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National 2 : Aubagne en fusion !

Grâce à son succès au Puy, le club provençal, qui s’apprête à fusionner avec ses voisins Air Bel et La Penne, s’est ouvert les portes du National en grand. Ce serait une première pour ce club plus jeune que l’âge de son capitaine, qui veut faire de la formation son axe fort et promet, en cas d’accession, de ne pas faire de folie.

Article réalisé avant la victoire face au Hyères 83 FC

Par Anthony BOYER / Photos : Aubagne FC – Tom Avrisani

41 ans. C’est l’âge de Lamine Djaballah, le capitaine du Aubagne FC, buteur samedi dernier au Puy dans un match qui s’apparentait à une petite finale du groupe A de National 2, et remporté 2-1 par les Provençaux.

41 ans, c’est 6 ans de plus que son propre club, né en 1989 de la fusion de trois associations de cette ville de 45 000 habitants, située à 10 kilomètres à peine de l’entrée Est de Marseille, sa grande voisine.

En National dès ce week-end ?

À Aubagne, on est fier de Marcel Pagnol (c’est sa ville natale) et on aime l’OM, bien sûr ! On aime l’argile, la céramique, les santons et la tranquillité des lieux, sur les bords de l’Huveaune, le fleuve qui la traverse, indissociable de ses habitants.
Et on aime de plus en plus son équipe de football locale qui, à trois journées de la fin de la saison, n’a jamais été aussi proche d’écrire un chapitre inédit de sa jeune histoire, et d’accéder en National. « Battre Le Puy chez lui, c’est énorme, avançait l’entraîneur « Momo » Sadani dans les colonnes de La Provence, dimanche, au lendemain de ce match au sommet que d’aucuns considéraient comme la finale de la poule A de National 2. C’est une saison exceptionnelle et si on la conclut bien, la joie sera intense. »

Les plus optimistes prétendent que, pour l’accession, cela pourrait être réglé dès ce week-end si Le Puy Foot 43 ne gagne pas à Cannes, et surtout si, dans le même temps, les coéquipiers des expérimentés Thibault Vialla (6 buts, ex-Ajaccio et Dunkerque en Ligue 2, Le Mans et Red Star en National) et de Cédric Odzoumo (meilleur buteur de l’équipe avec 8 buts, ex-Boulogne, Bastia-Borgo et Chambly en National) s’imposent chez eux, au stade de Lattre-de-Tassigny, face à Hyères.

« Chat échaudé… »

La joie dans les vestiaires au Puy, avec le président au centre.

Pour autant, pas question d’organiser une fête avant l’heure puisque, comme le raconte Lionnel Jeanningros, le président de l’AFC (depuis juin 2014), « Chat échaudé craint l’eau froide ! ». Le chef de l’entreprise éponyme, importateur et grossiste en fruits et légumes et installé sur le marché de gros de Marseille, a encore en mémoire un match de CFA2 (N3) important pour l’accession en CFA (N2), sur ce même terrain, face à Toulouse-Rodéo, en avril 2017. Aubagne était alors entraîné par le tandem Léon Galli – Didier Camizulli.

La joie dans les vestiaires au Puy.

« Ce jour-là, on avait voulu mettre les petits plats dans les grands, comme on dit, et on on avait fait match nul 0-0, on avait raté un penalty, raconte Jeanningros. Ce match a coûté, je pense, la montée en CFA… (c’est finalement Grasse qui est monté). Donc on ne fera pas deux fois la même erreur. Pour l’instant, on ne va pas fantasmer, on reste tranquille. »

Entendez par là que, face à Hyères, personne n’achètera ni bouteille de champagne ni petits fours avant la rencontre, d’autant moins que, côté varois, tout le monde a encore en travers de la gorge le scénario du match aller (0-1 et un but d’Aubagne dans le temps additionnel, une spécialité maison cette saison !). Le club varois se déplacera, c’est certain, avec un esprit revanchard, comptez sur son président Nicolas Garrigues pour ça.

Les Provençaux sont prévenus, personne ne leur fera de cadeau… sauf peut-être leur président en cas de scénario favorable sur les coups de 20 heures samedi !

Un mauvais départ

La joie de « Momo » Sadani, le coach, après le succès au Puy.

Voir le club provençal truster la première place cette saison – de la 12e à la 19e journée et à nouveau depuis la 21e journée – est, avouons-le, une surprise pour beaucoup, et même pour les principaux intéressés.

D’abord parce qu’il avait fallu attendre la dernière journée l’an dernier pour assurer le maintien sur le terrain de Louhans-Cuiseaux, qui jouait également sa survie (1-1).

Ensuite, parce que, dans la foulée d’une saison 2022-2023 compliquée (11e sur 16), les résultats ne sont pas immédiatement arrivés (deux défaites et un nul lors des trois premières journées cette saison).

Enfin parce que, dans cette poule Sud, les cadors, du moins sur le papier, sont nombreux : Hyères, Alès, Thonon-Evian, Fréjus/Saint-Raphaël, Cannes, Toulon ou encore Grasse et Le Puy étaient régulièrement cités parmi les potentiels favoris. Mais Aubagne ? Qui aurait pu penser que cette formation caracolerait en tête ? Qui aurait misé sur elle ?

Promis à un printemps 2024 d’enfer, talonné par une équipe du Puy impressionnante de régularité et louée pour sa qualité de jeu (1/4 de finaliste de la coupe de France fin février face à Rennes et invaincue en National depuis début octobre et une défaite à domicile contre Fréjus/Saint-Raphaël), confronté à un calendrier démentiel avec, justement, un voyage sinueux en Haute-Loire, le club aubagnais a finalement réussi à s’extirper de tous les pièges. Il a su profiter d’une petite ouverture pour récupérer la première place quand, au bénéfice d’un difficile succès à domicile face à Cannes (2-1) lors de la 21e journée, les Auvergnats, leaders le temps d’une petite semaine, ont laissé filer deux points chez eux la veille face à Bourgoin-Jallieu (1-1). Un premier tournant avant le grand virage, une semaine plus tard, au stade Massot, là où Dunkerque et Laval, deux équipes de Ligue 2, s’étaient cassés les dents en coupe de France cet hiver !

Au centre, le capitaine, Lamine Djaballah (41 ans).

Mais devant près de 3000 personnes, les coéquipiers d’un Lamine Djaballah (ex-Amiens en Ligue 2 et en National, Libourne, Gazelec Ajaccio et en National, notamment), auteur d’un premier but splendide, ont tenu bon, soutenu par un bus de supporters, et creusé le plus gros écart de la saison sur son dauphin (+4 points et le goal-average particulier), pile au bon moment.

En 2018 et en 2010, Djaballah, véritable symbole de cette équipe à la fois expérimentée et composée de jeunes, et habituée aux joutes du Sud, avait déjà connu les joies d’une accession de CFA (N2) en National, avec Toulon et Gap.

Regrouper les forces vives

Après la victoire à l’aller à Cannes.

Voir l’AFC en National n’est plus un fantasme et, même si l’accession n’est pas encore acquise, elle tomberait, c’est le hasard, la même année que la fusion avec les voisins d’Air Bel et de La Penne-sur-Huveaune. Une aubaine pour Aubagne.

En regroupant les forces vives de l’Est du bassin marseillais, le club va devenir, dès la saison prochaine, le GROS club du département en termes de licenciés, au même titre que Marignane Gignac Côte Bleue, dont la fusion a été actée voilà deux ans. Et aussi le GROS club du département en termes de niveau : outre les seniors A, aux portes du National et de l’antichambre de la Ligue 2 donc, les jeunes évolueront en U19 Nationaux et en U17 Nationaux, puisqu’il « absorbera » les championnats du Sporting Club Air Bel, un club qui n’a pas de seniors et qui a fait de la formation sa réputation, sa carte de visite et son savoir-faire.

Le stade de Lattre-de-Tassigny, vu depuis … le pont jute au-dessus !

À quelques jours de ce qui s’apparente presque au match de la montée face à Hyères, Lionnel Jeanningros nous a reçus au siège du club, à « De Lattre », comme on dit là-bas, où les trois entités seront administrativement regroupées.

C’est mercredi après-midi. Il fait beau et chaud. Il y a un peu de vent et beaucoup d’enfants, d’éducateurs et de parents dans les allées. Le président salue tout le monde. Il est connu comme le loup blanc ici ! Les locaux sont plutôt exigus, un peu « vieillots » mais ce côté rustique confère une certaine convivialité et proximité.

Tout le monde sur le pont !

Thibault Vialla, l’un des joueurs expérimentés de l’équipe.

Au bord de la pelouse et devant la piste d’athlétisme, un espace VIP fermé et vitré a été aménagé sous la tribune de 1000 places. Une tribune qu’il faudra remplir la saison prochaine si le club a la chance de recevoir Sochaux, Nancy, Nîmes, Dijon, Rouen, Le Mans, Orléans, Valenciennes ou encore Châteauroux, si d’aventure tout ce beau se retrouve bien en National  !

Contre Cannes, le 13 mai dernier, ils étaient 400 spectateurs à encourager les Marine et Jaune (un kop « Ultras Aubagne » a été créé il y a un an, avec une cinquantaine de personnes), et presque autant … en dehors du stade ! Car c’est l’un des problèmes majeurs de cette enceinte, certes homologuée en cas d’accession – il faudra améliorer l’éclairage -, mais ouverte aux quatre vents !

Au stade de Lattre-de-Tassigny, il est possible d’assister aux matchs en se tenant sur le pont situé juste au-dessus du complexe, le long des rails du nouveau tramway, où la vue sur la pelouse est à la fois imprenable et plongeante !

Il est possible aussi de regarder le match depuis le clos bouliste, en face de la tribune, ou tout simplement autour du complexe, lieu de vie où le passage est incessant. Un certain charme diront les uns, un manque à gagner (billetterie, buvette) pour les autres. Un problème vraiment pas simple à résoudre.

Interview / Lionnel Jeanningros :

« On n’est pas un club bling-bling »

Lionnel Jeanningros, le président de l’AFC.

Président, d’où vient cette passion pour le club et pourquoi être autant investi comme vous l’êtes ?
Au départ, j’étais partenaire du club. Je suis natif d’Aubagne, j ai joué en jeunes ici. Mais jamais en seniors. Je venais voir les matchs avec mon père, on était supporter, puis on est devenu partenaire, selon un système de mécénat classique, et de fil en aiguille, la situation a évolué. L’ancien président (Marcel Anastasio) m’a fait entrer au comité directeur, puis j’ai été poussé par des personnes pour investir financièrement dans le club et aussi m’impliquer « physiquement ». En fait, à un moment donné, il y a eu des divergences de vue et une passation de pouvoir. Aujourd’hui, cela fait 10 ans que je suis président, et c’est notre 4e saison en National 2.

Vous êtes chef d’entreprise et donc bien occupé déjà : le foot, ça vous prend combien de temps par semaine ?
Concrètement, j’ai tous les jours au téléphone des personnes du club, le secrétaire général, le directeur général, William Fekraoui, qui a porté le projet de fusion au départ, le coach Mohamed Sadani, pour avoir les nouvelles. J’essaie de « monter » au club une fois par semaine, en dehors des matchs bien sûr.

« Avec la fusion, on devrait arriver à 1100 ou 1200 licenciés »

Comment définiriez-vous le club, à quelqu’un qui ne le connaît pas ?
Aubagne FC, ça reste encore un club familial où il y a beaucoup de proximité, avec un stade en centre ville. Quand je parle de proximité, je parle aussi d’un point de vue intellectuel et moral, parce que j’ai un rapport avec les gens. Ce n’est pas un club bling-bling : de toute façon, cela ne correspondrait pas à la ville, ce n’est pas dans notre mentalité ni dans notre état d’esprit.

Contre Cannes, le maire de la ville, Gérard Gazay, était là : il vous soutient ?
Le maire était même là lors de nos deux derniers matchs à domicile contre Cannes et Toulon. Il nous suit, la mairie nous suit et nous suivra, nous soutiendra, dans la mesure de ses possibilités.

Avec quel budget fonctionnez-vous en N2 ?
Cette saison, nous avons 1,2 million d’euros. On est dans la moyenne en N2. On consacre environ 700 000 euros à l’équipe fanion : là encore, on est dans la moyenne. On a 650 licenciés mais ce chiffre va grossir puisqu’on a finalisé la fusion avec Air Bel et La Penne-sur-Huveaune. On a fait une estimation : en restant raisonnable, on devrait arriver à 1100 voire 1200 licenciés. Air Bel a 521 licenciés jeunes et La Penne compte 236 licenciés. Dans la région, Marignane Gignac Côte Bleue sera le club le plus important et nous, on ne sera pas loin derrière !

« Une vraie logique géographique »

Ce projet de fusion, il est né quand ?
Cela fait deux ans qu’on réfléchit au projet. Il y a eu pas mal d’oppositions au départ (une pétition contre le projet circule actuellement) et aussi des gens enthousiastes. Aux gens qui sont « contre », il a fallu expliquer les choses, parce qu’on ne voulait pas arriver et « foutre » en l’air tout ce qui a été fait. Bien entendu, dans une fusion, des gens s’y retrouvent et d’autres pas : peut-être que ces derniers, ceux qui vont partir, reviendront vers nous dans un an ou deux. On s’y attendait. Air Bel, c’est le premier quartier, quand on arrive à Marseille, pratiquement limitrophe avec La Penne-sur-Huveaune, qui elle est juste à côté d’Aubagne, donc il y a une vraie raison et une vraie logique géographique à ce rapprochement. Et une raison sportive bien entendu.

Du coup, vous aurez trois sites…
Oui au niveau sportif, mais sur le plan administratif, tout sera centralisé sur Aubagne. Sur le plan des installations, avec cette fusion, en plus de nos trois terrains d’Aubagne, on aura un terrain en pelouse à La Penne, où on envisage de faire jouer notre réserve (R2), dont l’objectif, l’an prochain, sera de monter en Régional 1. On aura aussi le terrain d’Air Bel, qui accueillera des matches des catégories de jeunes, sauf les U19 Nationaux et les U17 Nationaux, qui joueront au stade « De Lattre », parce qu’il y aura des belles affiches, avec l’OM, Nice, Monaco, etc.

Un groupe de supporters, les Utras Aubagne, a été créé il y a un an.

C’est quoi, concrètement, l’objectif de cette fusion ?
C’est de regrouper les forces vives. À Aubagne, on a fait le constat suivant : en National 2, soit vous avez une grosse politique de formation et vous arrivez à sortir des jeunes, mais ce n’est pas toujours évident, ou alors, c’est à celui qui met le plus d’argent sur la table pour « signer » un joueur et là, on rentre clairement dans un système de surenchère : « Combien ils te donnent là-bas ? Combien on va te donner… » Mais nous, clairement, on ne veut pas rentrer dans ce système-là. Air Bel est un club référence au niveau national voire international en matière de formation, donc le but sera toujours de former des joueurs : les tout meilleurs partiront, on l’espère, dans des clubs pros, mais pour ceux qui n’auront pas cette chance dans un premier temps, eh bien ils pourront passer par la case aubagnaise, en National 2 ou peut-être plus haut, en National, si jamais on monte; ça leur permettra d’être exposé, d’être vu, et pour eux, ce sera peut-être reculer pour mieux sauter. On le voit, il y a plein d’exemples de joueurs en National ou en N2 qui ne sont pas passés par des centres de formation et qui ont fini par devenir pro sur le tard. Le national serait une vitrine pour nos jeunes.

Forcément, qui dit fusion dit nouvel organigramme : comment allez-vous gérer les nominations chez les éducateurs ?
Pour l’organigramme, le directeur sportif, qui vient d’être nommé – il s’agit de Franck Tognarelli, qui était déjà directeur sportif à Air Bel -, fera ses choix avec les éducateurs des trois clubs, en fonction des compétences des uns et des autres. On s’attend à des départs mais aussi à des arrivées car des gens vont vouloir nous rejoindre.

« On va garder les pieds sur terre »

Revenons aux seniors : pour cette fin de saison, vous avez certainement un plan A, pour le National, et un plan B, pour le National 2…
Oui. mais on ne peut pas dire que la différence sera énorme entre les deux. Si on monte, on ne fera pas de folie. On va garder les pieds sur terre et la tête bien fraîche, sans s’enflammer. La différence de budget serait minime. On fonctionnerait avec un budget en légère augmentation. Pour le stade, il est aux normes du National, sauf au niveau de l’éclairage, qui est insuffisant et qu’il faudrait changer. La mairie est prête, elle a budgétisé ces travaux, le cas échéant. Mais ce que l’on veut, c’est essayer de former des jeunes. Actuellement, dans notre effectif, on a des joueurs de la région marseillaise, c’est bien, et, depuis l’an passé, on en a quelques-uns qui sont devenus des titulaires comme Ryan Silva ou Yassine « Zino » Benattab, les deux qui jouent régulièrement : ça donne une connotation locale à notre équipe. C’est notre ambition et c’est ce que l’on souhaite développer encore plus.

Quid du stade « De Lattre », ouvert aux quatre vents…
C’est vrai… Le pont au-dessus de la pelouse est « à bloc » lors des matchs. En fait, il peut vite y avoir du monde, notamment tout autour du stade, pas uniquement sur le pont, mais aussi en face, au clos bouliste. On peut vite multiplier l’affluence par 2; ça a un certain charme mais ce sont autant de personnes qui ne paient ni leur place ni une consommation ! Surtout que, si on monte, on aura plus de monde, quand on voit les noms de certains adversaires potentiels, Nancy, Sochaux, Le Mans… On peut dire que le National est une Ligue 2 bis. Voir des affiches Aubagne-Sochaux, Aubagne-Nancy, ça fait tout de même rêver ! Après, pour en revenir à notre stade, il est comme il est. C’est un stade omnisports, avec une piste et un club d’athlétisme qui fonctionne bien. L’équipe de N2 s’entraîne juste derrière ou alors sur un terrain synthétique derrière l’Huveaune.

« En 10 ans, c’est le groupe le plus soudé que j’ai vu »

Cette première place, avec 4 points d’avance, à 3 journées de la fin, avouez que personne ne s’y attendait…
On ne s’y attendait pas, c’est vrai. Et le National n’était pas prévu cette saison. Bon, on n’y est pas encore. Il reste trois matchs. Quand on a lancé le projet de fusion, on s’était dit qu’on jouerait la montée dans une saison ou deux. Surtout que, l’an passé, on était lanterne rouge à mi-saison; heureusement, on avait fait une belle remontée et on s’était sauvé à la dernière journée à Louhans-Cuiseaux. Donc bon… impossible d’imaginer qu’on allait jouer la montée cette année, et en plus, on a perdu à Andrézieux à la première journée, on a perdu à Alès à la 3e journée, on n’a pas bien démarré. Mais de fil en aiguille, le groupe est resté solide et il y a vraiment une bonne entente entre les joueurs cette saison.

Cette entente, c’est ce qui fait la force du groupe ?
Oui. Cela fait 10 ans que je suis président, et cette saison, c’est le groupe le plus uni et le plus soudé que j’ai vu. La différence, pour moi, elle se fait là. Parce que, très franchement, j’ai vu d’autres équipes dans notre poule, même Toulouse et Alès, qui ne sont pas loin de nous et contre lesquelles ça s’est joué sur des détails. C’est vraiment un championnat très serré. Regardez les budgets de certains clubs… après, nous, on est comme le chien qui a l’os dans la bouche : on va essayer d’aller au bout !

Il ne peut pas y avoir que la bonne entente… Votre équipe a forcément d’autres qualités…
Elle a de la qualité technique et un peu d’expérience aussi, mais au-delà de ça, j’en reviens à son gros état d’esprit, à sa grosse solidarité. Franchement, l’an passé, neuf clubs sur dix auraient viré le staff à la trêve hivernale, quand on était en bas de tableau. Mais nous, on a fait un choix différent : on a écarté des joueurs et on s’est « soudé » et resserré avec le staff. La mayonnaise a pris et le staff a ressenti cette confiance. Il sait qu’il peut travailler sereinement; bien sûr, on se dit les choses, on n’est pas toujours d’accord, c’est normal, mais tout est mis à plat. L’équipe dirigeante est soudée et fait corps. Ici, il n’y a pas de bruits de couloir ou d’autres choses comme ça. On n’oublie jamais l’esprit de famille, et il faut penser aux jeunes aussi.

« Une excitation mesurée »

Le club supporterait donc une accession en National ?
Oui, parce que l’on resterait raisonnable. Le National, cela ne nous fait pas peur, cela nous excite. Mais c’est une excitation mesurée. En ville, les gens commencent à en parler, mais il faut rester dans notre projet de formation des jeunes. L’erreur serait de faire venir des pseudo-vedettes.

Et sur le long terme ? Le National est un championnat de passage, où peu de clubs restent longtemps…
Le but, c’est de pérenniser le club en National si on monte. Mais on sait la difficulté de ce championnat, qui ressemble à la Ligue 2, sans les avantages. On sent bien que les instances veulent des grandes villes à ce niveau, des clubs « costauds ». Mais notre credo, qui est de former les jeunes, ne changera pas. Et pour l’équipe une, on essaiera de se maintenir si on est en National, mais ça, on ne peut pas le prévoir.

Le point sur l’accession en National

  • National 2 (poule A) : 1. Aubagne (47 points); 2. Le Puy Foot 43 (43 points).

Leur calendrier :

J24 (samedi 27 avril)  : Cannes – Le Puy et Aubagne – Hyères.

J25 (samedi 11 mai) : Toulon – Le Puy et Thonon-Evian – Aubagne.

J26 (samedi 18 mai) : Aubagne – Andrézieux et Le Puy – Hyères.

 

Texte : Anthony BOYER / Twitter : @BOYERANTHONY06 / Mail : aboyer@13heuresfoot.fr

Photos : Aubagne FC / Tom Avrisani

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