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Fabien Pujo : « Quand je quitte un club, après, je deviens socios ! »

Le nouveau coach de GOAL FC (N2) raconte son parcours et se confie. Il explique aussi comment il a pris conscience, à Bergerac, qu’entraîner allait devenir son métier. Portrait d’un « chercheur ».

Photos : GOAL FC – @maxifooto

Un jour, la semaine dernière, la veille de ses 49 ans d’ailleurs, Fabien Pujo a dit : « Si je suis devenu entraîneur de foot, c’est pour vivre des émotions, des sensations, partager des moments, bons ou mauvais. Le foot est unique. Y’a peu de gens qui, dans la vie de tous les jours, peuvent vivre émotionnellement un but à la 93e minute, par exemple, car ce sont des sensations que l’on n’a pas dans la vie normale ».

Cette phrase a pris tout son sens ensuite, avec le scénario du match de sa nouvelle équipe, GOAL FC, face à la réserve d’Angers à Chasselay (2e journée de National 2), samedi.

Pas de but à la 93e, non, mais tout de même : menés 2 à 0 à la mi-temps, ses joueurs ont tout renversé pour s’imposer 3-2 et signer leur deuxième victoire en deux journées ! C’est ça l’émotion du foot ! C’est ça la vie d’un entraîneur.

Fabien Pujo en pleine discussion avec le président Jocelyn Fontanel. Photos : GOAL FC – @maxifooto

Révélé comme pas mal de ses collègues « sans nom » grâce à une belle campagne de coupe de France avec Bergerac lors de la saison 2016-2017 (8e de finale face à Lille après avoir éliminé Lens), et aussi de bons résultats avec le club de Dordogne (4e, 3e et 4e en N2), Fabien Pujo revient sur son parcours, ses joies, ses peines, ses déceptions, ses méthodes, ses ambitions. Un parcours qui l’a vu passer de Mont-de-Marsan comme joueur chez les jeunes au Stade Bordelais puis à Lormont où il a, pour la première fois, endossé la casquette de coach, un peu par hasard. Et aussi à Aurillac, en pleine période de Covid.

La discussion à bâtons rompus avec le coach « chercheur », passionné, ouvert, optimiste, qui se nourrit de rencontres et de discussions, dure quarante-cinq minutes, sans compter le temps additionnel dû aux nombreuses coupures de réseau ! « J’habite à Marcilly-d’Azergues, à la campagne, dans un petit village au Nord de Lyon, près de Chasselay » : ceci explique peut-être cela !

Quand vous commencerez à lire l’entretien, pensez à remplacer le mot « vous » par « tu » : Fabien Pujo a le tutoiement facile ! On appelle cela la convivialité des gens du Sud-ouest. Pardon ? Ah, il est Parisien ?!

Vous évoquez souvent le Sud-ouest et pourtant vous êtes né à Paris…

Oui, mais je n’y ai passé que 2 ans ! Mon père, qui était facteur, est devenu receveur. Du coup, on a déménagé dans les Hautes-Alpes où j’ai passé 12 ans. Ensuite, on s’est installé dans un petit village du Sud-Ouest, à Moustey, dans les Landes, entre Mont-de-Marsan et Bordeaux. J’avais 14 ans. Là, je suis passé du ski au foot ! Encore que j’avais aussi joué au foot dans les Hautes-Alpes !

Dans les Landes, là où le gros incendie a fait des ravages cet été…

Oui, ça m’a beaucoup marqué, j’ai pas mal d’amis qui ont dû être évacués, pas à Moustey même, mais à Belin-Béliet, où ça a été un drame immense.

Sur votre bio, il n’est pas écrit que vous avez joué à Mont-de-Marsan…

En fait, en 6e, je me suis inscrit aux tests d’entrée pour le sports études à Morcenx et j’ai été admis. Parallèlement, je jouais en cadets nationaux au Stade Montois. Et le dimanche, j’allais supporter le club de mon village, à Moustey, où mon père était trésorier, où j’ai commencé à m’occuper d’une équipe de jeunes. Et un jour, vous savez comment c’est, je me suis retrouvé dans le vestiaire à donner des conseils à des adultes, à des amis de mon papa ! C’est comme ça que tout a commencé ! Ensuite, je suis allé à Bordeaux pour mon service militaire puis à la fac. Très vite, j’ai passé tous mes diplômes, BE1, DEF. J’ai joué en amateur à Villenave-d’Ornon, au Stade Bordelais où j’ai bénéficié d’un emploi jeunes, ce qui m’a permis de passer des formations, puis je suis allé à Lormont, où je suis rentré au service des sports et où j’ai signé comme joueur au club. S’est posée à ce moment-là la question de l’insertion professionnelle…

C’est là que vous avez décidé de devenir entraîneur ?

Non. Mais il fallait bien que je me mette à travailler ! En fait, à Lormont, comme cela ne s’est pas très bien passé comme joueur, j’ai très vite basculé entraîneur, à 35 ans. Le président, avec qui je suis toujours en contact, m’a fait confiance, alors que je n’avais pas d’expérience. La première année, je prends l’équipe pour les cinq derniers matchs mais on descend en DSR puis on remonte en DHR avec un projet axé sur les jeunes des quartiers. On a fait coup double car dans la foulée on accède en DH ! Cela a donné une certaine crédibilité du côté de la rive droite de Bordeaux, et cela m’a permis d’être détaché de la ville de Lormont, où j’ai passé 8 ans. On est monté jusqu’en CFA2, un niveau que le club avait déjà connu à l’époque de Lamine Diatta.

« Je me suis construis grâce à Bergerac »

Et là arrive Bergerac…

J’ai été contacté par Christophe Fauvel, le président de Bergerac, qui était un peu l’ogre de la poule en CFA2 à l’époque. Il avait été sensible au côté « identitaire », « quartiers », d’ailleurs, c’est ce qu’ils refont un peu avec Erwan Lannuzel, leur coach. Bergerac, c’était le club qui n’arrivait pas à monter en CFA malgré des beaux CV. La première année, on fait 5e et la suivante, on accède en CFA, avec une vraie identité sud-ouest dans l’équipe. On termine devant Bayonne et le Lège Cap Ferret d’Alex Torres. On s’est ensuite donné 3 ans pour essayer d’écrire une nouvelle page et accéder en National, on n’y est pas arrivé, mais on n’est pas passé loin.

Voilà ce que dit Christophe Fauvel, votre ancien président au BPFC, à votre sujet : « Avec Fabien, on a partagé une belle aventure de 5 ans, on a joué le haut du tableau chaque saison, on a atteint les 8es de finale de la coupe de France. Quand je l’ai pris à Lormont, il était « frais », un peu comme Erwan Lannuzel, on aime bien ce genre d’histoire à Bergerac ! Il est arrivé avec des méthodes nouvelles, il est sans cesse en train de chercher des idées en se servant du haut niveau, il respire et vit football. Mais c’est vrai qu’à la fin, après 5 ans, c’est devenu plus compliqué, notamment sur le plan du management. »

Fabien Pujo : 5 ans, aujourd’hui, ce sont des cycles très longs. J’ai eu des sollicitations à la fin (Canet-en-Roussillon, Bastia-Borgo, Toulon) et sans doute que la direction voulait peut-être aussi changer, ce qui est normal, car on n’avait pas atteint l’objectif. En fait, il y a eu comme une cassure, lors de la 4e saison : en mars 2017, juste après le match de Lille en coupe de France, on va à Cholet, qui est 1er, on fait 0-0, on est à 3 points, et il reste 6 journées. Et là, le lundi, on apprend que l’on a fait jouer deux suspendus… Ce jour-là, on a perdu beaucoup de crédibilité, notamment vis à vis des joueurs qui, eux, avaient fait le job. On termine la saison à 3 points de Cholet qui monte. L’année d’après, il a fallu repartir, embrayer à nouveau. On a changé de groupe, on s’est retrouvé avec les équipes du Sud, ça a amené un peu de nouveauté et remis de l’énergie, mais en fin de saison, chez nous contre Toulon, on perd 2-0 alors qu’on aurait pu basculer en tête du championnat. En fait, à chaque fois on rate l’occasion, et l’épisode de la saison précédente revient; j’avais un discours un peu aigri avec certains de mes joueurs. Monsieur Fauvel a raison, ça ne s’est pas super bien passé à la fin, on était tous décus, on est des compétiteurs, et parfois, quand on est trop dans l’émotionnel, les mots dépassent la pensée. Il était l’heure de bouger.

Donc c’est vraiment à Bergerac que vous naissez au métier d’entraîneur ?

Oui. Christophe Fauvel aurait pu prendre un nom, mais il a pris un inconnu, et je me construis sur la scène du Sud-ouest grâce à ce club, avec évidemment l’apogée en coupe de France, où on écrit la première page de l’histoire – depuis, le club en a écrit d’autres avec un 1/4 de finale en février dernier – , en éliminant le médiatique et historique RC Lens puis en affrontant Lille en 8e en prime time à la télé. J’avais un staff exceptionnel autour de moi, Christophe Hugot, William Levet et mon compère de l’époque, qui me suivait partout, Alexandre Gasparotto. On avait envie de faire des choses différentes, en reproduisant des modèles et des méthodes de travail que l’on voyait à l’étranger, au Portugal. En fait, Bergerac a été un vrai virage. Là-bas, il s’est passé un truc, car avant cela, je n’ai jamais pensé qu’entraîneur de football allait être mon métier. Là, je me suis dit que ma passion pouvait devenir mon métier. A Lormont, c’était juste une histoire de cumul entre mes 35 heures à la collectivité et le foot. J’étais déjà passionné mais pas encore chercheur. J’avais juste l’ambition de vivre un truc avec des gars. C ‘est pour ça que j’ai fait un sport collectif, pour vivre des émotions, des sensations, pour partager des moments. C’était la première fois que je partais véritablement, que je faisais déménager ma famille alors que mon épouse avait une vraie situation. D’un coup, j’avais des vraies responsabilités. A partir de là, j’ai amplifié mes recherches, je me suis plongé dans le travail, car je savais que je n’étais pas prêt, que je n’avais pas toutes les compétences et puis il fallait appréhender aussi un monde où les joueurs étaient payés pour jouer au football, et là, ce n’est plus la même relation avec eux.

« Guardiola ? Bien sûr que c’est une référence ! »

On dit que vous avez innové dans les méthodes de travail…

J’étais un jeune coach, avec de la fraîcheur, j’ai investi dans du matériel et je me suis tourné vers l’image, la vidéo, parce que j’ai très vite compris que c’était quelque chose qui… enfin, vous voyez bien, les joueurs sont tout le temps sur leur téléphone. On avait aussi besoin de mettre en place une notion de plaisir avec eux. Enfin, j’ai planché sur l’identité de jeu, ce que l’on a réussi à obtenir en CFA avec les venues de joueurs du même ADN, comme Victor Fuchs, Evan Chevalier, Clément Badin, tous fans du Barça de Guardiola… comme moi ! Un jour, Jean-Marc Furlan, le coach d’Auxerre, qui a longtemps entraîné dans le Sud-ouest (Libourne-Saint-Seurin), a raconté que ses joueurs l’avaient invité à une soirée et quand il est arrivé, ils avaient tous mis le masque de Pep Guardiola ! Quand il reprend le Barça, Guardiola n’a pas d’expérience lui non plus. C’est un jeune entraîneur.

Guardiola, c’est votre référence ?

Bien sûr que c’est une référence. Quand j’arrive à Bergerac, je m’identifie à lui, à cette situation, à son jeu de position, au pourquoi du comment, et là, avec mon club, on rentre dans une espèce de délire, on se dit « comment, à notre échelle en CFA, et avec humilité, on peut entre guillemets faire la même chose, avec des joueurs investis et à l’écoute de ce que l’on mettait en place, avec du jeu, du jeu et du jeu ? » Bergerac a été notre laboratoire. Après notre épopée en coupe de France, on a les GPS qui sont arrivés : le président est toujours allé dans le sens du staff. Oh, attendez, on a joué trois années de suite contre la réserve de Chelsea, dont une fois à Londres quand même ! Christophe Fauvel aussi avait de grands délires, avec du cancan avant les matchs, etc. ! On est parti à la montagne, on a fait le col du Tourmalet ! Et Il a marché dans le truc ! Aujourd’hui, il n’est pas loin de franchir l’étape qu’il a programmé (le National), et il a le témoin, son fils Paul, omniprésent. Il y a beaucoup d’intelligence à Bergerac dans les étapes de construction; là, ils basculent sur les installations, c’est bien.

Les retrouvailles en championnat, avec GOAL FC, le 3 décembre (journée 12), là-bas, vont être émouvantes…

Pour moi, ça va être très émouvant de me retrouver face à un club que je supporte, de le même manière que cela l’avait déjà été avec Bergerac quand je suis retourné au Stade Bordelais, où j’avais joué 6 ans, et où le président, qui est un ami, m’a offert des invitations supplémentaires pour que mes proches viennent. En fait, quand je pars d’un club, je deviens « socios » ! Quand ils ne sont pas montés en National en mai dernier, ça m’a fait mal. Avec Saint-Malo, même si ça s’est beaucoup moins bien passé en termes de résultats, et bien je suis aussi resté socios !

« Quand tu vis 6000 personnes à Bon Rencontre… »

Après Bergerac, vous avez mis le cap au Sud-est, à Toulon…

Oui, d’autres l’ont fait avant moi, Alain Pochat, et cette année Alex Torres, et on reste très attaché à notre Sud-ouest ! C’est vrai que je suis parti dans le projet le plus inconnu pour moi, avec tout ce coté émotionnel et passionnel… Je n’étais peut-être pas prêt mais au final, y’a eu du bon travail et peut-être aussi un peu de réussite sur la fin de saison 2018-2019, quand on monte en National.

Pourtant, la saison suivante, vous êtes limogé après 10 matchs…

Toulon, c’est un contexte bien particulier, où il y a une génération de supporters qui allaient déjà au stade avec leur père ou leur grand-père dans des moments de grandes histoires du club, ils ont vu jouer des stars, et aujourd’hui ils mangent leur pain noir. Là-bas, quand le sportif ne marche pas, on prend des décisions rapides en pensant que le changement va créer la performance, or je suis persuadé que c’est la continuité qui fera que ce club pourra, à un moment donné, fonctionner. En fait, j’ai commis une erreur à Toulon, due à mon inexpérience qui fait que, à l’intersaison, après la montée en National, je dois partir. Car je sais que ça va être compliqué. La première saison, ce sont mes 2 années de contrat qui me protègent, sinon je pense que je ne la termine pas, parce qu’à un moment donné, on est 11e. Jusqu’en janvier, c’est compliqué. J’avais l’épée de Damoclès au-dessus de la tête, et finalement la réussite a tourné du bon côté et on monte. Mais comme il y a eu ces huit premiers mois qui ont enclenché une relation très conflictuelle avec la direction, avec « les influenceurs » : c’est comme dans un couple, c’est dur de recomposer quand il s’est passé des choses difficiles. A Toulon, chacun a pris le pouvoir sur la montée. Moi, j’ai pensé que j’étais fort, j’ai réclamé une prolongation, un peu comme Furlan avec Auxerre, et je me suis fait ramasser ! Le recruteur du club a pris beaucoup de pouvoir, il s’est octroyé la réussite de la montée en National. Ce n’était pas grâce au coach si Toulon était monté. On a commencé la saison avec un recrutement qui a vite montré par la suite qu il n’était pas top, avec un management invivable. Sur le terrain on n’a pas de réussite. Malgré tout, on pense que ça va le faire. J’ai une statistique qui va vous faire rire : sur les 10 premiers matchs de la saison, on est premier à la mi-temps (on rit !). Vous voyez, ça vous fait rire ! Mais pour nous, ça voulait dire beaucoup, ça voulait dire que ce que l’on proposait était correct mais que sur la constance, sur la durée, on n’était pas prêt. Mais on ne m a pas laissé le temps, et le premier fusible, ça a été moi. On était bien à Toulon, on s’était fait beaucoup d’amis. Et puis, ce National qu’on avait gagné la saison précédente, on voulait le vivre ! Toulon, ça a été très enrichissant, et puis, quant vous avez vécu 6000 personnes à Bon Rencontre pour le match de la montée, quel bizutage, ça m’a donné envie de revivre ces moments. Je suis focus là-dessus aujourd’hui.

Avec GOAL FC ?

Samedi dernier, lors de la victoire 3-2 face à Angers. Photo Sébastien Ricou

Avec GOAL FC, je retrouve un club à la dimension de Bergerac, qui a envie de s’émanciper, avec une ambiance clocher et cette réunion de plusieurs communes*. C’est un club qui jouait le maintien avant l’arrivée de Cris et d’Anthony Réveillère, qui l’ont fait passer dans une autre dimension. Le président Jocelyn Fontanel est là depuis longtemps, et par le biais de ces associations de communes, avec l’apport de nombreux partenaires privés, d’un directeurs sportif et recruteur (Edouard Chabas), s’est découvert de l’ambition. On est dans une progression de club. Je trouve que, depuis que je suis là, le club a été très bon dans la construction de son effectif, même si ça reste un jeune club. On a une belle expérience à vivre. Bien sûr, j’aimerais revivre un sprint final comme avec Toulon. On a recruté des joueurs qui ont connu des accessions, qui ont un vécu. La saison dernière est une lourde fracture pour le club qui a longtemps fait la course en tête. Peut-être devait-il en passer par là pour grandir ? J’ai senti dans le discours des dirigeants à mon arrivée que c’était pesant. Beaucoup de joueurs ont été sollicités et sont partis. En plus, on n’a pas fait une préparation très convaincante en termes de matchs amicaux même si l’état d’esprit était très bon. On veut construire, on a 16 nouveaux joueurs, la plupart avec deux ans de contrat, mais il faut que les signaux de construction soient visibles.

Et votre expérience à Saint-Malo (N2)  la saison passée ? Voilà ce que dit Fabrice Rolland, le directeur général du club, à propos de votre passage en Bretagne, qui fut un échec :  » Fabien a souffert d’une crise de résultats, on était relégable, il a fallu prendre la décision de s’en séparer. Mais il reste un passionné, qui vit son métier à fond. Qui attache beaucoup d’importance aux relations humaines. Toujours dans la réflexion et l’analyse. A sa décharge, il y a eu un grand chambardement dans l’effectif, on a pris beaucoup de jeunes, qui venaient de loin. Ce qui a créé des problèmes d’adaptation, d’identité, de cohésion; ça a été dur de trouver un collectif. On a manqué de maturité et d’expérience. »

Fabien Pujo : C’est vrai, Saint-Malo, c’est une crise de résultats. Quand j’arrive, j’ai de nouvelles fonctions, je deviens manager du club, et je suis chargé à 100 % du recrutement. Je bosse en amont, on cible très tôt des joueurs, en janvier, en février, on s’engage même sur des protocoles. Sauf qu’en avril les autres clubs arrivent sur le marché. Les joueurs qu’on avait ciblés peuvent doubler leur salaire ailleurs. Et on se retrouve à, de nouveau, faire un autre effectif. Je me suis aperçu que recruteur, c’est un vrai métier. Et on a recruté des jeunes, en se disant qu’on aurait du temps, on n’a pas gardé certains joueurs. On s’est noyé. Jamais je n’avais connu ça. Cela n’a pas été simple, d’autant que j’y suis allé sans la famille. Pourtant, j’avais des gens exceptionnels autour de moi, simplement, ça n’a pas marché, ça arrive dans une carrière. Mais j’ai pris du recul par rapport à ça, il ne faut pas rester sur ça.

*GOAL FC (Grand Ouest Association Lyonnaise Football-club) est né en juillet 2020 de la fusion entre le club Monts d’Or Anse Foot avec Tassin FC, Champagne Sport et Futsal Saône Mont d’Or.

Texte : Anthony Boyer / Twitter : BOYERANTHONY06 / Mail : aboyer@13heuresfoot.fr

Photos : GOAL FC – @maxifooto et Sébastien Ricou

Samedi dernier, lors de la victoire 3-2 face à Angers. Photo Sébastien Ricou
Samedi dernier, lors de la victoire 3-2 face à Angers. Photo Sébastien Ricou