Près de 60 ans après, Saint-Brieuc (N2) va vivre un 8e de finale de coupe de France, face à l’OGC Nice (L1). Le gardien, arrivé de National il y a un an et demi, apporte son expérience et sa « positive attitude », mais il n’est pas le seul dans un groupe ultra-expérimenté. Présentation !
Par Anthony BOYER / Photos : Stade Briochin Nicolas Créach / Clément 4K (sauf mentions spéciales)
Ce n’est pas la revanche du grand blond. Ni sa résurrection. Loin de là. Ce n’est pas non plus un couronnement, une consécration ni même un crépuscule. Juste une récompense, un cadeau, qui tombe comme ça, mais pas forcément du ciel.
À bientôt 35 ans (il les fêtera le 3 avril), Franck L’Hostis, qui n’avait jamais dépassé les 32es de finale de coupe de France malgré son CV riche de quelques jolis clubs, en National et en Ligue 2 (Martigues, Amiens, Clermont, Le Puy, Orléans, Bourg-en-Bresse/Péronnas), va vivre son premier 8e de finale face à l’OGC Nice, un adversaire qu’il avait plutôt l’habitude de croiser dans ses jeunes années passées au centre de formation de l’AS Monaco (2008-2012), à 18 kilomètres de la capitale azuréenne !
Et c’est avec le Stade Briochin, où il a signé à l’été 2023, en National 2, que « Francky », ou plutôt « Déloss », ce surnom donné par un de ses coéquipiers à Monaco, Fred Bulot, qui avait l’habitude de mettre des « Dé » avant chaque nom de famille, que le gardien va vivre ce bel événement. Tout simplement. Sans se prendre la tête. Juste en donnant tout, comme d’habitude. C’est comme cela que le gardien (1,86m et 77kg) né à Nîmes, qui a grandi juste à côté, à Manduel, passé par Beaucaire notamment, fonctionne.
Ce match, c’est un événement, bien sûr, mais « pas une finalité » : « Nice ? Tout est faisable, prévient-il. On a réussi à faire en sorte de jouer chez nous, dans notre petit stade Fred-Aubert (2999 spectateurs attendus, jauge maximale), on va jouer sur ça aussi. Contre Corte, en 32e, Nice a joué à Furiani, dans un stade qui a connu la Ligue 1, ce n’était pas comme si c’était un traquenard. Chez nous, ça fera un peu plus comme une ambiance à l’anglaise. L’idée c’était encore de jouer chez nous, pas à Guingamp. » Les Azuréens, bien que d’un autre calibre qu’Annecy (L2) ou Le Havre (L1), les deux dernières équipes tombées lors des deux précédents tours dans les Côtes d’Armor, sont prévenus.
À quelques heures d’un match en retard disputé à Avranches (1-1), vendredi dernier, Franck L’Hostis s’est confié. Dans la Manche, son équipe, bien calée dans le premier tiers du classement en National 2 (5e avec un match en retard), a été rattrapée au score (1-1) mais elle n’a plus connu la défaite depuis le 2 novembre (contre Poitiers, 1-2, journée 9).
L’ancien international U19 et U21 évoque son club, retrace quelques instants mémorables de sa carrière, parle de la coupe, de ses joies, de ses douleurs, des moments forts, des moments difficiles. Sans jamais se lamenter. Toujours avec cette « positive attitude » qui le caractérise et le suit. Toujours avec ce respect et cet amour des gens, ce goût du dialogue. Ce goût des autres.
Interview : « Je n’ai aucun doute sur notre mentalité »
En ville, à Saint-Brieuc, ça parle un peu de la coupe ?
Les gens parlent beaucoup de nous en ville, en plus, la Bretagne, c’est une vraie terre de foot. Ici, les gens sont passionnés mais n’ont pas forcément le réflexe d’aller au stade tous les quinze jours. Mais ils suivent, ils s’intéressent. Maintenant, c’est vrai que la coupe a mis un énorme coup de boost, je le vois bien, quand j’amène mon petit, Gabriel (3 ans et demi), à l’école, les parents et la maîtresse m’en parlent ! Les deux dernières qualifications, contre des clubs pros, ça a dynamisé le truc.
C’est comment, le Stade Briochin ?
Un club familial, sain, ambitieux. Parce que c’est possible d’être familial et ambitieux : on sait tous comment c’est, parfois, en pro, l’ambition peut faire que tu oublies ce côté humain, ce côté associatif; chez nous, il y a beaucoup d’entraide, de dépassement de fonction, je repense au match de coupe contre Annecy, il a fallu déplacer les panneaux LED; des bénévoles, des salariés, des joueurs du club, des sympathisants, tous sont venus aider toute la journée, et on a tous mangé ensemble le midi ! Ce sont des choses toutes simples, mais c’est important. Et pour moi, tout est lié : tu ne peux pas faire un parcours de coupe, avoir des bons résultats depuis plusieurs mois, si chacun joue sa carte personnelle.
La particularité du club, c’est les casquettes multiples de Guillaume Allanou, président, coach, directeur sportif, partenaire…
C’est clair que je n’avais jamais connu ça avant ! Quand j’ai signé au club, il était juste le président et m’a dit, direct, « bon moi, c’est Guillaume, tu m’appelles Guillaume », d’ailleurs, tout le monde l’appelle Guillaume, donc tout de suite, il y a ce côté proximité, familial, qui ressort. Et puis, il y a un an, quand le coach Roland Vieira est parti, Guillaume a pris l’équipe en main. J’ai trouvé ça bizarre au début mais en fait, non, parce que le club fonctionne comme ça, avec des dépassements de fonction, où chacun met la main à la pâte. C’était juste la suite logique. En plus, Guillaume avait fait le recrutement avec Roland (Vieira), donc il s’est retrouvé avec des joueurs dont il a validé la venue. C’est ce qu’on s’est dit avec les joueurs; ça a permis d’éviter qu’un nouveau coach arrive et dise « Lui je n’en veux pas, Lui ceci, lui cela », et ça a fonctionné. En plus, il était déjà coach de la réserve en N3, donc il y a eu une continuité, que l’on a retrouvé avec certains jeunes qui ont grimpé dans le groupe N2. Il n’y a pas eu de chamboulement.
Il est meilleur coach ou il est meilleur président ?
(Rires !) Je sais une chose, c’est que quand j’ai signé, il a été franc et honnête, les négociations se sont bien passées, il m’a dit « ça c’est possible, ça ce n’est pas possible », c’était clair, net et précis, et quand tu es joueur, c’est parfait, tu n’as pas de mauvaises surprises. Les six premiers mois, quand il a pris la suite de Roland (Vieira), on finit 2e en N2 sur la partie retour, et là, cette année, on n’est pas trop mal classé, on est en 8e de finale de coupe, les résultats sont là !
Les points forts et les points faibles du Stade Briochin ?
Le point faible, je pense qu’on l’a gommé aujourd’hui. En début de saison, on savait qu’on avait une bonne équipe, avec de la qualité, une bonne mentalité, mais à certains moments, on en mettait un peu moins sur le terrain, on se disait que ça allait passer quand même, parce qu’on pensait qu’il y aurait toujours le copain à côté pour faire la différence, vu qu’on est une bonne équipe. Et puis il y a eu ce match qui a servi de déclic, quand on a perdu 3-2 à Granville (le 21 septembre, journée 6), alors que l’on menait 2 à 0 à la pause; ça nous a remis les idées en place. À 2-0, on s’est dit « c’est bon, c’est fait », et en fait, on était à 95 %, or si on n’est pas à 100 % on ne peut rien espérer. Notre gros défaut était d’avoir un peu de suffisance, le mot est un peut-être un peu fort. De tomber dans la facilité, inconsciemment. On l’a rapidement gommé. C’est ce qui fait qu’aujourd’hui, on est hyper-rigoureux, solide et solidaire. On est remonté au classement et en coupe on fait ce parcours. Mais on le sait très bien, si on se relâche, on ne peut rien espérer. Jusqu’à présent, on est arrivé à garder cette rigueur, cette concentration, cette mobilisation. Et ce point faible est devenu notre point fort : on est hyper-dur à jouer, on est hyper-compact, solide. Nos temps faibles, on les gère mieux, on fait mieux le dos rond, et dans les temps forts, même si on doit progresser dans ce domaine, on arrive quand même à faire mal à nos adversaires. Aujourd’hui, franchement, on est dans un état d’esprit top, même si on a perdu aussi contre Poitiers (le 2 novembre), mais l’état d’esprit avait été bon ce jour-là. Avec Saint-Brieuc, je n’ai aucun doute sur la mentalité avec ce groupe !
Meilleur souvenir sportif ?
Le tournoi international Espoirs de Toulon, où j’avais été élu meilleur gardien (défaite en finale contre la Colombie aux tirs au but). Et aussi le parcours cette saison en coupe de France avec Saint-Brieuc. Vivre ces moments-là, avec ce groupe-là, c’est cool, parce qu’on est soudé, on joue les uns pour les autres, y’a un « plus » chez nous. Le Stade Briochin, c’est un club familial. Cette épopée, ça va rester. Jusqu’à présent, je n’avais pas fait mieux que 32e de finale avec Le Puy, on avait été éliminés à Limonest (en 2020), alors qu’on était en National et eux en N3, on avait joué pendant 40 minutes à 11 contre 9 pour nous… L’année d’avant, toujours avec Le Puy aussi, en 32e, on avait perdu 1-0 contre Nancy (L2) dans l’anonymat, alors qu’on avait fait jeu égal. Jusqu’à présent, je n’avais jamais eu trop de chance ni trop de réussite en coupe, et cette fois, ça me sourit !
Pire souvenir sportif ?
Mes deux fractures du doigt à Clermont, espacées d’un an quasiment jour pour jour. Elles m’ont fait très mal au mental. La première m’a fait perdre ma place en Ligue 2 et la seconde… j’étais à la cave. Il y a aussi la descente en N2 avec Bourg (en 2023). Là, ton ego de compétiteur est touché. Cette descente m’a fait mal. Individuellement, je n’avais pas fait une bonne saison. Cela ne fait jamais plaisir.
Si tu n’avais pas été footballeur ?
C’est une bonne question. Déjà, je sais une chose, je ne peux pas rester assis dans un bureau. Il faut que ça bouge. J’aurais fait quelque chose en lien avec les gens, un truc où il y a de la relation humaine, comme commercial, mais j’aurais travaillé dehors, et toujours en mouvement ! Parler avec les gens, échanger, ça me plaît. Peut-être journaliste (rires) ?
Ton plus bel arrêt ?
Au tournoi espoirs de Toulon, en demi-finale, contre l’Italie, je fais une sortie à 2000 à l’heure sur Paloschi (ex-Milan, Genoa, Chievo Vérone, Atalanta, etc.). Chaque saison, tu as toujours 2 ou 3 arrêts qui te restent en tête, mais celui-là, avec l’équipe de France, à 5 minutes de la fin, il était important. Sinon, cette année, je dirais le penalty arrêté contre Saint-Malo en coupe de France, même s’il n’est pas magnifique, mais il nous qualifie, et pareil, le penalty arrêté contre Annecy au tour précédent, même s’il n’est pas « ouf », mais c’est surtout son importance, à ce moment-là. Maintenant, comme je l’ai déjà dit, les séances de tirs au but, pour moi, c’est très simple, parce que je ne les prépare plus (rires) !
Que t-a t-il manqué pour jouer en Ligue 1 ?
Cela ne se joue pas à grand-chose mais si je n’ai pas réussi à passer le cap, ni réussi à m’imposer en Ligue 2, c’est que j’avais des manques. Je n’ai pas répondu présent quand il le fallait. En 2014, à Clermont (L2), j’ai aussi été mis de côté par la coach Corinne Diacre, ce n’était vraiment pas facile parce que j’avais le sentiment de ne pas avoir de seconde chance, et c’est pour ça que cette blessure au doigt, qui est survenue en septembre 2014, a tout changé, parce qu’à ce moment-là je jouais, malheureusement, trois mois après, je ne suis pas très bien revenu, du coup, c’est devenu délicat pour moi de jouer. Les deux saisons suivantes, toujours à Clermont, j’étais plutôt bien, mais je n’ai pas eu ma chance et elle m’a mis au placard. Il faut se relever de ça à 27 ans et j’ai pris la décision de repartir dans un club deux divisions plus bas (Le Puy, en N2 puis en National). Avec Orléans (2020-2022), ensuite, en National, cela aurait été bien de monter en Ligue 2, on n’est pas passé loin la première année, en mars/avril on était en course, et avec Amiens aussi (2012-2014), en National, on n’est pas monté. Voilà, ce sont des petits regrets comme ça, de ne pas avoir saisi ces opportunités qui, déjà, m’auraient à nouveau ouvert les portes de la Ligue 2 et après, on ne sait jamais ce qui aurait pu arriver. Mais je ne me prends pas la tête avec ça. Je n’ai aucun regret. Je n’ai jamais triché, j’ai toujours tout donné. Et je continue de le faire à Saint-Brieuc. Ce sont juste les aléas du foot.
La saison où tu as pris le plus de plaisir ?
Il y en a beaucoup. J’associe souvent le terrain avec l’aventure humaine. Même à Clermont, quand je ne jouais pas ou bien quand je jouais en réserve, du moins quand j’avais le droit de jouer en réserve, malgré ce quotidien qui n’était pas facile, je ne l’ai pas si mal vécu que ça parce qu’on avait un bon groupe, des bons gars, qui soutenaient les joueurs qui étaient à la cave. J’ai aussi beaucoup apprécié mes années au Puy où il y avait un super état d’esprit dans ce club, on a fait une montée en National. J’ai aimé aussi mes deux années à Orléans. Prendre du plaisir sur le terrain, il faut que ça coïncide avec la vie de groupe, et c’est ce qui se passe actuellement à Saint-Brieuc, c’est pour ça que je m’éclate. On est soudé, on a un groupe de bosseurs. Parce que je peux te dire qu’il faut y aller, le matin, quand il fait froid, quand il pleut, quand il y a du vent comme en ce moment… Mais on a plaisir à être ensemble, à se retrouver, et ça fait la différence. On puise cette force dans le groupe, « allez les gars, c’est parti, on y va, tous ensemble ». Il ne faut pas oublier que c’est du foot, alors même s’il ne fait pas beau, même s’il fait froid, c’est du plaisir ». C’est pour ça, je pense, que l’on est sur une bonne dynamique en championnat et en coupe de France.
Pour la montée en National, ça va être difficile d’aller chercher Saint-Malo et Bordeaux devant…
On est dans ce mode de se dire « On ne se prend pas la tête, on prend match par match », en plus en ce moment il y a les matchs de coupe au milieu, donc ce qui nous importe, c’est de prendre des points, de gagner des matchs, d’être bons, de faire plaisir au club, aux supporters, aux gens qui nous soutiennent, mais l’idée, c’est quand même d’accrocher un beau top 5. On a l’équipe pour. La saison va se jouer en mars/avril. On est dans une belle poule. Après, si on est dans le top 3 en mars/avril, on verra si on peut jouer quelque chose de mieux encore mais sincèrement, on ne parle pas du tout de ça, on n’y pense pas. Là, on a un match de gala contre Nice, qui pour nous n’est pas une finalité. On a fait ce qu’il fallait avant, contre des équipes de N3, R1, de R2, de R3, qui nous ont posés des problèmes, mais on a toujours répondu présent, parce qu’on a une bonne mentalité. Moi, ce que j’aimerais, c’est que les gens viennent encore nous voir jouer après Nice, qu’ils viennent voir une équipe qui mouille le maillot et qu’ils prennent du plaisir, même si les affiches sont moins belles « sur le papier ».
Une erreur de casting dans ta carrière ?
Je n’ai jamais regretté mes choix de clubs. J’ai toujours mûrement réfléchi mes décisions, jamais fait de choix hâtifs, maintenant, je pense que j’aurais dû rester à Monaco, où Guy Lacombe m’a fait signer pro, au lieu d’être prêté à Martigues en National (2011-2012), parce que je pense que j’aurais eu ma chance cette saison-là, en étant numéro 2 en Ligue 2. Mais cela ne s’est pas passé comme ça. Le coach Laurent Banide a préféré une autre doublure, Johann Carrasso, qui n’a pas été bon, et c’est Martin Sourzac (actuel gardien du leader de National, Nancy), qui était numéro 3, qui a joué un peu, avant que n’arrive Subasic. Je voulais absolument rester. Le club voulait me prêter. J’ai compris que je devais partir, donc à partir de ce moment-là, j’ai fait le choix de Martigues à 100 %, sans aucun regret.
Un président ou un dirigeant marquant ?
Christophe Gauthier au Puy… Incroyable… Et je vois beaucoup de similitudes entre le Stade Briochin et Le Puy Foot. Christophe, il est là pour ses joueurs et il prend du plaisir à être avec eux; à Saint-Brieuc, j’ai retrouvé cette proximité avec Guillaume (Allanou), ce sont des personnes que tu ne rencontres pas tous les jours dans le foot. J’ai aussi beaucoup apprécié Philippe Boutron à Orléans, avec qui ça s’est très bien et pour qui j’ai beaucoup de respect. Il y a des gens comme ça, qui vous marquent. Je me souviens aussi du dirigeant en moins de 18 ans qui nous accompagnait au Stade Beaucairois, Christian Pages, des gens qui donnaient de leur temps, de leur personne.
Un coéquipier marquant ?
J’ai joué avec de très bons joueurs, je pourrais en sortir plusieurs dans chaque club, mais si je dois en sortir un seul, et c’est plus qu’un ami, c’est Kevin Diogo, que j’ai rencontré lors de mon passage à Clermont. Je suis le parrain de son fils. Kevin, c’est comme un frère. C’est LA rencontre que j’ai faite dans le foot, en plus de toutes celles que j’ai faites, notamment au Puy : il suffit de regarder les photos de mon mariage, il y avait beaucoup de joueurs du Puy. Kevin a arrêté le foot mais c’était un putain de joueur, il n’a pas eu de réussite, il avait le talent pour faire 350 matchs en pro. Il était techniquement au-dessus ! C’était une machine à laver. Mais pareil, Corinne Diacre n’aimait pas trop son profil, elle préférait les joueurs « box to box », plus physiques.
Un coéquipier perdu de vue que tu aimerais revoir ?
Je vois encore certains avec qui je jouais gamin, chez moi, d’ailleurs, il y en même un, Loïc (Alvarez), qui vient contre Nice. Il vit à Paris. On a joué ensemble à Beaucaire quand on avait 10 ans. Il est avocat en droit du sport. Quand je joue dans la region parisienne, il vient toujours me voir. Lui aussi, c’est comme un frère. Sinon, et là c’est de ma faute, parce que je suis pris dans mon quotidien, c’est Thomas Mangani (AC Ajaccio, ex-Angers et Nancy), qui m’a pris sous son aile quand je suis monté en pro à Monaco. La vie faisant, tu bouges à droite à gauche, tu ne prends pas le temps d’envoyer un message. Tiens, dès qu’on a fini l’interview, je lui envoie un message !
Ta charnière centrale ?
C’est dur de trancher. Celle d’Orléans, c’était costaud, mes deux années à Amiens aussi, celle du Puy. Et puis celle de Saint-Brieuc aussi cette année, avec James (Le Marer) 33 ans, Madigoundo (Diakhité) 30 ans, Hugo (Boudin) 32 ans, Chris (Kerbrat) 38 ans, Benjamin (Angoua) 38 ans et moi 35 ans bientôt (le 3 avril), tous les joueurs du secteur défensif ont plus de 30 ans ! Je te laisse calculer la moyenne d’âge ! Là, en National 2, il n’y a pas beaucoup expérimenté. Et cette expérience, on la ressent beaucoup au quotidien et aussi dans les matchs : quand il y a un temps faible, on garde notre calme, personne ne panique.
Un éducateur qui t’a marqué ?
On en a parlé justement avec Cheick N’Diaye, l’entraîneur des gardiens du Stade Briochin, qui a été pro à rennes, c’est « Dédé » Amitrano, mon entraîneur des gardiens à Monaco. J’ai adoré son management. Il a parfaitement su me cerner, humainement, physiquement, mentalement. Il m’a énormément appris, et Christophe Almeiras aussi, mon formateur à Monaco, que je revois quand je descends dans le sud. « Dédé » avait pris le relais en pro, avec une méthode à l’ancienne mais qui te fait réfléchir au poste, qui te fait bosser. J’ai adoré. Et avec Cheick, on se dit parfois « Dédé » faisait ceci ou cela à l’entraînement… Je n’ai pas son contact. Là encore, c’est de ma faute. Je pourrais récupérer son téléphone.
Ton prochain voyage ?
Soit la Turquie soit le Portugal, avec du soleil, de la plage ! J’ai envie de voir Istanbul, de découvrir la Capadocce, j’ai vu ça à la télé et je me suis dit « Waouh, il faut que le le vois de mes propres yeux », parce que c’est ça que j’aime bien dans les voyages, c’est découvrir par soi-même.
Des tocs, des manies ?
J’avais des manies quand j’étais jeune, je cherchais des trucs pour me rassurer mais au fil des années, tu t’aperçois que « ce n’est pas ça qui fait que », mais c’est la mentalité et le travail que tu mets la semaine à l’entraînement qui font que tu vas être performant. Je cherche plutôt du confort : par exemple, je me change complètement après l’échauffement, pour être au sec. Sinon j’ai le même caleçon, mais si demain je dois en en mettre un autre, cela ne me déstabilisera pas. Et puis j’aime bien avoir un message de Valentina, mon épouse, avant le match.
Tu penses à ton papa aussi, qui est malheureusement décédé, quand tu entres sur le terrain ? C’est quelqu’un qui a joué un rôle important…
Oui, toujours… on était très proche. On se comprenait en un coup d’oeil. On avait la même façon de penser. Sur le terrain ou dans la vie de tous les jours, dès que quelque chose ne va pas, un moment difficile, je pense à lui, et ça me redonne un coup de fouet. Son image me rebooste. Par exemple, lors de la séance des tirs au but contre Annecy en 16e de finale, quand c’était à nous de tirer, j’étais sur le côté, je fermais les yeux quelques secondes et je cherchais des images positives, et là, j’en avais trois qui arrivaient, mon fils, ma femme et mon père. J’ai fait ça sur les cinq tirs au but, avant d’aller me placer dans la cage, afin d’être positif.
Mercredi 5 février 2025, 8e de finale de la coupe de France : Stade Briochin (N2) – OGC Nice (L1), au stade Fred-Aubert, à Saint-Brieuc. En direct sur BeIN 1 et 2.
- Texte : Anthony BOYER / X @BOYERANTHONY06 / mail : aboyer@13heuresfoot.fr
- Photos : Nicolas Créach – Clément 4K – Stade Briochin
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