N3 : Jordan Cuvier (Le Poiré) dans la force de l’âge

L‘attaquant vendéen ne cesse d’empiler les buts ! À 29 ans, il a étoffé son jeu, atteint la maturité et la plénitude des ses moyens même si ce n’est « qu’en » N3, alors qu’il rêvait de haut niveau.  S’il admet ne pas toujours avoir fait le bon choix, il vit sa meilleure période et en profite pleinement. Après la pluie, le beau temps !

Jordan, sous le maillot de Pacy-sur-Eure, à 6 ans, pour sa première licence !

Avec près de 30 buts inscrits en une saison et demie, le buteur patenté du Poiré-sur-Vie (29 ans) n’a pas vécu un long fleuve tranquille au cours de sa carrière ! De ses débuts à Pacy-sur-Eure, Fréjus, Imphy-Decize, Beauvais ou encore Jura Sud, en passant par les centres de formation du Stade Rennais et du Havre, l’attaquant longiligne (1m93), né à Avranches (Manche), a comme beaucoup touché du doigt le rêve d’évoluer chez les pros, avant de tracer les contours d’un parcours seniors en amateur aux quatre coins de la France, en partant de Béziers et en passant par Chambly, Angoulême ou encore Poitiers.

« Il fallait toujours qu’il ait un ballon avec lui, dès ses 2 ou 3 ans », se souvient d’ailleurs son père, Sébastien Cuvier, grand buteur qui a fait carrière dans les années 90 et aujourd’hui entraîneur du FC Nueillaubiers, dans les Deux-Sèvres(son club est actuellement 1er en R1).  Jordan a suivi ses traces par moments, pendant sa formation d’abord, puis en seniors où il a inscrit une centaine de buts entre le National 2 et National 3. Une image « père-fils » qui lui a parfois collé à la peau, un profil atypique qui l’a aussi guidé au cours d’une carrière riche, faite de choix et de rebondissements, qu’il tend à poursuivre dans les Pays de la Loire où il semble avoir trouvé l’endroit idéal pour boucler sa mission.

  • Ses débuts à Jura Sud (2008-2011)
Jordan et son père Sébastien, à l’époque de Chambly, après un match à Epinal, en National (2016-2017).

« De très bons souvenirs ». C’est en ces termes que Jordan Cuvier définit son passage à Jura Sud, un club fondé en 1991, partenaire de l’Olympique Lyonnais, qu’il a rejoint après avoir fait ses premiers pas à Pacy-sur-Eure puis à Fréjus : « On avait une belle bande de potes en 14 ans Fédéraux. On disputait des tournois aussi, les parents étaient au bord des terrains… C’était l’ambiance d’un club amateur » se souvient l’attaquant qui avait déjà passé beaucoup de temps à suivre son papa au bord des terrains. C’est quand sa famille s’installe en Bourgogne-Franche-Comté à l’époque, à Molinges, où « Jura » est basé, et où Sébastien Cuvier devient coach de la N2 (2008-2012), qu’il va être repéré : « On a très vite décelé qu’il aimait ce sport, que marquer des buts était dans ses gênes. On dit souvent qu’il est né avec un ballon » confie son papa (53 ans), ancien attaquant professionnel (et prolifique) à Troyes, Valenciennes ou encore Istres dans les années 90. « J’ai passé beaucoup de temps à l’extérieur après mes entraînements avec Jordan, qui m’accompagnait tout le temps, même aux soirées avec les coéquipiers (sourires). Il fallait toujours qu’il ait un ballon ».

Sous le maillot du Stade Rennais. Photo Philippe Le Brech

Les qualités de Jordan vont logiquement le conduire vers la voie professionnelle : si l’OL semblait être une destination naturelle, de par sa proximité avec Jura Sud, c’est bien le Stade Rennais qui obtient les faveurs de la famille Cuvier.

« Il avait effectué plusieurs essais à Lyon à l’époque où Joël Bats entraînait encore les gardiens. Au même moment, il y avait des joueurs comme Ishak Belfodil qui voulaient s’imposer » poursuit Sébastien Cuvier. Des propos complétés par Jordan : « Quand Damien André quitte Jura Sud à l’époque pour Lyon, ça fait beaucoup parler au club et je sais que le choix, s’il se présentait, allait être compliqué. La structure scolaire proposée par les dirigeants bretons a fait la différence avec l’OL parce qu’en termes de football, ce sont deux des centres de formations les plus reconnus en France ».

  • La rencontre et les retrouvailles avec Franck Haise (2012-2013)
Les retrouvailles en coupe de France avec Franck Haise, lors d’un Poitiers-Lens en coupe de France.

Repéré par Philippe Barraud, ancien coéquipier à Poitiers de Sébastien Cuvier et « scout » pour les Rouge et Noir il y a une dizaine d’années, le natif d’Avranches va intégrer le groupe des U17 Nationaux dans un centre de formation qui a la particularité d’être intégré au stade : « J’ai eu la meilleure formation possible avec Franck Haise en U17, Julien Stéphan en U19 et Régis Le Bris en CFA (N2). Ce sont trois entraîneurs qui viennent du monde amateur et qui m’ont donné les rouages pour assurer la meilleure transition avec le monde pro ».

Si aujourd’hui les trois occupent une place sur un banc en Ligue 1, l’ancien Rouge et Noir garde un attachement particulier pour ses années de formation : « Franck Haise a eu le rôle de papa protecteur mais honnête car il a fallu entendre qu’il y avait de la concurrence à mon poste, même chez les jeunes. Je me souviens que, quand je m’entraînais, il y avait des mecs comme Adrien Hunou (Angers) ou encore Pierre-Yves Hamel (Paris FC). Il fallait vraiment avoir le niveau (sourires) ».

Lors de Poitiers-Lens.

Aujourd’hui à Lens, le coach Sang et Or a recroisé la route de son ancien poulain en Coupe de France, il y a deux ans, lors d’un déplacement en 32e de finale à Poitiers (N3) où le RC Lens s’était difficilement imposé (1-0) : « Je m’intéresse à ce club parce que c’est une belle équipe mais surtout parce que c’est lui le coach, sourit Jordan Cuvier; on a fait un super match ce jour-là ! C’est un de mes meilleurs souvenirs ». Pendant un quart d’heure, les deux hommes ont pu échanger après les débats et se rappeler le bon vieux temps : « Il m’a demandé des nouvelles de ma fille, il n’a pas oublié mon passage à Rennes et il m’a dit de continuer à faire ce que je faisais, même si c’est « là ». Il m’a toujours protégé et défendu… aujourd’hui, ses aventures comme celles de mes anciens coéquipiers, c’est le fil rouge de ma carrière ». Un petit clin d’œil adressé notamment à Wesley Said, avec qui il était en concurrence en U17 notamment, mais aussi à Florian Sotoca, qu’il a connu à l’AS Béziers par la suite. « On est souvent en contact avec Flo, Wesley aussi. C’était bien sympa de pouvoir se charrier avant le match ».

  • Le Havre puis un retour compliqué en amateur (2014)
Avec les U19 Nationaux de Rennes en 2010-2011. Photo Philippe Le Brech.

Non conservé à la Piverdière en 2013 alors qu’il finit meilleur buteur du réputé tournoi européen U21 de Ploufragan, Jordan a l’opportunité de poursuivre sa formation non loin, au Havre, où il va continuer de se forger pendant six mois jusqu’à faire deux bancs en Ligue 2 avant son départ : « Il arrivait d’un club amateur en Bretagne et il pensait pouvoir gravir les échelons rapidement. Il s’est entraîné quotidiennement avec Franck Haise, il a toujours marqué ses buts mais il lui manquait peut-être ce petit truc » analyse Sébastien Cuvier.

Avec Le Poiré-sur-Vie, cette saison, en National 3. Photo Philippe Le Brech

Et puis, il y a eu des changements qu’il a fallu encaisser, comme la prise en charge individuelle, le plus grand nombre de séances, la sortie de vie familiale. « Physiquement, il fallait qu’il s’épaississe rapidement et ça n’a pas été simple. Mon rôle a été de l’accompagner, d’abord dans la peau du coach mais dans celle du père (sourires) ».
Considéré comme un « profil atypique », de par sa taille notamment (1,93m), Jordan retient avec le temps les exigences du monde professionnel : « Mon père est passé par-là et je pense qu’il a su aussi avoir les mots quand ça allait moins bien pour comprendre aussi que la performance doit être immédiate dans un club professionnel. On va forcément privilégier quelqu’un qui va plus vite, qui fait plus de différence tout de suite ».

A l’entraînement, à Poitiers. Photo Philippe Le Brech

Il ne signera finalement jamais professionnel malgré la génération qu’il a pu côtoyer : « Je suis resté en contact avec Timoué Bakayoko, Zana Allée, Ferland Mendy… le mec joue au Real Madrid aujourd’hui mais n’oublie pas d’où il vient ! Avec du recul, je me dis que je n’ai pas signé de contrat pro mais je suis tombé avec des bons mecs… huit, neuf gars avec qui on ne s’est jamais lâché ! ».

Une fois la page havraise tournée, direction l’AS Béziers (CFA), à l’autre bout de la France, en juillet 2014 (13 matchs, 3 buts). Une destination qui marque le début d’un nouveau chapitre : « J’ai la chance de pouvoir vivre du foot après mon départ du centre au Havre. Ce n’est pas donné à tout le monde ». Un passage qui lui remet les pieds sur terre : « J’avais navigué dans le Nord et je découvre le Sud avec une mentalité différente. Je n’étais peut-être pas prêt à retrouver cette ambiance, un rythme de trois séances par semaine, des mecs qui bossent à côté ». Jordan n’a que 20 ans à ce moment-là. Pour lui, c’est important de trouver un cadre où il peut s’épanouir. « J’ai ensuite l’opportunité de signer à Lège-Cap-Ferret en CFA2 (N3) où il y a notamment Pierre Lees-Melou dans l’effectif. Mais c’est pareil, je ne joue pas (9 matchs, 2 buts) et il fallait que je bouge ».

  • Chambly, le tournant de sa carrière (2016-2017)
Sous le maillot de Chambly, Jordan inscrit un but en National en 9 matchs. Photo Philippe Le Brech

Prendre le temps de digérer, c’est aussi ça qu’il espère après sa formation faite de hauts et de bas. Des expériences qui le conduisent à vivre un dépôt de bilan à l’AS Moulins lors de la saison 2015/2016 alors qu’il effectuait un premier exercice abouti en CFA au stade Hector-Rolland sous les ordres d’Hervé Loubat (19 matchs, 8 buts). Reclassé en amateur par la suite, Jordan Cuvier encaisse ce coup dur sans penser qu’il allait vivre, quelques mois plus tard, un nouvel épisode tumultueux à Chambly : « J’avais la possibilité d’évoluer en National et de me rapprocher du niveau que j’espérais. On finit aux portes de la Ligue 2 en 2016-2017 et le groupe jouait la montée la saison d’après… sauf que je fais le choix de partir et je pense que c’est la seule erreur de ma carrière ».

Alors qu’il s’était engagé pour 2 ans avec Chambly, Jordan, qui avait pris part aux débats avec l’équipe première, avait inscrit 23 buts avec la réserve, en DH (R1), accession en National 3 au bout ! « J’étais performant en équipe II mais j’ai été très impatient, c’est ce qui m’a coûté mes derniers espoirs de pouvoir goûter au niveau professionnel » regrette-t-il.

Avec Chambly, en National, en 2016-2017. Photo Philippe Le Brech

L’été suivant, il « redescend » en National 2, où Romorantin l’accueille en 2017. Jordan concède brièvement s’y « être perdu » pendant un an. Il n’a pas digéré ni encaissé ses précédents choix : « J’avais tout fait pour remonter, toucher le haut niveau, mais sur une réflexion guidée par l’impatience, j’ai perdu la dernière chance que j’avais » ressasse-t-il.

Non conservé en Sologne, il retrouve, dans l’optique de se relancer, Hervé Loubat, son ancien entraîneur à Moulins, du côté d’Angoulême, en Charente. Une saison divine d’un point de vue collectif, marquée par une montée en National 2 avec 14 points d’avance, mais aussi d’un point de vue individuel, avec 15 buts inscrits. Et puis c’est l’incompréhension.

Sous le maillot du Stade Rennais en U19. Photo Philippe Le Brech

En fin d’exercice et une fois l’euphorie retombée, on lui explique qu’il faut trouver un autre projet car son profil « pourrait » ne pas correspondre à l’étage supérieur. Verdict ? Il ne prend part à aucune rencontre les mois qui suivent et n’a que la rupture de contrat comme porte de sortie… et une opportunité qui se présente à Poitiers, un des anciens clubs de son papa. Un nouveau défi entre le N2 et le N3 qui va rallumer la flamme : « Quand je signe ici, je me dis finalement que Franck Haise allait avoir raison (sourires). On est là où on doit être et j’en prends conscience. C’est depuis mes 27 ans que je joue mon football ».

Son père dresse le même constat : « Je pense que ça aurait été plus simple pour Jordan de jouer en Ligue 1 aujourd’hui qu’en Ligue 2 ou en National. Son profil me fait beaucoup penser à celui de Jérémy Le Douaron à Brest, mais c’est comme ça, il a eu la chance de pouvoir vivre du football après un passage dans des structures professionnelles ».

Sous le maillot du Stade Poitevin.

À Poitiers, il croise la route d’Erwan Lannuzel, un coach important dans sa progression, qui ne tarit pas d’éloges sur son ancien joueur : « Quand je pense à Jordan, trois choses me viennent à l’esprit, témoigne l’ex-coach de Bergerac (N2), aujourd’hui à la tête de la réserve des Girondins de Bordeaux en N3; tout d’abord, c’est l’homme, une bonne personne, qui pense collectif sur un terrain malgré son poste. Il n’est ni individualiste, ni égoïste. Ensuite, c’est sa capacité à marquer beaucoup de buts. J’ai rarement vu un garçon aussi adroit devant les cages. Il est chirurgical. Enfin, c’est un match qui me vient à l’esprit, en 32e de finale de coupe de France avec Poitiers, à Canet-en-Roussillon, où ce jour-là, sa prestation avait été aboutie sur tous les plans, même s’il n’avait pas marqué, parce qu’il avait été performant dans d’autres aspects du jeu que sa capacité à marquer. J’ai pris beaucoup de plaisir à entraîner Jordan pendant les 7 mois qu’on a passés ensemble avant la Covid. On échange encore régulièrement, on parle de sa vie privée et professionnelle. Je suis content de savoir qu’en ce moment, il vit une belle période de sa vie. »

  • Le Poiré, là où il se voit finir (depuis 2022)
Sous le maillot du Poiré-sur-Vie, cette saison. Photo Philippe Le Brech

Malheureusement, son aventure à Poitiers est une nouvelle fois écourtée malgré 26 « pions » inscrits en deux saisons et 41 matchs. Approché par « Le Poiré Vendée Football » depuis plusieurs années, Jordan a fondé une famille entre ses différents déplacements et une petite fille qui fait aujourd’hui son bonheur. S’il espérait déjà retrouver de la stabilité à Angoulême, c’est en Vendée qu’on va la lui offrir. « Le projet me correspondait avec des présidents bienveillants, un entraîneur (Rabie Zeroual) qui te fait confiance, des mecs qui se donnent à l’entraînement. J’ai un contrat sur plusieurs années et je pense que c’est dans les Pays de la Loire que je terminerai ma carrière. Chacun son parcours… Récemment, j’ai eu des nouvelles d’Alexandre Cappellari qui est un peu plus jeune que moi. Il vient de quitter Jura Sud où il a passé 20 ans avant d’en devenir le capitaine… ».

Avec Le Poiré-sur-Vie, cette saison, en National 3. Photo Philippe Le Brech

S’il est encore loin du coup de sifflet final de sa carrière, Jordan veut continuer à prendre du plaisir en National 3 pour le moment. C’est d’ailleurs ce qu’il met en application : il a déjà inscrit 13 buts en 17 matchs de championnat cette saison, après en avoir mis 15 en 25 matchs en 2022/2023, dans un club ambitieux, en course pour la montée en National 2 (Le Poiré est 2e de sa poule, à 2 points du leader, Nantes B). Des chiffres affolants et une régularité époustouflante : depuis sa période « Romorantin », en 2017-18, il tourne à une moyenne de 0,7 but par match (71 buts en 106 matchs de championnat !).

Mais l’important est ailleurs pour l’attaquant vendéen qui regarde devant : « Je passe des formations. Je continue de me construire humainement. Je fais mes choix avec raison plus que par ambition comme j’ai pu le faire dans le passé ». A 29 ans, Jordan anticipe et appréhende son après-carrière avec « beaucoup d’humilité et de respect ».

Jordan Cuvier du tac au tac

« Cavani, un attaquant inspirant »

Avec Chambly. Photo Philippe Le Brech

Meilleur souvenir sportif ?
Ma signature au centre de formation.

Pire souvenir sportif ?
J’essaie de ne pas regretter mais je dirais la non-signature d’un contrat professionnel.

Plus beau but marqué ?
Une demi volée de mon camp contre Bayonne avec Angoulême.

Plus beau raté (un but facile que tu as loupé ?)
Deux penaltys, dont un il y a quinze jours…

Pourquoi as-tu choisi d’être footballeur ?
La passion, le rêve. Puis c’est devenu une possibilité d’en vivre, de mettre tout en œuvre pour réaliser ce rêve.

Avec Poitiers, à l’entraînement. Photo Philippe Le Brech

Ton but le plus important ?
Certainement l’an dernier avec Le Poiré. Un ciseau a la 93e à domicile, qui nous lance pour le maintien à quatre journées de la fin.

Ton geste technique préféré ?
La volée intérieure. C’est élégant quand ça passe (rires) !

Combien de cartons rouges dans ta carrière ?
Un seul ! Une maladresse. Je veux contrer le gardien en taclant, il tacle aussi et je lui attrape la cuisse. Je ne suis pas un joueur méchant, mais j’ai compris dès l’impact que j’allais prendre rouge.

Si tu n’avais pas été footballeur, tu aurais fait quoi ?
Je travaille actuellement avec des enfants, je voulais aussi être dans une structure pour enfants / adultes atteints de handicap. La charge d’études en parallèle du foot n’était pas évidente. J’ai fait un choix que je ne regrette pas mais que je rattrape aujourd’hui.

Dans les vestiaires du Havre, lors de ses années de formation.

Qualités et défauts sur un terrain, selon toi ?
Défauts ? Je ne vais pas très vite et aujourd’hui, c’est un réel problème pour beaucoup d’entraîneurs.

Qualités ? je dirais buteur. Partout où je suis passé ça a fonctionné. Après, des histoires de profil dû à des systèmes sont entrés en jeu. Récemment, j’ai connu un entraîneur, Erwan Lannuzel (à Poitiers, aujourd’hui entraîneur de la réserve de Bordeaux et ex-coach de Bergerac en N2), avec qui j’ai beaucoup appris; on a cherché à développer mes qualités au service de l’équipe plutôt que de vouloir améliorer mes défauts. Ça m’a fait du bien. J’ai réalisé qu’on pouvait plaire pour ce qu’on était, finalement.

Au Havre, la ville natale de son papa, il s’est assis deux fois sur le banc chez les pros, en Ligue 2.

Le club, l’équipe ou la saison où tu as pris le plus de plaisir sur le terrain ?
La saison de la montée en N2 avec Angoulême. On survole le championnat, ça se passe bien pour le groupe et donc pour moi. Un très bon souvenir.

Le club où tu n’aurais pas dû signer ? L’erreur de casting de ta carrière ?
Romorantin, mais pas dans le sens « erreur de casting », c’est surtout dans le sens où j’aurais dû être patient à Chambly et persévérer.

Avec Le Poiré-sur-Vie, cette saison, en National 3.

Le club où tu as failli signer ?
L’OL au moment de rejoindre le Stade Rennais. J’ai fait un choix.

Le club où tu aurais rêvé de jouer, dans tes rêves les plus fous ?
Barcelone, à la grande époque. En tant qu’attaquant, c’était un football très offensif.

Un stade et un club mythique pour toi ?
Old Trafford et Manchester United.

Avec Le Poiré-sur-Vie, cette saison, en National 3.

Un public qui t’a marqué ?
En amateur, c’est toujours de bonne guerre mais le public actuel, du Poiré, est bienveillant, amoureux du club et toujours d’un grand soutien. C’est agréable.

Un coéquipier marquant (si tu devais n’en citer qu’un), mais tu as droit à deux ou trois ?
J’en ai connu pas mal… Adrien Hunou, Florian Sotoca, « Kev » Fortuné, Ferland Mendy, Tiémoué Bakayoko et j’en passe. Ce sont surtout des mecs avec qui je suis encore en contact.

Le coéquipier avec lequel tu avais ou tu as le meilleur feeling, avec lequel tu t’entendais le mieux sur le terrain ?
Adrien Hunou. Nous étions en chambre ensemble mais il été surclassé. Sinon Lucas Franco, qui joue à Alès actuellement : notre saison à Angoulême a été incroyable. On se trouvait les yeux fermés. En plus de ça, c’est un très bon mec.

Avec Le Poiré-sur-Vie, cette saison, en National 3.

Le joueur adverse qui t’a le plus impressionné ?
Morgan Sanson au Mans, en U19. Il était déjà au-dessus. Il jouait en pro la même année avant de signer à Montpellier.

L’équipe qui t’a le plus impressionné ?
L’équipe du PSG en U17 avec Maignan, Kimpembe, Rabiot. On en avait pris 6 à domicile !

Un coéquipier perdu de vue que tu aimerais revoir ?
Pas spécialement, j’ai des nouvelles des principaux. Le foot laisse peu de contact, au final.

Un coach perdu de vue que tu aimerais revoir ?
Régis Le Bris, c’est une bible du football. Il pouvait passer des heures à parler tactique, technique, football et analyse.

Avec Le Poiré-sur-Vie, cette saison, en National 3.

Un coach que tu n’as pas forcément envie de revoir ?
Avec l’âge, j’ai apaisé ma rancœur donc je n’en citerais aucun (rires).

Un président ou un dirigeant marquant ?
Les dirigeants sont souvent les personnes les plus importantes, ils sont bienveillants. J’en ai connu à Rennes, ceux actuellement au Poiré me rappellent cette époque. Sans eux, nous n’aurions pas un confort aussi important. Ils font en sorte que l’on ne pense qu’au match. En président, je reste en contact avec Monsieur Triaud, d’Angoulême. Malgré mon départ, nous échangeons quelques messages de temps en temps.

Une causerie de coach marquante ?
Les causeries du coach Bruno Luzi à Chambly, toujours très direct.

Sous le maillot de Poitiers.

Le joueur le plus connu de ton répertoire ?
Adrien Hunou.

Le stade qui t’a procuré le plus d’émotion ?
Le Roazhon Park, à Rennes.

Une devise, un dicton ?
Après la pluie vient le beau temps.

Tes passions dans la vie ?
Profitez des bonnes et belles choses en famille.

Termine la phrase en un adjectif ou deux : tu es un joueur plutôt …
Instinctif et passionné.

Avec Poitiers, à l’entraînement, en National 3. Photo Philippe Le Brech

Un modèle de joueur ?
C’est un contre-pied mais j’affectionne son passage parisien, c’est Cavani. Le jeu en une touche, la finition, son travail défensif et ses appels de balle. Un attaquant inspirant.

Une idole de jeunesse ?
Olivier Giroud pour tout ce qu’il représente et ce qu il a parcouru.

Le match de légende, c’est lequel pour toi ?
La Remontada (Barcelone-PSG, 0-4 et 6-1).

Ta plus grande fierté ?
Vivre de ma passion. On ne s’en rend pas toujours compte mais nous sommes des privilégiés.

Le Vendée Poiré Football, c’est un club plutôt…
Sain, bienveillant et historique.

Le milieu du foot, en deux mots ?
Égoïste, Émotions.

Texte : Joël PENET / Twitter : @PenetJoel

Photo de couverture : Philippe Le Brech

Photos : Philippe Le Brech et DR

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