Le Pays du Valois, le nouveau Chambly de l’Oise !

Qualifié pour le 7e tour de la Coupe de France pour la première fois de sa jeune histoire, l’Union Sportive Le Pays du Valois semble s’inspirer de la trajectoire fulgurante de son voisin. Après six accessions en onze ans, le voilà en Régional 1 des Hauts de France. Une simple étape pour ce club issu d’un village de 1 120 habitants ?

La joie en coupe de France après la qualification pour le 7e tour !

Il est forcément tentant de mettre en parallèle l’ascension spectaculaire de l’Union Sportive Le Pays du Valois avec celle de son voisin de l’Oise, le FC Chambly, sorti des tréfonds du championnat de District pour se hisser jusqu’en Ligue 2 en 2019 mais redescendu aujourd’hui en N2.
D’autant que les deux présidents, Denis Moreau et Fulvio Luzi, entretiennent des relations très cordiales… L’USLPV ne voit pas si haut, quoique…

« On s’est donné deux ans pour accéder au National 3, notre prochain objectif, explique Denis Moreau. Le premier a été atteint en juin. Il s’agissait d’avoir nos deux principales équipes seniors en championnat régional des Hauts de France. L’équipe première en est à sa deuxième saison de R1 et l’équipe B vient d’être promue en R3. L’équipe C est d’ailleurs elle aussi montée d’une division. Le parcours peut être comparé à celui de Chambly mais en réalité nos histoires sont différentes. Chez nous, ce n’est pas une aventure familiale comme avec les Luzi et l’ancrage n’est pas comparable. »

Le président Denis Moreau.

L’USLPV vit en effet en Régional 1 dans une commune (Betz) de 1120 habitants, ce qui doit être un record à ce niveau. A l’extrême sud est de l’Oise, aux frontières de la Seine et Marne, les alentours du petit stade Francois Brisset sont parfois très surveillés, non pas à cause de son club de foot, plutôt de la présence de la propriété du Roi du Maroc, Mohammed VI, qui jouxte le terrain.

Un club de 600 licenciés

L’US Le Pays du Valois résulte de deux fusions successives : la première rassembla en 2002 les clubs des deux villages ruraux de Betz et d’Acy-en-Multien (834 habitants) pour donner l’ES Valois Multien.

La seconde, en 2020, engloba le club du Plessis-Belleville (3500 habitants) pour former l’USLPV, et c’est d’ailleurs dans le joli stade rénové du Plessis-Belleville que la R1 s’installera prochainement.

Sébastien Defaix, le coach de l’équipe fanion.

Une addition de villages se traduit quand même par un club de 600 licenciés, dont quatre équipes seniors, et des jeunes en pleine progression comme les U18, leaders invaincus de leur championnat de R2, et toujours qualifiés en Coupe Gambardella pour laquelle ils rencontreront dimanche … le FC Chambly-Oise !

Là bas, tout le monde vous dira cependant que sans Denis Moreau, il n’y aurait rien eu de tout ça.

Propriétaire de l’hypermarché Leclerc du Plessis-Belleville, le président (56 ans) est un dingue de foot. Originaire des Deux Sèvres, il est arrivé un peu par hasard dans l’Oise et a même été actionnaire et membre du comité directeur de l’AS Nancy-Lorraine, au temps de Jacques Rousselot, un proche.

Entre 350 et 400 000 euros de budget

En tout et pour tout, l’USLPV touche 15 000 euros de subvention et Denis Moreau apporte une grande partie du reste pour boucler un budget qui oscille entre 350 000 et 400 000 euros.

Président depuis plus de vingt ans, il aurait pu mettre son argent dans un club beaucoup plus important de l’Oise ou d’ailleurs.

« En fait, tout est parti en 1998 d’une histoire entre potes, notamment certains salariés de mon magasin, on voulait jouer au foot ensemble et faire la bringue ensemble, se rappelle-t-il. On a signé à Betz, en Départementale 4. Nous n’étions que 18/19 joueurs et il n’y avait que 30 licenciés quand j’ai définitivement pris la présidence en 2002. Mais je me suis pris au jeu. On a grandi progressivement. L’équipe première n’est jamais restée plus de trois saisons au même niveau. Trois saisons, c’était en R2. Nous en sommes à six accessions en onze ans. J’ai aussi structuré l’école de foot avec des éducateurs diplômés. Aujourd’hui, j’ai 15 matches à caser chaque week-end. On joue à Betz et au Plessis-Belleville, mais aussi à Rouvres-en-Multien, à Montagny-Sainte-Félicité et à Lagny-le-Sec, d’autres villages proches où il y a des terrains mais plus de clubs. Il y a un bassin de population intéressant pour notre développement, entre cette partie de l’Oise et les communes proches de Seine et Marne. »

Début de saison mitigé en championnat

Les U13 féminines.

Le N3 semble donc une ambition réaliste. Atteindre le huitième tour de la Coupe de France aussi. La semaine prochaine, pour le premier septième tour de sa jeune histoire, l’USLPV ira à Nozay, dans l’Essonne, rencontrer le FC Marcoussis-Nozay-La Ville du Bois (Départementale 1), petit poucet francilien.

Malgré une infirmerie actuellement bien remplie et un début de saison mitigé en R1 (un nul, une défaite, aucun but marqué), l’équipe entraînée par Sébastien Defaix (arrivé cet été du FC 93-Bobigny, N2) a quelques belles cartes de visite sur la pelouse comme son gardien international ivoirien Jean Malick Ble Zadi Hortalin, passé par l’Africa Sports et l’Arabie Saoudite, le défenseur Kevin Zonzon, qui a fréquenté le N2 et le N3 dans plusieurs clubs d’Ile de France (dont le Paris FC), le turc Mehmet Bulut, qui arrive de Drancy (N3), ou la petite pépite gabonaise Kevin Nguechoung, 22 ans.

A 65 kilomètres au nord est de Paris, Betz et l’USPLV méritent vraiment le détour.

 

Les U18, en tête de leur poule en R2.

Texte : Jean-Michel Rouet / jmrouet@13heuresfoot.fr

Photos : FC Pays du Valois