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Christophe Kerbrat (Stade Briochin) : « J’ai toujours vu le foot comme un jeu »

Le Brestois, arrivé sur le tard à l’âge de 24 ans dans le monde pro à Guingamp, et révélé dans les années 2010 à Plabennec en CFA et en National, prend toujours autant de plaisir à 37 ans à Saint-Brieuc, en N2, où il prépare également sa reconversion.

Avec Saint-Brieuc. Photo Philippe Le Brech.

Entretien réalisé avant le match de la 12e journée de National 2 entre le Stade Briochon et l’US Granville (0-0).

Christophe Kerbrat est né à Brest, supporte le Stade Brestois, mais n’y a jamais joué. Car c’est à une quinzaine de kilomètres de là qu’il est né au football, au Stade Plabennecois. À « Plab », pour les intimes. Là où il a enfilé ses premiers crampons, avant même l’âge légal pour obtenir une licence : « Je jouais au foot dans le jardin, à la maison, puis quand j’ai été en âge de prendre une licence, je me suis inscrit à Plabennec, là où mon père et mon frère ont joué aussi. »

Le Finistérien domicilié à Morlaix n’a même jamais affronté le Stade Brestois en compétition officielle ni d’ailleurs porté aucun autre maillot que celui de Plabennec… dans son département ! « J’ai juste joué contre eux en matchs amicaux. C’est le club de chez moi, donc c’est particulier. Ce n’est pas un regret, c’est comme ça. Mais j’aime bien l’atmosphère du stade Francis Le Blé. J’aime bien aller au match, mes neveux y jouent maintenant. »

Attaquant puis milieu puis…

Avec Saint-Brieuc. Photo Philippe Le Brech.

En revanche, Christophe Kerbrat – prononcer le « t » de Kerbrat – a porté pendant neuf saisons (2011 à 2020) celui du voisin des Côtes-d’Armor, l’En Avant de Guingamp, pour son unique passage chez les pros (dont 6 saisons en Ligue 1 tout de même !), avant de « terminer » sa carrière, toujours dans le « 22 », au Stade Briochin, qu’il a rejoint en 2020 en National, et où il continue aujourd’hui, à 37 ans, d’apporter son expérience en National 2.

C’est donc bien à Plabennec, et non pas à Brest, que tout est parti pour celui qui avait commencé attaquant, puis excentré droit, puis numéro 6 en National sous l’ère Franck Kerdilès avant de reculer au poste de défenseur central, sur les conseils de Jocelyn Gourvennec à Guingamp. Une bonne intuition de l’actuel coach des Canaris de Nantes, qui avait repéré ce vif et actif milieu défensif lors de la saison 2010-2011 en National, lors des matchs Plabennec-Guingamp. Et si le baptême du feu au poste de stoppeur, deux ans après son arrivée à l’En Avant, fut un très mauvais souvenir – « C’était pour mon premier match de Ligue 1 contre Marseille, on perdait déjà 3 à 0 au bout d’une demi-heure… » -, la suite fut bien meilleure, avec notamment un succès en finale de la coupe de France en 2014, face à Rennes, au Stade de France (2-0). Son meilleur souvenir, comme il la raconte un peu plus loin dans l’interview « du tac au tac ».

Retour en National, 9 ans après

Avec Saint-Brieuc. Photo Philippe Le Brech.

Avec les Griffons, où il a posé ses valises en 2020, il a participé aux trois saisons dans l’antichambre de la Ligue 2 BKT. Mais en juin dernier, le stade Briochin est descendu en National 2, malgré une remontée fantastique au classement, amorcée par Karim Mokeddem, n’échouant qu’à deux petits points du premier non-relégable, le FC Bourg-en-Bresse/Péronnas 01, relégué administrativement quant à lui.

Neuf ans après, « Chris » retrouvait donc le National, et mesurait la différence et l’évolution de cette compétition qu’il avait connue avec Plabennec pendant deux saisons (2009 à 2011).

Avec Plabennec, en 2007-08. Photo Philippe Le Brech.

« Tout a évolué ! Alors déjà pour nous, à l’époque, avec Plabennec, c’était une grosse découverte. Il y avait un gros niveau avec Strasbourg, Bastia, Amiens, Reims, Guingamp, Cannes, c’était un VRAI championnat mais là, avec Saint-Brieuc, quand on a joué en national (2020 à 2023), j’ai vu la différence : tous les clubs sont structurés, les terrains sont en meilleur état, les équipes sont au point tactiquement et physiquement. Il y avait déjà de très bons joueurs, comme Jan Koller à Cannes ou Laurent David chez nous. Aujourd’hui, le National tend vers le monde pro. À l’époque, on savait qu’il y avait 4 ou 5 grosses équipes et le reste, ça se « tapait », c’était des matchs couperet. Aujourd’hui, il n’y a jamais un match facile, c’est toujours le combat, c’est un championnat éprouvant : avec Saint-Brieuc, je n’ai pas ou peu de souvenirs de matchs avec plus de deux buts d’écart. »

Et les années « Plab » en National, qu’en garde-t-il ? « Il y avait du monde au stade de Kervéguen, il y avait une atmosphère, on a vraiment fait des gros matchs. C’était difficile de venir chez nous. On avait beaucoup de qualités, il y avait une ambiance de copains, on était tout le temps ensemble et sur le terrain on était des chiens. Les adversaires pouvaient gagner mais il fallait qu’ils soient meilleurs que nous et qu’ils enfilent le bleu de chauffe ! »

Les sollicitations du Finistère

Avec Plabennec, en 2008-09. Photo Philippe Le Brech.

S’il a longtemps cru un repêchage en National possible l’été dernier, surtout après les déboires de Nancy et Sochaux, il a finalement dû se résoudre à repartir au 4e échelon, en N2, toujours avec Christophe Kerbrat, dont les sollicitations n’ont pourtant pas manqué à l’inter-saison. « C’est vrai que la descente n’a pas été évidente à vivre, mais en même temps, on était préparé à ça car on avait vraiment très mal commencé le championnat. On était donc programmé pour vivre une saison comme ça mais j’avoue que jouer la descente, c’est fatigant, encore plus quand c’est avec un club que l’on aime; ça m’a vraiment touché. En plus, après, ça, la gestion de l’intersaison du championnat National a été, pour moi, un fiasco total. Heureusement, chez nous, au Stade Briochin, elle a bien été gérée. »

Avec Plabennec, en 2010-11. Photo Philippe Le Brech.

Tellement bien gérée que Christophe, surnommé « La ker » depuis ses années guingampaises, a rempilé, alors que la plupart des clubs amateurs du coin lui faisaient les yeux doux ! « Beaucoup de clubs du Finistère me courtisaient, raconte-t-il; j’ai voulu rencontrer tout le monde, je suis comme ça, j’aime bien discuter avec les gens. J’ai eu des rendez-vous sympas, avec des belles personnes. À la fin, cela s’est joué entre l’AG Plouvorn en Régional 1 et Saint-Brieuc. Finalement, j’ai décidé de rester avec Guillaume (Allanou, le président des Griffons), qui me propose un plan de reconversion, et le nouveau coach (Roland Vieira), dont le discours a aussi fait pencher la balance. J’ai 37 ans, j’ai encore envie de jouer à un certain niveau même si, à mon âge, je pense à la reconversion, qui est presque plus importante, et aussi à me faire plaisir sur le terrain, au quotidien. Et c’est le cas aujourd’hui au Stade Briochin. J’ai fait le choix de la reconversion, de pouvoir rester dans le sport et de jouer au foot avec un vestiaire au top. J’aime ce mélange dans le groupe, avec des jeunes de 20 ans et des trentenaires. »

Début de saison compliqué

Avec Guingamp, en 2014. Photo Philippe Le Brech.

Quid de sa reconversion ? « Je passe un diplôme universitaire à distance avec l’Université de Lyon dans la gestion des organisations sportives, en parallèle du foot, et j’effectue ma formation avec le Stade Briochin. Avec mon président, on a un plan sur la durée. C’est important d’avoir de la stabilité. »

La stabilité, la continuité, c’est justement ce qui fait défaut aujourd’hui aux Griffons, actuellement 9es sur 14, et dont le début de championnat en N2 s’est avéré compliqué. Au sortir d’une petite série de deux bonnes victoires à Saint-Malo (3-1) et face à la réserve de Lorient (2-1), à laquelle s’est ajoutée une jolie « perf » au 7e tour de la coupe de France face à la Ligue 2 de Concarneau (3-3, 5-3 tab), les joueurs de Roland Vieira, qui semblaient avoir redressé la barre, ont subi trois nouveaux coups d’arrêt, contre Chambly et à Aubervilliers en championnat, et face aux Herbiers (N2) en 64es de finale de la coupe de France (élimination 2-1). « On a mal démarré aussi, mais il n’y a pas eu beaucoup de non-match, sauf à Aubervilliers où on s’est fait manger dans tous les compartiments du jeu (défaite 3-1, 10e journée). Ils nous ont montré ce qu’il fallait faire à ce niveau. Contre Chambly (0-1), on a commis une erreur, ils ont marqué sur penalty… voilà quoi…. Il faut que l’on soit plus tueur dans les deux surfaces. »

« Je ne suis pas un donneur de leçons »

En 2014-15, avec Guingamp. Photo Philippe Le Brech.

Forcément respecté dans le vestiaire pour sa carrière et son palmarès (6 saisons de Ligue 1 et trois de L2 avec Guingamp, une victoire en coupe de France et une finale de coupe de la Ligue), « Chris » sait qu’il tient un rôle important mais lui ne surjoue pas : « Avec Benjamin Angoua (Valenciennes, Guingamp), James Le Marer, qui est là depuis longtemps, Franck L’Hostis, Mickaël Martin et d’autres, on a des joueurs d’expérience. Moi, je ne suis pas un donneur de leçons. Je peux prendre la parole pour mobiliser les troupes ou quand quelque chose m’agace, mais sinon, non. »

S’il s’est retrouvé à Saint-Brieuc après une dernière saison en Ligue 2 avec l’En Avant (2019-20), ce n’était pas son premier choix. A vrai dire, il avait même envisagé de partir à l’étranger : « Je voulais connaître un autre football. J’ai voulu tourner la page de Guingamp et partir, c’est vrai, c’était même un projet familial. Mais à chaque fois, quelque chose n’a pas collé et je n’ai pas pu conclure, que cela soit à Chypre ou en Suisse. Mais je n’ai pas de regret, c’est comme ça. Maintenant, l’étranger, et bien j’y vais, mais en vacances ! »

Christophe Kerbrat, du tac au tac

« Les datas, les schémas, les calculs, ce n’est pas mon truc ! »

Es-tu content de succéder à Herman Koré dans cette rubrique ?
(Surpris) Oui oui ! C’est aussi quelqu’un qui a fait les belles heures de Concarneau. Je le connais de nom.

Avec Plabennec, en 2010-2011. Photo Philippe Le Brech.

Ton meilleur souvenir ?
Forcément, la finale de la coupe de France, remportée en 2014, avec Guingamp, contre Rennes (2-0). Après, il y en a eu beaucoup, comme ce 8e de finale de coupe de France avec Plabennec (en 2010-11) : on était en National et on avait éliminé deux clubs de Ligue 1, Nice chez nous (2-1) et Nancy chez eux (2-0). Malheureusement, je n’avais pas disputé le 8e de finale cotre Auxerre (élimination 4-0) car j’étais suspendu. La coupe, ce sont des émotions particulières. Bien sûr, il y a eu aussi les montées de CFA en National avec Plabennec, la montée en Ligue 1 avec Guingamp, la coupe d’Europe, les trois saisons aussi en National avec Saint-Brieuc même si ça c’est mal terminé.

Pire souvenir ?
Les descentes. Une avec Plabennec en CFA (N2), une avec Guingamp et une avec Saint-Brieuc. Ce n’est jamais facile à vivre, les saisons sont longues… Il y a eu aussi deux éliminations avec Guingamp en demi-finale de la coupe de France (2015 et 2017) et une en 16e de finale de l’Europa League par Kiev, alors qu’on avait largement la place de passer.

Avec Plabennec, en 2010. Photo Philippe Le Brech.

Combien de buts marqués ?
Pas beaucoup ! Deux avec Guingamp et là, je dois être à quatre avec Saint-Brieuc. Avec Plabennec, en revanche, je ne sais pas.

Attaquant, milieu ou défenseur ?
Je jouais attaquant en jeunes et en équipe C à Plabennec aussi. Et au fur et à mesure j’ai reculé. C’est Bernard Maligorne, le coach de Plabennec (avant Franck Kerdilès), qui m’a fait reculer. J’ai aussi joué excentré. C’est là que je suis passé milieu récupérateur. À Guingamp, un jour, il y a eu une hécatombe de blessés et le coach Jocelyn Gourvennec m’a demandé de dépanner derrière. Je n’ai plus quitté ce poste. J’ai pris ça comme une chance. Je ne connaissais pas le poste, donc je me suis dit que j’allais faire du mieux que je le pouvais. J’ai mordu dedans, je ne me suis pas posé de questions… sauf peut-être la première fois, contre Marseille, avant mon premier match : ce soir-là, ça ne s’était pas bien passé, avec une première demi-heure très difficile (l’OM menait 3-0 et s’était imposé 3-1). Mais le coach a conservé sa confiance envers moi : je pense que d’autres à sa place m’auraient fait sauter (sic) ! Mais lui, pas du tout. Et je me suis senti de mieux en mieux. Il m’avait repéré en National, avec Plabennec, on avait fait deux très bons matchs contre Guingamp cette saison là.

Avec Plabennec, en 2010. Photo Philippe Le Brech.

Plus beau but ?
En CFA contre la réserve du PSG. Un corner de Laurent David en retrait et je frappe dans la foulée.

Le match où tu t’es senti le plus fort ?
La finale de coupe de France. On était intouchable. On l’a senti tout au long du match. Il n’y avait pas eu photo.

Le pire match ?
Ce n’est pas un match mais les 30 premières face à l’OM pour mon premier match en Ligue 1 ! A 0-3, on est seul au monde dans ces cas-là, comme un tennisman qui n’est pas dans un bon jour !

Pourquoi as-tu fait du foot ?
Parce que je suis issu d’une famille de sportifs. Mon père jouait au foot, mon frère Sébastien et mon beau frère Didier Ettori jouaient à Plabennec, donc logiquement, j’allais au stade, j’étais tout le temps sur les terrains. Mon frère a un peu joué en équipe première.

Ton geste technique préféré ?
Le tacle ou la transversale.

Qualités et défauts selon toi ?
Défaut, je dirais le jeu de tête, ce n’est vraiment pas ma qualité, en plus, il y a de pus en plus d’attaquants athlétiques ! Mais je compense avec l’anticipation, mon point fort.

Avec Guingamp en 2014. Photo Philippe Le Brech.

Pourquoi n’as tu jamais joué dans un club un peu plus huppé que Guingamp ?
Je ne sais pas… De toute façon, je n’ai aucun regret, ça s’est fait comme ça. Je suis arrivé sur le tard en pro, à 24 ans, donc j’ai joué la sécurité : à chaque fois que j’ai eu une proposition de prolongation de contrat, j’ai sauté dessus. C’était une manière de protéger ma famille. J’ai bien eu une opportunité de signer au Havre avec Paul Le Guen quand on est descendu de L1 en L2 avec Guingamp. Tout était bouclé. Finalement, ça ne s’est pas fait. Mais j’aurais du partir, j’ai fait une erreur de ne pas y aller. C’est comme ça, il ne faut pas regretter, sinon on se morfond. Je suis content de mon parcours.

Avec le Stade Briochin, en 2022/23. Photo Philippe Le Brech.

La saison où tu as pris le plus de plaisir ?
La saison 2013-2014 avec Guingamp, et le titre au bout, en coupe. On avait vraiment une équipe, pas les plus grands noms, certes, avec un coach, Jocelyn Gourvennec, qui maîtrisait tout. Cette épopée nous a servis en championnat car on a réussi à se maintenir. La première saison en National avec Plabennec aussi, on était une équipe, l’ambiance, tout ça, il y avait un truc. Et je retrouve un peu ça à Saint-Brieuc, où on a plaisir à se revoir chaque matin, comme une famille.

Milieu pro ou milieu amateur ?
Ce sont deux mondes différents mais au final, la vérité vient toujours du terrain ! En pro ou en amateur, il faut toujours que le mec ait envie de se défoncer pour son coéquipier, il faut le don de soi, l’esprit d’équipe. Je ne suis pas dans l’individualisme. Pour moi, le collectif prime, et au delà de ça, à Saint-Brieuc, il y a un truc différent : ce n’est pas que l’équipe fanion, c’est un ensemble, c’est le club en lui-même, ce sont les éducateurs qui sont multi-taches, ce sont les gens qui travaillent dans les bureaux, les bénévoles qui sont partout, toujours là pour nous qui sommes sur le terrain. C’est une obligation de se défoncer pour tous ces gens-là, qui oeuvrent pour que le foot amateur vive.

Avec Plabennec en 2008-2009. Photo Philippe Le Brech

Ce que ton parcours chez les amateurs t’a apporté ?
Quand j’étais dans le foot amateur, tout le monde me disait que le foot pro, ce n’était pas pour toi : je pense que l’on a un regard un peu fossé sur ce qui se passe dans un vestiaire pro. Quand je suis arrivé dans le vestiaire à Guingamp, c’était des mecs simples, comme à Plabennec, je n’ai pas vu de différence. Et puis Jocelyn (Gourvennec) a fait ce groupe top, donc a transition entre Plab’ et Guingamp s’est faite naturellement; à Plab, je voyais le foot comme un jeu, même encore aujourd’hui à 37 ans, forcément, parfois, il y a de l’adrénaline ou du stress, mais une fois sur le terrain, c’est un jeu. J’ai essayé de ne pas changer, même si je faisais plus attention à l’extra-sportif quand je suis arrivé en Ligue 1, comme la nourriture, le sommeil ou la récupération, mais je n’ai pas arrêté de vivre, j’avais la vie de monsieur et madame tout le monde. Mais le fait d’arriver dans ce milieu, j’ai mis une carapace, je n’allais pas sur les réseaux. Tous ces commentaires, ce n’est pas monde, même si je sais que les critiques, comme se faire traiter de « truffe » après un match, ont pu toucher ma famille. Moi, j’étais dans une bulle.

Avec le Stade Briochin en 2022. Photo Philippe Le Brech

Un stade mythique ?
Le Stade de France, forcément, car jamais je n’aurais pensé y jouer une fois dans ma carrière ! Le parc des Princes aussi même si, quand j’étais petit, j’étais plutôt pour l’OM… mais le Parc, c’est quelque chose quand même.

Un public ?
Saint-Etienne. On sent la ferveur et ça pousse. Lens aussi, même si je n’y ai joué qu’en L2.

Un coéquipier marquant ?
Il y en a plusieurs. D’abord, à Plabennec, c’est l’équipe. Des valeurs que j’ai retrouvées sur mes première saisons à Guingamp. C’était l’équipe au dessus d’une individualité. Après, des joueurs marquants, Clément Grenier, Marcus Thuram, Ludovic Blas, ils ont un truc particulier.

Avec Guingamp en 2012-2013. Photo Philippe Le Brech

Le joueur avec lequel tu avais le meilleur feeling ?
A Plab’, Steven Coat, on n’avait pas besoin de se parler, on voyait le foot de la même manière, et à Guingamp, Jonathan Martins-Pereira, le latéral droit. Enfin, à Saint-Brieuc, Benjamin Angoua et James Le Marer.

Des amis dans le foot ?
Des vrais amis, il n’y en a pas beaucoup. Mais je me suis entendu avec tout le monde.

Quels résultats regardes-tu en premier ?
Je regarde les résultats de Guingamp, de Plabennec, et de Nîmes car j’ai mon pote Thibault Giresse qui y est (entraîneur-adjoint en National), et ça ne va pas fort en ce moment…

Un adversaire qui t’a impressionné ?
Cavani. Il ne lâchait jamais rien, il fallait toujours être sur le qui-vive. J’admirais sa mentalité.

Une équipe qui t’a marquée ?
Le PSG quand Neymar signe, il dispute son premier match au Roudourou, c’était impressionnant …

Pas l’OGC Nice ?
(rires) Pourquoi ?

Ils ont gagné 7 à 2 une saison à Roudourou (en 2014) …
(Rires) Non même pas ! Et la seule fois ou ce Brésilien, Eduardo, a marqué 5 buts, c’était contre nous, évidemment (rires) !

Avec le Stade Briochin en 2021. Photo Philippe Le Brech

Un coéquipier perdu de vue ?
Jonathan Martins-Pereira. Il est à Lens aujourd’hui (coordinateur sportif). La distance fait que…. Mais ça sera un grand plaisir de le revoir.

Un coach ?
Jocelyn (Gourvennec), je l’ai revu, il est particulier pour moi, c’est lui qui m’a fait connaître toutes ces émotions-là, mais pour en arriver là, il y en a eu d’autres avant lui, comme Bernard Maligorne et Franck Kerdilès, à Plabennec. Aujourd’hui, à Saint-Brieuc, on a un coach (Roland Vieira) qui rentre dans ces valeurs-là, qui ressemble à ce que j’ai connu avant; au niveau des valeurs et de la vision du foot, pas besoin d’en faire des tonnes, j’aime beaucoup. Le foot a pris une tournure différente : les coachs avec lesquels ça a le mieux marché pou moi, ce n’était pas des coachs à « la manette », parce que les datas, les schémas tactiques, tous les discours autour du foot, où tout est calculé, où tout est programmé, c’est ennuyeux. Le foot est un jeu pour moi. Or, je trouve que ce n’est plus assez un jeu. Ce n’est pas mon foot à moi.

Avec Guingamp en 2014. Photo Philippe Le Brech

Tu aurais dû arriver dans le foot 10 ans plus tôt ?
Non mais pour moi c’était très bien ! J’ai connu des top coachs, des top partenaires, donc ça l’a fait ! J’ai réussi à passer entre les mailles de toutes ces statistiques, de toutes ces datas !

Un président marquant ?
Hervé Foll à Plabennec et Guillaume Allanou à Saint-Brieuc.

Un entraîneur que tu n’as pas envie de recroiser ?
(il soupire) Ouep mais euh… trois petit points…

Une causerie marquante ?
Il y en a deux : celle de Jocelyn avant la finale de la coupe de France, où il a su créer quelque chose avec son discours et ses vidéos, et on est arrivé sur la pelouse en étant sûrs de nous mais sans se la raconter, on savait pourquoi on était là, on était serein calme. En plus, Rennes, on les avait battus deux fois dans la saison. Et une de Franck Kerdilès avant le match à Nancy en coupe.

Le joueur le plus connu de ton répertoire ?
Marcus Thuram.

Avec le Stade Briochin, en 2021. Photo Philippe Le Brech

Des manies avant un match ?
Quand je savais que ma famille venait au match, j’aimais bien repérer l’endroit où elle était, pouvoir les visualiser avant que le match ne commence, et c’est toujours le cas encore maintenant. C’est une manière de me rassurer aussi de savoir que mes enfants, Nala (9 ans) et Enzo (6 ans), sont là avec leur maman.

Tu es un défenseur plutôt…
(Rires) Malin !

Un modèle de défenseur, de joueur ?
Mes modèles, comme tout le monde, c’est Zidane, mais j’aime beaucoup le Sergio Ramos du Real Madrid, il a tout, il déteste perdre, il apporte sa grinta, il marque des buts. C’était le défenseur le plus complet.

Ta plus grande fierté ?
D’avoir la famille que j’ai.

Un plat, une boisson ?
J’aime tout ! Les pâtes carbonara. Et un bon verre de vin, je me suis mis au blanc !

Loisirs ?
J’aime le padel, sinon, ici, balades en bord de mer et les vacances. Les dernières, au Kenya, ont été extraordinaires, on a fait un safari avec les enfants. L’un de mes meilleurs voyages.

Avec Saint-Brieuc, en 2021. Photo Philippe Le Brech

Le padel, ce sont les restes du tennis ?
Je préfère jouer au padel, moi qui ai beaucoup joué au tennis, si je m’y remets, je risque d’être une quiche et ça va m’énerver. Le padel est plus ludique, on ne passe pas sont temps à ramasser les balles. C’est fun, j’aime beaucoup l’intensité. Il faut que je trouve du temps pour en faire plus. En plus, c’est un sport d’équipe.

Le tennis t’a aidé pour le football (il a été classé 2/6) ?
Oui ça m’a servi mentalement. Il faut être très fort parce qu’il y a des jours où on est moins bien. Le foot, c’est un sport collectif mais après un match, il y a une remise en question, une autocritique à faire, positive ou négative, et le fait d’avoir joué au tennis, où tout est remis en cause tout le temps, ça m’a aidé là-dessus. Au niveau du jeu, dans l’anticipation, dans les mouvements, ça m’a aidé.

Ton joueur de tennis préféré ?
Nadal. Je ne sais pas s’il va revenir longtemps (rires) mais on a eu la chance de connaître une époque dorée. J’étais petit quand je suis allé à Roland-Garros, j’avais joué sur un court annexe, pas loin du central. J’allais au tournoi de Brest aussi. Mais je ne m’intéresse plus du tout au tennis.

Ciné ? Un film culte ?
Les trois frères, le dîner de con. Aujourd’hui, ce sont plus les films pour les enfants.

Une devise ?
Il n y a pas trop de hasard, les choses qui arrivent, ça se provoque : c’est un peu la devise de notre cocon à la maison, et c’est ce que l’on veut apprendre aux enfants.

Tu regardes le foot ?
Un peu moins la L1 cette année. Je regarde la Ligue des champions. L’autre jour, j’ai regardé OM – Rennes mais j’ai zappé, je ne suis pas allé au bout (rires) !

Tu vas voir des matches à Guingamp ?
Non, mais je regarde les extraits… Mais je ne regarde pas la Ligue 2. J’ai des occupations le samedi quand on ne joue pas. J’ai encore quelques liens avec Guingamp, bien sûr, mais ça a beaucoup changé.
Le dernier match pro où tu as assisté ?
C’était à Brest l’an passé. Je n’y suis pas encore allé cette année.

Le foot, en deux mots…
Sympa et dangereux. Il faut se méfier de tout le monde, même de la personne en qui tu penses avoir confiance. Il ne faut croire que ce que l’on voit. Je dis ça en connaissance de cause, je l’ai vécu à mes dépens. Mais sympa parce qu’il y a des gens extraordinaires dans ce milieu, j’ai fait des rencontres incroyables. J’ai quand même vécu plus de bons moments que de mauvais.

Le Stade Briochin en deux mots…
Familial et travailleur.

Qui voudrais-tu voir te succéder dans cette rubrique ?
Ah ah !!! Allez, James Le Marer !

Désolé, mais ce ne sera pas lui ! Mais on garde l’idée dans un coin de notre tête !

Texte : Anthony BOYER – aboyer@13heuresfoot.fr – Twitter @BOYERANTHONY06

Photo de couverture : Philippe Le Brech

Photos : Philippe Le Brech

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