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Jean-Jacques Rocchi (FC Borgo) : « J’ai toujours privilégié l’humain ! »

Après 10 ans sur le continent, plusieurs montées avec Sedan et Annecy et plusieurs saisons avec le brassard de capitaine, Jean-Jacques Rocchi (34 ans) est de retour depuis le mois d’août chez lui, en Corse, au FC Borgo, en National 2. La boucle est bouclée.

Avec le SC Bastia en 2007-08. Photo Philippe Le Brech

Cet été, Jean-Jacques Rocchi était parti pour effectuer une sixième saison avec Annecy, la seconde en Ligue 2 après avoir rejoint le club Haut-Savoyard en National 2 en 2018. Mais le milieu offensif au petit gabarit (1, 65 m) est d’abord un homme de valeurs et de convictions. Après avoir longtemps porté le brassard de capitaine dans le club haut-savoyard, on l’avait prévenu : il risquait d’avoir moins de temps de jeu cette saison.

Alors, malgré un contrat jusqu’en 2024 et un projet de reconversion au club, le Corse n’a pas hésité mi-août à résilier ce contrat. Dix ans après son départ sur le continent et des passages à Sedan, Dunkerque et donc Annecy qu’il aura marqué de son empreinte, Jean-Jacques Rocchi a choisi de rentrer chez lui en signant au FC Borgo (National 2).

Le joueur aux cinq montées dans sa carrière espère participer à la remontée en National du club né de la fusion entre le CA Bastia et le FC Borgo en 2017. Pour 13HeuresFoot, il est longuement revenu sur son riche parcours, où les projets sportifs, les rencontres et l’humain, ont toujours guidé ses choix.

« On a été éduqué avec les valeurs du Sporting et dans la mémoire la catastrophe de Furiani »

Avec Calvi, en 2011-12. Photo Philippe Le Brech

Originaire de Venzolasca, un petit village situé à 28 km au sud de Bastia (également le village natal de Frédéric Antonettii), Jean-Jacques Rocchi a débuté le foot à l’AS Casinca, le club de Vescovato. Mais très vite, il a rejoint le Sporting-club de Bastia en U11 où il a gravi tous les échelons jusqu’à signer pro en 2007 à l’âge de 18 ans. « De ma génération, on n’est que 2 ou 3 à avoir signé pro, Pierre-François Sodini, Christophe Gaffory, raconte-t-il. Il y avait aussi Wahbi Khazri, mais il était plus jeune que nous et était surclassé. A l’époque, peu de jeunes signaient pro à Bastia. »

C’est Bernard Casoni qui l’a lancé avec la Ligue 2. D’abord en Coupe de France le 22 novembre 2008 à Luzenac (victoire 2-1). Le milieu offensif est rentré à la place de Frédéric Mendy à la 65e minute. C’est au stade Louis-Dugauguez de Sedan, qui deviendra son jardin quelques années plus tard, qu’il effectue ses débuts en championnat de L2 le 10 avril 2009 (1-1), toujours en remplaçant Frédéric Mendy. Il achève cette saison avec 6 apparitions en L2 dont une titularisation lors de la dernière journée face à Troyes (2-1) où il forme le trio offensif avec Pierre-Yves André et Wahbi Khazri.

Avec l’USL Dunkerque en 2016-17. Photo Philippe Le Brech

« C’est forcément une fierté de débuter à Furiani, devant sa famille, ses proches, quand on est Corse. Depuis tout petit, on était dans les tribunes pour voir jouer le Sporting. On a été éduqué dans les valeurs de ce club et dans la mémoire de la catastrophe de 1992. J’avais 19 ans et c’était mon tour de porter haut ce maillot. »

Lors la saison suivante où trois coachs se succèdent sur le banc, Bernard Casoni, Philippe Anziani et Faruk Hadzibegic, il joue moins, 12 matchs (dont une seule titularisation). Bastia est relégué en National et même rétrogradé en CFA par la DNCG en première instance. « Le club a été réintégré en National mais ces soucis extra-sportifs ont retardé l’homologation de mon contrat. Il y avait un nouveau staff avec Frédéric Hantz qui ne comptait pas forcément sur moi. Le club avait notamment recruté l’avant-centre David Suarez, et à mon poste, Sadio Diallo a explosé cette saison-là. Moi, j’ai surtout évolué en réserve. »

Si Bastia est promu en L2 en mai 2011, Jean-Jacques Rocchi n’a effectué que cinq petites apparitions (57 minutes au total). « C’était bouché pour moi, surtout en montant en L2. Ce qu’on m’a proposé n’était pas à la hauteur de ce que j’espérais. Forcément, on a toujours un peu de regret de devoir quitter le club qui nous a fait rêver depuis tout gamin, mais je devais partir pour montrer que je pouvais réussir ailleurs que dans mon cocon familial. Avec ma femme, on était prêt à aller sur le continent. »

« Quand Calvi n’est pas reparti en CFA, j’ai failli prendre un boulot à la mairie »

Avec Sedan en 2015-16. Photo Philippe Le Brech

Il se heurte alors à la réglementation. « Comme j’étais pro, je devais signer à un certain montant minimum. J’aurais pu aller à Arles-Avignon en L2 mais à mon âge, ce que je voulais, c’était jouer. » Il décide finalement de rester en Corse en signant au FC Calvi en CFA. « C’était mon choix et je ne le regrette pas. J’ai retrouvé Didier Santini que j’avais eu en jeunes à Bastia. On avait vraiment une équipe sympa avec Malik Tchokounté, Dimitri Lesueur, Fouad, le frère de Wahbi Khazri et beaucoup de Corses. »

Calvi termine 6e puis 7e de son groupe en CFA. « C’était deux belles saisons. La première, on n’était pas loin de la montée jusqu’à notre défaite 2-1 face au CA Bastia dans le derby. Au final, c’est le CAB qui est monté en National, puis en L2 dans la foulée. »

Mais à la fin du mois de juillet 2013, c’est le coup de massue. Les co-présidents René Navarro et Didier Bicchieray décident de ne pas repartir en CFA. Il manque 250 000 euros. Le principal partenaire (travaux public) connaît des difficultés et la FFF interdit au club d’utiliser le stade Jacques-Ambroggi de L’Ile-Rousse comme terrain repli. Le FC Calvi aurait dû disputer ses matchs à Bastia. Dans ces conditions, la direction préfère jeter l’éponge et repartir en PH A.

Avec Annecy en 2021-22. Photo Philippe Le Brech

« On était en pleine préparation de la nouvelle saison et on n’a pas senti le coup arriver. Un jour, on arrive à l’entrainement et on nous annonce cette mauvaise nouvelle… C’était un peu la panique. J’avais 24 ans et je me suis posé pour réfléchir. J’avais la possibilité de rester et de prendre un boulot à la mairie de Calvi. Mais ça voulait dire que le foot de haut-niveau, c’était fini pour moi. »

Comme un signe du destin, trois semaines après, il va pourtant recevoir un appel de Sedan en pleine reconstruction suite à sa rétrogradation de National en CFA 2 et du départ du président Pascal Urano. « Sedan nous proposait à Dimitri (Lesueur) et à moi, de participer à leur projet de remontée. J’ai réfléchi, je suis monté à Sedan et ça c’est fait, très vite, en 4-5 jours. Mon premier match en pro en L2, je l’avais disputé à Sedan. J’ai vu ça comme un vrai signe. Partir à Sedan, quitter la Corse, ça me donnait aussi un bon coup fouet. »

« A Sedan, j’ai rencontré des gens vrais »

Avec Sedan en 2015-16. Photo Philippe Le Brech

Entre le soleil de Calvi, ses longues terrasses sur le port, ses bateaux luxueux, sa longue plage et le froid des Ardennes, le changement est en effet radical. « Mais je me suis bien adapté. Je suis tombé amoureux de cette région. A Sedan, il y a beaucoup de souffrance économique, on côtoie une population souvent défavorisée. Mais j’ai rencontré des gens vrais, avec des vraies valeurs humaines et de partage. Humainement et sportivement, Sedan a été une aventure extraordinaire. »

Sur le terrain, le club repris par les frères Gilles et Marc Dubois, dirigé par Farid Fouzari et emmené par plusieurs joueurs qui ont connu le niveau au-dessus comme Romain Armand, régale souvent. Sedan enchaîne deux montées et retrouve le National en 2015. Mais l’ambiance et l’euphorie des débuts a changé. Si le CSSA parvient à se maintenir (12e), Farid Fouzari a été écarté en cours de saison et les premières divergences apparaissent entre les deux frères Dubois. C’est aussi la période de la vraie-fausse arrivée d’un Prince Saoudien. « On est monté deux fois de suite, on a pris beaucoup de plaisir mais le projet a un peu changé en cours de chemin », regrette Jean-Jacques, qui a été élu meilleur joueur de la saison 2015-2016 en National par les supporters de Sedan.

« A Dunkerque, on perd notre place en barrages lors de la dernière journée »

Avec Sedan en 2015-16. Photo Philippe Le Brech

S’il a des touches en Belgique et au Luxembourg, le Corse choisit de rester en National et dans le Nord de la France en signant à Dunkerque. Il y retrouve son ancien entraineur de Calvi, Didier Santini. « C’est lui qui m’a appelé pour que je le rejoigne à Dunkerque. Encore une fois, ça s’est fait vite. Je n’ai eu besoin que 2-3 jours de réflexion. Je savais qu’il me ferait confiance et que ça allait bien se passer. On avait une bonne équipe avec les Araujo, Tchokounté, Banor, les frères Fachan et on a failli monter la 1ère année. »

Mais après un match fou (3-3) lors de la dernière journée de National le 19 mai 2017 face aux voisins de Boulogne, Dunkerque finit 6e et rate les barrages d’un point. « On avait beaucoup parlé de ce match les jours précédents, nos deux présidents se connaissaient bien. Une victoire nous aurait suffi. Mais Boulogne qui n’avait plus rien à jouer s’est donné à fond. C’est le Paris FC qui nous est passé devant et qui a joué les barrages. Il les a perdus (contre Orléans) mais a ensuite été repêché à la place de Bastia. Tout ça m’a laissé vraiment des regrets. Surtout que ma deuxième saison s’est moins bien passée. »

En février 2018, Didier Santini a en effet été remplacé sur le banc. A la fin de la saison, Dunkerque termine 9e. « J’avais encore une année optionnelle, j’étais capitaine mais, la saison n’avait pas été top et on n’a pas trouvé d’accord. Je suis resté trois semaines sans nouvelles du club et j’ai donc décidé de partir. Une fois de plus, à l’aveugle, sans avoir de certitudes derrière. »

« Ce qui me rend le plus fier, c’est d’avoir été présent au départ de la construction d’Annecy »

Avec Dunkerque en 2016-17. Photo Philippe Le Brech

Si Valenciennes et Faruk Hadzibegic, qu’il avait connu à Bastia, pensent un moment à lui, il préfère décliner. « C’était pour être doublure, je risquais de ne pas jouer. J’allais avoir 30 ans. J’avais envie de me poser, d’être au cœur d’un projet, d’y laisser mon empreinte, quitte à descendre de niveau. J’ai eu une belle rencontre avec les dirigeants d’Annecy. Et j’y ai passé cinq ans magnifiques. »

Comme souvent dans les clubs où il a évolué, Jean-Jacques Rocchi prend le brassard de capitaine à Annecy. Avec le club de Haute-Savoie, il monte en National lors de sa deuxième saison en 2020 puis en L2 en 2022. Douze ans après ses débuts avec Bastia, le Corse retrouve donc ce niveau.

« La région est magnifique, je m’y suis fait des amis, je me voyais rester ici pour l’après-foot et c’est à Annecy que je me suis construit des souvenirs magnifiques. Au-delà des deux montées, de l’aventure en Coupe de France la saison dernière où a été très près de toucher la finale (élimination par Toulouse) après avoir éliminé l’OM au Vélodrome en quarts de finale, ce qui me rend fier, c’est d’avoir été présent au départ de la construction d’un club et d’être parmi ceux qui ont contribué à le faire grandir. Quand je suis arrivé, il n’y avait presque rien, maintenant il y a un vrai complexe, 220 partenaires et on est passé de 1 000 spectateurs à parfois plus de 10 000 ».

Avec Calvi, en 2011-12. Photo Philippe Le Brech

En 2022, il avait prolongé son contrat jusqu’en 2024 avec un reconversion derrière. Mais en L2, il a moins joué : 6 titularisations en 26 apparitions.

« Pour cette nouvelle saison, le coach Laurent Guyot comptait encore moins sur moi. Il a été honnête avec moi. Passer une saison sans beaucoup jouer ne m’intéressait pas trop. Débuter ma reconversion au sein du club aurait voulu dire que j’arrêtais ma carrière pour prendre ma retraite. A 34 ans, je me sentais encore l’envie et la forme de continuer le foot. Ça m’a fait mal de devoir partir comme ça. C’était une déception mais comme je l’ai dit, c’est une fierté d’avoir contribué à amener Annecy de N2 en L2. J’ai failli être dans le groupe pour le premier match cette saison contre Guingamp mais cela aurait été trop spécial à vivre. Ce n’est pas plus mal d’être parti sans débuter le championnat de L2. »

« Quand j’arrêterai de jouer, il est prévu que je rentre au club de Borgo »

Avec Calvi, en 2011-12. Photo Philippe Le Brech

Après avoir trouvé un accord pour résilier son contrat avec Annecy, Jean-Jacques Rocchi a décidé de rentrer chez lui en Corse, dix ans après son départ de Calvi. Il a rejoint le FC Borgo, relégué de National. « Avec ma femme, on s’est dit qu’à partir du moment où on quittait Annecy, la meilleure solution était de rentrer. C’était bien pour ma fille aussi. Sur le plan personnel, mon grand-père était malade et je me devais d’être proche de lui jusqu’à son départ. Je connaissais déjà beaucoup de personnes au club de Borgo qui m’avait déjà approché et je savais qu’il y avait moyen de faire quelque chose de bien ici. On a pris la décision en une semaine. J’ai été très bien accueilli. Mon objectif est de faire remonter le club en National. Dans ma carrière, j’ai connu plusieurs montées, deux avec Sedan et deux avec Annecy. Le seul petit regret, c’est de pas avoir encore vécu ces moments avec un club corse. Je ne compte pas la montée avec Bastia en Ligue 2 en 2011 car j’ai très peu joué. »

Après neuf journées, le FC Borgo, entrainé par Mickaël d’Amore et qui compte d’autres recrues d’expérience comme Anthony Robic ou Sébastien Da Silva, connaît un départ poussif, avec 2 victoires, 2 nuls et 5 défaites , sanctionné par une 11e place dans le groupe C de National 2. « Il faut nous laisser encore un peu de temps, lance Jean-Jacques Rocchi qui a inscrit pour le moment 2 buts en 9 matchs. Au niveau quantitatif, on manque encore un peu d’effectif. »

Avec Annecy en 2021-22. Photo Philippe Le Brech

Le Corse qui est en 2e année de DUGOS (diplôme de Gestionnaire des organisations sportives) devrait s’inscrire sur la durée avec le FC Borgo.

« Quand j’arrêterai de jouer, il est prévu que je rentre au club dans un poste proche de l’équipe, gérer le recrutement et la partie sportive par exemple. »

Quand il rencontrera des recrues potentielles, les valeurs et l’humain seront certainement au cœur des discussions. « Moi, j’ai toujours fonctionné comme ça. J’ai toujours placé le projet et l’échange comme premiers critères. J’avais besoin d’abord de ressentir les choses, d’être en phase avec le président ou le directeur sportif pour signer dans un club. Je marche beaucoup à la confiance et à la discussion. J’ai fait toute ma carrière sans avoir d’agent. Je voulais avoir ce rapport direct avec les gens, sans intermédiaire entre nous. Dès que je n’ai plus partagé la vision des choses de mes dirigeants, je suis parti. Il n’y a jamais eu un club qui n’a pas voulu me conserver, à chaque fois j’aurais pu rester. Mais je suis toujours parti de moi-même, même si je n’avais pas forcément toujours un nouveau point de chute d’assuré. Au final, je n’ai pas de regret sur ma carrière et mes choix. J’ai su sortir de ma zone de confort en quittant la Corse. »

Jean-Jacques Rocchi, du tac au tac

Avec la réserve du SC Bastia en 2010-11. Photo Philippe Le Brech

Première fois dans un stade comme spectateur ?
Furiani bien sûr pour voir un match du SC Bastia avec mon papa. Je devais avoir 5 ou 6 ans. Mon père a joué jusqu’en 3e division à Bastia. A l’époque, j’allais voir jouer Eric Durand ou Bruno Valencony. J’ai une anecdote assez drôle à son sujet. Avec mon club chez les jeunes, l’AS Casinca, j’avais reçu un prix à un tournoi débutant à Folelli. C’est Bruno Valencony qui me l’a remis. J’ai toujours la photo. Il y avait sa fille aussi dessus. Plus tard, c’est devenu ma femme et Bruno donc mon beau-père. On se connait donc depuis longtemps avec ma femme.

Avec Annecy en 2021-22. Photo Philippe Le Brech

Meilleur souvenir de joueur ?
La montée en L2 avec Annecy. On gagne 2-0 contre Sedan à la dernière journée (13 mai 2022). L’ambiance dans le stade était extraordinaire. Ma femme était enceinte et a accouché le lendemain. Il y a eu beaucoup d’émotions qui se sont mélangées. Car ce match, c’est aussi l’un des pires souvenirs de ma carrière.

Vous nous étonnez là… Pour quelles raisons ?
Cette montée en L2 était un peu l’aboutissement de ma carrière. J’étais plus près de la fin que du début. J’étais capitaine mais à la causerie, j’ai appris que j’allais être sur le banc. J’ai rarement été autant énervé. Je suis rentré à la 74e minute comme arrière gauche. Je courrais partout, je voulais prouver comme un gamin de 20 ans.

Avec Annecy en 2020-21. Photo Philippe Le Brech

Le geste technique préféré ?
Je joue assez simple, moi. Crochet court, passe, c’est la base…

Qualités et défauts sur un terrain ?
Le don de soi. Je me bats pour l’équipe sans penser à mes « stats ». Mais parfois, je suis peut-être trop collectif. Je suis aussi parfois trop sanguin. J’ai pris 4 ou 5 rouges, par frustration.

Combien de buts marqués ?
Moi, je suis davantage passeur que buteur. Je ne sais pas combien j’en ai marqué au total (NDLR : plus d’une trentaine en réalité).

Votre plus beau but ?
Peut-être contre Luçon en National avec Sedan (saison 2015/2016) : une frappe des 30 mètres sous la barre.

Voir le but de Jean-Jacques Rocchi (avancez jusqu’à la 35e seconde !)

Avec Calvi en 2012-13. Photo Philippe Le Brech

Le joueur le plus fort avec qui vous avez joué ?
Il y en a beaucoup. Je vais citer Wahbi Khazri, Pierre-Yves André, un gaucher, mon idole, Alexandre Licata, Chaouki Ben Saada à Bastia. Alexandre Song aussi. A Sedan, Albert Banning. Et à Dunkerque, Alexis Araujo et Mehdi Chahiri.

Le joueur le plus fort que vous avez affronté ?
Alexis Sanchez, la saison dernière face à l’OM en quarts de finale de Coupe de France avec Annecy. Même s’il n’était pas dans son meilleur soir, dans ces déplacements, ses prises de balles, on voit que c’est la classe.

Avec Dunkerque en 2017-18. Photo Philippe Le Brech

L’entraîneur ou les entraîneurs qui vont ont marqué ?
Déjà, Bernard Casoni, car c’est le premier qui m’a lancé en pro à Bastia. Il y a aussi Didier Santini que j’ai eu à Calvi puis à Dunkerque, Philippe Anziani et Frédéric Hantz à Bastia, Farid Fouzari à Sedan, Michel Poinsignon et Laurent Guyot à Annecy. Donc presque tous en fait ! Je suis resté en contact avec beaucoup d’entre eux.

Un coach que vous n’avez pas forcément envie de revoir ?
Aucun car je ne me suis jamais pris la tête avec un coach.

Le président qui vous a marqué ?
La direction d’Annecy. J’étais très proche d’eux. Quand j’ai signé en N2 avec eux, j’étais considéré entre guillemets comme « le gros joueur ». J’étais très impliqué dans le club. J’ai toujours été au cœur de leur projet.

Avec le FC Borgo cette saison. Photo René Casamatta.

Une causerie marquante d’un coach ?
Celles de Bernard Casoni. C’était un vrai meneur d’hommes. Moi, j’étais jeune, je débutais, donc ses causeries m’ont marqué. C’était des causeries d’hommes, pour aller chercher les choses au fond de nous et pour partir à la guerre… Je ne les ai pas oubliées. Quand je prenais la parole dans les vestiaires, je m’en suis servi.

Vos meilleurs amis dans le foot ?
Ludovic Genest que j’ai connu à Bastia. On ne s’est jamais lâché et on est toujours restés proches. Il est arbitre maintenant et il revenu vivre en Corse. Il y a aussi Malik Tchokounté. On a joué ensemble à Calvi et à Dunkerque.

Avec Annecy en 2020-21. Photo Philippe Le Brech

Un ou des joueurs avec qui vous avez eu le meilleur feeling sur le terrain ?
Alexis Araujo à Dunkerque. C’est un petit gabarit comme moi, on allait à 2 000 à l’heure. Cette saison, on s’entend déjà pas mal à Borgo avec Anthony Robic et Sébastien Da Silva, des anciens comme moi.

Un coéquipier perdu de vue que vous aimeriez revoir ?
Il y a en plein… Alexis Allart qui était avec moi à Dunkerque ou Dimitri Lesueur que j’ai connu à Calvi et avec qui je suis ensuite parti à Sedan.

Le club où vous vous êtes senti le mieux, où vous pris le plus de plaisir ?
Annecy. Tout me correspondait là-bas, c’était le summum. Les années Sedan, c’était bien aussi.

Le club où vous avez failli signer et que vous regrettez ?
Aucun club. Je suis content de mes choix de carrière.

Avec Annecy en 2021-22. Photo Philippe Le Brech

Vos joueurs ou vos joueurs préférés ? Un modèle ?
Pierre-Yves André que j’ai connu à Bastia. J’ai toujours essayé de m’imprégner de lui, de ce qu’il faisait, sur le terrain et dans son discours. Sinon, plus loin de nous, Ronaldinho. Il était à part. Il faisait un autre métier.

Le joueur le plus connu de votre répertoire ?
Mon beau-père, Bruno Valencony.

Vos occupations en dehors du foot ?
Je suis très famille et assez casanier. Après, je suis un vrai corse: je suis chasseur, pêcheur et j’aime aller aux champignons. Je me souviens qu’à Sedan, on m’invitait souvent aux chasses parce que j’étais un joueur pro de l’équipe. Mais moi, ça me gênait un peu. J’avais ma casquette, mon bonnet, je ne voulais pas être reconnu et mis en avant. Mais souvent, il fallait faire un petit discours pour se présenter, dire qui on était. Ça ne me plaisait pas beaucoup, car j’étais avec eux, il n’y avait pas de différence à faire.

Avec Annecy en 2021-22. Photo Philippe Le Brech

Si vous n’aviez pas été footballeur pro ?
Je suis un amoureux du foot. Donc j’aurais très bien pu continuer à jouer en DH à Calvi tout en ayant un job à côté. Maintenant, pour ma reconversion, c’est prévu que je continue à travailler dans le foot, dans le recrutement par exemple. Sinon, j’ai aussi un projet de monter une entreprise de recyclage de verres.

Le milieu du foot en quelques mots ?
J’ai beaucoup de respect pour le foot amateur. C’est un monde où je me m’identifie le plus. Les pros, c’est différent.

La Corse, les Ardennes, le Nord ou la Haute-Savoie ?
La Corse, bien sûr. J’y suis toujours resté attaché. Avec ma famille, on s’est réinstallé à Bastia.

Textes : Laurent Pruneta / Twitter : @PrunetaLaurent

Photos : Philippe Le Brech (sauf mentions spéciales)

Photo de couverture : Philippe Le Brech

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Avec Annecy en 2020-21. Photo Philippe Le Brech

 

Avec Annecy en 2021-22. Photo Philippe Le Brech

 

Avec Calvi en 2012-13. Photo Philippe Le Brech

 

Avec Calvi en 2012-13. Photo Philippe Le Brech
Avec Dunkerque en 2017-18. Photo Philippe Le Brech
Avec Dunkerque en 2016-17. Photo Philippe Le Brech
Avec Calvi en 2012-2013. Photo Philippe Le Brech
Avec Dunkerque en 2016-17. Photo Philippe Le Brech.

 

Avec Annecy en 2020-21. Photo Philippe Le Brech.