Quand il a vu que son CV avait été partagé sur le réseau social par l’épouse du président de l’association des Herbiers, le coach passé par l’équipe II du Stade Brestois est entré en contact avec elle. Aujourd’hui, il est en tête de sa poule, en National 2, avec son nouveau club, à qui il impose un style offensif !
Pour sa première expérience d’entraîneur en seniors, Laurent David fait assez fort : il est actuellement en tête du groupe D de National 2 avec son nouveau club, Les Herbiers.
Arrivé cet été dans le club finaliste de la Coupe de France 2017 contre le PSG, l’ancien pro de 52 ans vit actuellement un rêve éveillé. Samedi, à Lorient, face à la réserve des Merlus, les Vendéens tenteront de conserver leur nouvelle place de leader, après avoir raté l’occasion de creuser un petit écart lors des dernières journées (défaite à domicile contre la réserve d’Angers, nul à Angoulême et nul contre la réserve de Nantes).
Mais comme dans le même temps, GOAL FC, qui a fait la course en tête en première partie de saison, et Bergerac, toujours en embuscade, ont eux aussi marqué le pas, la situation demeure très incertaine en haut de tableau avec ces trois clubs qui se tiennent en trois points !
Après une longue carrière de joueur et sept années passées à la tête de la réserve du Stade Brestois 29, en National 3, le Briochin de naissance profite pleinement de la chance de coacher à ce niveau. Tout en plaisir et passion. Et cela se sent dans ses réponses, sans calcul !
Laurent, vous vivez une très belle saison en N2 avec Les Herbiers, après un exercice sans club l’an passé…
Ne pas travailler, c’était difficile, dur psychologiquement. J’avais passé 8 ans à Brest, j’étais en fin de contrat. Ne pas être gardé dans son club de cœur, je n’ai pas compris, mais ça fait partie du foot, il faut l’accepter. Durant cette année, j’ai eu la chance de suivre le programme DMVE avec l’Unecatef (Union Nationale des Entraîneurs et Cadres Techniques Professionnels du Football), « dix mois vers l’emploi ». Ca m’a fait beaucoup de bien, ça m’a permis de rencontrer des gens, et des gens différents, ceux qui nous encadraient notamment, nous les dix ou douze coaches sans emploi. Je n’ai pas perdu mon temps. Et puis il y a eu la « folie » du président des Herbiers, qui prend un nouveau coach qui n’a jamais entraîné en N2. Rien que pour ça, ça me donne envie de m’arracher complètement.
« La formation, c’est un put… de laboratoire ! »
Dans Le Télégramme, vous disiez que vous aviez pris un gros coup, mais que vous aviez eu aussi quelques offres, sans que cela ne se concrétise. Désormais, vous profitez. Tout ça vous donne une certaine approche, on imagine…
J’ai eu deux ou trois offres qui sont arrivées très tôt. Je ne me sentais pas prêt. Peut-être que, quelque part, je n’avais pas fait le deuil, entre guillemets. L’autre option, c’est qu’il y avait deux ou trois entraîneurs en pros qui étaient intéressés par mon profil en tant qu’adjoint. J’ai voulu attendre, mais ça ne s’est pas fait, notamment un qui n’a pas retrouvé de club lui-même; ça a été une année blanche, donc. Derrière, il y a eu la discussion et la signature aux Herbiers. Je profite, déjà parce que je viens de la formation. Avec le recul, je pense que quasiment tous les coaches devraient passer par là, parce que, comme je dis, c’est un pu**** de laboratoire, c’est exceptionnel. Par rapport à l’année blanche, être en haut du classement, ça ne change rien pour moi, car je sais ce que c’est que de ne rien avoir. Un jour ou l’autre on est bas, puis en haut quelques mois plus tard. Ça montre vraiment ce qu’est le métier d’entraîneur. Il faut prendre ça avec calme, sérénité. Un peu comme dans une carrière de joueur, il faut profiter des bons moments, savoir savourer.
Et quelle première en tant que n°1 aux Herbiers, donc ! Racontez-nous un peu cette saison de folie, marquée du sceau de l’offensive, vous qui avez la meilleure attaque de votre poule de N2.
Déjà, c’était un gros chantier dans le recrutement, avec André Gaborit, le coordinateur sportif du club. Il restait six joueurs de la saison dernière cet été. Quand j’ai présenté mon projet de jeu, il a fallu trouver les joueurs qui correspondaient à ce que je voulais mettre en place. Ce fut long, pendant deux mois, ça a été usant. Mais on a réussi à avoir les joueurs qu’on souhaitait. Puis ça a été un énorme travail pour mettre le projet de jeu en place. Je sais que les gens ont pu s’inquiéter car les résultats n’étaient pas forcément là en préparation et sur le début du championnat, mais je sentais que ça prenait. Petit à petit, même si on faisait beaucoup de nuls, il y a quelque chose qui ressortait dans le jeu. Je disais aux joueurs, « on n’est pas loin ». Il fallait continuer à travailler, à s’accrocher, à avoir la banane aux entraînements. Moi, un joueur qui arrive avec le sourire, c’est déjà gagné. Et puis la confiance a augmenté, il y a le match d’Angoulême à la 6e ou 7e journée qui nous a fait basculer, on n’a pas eu peur de continuer à attaquer.
« La priorité, c’est le jeu, le mouvement »
Le jeu offensif, vous aimez ça ?
Quand je suis arrivé l’été dernier, j’ai dit au président « Vous allez voir président, on va marquer beaucoup de buts, même si on en prendra aussi. » J’aime l’offensif. C’est peut-être utopique tout ça, mais ça se confirme. On a pris 22 buts, mais on est la meilleure attaque de notre groupe. Et si on en prenait un peu moins, peut-être qu’on marquerait moins. Le but reste de marquer un but de plus que l’adversaire, c’est ce que je dis souvent aux joueurs, gagner 4-3 c’est beau, ça fait plaisir aux gens, même si quand je dis ça, mon gardien fait la gueule (rires) ! Alors gagner 1-0 c’est bien aussi, mais on a une équipe qui joue, se crée des occasions. La priorité c’est le jeu, le mouvement, et les joueurs s’y retrouvent, prennent du plaisir, et c’est l’essentiel.
En Vendée, vous déployez ce jeu avec un groupe jeune, qui va de 18 à 31 ans. Il y a un cercle vertueux : vous prenez du plaisir dans votre nouveau rôle, vos joueurs aussi, et les résultats sont là… ça roule, quoi !
Le groupe a 24 ans de moyenne d’âge. La nouvelle présidence avait dit de recruter jeune, c’est aussi un choix financier, et c’est peut-être quelque part pour ça que je suis venu, comme je viens de la formation. Je m’y retrouve complètement. La jeunesse du groupe, ça leur a permis de ne pas douter malgré les résultats mitigés du début de saison. Quand on a commencé le 12 juillet, je connaissais tous les joueurs, que j’ai eus longtemps au téléphone avant. J’ai d’abord expliqué au staff le projet de jeu que je voulais mettre en place, puis aux joueurs. Après, il faut avoir leur adhésion, et ça leur a plu, je pense. Sûrement même, car ils prennent du plaisir. Ensuite, il faut sans arrêt continuer à travailler sur des choses précises pour continuer à être le plus performant possible. Ce que je dis aux joueurs, c’est que le jeu est fondamental pour moi, ce qu’on peut proposer, ce qu’on met en place. Plus on se crée des situations, plus on a d’occasions, et plus on a de chances de marquer. C’est un gros travail. Je pars du principe que ce qu’on a mis en place dès juillet, on doit s’y atteler pour aller au bout, jusqu’en juin.
« Prendre un entraîneur qui n’a jamais évolué en N2, il faut le faire ! »
Les Herbiers est un club reconnu. Son nouveau président vous a fait venir, avec une « prise de risque » comme vous disiez. Comment ça s’est fait ?
Tout simplement, en fait, il y a… (il cherche ses mots et rit). C’est un peu drôle. Mon CV est partagé sur LinkedIn par une personne, madame Tilly. Je remercie cette dame, et elle me répond que son mari est le président de l’association des Herbiers. Il se passe quelques jours, et je vois qu’il y a des changements aux Herbiers, notamment du coach et du président du club. Je décide donc de chercher qui est ce monsieur Tilly, et j’envoie mon CV par mail. Il en fait part au nouveau président, Dominique Vincendeau. Mais ensuite, je n’ai pas de nouvelles. Je réussis à avoir le numéro de téléphone de Pierre-Louis Tilly pour voir où ça en est, et il me dit qu’ils essaient de me joindre depuis plusieurs jours. Ils ne devaient pas avoir le bon numéro ! Quatre jours plus tard, on se rencontrait avec les deux présidents, monsieur Tilly de l’association donc, et Dominique Vincendeau du club, et je signais. Je remercie ces deux personnes aujourd’hui, bien évidemment, car prendre un entraîneur qui n’a jamais évolué en N2, il faut le faire. Même si moi, j’étais convaincu de pouvoir entraîner à ce niveau, il faut encore avoir la chance de pouvoir le faire, et on m’a donné cette chance-là.
Votre expérience de coach avant ça, c’était avec la réserve de Brest, où vous avez pu échanger avec Jean-Marc Furlan par exemple : il y avait quand même une connexion avec le monde pro, non ?
Oui, c’est paradoxal, parce que quelque part je suis un jeune entraîneur, car j’ai fini de jouer à 40, 41 ans (il en a 52 aujourd’hui). Mais en même temps, dans ces onze années, j’ai eu la chance de côtoyer très vite des gens de qualité. Le centre de formation, pour moi, ça a été une formation accélérée. Je gérais certaines séances avec les pros quand les coaches partaient en déplacement, j’avais régulièrement des pros avec moi, ça a été tout bénéfice. Une façon déjà de commencer à gérer des personnes plus âgées qu’en formation, avoir un discours différent, d’essayer de les comprendre. Car quand un pro « descend », ce n’est jamais agréable, et je leur disais tout le temps, « j’espère que je ne vais pas te revoir ! ». Ca veut dire que tu rejoues en haut si tu ne reviens pas.
« Ce serait nul si on avait tous le même parcours »
Chez les Pirates, vous avez évolué avec comme coaches de l’équipe pro Alex Dupont, Jean-Marc Furlan, ou encore Oliver Dall’Oglio. Est-ce que vous pouvez nous en parler ?
Alex, c’est celui qui m’a mis le pied à l’étrier, qui m’a fait comprendre que je pouvais entraîner, et qui m’a fait venir au club. J’avais une relation particulière avec lui, on était devenus très proches (Alex Dupont est décédé le 1er août 2020). Jean-Marc, ce qui m’a frappé, au-delà du personnage, c’est la façon dont il mettait en place les choses et dont jouait son équipe. Olivier, ce que j’aime beaucoup chez lui, c’est qu’il vient de la formation, et il a toujours cet œil, il savait y faire avec les jeunes joueurs. Ces entraîneurs sont tous différents, et intéressants. S’inspirer de ces gens-là, et avoir la chance de voir leurs différences, pour moi c’était génial.
Récemment, on a des exemples d’entraîneurs passés par la formation ou autre qui réussissent, comme Franck Haise ou Will Still en Ligue 1. Quel regard portez-vous sur votre parcours ?
Ce n’est pas commun, mais ça montre qu’il n’y a pas forcément toujours un seul chemin. Franck, avec qui j’ai joué à Beauvais, est aussi passé par la formation, il est passé par Lorient, il a rebondi à Lens. C’est une question de volonté, de travail, de réussite aussi. Mais ce serait nul, quelque part, si on avait tous le même parcours, c’est ça la richesse du football également. Par contre, on n’a rien sans rien.
Mais oui, moi c’est un peu un chemin atypique, je ne sais pas où il m’emmènera, plus haut, plus bas, on verra. Il faut avoir ce petit coup de pouce, je l’ai eu aujourd’hui, et c’est comme si je débutais une seconde carrière d’entraîneur, avec la N2, quelque chose de complètement différent de ce que j’ai pu connaître avec la réserve de Brest pendant sept ans. Je suis dans le résultat, alors qu’avant, la place finale importait moins; ce qui m’intéressait c’était amener les joueurs chez les pros, avoir ce côté un peu protecteur, père. Quand un gamin signait pro, j’étais hyper heureux, avec la sensation que j’avais participé à quelque chose. Maintenant il faut être le plus performant possible aussi, mais pour un résultat.
« A 40 piges, je jouais encore en National, avec des gars de 20 ans… »
Laurent David le joueur a eu une longue carrière, avec un certain pedigree, une montée en Ligue 2 avec Grenoble par exemple, qui peut vous servir aux Herbiers aujourd’hui.
J’ai fait là-aussi une carrière un peu atypique. Je suis à Brest en formation, et malheureusement il y a un dépôt de bilan, et je signe pro à l’opposé, à Sedan. Après, voilà, j’ai presque 600 matches de joués entre D1, D2 et National. Mais il y a aussi le monde amateur, car je finis à 35 ans à Brest, mais je ne veux pas m’arrêter et je vais à Plabennec en CFA 2. Et au bout du compte je prends tellement, tellement de plaisir, car je suis un amoureux du jeu, que j’ai continué jusqu’à plus de 40 ans en amateur complet et finalement jusqu’en National à nouveau. L’avantage de ça aussi, peut-être, c’est qu’à 40 piges je jouais encore en National à Plabennec avec des mecs de 20 ans. Et quelque part, c’est un petit truc qui fait que je peux comprendre les jeunes joueurs maintenant. J’étais en décalé, ils m’appelaient « l’ancien », certains auraient pu être mes fils ! Mais j’ai pris énormément de plaisir à jouer avec ces mecs-là, et j’ai vu, pu observer plein de choses, avec aussi ce décalage. Par contre je devais être très exigeant envers moi-même pour suivre leur rythme, c’était un défi perso. La trêve de Noël par exemple, les jeunes pouvaient s’arrêter, moi j’allais courir tous les matins car je me disais « je vais crever si je m’arrête dix jours ! » (rires).
Pour finir, vous avez été élu deux fois meilleur jouer de National autour de 40 ans d’ailleurs, en 2010 et 2011 !
Oui c’est vrai, bon, je me disais que certains coaches avaient dû voter pour moi car on avait le même âge ! En fait, j’en retiens un truc, même si quelque part j’avais dû faire des bonnes perfs, mais ce n’est pas l’âge, c’est la passion. C’est la passion qui fait que tu peux encore y aller, si tu fais attention à toi. On le voit avec Akrour (Nassim Akrour, ancien joueur de Grenoble qui évolue encore, à 48 ans, à Chambéry en N3), c’est fantastique. Tous les joueurs devraient le regarder, et dire bravo. Il n’y a pas de secret, ça montre l’exigence qu’il faut avoir avec soi-même. C’est ce que j’ai essayé de faire à 40 ans. Je ne voulais pas qu’on dise que je jouais à cet âge en National parce que j’avais évolué avant en Ligue 1 ou Ligue 2, mais car j’étais capable de le faire.
Laurent David, du tac au tac – le joueur
Meilleur souvenir ?
La victoire en Gambardella en 1990 avec Brest. Avec Frédéric Guéguen, aujourd’hui coach adjoint à Grenoble, Erwan Manac’h, qui a fait une belle carrière, et puis Stéphane Guivarc’h, champion du monde 98. On est quatre à être passés pros, mais c’est surtout une aventure, c’est différent, on est jeunes, on découvre tout, c’est pour ça que c’est marquant.
Pire souvenir ?
Un quart de finale de Coupe de France avec Grenoble contre Troyes, où on a la sensation qu’on peut aller au bout de la compétition. Et puis quelques descentes aussi, mais ça fait partie d’une carrière de joueur.
Un président marquant ?
François Yvinec, l’ex-président de Brest (décédé en novembre 2021). Un homme qui m’a fait venir et découvrir le monde professionnel. Il s’est battu pour sauver son club parfois seul, et a réussi des choses fantastiques à l’époque, faire venir des joueurs comme Julio César, et il a développé la formation.
Le joueur affronté qui vous a marqué ?
Safet Susic, lors d’un de mes tous premiers matches avec Brest jeune. Il me semble qu’il jouait au Red Star. Il était en fin de carrière, je commençais. Je suis rentré, et je n’ai jamais touché le ballon du match. Quand j’étais à Martigues, il y a aussi Valdo du PSG qui m’a marqué. Il savait tout faire.
Un coéquipier perdu de vue que vous aimeriez revoir ?
Claude Makélélé, à Brest. C’est quelqu’un qui était un bon mec, très intéressant. Ce serait sympa si on se revoyait avec Claude.
Un stade mythique ?
Lens. En D1 avec Martigues, j’étais remplaçant, et le gardien remplaçant était Franck Rabiot, qui avait joué à Lens en jeunes. Il avait dit « tu vas voir, c’est exceptionnel ». On était sortis avant pour entendre les chants, j’avais trouvé ça incroyable. Et puis il y a d’autres stades, le Parc, ça fait beaucoup de bruit, Marseille, Geoffroy-Guichard aussi. Et puis Brest, quand c’est plein, il y a de l’ambiance.
Laurent David, l’entraîneur
Meilleur souvenir ?
Je suis un jeune entraîneur, donc… La saison que je vis en ce moment. Même si à Brest j’ai vécu de très belles années avec la réserve. Mais la période que je vis depuis l’été 2022 est la plus belle.
Un joueur entraîné marquant ?
Parce qu’il est parti de quasiment zéro, c’est Ibou Sissoko, aujourd’hui à Strasbourg. On l’avait repéré sur Paris, il n’avait pas forcément plus de qualités que les autres, mais c’était une bête de travail. L’exemple-type du joueur « lambda » qui prouve que quand on veut, on peut, avec l’envie et le travail. Il joue un peu moins cette année, il peut me rejoindre s’il a envie (rires) ! Et au-delà du joueur, c’est un mec génial. Un exemple.
Un modèle en tant que coach ?
Je n’ai pas de modèle précis, mais j’ai eu la chance de côtoyer des entraîneurs à Brest dont je me suis inspiré, tous différents, Alex Dupont, Jean-Marc Furlan, Olivier Dall’Oglio. Dont j’ai retenu des choses, soit dans le management, l’entraînement, la façon de procéder, des remontées de balles, plein de petites choses. Au Bataillon de Joinville, le management de Roger Lemerre était fantastique. Je me suis nourri de ce que j’ai vu, et puis mettre en place mes propres idées en ajoutant ce que j’avais vu. Ca me paraît plus concret.
Vous êtes un entraîneur plutôt … ?
Offensif. C’est ce que j’ai dit à mon président aux Herbiers en signant. « On va marquer beaucoup de buts, mais on va en prendre aussi ». Je veux un foot qui me ressemble, j’aime le jeu.
Textes : Clément Maillard / Mail : contact@13heuresfoot.fr / Twitter : @MaillardOZD
Photos Philippe Le Brech