtemps évolué en Régional 1 et National 3 à Muret et Blagnac, en périphérie de Toulouse, tout en travaillant dans la vie active, le défenseur central, a réussi à gravir les échelons jusqu’en Ligue 2 grâce à sa persévérance et sa foi. Une force de caractère qui ne l’a jamais quitté, même lorsqu’il était hospitalisé pendant plusieurs semaines à l’automne 2023 pour un vilain staphylocoque, ou même quand les clubs ne voulaient pas le faire signer cet été à cause de son genou…

Devant les magnifiques fresques du stade Pelé du Paris 13 Atletico, il a déroulé pendant plus d’une heure, d’une voix calme et sans quitter son sourire, le fil de sa carrière, jamais linéaire, pour 13HeuresFoot. Un exemple forcément inspirant.

« J’ai fait des petits boulots puis électricien à la mairie de Blagnac »

Avec Paris 13 Atletico cette saison en National. Photo Paris 13 Atletico

Mamadou Sylla a grandi dans le quartier du Mirail, à la Cité du Parc. Après des débuts au Toulouse Atlectic Club (TAC) puis à Toulouse Fontaines, il rejoint Muret, un club de la périphérie toulousaine en U17. « On ne voulait pas de moi en U17 Nationaux aux Fontaines. Stéphane Audard , mon  professeur à la section foot du Collège Paul Valery m’a dirigé vers Muret. »

Il évolue surtout avec l’équipe B au départ. « J’étais dans le groupe U17 Nationaux mais je n’ai pas fait beaucoup de matchs comme titulaire. Mais cela m’a forgé quand même. En U19, grâce à mon entraîneur Anthony Legiembe, j’ai vraiment progressé. On a terminé 1er en DH Ligue et réussi un bon parcours en Gambardella. »

Jean-Philippe Deneys, l’entraîneur des seniors, alors en DH (ex-R1) le fait naturellement monter dans son groupe.
Après cinq saisons à Muret dont deux en DH, il signe à Blagnac en 2016, alors qu’il a 21 ans. « Je sentais que je stagnais. À Blagnac, j’ai retrouvé des anciens de Muret, des gens de mon quartier, et d’autres que j’avais déjà affrontés. »

« J’ai toujours cru en moi »

Photo Paris 13 Atletico

Lors de sa première saison, Blagnac accède au National 3 et réalise un gros parcours en Coupe de France avec les éliminations de Béziers (National) et du Red Star (L2). L’aventure s’arrête (0-1) en 32e de finale face à Niort (L2). Parallèlement au foot, le défenseur central, titulaire d’un BTS électrotechnique, travaille dans la vie active. « J’arrivais à un âge où je devais travailler. J’ai fait des petits boulots. Le président Gilbert Grenier m’a fait entrer dans son service à la mairie de Blagnac. J’étais électricien. J’ai aussi posé des compteurs. »

S’il a évolué dans quatre clubs toulousains, il n’a jamais été contacté par le Toulouse FC. « J’y ai quand même fait un essai avec la réserve quand j’étais à Muret. C’était une bonne expérience mais je n’ai pas été pris. Je suis aussi allé au Havre. Quand on est jeune, on a des rêves, des ambitions. Mais la réalité nous rattrape vite. Il y a tellement de facteurs qui font qu’on réussit ou pas… Ça tient parfois à une bonne rencontre au bon moment. Moi, je n’ai pas fait de centre de formation et mes essais à Toulouse et au Havre, je ne les ai pas pris comme des échecs. Au contraire, ils m’ont donné confiance car j’ai pu me mesurer à d’autres joueurs qui, eux, étaient en centre de formation. J’ai toujours cru en moi. J’ai connu des galères, des moments difficiles mais j’ai quand même réussi à gravir quelques échelons dans le foot en partant de très bas. »

« Sète ne s’est pas arrêté à mon CV »

Avec l’US Concarneau en 2022-2023. Photo Philippe Le Brech.

Après quatre ans à Blagnac dont trois saisons en National 3, il quitte pour la première fois Toulouse, à 25 ans, pour découvrir le niveau au-dessus, à Bergerac (National 2), en 2020. C’est la première fois qu’il peut vivre uniquement du foot. « C’est grâce à un coéquipier qui savait que je voulais voir au-dessus. Il m’a mis en contact avec Bergerac. Le coach David Vignes s’est renseigné sur moi et j’ai signé. »

Malheureusement, cette première expérience en National 2 s’achève après huit matchs (et 2 buts) à cause de la Covid. La saison est stoppée fin octobre. « J’ai quand même vécu une bonne expérience. C’était un bon apprentissage pour moi. Il y avait vraiment des tops joueurs. Beaucoup avaient le niveau au-dessus mais ils étaient bien à Bergerac. »

Malgré cette saison tronquée, il connaît un rebond inespéré en signant à Sète en National, une division qu’il va donc découvrir pour la première fois à 26 ans. « C’est grâce à Samir Bakir, un ancien coéquipier de Bergerac. Il connaissait Sandryk Biton, le manager général de Sète, qui a été fantastique avec moi. Il a bien vu que je venais de nulle part mais il ne s’est pas arrêté à mon CV. Il m’a fait confiance. Il a pris un risque. Peu l’auraient fait… »

Sur le terrain tout se passe bien. Mamadou Sylla gagne sa place de titulaire et dispute 30 matchs. Miné par des problèmes internes et financiers, Sète arrache son maintien en s’imposant à Bastia-Borgo (2-1) lors de la dernière journée. « Je n’avais pas d’autres propositions donc j’ai décidé de rester à Sète. Mais pendant la préparation, la DNCG nous a rétrogradés en National 2. Forcément, j’étais très touché. On avait fait le job sur le terrain pour maintenir le club en National, donc c’est dur d’apprendre la descente pour raisons administratives. Dans ma tête, je suis KO. Bien sûr, il y a pire dans la vie. Mais je me retrouve dans le flou. »

« La montée en L2 avec Concarneau, la meilleure année de ma carrière »

Avec l’US Concarneau en 2022-2023. Photo Philippe Le Brech.

Mais fin juillet, il reçoit un coup de téléphone providentiel de Stéphane Le Mignan. L’entraîneur de l’US Concarneau veut pallier la blessure de son capitaine Guillaume Jannez et cherche un défenseur central. « J’ai toujours vécu à Toulouse ou dans le Sud à deux heures de chez moi, donc la Bretagne, c’était un changement radical. Mais j’étais tellement content de retrouver un club de National ! Un joueur s’est blessé et j’ai su saisir ma chance. Le foot, c’est une question d’opportunités. »

Il s’impose comme titulaire et porte même le brassard de capitaine. « Le coach m’a donné sa confiance et j’ai essayé de la lui rendre. Cette saison, c’est la meilleure année que j’ai connue dans ma carrière avec des coéquipiers qui sont devenus des frères. »

Mais à Avranches, lors de la 30e journée, le 21 avril 2023 (victoire 3-0), il est touché au ménisque juste après la mi-temps. « On a discuté avec les médecins. Il y avait la possibilité de ne pas me faire opérer, juste remuscler le bas du corps. C’est l’option qu’on a choisie. »

La saison se termine sans lui et c’est des tribunes qu’il assiste à l’historique montée de Concarneau en L2. En juillet, il est prêt pour la préparation. Lors du premier match face à Bastia, il reste sur le banc avant de disputer ses premières minutes en pros la semaine suivante à Bordeaux, un match forcément particulier pour le Toulousain. Lors des deux matchs suivants face à Caen et le Paris FC, il est titulaire et porte le brassard de capitaine. Ce match à Troyes contre le Paris FC le 26 août 2023 sera son dernier. « Le ménisque n’a pas tenu. Je n’avais pas forcément de grosse douleur. Mais il valait mieux me faire opérer. C’est là que j’ai chopé un staphylocoque et que les problèmes ont commencé. »

« L’affaire de mon genou revenait tout le temps »

Avec l’US Concarneau en 2022-2023. Photo Philippe Le Brech.

Si son retour avait été annoncé pour début 2024, Mamadou Sylla a dû être opéré à plusieurs reprises. « Je suis resté trois semaines à l’hôpital. J’avais du mal à marcher. Dans ces moments-là, tu ne penses plus au foot. C’est l’homme qui est touché. Ça n’a pas été facile. Heureusement, j’ai eu beaucoup de soutien. »

L’ancien électricien qui jouait encore en National 3 à 24 ans, est foudroyé au moment où il touchait son rêve de jouer chez les pros, en L2. « Les gens qui me connaissent vraiment savent comment j’ai galéré pour en arriver là, faute d’opportunités. Quand on n’a pas de CV, qu’on commence à prendre de l’âge, le foot, c’est comme dans le boulot : on ne te donne pas ta chance. Quand on a un parcours comme le mien et qu’il t’arrive un souci de santé comme ça, on est forcément dégoûté. Mais dans ma religion, on croit beaucoup au destin. La patience prime avant tout. Il y a toujours pire que soi dans la vie. »

Avec le FC Sète en National en 2021-2022. Photo Philippe Le Brech.

Mamadou Sylla a su se relever. Jusqu’à faire partie du groupe de Concarneau lors de la dernière journée de L2 chez le Champion Auxerre (défaite 4-1) le 17 mai. Début juillet, le club du Finistère, relégué en National, annonce son départ. « Il ne faut pas croire certaines choses qui sont sorties. Moi, je me voyais rester et Concarneau voulait me prolonger. Mais on n’est pas tombé à l’accord. »

Il part ensuite au Mans. « Je n’étais pas à l’essai. Le directeur sportif et le président souhaitaient que je vienne. Mais le coach n’a pas respecté les engagements qu’on avait pris au téléphone. Je devais signer si mes tests médicaux étaient bons. Ils ont été bons. Mais je n’ai pas signé. Certaines personnes en ont décidé autrement. »

L’état de son genou suscite des interrogations. « J’essayais d’expliquer les choses par A + B. Mais l’affaire de mon genou revenait tout le temps. Même si toi tu connais vraiment la vérité, même si tu as confiance en toi, les gens te mettent dans une case et oublient vite ce que tu as fait avant. Je voyais bien que certains qui avaient fait une plus grosse carrière que moi s’étaient retrouvés sur le carreau. Moi, je n’avais rien fait dans le foot et je n’avais rien. Forcément, dans cette situation la peur commence à revenir… »

« Au Paris 13 Atletico, j’ai trouvé des gens francs, j’en avais besoin »

Avec le FC Sète en National en 2021-2022. Photo Philippe Le Brech.

Fin juillet, le Paris 13 Atletico lui a tendu la main. « Je ne voulais pas prendre le risque d’enchaîner deux saisons blanches. J’ai fait le bon choix qui me permet de rester dans le circuit. Peut-être que certains n’ont pas compris pourquoi j’avais signé au Paris 13 Atletico. Mais moi, je ne me prends pas pour un autre. Je vais là où l’on me veut. Au Paris 13 Atletico, j’ai trouvé des gens francs, le coach Fabien Valeri, le président Frédéric Pereira, le directeur général Namori Keita. Ils disent les choses, ils parlent sans détour et sont honnêtes. C’est ce dont j’avais besoin. Je suis très content d’avoir retrouvé le terrain. »

Deux ans après avoir joué la montée avec Concarneau, le défenseur central a endossé le rôle du grand frère dans un groupe jeune où la plupart des joueurs n’ont jamais évolué en National. « Il y a aussi Germain (Sanou), Moussa (Diarra), Flo (Dexet), Lassana (Diako)  ou Ambroise (Oyongo). J’essaye d’amener ce que je peux mais je reste aussi à ma place. On n’a pas beaucoup d’aisance financière, pas trop d’infrastructures mais cela ne fait pas tout. Il y a beaucoup de jeunes qui manquent encore de vécu. Il y a des bons profils, il faut juste qu’ils emmagasinent un peu plus d’expérience. Je suis persuadé qu’on sera vite au niveau pour aller décrocher le plus vite possible notre maintien. »

Contre Sochaux, il y a quinze jours (1-1), il a montré l’exemple en partant de son camp et donnant une passe décisive à Issiaka Karamoko, après un beau une-deux entre les deux joueurs.

Quand il se retourne sur son parcours, Mamadou Sylla ne veut pas encore « tirer de bilan ». « On fera les comptes à la fin de ma carrière. Je suis fier d’avoir gravi les échelons, R1, N3, N2, National, Ligue 2. On peut penser que ma blessure m’a ralenti et qu’elle est arrivée au pire moment. Mais il y a pire dans la vie. Je suis surtout content de laisser, partout où je passe, une bonne image en termes de comportement. Il y a le footeux mais on est des hommes avant tout. C’est ce qu’on retient aussi. Une carrière, c’est aussi une aventure humaine. Ça fait toujours plaisir qu’on valide aussi bien le footeux que l’homme quand on parle de moi. Aujourd’hui, je suis juste heureux d’avoir pu retrouver les terrains et le plaisir pour me mettre au service du collectif. »

Mamadou Sylla du tac au tac

Avec le FC Sète en National en 2021-2022. Photo Philippe Le Brech.

Votre meilleur souvenir ?
Forcément la montée en L2 avec Concarneau qui a été incroyable. Mais je l’ai vécu de façon particulière puisque j’étais blessé et je n’ai pas disputé les 4 derniers matchs. Il était pour moi important d’accompagner le groupe, même en déplacement. Lors du dernier match à domicile contre Bourg-en-Bresse (avant-dernière journée, le 23 mai 2023), j’avais demandé à être sur le banc mais ça n’a pas été possible. J’étais donc près de la main-courante en mode supporter. Quand Antoine Rabillard a marqué le but du 3-2 à la 90e +4, ça été l’explosion. J’ai fait tomber mon portable, ma monnaie. Après, à la 90e +5, Bourg-en-Bresse a obtenu un coup-franc. Je ne voulais pas regarder. Et ils ont tapé sur la barre transversale… On a vécu un scénario de fou. Ce match contre Bourg-en-Bresse a vraiment été le moment le plus fort émotionnellement.

Votre pire souvenir ?
Sincèrement, je n’en ai pas. Je ferai les comptes à la fin de ma carrière. Même ma blessure, je n’ai pas envie d’en parler comme d’un pire souvenir. Quand j’y repense, je n’ai pas de tristesse. C’est plus l’homme qui a été touché car j’ai dû être opéré plusieurs fois. Mais je vois cette blessure davantage comme une épreuve qui me rendra plus fort. Il y a forcément une petite voix en moi qui va dire : « ah si je ne m’étais pas blessé »… Certes, c’est humain. Mais il fait combattre ça. Car si tu n’es pas fort mentalement, tu peux vite t’enfoncer. Moi, je n’ai aucune honte à dire, aujourd’hui, je joue au Paris 13 Atletico et j’en suis très heureux, même si certains ne vont pas le comprendre.

Vos qualités et vos défauts ?
Ce que je sais, c’est que mentalement je suis blindé. Je n’ai jamais douté de moi. Après, je n’aime pas parler de moi. Je laisse les gens juger de mes qualités. Pour mes défauts, je dois encore travailler mon jeu long et mes relances longues. Chez nous, on a Enzo Valentim qui a un jeu long magnifique. On l’a vu sur notre but contre Versailles (1-1, 2e journée) où il met une longue ouverture pour Issiaka Karamoko. S’il pouvait me donner un peu de son jeu long, je serais content.

Votre geste défensif préféré ?
Je ne suis pas le défenseur qui va mettre beaucoup de tacles. Mais j’aime tout ce qui est fait d’anticipation. L’anticipation, c’est une prise de risque. Mais ça donne confiance quand ça marche.

Photo Paris 13 Atletico

Le club ou l’endroit où vous vous êtes senti le mieux ?
Sur le plan football, Concarneau. La saison de la montée en Ligue 2, on se trouvait presque les yeux fermés sur le terrain. Mais c’est plus facile de jouer une montée que le maintien. C’est dans l’adversité que se révèle la force d’un groupe. C’est quand on est, passez-moi l’expression, dans la merde, qu’on voit si un on est solidaire ou non. Cette solidarité, je l’ai vraiment senti lors de la saison à Sète où l’on s’était sauvé à la dernière journée (NDLR: avant d’être rétrogradé en N2 par la DNCG). Il y avait une vraie osmose entre nous. Humainement, on avait un groupe magnifique. Mais il y avait aussi beaucoup de qualités. Ce n’est pas un hasard si on retrouve aujourd’hui beaucoup de joueurs en Ligue 2, à l’étranger ou dans des clubs pros de National. On a un gardé un groupe WhatsApp, on fait des conférences à plusieurs.

Le joueur le plus fort que vous avez affronté ?
Je me souviens d’un gros duel avec Jeffrey Quarshie quand j’étais à Bergerac. Lui était à Bourges. Il m’avait vraiment étonné, il était très fort dos au but. J’avais vraiment kiffé notre duel. D’ailleurs après ça, il avait signé pro à Bourg-en-Bresse.

Les joueurs les plus forts avec qui vous avez joué ?
Je n’ai pas envie de faire des jaloux. C’est compliqué de choisir comme ça. Des bons joueurs, j’en ai vu beaucoup ! Faïssal Mannaï m’a touché particulièrement, j’ai beaucoup aimé évolué avec lui. C’est un vrai joueur, mais il a surtout le sens du sacrifice pour l’équipe. Il est vraiment altruiste. Amine Boutrah et Amine Sbai sont très complets.  Alexandre Phliponeau, Gaoussou Traoré, Alec Georgen, Tom Lebeau, Axel Urie, ils sont très forts techniqiuement aussi. Christian Koffi est train de prouver ses grosses qualités, il était aux oubliettes et il est maintenant à Chicago.

Les entraîneurs qui vous ont marqué ?

Avec l’US Concarneau en 2022-2023. Photo Philippe Le Brech.

Il y en a beaucoup. En U19 à Muret, j’ai eu Anthony Legiembe qui m’a appris beaucoup de choses tactiquement. Grâce à lui, on peut s’adapter à n’importe quel système. Je le remercierai à vie de tout ça. Il y a aussi eu Wilfried Niflore que j’ai eu à Muret et à Blagnac. Ensuite, David Vignes m’a fait passer un cap à Bergerac. A Sète, Nicolas Guibal m’a poussé mentalement. Stéphane Le Mignan à Concarneau, c’était le haut-niveau. Cela ne me surprend pas de le voir à Metz. J’espère qu’ils seront patients avec lui. Si Metz est patient, ça peut bien finir cette histoire… J’ai aussi beaucoup apprécié ses adjoints Hugues Prevost et  Danilson Da Cruz. Au Paris 13, je découvre Fabien Valeri qui a aussi des vraies idées.

Les présidents ou dirigeants qui vont ont marqué ?
Gilbert Grenier à Blagnac. Même si ça c’est mal fini entre nous, on avait une vraie relation. C’est une personne qui a fait énormément pour moi. A Bergerac, c’était très familial avec Christophe Fauvel et son fils Paul. Mon passage là-bas a été court à cause du covid mais intense. A Sète, j’ai connu Sandryk Biton qui était manager général, une personne hors-norme, un vrai monsieur. J’ai été marqué aussi par la passion des bénévoles à Concarneau qui ont fait beaucoup de sacrifices la saison dernière en Ligue 2 alors qu’on ne jouait pas chez nous. Je suis toujours en contacts avec des gens du personnel administratif à Concarneau.

Avec le FC Sète en National en 2021-2022. Photo Philippe Le Brech.

Vos amis dans le foot ?
Je suis quelqu’un qui m’entends très bien avec tout le monde donc j’en ai plein. C’est dur de tous les citer. Désolé pour ceux que je vais oublier… Amadou Seydi qui est à Concarneau, c’est mon frère. Il vient de Toulouse aussi et on a joué ensemble à Sète. Il était au Paris 13 Atletico ces deux dernières saisons, il m’a forcément parlé du club. A Sète, j’ai eu beaucoup de frères de galère : Alexis Mané, Yacouba Seydi, Christian Koffi, Amine Sbai, Steve Solvet… J’ai aussi gardé beaucoup d’amis de Concarneau avec qui je parle très souvent : Amine Boutrah, Faïssal Mannaï, Gaoussou Traoré, Alec Georgen, Tom Lebeau, Axel Urie, Fahd El Khoumisti, Issouf Paro.

Avez-vous des modèles dans le foot ?
J’aime bien les parcours de joueurs qui ont connu la souffrance et qui grâce à ça, ont ensuite franchi un cap. Ils ont été mis à l’épreuve mais en sont ressortis plus fort. On est des footballeurs mais derrière, il y a surtout des hommes. C’est ça que je regarde d’abord. Après, pour parler juste football, moi je suis à l’ancienne. Je vais citer John Terry, l’ancien capitaine de Chelsea et le Portugais Pepe. Deux joueurs dans l’anticipation, comme j’en parlais un peu avant.

Si vous n’aviez pas été footballeur pro ?
Je suis issu d’une famille nombreuse. On n’a jamais roulé sur l’or. On n’a pas le temps de se plaindre. Moi, j’ai toujours été dans la débrouille. Je sais ce que c’est de travailler et de se lever le matin même si on n’en a pas envie. Être passé par là me fait mesurer ma chance de gagner aujourd’hui ma vie grâce au foot. Mais si ça n’avait pas été le cas, je n’aurais eu aucun problème à travailler pour subvenir aux besoins de ma famille.

Comment occupez-vous votre temps libre en dehors du foot ?
Moi, ça toujours été maison, famille et foot. Ma femme et mes deux enfants sont restés à Toulouse. On a beaucoup bougé et ils avaient besoin de stabilité. Le club m’a trouvé un logement à Orly (Val-de-Marne). Là, je m’occupe de bien l’emménager. La vie parisienne, ça change. Mais je m’adapte. Il y a beaucoup de choses à faire. J’ai aussi de la famille proche en région parisienne. Je profite d’eux et j’essaye aussi de me reposer à maximum. J’ai aussi de la famille et des amis de Toulouse qui viennent me voir. Là, il y avait ma mère et ma sœur. Paris, c’est plus accessible que Concarneau.

Texte : Laurent Pruneta – Twitter: @PrunetaLaurent

Photos : Philippe Le Brech / Paris 13 Atletico

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