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Charly Charrier : « On a la carrière que l’on mérite »

Après avoir écumé les terrains dans toutes les divisions, de la Ligue 1 au National 3, le Vendéen a rejoint l’ES Marsouins Brétignolles-Brem, en Régional 2, où il pourra apporter son expérience sur le terrain et préparer sa reconversion. Portrait.

Avec La Roche Vendée Foot en 2022-2023. Photo Philippe Le Brech

Talentueux, Charly Charrier l’était dès ses débuts sur les terrains de son premier club, La Chapelle-Achard, en Vendée.
L’attaquant aujourd’hui âgé de 37 ans, passé ensuite par Les Sables-d’Olonne et La Roche-sur-Yon, sa ville natale, avant de lever les voiles vers la Sarthe et Le Mans puis Cannes en National, va signer son premier bail professionnel du côté de l’En Avant de Guingamp en 2010 et goûtera aux joutes de la Ligue 2, puis de l’Elite.

Un premier passage chez les pros, un retour à Luçon en National, puis l’épisode Amiens. Mais une pubalgie et un faible temps de jeu vont écourter son aventure en Picardie avant un énième retour en Vendée qui se profilera à l’été 2018, d’abord aux Herbiers, puis de nouveau à La Roche-sur-Yon, son éternel amour. Une longue aventure auréolée d’une montée en National 2 au printemps dernier, à laquelle il aura largement contribuée.

Pour 13heuresfoot, l’attaquant, qui vient de signer à l’ES Marsouins Brétignolles-Brem (Vendée), entre Saint-Gilles-Croix-de-Vie et Les Sables-d’Olonne, va aussi entamer sa reconversion au sein du club promu en Régional 2.

Charly Charrier revient sur les meilleurs moments de sa carrière et évoque un avenir qui s’écrira désormais sur les terrains amateurs.

Interview : « J’ai toujours fonctionné au feeling ! »

Tout débute pour toi sur les terrains de La Chapelle-Achard : quels sont tes souvenirs de cette époque ?
Dans mon club formateur, je n’ai que des bon souvenirs, à cet âge-là, tu ne penses à rien d’autres que t’amuser entre amis.

Tu vas ensuite sillonner le département avant de prendre la direction du Mans. Un des premiers tournants de ta carrière, non ?
C’est la première fois que je découvre un club professionnel sans vraiment y comprendre les codes, j’y passe une seule saison mais j’ai énormément appris.

Lors de sa signature à Amiens. Photo Amiens SC

Tu vas connaître deux fois le National avec l’AS Cannes et Luçon : comment comparerais-tu ces deux expériences ?
Ce sont deux expériences qui n’ont rien à voir bien évidemment. Quand je pars à Cannes, j’ai 20 ans, j’y vais seul, dans un championnat où je n’ai jamais joué. Je ne suis pas prêt. En plus j’arrive dans un contexte particulier où le président (Michel Scotto) m’impose au coach (Michel Dussuyer) et honnêtement, la marche est trop haute. Je n’ai pas le niveau National à cette période. Luçon, c’est tout autre chose, je suis dans un environnement qui m’est familier car c’est mon deuxième passage dans le club et j’arrive de Guingamp ou j’ai fait deux saisons de Ligue 2.

L’honnêteté de Jocelyn Gourvennec

Guingamp, un club où tu passais professionnel il y a plus de 10 ans maintenant !
J’ai 24 ans à cette époque, ça peut paraître tardif mais je saisis l’opportunité. Tout comme à Cannes, j’arrive à la mi-saison donc pour l’adaptation, ce n’est pas l’idéal, surtout quand il y a des supers joueurs à côté ! Je me sens super bien en Bretagne et les deux exercices qui suivent vont se conclure par deux montées jusqu’en Ligue 1. Donc ça reste gravé (sourires).

Avec Luçon en 2013-14. Photo Philippe Le Brech

Arriver jusqu’en Ligue 1, c’était forcément inespéré en voyant ton parcours, non ?
Suite à la montée en Ligue 1 avec Guingamp, il me reste un an de contrat, mais le coach (Jocelyn Gourvennec) me convoque en fin de saison pour m’expliquer qu’il serait préférable pour moi d’aller trouver du temps de jeu ailleurs en deuxième division.

Le club comptait recruter des joueurs avec plus d’expérience et ça risquait d’être difficile pour moi. Il savait que je n’étais pas le genre de joueur qui se contente d’être sur le banc, peu importe la division, que j’avais besoin de jouer pour être heureux. C’est un discours difficile à entendre mais j’ai adoré son honnêteté et son courage, chose tellement rare dans ce milieu.

Avais-tu un plan de carrière avant d’y arriver ?
Non, j’ai toujours fonctionné au feeling, c’est pour ça qu’après Guingamp, je ne repars pas en Ligue 2 malgré quelques approches. Mon choix se fait très rapidement et je décide de retourner à Luçon, en National, pour optimiser mes chances d’être heureux sûr et en dehors du terrain.

Amiens, des émotions indescriptibles…

Sous le maillot d’Amiens, le soir de l’accession en Ligue 1. Photo Philippe Le Brech.

La Ligue 1, c’est aussi Amiens avec des moments forts…
Après trois saisons en National, Luçon dépose le bilan donc il faut trouver un point de chute. J’ai la chance d’avoir plusieurs options mais je choisis Amiens, parce que j’avais eu de bonnes sensations dans leur stade quand on y avait joué avec Luçon. L’objectif était de se maintenir parce qu’on venait juste de monter en Ligue 2. La suite appartient à l’histoire.

Un scénario comme on les aime !
38e journée, 96e minute, nous sommes 6es et on marque…. On passe 2es et nous sommes propulsés en Ligue 1 ! Le genre d’émotions que j’évoquais : indescriptibles. Quelques mois plus tard, on est dans le grand bain, premier match au Parc des Princes, Geoffroy-Guichard deux journées plus tard… c’est la découverte pour beaucoup d’entre nous et de magnifiques souvenirs !
Un passage en pro jusqu’en 2018 puis un retour en Vendée, aux origines : comment as-tu axé ta réflexion à ce moment ?
Pendant la saison de Ligue 1, j’ai une pubalgie qui dure des mois. Je vis une saison très difficile car je ne vois pas le terrain. Nous nous quittons au mois de juin en bons termes avec l’Amiens SC et je reste trois mois sans club. Je soigne ma blessure et je réfléchis à ce que je veux réellement faire. J’ai mon ami qui est coach des Herbiers en National 2 (Stéphane Masala), j’ai besoin de temps de jeu, donc je m’engage avec eux pour le reste de la saison.

La Roche, retour à la case départ

Avec son nouveau club, l’ES Marsouins Bretignolles-Brem. Photo ESMBB

Puis vient le nouvel épisode à La Roche-sur-Yon…
A l’été 2019, je choisis de revenir à La Roche dans le club où j’ai passé 5 ans de formation. Il y a une nouvelle ère, Philippe Violeau est président, Charles Devineau est coach… ça faisait trois vendéens qui ont connu le haut niveau dans le même projet – ambitieux – et à des postes différents. J’ai un vrai feeling avec le coach qui me laisse la possibilité de travailler sur le recrutement avec mon ami Kevin Hautcoeur. Je prends ça comme une marque de confiance donc je m’engage et on construit une belle équipe.

Quatre saisons riches, perturbées aussi notamment par le Covid… mais qui se concluent par une montée en National 2 !
Paradoxalement, la saison qui sera la plus aboutie sportivement restera aussi la plus frustrante car le Covid stoppera tous les championnats en 2019-20. Châteaubriant a accédé en N2 au quotient alors que nous étions leaders. Ensuite, une saison blanche, très difficile à vivre pour tout le monde mais il fallait relativiser malgré les difficultés ; nous étions juste des sportifs privés d’activité pendant que d’autres tombaient malade ou perdaient la vie.

Avec Luçon en 2015-16 en National. Photo Philippe Le Brech

Personnellement, comment l’as-tu vécu ?
A 34 ans, le plus difficile a été de garder la motivation de rester compétitif et performant pour la reprise des championnats un an et demi plus tard. Finalement, la montée en National 2 il y a quelques semaines est l’aboutissement des quatre dernières saisons où l’effectif n’avait pas beaucoup bougé : on était dans une certaine continuité avec moins de concurrence chez nos adversaires par rapport aux précédents exercices.

« Il y a eu une usure mentale »

Pourquoi partir au moment où La Roche atteint son objectif ?
Il y a plusieurs raisons. Pour commencer, je souhaitais choisir ma sortie moi-même. Il y avait une forme d’usure mentale des saisons précédentes donc je sentais qu’il ne fallait faire celle de trop. Ensuite, je ne voulais pas tricher vis-à-vis de mes coéquipiers qui m’avaient connu avec un certain niveau de performance et une certaine exigence. Et pour finir, même si sportivement nous avons vécu de belles choses, extra-sportivement, ça a été très compliqué. Le projet ne ressemble plus à celui pour lequel j’étais venu en 2019. Beaucoup trop de personnes compétentes et surtout bienveillantes ont dû quitter le navire à cause d’individus au club qui veulent être sur le devant de la scène.

Tu as dû apprendre à relativiser pendant ces dernières années…
C’est aussi ça un club de football, vous y trouverez toujours des gens qui se veulent importants plutôt qu’utiles, donc quand vous n’êtes pas d’accord avec ce fonctionnement, il faut faire preuve de courage, prendre ses responsabilités et partir. Aujourd’hui, j’ai la chance que l’on me propose un projet neuf dans le rôle que je souhaitais, avec un bon coach que je connaissais déjà (Alexandre Leudière), ou je peux travailler sereinement en essayant de me rendre le plus utile possible dans l’intérêt du club…

Comment as-tu vécu ces adieux et ton dernier match ?
C’était particulier parce que j’avais annoncé mon départ aux joueurs depuis quelques semaines. L’idée était de soigner ma sortie tout en n’accaparant pas l’attention. L’enjeu de la rencontre était bien plus important que ma dernière avec La Roche. Je remercie les joueurs qui m’ont offert une sortie plutôt sympa avec une montée à la clé et quelques remerciements à la fin du match.

Les émotions d’un grand stade

Avec Amiens en L2. Photo Amiens SC

Le football était devenu ton métier depuis une dizaine d’années…
Depuis tout jeune, je suis passionné de foot, je ne pensais qu’à jouer, tout le temps et partout. Mon envie était d’aller le plus haut possible. Une carrière est faite de rencontres, d’opportunités mais également de choix. Même si je pense que j’aurais pu faire encore mieux, je n’ai pas de regret, on a la carrière qu’on mérite.

Quels souvenirs garderas-tu de ce chapitre ?
Quand j’arrêterai définitivement, le souvenir le plus fort sera les émotions que procurent les grands stades où j’ai pu jouer. Ce que l’on ressent quand on foule une pelouse où tu rêves de jouer depuis ton plus jeune âge n’a pas d’équivalent…

Justement, comment analyses-tu l’évolution de ce sport depuis tes débuts ?
Le foot a certes un peu évolué mais pas tant que ça. Ce sont les gens qui l’entourent qui changent. Aujourd’hui, beaucoup pensent qu’ils peuvent être président de club, agent de joueur, recruteur ou coach sans une véritable connaissance du milieu. Le foot génère de plus en plus d’argent et de notoriété, donc beaucoup de personnes essayent de se frayer un chemin afin d’en profiter ; c’est le fléau du foot.

Vers un rôle de manager général…

Avec La Roche VF la saison passée. Photo Philippe Le Brech

Ta carrière n’est pas finie mais le foot ne sera plus ton métier…
J’ai décidé de continuer de jouer parce que j’adore ce sport et je mesure à quel point il me manquera quand j’arrêterai. Au-delà du niveau, ce dont j’ai besoin, c’est de jouer en ayant des objectifs à atteindre, que le club où j’évolue ait une perspective. Le plus difficile quand on descend de quelques divisions, c’est de ne pas se faire aspirer par le niveau, c’est pour ça qu’il faut garder la même exigence de travail et de rigueur envers soi-même.

Comment as-tu imaginé ta reconversion ?
Si je choisis de rester dans le foot, je pense que c’est dans le rôle de manager général que je serai le plus performant. Faire partie d’un club qui me laisserait l’opportunité de gérer sa stratégie sportive tout en étant dans l’analyse et la constitution d’un effectif en collaboration avec le coach. C’est le cas aujourd’hui au club de l’ES Marsouins Brétignolles-Brem et j’en suis ravi.

Pourquoi le poste de directeur sportif à l’ESMBB ?
Je viens de passer les quatre dernières saisons à participer au recrutement de La Roche VF. C’est une expérience et ça n’a fait que confirmer mon envie de rester sur ce chemin. De plus, j’ai toujours trouvé la période du mercato fascinante, et j’ai surtout constaté au fil de ma carrière qu’une saison dépendait beaucoup de cette période.

Charly Charrier du Tac au Tac

Avec Amiens en 2016-17. Photo Philippe Le Brech

Meilleur souvenir sportif ?
Les deux montées en Ligue 1 avec Guingamp et Amiens.

Pire souvenir sportif ?
La période Covid.

Plus beau but marqué ?
Mon premier but avec Amiens, une reprise de volée du gauche.

Un but facile que tu as loupé ?
Un centre parfait, j’ai juste à marquer de la tête, il n’y a plus de gardien et je ne touche même pas le ballon (rires).

Pourquoi as-tu choisi d’être footballeur ?
C’est ma passion pour le foot qui a fait que je suis devenu footballeur !

Ton but le plus important ?
Au Red Star avec Amiens, on gagne 1-0 chez eux et ça nous sort d’une période délicate.

Avec Amiens en 2016-17. Photo Philippe Le Brech

Ton geste technique préféré ?
Le reprise de volée.

Combien de cartons rouges dans ta carrière ?
Deux et aucun de mérité (rires) !

Si tu n’avais pas été footballeur, tu aurais fait quoi ?
Commercial dans un magasin de sport.

Qualités et défauts sur un terrain, selon toi ?
Défauts : le jeu de tête, je déteste ça… et sinon de toujours vouloir le ballon ! Qualités : je dirais, le sens du jeu, que ce soit pour le bien de l’équipe ou pour trouver la faille chez l’adversaire.

Le club, l’équipe ou la saison où tu as pris le plus de plaisir sur le terrain ?
La saison 2014-15, avec Luçon, en National, nous pratiquions un football de qualité et nous avions un bon vestiaire.

Avec Guingamp en 2012-2013. Photo Philippe Le Brech

Le club où tu n’aurais pas dû signer ?
Quand je suis revenu à La Roche VF en 2019, mes proches m’ont déconseillé d’y retourner parce qu’il y avait des personnes contre-productives qui parasitaient toutes sortes de projet… Cela dit, même s’ils avaient raison sur leur analyse, il n’y a aucun club où je regrette d’avoir signé.

Le club où tu as failli signer ?
Le Racing Club de Strasbourg en National à l’été 2015 mais j’ai refusé pour essayer de monter en Ligue 2 avec Luçon. Beaucoup m’ont pris pour un fou.

Le club où tu aurais rêvé de jouer, dans tes rêves les plus fous ?
L’OM.

Un stade et un club mythique pour toi ?
Le Vélodrome.

Avec Amiens en 2016-17. Photo Philippe Le Brech

Un public qui t’a marqué ?
Celui de Bollaert (Lens). J’ai eu la chance d’y jouer deux fois et de marquer, les Corons à la mi-temps sont incroyables… Dans un autre style, Goeffroy-Guichard (Saint-Etienne) est incroyable aussi !

Un coéquipier marquant ?
Je dirais Lionel Mathis et Mathieu Bodmer. J’ai été surpris de leur humilité et leur simplicité compte tenu de la carrière qu’ils avaient eues.

Le coéquipier avec lequel tu avais le meilleur feeling sur le terrain ?
Jérémy Billy, le numéro 9 à La Roche-sur-Yon, qui savait exactement ce que j’allais faire du ballon avant même que je ne l’ai dans les pieds… Je pourrais en citer pleins d’autres.

Avec Guingamp en 2012-2013. Photo Philippe Le Brech

Les joueurs adverses qui t’ont le plus impressionné ?
Cavani et Falcao pour leurs activités, leur sens du déplacement, c’est incroyable ! Dans un autre registre, je vais dire Benjamin Nivet, pas le plus connu mais joueur exceptionnel, sous coté.

L’équipe qui t’a le plus impressionné ?
Troyes. On perd 4-0 à la 60eme avec Amiens je crois… le genre de match où tu peux jouer 4 heures, il ne se passera rien (rires).

Avec Luçon en 2015-16 en National. Photo Philippe Le Brech

Un coéquipier perdu de vue que tu aimerais revoir ?
Benjamin Guillou (Le Poiré, La Roche), j’aimais beaucoup ce gars.

Un coach perdu de vue que tu aimerais revoir ?
Tous ceux qui me faisaient jouer, je serais ravi de les revoir, les autres non (rires) !

Un président que tu n’as pas forcément envie de revoir ?
Thierry Barbarit (La Roche), un président que je n’aimerais jamais revoir, un océan d’ignorance ce monsieur. Les joueurs l’appelaient le « dos d’âne ». Il ralentissait tous les projets.

Avec Luçon en 2015-16 en National. Photo Philippe Le Brech

Un président ou un dirigeant marquant ?
Noël Le Graët (Guingamp), Bernard Joannin (Amiens).

Une causerie de coach marquante ?
Les meilleures causeries, c’était quand le coach oubliait d’en faire une (rires) !

Une consigne de coach que tu n’as jamais comprise ?
« On joue comme on s’entraîne ». Cette phrase n’a aucun sens, tout simplement parce qu’il est impossible de ressentir les mêmes émotions ou l’adrénaline d’un match de compétition lors d’un entraînement.

Avec La Roche VF. Photo La Roche VF

Une anecdote de vestiaire que tu n’as jamais racontée ?
J’ai connu un coéquipier qui avait un problème psychologique, il sortait en dernier du vestiaire pour bloquer les téléphones des autres en faisant des faux codes. Un jour, je l’ai pris en flagrant délit et j’ai pris une photo parce que personne ne pouvait se douter que c’était lui…. C’était « Sackré Gbohou » (rires), j’ai encore la photo d’ailleurs !

Le joueur le plus connu de ton répertoire ?
Sûrement Mathieu Bodmer.

Le stade qui t’a procuré le plus d’émotion (en dehors des clubs où tu as joués) ?
Le Vélodrome parce que j’étais un fan de l’OM étant gamin, et La Beaujoire, parce le club du FC Nantes reste particulier pour nous les Vendéens.

Texte : Joël PENET / Twitter : @PenetJoel

Photos : Philippe Le Brech (sauf mentions spéciales)

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