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Les Herbiers : que sont devenus les finalistes de la Coupe de France (volet 1) ?

VOLET 1

En football, la roue tourne très vite. Quatre ans après la finale de la Coupe de France 2018, aucun des 19 acteurs du Vendée Herbiers Football (entraîneur, joueurs) n’est encore aux Herbiers. Trois sont en Ligue 2, sept en National, trois en National 2, trois à l’étranger, un en National 3 et deux ont mis fin à leur carrière.
Une curiosité : depuis la finale, six joueurs (Guillaume Dequaire, Diaranke Fofana, Sébastien Flochon, Joachim Eickmayer, Florian David, Ambroise Gboho) sont passés par le FC Chambly-Oise … que Les Herbiers avaient éliminé en demi-finale (2-0) !

Depuis, aux Herbiers, tout a changé. Le coach Stéphane Masala est parti à Créteil et le président ​Michel Landreau (depuis 14 ans) a passé la main à Dominique Vincendeau.

Voici les chemins respectifs de ces héros après la finale de mai 2018 perdue 2 à 0 face au PSG à Saint-Denis.

Lire aussi / Romuald Marie  : « Aux Herbiers, une aventure humaine exceptionnelle »

https://13heuresfoot.fr/actualites/romuald-marie-les-herbiers-une-aventure-humaine-exceptionnelle/

Ce que sont devenus les acteurs de la finale…

STÉPHANE MASALA (entraîneur)
Il est aux commandes depuis cet été de l’US Creteil Lusitanos (N2) après avoir vainement tenté de faire remonter Les Herbiers en National pendant quatre saisons dont deux interrompues par le Covid.

MATTHIEU PICHOT
Souvent décisif lors de l’aventure, le gardien vient de mettre un terme à sa carrière après deux saisons à Andrézieux Bouthéon (N2) et deux précédemment à Bourg en Bresse (National). Il a entamé sa reconversion en intégrant l’école de la Gendarmerie à Chateaulin (Finistère).

ESTEBAN SALLES
La doublure de Matthieu Pichot attaque sa cinquième saison en Ligue 2, au Grenoble Foot 38.

ROMUALD MARIE
Le latéral droit est de retour en Vendée, à La Roche Vendée Football (N3) après des expériences à Annecy (National) et Trelissac (N2).

DIARANKE FOFANA
Le grand défenseur axial a mis cet été le cap sur Chartres (N2) après deux saisons à Chambly (National, Ligue 2), une à Cholet (National) et une à Sedan (National).

GUILLAUME DEQUAIRE
Le défenseur central gaucher attaque sa deuxième saison à l’USRL Visé (D1 amateur, le troisième niveau belge) après trois ans à Chambly (National, Ligue 2).

ADRIEN PAGERIE
Le latéral gauche a signé cet été à Orléans (National) après trois saisons au FC Villefranche Beaujolais (National) et une autre à Cholet (National).

SÉBASTIEN FLOCHON
Le capitaine a rejoint en janvier l’US Boulogne Côte d’Opale, relégué en N2, après trois ans à Chambly (National, Ligue 2) et six mois a Créteil (National).

VALENTIN VANBALEGHEM
Le milieu de terrain s’est engagé cet été à Sedan (National) après être passé par Châteauroux (Ligue 2), Pérouse (série B italienne) et Virton (D2 belge).

RODRiGUE BONGONGUI
Un grand voyageur, aujourd’hui à l’Ahi Nazareth (D2), après deux saisons en Croatie (Slaven Belupo, Tabor Sezana), une déjà en Israël (Hapoel Hadera) et une autre en Azerbaïdjan (Zira FC).

JOACHIM EICKMAYER
Le milieu relayeur entame sa deuxième saison à Bourg en Bresse (National) après trois à Chambly (National, Ligue 2).

KEVIN ROCHETEAU
L’attaquant est de retour aux Chamois Niortais (Ligue 2), son club formateur, après deux ans à Cholet (National) et deux à Dunkerque (Ligue2).

PIERRE GERMANN
Le milieu offensif a entamé sa reconversion comme paysagiste après une dernière saison à Luçon (R2) hélas contrariée par une blessure au genou. Il avait également fait deux ans à La Roche Vendée Football (N3).

AMBROISE GBOHO
L’attaquant excentré s’est engagé cet été avec Concarneau (National), après deux courts passages à Chambly (National) et Laval (National), mais surtout trois ans à Westerlo (D2 belge).

IDRISSA BA
Il vient de s’installer au FC Villefranche Beaujolais après être passé par Dunkerque (National), Pau (National, Ligue 2) et Bastia Borgo (National).

FLORIAN DAVID
Depuis 2020, l’attaquant est de retour au Rodez Aveyron Football (Ligue 2) après une saison à Chambly (Ligue 2).

CLÉMENT COUTURIER
Le milieu entame sa deuxième saison au Swift Hesperange (D1 Luxembourg), après Dudelange, déjà au Luxembourg, Virton (D2 belge) et Bastia Borgo (National)

ADRIEN DABASSE
L’attaquant vient de signer à Orléans (National) après être passé par deux autres clubs de National, Cholet et le FC Villefranche Beaujolais.

FRANCK HERY
Le voilà à Saint-Malo, en N2, après un an dans le même championnat, à Granville. C’est celui qui est resté le plus longtemps aux Herbiers après la finale (jusqu’en 2021).

 

Sébastien Flochon : « Les Herbiers, c’est pour toute la vie ! »

L’image restera à la postérité, dans la grande légende de la Coupe de France : Thiago Silva et Sébastien Flochon réunis dans la corbeille du Stade de France pour soulever ensemble le trophée en cette mémorable soirée du mardi 8 mai 2018.

Le défenseur et capitaine brésilien du PSG a tenu alors à partager le moment avec son homologue vendéen, en hommage au valeureux petit poucet des Herbiers, battu les armes à la main en finale au Stade de France (0-2).

En ce printemps 2018, le VHF, club de National, a tout renversé sur son passage notamment, dans la dernière ligne droite, l’AJ Auxerre au Stade Abbé Deschamps en huitièmes (3-0), le RC Lens au stade de la Beaujoire à Nantes en quarts (0-0, 4 tirs au but à 2) et le FC Chambly-Oise (2-0), toujours à la Beaujoire, en demies.

Quatre ans plus tard, que reste-t-il de cette formidable épopée ? Hélas, des souvenirs, presque exclusivement des souvenirs… Au Vendée Herbiers Football, le président (Michel Landreau) est parti, l’entraîneur (Stephane Masala) aussi (à Créteil), il ne reste plus aucun joueur de l’époque au stade Massabielle, et le club est tombé en National 2.

Sébastien Flochon, 29 ans, porte toujours le brassard, maïs désormais à l’Union Sportive Boulogne Côte d’Opale (N2). Dans l’intervalle, il a passé trois saisons à Chambly, dont deux en Ligue 2, et effectué un court crochet par l’US Creteil Lusitanos (National).

Pour 13heuresfoot, il revient sur la folle aventure du VHF. Avec nostalgie, fierté, mais aussi pas mal d’amertume.

Quels souvenirs gardez vous de cet extraordinaire parcours en Coupe de France ?
Il y en a tellement… Des émotions incroyables, le cœur qui bat fort, un sentiment puissant de fierté, une finale au Stade de France devant 80 000 personnes, avec toute ma famille dans les tribunes, avec toute une région et plus de 30 000 vendéens derrière nous. Je me souviens comme si c’était hier des vestiaires du Stade de France, du protocole avec le Président de la République Emmanuel Macron, de La Marseillaise… On ne joue pas La Marseillaise pour n’importe quel match, n’est-ce pas ? On ne nous enlèvera jamais ça. Les Herbiers, c’est pour toute la vie. Je n’ai pas pu passer pro avec mon club formateur, l’Olympique Lyonnais, mais j’ai vécu quelque chose que beaucoup de footballeurs pros ne vivront jamais : une finale de Coupe de France au Stade de France.

Vous gardez des contacts avec vos ex-coéquipiers ?
Bien sûr. Aux Herbiers je me suis fait des amis pour la vie : Matthieu Pichot, Romuald Marie, Quentin Bonnet, Clément Couturier, Esteban Salles, pour ne citer que les principaux. Mais il y a quelque chose que je voudrais ajouter…

Allez-y !
Quand un petit élimine un gros, on parle de la magie de la Coupe de France. Or il n’y a rien de magique. Un pro, il peut se laisser surprendre dans les premiers tours par manque de motivation ou par l’état du terrain. Mais pas en huitièmes, en quarts ou en demies… Là, les pros, ils veulent aussi aller au stade de France. Mais aujourd’hui, il y a énormément de très bons joueurs en National, en N2, des joueurs dont le foot est aussi le métier et qui ne sont pas passés pros pour pas grand-chose. Aux Herbiers, tous les gars auraient pu jouer largement au dessus.

On vous parle encore de la Coupe de France ?
Oui, je crois que ça me suivra à vie ! Quand j’arrive quelque part, je ne suis pas Sébastien Flochon mais le gars qui a fait la une de L’Equipe avec Thiago Silva (rires) !

Pourtant, mai 2018, ce ne sont pas que de bons souvenirs. Trois jours après le Stade de France, Les Herbiers perdait à Béziers (4-1) et était relégué en National 2…
Ah ! Je suis content que vous me parliez de ça !!!! Car pas grand monde n’a parlé de ce qui est quand même une injustice. Ah si, Pierre Ménès s’était insurgé, je m’en souviens, merci à lui.

Racontez nous…
C’est simple. On dispute la finale le mardi 8 mai à 21h et même pas trois jours après, le vendredi 11 mai, à 19h on enchaîne à Béziers !!! Nous on joue le maintien mais Béziers joue la montée en Ligue 2. Ils nous ont ramassé à la petite cuillère. Après la finale, on avait quitté le stade de France largement à plus de minuit mais à 8h du matin après deux-trois heures de sommeil maxi, on prenait le train pour Béziers. Ça nous rappelait tout d’un coup qu’on n’était qu’une petite équipe de National. De Paris, Béziers c’est au moins cinq heures de train et vous imaginez dans quel état on est arrivés. On a vanté l’esprit rafraîchissant des Herbiers, le foot amateur, le bien qu’on faisait au foot et à la Coupe de France, mais en réalité on nous a enfoncés. On aurait pu différer le match de Béziers de 24 heures non ? Ça coûtait quoi de reporter exceptionnellement de 24 heures la dernière journée de championnat ? Un club pro aurait il accepté le calendrier qu’on nous a imposés ? Je ne crois pas, mais, nous, on n’a pas eu le choix. On serait peut être descendus quand même, mais, au moins, on aurait joué dans des conditions équitables. A l’arrivée, Les Herbiers n’a jamais pu remonter en National, tout le monde est parti. C’est d’une grande cruauté.

En outre, le scénario était presque inimaginable…
Absolument, car pour que Les Herbiers soit relégué, il fallait qu’en même temps l’Entente Sannois Saint Gratien gagne à Grenoble qui n’avait besoin que d’un match nul pour monter en Ligue 2. Bref, cela semblait impossible … mais l’Entente a gagné ! Un vrai cauchemar. L’ascenseur émotionnel a été terrible. Et cela a changé le cours de nos carrières. En National, je serais très certainement resté aux Herbiers, et la plupart des autres joueurs aussi. Les Herbiers serait peut être toujours en National. Les conséquences de tout ça ont été énormes.

La Coupe de France à couté aux Herbiers sa place en National ?
Pas du tout. Je sais, certains ont dit ça, mais c’est faux. Au contraire, en parallèle de nos résultats en Coupe, on a fait un très bon parcours en championnat, une belle phase retour, on a surfé sur la dynamique, avec un nouvel entraîneur, Stéphane Masala. Mais on avait perdu trop de points lors de la phase aller… avant la Coupe !

Jean-Michel ROUET / Mail : jmrouet@13heuresfoot.fr

Photos : Vendée les Herbiers Football

Demain, à lire, le deuxième volet consacré aux Herbiers !