National 2 : Mathieu Pousse, made in Saint-Pryvé !

L’ex-adjoint de Baptiste Ridira et auparavant de Mickaël Ferreira, gérant d’une ferme agricole familiale, a passé 12 ans dans l’ombre avant d’être propulsé à la tête du club du Loiret l’été dernier, avec un certain succès : son équipe, qui a conservé ses principes de jeu, est dans la continuité avec une 3e place, à seulement 4 points du leader Saint-Malo.

Par Anthony BOYER / Photos Coralie HOUEIX (sauf mentions spéciales)

Photo SPSHFC

Petite devinette. Quel est le point commun entre une ferme agricole et un club de foot ? Réfléchissez bien ! Vous n’avez pas la réponse ? On vous la donne : le point commun, c’est Mathieu Pousse. Un garçon de 40 ans qui a passé… 40 ans dans la ferme agricole familiale à Baccon, à 10 kilomètres au sud-est d’Orléans (Loiret), dont il a hérité avec ses frères, au décès de son papa, et presque autant d’années sur les terrains de football du département et du département voisin, le Loir-et-Cher.
Car le père de famille – son petit garçon de 5 ans vit à Nice – cumule deux casquettes : gérant de l’entreprise qui cultive des céréales et entraîneur de l’équipe fanion de National 2 de Saint-Pryvé Saint-Hilaire FC, un club où il a posé les pieds voilà 13 ans déjà. On pensait avoir tout vu à Saint-Brieuc avec le président-entraîneur-sponsor-directeur sportif, Guillaume Allanou… Et bien non !

Travailleur et compétiteur

A Saint-Pryvé Saint-Hilaire, Mathieu Pousse peut tout aussi bien monter sur un tracteur que diriger une séance d’entraînement. Il n’y a qu’en National 2 que l’on voit ça ! Et c’est sans doute parce qu’il vient d’un milieu rural, où les valeurs de travail sont essentielles, où l’on sait ce que mettre les mains dans le cambouis veut dire, qu’il n’a pas peur de faire des heures : Mathieu Pousse est bosseur et… compétiteur. Ce sont ses deux moteurs. Et bien sûr passionné. Le foot ? Il a baigné dedans tout petit ! « Mon papa était footeux, mes tontons aussi, ce qui fait que, mes frères et moi, on était très tôt autour des terrains, on a pratiqué dès le plus jeune age. »

« Je suis un homme de club »

Mathieu est un ancien défenseur central au parcours qu’il qualifie de « modeste » (niveau régional) : « J’ai été embêté par les blessures. Je me suis fait quatre fois les croisés entre l’âge de 15 et 20 ans, donc à partir de là, le foot est devenu une pratique loisirs. »
Une pratique loisirs, mais avec une vocation : celle d’entraîner. A l’âge de 15 ans, il s’occupe déjà des tout-petits. « Dans les deux clubs où j’ai joués, à Ouzouer-le-Marché (Loir-et-Cher), juste à côté de Baccon, où je suis resté jusqu’à mes 20 ans, et à Jargeau/Saint-Denis, près de l’aérodrome d’Orléans, où je suis resté 6 ans, j’étais aussi éducateur. Je suis un homme de club. »

Ferreira-Ridira, deux rencontres déterminantes

Photos Coralie HOUEIX

L’on dit souvent que les rencontres sont le sel de la vie. Et font parfois bien les choses. Celles avec Mickaël Ferreira et Baptiste Ridira, à l’âge de 20 ans, sur les bancs de la faculté à Orléans, où il est étudiant en STAPS, sont déterminantes.
Outre une grande amitié naissante, c’est aussi une passion commune pour le football, le jeu avec un grand J, que tous les trois développent. « En fait, comme j’étais régulièrement blessé quand j’étais joueur, je compensais ce manque par ce côté éducateur. C’est pour ça que j’ai très vite basculé. J’ai développé ma passion pour l’encadrement, au travers de cette filière STAPS, la plus passionnante selon moi, celle de l’entraînement ».

La suite de l’aventure, c’est Mathieu, qui a pris la succession de son ami Baptiste Ridira l’été dernier avec réussite – Saint-Pryvé/Saint-Hilaire est 3e à seulement 4 points du leader, Saint-Malo – qui nous la raconte, au beau milieu d’une semaine surchargée, entre deux récoltes, trois entraînements et une formation à Clairefontaine dans le cadre de son DES (diplôme d’état supérieur).

Et s’il n’a pas toujours été facile à joindre, quand bien même il suffit de taper son nom sur Google pour tomber sur son 06 (!), une fois face à nous, Mathieu, qui se définit comme un gros travailleur – « J’essaie d’engager mon équipe dans ma philosophie sur cet aspect-là » -, s’est montré très locace et disponible. « Il y a mon 06 sur Google ? Comme ça c’est pratique, plaisante-t-il ! ». Pratique… Enfin, ça c’est lui qui le dit !

Interview
« Etre l’arbitre, ça nous va bien ! »

L’équipe de St-Pryvé St-Hilaire en N2. Photo St-Pryvé St-Hilaire FC.

Mathieu, comment s’est fait ton arrivée au club de Saint-Pryvé/Saint-Hilaire ?
Après mes études de Staps à Orléans, ma ville natale, j’ai poursuivi à Lyon en faisant une première année de Master PPMR sur la préparation physique et le mental. Ensuite, je suis allé en stage à l’US Orléans puis à Saint-Pryvé Saint-Hilaire, et du coup, je suis resté à Saint-Pryvé ! Il y avait Mickaël Ferreira au club, l’ancien coach : on s’était côtoyé avec Baptiste (Ridira) en Staps, alors quand Mickaël a pris en main l’équipe Une, je me suis engagé à ses côtés avec la double casquette d’adjoint et de préparateur physique.
Dans notre club, il y a souvent des doubles casquettes. J’avais 26 ans à ce moment-là. J’ai fait 4 ans avec lui, 5 ans si l’on compte l’année de stage, durant laquelle j’encadrais aussi les U19. Et puis, Baptiste (Ridira) a pris la succession de Mickaël. Avec Baptiste, on avait des affinités de longue date depuis notre passage ensemble à la fac, et à la tête de l’équipe, ensemble, on a fait 8 années (dont 7 en National 2 après la montée en 2017). Donc là, c’est ma 13e année au club !

« Je ne suis pas une exception »

Tu as commencé à encadrer des jeunes très tôt…
La première équipe que j’ai encadrée, j’avais 15 ou 16 ans, c’était des benjamins (U13) et à 17 ans, j’entraînais du foot à 11, que je n’ai plus quitté. Parce que le foot de compétition, ça me correspondait plus. Je n’ai fréquenté que deux clubs quand je jouais. Dans le premier, j’étais joueur-éducateur à Ouzouar-le-Marché, où je suis resté jusqu’à mes 20 ans. Les seniors évoluaient en DH/DHR. Pareil, à Jargeau/Saint-Denis, j’étais joueur-éducateur, puis responsable technique à la fin. Je suis resté 6 saisons. Je suis un homme de club.

Revenons à tes débuts : c’est incroyable cette histoire de ferme agricole familiale…
Non, c’est juste que j’ai grandi à Baccon, à côté d’Orléans. C’est un petit village rural qui est à la limite du Loi-et-Cher, et où mon père avait une exploitation agricole. On l’a toujours d’ailleurs puisque, quand j’ai perdu mon papa il y a 15 ans, on a hérité de l’exploitation que je fais tourner. J’en suis le gérant. Donc à côté du foot, il y a l’entreprise. J’ai toujours été exploitant agricole mais je ne fais pas tout, tout seul. Je bosse avec des prestataires. Je ne fais pas que de la gestion, je monte aussi sur le tracteur : on fait de la culture de céréales, c’est cyclique. Il y a des périodes dans l’année où c’est plus prenant que d’autres.

Photos Coralie HOUEIX

Tu es un peu une exception dans le milieu du foot, à ce niveau, en National 2…
Je ne suis pas une exception. Il y a d’autres coachs de ce niveau qui travaillent à côté. Là, c’est juste que c’est le secteur d’activité qui peut paraître original. Je suis chef d’entreprise, ce qui me permet d’organiser mon travail et mon temps comme je le souhaite. C’est juste une gymnastique permanente pour mener de front les deux activités. Il n’y a pas que le foot qui est familial, il y a aussi l’exploitation ! C’est un héritage, on est tous les trois, avec mes frères, qui ont aussi baigné dans le foot (l’un des deux a encadré les U19 ans Nationaux de Saint-Pryvé à une certaine époque), à avoir nos parts dans l’exploitation. C’est juste que j’ai le rôle du grand frère, du gérant, et ça se passe très bien.

Entre l’exploitation agricole, le foot et actuellement la formation pour ton DES, te reste-t-il du temps pour toi ?
Je m’accorde toujours du temps, parce que je suis un bon vivant. Je m’engage dans ce que je fais, donc j’y passe beaucoup de temps, mais c’est important d’avoir cette philosophie là, de garder le plaisir de faire autre chose; ce qui m’aère, c’est de monter dans un avion et partir au soleil !

« Je ne me fixe pas de limite »

Photos Coralie HOUEIX

Entraîner plus haut, plus tard, c’est quelque chose qui t’intéresse ? Te motive ? S’occuper de l’exploitation agricole, n’est-ce pas un frein ?
Il faut savoir que j’ai une dérogation cette saison pour entraîner en N2. Ensuite, c’est une certitude, l’évolution de ma carrière devra m’amener à effectuer certains choix, comme mettre l’exploitation en gestion, mais il y a plein de possibilités, j’en suis conscient. Quant à mes ambitions, ce qui me caractérise, c’est que je ne me fixe pas de limite. Pour autant, je ne cours pas après quelque chose qui aujourd’hui est incertain. Dans le foot, on ne peut pas tout prévoir, on est dépendant de nombreux facteurs, dont les résultats. Mais ça ne me fait pas peur, je ne me ferme aucune porte.

Avec Mickaël (Ferreira) et Baptiste (Ridira), c’est toujours une histoire d’amitié aujourd’hui ?
On se connaît depuis la fac. On est du même coin. Avec Mickaël, nos parcours ont fait que l’on ne se côtoie plus particulièrement; il est à la Ligue du Centre (il est Conseiller technique régional à la Ligue Centre-Val de Loire de Football), on se croise, on se salue, on n’a pas gardé de contacts privilégiés, mais avec Baptiste oui, on est en contact permanent !

Du coup, quand tu m’as dit, vendredi dernier, que tu regardais un match de foot, tu regardais l’équipe de Dijon, entraînée par Baptiste ?
Non, j’ai fait une infidélité (rires) ! Pour le coup vendredi, j’étais au match à Orléans (victoire 4 à 2 face à Sochaux), je n’ai pas regardé Dijon cette fois !

Sinon, en général, tu regardes les matchs de Dijon (National), son nouveau club ?
Je les regarde régulièrement. On échange au téléphone sur nos quotidiens. Baptiste passe régulièrement voir nos matchs, et son fils joue à Saint-Pryvé.

« Avec Baptiste (Ridira), on connaît bien la vie de chacun »

Photos Coralie HOUEIX

Vous parlez de quoi, avec Baptiste ?
On parle de tout ! De nous, de foot ! On se côtoie en dehors du foot depuis la fac, on connaît bien la vie de chacun ! On était ami avant de travailler ensemble.

A-t-il compté au moment de sa succession à Saint-Pryvé ?
Cela s’est fait naturellement et logiquement. On faisait tout à deux, on était un binôme sur tous les aspects, surtout dans une structure comme Saint-Pryvé Saint-Hilaire, où on a tout à faire, mais avec les mains libres, car on n’a pas de directeur sportif. On s’occupait du recrutement jusqu’à la gestion quotidienne de l’équipe. Naturellement, quand Baptiste a décidé de partir, mes dirigeants se sont tournés vers moi et comme je suis un homme de club, la question ne s’est pas posée. En dix minutes, ma décision était prise.

Prendre la suite, dans un championnat a priori plus relevé du fait de la refonte, cela ne t’a pas fait peur ?
Non, pas du tout. C’est vrai que l’on a vu le National 2 évoluer, mais je n’ai pas hésité. J’ai une histoire particulière avec le club, je ne pouvais pas, ne serait-ce que pour ça, refuser. Le seul truc, c’est que cela s’est fait après le 15 juin et que l’on n’avait encore rien fixé, à quelques jours de la reprise. On s’est retroussé les manches, il a fallu faire le travail que j’avais l’habitude de faire avec Baptiste, dans un premier temps tout seul, puis avec les gens qui sont venus constituer le staff.

L’importance de connaître le club et ses particularités

Photos Coralie HOUEIX

Avec ton adjoint, essaies-tu de reproduire le modèle qui était le vôtre avec Baptiste ?
Un petit peu, d’autant que je me suis entouré de quelqu’un (Hubert Marchand) avec lequel j’ai des affinités de longue date, qui connaissait le club. Ma priorité, quand j’ai eu à constituer mon staff, c’était de prendre des gens qui connaissent le club, en qui j’ai confiance, pour gagner du temps. On était déjà le 20 juin, on a commencé le travail de l’inter-saison à seulement 15 jours de la reprise, il y avait beaucoup à faire.
Le préparateur physique, Antoine Rivet, était déjà avec nous, j’étais un peu son tuteur avant. J’ai fait revenir un ex-gardien, Charles-Henri Chatelin, comme entraîneur des gardiens, mais qui bosse à plein temps côté; Quant à Hubert, mon adjoint, il était responsable technique et s’occupait des jeunes, c’est quelqu’un que je connais aussi en dehors du foot. On est cinq en tout, avec un jeune analyste vidéo, Marius David, qui a joué en jeunes chez nous. Mais on n’est pas tous à temps plein. Comme je l’ai dit, il y a des doubles casquettes : certains sont engagés dans d’autres missions, comme celles d’éducateur. On fonctionne un peu comme d’autres structures du type de celles de Locminé, Châteaubriant, Saumur…

« La qualité du terrain, le bémol »

Justement, c’était la question suivante : depuis le temps que tu te déplaces en N2, tu dirais que Saint-Pryvé se rapproche de quels clubs en terme de fonctionnement ?
Alors, sur le plan des installations, peu de clubs nous ressemblent, parce que la qualité du terrain, c’est vraiment le gros bémol chez nous. Même si nos installations, bien que modestes, nous permettent d’exister en National 2.
Après, dans la structure, on ressemble à Locminé, qui vient de monter en N2, qui fait un très bon championnat. Locminé, ça ressemble à ce que l’on fait chez nous. J’ai discuté récemment avec les deux coachs (Jacques Pichard et Florent Besnard), qui fonctionnent aussi un peu en binôme : sur plein d’aspects, comme le budget, qui est identique, on se ressemble. Je citerais aussi Châteaubriant et Saumur, comme j’ai dit auparavant. Après, je ne connais pas Villers-Houlgate, qui n’est pas dans notre groupe, mais j’image comment cela peut être.

« Le National 2 a été tiré vers le haut »

Photos Coralie HOUEIX

Le niveau du N2, tu le trouves comment cette saison ?
Le niveau progresse. La réforme a fait son chemin, elle a brassé la masse de joueurs, et ceux qui sont encore là aujourd’hui, au niveau N2, ce sont les meilleurs, donc le niveau s’en ressent, et on a un championnat qui, dans son homogénéité, a été tiré vers le haut. On voit que ça bataille fort dans toutes les poules. C’est de plus en plus dur de rivaliser avec les grosses écuries.

Malgré ça, vous faites un championnat exceptionnel : vous êtes 3e, le club a fini 4e l’an passé …
Oui et ça valorise le travail que l’on a accompli lors de la petite intersaison. J’ai la connaissance du contexte, du fonctionnement de mon club, donc dans l’approche de la saison, dans la préparation de mon groupe à tous les aspects, c’est un point fort. Je sortais quand même de 12 saisons passées au club. Cet atout, tous mes collègues n’ont pas la chance de l’avoir. Après, il y a le savoir-faire aussi, et ça, par rapport à ma fonction élargie et mes 8 ans aux côtés de Baptiste (Ridira), ça a été une belle garantie de faire les choses correctement. On a bien recruté, humainement déjà, parce que chez nous, on a toujours l’habitude de bien regarder les profils de l’homme pour voir si ça peut peut coller aux valeurs du club et à ses particularités, s’il peut bien s’intégrer à notre projet.

Un projet de jeu « maison »

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Comment expliques-tu que Saint-Pryvé soit, saison après saison, toujours très performant ?
Ici, c’est la stabilité de notre projet de jeu qui valorise notre parcours en N2 depuis des années. Ce projet, il est plutôt reconnu, avec ce 4-4-2 en losange : ça c’est la photographie. Après il y a la philosophie de jeu qui va avec ! On l’a co-construit avec Baptiste dès la première année, alors que l’on n’avait jamais évolué comme ça avant de bosser ensemble. C’est juste que ça collait à ce que l’on voulait faire, surtout à l’effectif que l’on avait à l’époque. Ce projet de jeu a été façonné « Made in Saint-Pryvé ».
Cette continuité-là a donné de la visibilité à l’ossature que j’ai conservée, et cela a amené l’équipe à une certaine forme de confiance. Cela a donné des certitudes aussi quant au projet de jeu, ce qui fait que quand on a démarré la préparation, il y a tout de suite eu de la qualité, et moi, j’ai essayé d’amener un versant très « compétition », parce que c’est ma nature. Ce qui fait que l’on a bien entamé la saison. On a toujours cette volonté-là, à Saint-Pryvé, de bien démarrer, c’est une constante chez nous, parce que c’est important, et c’est souvent le cas. Cela a été le socle de notre première partie de saison.
Et puis on sait aussi que, quand l’hiver arrive, cela va être plus dur, on va subir certains aléas, sur la qualité des terrains, sur notre fonctionnement aussi, quand on doit se balader d’un terrain à un autre, mais ça fait partir de nos particularités.

« Le match à Bordeaux a pesé dans les têtes »

C’est vrai qu’en novembre/décembre, les résultats ont été un peu moins bons…
On a été moins constant. Depuis 2025, c’est pas mal même si on a un peiné à retrouver notre efficacité offensive qui nous caractérisait en début de saison. En novembre / décembre, on n’a pas réussi à faire basculer des nuls en victoire, mais on est sur la bonne voie.

Votre terrain fait parler en National 2…
C’est le point le plus impactant. Surtout que l’on a un projet de jeu porté sur l’utilisation du ballon, sur le jeu offensif, donc évidemment, quand le terrain devient difficile lors du passage à l’automne, des adaptations doivent être installées mais ce n’est pas toujours facile car on construit notre effectif pour jouer. On veut jouer, on y arrive en début de saison quand le terrain est de bonne qualité. Cette année encore, on n’y a pas coupé. Et on a eu aussi ce déplacement à Bordeaux, qui a pesé dans les têtes…

Avec Baptiste Ridira, en 2020, la fine équipe de Saint-Pryvé ! Photo Facebook Esprit Foot

Parle-nous un peu de Bordeaux, justement…
Quand on a joué chez eux (10e journée, le 9 novembre, défaite 2-0), on regardait vers le haut à ce moment-là, quand bien même ce n’était pas notre discours au niveau du staff. On a pris une petite claque là-bas. On a rivalisé une mi temps (0-0), on aurait dû ouvrir le score, mais on a pris la vague en 2e mi temps et ça nous a affectés psychologiquement. J’en avais discuté avec Gwen (Corbin), le coach de Saint-Malo, quand on a joué chez eux au début du mois de février (1-1, journée 15), et il a eu le même sentiment par rapport à ce match-là, face à Bordeaux, dans le sens où l’on a essayé de l’aborder comme les autres, parce qu’on veut que le groupe l’envisage comme ça, mais finalement, on voit que nos joueurs ont clairement coché ce match, qui est finalement très particulier, et qui peut impacter. D’ailleurs, Gwen (Corbin) m’a dit qu’après ce match, les joueurs étaient un petit peu touchés sur les matchs qui ont suivi, par rapport à la rivalité qu’ils ont avec Bordeaux et par rapport à leurs objectifs. Pour moi, Bordeaux n’a rien à faire là, et c’est vrai que cela peut être impactant dans le championnat.

« Essayer de rester au contact »

Du coup, qui va monter en National ?
Joker !

Photo SPSHFC

Saint-Pryvé est plus que jamais dans le coup, à 4 points seulement du leader, Saint-Malo
On peut même encore imaginer que certaines équipes, qui sont sur des grosses dynamiques, puissent recoller si ça tâtonne encore devant. Clairement, aujourd’hui, je suis incapable de dire qui va monter. On voit juste que la lutte entre Saint-Malo et Bordeaux devrait perdurer.

Quant à nous, en début de saison, on avait l’espoir de faire mieux que l’an passé, alors que l’on sortait de notre meilleure saison, avec notre meilleur classement (4e) et un ratio de 1,4 ou 1,5 point par match. C’est un peu ce que l’on arrivait à faire ces dernières années, pour finir sur le podium, mais c’est pas gagné. Nous, on veut faire le mieux possible sur nos trois prochains matchs en mars, parce qu’après, en avril, on va recevoir Bordeaux et on va recevoir Saint-Malo : être l’arbitre du duel, ça nous va bien ! On va essayer de rester au contact, ce qui validerait le fait que l’on est en progrès et que l’objectif de départ aura été réussi.

N’est-ce pas frustrant d’entraîner un club pour lequel il sera compliqué de voir plus haut que le N2, compte tenu de ses moyens et de ses infrastructures ?
C’est la magie de notre sport ! Des clubs ont réussi à faire des choses incroyables : quand les frères Luzi se sont engagés à Chambly, si on leur avait dit qu’ils iraient jusqu’en Ligue 2… Des exemples, il y en a d’autres, Luzenac, ou encore, plus lointain, Guingamp, qui est devenu un club professionnel important. Ce n’est pas du tout ce que l’on vise à Saint-Pryvé mais il n’y a rien d’impossible dans le foot, en tout cas, on n’est ni prévu ni programmé pour ça. La plupart des joueurs travaillent, certains dans notre structure comme apprentis ou en formation sur les métiers de l’animation, de l’encadrement, du management de club, c’est très classique, d’autres sont étudiants.

Tu es un coach plutôt…
Passionné, engagé, compétiteur, perfectionniste et exigeant.

Le club de Saint-Pryvé/Saint-Hilaire ?
Familial, franc, où il fait bon vivre.

Un modèle de coach ?
Pas spécialement. Par contre, j’ai des affinités avec la philosophie du foot espagnol. Avec l’exigence des profils de coach portugais.

Baptiste Ridira : « Je suis très heureux pour Mathieu »

Visuel SPSHFC

Interrogé au sujet de son ancien adjoint et ami dans la vie, Baptiste Ridira , l’entraîneur de Dijon, en National, a eu des mots très élogieux à l’endroit de Mathieu Pousse : « Voir Mathieu à la tête de Saint-Pryvé en N2, c’est une évidence pour moi, je n’avais aucun doute là-dessus, par rapport à son implication au club et pour ce qui est de la continuité du projet de jeu. C’était une vraie décision du club de vouloir rester dans la continuité. Mathieu a fait beaucoup pour le club et s’est énormément investi, pendant 12 ans, ce qui est ENORME. Ces années passées à travailler avec lui resteront gravées à jamais. Notre fonctionnement fut remarquable. Le plus important pour moi est de savoir que, si un jour je dois retravailler avec Mathieu, je sais la personne qu’il est, loyal, investi, passionné, et dévoué pour son club. Il s’est toujours mis en retrait,  que cela soit avec « Mika » (Ferreira) dans un premier temps, avec moi ensuite, et là, après avoir été dans l’ombre pendant toutes ces années, c’est bien qu’il prenne la lumière, je suis très heureux, il exprime toutes ses qualités que certains ne lui reconnaissaient pas. »

 

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  • Texte : Anthony BOYER / Compte X @BOYERANTHONY06 / mail : aboyer@13heuresfoot.fr
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