Coupe de France : bienvenue dans la Espaly family !

Le voisin du Puy-en-Velay, en Haute-Loire, pensionnaire de National 3 et adversaire du PSG en 16e, ne veut pas dévier de sa ligne de conduite et entend capitaliser sur son exploit pour continuer à se structurer. Dans cette commune de 3 500 habitants, on a officieusement décrété que mercredi serait « Journée nationale » pour se rendre au match à Clermont !

Par Anthony BOYER / Photos : FC Espaly et DR

La joie après la qualif face à Dijon.

C’est parce qu’elle génère des émotions indescriptibles et provoque des scènes de liesse mémorables que la coupe de France est l’épreuve préférée des suiveurs du ballon rond, qu’ils soient joueurs amateurs, supporters, spectateurs, dirigeants, partenaires ou néophytes.

C’est parce que l’épreuve reine permet de faire qu’un rêve devienne réalité qu’elle est tant aimée, demandez au club de l’US Revel ce qu’il en pense, lui qui a affronté le PSG et ses stars l’an dernier, en 32e de finale, dans un stade habituellement vouée à la cause de l’ovalie, à Castres.

Demandez aussi au FC Espaly ce qu’il en pense, lui qui va affronter cette même équipe mercredi soir, là encore dans un haut-lieu de l’ovalie, au stade Marcel-Michelin, à Clermont.

Il n’y a qu’à voir les images de liesse au moment du tirage au sort des 16es de finale, diffusées en boucle sur les réseaux sociaux, pour comprendre la portée et la dimension d’un tel événement, qui n’arrive – en principe – qu’une fois dans la vie d’un joueur et d’un club de niveau 5.

Voisin du Puy

Le président Christian Perbet porté en triomphe, après l’accession en N3 en 2023. Photo Lucas Jacquet.

Jusqu’à présent, le FC Espaly n’avait jamais dépassé le 7e tour de la Coupe, en 2015, sorti avec les honneurs par une équipe de National, Fréjus/St-Raphaël (1-3), au stade Massot où évolue le voisin du Puy-en-Velay.

Mais cette fois, les Espaviots, comme on appelle les habitants de cette commune de 3 500 âmes, ont poussé le bouchon beaucoup plus loin en signant l’une des performances les plus marquantes des 32es de finale : ils ont éliminé Dijon, club de haut de tableau de National, aux tirs au but (1-1, 4-3 tab). Et comme un symbole, c’est Joachim Ichane (38 ans), sans doute le garçon le plus expérimenté du groupe (il a joué en L2 à Reims, Laval et Niort, et en National à Cherbourg, Fréjus et au Puy), habituel capitaine mais remplaçant ce soir-là, qui a inscrit le dernier penalty, un scénario que lui avait prédit son président, Christian Perbet, avant le coup d’envoi, comme pour le « consoler » de ne pas être titulaire, comme pour lui rappeler son importance dans le groupe et le garder concerné jusqu’à l’ultime seconde.

Le stade pittoresque du Viouzou, construit dans une carrière.

Ce soir-là, la France du football a non seulement placé, plus ou moins, la commune d’Espaly-Saint-Marcel sur la carte de France, mais a surtout découvert le stade du Viouzou, construit dans une carrière, que même les chauffeurs de bus les plus aguerris ont du mal à atteindre, tant la pente qui y conduit est raide !

Mais une fois sur le terrain hybride, devant sa tribune rouge de 700 places, le décor est pittoresque. Saisissant. C’est simple, le Viouzou, c’est un peu comme le terrain d’entraînement de l’AS Monaco, à La Turbie, construit lui aussi en hauteur et dans la roche, avec une différence majeure : il n’y a pas de vue imprenable sur la mer Méditerranée !

Qu’importe, à défaut de la mer, il y a l’esprit. La convivialité façon rugby. La famille. Le bonheur. Le partage. Tout ce qui anime le club de Christian Perbet, chef d’entreprise de 58 ans, à sa tête depuis 2012, « mais j’y suis licencié depuis 50 ans, aime-t-il à rappeler ! »

« Une bourrasque médiatique »

Les joueurs du FC Espaly, après leur succès en coupe de France face au voisin Velay.

Ces dernières années, ces derniers mois, ces dernières semaines même, les projecteurs étaient toujours braqués sur un voisin tout sauf encombrant, Le Puy Foot, devenu au fil des saisons un spécialiste de la coupe : Lorient (L1) en 2021, Nice (L1) en 2023, Laval (L2) et Dunkerque (L2) en 2024 et, surtout, Montpellier (L1) et ce 4-0 retentissant juste avant Noël, les « grosses » têtes sont souvent tombées au stade Massot ! Des résultats qui forcent le respect et l’admiration, auxquels il faut ajouter deux accessions en National, en 2019 et en 2022.

C’est simple, Le Puy Foot, avec son 1/4 de finale de coupe l’an passé (Rennes à Geoffroy-Guichard), son 8e de finale en 2021, ses deux 16es de finale cette saison et en 2023, sans compter quelques 32es de finale (2018, 2019 et 2020) et ses nombreuses Unes dans les journaux locaux, régionaux et nationaux, phagocytait tout.

Alors comment vivre dans l’ombre de ce « géant » de Haute-Loire devenu référence nationale du monde amateur ? Comment exister à côté de ces Ponots de plus en plus penauds ? La réponse est simple : il fallait construire (le Viouzou a été inauguré en 2019), travailler, le plus souvent sans faire de bruit, être patient et aussi accéder de Régional 1 en National 3 : après plusieurs échecs consécutifs, ce fut finalement fait en 2023 sous la conduite de Sylvain Jore, retourné à Calais ensuite.

Il fallait, surtout, marquer les esprits, réaliser un exploit en coupe de France et avoir un tirage clinquant. Et là… En touchant le gros lot, le FC Espaly est surtout tombé dans ce que son président appelle une « bourrasque médiatique », qui dépasse l’entendement. On n’affronte pas PSG, dont le logo ressemble étrangement à celui d’Espaly, comme on affronte Hauts-Lyonnais, Décines ou Limonest, sans manquer de respect à ces clubs.

2000 Espaviots à Clermont

La statue de Joseph tenant dans ses bras le petit Jésus à Espaly. Photo 13HF

Mais le rêve a ses limites. Le stade du Viouzou aussi. Les Parisiens ne le verront pas. Pas plus qu’ils ne verront le stade Massot du Puy, dont la particularité est qu’il se situe sur la commune d’Espaly, à 300 mètres à vol d’oiseau du Viouzou !

Les Parisiens ne verront pas non plus la statue de Saint-Joseph tenant dans ses bras le petit Jésus, qui surplombe le village et fait face à Marie, bien installée sur son rocher de la Vierge au dessus du Puy-en-Velay, entre la cathédrale, lieu de départ du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, et l’église Saint-Michel d’Aiguilhe, perchée sur son piton volcanique.

Le stade Marcel-Michelin à Clermont va accueillir ce 16e de finale.

Les Parisiens verront simplement un stade de rugby plein comme un oeuf pour l’occasion (17 000 spectateurs, match à guichets fermés), habituel antre des Jaunards de l’AS Montferrand. Ils verront aussi une ambiance à Michelin à mi-chemin entre ballon rond et ovalie.

Puissent les Espaviots et son entraîneur Lionel Vaillant (ex-formateur à l’AS Saint-Etienne et ancien entraîneur de la réserve du Puy en N3 et R1) résister autant voire plus que les joueurs de Revel l’an passé, lesquels avaient vraiment tenu la dragée haute au PSG pendant 20 minutes avant, évidemment, de céder.

Puisse Espaly montrer une belle image de la Haute-Loire, qui a donc deux représentants en 16e de finale (Le Puy Foot se déplace à Dives-Cabourg, club de N3), une belle image de l’Auvergne et faire la promotion d’un championnat de National 3 de plus en plus relevé. Un championnat dont les coéquipiers de Gabay Allaigre, un autre joueur expérimenté de l’effectif, formé à Saint-Etienne et passé en N2 par Andrézieux et Le Puy, ont fait leur quotidien, mais qu’ils ont un peu plus de mal à appréhender cette saison (13e sur 16 avec 3 victoires, 4 nuls et 5 défaites).

Puisse le rêve se poursuivre et voir la nouvelle prémonition de Christian Perbet devenir réalité : « Comme on va se qualifier, on jouera contre Le Puy en 8e (rires) ! Sinon, on souhaite au Puy de tomber contre le PSG ! »

Interview / Christian Perbet : « C’est une fierté »

Christian Perbet, le président, après la qualification face à Dijon.

Il a le même âge que son homologue du Puy Foot 43, Christophe Gauthier. « On est tous les deux nés en 66 ». C’est dire s’ils connaissent la route, qu’ils ont fait ensemble pour en arriver là, avant de voir leur chemin se séparer. « Parfois, on en rigole… Si on nous avait dit, gamin, que l’on serait tous les deux à la tête des deux clubs de foot ! »

À la tête de l’agence de marketing-communication  TNT, basée au Puy, Christian Perbet (58 ans) est un chef d’entreprise respecté et fidèle : il est entré dans « sa » boîte en 1991, cinq ans après sa création, et il a signé sa première licence au FC Espaly il y a 51 ans. Sans jamais en partir.

Aujourd’hui, il gère TNT comme un père de famille, et on ne dit pas cela parce qu’il y travaille avec ses deux filles, Chloe et Elsa. Mais c’est cet esprit qui l’anime, et qu’il essaie de reproduire au club foot, qu’il préside depuis 2012, en y ajoutant des valeurs de sérieux, de travail, de convivialité, de plaisir. Un esprit cadré. « Dès l’âge de 2 ans, j’habitais en bas du stade, route de Saugues, où j’ai toujours la maison de mes parents, mais à l’époque, bien sûr, ce n’était encore qu’une carrière, puisque c’était une vraie carrière, et le terrain annexe, derrière l’actuelle tribune, était le plus beau pré à luge d’Espaly ! C’était là qu’on descendait à fond (rires), raconte-t-il.

À quelques jours de recevoir Bourgoin-Jallieu en championnat de National 3 (entretien réalisé mercredi 8 janvier) puis le PSG en 16e de finale de la coupe de France, le président du FC Espaly, ultra-sollicité depuis l’annonce du tirage au sort, s’est confié avec lucidité, sans forfanterie. Christian Perbet a la tête sur les épaules et ce n’est certainement pas ce 16e de finale historique pour sa ville, son club et lui qui lui fera perdre la raison. En revanche, il entend bien s’en servir pour la suite de la saison et les années à venir, toujours avec cette volonté de bâtir.

Le stade du Viouzou à Espaly.

Si vous deviez vous définir, vous diriez que vous êtes un président plutôt …
(Il réfléchit) J’essaie de trouver le bon adjectif… Cadré ! J’essaie de mettre la même rigueur que j’ai dans les projets que je monte de manière professionnelle pour des chefs d’entreprises ou des décideurs avec la force et la faiblesse du bénévolat. C’est-à-dire que ce n’est pas professionnel, mais c’est professionnalisé. Inversement, cela laisse une place à tout le monde au club, que cela soit du côté des bénévoles, où chacun peut trouver sa place et avoir des responsabilités, ou des joueurs, quelle que soit la catégorie. À Espaly, on a deux équipes dans chaque catégorie de jeunes et tout le monde peut jouer, qu’on soit bon ou pas bon. A l’arrivée, tout le monde participe à la joie collective quand c’est le moment ou à la peine collective quand ça arrive.

Devenir président du club, c’était écrit ?
C’était mon tour (rires) ! Je suis licencié au club depuis 50 ans. Les bénévoles qui sont là depuis longtemps ont eux aussi estimé cela, que c’était mon tour. Mon fils Yann avait pris le foot un peu avant, du coup je me suis remis dedans à fond. Mais il n’ y a pas de notion de pouvoir dans ce titre de président, d’ailleurs, les quatre anciens présidents sont encore au comité directeur. Il y a plutôt une notion de transmission de générations.

Deux clubs, deux logos mais une ressemblance évidente.

Comment décririez-vous le club d’Espaly à quelqu’un qui ne le connaît pas ?
Familial. Ce qui ne veut pas dire sans ambition ou sans exigence. Ici, on fait tout pour que tout le monde soit bien, quelle que soit sa catégorie, du U4 (le baby foot accueille les enfants dès 3 ans)  jusqu’aux vétérans. Tout le monde a le même maillot, d’ailleurs, quand on fait les maillots, on en fait 400, c’est-à-dire le nombre de nos licenciés. On était 110 il y a 12 ans. On a une quinzaine d’équipes avec les féminines.

Le budget de fonctionnement global du club ?
La saison passée, il était de 460 000 euros, et cette année, il est de 520 000 eurois pour l’ensemble du club, validé par la DNCG. C’est le plus petit budget de notre poule de National 3, et de très loin. Mais on ne fait pas les Calimero. On s’oblige à sur-performer pour exister là où on est, c’est comme ça.

Le capitaine Jo Ichane et Gabay Allaigre

Le 16e de finale de coupe de France va apporter un peu de beurre dans les épinards, avec la dotation (83 000 euros en cumulé)…
Oui, mais ça ne changera pas notre politique sportive. L’argent qui sera mis de côté sera utilisé pour structurer le club différemment. Cela ira dans des infrastructures, des choses qui resteront. On ne dépensera pas de l’argent pour des nouveaux joueurs par exemple ou pour augmenter notre politique salariale. Non, ça, ça ne bougera pas.

Le National 3, pour un club comme Espaly, c’est le plafond de verre ?
Si on est raisonnable, c’est ce que l’on doit se dire, mais on n’est pas sûr d’être raisonnable…

Cela veut dire qu’Espaly peut, un jour, rêver au National 2 ?
C’est aux joueurs de le faire. De repousser leurs limites sportives. On a un groupe stable. 80 % des joueurs de la saison passée sont restés, et 50 % était là en Régional 1. Maintenant, on serait fou de dire que l’on veut monter en National 2 alors qu’il faut déjà se maintenir en National 3 cette saison. On n’attaque jamais une compétition pour descendre. Là, on a fait un point à Noël, comme chaque saison, pour voir où on en était.

Le milieu de terrain Mouad Aït-Boulaalam.

Et ce point, qu’est ce que cela a donné ?
On a fait les cons (sic) lors des trois derniers matchs avant la trêve (trois matchs nuls contre Chambéry, Seyssinet et Saint-Etienne) puisqu’on a perdu 6 points dans le temps additionnel. On est en retard sur le tableau de marche que l’on s’était fixé même s’il n’y a pas le feu du tout. Les matchs qui arrivent sont contre des grosses cylindrées; là, on doit jouer contre Bourgoin-Jallieu chez nous (l’entretien a été réalisé avant le match, qui s’est soldé sur le score de 1-1), on va bientôt affronter Mâcon, Lyon-Duchère et Limonest. Rien ne nous fait peur mais on ne se prend pas pour d’autres. Le groupe sait ce qu’il a à faire.

Exister à côté du Puy Foot, c’est difficile ?
Non, pas du tout. Je suis très proche de son président Christophe Gauthier, on a le même âge. Là, ça nous fait rire, parce que on est tous les deux en 16e de finale, et je pense que l’on n’aurait jamais imaginé un tel scénario quand on était tout petit, sachant qu’il a toujours été plus grand, parce qu’il est grand par la taille (rires) ! On n’aurait jamais pensé qu’on serait là tous les deux, à côté l’un de l’autre ! Mais il n’y a pas du tout de rivalité, de concurrence. Le Puy, club de la préfecture, se doit d’être le club numéro 1. Cela ne veut pas dire que nous, on ne doit pas avoir d’ambition. Ce que fait Le Puy Foot, honnêtement, c’est exceptionnel : ils sont encore en 16e de finale cette saison, ils étaient en 1/4 l’an passé, en 16e y’a deux ans, ils sont aux portes du National, ils travaillent vraiment bien. C’est vraiment une autre cylindrée. Nous, on est plus dans l’ancrage local et régional, qui va de Saint-Etienne à Clermont en traversant la Haute-Loire. Eux ont une ambition plus large, plus « nationale ».

L’entraîneur Lionel Vaillant.

Il n’y a donc pas de rivalité avec Le Puy Foot ?
Non. Nous, on a six ou sept joueurs de Haute-Loire, notre groupe s’est bâti en R1. Et quand on a recruté en National 3, ce n’est pas au Puy que l’on est allé chercher des joueurs.

Un club en N3, un club en N2, dans une agglo de 72 000 habitants (72 communes), ce n’est pas un peu trop compte tenu de la conjoncture actuelle ?
On est 3 500 à Espaly, 19 000 au Puy, il y a une complémentarité qui peut très bien se faire. J’ai l’exemple en tête de deux clubs pas très loin qui ont fusionné mais cela n’a rien apporté (Moulins et Yzeure, Ndlr). On ne fait pas du tout d’ombre au Puy. Personne ne marche sur les plates-bandes de l’autre, et ça, c’est dû aussi à deux présidents, Christophe Gauthier et moi-même, qui s’apprécient. Sans Christophe, il n’y aurait pas Le Puy Foot. C’est comme dans tous les clubs : sans François Inglese, il n’y aurait pas Monistrol, sans Jérôme Ribeyre, il n’y aurait pas Brioude, voilà. En fait, à Espaly, ce qui nous sclérose, ce sont nos infrastructures. Nous n’avons que deux terrains, or pour 400 licenciés, ce n’est pas suffisant. C’est en cela que la coupe de France peut aider à nous structurer, à construire un troisième terrain. En tout cas, c’est l’idée que j’ai en tête. Parce que nous sommes freinés dans notre développement et enquiquinés dans notre quotidien. Un troisième terrain permettrait de désengorger tout ça. Mais fusionner avec Le Puy Foot serait une erreur, cela n’apporterait rien à personne.

Séance vidéo avec le coach.

Grâce à cette qualification contre Dijon et au tirage au sort, qui offre le PSG, Espaly est du coup placé sur la carte de France…
Oui, c’est une fierté, en plus, on a été l’épicentre des 32es de finale puisque je ne crois pas qu’il y ait une seule commune avec deux terrains distants de 300 mètres à vol d’oiseau – puisque le stade Massot du Puy Foot est sur la commune d’Espaly – à avoir vécu deux 32es de finale de coupe de France. Après, c’est vrai que la bourrasque médiatique est forte. Cela fait 35 ans que je suis consultant-marketing, je n’ai jamais vu une « marque » comme celle du PSG qui portait si vite, qui allait si loin. J’ai fait beaucoup d’événementiels ou de stratégie marketing, mais là… Je n’avais jamais connu ça.

Vous êtes vous tourné vers Le Puy Foot, qui a l’expérience de la coupe et déjà affronté des clubs de Ligue 1 à plusieurs reprises ces dernières saisons ?
Dès le lendemain du tirage, le lundi, on s’est appelé avec Christophe (Gauthier) et pour la petite histoire, c’est lui qui m’a orienté vers le stade Michelin à Clermont. Tout de suite, cette solution m’a paru être une évidence. Avec ma boîte, je travaille pour l’AS Montferrand et je suis Auvergnat…

La joie après le but face à Dijon en 32e.

Toutes les places sont parties en une heure : ça aussi, c’est incroyable, non ? Qu’est-ce que cela vous inspire ?
C’est à la fois une prouesse technique de mes équipes à TNT et AchetezA.com, et une prouesse de l’Auvergne qui a acheté 90 % des billets ! C’est un succès marketing, technique et sportif.

Combien y aura-t-il d’Espaviots à Clermont ?
On sera 2 000, c’est sûr, on a 10 cars gratuits affrétés par la Région pour emmener notre école de foot. On a aussi décrété que mercredi et jeudi seraient « jour national à Espaly » : les gamins n’auront pas école, enfin… disons qu’on l’a auto-décrété (rires), mais voilà, c’est ce qui se profile, avec un car de U11, un car de U13, un car de U15, etc. On sera tous dans la loge Michelin de 800 places, ça sera notre kop au sens de la famille, de la fierté, parce que notre ADN, c’est la convivialité et la famille. Par contre, cela ne nous empêche pas d’être hyper-carré, parce que c’est notre façon de faire. On a eu une très bonne écoute de la Préfecture du Puy-de-Dôme, qui a vraiment facilité les choses, on a fait quatre réunions de sécurité, on a aussi eu une très bonne écoute du PSG et de l’ASM Rugby. On ne perd pas de vue que c’est Espaly, le petit club, qui a la fierté et la chance de « monter » et jouer à Clermont, et qui doit être à la hauteur du Michelin.

Dans les vestiaires du FC Espaly.

Disputer un match comme celui-là, même dans vos rêves les plus fous, c’était inimaginable, non ?
Disputer un 32e de finale, même pas, encore moins un 16e… Et le PSG, même si on y pense toujours, on se dit que c’est pour les autres. Même là, au tirage, quand on a attendu la dernière boule…

Gérer une telle affiche en plein milieu du championnat, a fortiori avant de recevoir Bourgoin, cela ne doit pas être simple ?
Non, même si notre match de championnat juste avant PSG tombe contre Bourgoin, une équipe encore qualifiée elle aussi pour les 16es de finale et qui, en plus, affronte Lyon. Avec le président de Bourgoin (Djemal Kolver), on s’est appelé. Pour eux, c’est le Graal, c’est la vraie classe de jouer Lyon. Et en plus, ils ont la chance de jouer chez eux, au stade Pierre-Rajon. Finalement, c’est bien que l’on soit tombé en championnat contre un autre club qualifié en 16e.

Le FC Espaly à la Une de LEveil de Haute-Loire ! On remet ça ?

Votre devise est « L’important, c’est d’être heureux », ça tombe bien, en ce moment, vous êtes un président heureux…
C’est ce qui a guidé ma vie, que ma famille soit heureuse.

Mais vous ne montrez pas trop vos émotions, vous semblez dans la retenue…
C’est parce que je suis un grand émotif. J’intériorise beaucoup. Là, pour la première fois, j’ai une conjonction de ma vie professionnelle et de mon engagement associatif dans le foot. Pour la première fois, je suis devant alors que d’habitude, ce sont mes clients qui sont en première ligne. Quelque part, c’est un accomplissement de tout ce que j’ai pu mettre en place depuis 35 ans.

Pour la première fois, aussi, on va beaucoup plus parler d’Espaly, qui joue contre PSG, que du Puy Foot, qui affronte Dives-Cabourg, une affiche qui sera forcément moins médiatisée…
L’ombre du Puy Foot, on doit l’accepter. Là, comme on va se qualifier, on jouera contre Le Puy en 8e de finale (rires) ! Sinon, on souhaite au Puy de tomber contre le PSG !

Mercredi 15 janvier 2025 – coupe de France (16e de finale) : FC Espaly-Saint-Marcel (N3) – Paris Saint-Germain (Ligue 1), à 21h au stade Marcel-Michelin, à Clermont-Ferrand.

 

Texte : Anthony BOYER / Twitter @BOYERANTHONY06 / mail : aboyer@13heuresfoot.fr

Photos : FC Espaly et DR

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