Antony Robic : le parcours d’un combattant

Après une saison en National 2 au FC Borgo, le Marseillais de 38 ans, professionnel à Toulouse, Tours, Vannes, Laval, Nancy et Bastia, vient de s’engager au Gallia Lucciana, en N3. Il privilégie le plaisir et pense aussi à sa reconversion, sans doute au bord des terrains.

Par Anthony BOYER / Photos Philippe Le Brech et DR

Photo Philippe Le Brech

Ce qui frappe dans le parcours d’Antony Robic, c’est qu’il a mis presque 8 ans, entre le moment où il a soulevé la coupe Gambardella en 2005, à l’âge de 19 ans, avec le Téfécé (succès 6 à 2 face à l’Olympique Lyonnais), et le moment où il s’est véritablement installé dans le milieu pro, en Ligue 2 tout d’abord, à Laval, en 2013, à l’âge de 27 ans.

Non pas que, pendant ces 8 années, « Anto » se soit égaré, loin de là, mais c’est vrai que, durant cette période, il est passé un peu par tous les états. Par toutes les étapes, surtout. Ligue 1 à Toulouse, où il n’a rien fait d’autre que de s’asseoir sur le banc des pros, car jamais lancé dans le grand bain par Elie Baup. National ensuite puis la Ligue 2, toujours à Tours, où après l’accession, il n’a plus trop figuré dans les papiers de son coach Daniel Sanchez.

Stage à l’UNFP avec les chômeurs, entraînements avec des clubs de National (Cassis-Carnoux, Fréjus) viennent ensuite jalonner son parcours du combattant qui le voit s’engager en 2010 pour une demi-saison à Martigues, en CFA, à 30 kilomètres de sa ville natale, Marseille.

De la Ligue 1 au… CFA !

Photo Philippe Le Brech

Au FC Martigues, il retrouve un club qu’il avait déjà fréquenté pendant deux ans chez les jeunes, après des débuts à 5 ans au Pontet, près d’Avignon, et à la MJC Avignon. « Au Pontet, j’ai rencontré un éducateur qui m’a fait aimer le football, Jean-Marc Saboye (ex-pro à Avignon, Rodez et Sète dans les années 80 et 90). Il m’a fait aimer encore plus ce sport et j’espère que, de là-haut, il est fier (il est décédé en 2000). »

Et si son départ au centre de formation de Toulouse, son titre en Gambardella et la signature de son premier contrat pro, en Ligue 1, laissait augurer un avenir doré, la suite fut bien plus compliquée. Finalement, après une demi-saison à Martigues, il est parti à l’âge de 26 ans, en CFA, dans le Loir-et-Cher, à Romorantin, pour se relancer. Et ça a fonctionné. Après une saison à 10 buts (28 matchs), il s’engage à Vannes, en National, qui possède le statu pro après sa relégation, un an plus tôt, de Ligue 2.

Après une bonne saison dans le Morbihan (32 matchs, 6 buts), il s’engage au Stade Lavallois, en Ligue 2. C’est le début de sa deuxième carrière, la meilleure des deux, à 27 ans ! Onze ans plus tard, « Tonton », comme l’appellent ses coéquipiers depuis quelques saisons en Corse, court toujours. Et marque toujours.

Scoot, recruteur, entraîneur-adjoint ….

Photo Philippe Le Brech

Tiraillé durant cette inter-saison entre l’envie de passer à sa reconversion et de continuer à jouer, « Anto » a finalement décidé de rempiler au Gallia Luciana, en National 3 (6e la saison passée), à quelques centaines de mètres de son domicile !
« Je me suis posé la question, mais j’ai encore envie de jouer, j’ai mis pas mal de buts, pas mal de passes décisives, personnellement, j’ai fait une bonne saison à Borgo même si on est descendu, je me sens bien physiquement, alors tant que je peux jouer, je joue. Mais je pense aussi à ma reconversion. J’ai passé une formation de scooting international, je voudrais m’orienter dans ce domaine, dans une cellule de recrutement, ça me plairait, que ce soit pour les jeunes ou les seniors. J’ai mon premier niveau d’analyste vidéo aussi. J’essaie d’être le plus complet aussi, si jamais un jour on m’appelle pour intégrer un staff. Entraîneur-adjoint aussi, c’est quelque chose qui me plairait. En revanche, entraîneur principal, moins. Ce que j’aime, c’est animer, c’est l’humain dans le groupe. Là, je suis en train de voir. De toute façon, je ne voulais pas quitter la Corse. J’habite à Lucciana, mon fils Tiago joue à Borgo, je vais le voir s’entraîner, il va avoir 5 ans (il a aussi une fille de bientôt 7 ans, Charlie). Son éducateur, Ludovic Guaitella, je l’ai rencontré par l’intermédiaire de Johny Placide (SC Bastia). Et « Ludo », il me rappelle mon éducateur au Pontet, Jean-Marc Saboye… »

Antony Robic, du tac au tac

Sans Romorantin, ma carrière aurait été différente !

Photo Philippe Le Brech

Meilleur souvenir sportif ?
J’en ai beaucoup ! La victoire en finale de la coupe Gambardella avec Toulouse (face à Lyon), parce que, quand tu es jeune, c’est le Graal ! Ensuite, mes deux titres de champion avec Nancy et le Sporting, en Ligue 2 et en National. Avec les jeunes de la Gambardella, on est resté en contact pendant un moment. On a un groupe WhatsApp encore aujourd’hui. Le dernier rassemblement que le Téfécé a organisé, la plupart des vainqueurs était là, mais pas tous. Parce qu’il y a peu de joueurs encore de cette époque en activité. Après, chacun a fait sa vie, a ses activités, mais c’est un plaisir de se revoir.

Qui sont les joueurs de la Gambardella à avoir fait une carrière pro ?
Il y a eu Xavier Pentecôte, qui aurait dû faire l’une des plus belles carrière de notre groupe, mais il s’est blessé; Kevin Constant, qui a quand même joué au Milan AC, Kevin Dupuis qui a joué en Ligue 2 et en National (Châteauroux, Orléans, Lausanne, Rodez), Rémy Lacroix qui a joué en National (Bayonne, Colomiers), Walid Cherfa (Tours), Thomas Ayasse (Arles-Avignon, Nancy, Brest, Le Havre, Troyes, Reims, Cannes), le gardien aussi (Pascal Elissalde). Mais on n’a pas été si nombreux que ça à devenir pro. On était plus un vrai groupe, on avait moins d’individualités que Lyon, par exemple, où il y avait Karim Benzema, Hatem Ben Arfa, Loïc Rémy, Rémy Riou ou encore Anthony Mounier.

Pire souvenir sportif ?
Quand j’ai connu la galère après ma troisième année pro, où je me suis retrouvé presque deux ans sans club, même si j’y ai toujours cru; mais cette période m’a forgé un mental de fou. Elle m’a énormément servi. On m’a souvent dit à l’époque que le plus dur, ce n’était pas de signer pro, mais d’y rester. Et cela a exactement été ça pour moi : j’ai signé pro en Ligue 1, je suis parti à Tours en National, on est monté en Ligue 2, au bout de ma deuxième année pro, et derrière, à Tours, j’ai un peu moins joué, j’ai eu quelques blessures, mais rien de fou, et je me suis retrouvé en galère après.

Le FC Borgo 2023-2024. Photo Philippe Le Brech

Combien de buts marqués ?
Pfiou… Je ne fais pas « pfiou » parce que j’en ai mis 1000 hein !!! Je ne sais pas, c’est dur, je ne les ai pas comptés. Je sais que les belles saisons, j’en ai mis une quinzaine, en Ligue 2, en National, après, dans ma carrière, au moins une centaine. Ma plus saison, je me souviens de mes « stats » : avec le Sporting-club de Bastia, quand on monte de National en Ligue 2, en 2020, avec 11 buts et 7 ou 8 passes décisives. J’avais déjà 33 ou 34 ans, comme quoi… La saison avec Nancy en L2 aussi, quand je mets plus de 10 buts, et qu’on monte en Ligue 1. Après, j’ai fait mes plus belles saisons à partir de mes 28 ans, jusqu’à mes 32 ou 33. Même cette année encore, avec le FC Borgo (N2), j’ai mis 11 buts en championnat, 3 en coupe et 6 passes.

Plus beau but ?
En National contre Colmar, avec Vannes. Le gardien dégage le ballon et le ballon ne touche plus le sol jusqu’à ce que je marque !

Photo Philippe Le Brech

Un but tout fait que tu as raté ?
Un penalty, pour mon triplé ! Le gardien la touche, elle va sur le poteau… Je crois que c’était Anthony Mandrea, le gardien, oui c’est ça, c’était contre Cholet, avec Bastia.

Ton geste technique préféré ?
C’est plutôt mon flair, mon intuition, j’ai mis des buts à la « Pipo » Inzaghi, en mode renard des surfaces, j’arrive assez souvent à me retrouver au bon endroit au bon moment.

Qualités et défauts sur un terrain, selon toi ?
Bon techniquement, assez adroit devant le but, et à une période la vitesse, moins aujourd’hui; sinon, pour les défauts, mon tempérament, mon caractère, qui par moments m’ont rendu moins lucide, parce que je me suis énervé ou braqué, j’ai pris des cartons de manière bête, même si je passe vite à autre chose. Avec les arbitres, cela n’a pas toujours été le top mais je ne suis pas rancunier. Je ne suis pas le même en dehors. Sur le terrain, je suis impulsif. En dehors, je suis plus agréable et facile à vivre (rires) même si j’ai mon caractère. Dans un vestiaire, je pense avoir été apprécié, capable de faire le tampon.

Photo Philippe Le Brech

Ton poste de prédilection ?
A la base, j’étais excentré droit et quand je suis passé pro, je suis passé devant, plutôt neuf et demi, le gars qui tourne autour. Après, si je dois être un soldat pour l’équipe, pas de souci, j’ai cette mentalité là, parce que, le plus important, c’est de jouer. Alors oui, j’ai déjà joué piston droit : physiquement c’est différent, c’est plus défensif. Je n’ai pas souvent évolué à ce poste, mais je me souviens d’un but avec Nancy, à Valenciennes, ou c’est moi, en piston droit, qui centre et c’est Vincent Muratori, le piston gauche, qui marque ! Et on gagne 1 à 0 ! Un bon souvenir.

L’équipe où tu as pris le plus de plaisir ?
J’ai eu de la chance, j’ai pris beaucoup de plaisir dans les clubs ou je suis passé, après, si je dois en retenir une, je dirais ma première année pro à Toulouse : il ne m’a manqué qu’une chose, juste la confiance d’Elie Baup. On avait un groupe exceptionnel. Même si je ne jouais pas, je faisais partie du groupe, je ne lâchais rien, le club a fini 3e de Ligue 1, et s’est qualifié pour le tour préliminaire de la Ligue des Champions, c’était incroyable. Je me souviens des Bergougnoux, des Batlles, ils avaient fait une chanson pour moi.

La saison où tu as pris le moins de plaisir ?
(Il réfléchit).

Sous le maillot de Laval.

Tu peux dire cette année, à Borgo…
Non, non ! Malgré les résultats et la descente en N3, j’en ai quand même pris, et c’est parce que j’en ai pris encore cette saison que je vais continuer de jouer. Je dirais mon année à Tours, en Ligue 2 : cette saison-là, je joue moins, ce n’est pas l’entente de fou avec le coach (Daniel Sanchez).

Un club où ça ne s’est pas fait au dernier moment ?
J’ai eu Reims, Strasbourg, Lens, quand ils étaient en Ligue 2, sinon j’ai eu Debrecen, en Hongrie, quand je galérais un peu, ils faisaient la Ligue des Champions et m’ont proposé 5 ans de contrat. Le groupe était élargi, il fallait que ça se passe bien pour que cela soit vraiment intéressant, et j’ai refusé.

Le club où tu aurais rêvé de jouer, dans tes rêves les plus fous ?
Pour un Marseillais, j’ai eu la chance de jouer au Vélodrome déjà ! C’est une fierté, devant la famille. Peut-être, bien sûr, que j’aurais aimé jouer pour l’OM, mais aussi le Barça, Milan AC. Je vais de temps en temps au Vélodrome, je suis allé voir OM-Lens et aussi OM-PSG cette saison.

Sous le maillot du Sporting.

Tes idoles de jeunesse ?
Chevtchenko. C’est le joueur qui m’a le plus marqué, par son humilité, son talent. Le tsar. J’ai eu la chance d’avoir son maillot du Milan AC dédicacé par lui, grâce au journaliste David Astorga, qui était venu faire un reportage sur nous à l’occasion de la Gambardella, quand je jouais à Toulouse : Téléfoot avait fait un reportage sur Ben Arfa de Lyon et moi, mais il n’est jamais passé, parce qu’il y a eu la retraite de Guy Roux qui a pris le dessus sur l’actualité ! Je n’ai jamais vu ce reportage, il n ‘est pas passé, j’aimerais bien que David Astorga me le montre !

Un coéquipier marquant (si tu devais n’en citer qu’un), mais tu as droit à deux ou trois ?
Oh là là, c’est dur, j’en ai plein… Celui qui me vient en tête, c’est Youssou Hadji à Nancy, un super mec, un super joueur, je l’ai eu il n’y a pas longtemps encore… A Toulouse, Dominique Arribagé, il donnait des conseils, il était adorable, malgré la différence d’âge, mais il m’a marqué en début de carrière.

Le coéquipier avec lequel tu avais ou tu as le meilleur feeling sur le terrain ?
Je le dis souvent, c’est Benoît Pedretti, pour sa vision du jeu, c’est facile de jouer avec lui, le ballon arrive dans les pieds sans que tu aies besoin de lever la main ou de l’appeler.

Sous le maillot de Nancy.

Des amis dans le foot ?
Mes amis, je les ai rencontrés en dehors du football. Certains jouent au foot pour le plaisir, après, dans le foot, j’ai beaucoup de joueurs avec qui je suis en contact régulièrement, mais ce n’est pas la même chose, il y a une différence entre amis et proches. Je suis proche de « Flo » Raspentino par exemple, d’ailleurs, j’ai lu son article récemment, il a oublié de me citer (lol), je vais me le faire (rires).

Un coéquipier perdu de vue que tu aimerais bien revoir ?
En fait, quand je me demande ce que devient quelqu’un, je cherche à savoir et après, je le recontacte. En général, même s’il y a longtemps que je ne les ai pas eues, des personnes comme Bryan Bergougnoux, avec qui on a vécu des super moments à Toulouse, qui a le coeur sur la main, j’ai des nouvelles de lui. Je ne l’ai pas revu depuis énormément de temps. Mais je sais ce qu’il devient.

Un coach perdu de vue que tu aimerais bien revoir ?
Thierry Froger. Je ne l’ai pas eu pendant longtemps. Le feeling était pourtant bien passé, il m’avait donné le brassard à Vannes quand il est arrivé, il me faisait confiance.

Photo DR

Un coach que tu n’as pas forcément envie de revoir ?
Daniel Sanchez (rires) ! Non, mais le truc, c’est qu’on n’avait pas un feeling de fou, et pourtant, en National, avec lui, j’ai joué quasiment tous les matchs à Tours. Mais il n’avait pas une totale confiance en moi et on a eu quelques petits problèmes, on a eu des discussions, c’est le foot. Je n’en veux à personne, ni à lui, ni à un autre. Régis Brouard aussi, j’ai eu du mal à le cerner, je l’ai eu au Sporting (Bastia), je ne sais pas, on dirait que ces coachs-là sont toujours dans la méfiance, qu’ils doutent de nous. Moi je suis quelqu’un de naturel, j’ai été déçu de certaines choses. Humainement, par exemple, j’ai beaucoup aimé Didier Tholot, pourtant, je n’ai pas joué plus avec lui qu’avec un autre.

Un président ou un dirigeant marquant ?
Oui, et c’est bien de parler de lui, c’est Jacques Rousselot, à Nancy. Il est très apprécié des joueurs, dont il est proche, il les aime. On s’est beaucoup apprécié. Quand j’ai voulu partir à Laval, à six mois de la fin de mon contrat, il a tout fait pour aller dans mon sens et me rendre heureux. En fait, il fait tout pour que le joueur se sente bien. Grâce à lui, j’ai pu retourner à Laval et si j’ai eu une belle fin de carrière, c’est aussi en partie grâce à lui.

Le joueur le plus connu de ton répertoire téléphonique ?
J’en ai quelques-uns… « Lolo » Kozsielcny, « Dédé » Gignac, Olivier Giroud qui a dû changer de numéro, Clément Lenglet, « Youss » Hadji, et d’autres…

Une causerie marquante ?
Celles de Mathieu Chabert. Avec les joueurs, on faisait un peu le tour du vestiaire et on se demandait ce qu’il allait nous inventer. Ses causeries nous faisaient monter l’adrénaline, et à lui aussi !

Une anecdote de vestiaires marrante que tu n’as jamais racontée ?
(Rires) « Lolo » Batlles va en rire : un jour, les gars lui avait accroché ses affaires en haut du vestiaire pour ne pas qu’il puisse les atteindre et, surtout, ses affaires avaient été découpées au ciseau… Ses T.shirts, ses chemises, ses shorts un peu bizarres… Impossible pour lui de remettre ses fringues après ça ! Bon, moi, j’étais jeune, je regardais, je rigolais, mais je n’étais pas dans le coup. Aujourd’hui, oui, je serais capable de lui faire !

Le stade qui t’a procuré le plus d’émotion ?
J’ai eu la chance de jouer au stade Vélodrome déjà, au Parc des Princes, à Bollaert, à Monaco l’année où ils sont champions de France. J’ai connu plein de beaux stades. Après, dans chaque club, dans chaque stade, j’ai eu des émotions, même un Laval – Le Mans à guichets fermés, où je marque au bout de 10 minutes de jeu, m’a procuré des émotions de fou, c’était la folie, et aussi à Marcel-Picot, à Nancy, le stade est en furie quand je marque et qu’on gagne 1 à 0 contre Lens. A Bastia aussi même si malheureusement il y a eu la Covid, mais la saison suivante, pour le retour en Ligue 2, je me souviens d’un Bastia-Nîmes en ouverture du championnat, dans un stade plein, ça fait beaucoup d’émotion tout ça. En fait, les émotions, ce sont surtout plus des périodes : je me souviens par exemple, le jour de mon anniversaire, contre le Red Star, je rate un penalty… Mais quinze minutes après, je marque… Mon premier derby avec Nancy à Metz aussi… Un déluge sur le terrain ! T’es à 1000 %, t’as envie de t’arracher, de donner aux gens. Après, si je dois citer un stade, c’est le Vélodrome, c’est le Graal. C’est vrai que je suis un grand émotif. Je joue au foot pour ça, pour prendre du plaisir. J’ai toujours privilégié ça par rapport à l’argent. C’est grâce à ça que j’ai pu vivre toutes ces émotions, je n’ai jamais eu peur de redescendre de plus bas pour remonter, pour reprouver des choses. Après Tours, j’ai galéré, je me suis entraîné avec Fréjus, avec Cassis, j’ai signé six mois à Martigues, j’ai joué à OM Loisirs ou je me suis régalé et après j’ai passé une saison incroyable à Romorantin, sans doute l’une des plus belles saisons de ma carrière, du moins en amateur; d’ailleurts, je suis toujours en contact avec des gens là-bas, comme Xavier Dudoit, ou Julien Converso, qui était directeur sportif, ou « Dédé », l’homme à tout faire du club. Sans Romorantin, ma carrière aurait été différente.

Avec Sébastien Da Silva, au FC Borgo. Photo FC Borgo

Un regret ?
J’en ai deux : de ne pas avoir vraiment joué en Ligue 1 avec Toulouse; Elie Baup avait ses 13 ou 14 joueurs et comme ça se passait bien, il ne changeait pas, et nous les jeunes, Alex Bonnet, Kevin Dupuis, Xavier Pentecôte, Walid Cherfa ou moi, on a très peu joué, mais le club a fini 3e de Ligue 1, dont on ne pouvait pas donner tort au coach, c’est juste que nous, on aurait aimé participer un peu plus. Malgré ça, j’ai passé une super saison. Même les joueur avaient fait une chanson pour moi. L’autre regret, c’est mon début de saison en Ligue 1 avec Nancy : journée 1, je marque contre Lyon d’un joli piqué devant Lopez, et le but est signalé hors-jeu, alors que j’avais célébré, je suis certain qu’il n’y avait pas hors-jeu, mais il n’y avait pas le Var, et puis, la journée suivante, à Rennes, je frappe, le défenseur stoppe le ballon de la main, penalty ! Je le tire, je le loupe… J’aurais pu être à deux buts en deux journées… Je suis à zéro. C’est un regret, car je sortais d’une belle saison en Ligue 2. Je pense que j’avais des choses à montrer en Ligue 1.

Que t’a-t-il manqué pour jouer durablement en L1 ?
Un peu plus de chance ! J’avais les qualité pour y jouer, j’avais le mental et la mentalité aussi. Peut-être que si je joue un peu plus à Toulouse avec Elie Baup, je ne vais pas en National à Tours après… On ne sait pas. Il aurait fallu jouer un peu plus. Avec Nancy, je joue en Ligue 1 mais on descend… Je suis arrivé tard, aussi, ça y fait.

Tes loisirs ?
J’aime bien regarder le foot à la télé, parce que je suis passionné. Et puis, ce qui me plairait, c’est d’être dans le recrutement. Là, j’étais à fond dans Roland-Garros. Après, il va y avoir l’Euro et les Jeux Olympiques. Sinon, j’aime bien le padel, pas le paddle sur l’eau, hein, mais le padel avec la raquette ! Et bien sûr profiter de ma famille et de mes amis. J’aime partir en voyage là.

Tu es un attaquant plutôt…
Altruiste.

Le milieu du foot ?
Compliqué, spécial mais passionnant ?

La descente du FC Borgo ?
Il aurait fallu que l’on soit pus régulier à l’extérieur. On a pris beaucoup de buts, presque 50, même si on en a marqué pas mal, mais on n’a pas pris assez de points en déplacement, où on n’a presque pas fait de nul. Notre effectif a été complet en octobre, on avait 1 points après 5 journées, il faut le rattraper tout ça ! On a été trop fébrile, on a pris des buts casquettes, des penalties, on a fait des cadeaux. Alors qu’on avait une équipe, si on avait été au complet d’entrée, pour jouer non pas la montée comme Boulogne, qui était au-dessus, mais dans les 3 ou 4 premières places. On avait un bon groupe mais ça n’a pas pris comme ça aurait dû, à cause des résultats. On avait beaucoup de cadres, de joueurs d’expérience.

Texte : Anthony BOYER / Twitter : @BOYERANTHONY06 / mail : aboyer@13heuresfoot.fr

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