Marc Dubois : « Il faut développer l’attractivité de Sedan »

Le président du CS Sedan Ardennes (National) est en passe de finaliser son immense et ambitieux projet sociétal autour du sport, de la santé et de la jeunesse. Un projet économique original et innovant, directement lié à à la pérennité de ce club historique.

Photo Arnaud Gratia.

Marc Dubois donne peu d’interviews, et quand il en donne, généralement, ce n’est pas par forfanterie. Le chef d’entreprise – il dirige le groupe Aplus, qu’il a fondé en 1989, spécialisé dans le bien être et la santé – n’a pas besoin de publicité. D’ailleurs, il n’en cherche jamais. Et l’une des rares fois où il fut sur le devant de la scène, cela a nui à la fois à son image et à celle du club qu’il a repris en CFA2 en 2013, après la liquidation judiciaire prononcée par le tribunal de commerce de Sedan. C’était lorsque le prince Fahad bin Khalid Faisal, le neveu du roi d’Arabie Saoudite, devait entrer au capital de la SAS.

Il était alors question d’un partenariat avec le club de Flamengo au Brésil, de gagner la Ligue des champions (si, si ! le Prince l’a dit dans un entretien accordé à So Foot !), de la présence d’Edinho, le fils du roi Pelé himself, partie prenante du projet, et d’un investissement de 50 à 60 millions d’Euros pour bâtir un tas de projets autour de la formation, de la santé, de l’hôtellerie, du tourisme et du foot. C’était en 2016. C’était hier.

Depuis, le Club Sportif Sedan Ardennes, propriété du groupe Aplus, a connu les montagnes russes, avec des bas, comme cette relégation en National 2 à la dernière journée, en mai 2017, contre Avranches (1-4), et aussi des hauts, comme cette incroyable série de 13 victoires consécutives en National 2 en 2019-2020, qui n’a malheureusement pas suffi à empêcher le Sporting-club de Bastia d’accéder en National après l’arrêt des championnats décrétés par la FFF pour cause de Covid, en mars 2020. Accession finalement intervenue la saison suivante, grâce à un repêchage.

Avec Marc Dubois, l’on n’a pas beaucoup évoqué le volet sportif. La discussion a essentiellement porté sur l’aspect économique et l’immense projet qu’il nourrit depuis de nombreuses années et qu’il pense enfin pouvoir mener à son terme. Un projet à la fois sportif, sociétal, dont la base est l’ouverture du capital à de nouveaux actionnaires.

« On doit être le club des Ardennes transfrontalières »

Photo Claude Lambert.

Sportivement, après un début de saison difficile, l’équipe d’Olivier Saragaglia a remonté la pente : vous respirez un peu mieux ?
Cela a été très dur en début de saison, on était relégable mais on est sorti de la zone rouge. Néanmoins, on sait que ça va être difficile, car je trouve qu’il y a une grosse homogénéité dans ce championnat où aucune équipe n’est décrochée, on le voit avec des résultats comme celui de Saint-Brieuc, dernier, qui, récemment, est allé gagner à Versailles, chez le 2e. J’espère simplement que l’on va pouvoir compter sur notre effectif au complet car on a eu beaucoup de cartons et beaucoup de blessés (entretien réalisé avant la défaite à Versailles 2-0 et avant la blessure de l’attaquant Jérémy Bekhechi).

Vous le trouvez comment, ce National, par rapport à celui que vous aviez déjà connu entre 2015 et 2017 (Sedan est remonté en 2021) ?
Il n’a plus rien à voir. Je ne suis pas certain qu’il y ait beaucoup d’écart ente le club de Sedan cette année et celui que l’on a récupéré en 2013 après sa dernière saison en Ligue 2. Quand vous voyez les joueurs qu’il y a en National, le niveau est très relevé, et ça s’est vraiment professionnalisé, d’ailleurs, c’est l’objectif de la réforme : il ne restera plus beaucoup de clubs qui ne soient pas professionnels, c’est de toute façon mécanique avec les 4 descentes de L2, deux ans de suite, et ça va être très dur de monter les échelons, car les clubs qui descendent vont être « blindés » financièrement, et conserver de gros budgets grâce à l’énormissime accompagnement de la LFP.

Le coeur et les sentiments

Aux côtés de l’acteur Christophe Lambert. Photo Arnaud Gratia.

Concrètement, l’objectif, c’est au moins la nouvelle Ligue 3 en 2024, si celle-ci voit le jour ?
On avait dit en début d’année qu’on allait essayer de remonter en Ligue 2 sur les 3 saisons qui viennent; ça peut paraître prétentieux quand on voit les noms des autres clubs. Après, c’est sur que si on devait repasser par la case National 2, ça serait très compliqué, car même à ce niveau, on trouve des clubs à très gros budgets et qui ont des ambitions énormes. L’avantage que l’on a, ce sont les infrastructures, c’est fondamental, même si le stade Dugauguez nécessite de l’entretien et même si la valeur ajoutée est quasi nulle car depuis 2013, on a dépassé une fois les 10 000 spectateurs. Mais ça reste un poids en moins par rapport à certains clubs qui imaginent monter ou se maintenir en Ligue 2 mais qui souffrent au niveau de leurs infrastructures. On a aussi la chance d’avoir les installations à Montvillers pour nos entraînements, où on a fait des travaux sur le terrain en herbe qui devrait être praticable les jours de neige ou de gel, ce qui n’était pas le cas avant, et ça nous a obligés à nous entraîner à gauche et à droite sur des synthétiques. Maintenant, il faut développer l’attractivité, faire venir les gens, quand vous imaginez qu’on a un stade de 23 000 places pour une ville de 16 000 habitants…

Avec le directeur sportif, Julien Fernandez, et Roger Lemerre, coach en 2015-2016. Photo Arnaud Gratia.

Effectuons un retour en arrière : en 2013, pourquoi reprenez-vous le club ?
Tout d’abord, je n’aurais pas choisi un autre club si cela n’avait pas été Sedan. Ce sont donc pour des raisons de coeur, car dans les années 60, nous vivions à 200 mètres du stade, sur l’Avenue De Gaulle, il n’y avait rien entre nos bâtiments et l’ancien stade Emile-Albeau, c’étaient des prairies remplies d’eau ou de glace, et on jouait là. On a connu toute la période de la Division 1. Mon premier souvenir, c’est la finale de la coupe de France de 1961 avec le titre (il avait alors 8 ans). Je ne l’avais pas vue, mais je me souviens d’avoir croisé des gens avec mon père qui ne parlaient que de ça, et dès 1961, quand on a joué la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe, contre l’Atletico Madrid. Et après ça, j’ai enchaîné tous les matchs jusqu’à ce que je quitte Sedan pour aller en faculté. On ne ratait pas un match. Donc il y a cette dimension sentimentale. Et puis, les politiques m’ont fait venir, mais ils m’ont vendu un projet basé sur un partenariat avec des Saoudiens, qui étaient théoriquement bouclé. Donc je me suis dit qu’amener des capitaux de cet nature-là dans les Ardennes pouvait être intéressant. On s’est ce qu’il est advenu après…

Vous avez repris le club en CFA2 en 2013, alors que quelques semaines plus tôt, il était en Ligue 2….
J’avais fait effectuer un audit du club , c’était assez catastrophique. J’avais de gros doutes sur la fiabilité des documents comptables que l’on m’avait donnés. Beaucoup de choses n’étaient pas indiqués. Le club avait 11 ou 12 millions d’euros de passif, vous vous rendez compte ? On nous avait cachés ça. A l’époque, en 2013, c’était l’équivalent de près de 2 ans de budget ! On parlait de repartir en National, car le club était descendu sportivement, mais il y avait trop de passif, ce qui paraît aujourd’hui inimaginable quand on connaît le caractère contrôlé de la DNCG. Du coup on est reparti à zéro, à tous les niveaux, même au niveau de la recherche de partenaires, jusqu’au moment où l’on a cru trouver un Saoudien, le neveu du roi actuel, mais quand il a fallu mettre de l’argent, il a dit qu’il y avait eu méprise. En fait, il s’est déballonné au moment de passer à la décapitalisation.

« On est tombé sur deux intermédiaires du prince qui étaient des escrocs »

Photo Claude Lambert.

Six ans après, on peut l’affirmer : cette épisode a nui à l’image du club et à votre image ?
Bien sûr, car cela a été exploité par le microcosme local. En décembre 2015, pour la première fois, le Prince saoudien est venu en France, il a visité des établissements du groupe Aplus, des Ehpad notamment, à Paris, mais moi, je n’ai jamais rien sollicité. ce sont les journaux qui ont commencé à dire que le Prince saoudien allait être reçu en mairie de Sedan et au Conseil Départemental des Ardennes, après, c’est trop facile de dire que c’est moi qui ai voulu me faire de la pub ! Moi, je n’ai pas besoin de ça. Alors, bien sûr que ça nous a portés préjudice, mais on est tombé sur deux intermédiaires qui étaient des escrocs. J’attends d’ailleurs qu’il m’assigne en diffamation mais ils ont disparu, et le Prince saoudien dit qu’il ne s’est jamais engagé.

Finalement, avez-vous eu le fin mot de l’histoire ?
On a du mal encore aujourd’hui à savoir exactement ce qu’il cherchait, peut-être la notoriété, et dans ce cas-là, je ne suis pas certain qu’il en soit ressorti de manière glorieuse, car c’était pitoyable et pathétique. Il n’était pas du tout connu en Arabie Saoudite; on le connaissait juste en Europe pour avoir déclaré qu’il voulait recruter Messi à Sedan ! C’était du grand n’importe quoi ! Vous savez, quand France 2 nous a consacrés ce long reportage, en 2016, un des journalistes, qui parlait arabe, nous a dit que le Prince avait donné un interview à la chaîne Al Jazeera qui ne le connaissait pas et qui lui a demandé qui il était. Voilà, ça fait partie de certains usages du football que j’ignorais complètement mais bon… J’ai fait 30 ans de business, et dans le monde des affaires, personne n’a jamais entendu parler de quoi que ce soit à mon sujet. On ne fait pas d’effet d’annonce, on fait juste son travail, point. Ensuite, on communique lorsque c’est utile. Personnellement, je n’avais pas besoin de communiquer sur ça. C’est un principe : j’ai fait de nombreux deals, on ne communique que lorsque qu’une affaire est faite. Il a voulu influencer, manipuler, et on m’a reproché de vouloir me faire de la pub, or je n’ai rien initié.

« On a mis des sommes astronomiques dans le club »

Repro DR

Depuis votre arrivée au club, on parle de 15 millions d’euros investis dans le club…
On a même dépassé ce chiffre. C’est monstrueux. Après, il faut comprendre que les divisions dans lesquelles nous évoluons, en National ou N2, ne permettent pas d’équilibrer un budget. Car tout le monde le sait, à ce niveau-là, on n’est pas amateur du tout, on est sur des budgets importants. Concrètement, le club de Sedan, dans un contexte normal, sa place, c’est en Régional. Car il y a un tissu économique difficile, une population locale faible, moins de 20 000 habitants, un bassin de population limité… Ma réflexion, c’est que le CSSA, ou il sera en Régional, ou il sera en pro, et nous voulons aller chercher ce monde pro.

Vous considérez-vous comme un mécène ?
Un mécène, je ne sais pas… On a mis des sommes astronomiques dans le club. Au niveau de l’association, on doit être les seuls en France à avoir une subvention annuelle qui ne couvre pas la facture d’énergie et d’électricité cette année, je ne parle pas là de la SAS, mais des 420 licenciés que l’on a. On subventionne donc à 100 % l’ensemble des frais nécessaires de formation, d’éducation et d’entraînement des jeunes, avec l’aide de partenaires heureusement, dont certains sont exceptionnels. C’est vrai que mettre beaucoup d’argent, comme ça, de la part de personne physique, cela pose un tas de de questions sur le fonctionnement du sport amateur en France.

« Sedan doit s’ouvrir sur le Luxembourg et la Belgique »

Photo Claude Lambert.

Vous évoquez souvent l’ouverture du capital de la SAS…
Oui. On le voit bien, en National, il y a des budgets de plus en plus lourds, il n’y a qu’à voir avec Nancy, qui annonce un budget supérieur à certains clubs de Ligue 2, ou encore Châteauroux et d’autres. Nous, on est en recherche de développement capitalistique pour aller au bout de cette recherche du monde professionnel. Quand je parle d’ouverture du capital à des entreprises locales, je pense aussi au Luxembourg et à la Belgique, car je pense que l’on doit ouvrir notre périmètre, dépasser le simple cadre des Ardennes françaises. On ne peut plus se contenter de ça. Dire que Sedan doit être le club des Ardennes transfrontalières, ça me paraît logique. Le foot se capitalise de plus en plus, ce n’est pas un hasard si le patron emblématique d’un grand club français, Jean-Michel Aulas, passe sous pavillon étranger, même si ça n’est pas encore acté. Je crois bien qu’en Ligue 1, onze clubs sur vingt sont passés sous pavillon étranger ou ont été rachetés par des fonds d’investissement.

C’est donc votre souhait pour le CSSA ?
Mon objectif, c’est de trouver la meilleure solution pour le club. C’est de passer en revue toutes les hypothèses stratégiques pour parvenir à notre ambition. Pour cela, on doit se recentrer sur un périmètre de chalandise plus important et asseoir notre projet sportif et sociétal, basé sur un ancrage fort sur le territoire local. Il faut un vrai projet économique original et innovant, ce que l’on construit progressivement. On est en plein dedans.

Formation, éducation, sensibilisation à la santé, lutte contre la sédentarité…

Repro DR

Pouvez-vous nous en dire plus sur le projet sociétal ?
On voit bien que le foot est le sport qui amène le plus de passion et d’engouement, mais il y a encore plus que ça, on y associe d’autres valeurs, comme la formation de la jeunesse, la santé et la prévention. On veut lutter contre la sédentarité, qui est un vrai sujet de société, car elle se développe de manière insidieuse. Les enfants doivent faire une heure de sport minimum ou une activité physique chaque jour et passer au maximum deux heures sur les écrans, après quoi, ils sont en facteur de risques. Récemment, j’ai participé à un colloque sur la santé, animé par « Santé publique france », avec la présence d’un cardiologue en visio, qui a dit que les accidents cardiaques que les personnes connaissent aujourd’hui à 40 ou 45 ans, et bien dans quelques années, ce sera à 30 ou 35 ans. C’est un véritable fléau, et nous, on a un certain nombre d’idées en matière de prévention. C’est pour ça qu’on travaille sur une démarche de santé globale; ça a mis du temps pour trouver les partenariats, mais là, on est prêt à mettre en place ce concept, dans les Ardennes si possible, cela contribuerait à cette attractivité permettant de faire vivre un club de football professionnel à Sedan. Et si c’est dans les Ardennes, on le fera à Bazeilles, où on est propriétaire du terrain au domaine de Montvillers. Il jouxtera le terrain d’entraînement où la liaison « bien-être / santé » avec le sport serait évidente. Il reste à finaliser le partenariat avec l’équipe médicale avec laquelle on va travailler. C’est une question de semaines ou de mois et à partir de là, on enclenchera le process classique de dépôt de permis de construire. Ce qui nécessite tout de même 3 ou 4 ans de mise en oeuvre. Mais on ne va pas attendre 3 ou 4 ans. On va déjà travailler sur le concept « My sense », sans les murs, concept qui entrerait pile poil dans le cadre du projet sociétal du club. Il sera axé sur la jeunesse, la formation, l’éducation, la sensibilisation à la santé, et aussi sur d’autres aspects comme l’optimisation du physique et du mental, la lutte contre le sédentarité donc, et aussi le développement d’éléments comportementaux que les entreprises recherchent. Utiliser l’attractivité du sport serait une manière originale d’amener progressivement les jeunes sur les métiers du territoire, dans les Ardennes, où à l’heure actuelle, un métier sur deux est lié à la métallurgie.

Avec cette recapitalisation, le club est donc à un carrefour …
Oui. C’est indispensable. En National, y’a déjà 3 clubs sous pavillon étranger, Châteauroux, Red star et Nancy. Si vous ne vous interrogez pas, c’est que vous êtes inconscient. Il faut anticiper les choses. Et ma fierté, c’est justement d’avoir réussi à concevoir et à conceptualiser quelque chose. Bien sûr, il y a encore un certain nombre de choses à régler : moi, je suis opérateur en santé mais je ne suis pas médecin. Donc le plaidoyer pour une médecine nouvelle doit être porté par quelqu’un qui est incontestable et crédible. On a des pistes depuis 2021 pour des nouveaux partenaires, afin d’avancer sur les deux axes que sont le resort, qui mettra un peu de temps donc, mais ce sont des délais normaux de construction, ainsi que l’éducation de la jeunesse, que l’on doit former à cette santé globale et à la lutte contre la sédentarité, et ça, ce n’est pas dans 3 ou 4 ans, mais c’est demain. Ce sera un vrai challenge en France.

La jeunesse, au coeur du projet ?
Oui, on a vraiment envie de travailler avec les jeunes, à les emmener à devenir des bons footballeurs, sachant qu’il y en a très peu qui percent, d’ailleurs, on le voit avec l’équipe de France actuellement, beaucoup sont issus de clubs amateurs or ces clubs ne sont pas rémunérés pour cela en retour et c’est bien regrettable. C’est pour cela qu’avec l’U2C2F (Union des clubs des championnats français de football), on se bat pour percevoir un subside, pour faire reconnaître les droits à la formation. Par ailleurs, l’an passé, on a accueilli 15 jeunes en BPJEPS (Brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport ) et cette année 14, dans le cadre de leur formation; la plupart ont obtenu leur diplôme. Ce sont des éléments que l’on veut mettre en avant.

Marc Dubois, du tac au tac

« Je suis un bâtisseur, un développeur »

Photo Laurent Thirion

Meilleur souvenir depuis que vous êtes président du CSSA ?
Les remontées, y’en a eu trois. Ce sont des grands moments.

Le pire souvenir ?
Sedan – Avranches, en mai 2017, dernière journée de National, on revient de nulle part au classement et si on gagne, on se maintient, on est 1-1 à la 80e et on perd 4-1… Cela a été très dur d’échouer comme ça.

Le meilleur joueur passé au CSSA sous votre présidence ?
Je dirais plutôt une catégorie de joueurs qu’on a lancés ou relancés, comme Koro Koné, Geoffrey Durbant, Yasser Baldé et Bissenty Mendy. Les trois derniers cités ont participé à l’incroyable série de 13 succès d’affilée en N2 lors de la saison 2019-2020. C’est une satisfaction d’avoir lancé ou relancer ces joueurs.

Le joueur le plus emblématique ?
J’en retiens deux : « Paco » François Borgniet, emblématique des Ardennes, et aussi Aziz Dahchour, qui joue encore au club. On est heureux d’avoir pu les intégrer cette année dans un process de reconversion, même si Paco joue dans un autre club des Ardennes cette saison (Prix-les-Mézières, en N3), ils sont en train de préparer leur reconversion et grâce à un dispositif de la région Grand Est, on les accompagne, c’est en ce sens-là qu’ils sont pour moi emblématique des Ardennes.

Le pire match de Sedan sous votre présidence ?
Sedan – Haguenau, en janvier 2020, on fait 0-0, mais cela avait marqué la suite du coup d’arrêt de notre superbe saison; ce soir-là, il s’était passé plein de choses illogiques et anormales, je n’en dirais pas plus… Cela m’avait valu 4 matchs de suspension.

Le match référence ?
Je dirais le succès à Bastia, à Furiani, lors de notre série de 13 victoires, on a eu un sentiment de plénitude, que l’on a un peu retrouvé y’a pas longtemps en championnat en s’imposant à Dunkerque.

Votre plus grosse erreur de président ?
D’une manière générale, d’avoir fait confiance aux « vrais-faux » amis du club, et y’en a eu beaucoup.

Votre plus grosse fierté ?
Ce serait plutôt une satisfaction intellectuelle, un moment très fort pour mes enfants, actionnaires, et moi, si on arrive à trouver le schéma qui permettra le développement du club de manière équilibré.

Un président que vous aimez bien ?
Antoine Emmanuelli, de Borgo, que j’ai encore eu plaisir à revoir à Sedan la semaine dernière lors de notre match contre le FC Borgo.

Un modèle de président ?
Un président inspirant, Marc Keller. J’aime bien son approche.

Un club, autre que Sedan ?
Monaco.

Un stade mythique ?
Je suis allé deux fois au Maracana, à Rio, au Brésil, c’est extraordinaire, c’était lorsque nous avions rencontré le président de Flamengo en 2016…

Une négociation difficile ?
Chaque année devant la DNCG (rires).

Votre plus grosse prime de match ?
Il m’est arrivé de la doubler…

Vous êtes un président plutôt …
Bâtisseur, développeur. C’est ce que j’ai toujours fait dans ma carrière professionnelle.

Sedan est un club plutôt…
Plutôt emblématique et familial, c’est la vitrine, ce sont les Ardennes qui gagnent, la fierté des Ardennais.

Texte : Anthony BOYER / Mail : aboyer@13heuresfoot.fr / Twitter : @BOYERANTHONY06