Comédien, écrivain, scénariste, l’ancien attaquant d’Aubervilliers est devenu consultant. Depuis 2017, il a rejoint Canal + où il intervient sur l’affiche décalée de National du lundi (Concarneau-Sedan ce soir) et le foot anglais. Homme de conviction, très attaché au social et aux banlieues, il raconte son parcours très riche et évoque la fin de saison en National.
Ancien attaquant d’Aubervilliers (de la DH au National), Zizek Belkebla (51 ans) est un touche à tout. Comédien, écrivain, il vient de sortir son premier roman, « Mohand et Raoul, l’Arabe et le juif », basé sur une histoire d’amitié. Un « livre personnel, au-delà du temps, des territoires et des religions, qui évoque l’esprit de fraternité », comme il le résume.
Chaque lundi soir, on le retrouve aussi sur les antennes de Canal + aux commentaires de l’affiche de la journée de National (il officiera ce soir, à 18h30, pour le match décalé de la 27e journée Concarneau-Sedan).
Depuis 2017, Zizek Belkebla est en effet consultant sur Canal + où, en plus du National, il intervient sur la Premier League anglaise. Sa famille est étroitement liée au club d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) où il a joué comme ses frères Karim, Youssef (qui a vu sa carrière pro brisée par une grave blessure à Saint-Etienne) et Kamel.
Son neveu Haris Belkebla, le fils de Kamel, évolue en Ligue 1 à Brest et est international algérien. Après avoir joué, les frères Belkebla occupent depuis de nombreuses années des postes à responsabilité à Aubervilliers : Karim est manager général, Youssef, directeur administratif et Kamel, entraineur adjoint de l’équipe première (National 3).
Zizek se consacre, lui, aux plus jeunes. Pour 13HeuresFoot, il est longuement revenu sur son parcours, son rôle de consultant et ses autres activités. Il évoque aussi cette passionnante saison de National.
« On est là pour valoriser le National »
Les gens qui vous regardent sur Canal ne le savent sans doute pas. Mais en 2007, vous avez joué dans le feuilleton à succès Plus Belle la Vie…
A côté du foot, Le théâtre et le cinéma ont toujours été mes passions. J’ai été formé aux ateliers théâtre d’Aubervilliers. L’une de mes sœurs, Fadila, est comédienne. Moi, j’ai joué dans plusieurs films comme « Viva Laldjerie », ou « les Chevaliers du ciel » avec Benoît Magimel et Clovis Cornillac. En plus de Plus Belle la Vie, j’ai aussi effectué des apparitions dans d’autres séries comme « PJ » ou « Central Nuit ». Mais à un moment, j’en ai eu un peu marre qu’on me confie seulement des rôles de voyou et d’incarner l’Arabe délinquant de service. Donc, j’ai mis le cinéma un peu de côté même si j’ai aidé des amis sur l’écriture de scénarios. Après, si un réalisateur me propose un rôle sympa, je ne ferme pas la porte.
Comment êtes-vous devenu consultant ?
Par le hasard des rencontres. Je n’étais pas très connu, je n’avais jamais été pro mais j’ai commencé à Eurosport en 2009 avec de la Coupe de France. A l’époque, ils cherchaient des nouvelles têtes. Les commentateurs vedettes, c’était Christophe Jammot avec Jean-Luc Arribart que j’ai ensuite retrouvé à Canal +. J’ai tout fait, du commentaire, du bord-terrain. A côté de ça, j’ai toujours gardé une activité professionnelle qui n’avait rien à voir avec le foot, comme encore actuellement.
En 2017, vous rejoignez Canal +…
C’est Laurent Jaoui (désormais à Prime Vidéo) qui m’a proposé de rejoindre Canal. C’est quelqu’un qui a toujours eu une sensibilité particulière pour la banlieue et son football. Il s’intéresse naturellement aux autres. J’ai commencé par de la Youth League puis j’ai enchainé par le National puis ensuite le foot anglais. J’ai progressé petit à petit. Gregory Nowak, David Barouh, ont toujours été de bons conseils pour moi. Je me sens très bien à Canal.
Vous êtes un consultant qui insiste beaucoup sur les différents aspects du jeu, la technique…
Oui, j’aime ça. Mais je suis surtout axé sur l’aspect offensif, comme quand je jouais. Sur les phases défensives, j’ai davantage de mal alors qu’un Habib Beye est capable de deviner ce qui va se passer dans la surface au millimètre près. Après, je bosse beaucoup pour préparer mes matchs. Quand je fais du foot anglais, c’est entre guillemets plus simple. On a toutes les stats possibles à notre disposition. Le National, c’est plus dur, les joueurs sont moins connus. Il faut effectuer davantage de recherches. Sinon, j’ai la même personnalité au micro que dans la vie. Je suis tranquille comme commentateur. J’ai joué et je n’accablerai jamais un joueur. Ça permet de rester toujours mesuré. On a été à sa place et on sait très bien qu’il ne fait pas exprès d’être mauvais.
Vous avez connu le National, à l’époque à deux groupes, comme joueur. C’était naturel de vous retrouver consultant sur cette division ?
Pas nécessairement, même si c’est un championnat que j’apprécie beaucoup. J’avais vraiment envie de le faire. Je suis content de pouvoir le valoriser et de le mettre en lumière avec Canal. Le National, c’est être au plus près des gens, la simplicité. On est proche des supporters. Les gens sont contents de nous voir. J’ai des supers souvenirs de matchs à Laval ou à Annecy. Pour le match décisif de la montée la saison dernière à Annecy, on était juste au-dessus du kop, presque en plein milieu de la foule. Ils nous entendaient commenter et se retournaient parfois. C’était fabuleux.
Beaucoup d’entraineurs se sont néanmoins élevés contre cette diffusion le lundi soir qui leur enlève trois jours de récupération en moins pour leur match suivant du vendredi . Comprenez-vous cette polémique ?
Ils sont contents quand ils gagnent le lundi et quand ils perdent le vendredi, ce serait la faute à Canal ? Sincèrement, ça m’agace un peu d’entendre ça. C’est trop facile. On est là pour valoriser ce championnat qui n’est pas trop médiatisé.
Comme je l’ai dit, les supporters sont contents de nous voir et les joueurs sont aussi contents d’être diffusés. Les matchs sont regardés, les joueurs peuvent se mettre en valeur et se faire remarquer. A mon époque, il fallait attendre le lendemain et l’article du Parisien pour qu’on parle de nous. Avec Canal, on propose un vrai suivi. Moi, j’aime bien valoriser le travail des entraineurs.
Qui ressortez-vous cette saison comme entraîneurs ?
Je ne connaissais pas Grégory Poirier. Ce qu’il fait avec Martigues après les avoir fait monter est vraiment remarquable. Il y a aussi bien sûr Stephane Le Mignan avec Concarneau.
Sinon, j’apprécie beaucoup le travail de coachs comme Mathieu Chabert, Reginald Ray ou Olivier Sarragaglia. Tous mériteraient d’entraîner plus haut. Je suis aussi assez proche d’Olivier Frapolli que j’ai beaucoup commenté en National les saisons précédentes et qui, je j’espère, restera en Ligue 2 avec Laval.
Par rapport à votre époque, le National a beaucoup évolué…
Oui, c’est devenu beaucoup plus pro avec beaucoup d’anciennes équipes de Ligue 2. On retrouve beaucoup moins de petits clubs et de petites villes même s’il y a encore des belles histoires. Sur le plan du jeu, il a aussi beaucoup plus évolué même s’il reste toujours aussi costaud avec beaucoup de rigueur. A mon époque, c’était le joueur qui faisait le système. Maintenant, c’est le système qui fait le joueur. On a moins de joueurs capables de proposer des grandes inspirations sur le terrain.
Justement, quels sont les joueurs qui vous ont le plus plu cette saison ?
Je regarde surtout les attaquants ou les numéros 10. Il y en a quelques-uns qui me plaisent bien, comme Boutrah et Rabillard à Concarneau, Cervantes et Aïko au Mans ou Tlili et Fdaouch à Martigues. J’ai envie aussi de ressortir Ndoye : au Red Star, il fait tout, il joue même parfois avant-centre. Il est très bon. Si j’étais joueur et que j’avais un mec de 40 ans (37 en réalité) qui faisait la pluie et le beau temps dans mon équipe, je me poserais des questions, ça me donnerait envie de donner encore plus.
Quelle est l’équipe qui vous plaît le plus cette saison ?
Forcément Concarneau. Quel kiff !!! Il joue la possession, 2-3 passes, c’est incroyable ! C’est comme une chorégraphie. Il y a un gros travail effectué qui se base sur la qualité des uns et des autres. Chacun a sa spécificité et apporte le meilleur. La force de Stéphane Le Mignan, c’est de laisser beaucoup de liberté à ses joueurs mais toujours dans l’intérêt du collectif. On prend beaucoup de plaisir à regarder jouer Concarneau.
A contrario, qui vous a déçu cette saison ?
Au niveau du jeu, Versailles, c’est surtout solide. Quand ça arrive au milieu de terrain, on voit qu’il y a une recherche de solutions. Ce n’est pas fluide comme Concarneau. Après, ça marche, ils sont en course pour la montée. Sinon, forcément, on attendait mieux des Nancy, Châteauroux et Le Mans. Ils jouaient la montée et ils vont se battre pour le maintien. Ils ont été décevants. Ça prouve aussi que l’argent ne fait pas toujours le bonheur. A mon humble avis, certains joueurs dans ces clubs sont installés dans un trop grand confort. Ces clubs ont choisi la facilité en voulant miser sur des noms alors qu’il y a des talents en N2, N3 ou même R1. Mais ça demande un travail en profondeur. Ils sont aussi peut-être trop pressés en voulant amortir leur chute alors que parfois, c’est mieux de prendre le temps de reconstruire et se restructurer. Mais cette fin de saison va faire des dégâts. Il risque d’y avoir un ou plusieurs gros qui seront relégués.
Comment voyez-vous cette fin de saison de National ?
Depuis cinq ans qu’on commente le National, on voit bien que c’est la plus dure à cause des six descentes. Je vais comparer ce sprint final à une course d’athlétisme. Pour moi, Versailles et Martigues sont au couloir 4 et 5 et ont un petit avantage. Le Red Star, Concarneau sont au 6 et au 3. Dunkeque qui effectue un retour fulgurant revient de loin mais il peut le faire. Martigues ne faiblit pas et Versailles a tout pour monter, l’expérience de ses joueurs et un calendrier plus abordable. Tout pourrait se jouer sur le Martigues – Versailles de la dernière journée. Ca va se jouer au mental. C’est de la bonne pression, mais les équipes doivent être capables de la gérer. C’est pour ça que les équilibres internes, la capacité à rester serein vont être primordiaux.
Quel regard portez-vous sur votre propre parcours de joueur ?
J’ai joué jusqu’en National avec Aubervilliers qui a été mon seul club. J’ai eu des propositions, Strasbourg, Lens, les clubs parisiens qui étaient en National à l’époque comme le Racing ou le Paris FC. Alain Perrin, quand il entraînait Troyes, avait dit à mon frère Karim : « Dans ton équipe, je ne prends qu’un joueur, ton petit frère Zizek »… Mais je n’ai aucun regret même si j’aurais aussi pu aller plus haut quand j’étais en juniors au Red Star où j’ai peut-être loupé quelque chose. Mais je n’ai jamais voulu devenir un footballeur pro. Je me serais fait « chier » et j’aurais raté ma vie d’homme. Moi, j’aime la culture, l’écriture, le cinéma. J’aurais eu l’impression de rester dans une routine si je n’avais fait que du foot.
Le club d’Aubervilliers est aussi étroitement lié à votre famille…
J’aurais rêvé de monter en Ligue 2 avec Auber’. En 1993, on a terminé 1er de notre groupe en D3 mais on a perdu en barrages. Mais à Auber, j’avais tout. J’étais avec mes grands frères Karim, Youssef et Kamel. On a tous Aubervilliers et ce club dans le sang. C’est la ville où nos parents ont débarqué d’Algérie. On a construit des choses ici et on veut perpétuer cet héritage. Karim a fait un travail extraordinaire.
En plus de toutes vos activités, vous avez également gardé un pied sur le terrain avec les jeunes d’Aubervilliers. C’est important pour vous ?
Depuis mon arrêt en 2010, j’ai toujours voulu conserver ce lien. Car, la vraie vie, les problèmes que vivent les gens au quotidien, c’est là qu’on les retrouve. A Auber’, je suis responsable de la catégorie 6-10 ans. Mais maintenant, j’organise davantage que j’entraîne. Avant, j’entraînais et j’étais aussi dans la com, avec les petits, leurs parents, ça me bouffait tout mon temps. Là, j’organise les séances et je recrute des jeunes, souvent d’Aubervilliers, qui veulent se former et s’investir avec les gamins, ça me plaît beaucoup de les voir aussi motivés. Et moi, ça me dégage du temps pour parler aux parents. Je ne suis pas dans la compétition. Ce que je mets en avant, c’est d’abord le bon comportement, la bonne attitude. Si le gamin est bon, ça me fait plaisir qu’ils parte au Red Star ou au Paris FC. Après, on sait comment les choses se passent… Donc finalement, je surveille davantage les parents que leur enfants.
Zizek Belkebla, du tac au tac
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Zizek Belkebla, le joueur
Première fois dans un stade ?
Vers 1978, j’avais 6 ans. C’était au stade Auguste Delaune à Aubervilliers pour voir jouer mes grands frères. Je me souviens qu’il y avait pas mal de furieux et que ça finissait parfois en bagarre générale. Quand on est petit, ça fait un peu peur. Après, je suis beaucoup allé au Red Star et à Bauer. Le premier match en pro que j’ai vu, c’était au début des années 80, le PSG au Parc des Princes avec Safet Susic. Quel joueur c’était !!!
Meilleur souvenir de joueur ?
Mon premier match en D3 avec Aubervilliers en 1991. J’avais 19 ans. J’étais le frère de l’entraîneur donc il fallait que je prouve plus que les autres.
Pire souvenir de joueur ?
La descente de CFA 2 en DH avec Auber’ en 2003. On avait besoin d’un nul contre Chartres pour se maintenir. Mais on a perdu ce match. Moi, j’étais suspendu donc je n’ai pas joué; ça a été encore pire à vivre. J’étais impuissant. A la fin, c’est comme si tout c’était effondré; ça faisait mal de se retrouver en DH parisienne après près d’une quinzaine d’années dans les championnats nationaux. La saison avait été très difficile. On avait eu quatre entraîneurs, Papou (Kharchaoui), Karim puis pour finir un duo avec José (César) et Kamel (Belkebla).
Une manie, une superstition ?
Pas trop, à part que je portais toujours le numéro 7 et les mêmes chaussures.
Le geste technique préféré ?
Le petit pont et le piqué.
Qualités et défauts sur un terrain ?
J’étais un joueur rapide et je marquais des buts. Une année, j’ai terminé 2e buteur en CFA 2 derrière Eric Akoun. Moi, j’aimais pas quand le ballon était dans notre moitié de terrain. J’aimais aller de l’avant. C’est pareil maintenant. Ce qui se passe derrière ne m’intéresse pas trop.
Votre plus beau but ?
J’en ai marqué des beaux mais j’ai envie de citer le plus drôle. C’était en CFA 2 à Bois-Guillaume. Eux marquent et font la fête, une vraie mêlée. Kamel Bousseliou (le gardien) nous renvoie vite le ballon. Je dis à l’arbitre, ils sont sur le terrain, on peut donc réengager ? L’arbitre siffle… Et moi, je mets une patate, pas trop haute. Le gardien a essayé de plonger mais j’ai quand même marqué ! Là, on a vraiment kiffé. On leur a rendu la pareille. Le retour en bus a été festif et joyeux !
Le joueur le plus fort que vous avez affronté ?
Avec Aubervilliers, on a quand même affronté des grosses équipes à l’époque du National. J’en citerais trois : Jean-Michel Guede (attaquant passé par Montpellier, Laval, Châteauroux), Raymond Lokuli (attaquant) à Amiens et Madjid Adjaoud (défenseur) à Istres.
Le joueur le plus fort avec qui vous avez joué ?
Mon frère Karim. Il avait un temps d’avance sur tout. Il était en Division 2 au Red Star et il devait signer à Saint-Etienne avec l’un de mes autres frères Youssef. Tout était réglé. Saint-Etienne voulait les prendre tous les deux. Mais il a préféré repartir à Aubervilliers en DHR à l’époque où il a tout reconstruit. Au Red Star, j’ai aussi beaucoup apprécié Youcef Touati père. Son fils Youcef (ex Red Star, Dijon, Chambly) est tragiquement décédé en 2017. Généralement, les joueurs que j’apprécie sont les joueurs « de rue ». Je reconnais tout de suite ceux qui ont joué dans le noir sans lampadaires ou pieds nus… Ils ont un supplément d’âme, une attitude technique et une gestuelle différentes.
L’entraîneur ou les entraîneurs qui vont ont marqué ?
Encore mon frère Karim. Avec lui, c’était un football total. Quand je commente sur Canal, parfois je me souviens de ses phrases. Ils y a des choses qui ne lui auraient pas plu (rires)… Comme moi, il détestait jouer par derrière. Faire une passe en arrière, c’est à la portée de tout le monde. Sinon, quand j’étais junior au Red Star, j’ai apprécié Patrice Lecornu et François Gil. J’aurais voulu connaître Robert Herbin, qui a entraîné en Division 2 au Red Star. Après, en tant que consultant, j’ai aussi forcément adhéré à la philosophie d’un Gourcuff.
Vos joueurs préférés ?
Maradona, Zidane, Iniesta… Benzema m’a aussi fait kiffer la saison dernière. Eux jouent en 5D quand toi tu as tout juste la 3G.
Un stade mythique ?
Le stade Karman à Aubervilliers. A l’époque, dans le Parisien, Karim Nedjari (aujourd’hui Directeur général RMC et RMC sport) l’avait surnommé « Le Maracana de la banlieue » : ça veut tout dire. Chez les pros, j’ai toujours adoré le Parc des Princes, davantage que le Stade de France, même s’il est dans le 93, proche de chez nous. En Algérie, je dirais le stade de la JS Kabylie à Tizi Ouzou. Dans les tribunes, j’y ai vu des gens véritablement possédés.
Vos amis dans le foot ?
J’y ai beaucoup de connaissances mais pas de véritables amis. Ceux-ci sont ailleurs… Après, je suis toujours content de retrouver les anciens d’Auber’. Beaucoup reviennent toujours voir les matchs. Quand on est passé par Auber’, on garde toujours un profond attachement pour ce club. C’est grâce à Karim, Youssef, Kamel… Ils ont réussi à emmener beaucoup de personnes avec eux. Ici, le plus important, c’est le respect et les valeurs humaines. On a toujours recruté des hommes avant des joueurs.
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Zizek Belkebla, le consultant
Votre premier match ?
C’était un Boulogne – Caen en 2009 en Coupe de France sur Eurosport. Ils cherchaient des nouvelles têtes. Je n’avais jamais fait ça mais ça m’a tout de suite plu. Ensuite, j’ai eu la chance de commenter le match décisif pour la qualification à la Coupe du monde 2010, Egypte – Algérie. Je n’étais pas à Khartoum au Soudan où le match se déroulait mais à Paris en cabine. Mais l’émotion était là quand même. On m’avait conseillé de ne pas trop en faire, d’essayer de rester neutre. Mais j’ai eu du mal… Cette victoire 1-0, but de Anthar Yahia, m’a vraiment donné des frissons. L’Algérie allait retrouver le Mondial !
Votre meilleur souvenir ?
Les rencontres en général. J’adore parler aux gens, ressentir l’atmosphère du terrain. C’est cette proximité qui me plaît dans ce rôle de consultant. J’ai aimé aller à Bastia la saison de leur montée en Ligue 2 avec Mathieu Chabert ou à Laval la saison dernière. Encore une fois, en National, les gens sont contents de nous voir.
Votre pire souvenir ?
Je n’ai pas aimé le Red Star – Dunkerque (4-2 le 7 novembre). Un spectateur nous a bousillé la retransmission avec un laser. Depuis, Canal a décidé de ne plus retourner à Bauer. C’est un stade que j’adore pourtant, ça me manque… Après, même si j’ai progressé, j’ai quelques mauvais souvenirs de blancs à l’antenne. Quand le mot ou la phrase que tu veux dire, ne te reviennent qu’après l’action. Mais c’est trop tard car l’action est passée…
Journalisme ou football : quel est le milieu le plus sain ?
Moi qui ai connu les deux, je n’ai pas envie de comparer; ça fait plus de dix ans que je suis consultant et ça c’est toujours bien passé pour moi. A Canal, j’ai fait des belles rencontres avec des gens pros et sympas. Pour moi, c’est une chance de travailler pour cette chaîne. Je suis quelqu’un de fidèle comme à Auber. Je n’ai pas forcément envie d’aller voir ailleurs. J’ai aussi des projets de documentaires. Montrer, la vraie vie du foot de banlieue, là où j’ai toujours été bercé et exercé.