Pour remplacer Olivier Pantaloni parti à Lorient (L2), le club corse a fait confiance au coach de 45 ans, qui est déjà monté trois fois en L2 avec trois clubs différents (Béziers, Bastia et Dunkerque), et qui veut appliquer sa méthode à l’étage supérieur après avoir largement fait ses preuves en National.
Par Laurent Pruneta / Photos : Philippe Le Brech et AC Ajaccio
Les nuages de la rétrogradation en National par la DNCG (appel jeudi 11 juillet) n’ont pas altéré son « bonheur » d’avoir signé – pour deux ans – à l’AC Ajaccio (L2). Entraineur le plus performant en National lors des dernières saisons avec un énorme ratio (19 victoires en 24 matchs avec Dunkerque et Le Mans), Mathieu Chabert avait pris le risque de renoncer à son année de contrat dans la Sarthe au printemps dernier pour se mettre sur le marché et tenter de trouver un poste en L2.
Cela aurait pu être à Martigues avec qui il a longtemps discuté, mais ce sera à l’AC Ajaccio. Un retour en Corse pour le Biterrois de 45 ans qui avait permis au SC Bastia de retrouver le monde professionnel avec deux montées, en National (2020) puis en L2 (2021). Il a choisi 13 heuresfoot pour raconter les dernières semaines intenses qu’il vient de vivre, évoquer son évolution personnelle et dévoiler ses attentes avec l’AC Ajaccio, avec qui il a repris l’entrainement ce lundi 8 juillet.
Mathieu, revenons un peu en arrière, pourquoi vous avez choisi de quitter Le Mans malgré l’année supplémentaire de contrat dont vous bénéficiez ?
Quand je suis arrivé au Mans le 1er mars, j’avais en tête de refaire le coup de Dunkerque même si on partait de plus loin. On termine 5e mais la série qu’on a réalisé (7 victoires, 3 nuls, 2 défaites) m’a ouvert les yeux sur le fait que c’était peut-être le moment de prendre le risque de me libérer pour saisir les éventuelles opportunités en Ligue 2. Avec Dunkerque et Le Mans, j’ai 19 victoires en 24 matchs de National. Ma méthode a fonctionné en National et j’ai voulu me donner la chance de la mettre en œuvre en L2.
« J’ai pris un gros risque en partant du Mans »
Vous avez connu trois montées en L2 avec Béziers, Bastia et Dunkerque : estimez-vous avoir fait le tour en National ?
Non, je ne dénigrerai jamais le National. C’est dans cette division que je me suis construit, que j’ai progressé en tant que coach et où j’ai eu des résultats. Un jour, je retournerai peut-être travailler en National. C’est déjà un excellent niveau et ça va encore augmenter Je vois bien la différence par rapport aux saisons où on était monté avec Béziers. Au niveau des clubs, de la structuration et des effectifs, le National est devenu une vraie Ligue 2 bis. Je vais continuer à le suivre avec un grand intérêt, surtout que j’y ai des amis chez les entraîneurs comme Karim Mokeddem (Sochaux) ou « Pat » Videira qui m’a succédé au Mans, et de nombreux joueurs que j’ai entrainés.
Pour en revenir au Mans, beaucoup de supporters ont regretté votre départ alors que vous auriez déclaré « être là pour m’inscrire sur la durée »…
J’ai certainement dit ça au début. Le Mans est un très bon club. J’ai passé trois supers mois là-bas. Je peux admettre que les supporters n’aient pas compris mon choix. Mais je pense avoir été réglo et n’avoir pris personne en traite en annonçant mon départ très tôt, à la mi-mai. A l’époque, je n’avais rien ailleurs. J’aurais pu garder mon année de contrat au Mans et envoyer mes agents travailler en sous-marin. Mais ce n’est pas dans mon caractère. Je suis quelqu’un de franc qui dit les choses. Thierry Gomez (le président) est quelqu’un que j’apprécie et que je respecte beaucoup. Je ne me voyais pas lui faire les choses dans le dos. J’ai choisi, en mon âme et conscience, de prendre ce gros risque de quitter Le Mans et de me retrouver sans rien. Aujourd’hui, je suis content. Le risque a payé et ça m’a conforté dans mon choix.
« C’est la première fois qu’on me fait confiance en L2 »
Avant l’AC Ajaccio, vous avez été très proche de Martigues. Pourquoi n’avez-vous finalement pas signé là-bas ?
J’étais déjà content d’avoir cette opportunité avec Martigues. Mais les discussions ont traîné. On s’était mis d’accord presque sur tout avec le président Columbus Morfaw et l’ancienne direction. Mais il est parti et une nouvelle direction (NDLR : avec Nisa Saveljic et l’agent Jean-Pierre Bernes comme conseillers officieux) est arrivée. Je pense qu’elle avait d’autres idées. Elle avait fait son choix et ne m’aurait pas sélectionné de toute façon. Heureusement pour moi, c’est là que l’AC Ajaccio est arrivé. C’est une fierté pour moi d’avoir été dans les petits papiers de clubs de L2. En toute humilité, par rapport à mon parcours et mes résultats, je pense le mériter.
C’est effectivement la première fois qu’un club de Ligue 2 vient vous chercher…
Oui. J’ai connu la Ligue 2 avec Béziers, Bastia et Dunkerque car j’avais fait monter l’équipe. Là, c’est la première fois qu’un club me fait confiance à ce niveau-là. C’est quelque chose de très important à mes yeux et cela change tout pour moi. Cette marque de confiance me touche beaucoup et décuple mon envie de réussir ici.
« J’ai la reconnaissance du ventre »
A l’heure où l’on parle, l’AC Ajaccio a été rétrogradé en National par la DNCG et passera en appel le 11 juillet. Comment le vivez-vous ?
Ce n’est pas trop à moi de parler de la DNCG. Mais les dirigeants nous ont rassurés. L’AC Ajaccio est un club bien structuré et bien géré. Je prends ça comme une péripétie et je n’y pense pas. Johan Cavalli (coordinateur sportif) a appris la décision de la DNCG pendant notre entretien. Il m’a tout de suite prévenu. J’ai la reconnaissance du ventre. L’ACA m’a fait confiance pour entrainer en Ligue 2. Si par malheur une catastrophe industrielle arrivait, je serai toujours là pour la réparer.
Beaucoup de gens vous ont étiqueté comme un entraîneur de National qui n’a jamais réussi en L2. Qu’avez-vous envie de leur répondre ?
Les gens disent et pensent ce qu’ils veulent. Je n’ai rien à leur prouver. J’ai plus de 250 matchs en pros, en National et en L2 et j’ai dû en perdre 40… Ce que j’ai vécu lors de mes précédentes expériences en L2 fait partie de mon apprentissage et de ma construction personnelle. J’ai eu beaucoup de succès en National et des bons contenus en L2, notamment à Dunkerque où on aurait mérité d’avoir quelques points en plus. Après, on m’a retiré l’équipe après sept matchs. Est-ce qu’on peut me juger après 7 matchs ? Pareil pour Bastia où après deux montées, on m’a sorti au bout de 9 matchs… Qu’est-ce qu’on peut dire ? Et à Béziers, on est passé tout près du miracle du maintien. Il ne faut pas l’oublier. On n’a pas fini avec 20 points mais 38. On rate les barrages seulement pour un point. Maintenant, j’espère refaire en L2, ce que j’ai réalisé en National.
« A Dunkerque, les nouveaux propriétaires ne me voulaient plus »
On a l’impression qu’avec les années, vous vous êtes apaisés alors que vous sembliez plus revanchard et vindicatif par le passé ?
Peut-être… J’ai beaucoup travaillé sur moi-même. J’ai peut être commis des erreurs de communication mais il ne faut pas oublier que j’étais, et je le suis toujours, un jeune entraîneur. Aujourd’hui, tout est calé et clair dans ma tête. Après, l’énorme différence, c’est qu’aujourd’hui un club de L2 m’a choisi. C’est un facteur déterminant dans mon esprit et ça fait une énorme différence par rapport à Dunkerque par exemple. Malgré ce qu’on avait réalisé pour monter, les nouveaux propriétaires ne me voulaient plus. C’est ça la réalité. Les dés étaient pipés avant même que la saison ne recommence.
Avez-vous conscience d’être considéré comme un peu clivant parfois ?
Comme je l’ai dit, j’ai travaillé sur l’image que je pouvais renvoyer. Mais le fond reste le même. Car c’est comme ça que j’ai eu des résultats et que mes équipes ont eu des résultats. Ce que j’ai fait ou dit par le passé, je l’assume, je ne le regrette pas et je ne le renie pas. Mais désormais, j’essaye de trouver une meilleure manière de faire passer des messages que je ne le faisais auparavant. Le Mathieu Chabert d’aujourd’hui est beaucoup plus calé, carré sur plein de choses. Tout ça fait partie de mon évolution. C’est normal. Dans la vie, on évolue tous et on progresse. Et moi, j’ai encore beaucoup à progresser.
Vous évoquiez Bastia. Il existe une grosse rivalité entre le SCB et l’ACA. Beaucoup de supporters bastiais se sont aussi un peu émus de votre choix…
Moi, je suis quelqu’un de passionné. Je défends les clubs que j’entraîne avec beaucoup de passion. Avant, cette passion était peut-être trop débordante et exacerbée par manque d’expérience. Aujourd’hui, j’ai gagné en expérience et en certitudes tout en restant toujours un jeune entraîneur. Je continuerai toujours à défendre les club où je travaille avec autant de passion mais peut-être de manière plus mesuré maintenant.
« Si on m’a recruté, c’est pour faire du Mathieu Chabert »
Revenons à l’AC Ajaccio. Passer après Olivier Pantaloni , une légende du club, est une lourde succession…
Olivier a marqué l’histoire de l’AC Ajaccio. Je ne peux que dire chapeau à lui pour tout ce qu’il a réalisé ici. Mais le meilleur moyen de bien faire après lui, c’est de mettre en place ce que moi, j’ai envie de faire. Je ne vais pas faire du Olivier Pantaloni car il n’y a que lui pour le faire le mieux. C’est agréable de se sentir désiré par tout un club. C’est une sensation vraiment motivante. Mais je pense que si on m’a recruté, c’est pour faire du Mathieu Chabert…
Cela consiste en quoi de « faire du Mathieu Chabert » ?
C’est celui de Dunkerque et du Mans. Avec un projet de jeu très clair, des idées de jeu très claires et une manière de manager qui a évolué mais qui est toujours très claire. J’ai des principes forts dans l’organisation, l’animation du jeu, le pressing, le contre-pressing avec une équipe proactive et qui va chercher haut sur le terrain. Aujourd’hui, j’ai beaucoup plus de certitudes. Ce projet de jeu a marché à Dunkerque et au Mans. Je veux l’appliquer maintenant en L2. En toute humilité, il n’y a pas de raison qu’il ne marche pas. J’ai évolué dans de nombreux aspects et je suis content qu’on me donne la possibilité de les mettre en œuvre à l’AC Ajaccio. Mon projet sportif s’emboîtait parfaitement avec le projet du club que Johan Cavalli m’a présenté. C’est top !
L’AC Ajaccio, c’était donc le club idéal pour vous ?
Oui, ça a été une très bonne rencontre, ça ne peut que coller entre nous. Je pense que c’est le club idéal pour le Mathieu Chabert d’aujourd’hui. C’est un club à taille humaine où il y a un savoir-faire et où ça travaille très bien à tous les niveaux. C’est un vrai club de L2, structuré et avec un centre de formation très performant, ce qui rejaillit forcément sur l’équipe première. Je vais travailler avec le staff qui était déjà là et qui est très compétent. On a les mêmes idées, on est plein d’envie et d’enthousiasme. Quand on est dans cet état d’esprit, ça rejaillit forcément sur le groupe, le club et les supporters. Il y a eu du très bon travail effectué par Olivier (Pantaloni), on va s’appuyer sur ces bonnes choses et Dieu sait qu’il y en a eu, tout en essayant de les améliorer encore. Quand un nouvel entraîneur arrive, on sait aussi que ça peut donner un nouveau coup de boost à certains.
Quels seront vos objectifs ?
Je suis encore en phase d’apprentissage et à 45 ans, j’ai encore du temps. Comme je l’ai dit, c’est mettre mes idées en application en L2. Pour le moment, on est humble et on ne parle que de se maintenir le plus rapidement possible. Il y a déjà une bonne base de joueurs et un bon effectif. Il y a aussi un très bon vivier avec 7-8 jeunes qui ont été formés à l’ACA. L’objectif est de faire monter ces jeunes en les encadrant par des supers joueurs qui ont une très bonne mentalité. Pour le recrutement, il y a aussi un vrai savoir-faire ici. On a quelques dossiers en attente (NDLR, notamment le milieu corse de Dunkerque Julien Anziani) qui seront finalisés quand ça se décantera avec la DNCG. Il y a vraiment tout pour s’éclater et on va s’éclater ! J’ai hâte que ça commence.
Mathieu Chabert du tac au tac
« Le métier d’entraîneur, c’est une machine à laver »
Votre plus beau souvenir ?
La montée en L2 avec Dunkerque en 2023. On revient de nulle-part, on passe devant tout le monde à la fin avec 10 victoires, 1 nul, 1 défaite depuis le moment où j’étais arrivé. Le scénario du dernier match au Mans, où on mène 2-0, ils reviennent à 2-2 et on met le 3-2. On fait clairement ce métier pour vivre ces moments-là…
Votre pire souvenir ?
Mon départ de Dunkerque après 7 matchs en septembre 2023. Je n’en dirais pas plus..
Pourquoi avez-vous choisi de devenir entraineur ?
À partir du moment où je ne pouvais plus jouer, je me suis tourné vers le coaching pour continuer ma passion. Mais je je pense que j’avais ça en moi. Quand on est gardien, on parle beaucoup, on est des relais spéciaux dans les équipes. A 18 ans, je ne me disais pas que je serais entraineur. Mais les événements de la vie ont fait que la seule solution pour moi de rester dans le milieu du foot, c’était de devenir entraineur. Mon père était entraîneur de rugby. Peut-être que j’avais ça aussi dans mes gènes.
En quoi votre maladie qui a stoppé votre carrière à 24 ans et le fait d’avoir longtemps travaillé dans la vie active ont changé votre regard sur les choses ?
Etre en prise avec la réalité de la vie quotidienne, comme conseiller à Pole-Emploi, m’a certainement donné un peu plus de hauteur dans mon management. En devenant entraîneur à 25 ans, j’ai pris 10 ou 15 ans d’avance.
Votre plus grande fierté ?
J’ai eu une vie normale où j’allais entrainer tous les soirs après mon travail…Si on m’avait dit que j’en serais là aujourd’hui à 45 ans, je ne l’aurais pas cru. J’entends beaucoup de gens qui se plaignent de l’inaccessibilité des diplômes fédéraux pour devenir entraineur professionnel. Je ne suis pas d’accord, car moi, je suis l’exemple que l’on peut gravir les échelons en partant du bas. J’ai zéro match de L1, de L2 et de National comme joueur. Et j’en suis maintenant à 250 matchs en pros sur un banc. Si on veut passer les diplômes d’entraineur, il faut d’abord gagner des matchs avec son équipe, être promu avec son club. Au bout d’un moment, on ne passe pas au travers des radars quand on a du succès. J’ai entrainé des 18 ans Nationaux à Sète, en DH (R1) à Sète, en DH (R1) et N3 à Pointe Courte de Sète, la réserve de Béziers en DHR (R2) et j’ai été adjoint en N2 et en National à Béziers avant de prendre l’équipe. Le BEPF ne tombe pas du ciel, il faut aller le chercher. Moi, j’ai été admis quand on est monté en L2 avec Béziers en 2018.
Votre principale qualité selon vous ?
J’ai la chance d’avoir des facilités pour communiquer. J’aime ça, c’est dans mon caractère, je suis comme ça. Je n’ai jamais pris de cours de management ou de communication. Je n’ai jamais eu de mal pour parler devant des gens que ce soit quand j’étais à Pole-Emploi lors de réunions avec des demandeurs d’emploi ou maintenant dans le foot, et réussir à faire passer des messages. C’est quelque chose qui colle avec la nouvelle génération. La nouvelle génération, moi, je la trouve top. Il faut savoir la prendre, c’est tout. Il faut être capable de leur faire comprendre des choses. Il y a une manière de dire ce qui marche en 2024 mais qui ne marchait pas en 2010… Ça nous pousse à être en perpétuelle évolution et toujours au fait des nouveautés. C’est bien car ça permet de rester jeune.
Vous êtes un entraîneur plutôt…
Je pense être un entraineur humain et accessible pour les joueurs et les gens qui travaillent avec moi. Je suis quelqu’un qui donne sa confiance, j’estime que c’est important pour mon staff, mes joueurs et tout le monde dans le club. Cela ne m’a jamais porté préjudice. Je vais continuer à me comporter comme ça car je suis comme ça.
Vos modèles chez les entraîneurs ?
Carlo Ancelotti. C’est la grande classe, c’est la classe internationale absolue dans tout : sa posture, sa manière de gérer une équipe. J’adore comment il gère ses équipes. J’aime beaucoup aussi comme Jurgen Klopp fait jouer ses équipes. C’est un savant mélange entre une animation défensive cohérente et une animation offensive cohérente. C’est un mix entre Pep Guardiola et Diego Simeone. Si Guardiola et Simeone avaient eu un enfant, cela aurait été Klopp…
Avez-vous des joueurs dont vous êtes fier d’avoir participé à l’évolution ?
J’ai fait débuter Andy Delort en U19 à Sète. Il m’envoie toujours des messages. Quand les joueurs que tu as eu te donnent régulièrement des nouvelles, ça fait plaisir. Il y a eu aussi Ibrahim Sissoko, aujourd’hui à Saint-Etienne, qui s’est révélé à Béziers comme Bouba Kanté et Ousmane Kanté, qui venaient des divisions amateurs et qui sont ensuite devenus pros.
Un président marquant ?
Forcément, Gérard Rocquet à Béziers. Sans lui, je n’en serais pas là. C’est lui qui m’a fait débuter, qui m’a fait confiance et qui m’a maintenu contre vents et marées quand à Béziers, ça n’allait pas. Les gens ne doivent pas oublier tout ce qu’il a fait pour le foot à Béziers et ce que ça a lui coûté. Bien sûr que je trouve triste et dommage de voir Béziers aujourd’hui en Régional 1. Ce qu’on a fait en montant en Ligue 2, personne n’arrivera à le refaire. On est rentré dans l’histoire du club. Mais Béziers est un club qui remontera un jour. Sa vraie place, c’est entre le N2 et le National. En Occitanie, il y a un trou entre Toulouse et Montpellier. Il doit être comblé par un club.
Le club que vous aimeriez entraîner dans vos rêves les plus fous ?
Le Real Madrid. Le poids de ce club et de l’institution, c’est fabuleux. J’aime ces clubs où l’institution est au dessus des joueurs. Pour moi, c’est primordial. Il faut qu’on retrouve ça dans le foot français. L’institution doit repasser devant l’intérêt des joueurs et des coachs. L’AC Ajaccio fait partie de ces clubs où l’institution est au-dessus. Je suis dans mon élément.
Le milieu du foot en quelques mots…
C’est un milieu spécial où il y a des avantages et des inconvénients comme dans tous les milieux. Il faut y trouver sa place. A partir du moment où on l’a trouvé, on peut vivre des bons moments. Je pense qu’on peut trouver sa place en gardant ses valeurs, en étant vrai et sans se renier. Quand je vois des Bruno Genesio ou des Stéphane Gilli qui entrainera un jour en L1, travailler, je me dis qu’on peut réussir en restant soi-même. Il y a une nouvelle vague d’entraîneurs qui arrive. Cette année, beaucoup de clubs de L2 ont fait leur marché en venant chercher des coachs qui étaient en National : Oswald Tanchot, Benoit Tavenot, Greg Poirier, moi… Je trouve que c’est bien. J’ai plein d’amis entraîneurs qui sont un peu en dehors du circuit en ce moment. Je savoure encore plus ma chance d’être dans cette boucle-là.
Vos meilleurs amis chez les entraîneurs ?
Karim Mokeddem. Je suis super content pour lui qu’il ait trouvé un projet comme Sochaux. Il va tout casser là-bas ! J’espère qu’il nous rejoindra très vite en L2. Je suis aussi très pote avec Patrick Videira qui va prendre ma suite au Mans. On s’appelle très régulièrement. J’apprécie aussi beaucoup des entraîneurs comme Laurent Peyrelade et Stéphane Jobard.
Vos occupations en dehors du foot ?
Je suis un mec simple qui aime les choses simples de la vie, être avec mes amis, aller au restaurant. J’aime aussi beaucoup la plage, aller me baigner. Mais je suis aussi très casanier. Je suis capable de rester tout un dimanche enfermé chez moi à regarder des matchs. Je suis un fan des multiplex, je regardais toujours celui de L2. Je viens aussi d’une région de rugby et c’est un sport que j’apprécie beaucoup. Il y a beaucoup de choses à aller chercher dans la mentalité du rugby. Après, je regarde aussi beaucoup de reportages, je chine beaucoup sur internet pour trouver des images et des vidéos qui pourront impacter les joueurs lors de mes causeries. Comme autre sport, j’aime beaucoup le MMA. Tu es seul dans la cage, ce n’est pas la faute à ton copain… Avec mon meilleur ami, on a assisté récemment au combat Dustin Poirier – Islam Makhachev à New-York. C’était grandiose.
Votre ville Béziers, la Corse, le Mans, Châteauroux, Dunkerque où vous avez entrainé ?
Mon pied à terre est à Béziers. Je suis du sud, j’aime la mer et le soleil. Donc, ici à Ajaccio, je suis dans mon élément. Mais je me suis adapté partout où je suis passé. Le métier d’entraîneur, c’est une machine à laver, pas facile sur le plan familial. Mais c’est un rythme de vie que j’adore. Du jour au lendemain, tu prends ta valise, tu arrives dans une ville, un club et tu dois vite t’adapter et trouver les leviers pour ton équipe. C’est ça que j’adore ! Je ne pourrais pas faire métro-boulot-dodo. Ce n’est pas mon truc.
Texte : Laurent Pruneta – Twitter: @PrunetaLaurent
Photos : AC Ajaccio et Philippe Le Brech
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