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Aniss El Hriti (Red Star) : « J’ai galéré, mais au final ça a payé ! »

Il a vécu l’Europe avec le club luxembourgeois de Dudelange contre l’AC Milan ou le Betis Séville, les saisons historiques de Chambly en Ligue 2, le National avec Epinal, et évolue désormais au Red Star, en National, un autre club légendaire de France… Retour sur le parcours singulier  d’Aniss El Hriti, un joueur de 33 ans revenu au bercail l’été dernier et qui continue de briller.

La vie de footballeur est ainsi faite de sinuosités, de sommets, de moments de creux, de rêves et d’espoirs déçus. Tous les prétendants ne réussissent pas à se frayer un chemin dans le terrible monde professionnel, et tous ne contemplent pas les mêmes vertiges dans leur carrière.

Alors que celle-ci n’est pas encore achevée pour lui, Aniss El Hriti (33 ans) s’est confié, après l’entraînement du Red Star, sur son parcours singulier, entre monde amateur et professionnel.

Le franco-marocain a ainsi évoqué les étapes d’un chemin fait de prises de risques, de détours et de réussites, à l’image du joueur qu’il est sur le terrain. Latéral gauche formé milieu offensif, le défenseur a transposé son goût de l’attaque à son poste, un penchant vers l’avant qui renvoie à sa carrière.

Celle-ci l’aura amené au FC Gueugnon, à 20 ans, une fois quitté le cocon parisien, puis à Marseille-Consolat, Le Pontet et Epinal où il figurera dans l’équipe-type de National de 2017.

Le natif de Sevran a aussi connu la Ligue 2, du côté de Tours et Chambly, et l’Europa League, avec Dudelange. Pour 13heuresfoot, Aniss El Hriti s’est raconté et a conté sa belle histoire, qui l’a ramené, l’été dernier, au Red Star, le grand club du 93 dont il est originaire.

« J’ai toujours joué dans des clubs familiaux »

Aniss, on va faire dans le classique pour commencer. Tu as rejoint Le Red Star il y a un an, et, quelque part, tu es revenu à tes racines parisiennes, après une sacrée carrière qui t’a emmené un peu partout…

Je suis issu du 93, à Sevran. Ensuite, à partir des poussins, j’ai évolué au CSL Aulnay. C’était le club le plus compétitif du coin, où je pouvais aller à pied, car mes parents ne pouvaient pas tout le temps m’emmener aux entraînements, même s’ils étaient tout le temps à mes côtés dès mon plus jeune âge. Ensuite, il y a eu Les Lilas, Neuilly-sur-Seine, puis je suis revenu à Aulnay. Après une bonne saison ado, j’ai signé en D1 futsal à Garges, où je jouais avec Wissam Ben Yedder par exemple. J’ai eu envie de revenir au foot à 11 après cette expérience, et je suis allé au Raja Casablanca. Puis j’ai eu l’opportunité de signer à Drancy. À la suite d’un tournoi, j’ai été repéré par un joueur qui était au FC Gueugnon, où j’ai fait un essai à 20 ans ! C’est à partir de ce moment-là que j’ai commencé ma carrière dans le monde professionnel.

Que t’évoquent ta jeunesse, ta formation parisienne, tes premiers clubs ?

Photo @flashlinephotographe

Quand tu grandis, tu es avec tes potes de l’école, et après l’école, c’est le foot. Pendant les week-ends, il y avait des tournois, on se retrouvait deux-trois jours, à Bordeaux, à Auxerre, c’était super convivial. Dans 93, que tu sois chez toi ou dehors, tu es toujours en famille. Car les gens sont là pour toi, et pas pour ce que tu as. Tu es dans un certain état d’esprit, en exagérant le truc, c’est « réussir ou mourir ». Tu te bats pour réussir, car il y a des bons côtés dans le 93, mais il y a le côté où c’est aussi pauvre, on ne donne pas forcément leur chance aux jeunes, donc tu as envie de plus te battre que les autres, tu sais que tu auras plus de difficulté à réussir. Quand tu réussis, tu savoures beaucoup plus. Ce sont tous ces moments-là que tu retiens, les tournois, la semaine avec tes potes, les week-ends où tu es accompagné par les parents, les matches, le sandwich-merguez, tu es tout le temps avec tes amis, du matin au soir. Finalement, tu es dans un amusement, puis tu essaies de bâtir quelque chose de grand. Ce vécu-là permet d’intensifier les liens avec les amis, la famille.

C’est un fil rouge dans ta carrière, ce côté familial ? On peut penser au Red Star, mais aussi à Chambly …

La plupart du temps, j’ai choisi des projets où le coach me faisait part d’un état d’esprit. Le Red Star c’est encore autre chose, car c’est un club qu’on a dans le cœur, qui est dans le 93. Nous, à Aulnay en jeunes, c’était le rêve d’être au Red Star. Car c’est l’élite, c’est le club phare de Seine-Saint-Denis. Le Red Star c’est le Marseille Consolat du 93 (où il a joué, ndlr), qui est le club d’un quartier de Marseille. J’ai toujours été dans des clubs familiaux car j’ai besoin de ces valeurs-là, où tu peux manger à dix dans une assiette, ton pote vient te chercher le matin. Il n’y a pas de règles, mais il y a du respect. Ce sont ces choses-là qui nous permettent de grandir, d’avoir envie de réussir, de bonifier l’image de Seine-Saint-Denis.

Ça donne aussi du recul dans les moments plus difficiles, non ? Juste après ta formation parisienne et avant Gueugnon à 20 ans, il y a un passage compliqué au Raja Casablanca…

J’avais le choix d’aller en D1 marocaine pour être dans l’optique de devenir un joueur important de ce championnat, postuler en équipe nationale. Par manque de maturité, comme à cause de la différence de mentalité, ça a été difficile. Tu pars, tu es seul là-bas, la mentalité n’est pas la même. C’est performer chacun de son côté pour performer tous ensemble. Rien à voir avec l’image du football que j’avais, où j’ai besoin qu’on réussisse tous ensemble, en s’aidant. J’étais mature en âge, mais je n’étais pas encore prêt pour ce monde-là.

Donc tu reviens en France, à Drancy, où tu es repéré par Gueugnon.

Photo @IciEtAilleurs55

Quand je reviens en France, je pars à Gueugnon après Drancy, en effet. Comme je suis quelqu’un qui aime bien les challenges, après avoir quitté mon domicile familial pour Gueugnon, je veux me prouver que je peux réussir à l’étranger. Je vais donc en Ecosse, à Falkirk, le club de Sir Alex Ferguson. Je signe là-bas, et en fait je me rends compte que non, je ne suis toujours pas prêt (rires) ! Au bout de quatre mois, pourtant ça se passait super bien, je dis au coach que je dois revenir en France, j’ai une urgence. Je pars, et je ne suis jamais revenu. J’ai fait ma lettre de résiliation. En toute transparence, j’ai beaucoup de respect pour eux, mais là-bas le fighting spirit, vivre en toute liberté, ce n’était pas pour moi. Leur cadre de vie leur convenait, ils pouvaient sortir le soir du lundi au vendredi et être performant le week-end. Au début tu suis pour t’intégrer, tu arrives, tu veux vivre ton rêve, tu as la statue de Sir Alex Ferguson, tu as 21 ans. Mais je ne m’y retrouvais pas. Je n’étais pas prêt. Pendant 20 ans, j’étais avec ma mère, ma sœur, mon père, mes amis. Là, je me suis retrouvé aussi seul. Peut-être que j’étais mature au niveau de l’âge, mais je n’étais pas encore prêt. Je n’avais pas le bagage pour m’imposer dans ce monde-là.

Puis là, tu reviens, et ta carrière est faite de plusieurs clubs, Marseille Consolat, Le Pontet, et enfin Epinal, où tu exploses définitivement.

Photo @flashlinephotographe

Un Parisien à Marseille ça fait toujours bizarre, mais comme je suis quelqu’un de sociable, qui aime bien rigoler, ça a été. J’arrive là-bas, première semaine on joue contre l’OM en amical. Je fais un top match, je jouais ailier droit. Juste après, José Anigo me dit de venir faire un essai d’une semaine avec le groupe pro de l’Olympique de Marseille et là, Consolat me dit « soit tu signes chez nous soit tu fais un essai mais alors ton contrat ne tient plus ». Aniss choisit donc Marseille Consolat !

Puis je suis signe au Pontet. L’entraîneur de Consolat, Hakim Malek, était parti là-bas, c’est un coach qui compte et a participé à ma progression footballistique. Je quitte ensuite Consolat par manque de temps de jeu, j’arrive à Epinal en National avec les crocs et l’envie de prouver que j’avais le niveau pour ce championnat, et même au-dessus ! Je fais une des meilleures saisons de ma carrière, avec un super coach, Xavier Collin, l’actuel coach d’Orléans (National), qui m’a donné toute sa confiance et qui m’a aidé dans tous les domaines. Franchement, sur le plan footballistique, c’était la meilleure saison de ma carrière… Avant Dudelange ! Je finis dans l’équipe-type de National, et j’arrive au Tours FC.

« Tours, un kiffe total »

Découverte de la Ligue 2 donc !

Et dans un des meilleurs clubs de Ligue 2. Il y avait des tops joueurs, Olivier Giroud, Andy Delort, que des supers éléments, dans une belle ville, un beau stade… L’année où j’arrive, je regarde le vestiaire, je me dis, « En fait, tu peux même monter en Ligue 1 avec cette équipe-là ». Il y avait Jonathan Gradit, qui joue à Lens, Haris Belkebla qui est à Brest, Raveloson à Auxerre, Rémy Descamps à Nantes. Tous en Ligue 1 aujourd’hui ! Quand je vois ça, je me dis « woaw ». Il y avait Hameur Bouazza, que des supers joueurs. Finalement, on joue le maintien, et on descend à la fin de la saison. C’est assez contradictoire. Qualitativement parlant, on avait tout ce qu’il faut. Mais on va garder dans une petite boîte ce qu’il s’est passé extra-sportivement. En tout cas, quand j’arrive, c’est dans un grand club de Ligue 2 BKT. Bryan Bergougnoux me prend sous son aile, pour ma première saison en L2 je joue une quinzaine de matches, on fait un huitième de finale de Coupe de la Ligue. Me retrouver dans ces conditions-là, travailler pour être compétitif le vendredi, c’était incroyable, tout était carré. Chaque jour passé là-bas était un kiffe total.

Ça te permet d’aller à Dudelange et de jouer l’Europe.

J’ai d’autres opportunités en Ligue 2 BKT mais en étant numéro 1-bis ou doublure. Moi, à l’âge où j’étais, j’avais envie de jouer. J’ai pris mon temps, et j’ai eu l’opportunité de jouer à Dudelange, au Luxembourg. Je vais dans les bureaux, le président me dit : « Ton contrat est là. On joue les qualifications en Coupe d’Europe, c’est à toi de voir ». C’était une motivation, un challenge. J’allais voir où j’en étais. Est-ce que j’étais capable de relever ce défi ? C’est ce qu’il me fallait. Ce qui est marrant, c’est que je signe, j’arrive à l’entraînement, mais le coach ne sait même pas que j’ai signé ! Il ne sait même pas que je suis là. J’arrive, il me demande de faire des tours de terrain… Je me suis demandé « Où je me suis embarqué ? ». Et puis, sur un des tours préliminaires de qualification (pour l’Europa League), au match retour, le latéral gauche prend rouge. Le coach vient me voir, et me demande si je suis prêt, j’avais deux semaines d’entraînement. Sincèrement, j’étais HS ! Je n’étais vraiment pas prêt du tout (rires) ! Mais comme je savais qu’il y avait un match préliminaire d’Europa League quatre jours plus tard, je réponds « Bien sûr coach que je suis prêt » ! Le lendemain, il vient me voir et annonce « Aniss, tu vas jouer titulaire ».

« Je regarde autour de moi, et je pense à tous les sacrifices faits »

Du coup, tu te retrouves à jouer l’Europa League deux semaines après ton arrivée, et vous vous qualifiez pour les poules en éliminant trois champions nationaux (Drita, Legia Varsovie, FC Cluj).

On passe le tour contre les champions du Kosovo donc. On prend un gros d’Europe, le Legia Varsovie. On arrive à l’extérieur, je vois le tifo, je pense, « Aujourd’hui ça va être dingue, je ne sais même pas si on va ressortir du terrain » ! Le tifo était incroyable. On fait un gros match, personnellement un des plus aboutis de ma carrière. On les bat au retour, on passe le tour. Ensuite, c’est Cluj (Roumanie), avec Julio Baptista, Omrani, une grosse équipe, l’année d’avant ils font la Ligue des Champions, en jouant contre le Real Madrid en poules. Ce qui fait que j’étais assis dans le vestiaire où Cristiano Ronaldo était (rires). En Roumanie, on fait un match de dingue, on mène 3-0. A dix minutes de la fin, ça y est, c’est fait, toute la pression redescend, celle des six matches de qualifs. Au coup de sifflet final, il y a un truc qui m’a impressionné. Je regarde autour de moi, et je me dis que chaque footballeur, pour arriver au sommet, a dû faire des sacrifices incroyables. Car on est tous en larmes, on se prend dans les bras, on a tous les larmes aux yeux. C’était incroyable. Ce moment-là, cette qualification en Europa League, c’est le meilleur souvenir de ma carrière.

« Je me suis retrouvé à parler avec Leonardo et Maldini »

Arrive alors le tirage au sort…

Après le match, on monte dans l’avion, on parle, on se dit, « Les gars, juste pour le plaisir, ce serait bien qu’on ait trois gros. Milan, Séville, ce serait top ». On ne dit pas l’Olympiakos, mais Milan, San Siro, tout ça. Le lendemain à midi, c’est le tirage, on voit qu’on tombe avec le Milan AC, le Betis, et l’Olympiakos, woaw… Notre entraîneur, c’était un maestro, c’était Dino Toppmöller, « the coach », l’entraîneur adjoint de Julian Nagelsmann au Bayern Munich maintenant. Du coup on arrive avec lui, on joue les trois gros. Le Milan AC, on enchaîne contre le Betis Séville où il y a Lo Celso et William Carvalho, puis on va à l’Olympiakos.

Ambiance énorme, au Pirée !

Oui, c’était incroyable. Mais ce qui m’a choqué, c’est au Betis. Ce sont des dingues. De l’échauffement jusqu’à la fin du match, tout le monde est debout, ils n’ont pas arrêté, on n’arrivait pas à s’entendre sur le terrain. Et puis on va à San Siro. Je marche, je fais mes premiers pas dans le stade, et je pense « ça y est j’ai réussi dans ma vie ». Tous les sacrifices faits, c’est pour ça, jouer là, à San Siro. On fait un match de dingue, on mène 2-1, finalement on perd 5-2 car ils font rentrer tous les barjots. La conclusion de tout ça, c’est qu’on termine avec un 0-0 contre le Betis, c’est le premier point d’un club luxembourgeois en Europe. On est rentrés dans l’histoire d’un pays. C’étaient des moments incroyables, le monde de l’élite, les hôtels, je me suis retrouvé à parler avec Leonardo et Maldini après le match de Milan, assis avec eux comme si c’étaient mes amis. En Grèce on échange avec Karembeu, champion du monde 98, je n’aurais jamais pensé être assis à la table de ces grands joueurs. Après ça, on finit champion du Luxembourg, on gagne la coupe, je termine la saison meilleur latéral gauche du championnat. Et puis j’ai la chance que ma femme tombe enceinte, donc je cherche à me rapprocher de Paris.

Tu signes à Chambly, en L2, où tu rejoins un superbe projet et une histoire assez folle (12 montées en 30 ans).

J’arrive pour deux ans, je suis emballé par le projet, le coach, il y a des valeurs, il n’y a rien à dire. T’as envie de signer direct avec Bruno Luzi, il a les mots justes. Je signe deux ans. On fait une première saison en L2 assez incroyable. La première partie de saison, on est invaincus longtemps, je marque mon premier but en Ligue 2 BKT au Stade de l’Aube (Troyes). Chambly, c’est un club auquel on prête attention par rapport à leur histoire, qui est belle. La seconde année a été difficile avec le Covid, on a eu beaucoup d’absents, les problèmes de stades, elle est à oublier ! Je leur souhaite de tout cœur de remonter le plus vite possible.

Le club descend d’un échelon, et toi aussi. C’est le retour aux sources, au Red Star, le grand club du 93, l’été dernier.

A Chambly dans l’Oise, je m’étais déjà rapproché de la région parisienne et de ma famille. J’y ai pris goût. J’ai eu la chance d’avoir un 2e enfant. Mes deux options c’était soit d’aller à l’étranger, vivre une expérience mémorable, ou de trouver un club qui m’offrait les valeurs dont j’ai besoin, et aussi de me permettre de ne pas m’éloigner de ma famille. De rester dans un cocon, tout en restant footballeur professionnel. Là j’avais besoin d’un super projet, professionnel, autour de ma famille.

« J’ai réussi ce que je voulais réaliser, être la fierté de ma famille »

Quand le Red Star fait appel à moi… Je me dis, c’est dingue. Car 20 ans en arrière, c’est un club dont moi et mes amis on parlait tout le temps, de vouloir le rejoindre, de vouloir en faire partie. Et vint ans après ; j’ai l’opportunité d’y aller. Dans un club en renouveau, où tout a évolué. Moi j’allais au Red Star, c’était un synthétique, aujourd’hui la pelouse c’est un truc de fou, avec une qualité d’herbe qui est pour moi la meilleure de National. Le centre d’entraînement est en plein centre de Saint-Denis et du 93, à 10 minutes de là où j’ai fait mes classes. Tu n’y manques de rien, tout est fait pour que tu sois le plus performant possible.

Et puis tu es à la maison quoi, quelque part !

Il y a le centre d’entraînement oui, et surtout, surtout, le vendredi soir, quand tu joues, se dire que tes parents viennent te voir, célébrer chaque but avec mon père et ma mère qui sont dans les tribunes, c’est dingue ! (Il insiste). Mais jamais, à 32 ans puisqu’on parle de l’année dernière, j’aurais cru que j’allais célébrer des buts dans le 93 avec ma famille, ma femme, mes enfants, jamais de ma vie je n’aurais pu y croire ! J’ai encore l’image dans ma tête. C’était un lundi contre Annecy, et à chaque but je regardais sur le côté, je voyais ma famille célébrer. J’ai réussi ce que je voulais réaliser, être la fierté de ma famille. Même si j’ai galéré, à la fin, ça a payé.

Tu boucles la boucle. Le rêve du Red Star pendant l’enfance, puis tu as fait San Siro, et là tu es à Bauer avec ta famille qui est tribunes.

Je suis issu de là, je suis parti chercher de l’expérience, un peu de maturité, j’ai cherché tout ce qu’il me fallait, et je suis revenu chez moi. Prêt pour répondre à un super projet, fait pour évoluer au plus niveau. J’ai la chance d’être là au meilleur moment. Aujourd’hui, la place de leader (l’entretien a été réalisé avant le match face au Mans 0-0. Le Red Star est désormais 3e), il ne faut pas la prendre en compte, ce ne sont que des moments. Il n’y a que les actes sur le terrain, pendant encore plus de trente journées. On a un super staff, un super coach (Habib Beye), qui est passionné, qui nous dit les choses. On travaille comme un club de l’élite, tout est filmé, les séances d’entraînement, tout est repris, quand ça va bien dans un match, quand ça va mal. On travaille super bien. Les gens autour font en sorte qu’on soit dans les meilleures conditions. Je pense que ce projet-là, sincèrement, avec toute l’envie et toute la motivation que le groupe Red Star – groupe puisqu’on est une famille, il y a tout le monde -, met en place, j’espère qu’on va vivre de très belles choses.

Aniss, du tac au tac

Premier match en pro ?
Gueugnon-Bayonne en National, au stade Jean-Laville. On avait perdu 1-0, j’avais failli mettre mon premier but, de la tête ! Malheureusement elle est passée au ras du poteau (Aniss avait remplacé Mickaël Citony à la 78e, Gueugnon s’était en fait incliné 2 à 0 en février 2011).

Ton joueur préféré ?
Marcelo et Ben Arfa !

Joueur le plus fort contre qui tu as joué ?
Franchement, Yannick Ferreira Carrasco. Mais c’est dur, il y en a plein. Lo Celso au Betis aussi, il était sur mon côté.

Coéquipier le plus fort avec qui tu as joué ?
Déjà, il y a David Gigliotti (Consolat) … Après j’ai joué avec des joueurs très forts… Je dirais Hameur Bouazza (Tours) également. Et aussi Marvin Martin à Chambly.

Le coéquipier le plus fou que tu aies côtoyé ?
Oh punaise ! J’ai côtoyé tellement de tarés, il y en a trop ! A Consolat, Elias Taguelmint. Et à Epinal, un autre, Diaguely Dabo.

L’anecdote la plus folle vécue dans ta carrière ?
Quand je jouais à Marseille Consolat, j’avais un scooter 125. Et quand je suis parti à Epinal, en fait j’ai dû partir en train. Donc quand on a joué contre Marseille Consolat à Epinal, ils ont fait rentrer mon scooter dans la soute du car, et ils me l’ont ramené à Epinal !

Le coéquipier perdu de vue que tu aimerais revoir ?
Woaw, la question de dingue ! En fait, je suis encore en contact avec la plupart des joueurs, via les réseaux, les téléphones.

Ton meilleur souvenir ?
La qualif pour les phases de poules en Ligue Europa. Et l’appel d’Hervé Renard pour la double confrontation entre le Maroc et le Mali lors de la saison 2017-2018. Rien que l’appel, recevoir la convocation, c’est un de ses meilleurs souvenirs.

Ton pire souvenir ?
Un accident de moto avant de signer au CA Bastia. J’ai un accident qui fait que je ne peux pas signer au CA Bastia, après ma deuxième année au Pontet.

L’entraîneur qui t’a marqué ?
Dino Toppmöller, Xavier Collin, et Hakim Malek.

Le stade qui t’a le plus impressionné ?
Le Stade Bollaert. Franchement c’était dingue. Comme j’ai déjà parlé des stades en Europe, je dis Bollaert en France !

Une équipe, adverse ou pas, qui t’a bluffé ?
Reims, l’année de leur montée en Ligue 1. Ils avaient Chavarria, Diego, un groupe trop fort. Cette année-là, ils étaient au-dessus.

Un match où tu t’es senti intouchable ?
Contre Troyes, ma première année avec Chambly. Je marque et je fais une passe décisive, on gagne 4-0. Tous mes dribbles passaient, tout ce que je faisais, ça marchait.

Textes : Clément Maillard / Mail : contact@13heuresfoot.fr / Twitter : @MaillardOZD

Photos : @RedStarFC, @flashlinephotographe et @IciEtAilleurs55