Photo de présentation : le Bergerac Périgord Football-Club
J-1 avant l’ouverture de la saison pour les 64 clubs en lice ! Après les groupes A et B hier, place aux groupes C et D. Et comme chaque année, vraiment pas évident de citer des favoris. Les jeux sont faits !
Groupe C : les « gros » vont-ils encore se « vautrer » ?
Vous avez vu la composition de cette poule C ? On ne va pas vous faire un dessin : beaucoup d’équipes de ce groupe que d’aucuns considèrent comme le plus relevé de National 2 veulent, voudront, monter. Parce que beaucoup de clubs ont des moyens, des surfaces financières que d’autres non pas. Parce qu’il y a aussi des « grands » noms comme le Sporting-club de Toulon qui, eu égard à son passé, sa ferveur, son bassin de population, devrait au moins figurer en National. Mais ça, ce n’est que pure fiction.
Pourtant, cette saison, le club varois présentera un onze impressionnant mais manquera peut-être de banc, selon Anthony Descours, le correspondant de Var-matin. Le Sporting a conservé sa défense et avec le milieu offensif Nassim L’Ghoul (Lyon-Duchère) et l’attaquant Abdou Diallo (18 buts avec Andrézieux la saison passée en N2), de retour au club, il a peut-être trouvé sa doublette en attaque. Et puis, quand on connaît la rigueur et l’exigence du coach Eric Rech, arrivé d’Aubagne, on se dit que ce Toulon-là devrait, contrairement à la saison passée, réussir son championnat.
Hyères apprend de ses erreurs
Réussir son championnat, c’est ce que réalise chaque saison, ou presque, le RC Pays de Grasse depuis son accession en N2, en 2017. Souvent placé, jamais gagnant, le club de la cité des parfums, qui vient de fusionner avec son voisin Plan-de-Grasse, avance toujours sans bruit, mais jamais sans ambition. La stabilité est l’un des maîtres mots du club dirigé par Thomas Dersy et entraîné par Loïc Chabas (depuis 2013 !), qui a peut-être trouvé sa doublette en attaque (Gueye-Gnapi). Le coach a aussi ajouté de la technique au milieu avec Youssef Gazzaoui (Aubagne, Sedan, Hyeres) et s’appuiera sur sa défense (Muratori, Corain, Camara), une défense complétée par la recrue de Bergerac , Kevin Mingua. « Chaque match sera un combat », annonce Thomas Dersy qui pense pour sa part que « les gros » ne se vautreront pas une deuxième fois d’affilée : il fait référence à Toulon bien sûr et aussi à Hyères, qui avait défrayé la chronique l’an passé avec un recrutement 5 étoiles.
Hyères. Le club du président Mourad Boudjellal a semble-t-il appris de ses erreurs et opéré un recrutement « made in National 2 », avec des joueurs qui ont une connaissance de ce championnat et notamment de cette poule Sud. « Hyères, c’est un recrutement moins clinquant que la saison passée, mais c’est plus intelligent », estime Anthony Descours; « le club conservé ses bases défensives avec notamment Diarra, Cordoval, Agueni, Perotto, et sera en mesure de présenter deux onze quasiment de même valeur cette saison. Il aura une grande pronfondeur de banc, ce qui est un vrai plus ».
Et puis, il pourra toujours compter sur son buteur Jaba (10 buts en 25 matchs la saison passée), auquel est venue s’ajouter l’une des meilleures doublettes offensive du précédent exercice, la paire Arnold Lemb – Malik Assef, en provenance de Goal FC (18 buts à eux deux).
Gare à Aubagne !
Le retour de Guillaume Bosca à Marignane-Gignac-Côte Bleue, après trois saisons à Dunkerque, dont deux en Ligue 2, sera forcément à suivre, de même que le parcours de ce club qui s’est encore agrandi après la fusion avec Côte Bleue, qui a déjà goûté au National en 2018-2019, sans parvenir à se maintenir, et qui semble se donner les moyens de ses ambitions.
Ambitieuse, l’Etoile FC Fréjus/Saint-Raphaël l’est toujours, et pour la première fois depuis des lustres, elle a misé sur la stabilité, avec peu de mouvements : Charly Paquillé, le coach maison qui a remplacé Jean-Guy Walleme au printemps dernier, a été conforté, tandis que l’ossature sera identique, avec des joueurs présents depuis des lustres (Orinel, Delvigne, Dumas, Russo, Ousseni), des cadres comme Ouchmid et Lumé. Devant, le club a misé sur le buteur de Béziers, Davel Mayela (15 buts en 32 matchs entre 2020 et 2022), passé par Boulogne et Laval. L’arrivée du virevoltant Armel Liongo, révélation avec Rumilly en coupe de France (demi-finale en 2020) sera également à suivre.
On n’oublie pas de parler d’Aubagne, 7e l’an passé et 1er ex-aequo la saison précédente avec GOAL (avant l’arrêt des championnats pour cause de Covid). Le club de la banlieue Est de Marseille s’est montré extrêmement actif sur le marché avec, tenez-vous bien, une quizaine d’arrivées ! Le nouveau coach, « Momo » Sadani, venu en voisin de Marignane-Gignac, connaît bien le footballl du Sud-Est (il a aussi entraîné à Toulon). Il n’arrive pas tout seul : il a emmené avec lui six joueurs de son ancien club (Tshianimbuyamba, Rivière, Andriantiana, Mendy, Lesperant et Belkacem) et a rajeuni l’équipe où tous les postes sont doublés voire … triplés !
Quels rôle pour Alès et Thonon-Evian ?
On ne promet pas l’enfer aux deux promus, l’Olympique d’Alès en Cévennes et Thonon Evian Grand Genève, mais les deux nouveaux visages de la poule vont changer de monde. Les deux clubs semblent toutefois armés pour jouer un rôle dans ce championnat, surtout le très ambitieux TEGG (à ne pas confondre avec l’ETG !), dont la campagne de matchs amicaux a été impressionnante. Impressionnant, le recrutement de Lyon-Duchère l’a été lui aussi : le club a chamboulé son effectif et s’est attaché les services notamment du capitaine et milieu de GOAL FC, Sofiane Bendaoud, du défenseur Diadé Diarra (GOAL FC), et du rapide et technique Eric Mathieu (Andrezieux, N2).
Avec une quinzaine de départs, dont son capitaine Naim Dhib (Villefranche) et Yoann Martelat (Thonon EGG), l’AS Saint-Priest avancera, comme d’habitude, masqué, et a opéré un recrutement intéressant surtout au milieu de terrain. A noter les arrivées des deux Hyérois Maxime Pau et Morgan Pottier, du milieu de terrain de Schiltigheim Thomas Valtriani, de Jason Ranneau (Belfort), Lucas Capoue (Le Puy Foot 43) ou encore de l’attaquant des Lilas en Régional 1, Younes Zennouhi, un pari.
Malgré de nombreux départs là encore, Louhans-Cuiseaux s’est attaché les services du très expérimenté Quentin Lacour (ex-Bourg-en-Bresse), d’Alexandre Valbon (GOAL FC), du gardien Dorian Chiotti (Andrézieux) et aussi du puissant attaquant de Chartres, Maxime Fleury, dont le physique sera un précieux atout dans ce championnat … physique ! Le club bressan pourrait être l’une des surprises de ce championnat.
Relégué de National, le FC Sète, où les mouvements ont été légion, repart d’une page blanche, comme l’a d’ailleurs dit le nouvel entraîneur Nicolas Le Bellec dans Midi-Libre, dont la préparation a été difficile. Il y aura forcément un temps d’adaptation pour ce groupe en pleine reconstruction. Enfin, Canet-en-Roussillon, avec peu de départs (Guirassy, Diaby, Decker) et peu d’arrivées, devra oublier ses déboires « médicaux » de la saison passée (dix points de pénalité) pour repartir sur de bonnes bases, toujours avec Farid Fouzari aux commandes, qui, avec le directeur sportif Jordi Delcos, ont opéré un recrutement axé N2/N3.
Groupe D : une piécette sur Bergerac et Andrézieux ?
Dans le groupe D, réputé plus « joueur », plus technique et plus tactique que son voisin du sud-est, deux équipes semblent se détacher au jeu des pronostics : Le Bergerac Périgord FC et Andrézieux-Bouthéon FC. Et l’on ne dit pas seulement cela parce que les deux équipes ont frôlé l’accession la saison passée, notamment Bergerac, qui a vécu un véritable traumatisme à la dernière journée, à la dernière minute même du championnat, lorsque Le Puy Foot 43, qui lui avait « chipé » la première place à trois journées de la fin, a inscrit le penalty libérateur à la 97e minute de son match face à Colomiers.
On le dit aussi eu égard à la qualité des effectifs. Le club de Dordogne a conservé son ossature en y apportant quelques retouches : Maxime Pélican, auteur d’une belle saison à Moulins-Yzeure (12 buts en 26 matchs) après des passages au Gazelec Ajaccio et à l’OGC Nice, sera un atout offensif supplémentaire, de la même manière qu’en défense, Mamadou Kamissoko ne devrait pas avoir de problème d’adaptation, lui qui a déjà porté les couleurs du BPFC 24 avant d’évoluer à Lorient, Pau et Boulogne. Le retour de ce dernier vient compenser le départ pour Grasse de Kevin Mingoua.
A suivre également l’arrivée de l’ailier Christopher Bitsamou, auteur d’une saison pleine à Chamalières (26 matchs, 5 buts), et bien entendu celle de l’expérimenté latéral droit Anthony Soubervie, dont la précision sur les coups de pied arrêtés ont toujours constitué un atout de taille : bien sûr, le natif de Cayenne a 38 ans, mais il retrouve « son » Sud-Ouest après avoir sillonné le championnat National (Chambly, Boulogne, Bourg-en-Bresse, Rouen, Colmar et Bayonne) et même la Ligue 2 (53 matchs avec Chambly entre 2019 et 2021). Quinze ans après son accession de CFA en National avec l’Aviron Bayonnais, il va retrouver le 4e échelon national, qu’il avait découvert à l’OGC Nice ! Enfin, à surveiller également, la venue de Ryan Ebene-Talla en provenance du Mans, en National (15 matchs la saison passée).
Pour Andrézieux, dans le coup en deuxième partie de saison pour l’accession, mais trop irrégulier pour finir devant, c’est peut-être l’année ou jamais. La superbe enceinte – Envol stadium – ferait pâlir de nombreux clubs de National mais il manque toujours un petit quelque chose au voisin stéphanois pour aller plus haut. Bryan Ngwabije (Lyon-Duchère 2019-21, National puis N2), Anthony Maisonnial, qui sort de deux saisons pleines dans les cages du FBBP 01 en National après deux autres en Ligue 2 au Paris FC, Pierre Ruffaut (ex-Cholet en National et Rodez en L2 et National), les attaquants Jordan Kassa, qui évoluait pendant deux saisons à Avranches (National), et Yannis Gharbi (7 buts avec Béziers en 2021-2022 en N2) sont les principales « tête de gondole » d’un large recrutement qui ne trompe personne : le National est en ligne de mire.
Angoulême et Bourges en outsiders ?
Le National, Angoulême y a un peu rêvé la saison passée, après avoir longtemps fait la course en tête en première partie de saison. L’ACFC 16, auteur d’un recrutement intéressant, sera un outsider à surveiller. L’attaquant Kevin Cardinali (40 buts en 101 matchs avec Colomiers en N2), valeur sûre de ce championnat, le défenseur central Baba Touré et son mètre 95, passé par le National (Dunkerque, Le Puy), Patrick-André Keyoubi (Le Puy, 21 matchs la saison passée et une accession en National) et le milieu Arnaud Buisson (Ex-Grasse, Fréjus/St-Raphaël et Hyères en N2), qui remplace numériquement Diaguely Dabo, parti à Alès, doivent permettre aux joueurs de David Giguel de franchir un cap.
Derrière, pour sa deuxième saison d’après fusion, le Football Bourges 18, auteur d’une belle saison l’an dernier, a conservé son ossature et n’a opéré que peu de mouvements, s’attachant toutefois les services d’une recrue phare avec Edwin Maanane, un attaquant qui a connu le National avec Concarneau, Avranches et Grenoble, et même la Ligue 2 à Rodez. Il avait surtout contribué à l’accession de Grenoble de N2 en National en 2017 avec 19 buts !
Coiffé sur le poteau pour l’accession en National, GOAL FC (Grand Ouest Association Lyonnaise football-club), après deux saisons tout en haut du tableau, change de groupe et de région. Et d’équipe aussi : l’effectif a été chamboulé. Il s’agit donc de reconstruire un vrai puzzle avec un nouveau coach, Fabien Pujo (Bergerac, Toulon, Saint-Malo) et plein de nouveaux joueurs : Dufau (capitaine du Puy Foot 43), Reale (ex-Beziers, Cholet, Lyon-Duchère), Camara (Auxerre), Camelo (Chambly), Touil (Aubagne), etc. Une autre histoire commence donc pour les banlieusards lyonnais, qui voudront tout de même jouer le haut de tableau.
Le héros d’Amiens à Saumur !
La page Stéphane Massala, parti à Créteil (N2), a été tournée aux Herbiers qui entame un nouveau cycle avec Laurent David et une nouvelle équipe, contrairement à Moulins-Yzeure où Stéphane Dief, le coach, a misé sur la stabilité, avec très peu de mouvements : pour les Auvergnats, l’objectif sera de jouer un rôle dans ce championnat et de ne pas rééditer la « mauvaise » deuxième partie de saison, alors que le MYF figurait bien à Noël.
e Vierzon FC, où la liste des arrivées est longue comme le bras après une accession historique, l’Olympique Saumur et le revenant, le Stade Bordelais, sont les promus de cette poule où l’on retrouvera également les réserves professionnelles de Nantes et Lorient. A noter la signature à Saumur d’Emmanuel Bourgaud, l’homme qui a permis à l’Amiens SC d’acéder en Ligue 1 en mai 2017 en inscrivant un but à la dernière seconde.
Ce championnat pourrait bien être coupé en deux tant les effectifs des « prétendants » semblent au-dessus de ceux des équipes « du bas », avec au milieu Trélissac, valeur sûre et poil à gratter du National 2, et peut-être Chamalières, habitué à lutter pour son maintien depuis son accession en 2019, qui n’a quasiment rien changé.
Encore une fois, le papier, c’est une chose, le terrain, c’en est une autre. Vous voulez des exemples ? Et puis, il y a la coupe de France : des clubs de N2 y brillent chaque saison et y laissent parfois des plumes en championnat. Alors bonne saison à tous !
Texte : Anthony BOYER / Mail : aboyer@13heuresfoot.fr
Photos : RC Grasse et BPFC 24