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N2 / Josué Albert (Wasquehal) : « Je ne pouvais pas dire stop ! »

Après 15 mois sans club, le défenseur central (32 ans) qui a connu la Ligue 2 puis la Ligue 1 à Clermont, a finalement retrouvé un club à Wasquehal… et surtout son poids de forme, après être passé de 88 à 101 kilos ! Tombé bas, le natif de Colombes raconte comment il a relevé et surmonté ce challenge de la transformation physique.

Par Anthony BOYER / Photos : Lily-Rose Candelle

Quand la fin de son contrat professionnel avec le Clermont Foot 63 est arrivé, en juin 2022, après quatre saisons, trois en ligue 2 et une quatrième en Ligue 1 après l’accession historique de 2021 (deux matchs), Josué Albert pesait 88 kilos.

Quand il a retrouvé un club, quinze mois plus tard, à Wasquehal, en National 2, en septembre 2023, il en pesait… 97 ! Le défenseur central, né à Colombes (Hauts-de-Seine) était même monté jusqu’à 101 kilos.

Valenciennes, le contrat avorté

L’histoire de Josué Albert (32 ans), crème dans la vie de tous les jours, pâte pour n’importe quel entraîneur et guerrier sur la pelouse, c’est celle d’un footballeur qui a d’abord beaucoup galéré et avalé de couleuvres avant de signer pro, à l’inter-saison 2017-2018, à Quevilly-Rouen, en Ligue 2, où, d’un cinquième voire d’un sixième choix en début de saison, il est devenu le premier choix de son coach de l’époque, Manu Da Costa, dès le mois de janvier.

Le Parisien avait alors 26 ans. Avec son CV, son expérience, et même s’il n’était pas forcément « titu » à Clermont (une cinquantaine de matchs de Ligue 2 tout de même), on s’attendait à retrouver l’international guyanais en Ligue 2, voire en National, mais de là à ce qu’il reste sans club pendant plus d’un an, non.

S’il n’a pas signé à Valenciennes, en Ligue 2, dans la foulée de ses quatre saisons à Clermont, à l’été 2022, et s’il n’a pas rejoint Romain Revelli, l’un de ses formateurs au centre à Saint-Etienne, l’an passé, à Villefranche, en National, l’explication est simple. Double même : le temps de jeu et la prise de poids.

Le temps de jeu, c’est souvent l’obstacle qui, dans les discussions, a freiné les clubs intéressés, parce que, lors de ses deux dernières saisons à Clermont, Josué n’a que très peu joué. « Après Clermont, je devais signer à Valenciennes, raconte Josué; tout était prêt ! J’avais discuté au téléphone avec Nicolas Rabuel, le coach. Mon agent, qui avait eu le directeur sportif José Saez, me dit « la direction va valider et tu vas recevoir la proposition ». Le lundi passe, pas de proposition. Le mardi passe, pas de proposition… le mercredi, un journaliste qui suit Valenciennes publie sur Twitter « Deux anciens clermontois, Josué Albert et Jason Berthomier, tout proches de signer au VAFC ». Mon agent ne comprend pas pourquoi l’info est sortie, alors que je n’avais rien dit à personne. Vraiment à personne, hormis à mon épouse, Justine. Le jeudi, Jason se rend à Valenciennes pour signer. Il me dit « Il y avait un autre joueur avec moi, je pense que c’était un défenseur central ». Avec mon agent, on essaie d’appeler le club, mais impossible de joindre qui que ce soit. On était déjà fin août. »

« J’avais le CV, pas le temps de jeu »

Dans le bureau avec Jason Berthomier, ce n’est donc pas Josué qui paraphe le contrat, mais un autre joueur. La fin du mercato approche. Les petites issues de secours se referment petit à petit. « Après cet épisode, je suis passé d’un premier choix à un second, puis à un troisième ou quatrième, et puis les clubs ne me parlaient pas d’expérience, mais de temps de jeu… Un de mes problèmes, c’est que j’avais le CV, mais pas le temps de jeu ! J’ai eu une touche avec le Paris FC, mais ils cherchaient un jeune, pour le revendre derrière en cas d’accession en Ligue 1. Moi, j’allais avoir 31 ans, je savais que ça allait devenir compliqué. L’étranger ? familialement, ce n’était pas simple. Je n’étais pas prêt à me lancer dans des plans bizarres… Je me suis entraîné de mon côté. J’ai écouté ma femme, qui est à mes côtés depuis que j’ai 17 ans… Elle a son travail fixe, c’était à moi de l’écouter cette fois, quitte à mettre de côté ma carrière. A la trêve, il y a eu des contacts, mais rien de concret. Je n’ai pas été surpris. Parce que je sortais d’une saison en Ligue 1 où je n’avais joué que 2 matchs. Après Clermont, les clubs me disaient « tu n’as pas beaucoup joué », alors on n’allait pas, six mois plus tard, me dire que « j’avais joué ». OK, je n’ai pas beaucoup joué, mais donnez-moi du temps de jeu, sinon, je ne vais jamais jouer ! »

Saison blanche

La saison 2022-2023 passe. Sans Josué, qui s’entraîne avec la réserve du Clermont Foot. « Je remercie le club pour ça. » Finalement, ce sera une saison blanche. Et puis, arrive la saison 2023-2024. Sur les réseaux sociaux, il est annoncé du côté de Villefranche-Beaujolais, en National. Mais, une fois encore, l’affaire n’aboutit pas : « Ce qui s’est passé, à Villefranche, c’est que, tout simplement, je n’étais pas dans le meilleur de ma forme, raconte Josué, plein d’honnêteté; pourtant, je m’étais entraîné avec un « prépa ». J’effectue la reprise avec le club et, dès le premier jour d’entraînement, alors qu’on faisait un truc tout simple, deux fois 15 minutes de footing, du travail technique, sur un appui, « bam », je sens une pointe au mollet. Le premier jour ! Je fais une échographie : j’ai deux élongations. Je demande à Romain Revelli, que j’avais eu quand j’étais jeune à Saint-Etienne : « coach, franchement, ne me faites pas espérer, dites moi tout de suite si c’est mort ou pas », et il me répond, franchement « On va chercher un défenseur. Si on trouve, on le fera signer, on ne peut attendre que tu reviennes de blessure, on a une saison à préparer ». Et puis Nathan Dekoké est arrivé. Du coup, je n’ai pensé qu’à une chose, bien me soigner, parce que c’était ma dernière chance ».

« Il fallait que je regoûte au pain noir »

Cela fait plus d’un an maintenant que Josué est sans contrat. A 31 ans, forcément, le doute s’installe. Depuis qu’il a 8 ans, il ne sait faire que ça : jouer au foot ! Il a commencé au CSM Gennevilliers, où il était d’ailleurs attaquant – « Je te jure, j’empilais les buts ! », – puis il est passé par le centre de formation à Saint-Etienne, la réserve de Guingamp avant de découvrir le National à Uzès, à 21 ans.

« Et puis, à la fin de l’été dernier, je suis chez mes beaux parents à Saint-Etienne, et Anthony Rogie, un de mes tout meilleurs amis et ancien coéquipier à Quevilly Rouen, m’appelle pour prendre de mes nouvelles. Il s’énerve en apprenant que je n’ai pas de club. Il me dit qu’il a signé à Wasquehal, en National 2*, qu’il va en parler au coach, Mehdi Izeghouine. Je lui ai dit « si ça me permet de rejouer, pourquoi pas ? ». Derrière, le coach et le directeur sportif, Aurélien Capoue, m’appellent dans la foulée. J’en parle à mon épouse : Wasquehal, ce n’est pas à côté de Clermont. Je n’allais pas faire déménager ma femme et mes enfants. Je savais qu’en retournant en CFA, ça allait être compliqué par rapport aux conditions de travail. Mais cela ne me faisait pas peur, parce que, si j’ai connu le très haut niveau, avec la Ligue 1, j’ai connu aussi la DHR quand je jouais en réserve à Uzès. Du coup, je suis parti à Wasquehal, seul. Familialement, c’est dur. Mais il fallait que je regoûte au pain noir, c’était la seule solution si je voulais aspirer à retrouver le National ou pourquoi pas la Ligue 2. Il fallait que je rejoue, que je charbonne à nouveau. Anto Rogie a eu un poids aussi dans ma décision. Wasquehal, c’est une belle opportunité, et je remercierai toujours Mehdi Izeghouine de m’avoir permis de rejouer au foot. »

La transformation

C’est donc à Wasquehal, dans le Nord, entre Lille et Roubaix, en N2, un niveau qu’il n’avait plus connu depuis sa superbe saison à Quevilly Rouen en 2015-16 (accession en National), que Josué va rebondir. C’est aussi là qu’il va prendre conscience de l’importance de son corps : « Au bout de trois matchs, je me suis blessé, c’était le 12 octobre; à ce moment-là, je faisais 97 kilos. Je n’étais pas du tout en forme. » Et Josué de nous montrer la première photo de lui à son arrivée : « ça c’est moi, regarde… »

À partir de là, il prend conscience de la situation et va opérer ce qu’il appelle « la transformation » : « Je revenais en CFA, à 700 km de ma femme et de mes deux filles, j’aurais pu me dire « tu viens, tu prends ton oseille », mais non. Je me suis mis à faire des journées « strictes », réveil – petit déjeuner – diète – sieste – salle – entraînement… C’était un truc de fou ! Je me suis fait mal. C’était un rythme de fou. J’en ai chié. J’étais rentré à Clermont faire mes soins et là, j’ai demandé à Bakary Sako (ex-coéquipier au centre à Saint-Etienne) un contact pour la diète, parce qu’il venait de suivre un programme pour perdre du poids. Et il me parle d’un certain Faress. J’appelle le Faress en question (Faress Brikh), je lui dis que je veux retrouver mon poids de forme. Il me dit « t’es sûr ? Parce que c’est dur tu sais… Une transformation incroyable nécessite des actes incroyables, es-tu prêt ? » Je lui ai dit « j’ai besoin de toi ». Et depuis, on se parle tous les jours ! J’ai échangé 1400 vidéos et photos avec lui (il montre l’écran de son téléphone). On a commencé le programme le 30 octobre. J’ai mes petits plats avec moi, haricots, pâtes, poulet… Je prépare tous mes Tupperware quand je pars en déplacement avec le club, j’ai mes compléments alimentaires, mes collations, mes fruits rouges, mon citron… A Wasquehal, je ne suis pas dans un club pro, donc je peux me permettre de faire ça. Mes performances ? C’est le jour et la nuit. Forcément, elles s’en ressentent. Tu ne peux pas savoir comme j’ai été piqué à mon arrivée, quand des joueurs me disaient « ah ouep, Josué, t’as des bourrelets »… Comme ça m’a vexé. Je peux dire que cela a été le plus gros challenge de ma vie, un challenge incroyable. La dernière fois que je pesais moins de 87 kg, c’était à Quevilly, il y a 10 ans ! Je suis même monté jusqu’à 101 kilos. 101… »

La prise de conscience

Au Clermont foot 63, le poids de forme de Josué était de 87/88 kilos. Mais le suivi était tel, là-bas, qu’aucun joueur ne pouvait se permettre le moindre écart, sinon, il était mis à l’amende. « Le problème, c’est qu’après mon départ, j’ai continué de manger comme si j’avais toujours la même dépense d’énergie chaque jour. Donc forcément, au bout d’un moment, je l’ai ressenti. Mais c’était inconscient. Je rentrais dans une routine, je jouais à la play station tard, je dormais moins, je ne jouais plus au foot, ce fut une période compliquée. »

Le pire, dans l’histoire, c’est que Josué ne s’est pas vu prendre du poids. « Je m’en suis vraiment aperçu juste avant l’été dernier… Je suis sorti de la douche, je me suis assis sur la baignoire, je me suis regardé, et je me suis dit « c’est quoi ça ? Mais non… » J’ai dit à mon épouse, regarde les plis… Je monte sur la balance… 96 ! En fait, quand je m’entraînais avec la réserve de Clermont foot, je me tuais à la muscu, mais je n’avais pas du tout le régime alimentaire adapté pour perdre du poids, j’ai pris du muscle et de la graisse… 97, 98, 99, 100, 101… Je suis monté jusqu’à 101 kilos ! Là, mon kiné m’a dit « Il faut que tu arrêtes la muscu, t’es pas affûté, t’es grand, gras, gros musclé… Tu ne peux pas jouer au foot comme ça. Et j’ai arrêté la muscu. Je suis descendu à 97 en deux mois. Je faisais 97 cm de tour de ventre, j’en fais 80 aujourd’hui. Et j’ai un corps d’athlète ! J’ai pris conscience que le corps, la santé, c’est ce que l’on a de plus cher. Et c’est mon outil de travail. J’ai aussi pris conscience que, si tu veux durer, il faut être un minimum affûté sur le terrain, parce que derrière, la jeunesse qui arrive, elle pousse fort, elle est pleine de fougue. J’aime bien prendre exemple sur des « anciens » qui jouent encore au haut niveau, comme Thiago Silva, 39 ans, Dante, 40 ans, avant il y avait Hilton aussi à Montpellier, qui a joué jusqu’à 42 ans, Akrour, qui joue encore à 49 ans avec Chambéry (N3)… »

Le maintien en N2, un autre challenge

Josué l’avoue, tout n’a pas été simple. Et il a eu des moments de découragement, de doute. Au point de raccrocher ? « Ma femme et mes enfants, Mila et Tiana, ont joué un rôle primordial. Je ne pouvais pas dire stop. Je sentais que je pouvais encore apporter au foot, peu importe le niveau, que je pouvais encore prendre du plaisir. Redonner à mon corps cette souffrance, ça a été un challenge incroyable. Quand tu fais la diète, tu dois être concentré du matin au soir, tu ne dois pas oublier ceci ou cela, il faut tout peser, 200 grammes, c’est pas 201, c’est pas 199, c’est une discipline, une rigueur… »

Vendredi dernier, en National 2, le Wasquehal Foot, malgré un bon match, et sans quelques cadres (Rayan Frikèche et Clarck N’Sikulu étaient absents) s’est incliné chez le leader, le FBBP01 (Bourg-en-Bresse/Péronnas), sur un score de 3 à 0 qui ne reflète pas les débats. Josué, titulaire, qui fait aussi partie des cadres de l’équipe au même titre que l’attaquant David Pollet (ex-Lens, Charleroi), a dû céder sa place au bout de 20 minutes, touché à l’épaule.

L’équipe 2023-2024 de Wasquehal Foot en N2.

Il va profiter de ces quinze jours de repos pour aborder la dernière ligne droite – il ne reste que deux journées de championnat – dans de bonnes conditions : 9e au classement, les Nordistes n’ont aucune marge et sont condamnés à engranger encore des points pour assurer le maintien (la 9e place est synonyme de descente dans l’une des quatre poules de N2). Cela passera par la venue, le 11 mai, au Stadium Lille Métropole de Villeneuve-d’Ascq de Colmar, qui lutte également pour son maintien (10e avec le même nombre de points !) puis un déplacement à Créteil en clôture de la saison 2023-2024, le 18 mai. Encore un sacré challenge !

*Blessé, Anthony Rogie a quitté le club de Wasquehal pour rejoindre Eric Assadourian au centre de formation du RC Lens, où il intervient comme éducateur auprès des 14 ans et des U17 Nationaux. Il envisage de passer le BEF.

Josué Albert, du tac au tac

Meilleur souvenir sportif ?
J’en ai deux ! Y’en a même plus ! Quand on est monté en Ligue 2 avec Quevilly Rouen et que le coach Manu Da Costa m’a annoncé que j’allais signer pro, après deux opérations au ménisque du genou droit, au même endroit. J’avais mal été opéré la première fois. Signer pro, c’était une récompense pour moi. Bon, ça a traîné, je n’ai signé pro qu’à la trêve de cette saison-là en Ligue 2, parce que le club, au départ, n’avait pas voulu me conserver. Et puis finalement QRM a eu besoin d’un défenseur… Le deuxième, c’est l’accession en Ligue 1 avec Clermont.

Pire souvenir sportif ?
Ma première grosse blessure, c’était lors de mon premier match en sélection avec la Guyane, aux Bermudes (mars 2016), je suis mal retombé, et cela a été le début de pas mal de moments compliqués. J’ai eu la chance à ce moment-là d’avoir un très bon entourage, ce qui m’a aidé à ne pas lâcher.

Combien de buts marqués depuis tes débuts en réserve à Saint-Etienne ?
Je n’en ai pas mis des masses ! À Saint-Etienne, je n’en ai mis qu’un seul… non deux… Ah je ne sais pas, je ne les compte pas mais j’en ai mis des beaux, notamment un cette saison avec Wasquehal, dans le jeu, depuis le rond central, et l’autre un coup franc à la dernière minute en CFA avec Quevilly Rouen contre Croix à la dernière minute ! On avait gagné 1 à 0.

Pourquoi as-tu choisi d’être footballeur et pourquoi défenseur ?
Tout simplement parce que quand j’étais petit, j’étais toujours avec un ballon, j’ai toujours joué au foot, en maternelle, en primaire. Mes parents m’ont inscrit à Gennevilliers quand j’avais 8 ans avec mes amis du quartier et mon père a commencé aussi à m’entraîner, sans savoir que je deviendrais pro bien sûr. A cette époque, on n’entendait pas encore parler de « projet », comme le « projet Mbappé ». Moi, c’était le plaisir de jouer au foot. J’ai commencé attaquant, parce que mon père avait joué attaquant. Mais je touchais aussi à tous les sports. Au basket, au hand, au badminton, le mercredi après-midi, c’était le multi-sports dans un gymnase ! J’ai même fait de la gymnastique quand j’étais au collège (rires), parce que faire toutes ces activités permettait d’avoir de meilleurs notes.

Tu étais un enfant plutôt comment ?
Très fougueux. Un peu casse-cou. Très serviable aussi. J’étais l’un des jeunes qui rendait le plus de services aux mamans. Elles savaient que je n’allais pas dire non.

Tu n’as donc pas toujours été défenseur central…
Non ! J’ai été recruté au centre de formation à « Sainté » parce que j’avais joué à ce poste dans un match en sélection Île de France et depuis, je suis resté à ce poste, même si cela m’est arrivé de jouer arrière gauche pour dépanner. Ce jour-là, il y avait un problème de défenseur, je me suis proposé, et voilà… A Gennevilliers, à mes débuts, je jouais attaquant. Et je te jure que j’étais un goaleador !!! En benjamins, j’avais fini meilleur buteur ! Je me souviens d’un match à cette époque, à Clichy, on n’a pas de gardien, je me propose pour jouer dans les cages, mais mon coach me dit « tu joues dans l’axe, je ne veux pas te voir dans les buts », et derrière, on en prend 13 !!! J’en rigolais il n’y a pas longtemps avec un collègue.

Ton geste technique préféré ?
Une bonne passe claquée du gauche, croisée, fort au sol ! Le contrôle aussi, qui te permet derrière d’enchaîner une bonne passe.

Qualités et défauts sur un terrain ?
Je suis trop exigeant, même si c’est une qualité aussi, et auparavant, j’avais quelques sautes de concentration, mais j’ai énormément travaillé là-dessus et je n’en ai plus. Après, je suis généreux, patron, je suis à un poste qui demande beaucoup de communication. Guerrier aussi, je ne lâche jamais. Costaud.

Le club ou la saison où tu as pris le plus de plaisir ?

Avec QRM en Ligue 2 en 2017-18. Photo B. M.

Je n’ai pas fait 150 clubs mais le peu de clubs que j’ai fait, j’ai toujours eu de très bonne relations, et il y a encore plein de joueurs avec lesquels je suis encore en contact. C’est malheureux mais j’ai passé 4 ans à Saint-Etienne et sur les 150 joueurs que j’ai croisés, il n’y en peut-être 5 avec qui je parle quotidiennement, et si je devais n’en citer qu’un, je citerais Josuha Guilavogui (à Mayence aujourd’hui), avec qui je suis en contact en permanence, cet été on va encore en vacances ensemble. A QRM, j’ai rencontré des personnes formidables, Mathieu Géran, Anthony Rogie, ma première fille est née là-bas… Maintenant, en termes de plaisir, ça se joue entre Quevilly-Rouen, où on n’était pas encore dans le monde pro comme on l’entend aujourd’hui, et Clermont, où il y a eu ce changement radical, ce déclic du monde pro ! À Clermont, je suis devenu papa d’une deuxième fille qui a bientôt 3 ans; là-bas, les entraînements, l’intensité des séances, la rigueur… J’ai vraiment basculé dans le monde pro.

Le club où tu aurais rêvé de jouer, dans tes rêves les plus fous ?
(Il réfléchit)…

Tu ne vas pas dire PSG hein ?
(Rires), Je suis parisien, n’oublie pas ! Plus sérieusement, le championnat anglais me fait rêver. Manchester City.

Le stade qui t’a procuré le plus d’émotion ?
Geoffroy-Guichard (Saint-Etienne).

Un public marquant ?
Bollaert (Lens) et Geoffroy-Guichard.

Un coéquipier marquant ?

Avec Anthony Rogie (à gauche) et Stanislas Oliveira, à QRM. Photo BM.

Oh punaise ! Abdoulaïde Mzé M’Baba*, un Comorien, avec qui je jouais à Saint-Etienne. Je n’ai jamais vu ça de ma vie. Il était très fort. Il jouait à l’AC Boulogne Billancourt avant d’aller à « Sainté ». Il faisait ce qu’il voulait avec le ballon. Je n’ai jamais vu ça de ma vie. Il avait signé un pré-contrat avec Arsenal quand il est arrivé à Saint-Etienne, malheureusement, il a fait quelques bêtises, il s’est mis dedans tout seul… C’était LE joueur dont tout le monde parlait. Quand on jouait les derbys ASSE-Lyon, il mettait tout le monde à l’amende. Arsenal n’arrêtait pas de parler de lui.

Le joueur avec lequel tu t’entendais le mieux sur le terrain ?
Oh la la la la ! « Anto » Rogie. Je savais où il voulait le ballon, où il allait être, s’il allait me la remettre… Quand je suis arrivé à QRM, en provenance d’Uzès, en National, je suis tombé sur ce « fou », qui avait le pied droit, le pied gauche, il nettoyait tous les ballons, c’était une machine à laver. J’adorais jouer avec lui. Il s’est malheureusement blessé là. Finalement, après les examens, il a choisi de ne pas se faire opérer et il est parti au centre de formation du RC Lens. Il prépare son diplôme d’entraîneur. Il prépare sa reconversion.

Combien d’amis dans le foot ?
Très bonne question. J’ai énormément de contacts, de connaissances, mais des amis-amis, j’en ai quelques-uns, mais il y en a deux ou trois avec lesquels je suis ami depuis dix ans ou plus même, comme Josuha Guilavogui, Mathieu Géran ou Anthony Rogie. Dix ans, ça commence à faire. Josuha, ça fait 16 ans. Sinon, j’ai des amis de 2 ou 3 ans, c’est trop récent.

Sous le maillot de Clermont. Photo CF63

Un coach que tu as perdu de vue et que tu aimerais bien revoir ?
J’en ai revu certains, Romain Revelli, en début de saison dernière, quand j’ai failli signer à Villefranche, Abdel Bouhazama, à qui j’avais envoyé un maillot, Gilles Rodriguez… J’ai eu des entraîneurs à Gennevilliers, en moins de 13 ans ou en moins de 11 ans avec qui je suis en contact, mais il y en a un, qui s’appelait Moussa, mais je ne me souviens plus de son nom de famille, il nous entraînait avec Toufik Hamdaoui (aujourd’hui au Paris 13 Atlético). Moussa, oui, j’aimerais savoir ce qu’il devient !

Une causerie de coach ?
Celle de Manu Da Costa à QRM, quand il nous demande de nous lever, de monter sur la chaise, ça m’avait fait des frissons.

L’appli mobile que tu utilises le plus ?
Brawl Stars, un jeu. Regarde (il ouvre l’appli), et tiens, quelqu’un m’invite déjà à jouer avec lui !

Un attaquant qui t’a impressionné ?
J’étais sur le banc avec Clermont quand on a affronté le PSG, j’ai vu de près Mbappé, il est impressionnant. Et sinon, un attaquant contre lequel j’ai joué, Medhy Guezoui était hyper « relou » et chiant à jouer.

Tes manies avant un match ?
Je ne suis pas très superstitieux, mais j’aime bien mon rituel de jour de match, petit-déjeuner, marche, repas, et puis il me faut ma sieste ! C’est vraiment la chose dont j’ai besoin. Écouter ma musique avant mon match aussi, visualiser quelques actions, ça m’aide à me concentrer.

Qu’est-ce qui t’a manqué pour jouer en Ligue 1 ?
Qu’on me donne un peu plus de temps de jeu et qu’on m’accorde un peu plus de confiance. Pourtant j’étais irréprochable aux entraînements, sérieux, appliqué, discipliné.

Tu es un défenseur plutôt…
Costaud et technique.

Un modèle de joueur quand tu étais gamin ?
Carlos Puyol. En grandissant, après, j’adorais regarder Thiago Silva.

Le match de foot de légende ?
Même si je n’avais que 6 ans, le France-Brésil de 1998 tout de même !

Le dernier match où tu as assisté en tant que spectateur ?
C’était Lens-Clermont (1-0, le 20 avril dernier).

Si tu n’avais pas été footballeur ?
Quand j’étais petit, je voulais être prof d’éducation physique et sportive !

Le milieu du foot, en deux ou trois mots…
Footballeur, c’est le plus beau métier du monde, bien qu’il soit ingrat.

*Abdoulaïde Mzé M’Baba a ensuite joué aux Comores, au Fomboni Club, puis à Montélimar en DH et à Ain Sud Foot en CFA2.

Texte : Anthony BOYER / Twitter : @BOYERANTHONY06 / Mail : aboyer@13heuresfoot.fr

Photos : Lily-Rose Candelle

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