Deux ans et demi après sa dernière expérience sur un banc, avec l’équipe féminine du PSG, l’ex-entraîneur d’Orléans, Clermont, Nice, Nîmes, Rouen (entre autres !) s’est mis en quête d’un nouveau projet. Il évoque son parcours, ses souvenirs, sa méthode et sa vision du foot.
Par Anthony BOYER / Photos Bernard Morvan
C’est l’endroit où il faut être quand on est sur le marché du travail. Et même quand on ne l’est pas d’ailleurs. LinkedIn est ce réseau social, sorte de Facebook professionnel, où l’on peut dérouler son CV, réseauter et, pourquoi pas, trouver ou retrouver un emploi dans votre secteur de prédilection.
C’est en se connectant que l’on a vu s’afficher le profil de Didier Ollé-Nicolle, un coach sans ballon mais pas sans la passion du ballon, et prêt à refouler le terrain après le douloureux épisode du PSG (1), si un projet intéressant se présente à lui.
« LinkedIn ? Oui, c’est mon fils qui s’occupe de ça ! Mon compte était en sommeil mais depuis quelque temps, il l’a réactivé et il est très sollicité. Vous savez, j’ai toujours aimé ce métier d’entraîneur, après il évolue, et y’a plein d’aspects qui ne me conviennent, mais je sais que je peux entraîner demain. J’ai refusé des projets à l’étranger et d’autres en France, en Ligue 2 ou en National. »
Et Didier Ollé Nicolle, 63 ans aujourd’hui, l’homme parti de Promotion d’Honneur à Raon-l’Etape pour arriver jusqu’en Ligue 1 à Nice, de livrer un demi-scoop. Demi, parce qu’il ne donnera pas le nom de ce « grand club français qui m’a contacté il y a 18 mois », même si l’on a vite fait de comprendre qu’il s’agit des Verts de Saint-Etienne : « J’aurais pu entraîner un des plus grands clubs français en Ligue 1, un club mythique, qui représentait quelque chose dans ma jeunesse, des valeurs du foot. Il y a eu un contact qui s’est fait par l’intermédiaire de Claude Michy, qui fut mon président à Clermont. Ce club allait très mal, et Michy leur a soufflé mon nom. Mais ils ont gagné le match qu’il fallait, à la 88e je crois, sinon, certainement que j’aurais pris la suite, et on n’avait même pas parlé d’argent, j y serais allé en marchant. Aujourd’hui, j’aimerais prendre un club qui correspondent à mes valeurs, ou la relation coach-président est très forte, mais je peux aussi entraîner un club plus bas, amateur, avec des jeunes, revenir dans le foot d’antan, pour faire partager mon expérience, etc. »
Retourner en amateur après avoir goûté au plus haut niveau ? Il n’est pas le seul à y songer, même s’il nourrit encore l’espoir de rester dans le foot pro. Avant lui, des coachs comme Pascal Dupraz ou Fabien Mercadal ont, ici même, évoqué le sujet et laissé des portes ouvertes. « Il faudrait un club où on peut bâtir, former, poursuit celui que l’on surnomme « DON » depuis son passage à Valenciennes (2000 à 2003); cet été, j ai été contacté par Bourges (N2), ils voulaient rebâtir sur le modèle de ce que l’on avait fait à Raon, à Valenciennes, à Nîmes, à Clermont ou même encore récemment à Orléans. J’ai failli dire oui, mais il fallait dire oui très rapidement… Sans doute que n’était pas le bon moment. Dernièrement, Villers-Houlgate, en National 2, m’a contacté, par l’intermédiaire de mon ancien président au FC Rouen, Thierry Granturco (père du président de Villers et ex-maire de Villers), j’ai décliné, mais voilà… »
Deux ans et demi après ses déboires du PSG, Didier Ollé-Nicolle est donc prêt à replonger. Il nous l’a dit. Depuis sa résidence à Clermont, il a ouvert la boîte à souvenirs et a confié qu’il allait bientôt partager son temps entre l’Auvergne et la Bretagne, près de Concarneau. Mais ne cherchez pas, ce ne sont pas des indices. Parce qu’avec le ballon rond, il faut toujours être prêt à déménager et avoir son sac devant la porte. Pour la Bretagne, on repassera plus tard… ou pas !
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Meilleur souvenir d’entraîneur ?
Ma nomination en Ligue 1 à l’OGC Nice, en 2009, parce que c’est la première fois que j’entraînais en Ligue 1. C’était l’aboutissement d’une carrière linéaire, qui était partie pratiquement du plus bas au niveau amateur.
Pourtant cela ne s’est pas bien fait fini à Nice (il avait été remercié en mars 2010) …
C’est sûr, j’ai de meilleurs souvenirs en termes de résultats ou de matchs ailleurs, mais là, c’était inattendu, j’entraînais en PH… Je n’aurais jamais pensé à ce moment-là que j’entraînerais en Ligue 1 un jour.
Vous avez gardé des attaches à Nice ?
Oui, bien sûr, quelques supporters, quelques éducateurs avec qui j’ai travaillé. Sincèrement, j’ai gardé un bon souvenir de Nice, notamment quand j’ai signé, même si cela a très certainement été ma plus grosse déchirure quand je me suis fait évincer.
Le pire souvenir d’entraîneur ?
Le décès de Clément Pinault (en janvier 2009) quand j’entraînais Clermont Foot. On avait joué le samedi soir contre Brest, Clément était titulaire et le dimanche en fin d’après-midi… On est resté une semaine à le veiller car il est tombé dans le coma. C’était vraiment le pire moment de ma carrière.
Le club où la saison où vous avez pris le plus de plaisir ?
Les trois années passées au Clermont Foot (2006 à 2009). On a travaillé main dans la main avec le président Claude Michy : avec lui, il n’y a jamais eu d’ingérence sur le plan sportif. On est parti d’un projet avec zéro joueurs, on a recruté 22 ou 23 joueurs, plutôt jeunes, et on est monté dès la première saison de National en Ligue 2 en battant tous les records, alors qu’on s’était donné deux ou trois ans pour le faire. Toutes les équipes du club jouaient avec la même organisation, j’ai fait 37 réunions d’éducateurs la première saison. On a signé une charte avec une cinquantaine de clubs amateurs partenaires. On a assis le club en Ligue 2. Tout ce qui a été mis en place a été pérennisé; à Clermont, c’était facile d’entraîner, et en plus, j’avais un groupe qui ne pensait qu’à s’entraîner, qu’à jouer au foot, il aimait encore plus le ballon que moi ! C’était une situation idyllique. Et c’est ce qui m’a permis de signer à Nice, d’avoir pas mal de contacts, comme avec Lens, Montpellier et le Standard de Liège à ce moment-là. Nîmes aussi avait voulu me récupérer.
Le Stade Montpied à Clermont, vous y retournez ?
J’y suis retourné, oui. J’ai tellement aimé Clermont Foot que je me suis installé à Clermont, et dès que j’avais envie d’aller au stade, j’y retournais. Quand j’entraînais Orléans, j’y allais quand nos matchs étaient décalés.
La saison où vous avez pris le moins de plaisir ?
La fin avec Orléans alors que j’aurais pu parler d’une belle réussite sportive avec ce club où, quand je suis arrivé (à Noël 2016), on était dernier à la trêve avec 11 points, et on s’est sauvé aux barrages, en faisant un parcours retour magnifique. Et ensuite, sur les mêmes bases que j’avais bâties à Clermont, on a été aux portes des barrages d’accession en Ligue 1, on a fait 8e de finale de la Coupe de la Ligue face au PSG, le futur vainqueur, 1/4 de finale de la Coupe de France face à Rennes, le futur vainqueur là encore (saison 2018-2019). Orléans, ce fut une construction, on a bâti le centre de formation, mais le directeur sportif a voulu tout modifier à la fin de cette saison-là, il y a eu la Covid, et après ce fut une année désagréable à vivre (il a été évincé en février 2020).
Une erreur de casting ?
Je ne regrette jamais rien. Même si beaucoup de gens me disent que j’ai fait une erreur en choisissant Nice. Parce que c’était compliqué à l’époque. Mais ce club m’attirait. Le problème, c’est que dès le mois de septembre, Maurice Cohen, le président qui m’avait choisi, s’est fait virer. J’avais proposé ma démission, c’est lui qui m’a dit de ne pas le faire. Mais il savait ce qui allait se passer, que j’allais me faire virer. Alors, peut-être que c’était une erreur de casting dans le sens où ce n’était pas forcément le bon moment. J’avais appelé Fred Antonetti, mon prédécesseur, avant d’arriver, il m’avait dit que ça allait être très compliqué, parce que l’équipe était vieillissante et qu’il n’y avait pas beaucoup de moyens. Je n’avais pas vu le danger arriver, mais ça, on ne le sait qu’après. Je prends aussi dans cet échec ma part de responsabilité, bien sûr.
Des modèles, des coachs, dont vous vous êtes imprégnés ?
J’en citerais deux. Christian Letort, mon coach à Angers, il n’est pas très connu, il entraînait la réserve du SCO en Division 3, dont j’étais le capitaine, et à un moment donné, il a remplacé le coach de l’équipe première, et il m a fait passer de la D3 à la D2 (saison 1983-1984). C’était un jeune entraîneur. Ensemble, on a passé des heures à parler foot. Il m’a fait aimer l’entraînement, il m’a décortiqué les séances, il m’a expliqué les choses, l’organisation d’une équipe, etc. A la base, c’est un prof d’EPS, il n’était pas issu du monde pro. C’était un peu novateur à l’époque. Quand j’entraînais Nîmes en National, on avait éliminé l’OGC Nice 4-0 en 8e de finale de la coupe de France – sûrement un des matchs les plus aboutis de ma carrière -, et à la fin de ce match et du suivant, contre Sochaux, il était venu, il était dans les vestiaires après ! Je pense qu’il aimait mon implication quand j’étais joueur. Il m’a marqué. Et m’a donné envie de faire ce métier. L’autre personne, c’est Arrigo Sacchi, qui m’a reçu dans les années 90 : j’ai eu l’occasion de le rencontrer et d’échanger avec lui, grâce à Fabien Piveteau, qui est devenu mon agent après, et avec qui j’ai joué à Angers. On était allé voir le derby Milanais et la veille du match, j’ai pu assister à l’entraînement, il m’avait ensuite expliqué sa méthode. J’ai retenu la discipline défensive, la façon de définir un cadre défensif, l’alignement des joueurs qui savaient au mètre près comment se placer, et à l’inverse, sa manière de laisser une totale liberté dans l’animation du jeu offensif. Il avait été d’une simplicité vis à vis de moi… C’est marquant. En vous racontant cela, je pense aussi à Guy Roux, qui avait voulu me rencontrer, c’était à l’époque de Nîmes aussi, parce qu’un magazine m’avait surnommé le Guy Roux des Vosges quand j’étais à Raon !
Pourquoi êtes vous devenu entraîneur ?
Cela s’est fait tout bêtement. Je jouais à Annecy, le club déposait le bilan, et quand le SCO Angers l’a su, le président de l’époque, Jacques Tondut, qui était le médecin du club quand j’y jouais, m’a fait une proposition. Christophe Dubouillon, l’entraîneur du centre de formation, arrivait en fin de contrat un an après et Jacques Tondut a pensé à moi pour prendre la suite, pour passer mes diplômes. Il avait peut-être dû déceler ça chez moi… C’est vrai qu’on parlait de la matière foot. Mais entretemps, un de mes anciens coéquipiers à Annecy, Lionel Gachon, jouait dans un tout petit club dans les Vosges, à Raon-l’Etape, en PH, et leur coach arrêtait. Il cherchait un entraîneur/joueur, moi j’avais 30 ans, je pouvais encore jouer… J’avais rendez-vous le mardi à Angers, et sur la route, j’ai rencontré les deux présidents Jean-Pierre Rossi et Georges Bilon, qui est décédé depuis, et je ne suis jamais allé à Angers… Voilà comment ça s’est passé ! J’avais un Master d’économie, ils avaient une agence immobilière, ils cherchaient un directeur commercial… Au début, je travaillais la journée et j’entraînais le soir. Raon a été un vrai laboratoire. J’y ai passé mes diplômes. J’ai aimé ça. On est monté jusqu’en National ! J’y ai passé 9 ans. Et à la fin, j’étais à plein temps.
Si vous n’aviez pas été entraîneur de foot…
C’est vrai qu’au départ, je n’avais pas en tête de devenir entraîneur, mais plutôt de travailler dans la vie active. J’aurais pu bosser dans la finance, ou devenir journaliste sportif aussi, ça m’aurait plu (rires).
Qu’est-ce qui vous a plus à Raon-l’Etape ?
Tout ! J’ai rencontré des personnes magnifiques, on a monté une usine à gaz, parce qu’on était un petit club, sans moyen, et puis il y a les Vosges, la forêt, la région, superbe ! Mes enfants ont grandi là-bas. Quand j’y suis arrivé, ma fille avait 6 mois, mon fils 3 ans… J’ai rencontré deux présidents, MM. Rossi et Bilon, des hommes à tout faire, qui mettaient les mains dans le cambouis. Tous les joueurs travaillaient, et même à la fin, en National, on avait 3 ou 4 contrats fédéraux seulement, pas plus. On est passé de deux à six entraînements par semaine. On a crée un vrai processus afin de s’entraîner plus et de rivaliser plus. Notre idée, c’était de monter en DH. Et finalement, on est arrivé en CFA2, puis en CFA, et si on nous avait dit qu’un jour on arriverait en National… Voilà, c’était impossible… L’hiver, dans les Vosges il fait moins 10 degrés, il y a 50 cm de neige, on avait trouvé des astuces pour s’entraîner entre midi et deux, en diurne. Un jour quand je passais mes diplômes à Clairefontaine, j’ai rencontré Paul Orsatti : il avait monté l’institut sportif de formation (un centre de formation de football de la seconde chance), à Ajaccio, en Corse, et cherchait à le dupliquer sur le continent; le club de Raon a servi de cobaye. Il faut dire aussi qu’on a eu la chance d’être entouré de clubs comme Metz, Nancy et même Epinal ou Saint-Dié. Mon idée, c’était de récupérer des jeunes joueurs ce ces clubs-là qui n’arrivaient pas à passer pro, mais comme on n’évoluait pas à un très haut niveau, on n’avait pas grand chose à leur proposer : c’est là que l’institut de formation est intervenu; il a permis, en relation avec le Greeta, le ministère de la Jeunesse et des Sports, le conseil régional, etc., de les remettre à niveau sur le plan scolaire, de leur faire passer leur premiers diplômes, initiateur 1, initiateur 2, animateur seniors, etc., jusqu’au tronc commun du brevet d’état pour ceux qui voulaient aller plus loin. On leur proposait des formations et ça leur permettait d’avoir un contrat d’apprentissage. Le club ne payait que des primes de match, et ça nous a permis de récupérer tout un groupe de joueurs qui ont participé à l’ascension du club, avec une vraie génération.
Le meilleur joueur que vous avez entraîné ?
Je vais en citer deux. Loïc Rémy à Nice. Grâce à son passage à Nice, il a intégré l’équipe de France, et moi je me suis battu pour ne pas le perdre parce que Lyon voulait le récupérer à la trêve. Un bonheur de l’entraîner. Et aussi à Clermont, Mehdi Benatia, une belle pioche pour nous. Il venait de se faire les ligaments croisés. Et on a vu la suite de sa carrière (il a notamment joué à Udinese, Rome, Bayern, Juventus et il est actuellement conseiller sportif de l’OM).
Un président marquant ?
Claude Michy à Clermont. Il tenait le club d’une main de fer sur le plan économique.
Inversement, un président qui ne vous a pas marqué ?
C’est le deuxième que j’ai croisé à Nice, parce que les dés étaient pipés, et je dis ça, sans bien l’avoir connu… On avait 16 ou 17 joueurs concernés par la CAN, on a fait jouer six ou sept jeunes du club, et j’ai été viré en mars. Non, ils ne m’ont pas marqué (sans les citer, Didier Ollé Nicolle parle du tandem Maurice Stellardo, président et Patrick Governatori, DG).
Des rituels avant un match ?
Joueur, j’étais un peu superstitieux, mais avec le temps, le recul, ça change.
Un dicton ?
Oui ! Celui qui renonce à progresser a déjà cessé d’être bon. Je l’ai affiché dans tous mes vestiaires.
Vous êtes un entraîneur plutôt ?
Exigeant, passionné et un peu emmerdeur… Je suis toujours derrière le joueur, pour qu’il progresse.
Y-a-t-il un style Ollé-Nicolle ?
Je pense. J’ai tout le temps mis en place une équipe très agressive sur le plan défensif, tout en gardant un cadre de travail précis, avec des horaires, une organisation, des principes, et dans ce cadre, j’attends que les joueurs prennent des initiatives. Sans se couper de l’imagination, de la créativité. Je demande beaucoup de rigueur sur le plan défensif, de l’agressivité à la récupération du ballon. J’ai souvent réussi avec des équipes plutôt jeune et dynamique. Au fil du temps, je me suis adapté, j’ai évolué aussi, en recherchant plus l’efficacité, la simplicité, comme aux entraînements par exemple, avec deux points à travailler maximum. Pour aller à l’essentiel. Il faut aussi tenir compte des profils des joueurs, ne pas être têtu sur son organisation, même si c’est vrai que l’animation défensive que je préfère, c’est à 4 derrière plutôt qu’à 3 ou à 5, avec deux attaquants, un point d’ancrage et un joueur qui tourne autour. J’ai beaucoup joué en 4-3-3 aussi, avec une sentinelle, un 8 et un 10. avec de la densité au milieu, pour récupérer le ballon, mettre de l’intensité et produire du jeu court derrière.
Le stade qui vous a procuré le plus d’émotion ?
Le Parc des Princes. C’était déjà celui qui m’avait le plus marqué quand j’entraînais en L1, on y avait gagné avec Nice ! C’est une vraie caisse de résonance : du banc de touche, les joueurs ne t’entendent pas. En entraînant le PSG féminin, quand on a affronté le Bayern de Munich, ca m a fait le même effet.
Qu’est-ce qui vous a manqué pour faire une carrière en Ligue 1 ?
J’ai été plus reconnu à l’étranger en L1, quand je suis arrivé à Neuchatel, on s’est qualifié pour la finale de la coupe de Suisse, à Limassol, qui avait éliminé Nice en coupe d’Europe, on s’est qualifié pour l’Europa League… En France, ce qui m’a manqué, c’est de réussir à Nice. C’était un passage obligé. Mais il y a des étiquettes, et ça je le comprends très bien. Quand j’ai signé avec monsieur Cohen, l’objectif, c’était de finir 15e, parce qu’il y avait une génération de joueurs qui arrivait sur la fin, Echouafni, Letizi, Sablé, etc, on n’avait pas les moyens de recruter, il fallait sauver les meubles cette saison-là, avec les fins de contrats, pour repartir sur quelque chose d’autre l’année d’après. Mon style avec la récupération dynamique et un jeu dynamique aussi, que les dirigeants niçois avaient vu quand j’étais à Nîmes, ça se fait avec un certain profil de joueurs que je n’avais pas et pour qui c’était difficile de répéter les efforts, notamment dans le coeur du jeu. Il aurait fallu passer cette première année.
Certains supporters de Nice disent, en parlant de vous, que vous aviez trop de certitudes…
(étonné) Non, franchement pas du tout. Au contraire, on m’a plutôt dit que j’étais quelqu’un d’abordable… Demandez aux clubs où je suis passé ! Mais peut-être qu’à Nice, je me suis un peu plus enfermé dans ma bulle, avec ce contexte de la Ligue 1, pour me concentrer au haut niveau et à cette nouvelle expérience. Vous savez, ce qui m’a manqué, c’est de réussir à Nice, parce que pratiquement partout ailleurs, j’ai eu des résultats, ça a été positif. Est-ce qu’on peut réussir en Ligue 1 si on n’a pas des convictions ? Et du caractère ? Comment m’imposer sinon ? Et là je ne parle pas de certitudes, parce que s’il y a bien un métier où on ne doit pas en avoir, mais faire preuve d’humilité, c’est bien celui-là. Parce qu’on est tributaire des joueurs et de certaines décisions.
Sur votre CV, il y a Valenciennes, club avec lequel vous êtes descendu de National en CFA avant de remonter la saison suivante : c’est rare comme situation…
On repartait avec aucun moyen, il y avait eu l’affaire Va-OM… Monsieur Borloo est venu me chercher, c’est Philippe Seguin, l’ancien maire d’Epinal, qui lui a glissé mon nom, pour rebâtir. On savait que cela allait être très compliqué. Il fallait remettre les compteurs à zéro sur le plan financier. Je me souviens que, quelques années plus tard, quand Valenciennes est venu jouer à Nice en L1, on perdait 2 à 0 à la pause et on avait gagné 3-2 : le président des clubs des supportes de VAFC m’avait rendu hommage dans un article.
Le milieu du foot ?
Avant, une vraie école de la vie, qui permet à tout le monde de réussir, je prends mon exemple, à partir du moment où on bosse, où on croit en soi, il y a moyen de faire des belles choses. Aujourd’hui, je dirais que c’est un milieu bling bling, très superficiel… Quand je dis superficiel, je veux dire que, avant, il y avait l’amour du maillot, de l’entraînement, du club, de l’entraîneur… Aujourd’hui il y a beaucoup de gens très peu scrupuleux autour des joueurs et des joueuses, qui sont prêts à tout pour faire de l’argent.
(1). Didier Ollé Nicolle a été blanchi au printemps dernier par la justice dans une affaire où il avait dû répondre de soupçons d’agression sexuelle lorsqu’il entraînait l’équipe féminine du PSG, soupçons qui lui avaient coûté son poste.
- Sa carrière de coach
– 1991-2000 : Union Sportive Raonnaise
– 2000-2003 : Valenciennes FC
– 2003-2005 : Nîmes Olympique
– 2005-2006 : LB Châteauroux
– 2006-2009 : Clermont Foot
– 2009-mars 2010 : OGC Nice
– septembre 2010 – mai 2011 : Neuchâtel Xamax
– juillet 2011 – novembre 2011 : Apollon Limassol
– novembre 2011-février 2012 : USM Alger
– juin 2012-août 2013 : FC Rouen
– mars 2014-novembre 2014 : Bénin
– mars 2015-juin 2016 : SR Colmar
– décembre 2016-février 2020 : US Orléans
– juin 2020-mai 2021 : Le Mans FC
– juillet 2021 – mai 2022 : Paris SG Féminin
Texte : Anthony BOYER / Twitter @BOYERANTHONY06 / mail : aboyer@13heuresfoot.fr
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