Le gardien provençal a préféré quitter une place de titulaire en Ligue 2 à Martigues, où il a vécu deux accessions en trois ans, mais où le fonctionnement du coach ne lui convenait pas, et « descendre » de deux divisions, pour reprendre du plaisir, dans un club ultra-ambitieux. Pour l’instant, ça marche !
Par Anthony BOYER / Photos : Kevin Mesa – AS Cannes et 13HF
C’est peut-être parce qu’il est gardien de but et habitué, dans sa surface, à prendre des décisions en un laps de temps infime, que Jérémy Aymes (36 ans) répond souvent de manière ultra-catégorique, sans hésiter, à la plupart des questions de notre « tac au tac », quand d’autres joueurs marquent un temps d’arrêt.
Arrivé à La Bocca fin novembre en provenance de Martigues (L2) alors que l’AS Cannes se remettait lentement d’un début de saison manqué, Jérémy Aymes s’est rapidement installé, imposé dans les buts, à tel point que depuis son premier match, ironie du sort, contre … Istres (4-1), son équipe est toujours invaincue. Porte-bonheur, Jérémy ?
En vérité, son nouveau club était déjà invaincu depuis quelques semaines avant son arrivée ! Car depuis sa dernière défaite officielle, contre Hyères, le 19 octobre (J8), à Coubertin, pour le premier match du nouveau coach Damien Ott (l’ex-coach de Colmar, Avranches et Bourg en National a remplacé Fabien Pujo), les Dragons n’ont plus connu la défaite. Et cela fait 12 matchs que ça dure : 5 en coupe de France et 7 en championnat, où les Azuréens se sont replacés en haut de tableau (4e), avec un match en retard à disputer ce samedi contre Toulon. En cas de succès face aux joueurs de Mohamed Sadani, Jérémy Aymes et ses coéquipiers reviendraient à une petite longueur seulement du leader hyérois. Et là, les cartes pour l’accession en National seraient complètement redistribuées !
Après Toulon, les Cannois retrouveront Dame coupe et un 8e de finale à Coubertin face à Dives-Cabourg, le petit poucet de l’épreuve avec Bourgoin-Jallieu (National 3). Ce match, Jérémy le suivra… depuis le banc : « C’est Fabio (Vanni) qui jouera, c’est établi, il est performant, il le mérite ! » Cannes – Dives. Pas la peine de faire un dessin : les Rouge et blanc sont ultra-favoris même si l’on sait bien qu’un match de coupe… est un match de coupe, avec tout ce que cela suppose en termes d’engagement et d’intensité. Tout ce que cela implique en termes de surprise… Les Normands savent pertinemment qu’ils sont, sur le papier, inférieurs, mais ils donneront tout ce qu’ils ont, c’est une certitude. Et puis, le parallèle avec l’équipe cannoise qui avait réalisé la dernière « grande » épopée en coupe de France jusqu’en 1/4 de finale, en 2014 (battu par Guingamp, futur lauréat), est évident (Cannes avait aussi atteint les 16es en 2022, éliminé par Toulouse) : lors de cette édition, qui avait vu Troyes, Montpellier et Saint-Etienne chuter à La Bocca, c’est l’équipe de Plabennec, alors en National 2, qui avait donné le plus de fil à retordre aux joueur de Jean-Marc Pilorget, eux aussi en National 2, vainqueurs 1 à 0 contre le cours du jeu ! Dives-Cabourg plus difficile à aborder que Grenoble (L2) ou Lorient (L2) ?
« Martigues ? la meilleure chose était de partir »
Ce qu’il y a de bien aussi avec le natif de Martigues (Bouches-du-Rhône), c’est que l’on sait à son expression, à son visage, à sa manière de répondre, qu’il pense ce qu’il dit. Et qu’il dit ce qu’il pense ! « Je suis quelqu’un d’entier » répond-il à la question « Principal trait de caractère ».
Entier, ça, on l’a vite remarqué. Par exemple, à la question « Le coach que tu n’as pas forcément envie de revoir ? », la réponse fuse : « Thierry Laurey ». Et vlan ! Thierry Laurey, pour ceux qui n’ont pas suivi, fut le successeur en juillet 2024 de Grégory Poirier à Martigues, quand ce dernier, auteur d’une double accession « National 2 – Ligue 2 » en trois saisons, s’est engagé au Red Star (Ligue 2). Et le moins que l’on puisse écrire, c’est que le courant n’est pas passé entre certains joueurs martégaux – dont Jérémy Aymes – et l’ancien coach du Paris FC, de Strasbourg, d’Amiens et du Gazelec Ajaccio.
Petit retour en arrière : début novembre, alors que le FC Martigues est bon dernier de son championnat en Ligue 2, les joueurs provoquent une réunion avec leur coach pour se plaindre de ses choix et de ses méthodes. Trois jours après, à Amiens (1-1, 13e journée), plusieurs « cadres » de l’équipe ne sont pas convoqués : Mohamed Bamba, Karim Tlili et … Jéremy, remplacé par Yan Marillat, sa doublure, pour la deuxième fois de la saison; la première fois, c’était lors de la 7e journée, contre Dunkerque, mais l’expulsion de Marillat à l’heure de jeu avait obligé Laurey à remplacer un joueur de champ par le grand gardien d’1,89m.
Le 28 novembre, le club de la Venise provençale officialise le départ de Jérémy. Le même jour, il est présenté à l’AS Cannes. Dans les colonnes de La Provence, début décembre, au sujet de son départ de Martigues, le joueur déclare : « J’ai vécu une aventure humaine magnifique avec un groupe fantastique (…) Mais je n’avais pas imaginé que cela s’arrêterait comme ça (…) La meilleure chose était de partir (…) On ne peut pas plaire à tout le monde. Il valait mieux, pour les deux parties, que cela se termine. La cohabitation n’était plus possible ».
La semaine dernière, dans les colonnes de la Marseillaise, c’est la propriétaire du FCM, Lepa Galeb Roskopp, qui y est allée de sa petite phrase, au moment de présenter le nouvel entraîneur, Hakim Malek, ancien joueur du club : « Nous pensions que Thierry Laurey était la meilleure solution pour l’équipe vu son expérience. Malheureusement, durant ses derniers mois, il y avait un contexte délicat (…) J’étais quand même un peu surprise de son attitude envers les joueurs. Il faut que le coach soit de Martigues pour réussir. C’est pour cela que nous avons pris Hakim Malek. »
Voilà comment l’enfant du club martégal, pilier de l’équipe lors des trois dernières saisons (deux accessions de N2 en L2), déjà passé par le FCM dans les catégories de jeunes et aussi par le FC Istres, le voisin, est passé d’un poste titulaire en Ligue 2, un niveau qu’il n’avait fréquenté qu’une seule fois au Mans, en 2019/2020, à un poste de titulaire en … National 2. Un choix qu’il l’explique un peu plus loin.
Ce n’est pas le club de La Croisette qui s’en plaindra, lui qui s’était mis en quête d’un gardien et qui a donc saisi l’aubaine.
Interview : « Quand j’ai dit à mon père que je signais à Cannes…. »
Meilleur souvenir sportif ?
J’en ai plusieurs. J’ai la montée avec Martigues en Ligue 2 (la saison passée), un moment spécial, parce que c’était chez moi, c’était quelque chose de fort. Il y a aussi le 1/4 de finale de la coupe de France avec Granville contre l’OM (en 2016), parce que là, j’affrontais mon club de coeur, Marseille. Et aussi la montée en Ligue 2 avec Le Mans à la dernière seconde du barrage retour (en 2018), sur le terrain du Gazelec Ajaccio. Le scénario fut incroyable. Ce but à la 96e, c’est fou !
Le pire souvenir ?
J’en ai deux. La désillusion avec Martigues il y a deux saisons, lorsqu’on est 1er à deux journées de la fin et qu’on perd 3 à 0 à Borgo. On a raté la montée là, parce qu’à la dernière journée, on gagne, mais on apprend que Concarneau et Dunkerque, qui sont passé 1ers et 2es, ont gagné aussi, donc on ne monte pas… Ce fut très dur. Et il y a aussi la descente de Ligue 2 en National avec Le Mans, alors qu’il reste dix journées de championnat, qu’on est à égalité avec Niort (maintenu), il y a la Covid… C’était dur aussi.
Pourquoi as-tu choisi d’être footballeur ?
C’est venu naturellement mais je n’étais pas super-doué. J’ai commencé dans le champ, j’ai pratiqué d’autres sports, et puis, vers l’âge de 10 ou 11 ans, mon cousin me dit de venir jouer avec eux, à Istres, il manquait un gardien, et puis je ne suis plus jamais ressorti des cages ! Après je suis parti à Martigues en jeunes, à l’âge de 12/13 ans, j’y suis resté trois ans, avant d’intégrer le centre de formation de l’Olympique Lyonnais pendant 4 ans.
Combien de cartons rouges ?
Cinq ou six je pense !
Ton geste technique préféré ?
(rires) Euh… Je n’en ai pas un en particulier ! Je ne vais pas dire que c’est la roulette, hein, ou le passement de jambes (rires) ! Non, c’est plus un geste que l’on utilise à mon poste, un plongeon, une sortie dans les pieds, une prise de balle, un truc comme ça.
Si tu n’avais pas été footballeur ?
Franchement, j’aurais été dans la merde (rires) ! Archéologue peut-être ! C’est un domaine qui m’a toujours intéressé ! Et puis Indiana Jones m’a fait rêver.
Qualités et défauts en dehors du terrain ?
Je suis quelqu’un d’entier. Je dis ce que je pense. J’essaie d’être dans l’empathie. Sinon, je suis bordélique. Mais il faudrait poser la question à mes proches.
Qualités et défauts sur un terrain ?
C’est une question difficile ! J’essaie d’être le plus sérieux et le plus rigoureux possible, afin d’avoir une certaine régularité dans mes performances. Mes défauts, et je pense que c’est ce qu’il m’a manqué au début pour aller plus haut, même si j’ai corrigé ça au fil des années, c’est le jeu au pied, la relance, des gestes devenus importants dans le foot moderne. Et il m’a manqué aussi la maturité.
C’était justement la question suivante : que t’a t-il manqué pour aller plus haut ?
La maturité. C’est comme ça, ça fait partir de ma carrière et les difficultés que j’ai eues au début m’ont servi ensuite. A Istres (2009-2011), quand j’ai signé mon premier contrat pro, j’étais 3e gardien, derrière Ménétrier et Agassa et après Petric, le club était en Ligue 2, je suis resté deux ans, j’essayais de montrer mes qualités, mais il me manquait cette maturité pour passer le cap.
La saison où t’es le plus « éclaté » sur le terrain ?
C’est la saison dernière, avec Martigues. On avait un groupe exceptionnel, pour certains on se connaissait depuis longtemps, j’avais une grosse affinité avec les joueurs, on prenait peu de buts, voilà, j’étais chez moi, tout était réuni, c’était vraiment la saison la plus complète de ma carrière. On s’est régalé. Je suis encore dans le groupe WhatsApp de Martigues (rires), forcément, quand tu vis des moments comme ça, même la saison précédent, OK, c’était une grosse déception de ne pas monter, mais avec tout ce qu’on avait fait déjà, l’accession de N2 en National, la première saison de National… On a vécu des choses ensemble, y’avait du monde qui venait au stade.
Une erreur de casting dans ta carrière ?
Non, franchement, j’ai appris dans tous les clubs où je suis passé, que cela soit en Promotion d’Honneur à Port-de-Bouc où je me suis retrouvé après mon passage à Istres, quand je n’avais plus de club, ou même à Jura Sud, où je suis allé en CFA, en sortant du centre de formation de Lyon, mais je n’y suis resté que six mois, ça ne s’est pas très bien passé sportivement; ce n’est pas un grand souvenir, c’était dur, le climat, la région, je n’étais pas du tout épanoui là-bas. C’est là que je suis revenu m’entraîner avec Istres, et le club est monté de National en Ligue 2, et j’ai signé. Mais jai appris plein de choses et ce sont des expériences de vie qui font avancer. Je ne regrette rien. Bien sûr, j’aurais aimé jouer plus, avoir 200 matchs de Ligue 2, mais je suis très bien comme ça, j’ai la chance de vivre du foot, d’avoir vécu des émotions fortes, tous les joueurs n’ont pas connu ça et ont souvent plus de déceptions que de joies. Pour en revenir à Port-de-Bouc, là-bas, je me suis régalé avec mon cousin, en PHA, j’y ai joué un an, il y avait Barket Bekrar, un poison (rires), Koffi, c’était le foot plaisir, ça m’a fait du bien, j’ai grandi en tant qu’hommes.
Ton passage au centre à Lyon ?
J’y suis resté 4 ans. J’ai joué en 16 ans Nationaux, 18 ans nationaux et j’ai fait quelques matchs en N2. A la fin, je m’entraînais un peu avec les pros. Il y avait une forte concurrence, Riou, Hartock, Lopes, Georgelin, et comme je disais, la maturité est venue tard, et dans ces clubs-là, il faut être prêt, et moi, je n’étais pas prêt. Il y avait une question de niveau aussi.
Un club où tu as failli signer ?
Y’en a beaucoup… Quand je suis parti à Granville, en DH, j’avais le choix d’aller à Marignane, à côté de la maison, mais à Granville, il y avait Johan Gallon, que j’avais connu à Istres, et dont je suis très proche, qui m’a persuadé de venir.
Le club où tu aurais rêvé de jouer, dans tes rêves les plus fous ?
(Sans hésiter) L’OM.
Le meilleur match de ta carrière ?
Granville – OM, en 1/4 de finale de la coupe de France (1996). Cela m’a vraiment fait quelque chose de jouer contre l’OM en plus, le contexte était particulier parce que, cette saison-là, je ne jouais pas en coupe de France, c’était l’autre gardien, Clément Daoudou, qui jouait (aujourd’hui gardien de Locminé en N2), mais il s’est passé quelque chose : Clément, que je connaissais d’Istres, et avec qui j’avais joué, s’est fait « tabasser » en soirée, par des forains, à Granville, justement après la qualification pour les 1/4 de finale… Du coup, il n’a pas pu jouer le 1/4 de finale, et c’est moi qui ai joué. Il se serait blessé au mollet, cela aurait été différent, franchement, ce n’était pas facile. Lui aussi supportait l’OM, il est né à Marseille, et j’aurais aimé que l’on se qualifie pour qu’il dispute la demi-finale. Après, sur ce match-là, j’ai pris du plaisir, j’ai été performant.
Tu vas au Vélodrome de temps en temps ?
J’ai emmené mes enfants déjà oui. Quand je peux y aller, j’y vais, oui.
Le pire match de ta carrière ?
(catégorique) A Borgo. Avec Martigues (en mai 2023). Le match dont j’ai parlé avant. A une journée de la fin. On savait que si on gagnait, on avait notre destin en mains pour monter en Ligue 2 et là, pfff, y’a tout qui va mal, je n’ai pas été décisif. Un cauchemar…
Un ou plusieurs coéquipiers marquants ?
Tommy Untereiner, qui était avec moi à Istres et à Granville, c’est lui qui avait marqué le but décisif en coupe contre Bourg en 8e de finale. C’est aussi le parrain de l’un de mes deux fils. Pierre Lemonnier aussi, avec qui j’ai joué au Mans (il joue aujourd’hui à Guingamp en Ligue 2).
Le joueur avec lequel tu avais le plus d’affinités sur le terrain ?
(Sans hésiter) Pas un joueur, mais une charnière centrale : celle composée de Calvet-Moranté, la saison passée, à Martigues.
Un attaquant adverse qui t’a impressionné ?
Je n’en ai pas … Ah si ! Dembelé à Rennes, je crois que c’était un de ses premiers matchs en N3, c’était quand j’étais à Granville.
Une coéquipier perdu de vue que tu aimerais bien revoir ?
Je l’ai déjà revu, même si on n’arrive plus trop à se voir maintenant, c’est Francesco Migliore, un Itatien qui a été formé avec moi à Lyon, on faisait chambre commune, il a joué à La Spezia et au Genoa en Série A. On devrait se voir bientôt.
Un coach perdu de vue que tu aimerais bien revoir ?
Johan Gallon, on a une relation forte. C’était l’entraîneur de la réserve d’Istres quand j’y étais, c’est lui qui a lancé ma carrière et m’a fait venir à Granville (il entraîne aujourd’hui à Mondeville, en Régional 2, près de Caen). Avec la distance, c’est compliqué.
Un coach que tu n’as pas forcément envie de revoir ?
Thierry Lauray.
Un dirigeant marquant ?
L’ancien président de Granville, Dominique Gortari, et Djamal Mohamed aussi à Martigues, avec qui j’ai une relation assez forte, c’est lui qui m’avait fait revenir et m’a fait confiance.
Une causerie d’un entraîneur ?
Celle de Johan Gallon avant le 1/4 de finale de coupe de France contre l’OM.
Une consigne d’un coach que tu n’as jamais compris ?
(Rires). J’utilise mon joker !
Le joueur le plus connu de ton répertoire téléphonique ?
Euh… (Il réfléchit) Sébastien Perez déjà (rires) (Sébastien Perez est le directeur sportif de l’AS Cannes, il a joué notamment à l’OM) ! Logan Costa de Villareal, avec qui j’ai joué au Mans. (Il réfléchit encore). Foued Kadir aussi (rires) !
Des tocs, des manies, avant un match ?
J’embrasse mon tatouage sur mon bras gauche, qui représente les dates de naissance de ma soeur, de mon père et de ma mère.
Une devise ?
Le travail paie.
Des passions ?
J’aime bien l’immobilier, le golf, et puis le sport en général, le tennis, le padel, la pétanque…
Ton après-carrière, tu y penses ?
Ma priorité, ce sera d’être entraîneur des gardiens, mais j’aime bien l’immobilier, j’ai investi à Istres, où j’ai ma maison, j’ai un appartement au Mans : quand j’ai acheté, ce n’était pas cher, ça a grimpé depuis ! Et j’ai un petit chalet à la montagne. J’essaie de diversifier mes investissements.
Pourquoi ce départ de Martigues ?
Je n’étais pas en accord avec ce qui se passait. Tout simplement. Quand Grégory Poirier est parti, cela a fait un gros changement, pour tout le monde, et il est arrivé un nouveau coach… voilà… forcément,… avec un groupe comme le nôtre, avec cette mentalité-là, ça ne collait pas. Quand j’ai entendu certaines choses sur mes coéquipiers, ça m’a fait quelque chose, et comme je suis de là-bas… Donc, quand tu vois ce que le club est en train de devenir, ça fait mal. J’ai cherché à partir. J’ai eu une discussion franche avec le coach, je ne cautionnais pas ce qui se passait, alors que, pourtant, sportivement, je jouais. Juste une fois, il m’a mis sur le banc, mais le match suivant, j’ai rejoué. Je lui ai dit que je ne voulais plus travailler avec lui, tout simplement. Il y a eu l’opportunité Cannes qui s’est présentée. Et voilà.
Tu as préféré descendre de deux divisions plutôt que de rester en Ligue 2 ?
Je savais que si je restais à Martigues, je ne serais pas aussi performant que ce que je le souhaitais, que je ne pourrais pas être bien dans ma tête. Après, je ne cache pas que mon objectif premier n’était pas de jouer en National 2, mais plutôt d’attendre le mois de janvier pour voir si une opportunité se présentait, au moins en National, ou à l’étranger. Mais le feeling est immédiatement passé avec « Seb » (Sébastien Perez, le directeur sportif), la confiance, les conditions, les structures, les installations, et au niveau familial, je suis quand même assez proche de mes deux garçons (9 et 6 ans), qui sont restés à Istres, où ils sont scolarisés, et puis, en 2 heures de route, quand j’ai un jour off, je peux rentrer les voir, sinon, ils viennent le week-end quand on joue à domicile. Ce critère a pesé. En fait, tout était réuni pour que je signe à Cannes. J’avais des opportunités, sincèrement. Peut-être qu’à 26 ou 27 ans, je n’aurais pas pris le décision de repartir en N2, mais là, c’est différent, j’ai 38 ans, je me sens épanoui.
On a l’impression, de l’extérieur, que tout a mal été géré à Martigues après l’accession en Ligue 2…
Il y a d’abord eu le départ du coach (Grégory Poirier), on était proche de lui, et dans ces-cas là, les cartes sont redistribués quand un nouveau coach arrive, c’est normal. Greg avait une relation particulière avec nous, on se connaissait depuis longtemps. Et nous, après son départ, on s’attendait à ce que celui qui prenne la suite soit aussi … Ici, c’est un club spécial, c’est un peu amateur, il y a des joueurs qui n’ont jamais évolué à ce niveau-là, à qui il faut donner un peu de de la confiance, mais c’était tout l’opposé. Il y a aussi eu l’histoire du stade Turcan (non homologué pour la L2), qui n’a pas arrangé les choses. Martigues, c’est vraiment un club familial, peut-être aussi qu’on est trop vite monté, que le club n’était pas prêt, quand tu vois le stade, le centre d’entraînement, c’est très compliqué. C’est très différent à Cannes, où les infrastructures sont meilleures. Il y a tout déjà ici !
Le mauvais classement de Cannes, quand tu as signé, ne t’a pas fait peur ?
Et bien même pas, non ! Des gens m’ont dit « Mais pourquoi tu vas en N2 ? En plus ils sont relégables… » Mais je connaissais le projet, je savais que c’était ambitieux, je connaissais Hamza Hafidi, avec qui j’ai joué au Mans, et « Max » Blanc, que j’ai connu au centre à Lyon aussi (ex-Villefranche), et d’autres joueurs que j’ai croisés sur les terrains.
Tu es un gardien plutôt…
Simple.
Un modèle de gardien ?
Buffon, Barthez, et actuellement, Jan Oblak (Atlético de Madrid).
Ton idole de jeunesse ?
Buffon.
Ton match de foot de légende ?
France-Brésil en 1998.
Ta plus grande fierté ?
Mes enfants.
Istres ou Martigues ?
Martigues. Déjà en jeunes, je préférais jouer à Martigues. J’ai vécu plus d’émotions aussi à Martigues.
Mais pour y vivre, tu préfères Istres …
Ce n’est pas pareil. Je suis revenu à Istres parce que j’ai ma famille, parce que c’est plus simple. Mais pour y vivre, c’est quand même mieux Martigues…
Le milieu du foot, en deux ou trois mots…
Actuellement, ce n’est pas joyeux (rires). Passionnant, c’est quand même la base, la passion ! C’est le sport que j’aime, rassembleur quand même, qui procure des émotions.
L’AS Cannes ?
Un club ambitieux, structuré, historique, emblématique. Quand j’ai dit à mon père que j’allais signer à Cannes, il m’a dit que ce club représentait vraiment quelque chose, notamment pour les anciens.
Samedi 1er février 2025, au stade Coubertin, à Cannes : match en retard de National 2 (J14) : AS Cannes – SC Toulon, à 18h.
- Texte : Anthony BOYER / Twitter @BOYERANTHONY06 / mail : aboyer@13heuresfoot.fr
- Photos : Kevin Mesa / AS Cannes et 13heuresfoot
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