Karim Mokeddem : « Saint-Brieuc est une terre de football »

Le nouvel entraîneur des Griffons a accordé un entretien à notre partenaire « 100 % Foot National », accompagné du capitaine James Le Marer, que nous vous proposons d’écouter en podcast !

Photo Philippe Le Brech

Cinq mois. C’est le temps que Karim Mokeddem a mis pour retrouver un banc après ses huit mois passés à La Berrichonne de Châteauroux.

L’ancien coach de Lyon-Duchère, où il s’était révélé lors de la saison 2015-2016 en CFA (aujourd’hui National 2), en a profité pour regarder de nombreux matchs.

Au début du mois, il s’est engagé en faveur du Stade Briochin, actuellement dernier de National, et seul club à ne pas (encore) avoir remporté le moindre match en championnat.

Le Lyonnais sait l’ampleur de la tâche mais son expérience du championnat et la bonne réputation dont il jouit ont sans doute pesé dans la balance au moment de trouver un successeur à Didier Santini, l’homme qui avait conduit les Griffons à une très jolie 5e place la saison passée (2e meilleure équipe sur la phase retour !).

Avec le Stade Briochin. Photo Philippe Le Brech.

Le nouveau pari de Mokeddem ne sera pas simple, il le sait, mais, c’est un euphémisme, aucun pari n’est simple en football ! Et après tout, le jeu en vaut la chandelle.

Depuis son passage à « La Duch », l’ex-coach de Vénissieux-Minguettes (2009-2013, National 3), âgé de 48 ans, s’est forgé une solide réputation. Proche de ses joueurs et adepte d’un jeu offensif, il avait tout d’abord conduit Lyon-Duchère de CFA en National au nez et à la barbe du géant grenoblois, en 2016, avant de boucler trois exercices dans le haut de tableau : 7e (2017), 6e (2018) et 5e (2019). A chaque fois, son équipe avait été dans le coup mathématiquement pour accéder en Ligue 2, mais ça n’était pas passé loin.

Stoppé par la Covid à Bourg

A l’été 2019, alors que la rumeur l’envoyait à l’Olympique Lyonnais pour s’occuper de la réserve, après sa décision de ne pas repartir avec la « Duch », c’est finalement sur le banc du FBBP01, toujours en National, qu’il s’est installé.

Avec les joueurs du FBBP01, où la Covid-19 a malheureusement freiné l’élan de l’équipe en 2020. Photo Philippe Le Brech.

A Bourg-en-Bresse, dans un club d’un standing supérieur, affublé du statut professionnel (quelques mois plus tôt, il venait d’obtenir son diplôme d’entraîneur professionnel, le BEPF), il a joué l’accession, l’objectif affiché des dirigeants après la relégation de Ligue 2 en 2018. Malheureusement, la Covid-19 a brutalement contrarié ses plans.

Au moment de l’arrêt des championnats, décrété par la FFF le jeudi 12 mars 2020 au soir, le club bressan était 5e, avec 11 victoires, 9 nuls et 5 défaites, à 5 petits points seulement de Dunkerque, le second du championnat et futur promu – sur décision fédérale – en Ligue 2.

Autant dire qu’il était dans la course pour les fameuses deux premières places synonymes d’accessit, et aussi pour la place de barragiste (3e).

Surtout, le FBBP01 restait sur une belle série de 4 victoires et 4 nuls et était invaincu depuis la reprise de janvier. Voilà ce qui s’appelle être coupé dans son élan, même si d’autres clubs, comme Boulogne-sur-Mer, 3e au moment de l’arrêt de la compétition, à seulement une longueur de Dunkerque, avaient également le vent en poupe (les barrages ont été annulés), et ont pâti de cette décision fédérale. On ne va pas refaire l’histoire.

Avec Mathieu Chabert au BEPF et à Châteauroux

Avec Mathieu Chabert, à La Berrichonne de Châteauroux. Photo Philippe Le Brech.

Celui qui avait effectué ses premières armes de coach au Ménival FC, dans la banlieue proche de Lyon, ne terminera pas la saison suivante, remercié en février 2021 en raisons de résultats décevants et surtout une 15e place synonyme de relégation (le FBBP01 parviendra à éviter la descente).

En octobre 2021, il devient, un peu à la surprise générale, l’adjoint de Mathieu Chabert à La Berrichonne de Châteauroux, toujours en National.

L’ancien coach de Béziers, Mathieu Chabert, remplace en effet Marco Simone et impose à ses côtés Karim Mokeddem, son camarade de promotion lors du BEPF la saison précédente. Les deux hommes sont amis depuis qu’ils se sont connus lors de leur formation au diplôme, et ont chacun une grosse expérience de ce championnat si atypique et particulier. Pourtant, c’est ce même Mathieu Chabert qui, là encore à la surprise générale, pousse Karim Mokeddem vers la sortie, en mai dernier, après huit mois ensemble.

Depuis le 4 octobre, Mokeddem est le nouvel entraîneur du Stade Briochin, son quatrième club de National. Interrogé par « 100 % Foot National », le podcast sur le championnat, et partenaire de 13heuresfoot, Karim Mokeddem, résolument optimiste, a livré ses premières impressions et ses ambitions au micro de la journaliste de France Bleu, Mélanie Durot, qui a ensuite passé le micro au capitaine du Stade Briochin, James Le Marer.

Karim Mokeddem : « Je vais arrêter d’être l’Abbé Pierre et Mère Teresa en même temps avec les joueurs »

Les premiers mots de Karim Mokeddem au micro de Mélanie Durot :

Avec les joueurs du Stade Briochin, le club où il est arrivé le 4 octobre dernier. Photo Philippe Le Brech.

« A Saint-Brieuc, j’ai trouvé un club avec des vraies valeurs, familiales, d’entraide, avec des valeurs de travail aussi, à l’image de mon staff. Il y a une culture du beau jeu aussi ici. C’est ma première expérience en Bretagne qui est une terre de football ! Je suis là pour travailler et grappiller des places au classement. On voit souvent des équipes avec des crises de résultats, y ‘ a des périodes comme ça, j’ai plein d’exemples. Il faut travailler l’aspect mental. Contre Concarneau  en championnat (défaite 1-2 à domicile, entretien réalisé au lendemain de ce match), on a vu nos défauts, qu’il faudra corriger. Notamment dans la perte de balle. Et les sorties de balle.  J’ai observé toutes les équipes quand je n’étais pas en activité et pour moi, Concarneau est la meilleure équipe du championnat. Quant à Saint-Brieuc, je connaissais la plupart des joueurs, c’est mon job, et puis je les ai vus à la vidéo et je les avais affrontés la saison passée avec Châteauroux. En ce qui me concerne, j’ai évolué, je voulais toujours aider les joueurs, mais je vais arrêter d’être Mère Teresa et l’Abbé Pierre en même temps, j’ai un peu changé là-dessus, même si je reste proche de mes joueurs. Pour moi le match de Concarneau et celui de Nancy qui va arriver (ce vendredi) sont des axes de travail et j’espère, début novembre, lorsque cela fera un mois de travail commun, que l’on sera opérationnel contre Borgo.« 

Photo Stade Briochin

Ecouter le podcast complet (cliquer sur le lien) : https://bit.ly/3CUpM1k

Texte : Anthony BOYER / Mail : aboyer@13heuresfoot.fr ou contact@13heuresfoot.fr / Twitter : @BOYERANTHONY06 et @13heuresfoot

Photos : Philippe Le Brech (et Stade Briochin)